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Document 1 Les aires de civilisation selon Samuel Huntington

Les aires de civilisation selon Yves Lacoste carte réalisée par Yves LACOSTE, 1997 Après avoir rappelé ce qu’est une aire de civilisation et comparé les classifications opérées par S Huntington et Y Lacoste, vous vous interrogerez sur les difficultés à représenter de manière cartographique les civilisations



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les conflits majeurs ont lieu au sein des aires de civilisations et sur des territoires restreints Où les enjeux géopolitiques l'emportent sur les antagonismes religieux Il présente un autre découpage des civilisations en cinq grandes aires Les aires de civilisation selon S Huntington S Huntington, chercheur et conseiller du gouvernement



Partie 1 Chapitre 1 : Des cartes pour comprendre le monde

Samuel Huntington définit neuf aires de civilisation : – la civilisation occidentale implantée en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Océanie – la civilisation orthodoxe implantée en Europe de l’Est et en Russie – la civilisation latino-américaine implantée en Amérique centrale et du Sud



Document 10 : IDH PNUD en 2011

Les aires de civilisation selon Huntington (1996) et Lacoste (2009) Document 25 : Les émissions de CO2 par Etat en 2011, The Gardian Document 26 :



Une lecture géopolitique et géoculturelle des conflits dans

2 Les multiples facteurs de conflits Le planisphère du doc 2 invalide partiellement la thèse d’Huntington Ainsi, les conflits de plus forteintensité (« conflit ouvert », « affrontement significatif ») sont majoritairement internes aux aires de civilisation (ex : Libye, Somalie, Pakistan, Afrique équatoriale et même



Thème 1 introductif – Clés de lecture d’un monde complexe

Ex : cartes sur les aires de civilisation selon S Huntington et selon Y Lacoste (voir diapo annexes) Selon les choix opérés, les cartes traduisent tantôt le discours d’une uniformisation du monde par la mondialisation, tantôt celui d’une diversité culturelle qui l’emporte De même, dans ce domaine, les



Extraits de l’article « civilisation » du Dictionnaire des

réflexion que les sciences sociales ont menée sur un vrai concept, celui des « aires de civilisation » Huntington prétend en effet s’appuyer sur le Fernand Braudel (1902-1985) de la Grammaire des civilisations (1962), et plus encore sur le Toynbee (1889-1975) des Etudes sur l’histoire (1934-1939) qui, tous deux, analysent les



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Oct 14, 2015 · Montrez que les cartes des aires de civilisation permettent d'approcher les contrastes culturels du monde mais que leur mode de représentation nécessite une réflexion critique Oc n Gladiol Arcti e Civilisation slave- orthodoxe Civilisation japonaise Civilisation occidentale civilisation majeure selon Huntington tension interétatique conflit



Géographie, Chapitre 2: Autres logiques dorganisation de l

B Les aires de civilisation: Document vidéo: Le Dessous des cartes (Le choc des civilisation): Une aire de civilisation est une entité géographique pouvant être considérée comme un espace culturel fondé sur un ensemble de caractères matériels, moraux, religieux, linguistiques, artistiques et sociaux communs à une société ou



Représenter la complexité géoculturelle du monde

Les aires de civilisation selon Chaliand et Ragaud européenne aire russo-soviétique américaine Océan Indien aire négro-africaine aire hindouisée Amsterdam '928 1952 Montréal ÉTArs tiNISStOuts 7904 ontlanta Los geles '932 1968 2072 Anvert* '920 FRANft Stockholm '912 0 Balin 1936 OAUEMACN Moscou CORÉE SUO '980 ; JAPON pain 0 0 2008 Sydney

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Extraits de l'article " civilisation » du Dictionnaire des sciences humaines.

Dans l'optique évolutionniste du XIXème siècle, la civilisation s'oppose à la barbarie. Les sociétés

civilisées sont celles qui connaissent la religion, la morale et les bonnes moeurs. Et l'on suppose que les

sociétés primitives ou préhistoriques connaissent un état entre la sauvagerie originelle et la véritable

civilisation. Avec la naissance de l'anthropologie, on comprend que la civilisation n'est pas un attribut des

sociétés évoluées. Toutes les sociétés humaines connaissent une forme de civilisation que l'on nomme

" culture ». L'emploi traditionnel du mot " civilisation » au singulier tend donc à disparaître. On parle

désormais " des » civilisation : la civilisation chinoise, grecque, occidentale, et on peut parler aussi de

civilisation africaine. Le terme " civilisation » renvoie alors à une aire culturelle, stable sur long terme,

marquée par quelques grands caractères qui lui sont propres. [...]La question des civilisations a connu un renouveau avec le débat lancé au début des années 1990

par Samuel P. Huntington (Le Choc des civilisations, 1996). Le professeur de sciences politiques

soutenait que le monde actuel se divisait en grandes aires de civilisations séparées, les conflits majeurs de

notre temps se situant aux zones de fractures entre les civilisations (Moyen-Orient, Asie centrale,

Afrique). A l'inverse, pour le politologue Francis Fukuyama, le monde se dirige vers une uniformisation

économique, politique et culturelle, annonçant la fin des grands clivages entre les civilisations

traditionnelles (F. Fukuyama, La Fin de l'histoire et le dernier homme, 1992). Cette unification culturelle

du monde pourrait s'observer au demeurant à travers une certaine convergence des valeurs à l'échelle

mondiale (Ronald F. Hinglebart).Pour le politologue allemand Dieter Senghaas, le passage à la modernité entraîne des conflits de

valeurs et ce au sein même des sociétés en voie de modernisation. Le clash n'a pas lieu " entre »

civilisations mais " à l'intérieur » (within) d'elles-mêmes (D. Senghaas, The Clash within Civilizations,

2001). Dans certaines circonstances, la religion, les valeurs et les identités traditionnelles s'accommodent

parfaitement des valeurs de la modernité ; dans d'autres cas, il y a une tension forte. Ainsi, l'islam n'est

pas en soi hostile à la modernité économique (dans la plupart des pays musulmans, le commerce et

l'économie capitaliste sont développés de longue date). Ce sont les contradictions sociales qui entraînent

la radicalisation d'une fraction de ces populations et les conduisent à " culturaliser » le conflit. Par

exemple, l'islam radical jouerait à l'égard du capitalisme américain le même rôle que joua le

communisme au début du XXème siècle. Jean-François Dortier (dir.), Le dictionnaire des sciences humaines, Auxerre, Sciences humaines

Editions, 2008, extraits des pages 91-93.

Une idée reçue : " Le monde vit à l'heure du choc des civilisations ».

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la thèse du " choc des civilisations » proposée

par le politologue américain Samuel P. Huntington en 1993 dans Foreign Affairs, apparaît comme " la

bonne théorie, au bon moment ». Dominique Dhombre dans Le Monde du 13 septembre 2001 le

constate : " Que dit Huntington qui semble se vérifier dans l'horrible fracas des tours jumelles de

Manhattan ? (...) : les attaques suicides menées contre l'occident ne sont qu'un début. » Robert Kagan, le

célèbre théoricien néo-conservateur, conseiller de Georges W. Bush et auteur de Puissance et faiblesse

(2003), estime que cette " vision froide des réalités du monde, longtemps controversée, a été terriblement

validée » par les attentats contre les Etats-Unis, et présente Samuel Huntington comme un " prophète ».

Simon and Schuster, l'éditeur américain du livre The Clash of Civilizations, livre tiré de l'article et écrit

en 1996, a dû en réimprimer d'urgence plus de 20 000 exemplaires dans les jours qui suivirent les

attentats du 11 septembre.Que nous dit Samuel P. Huntington sur la réorganisation du monde après la fin de la Guerre

froide ? Trois choses. D'abord, que le monde est entré dans une nouvelle phase qui va voir sept ou huit

grandes civilisations d'échelle mondiale s'affronter entre elles. Ensuite, que cette situation est inévitable

car les civilisations représentent le niveau d'identité collective le plus élevé possible. Il n'y rien au-delà

de la civilisation. Il n'y a donc pas de processus mondiaux d'unification identitaire et politique englobant

les grandes civilisations. Enfin, que dans une perspective de Realpolitik, ces grandes civilisations sont

condamnées à s'affronter car la violence globale est l'état de nature de la géopolitique planétaire. Et de

conclure : " Le sentiment d'appartenance à une civilisation va prendre de plus en plus d'importance dans

l'avenir, et le monde sera, dans une large mesure, façonné par les interactions de sept ou huit civilisations

majeures : à savoir les civilisations occidentales, confucéenne, japonaise, islamique, hindouiste, slave-orthodoxe, latino-américaine et, peut-être, africaine. Les plus importants conflits à venir auront lieu le

long des lignes de fracture culturelle qui séparent ces civilisations. »

Cette théorie du " choc des civilisations » avait déjà rencontré un certain succès avant le 11

septembre 2001 : on la trouvait dans la presse, pour expliquer des affrontements inter-ethniques par

exemple, et jusque dans les manuels scolaires des classes de troisième et de terminale, où les cartes

proposées par Huntington étaient souvent reprises. Mais la partie centrale de la vision huntingtonienne du

monde était plutôt destinée à montrer aux Américains le danger à long terme de l'émergence de la Chine.

Selon Samuel Huntington, l'affrontement entre Chine et Etats-Unis était inéluctable. Présenté ainsi, on

comprend mieux l'objectif de la théorie : après l'effondrement de l'U.R.S.S. en 1991, il s'agit de se

trouver un nouvel ennemi et de reconstruire une vision simple du monde dans les termes rassurants de

l'affrontement géopolitique des puissances.Cette théorie du " choc des civilisations » n'est, heureusement, qu'une fausse vision de l'avenir du

monde pour au moins trois raisons. La première est que les civilisations ne sont pas le niveau

d'appartenance identitaire le plus élevé d'un individu. De nombreux signes montrent au contraire que, si

nous possédons tous, effectivement, des identités collectives à grande échelle (comme, par exemple, un

sentiment d'appartenance à l'Europe considérée comme civilisation), celles-ci ne sont ni exclusives (nous

pouvons à la fois nous considérer comme Breton, Français, Européen et citoyen du monde), ni ultimes (il

est possible de s'identifier à un être humain quelle que soit son groupe d'appartenance... comme l'a

parfaitement montré la mobilisation humanitaire après le grand tsunami du 26 décembre 2004), ni

meurtrières (nous ne sommes pas condamnés à la guerre de tous contre tous). La deuxième raison est que

l'on repère depuis très longtemps, au contraire des affirmations de Samuel Huntington, de nombreux

éléments allant dans le sens d'une complexification des sociétés menant à des demandes de politiques à

grande échelle, et sans doute même à l'échelle planétaire. Ce n'est pas un hasard si l'opinion publique des

Etats-Unis a modifié son attitude quant à son implication dans la deuxième guerre d'Irak non pas au

moment de la découverte des mensonges concernant les armes de destruction massive (fin 2003), mais

lors de la mise en avant des tortures et des mauvais traitements dans les prisons irakiennes (à partir de

février 2004) engendrés par la sortie volontaire du droit international et particulièrement des conventions

de Genève. Ces réactions montrent bien que, selon l'expression du sociologue Norbert Elias (1897-1989) : " Le sentiment de responsabilité qu'éprouvent les individus quant au sort des autres dépasse de

loin les frontières de leur propre pays et de leur continent. » (La Société des individus, 1987). Enfin,

troisième raison, la théorie de Samuel Huntington n'est qu'une instrumentalisation perverse de la

réflexion que les sciences sociales ont menée sur un vrai concept, celui des " aires de civilisation ».

Huntington prétend en effet s'appuyer sur le Fernand Braudel (1902-1985) de la Grammaire des

civilisations (1962), et plus encore sur le Toynbee (1889-1975) des Etudes sur l'histoire (1934-1939) qui,

tous deux, analysent les nombreuses civilisations de l'histoire de l'humanité. Mais Huntington le fait en

proposant toujours l'idée de désignation de l'Autre comme ennemi. Comme le montre le philosophe Marc

Crépon dans L'Imposture du choc des civilisations (2002) le réel objectif de cette théorie est de dire " de

qui nous devons avoir peur. »

Malgré tout, cette théorie du " choc des civilisations » doit être prise au sérieux dans ses aspects

les plus pervers. Commentant en 1994 l'article de Samuel Huntington paru dans Foreign Affairs,

l'historien et sociologue Giuseppe Saco constatait qu' " aussi fragile soit-elle, cette thèse peut acquérir

une consistance réelle en tant que (...) prophétie auto-réalisatrice. L'élément de paranoïa qu'implique

cette théorie, si elle devait être reprise par les leaders d'opinion, par les médias, pourrait provoquer un tel

climat d'hostilité envers le monde islamique qu'un affrontement deviendrait inévitable. »

Dès 1930 ( !), dans un article définissant les civilisations (et avec le vocabulaire à sa disposition à

son époque), Marcel Mauss constatait, à l'inverse de Samuel Huntington, que " la nouveauté de notre vie

a créé du nouveau (...) : sans que les nations disparaissent, ni qu'elles soient toutes formées, se constitue

un capital croissant de réalités internationales et d'idées internationales. La nature internationale des faits

de civilisation s'intensifie. Le nombre des phénomènes de ce type grandit ; ils s'étendent ; ils se

multiplient l'un l'autre. Leur qualité croît. » C'est en fin de compte ce processus, que nous appelons aujourd'hui " société-monde », qui caractérise le fonctionnement de notre monde, bien mieux que le fausse théorie du " choc des civilisations ».

Sylvain Allemand, René-Eric Dagorn, Olivier Vilaça, La géographie contemporaine, Paris, Le Cavalier

Bleu Editions, 2005, extraits des pages 75-79.

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