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Les campagnes françaises au XIXè siècle

Les campagnes françaises au XIXe siècle maisons que rien ne distingue entre elles, nées à date fixe pour enca-drer les mêmes existences multipliées comme les zéros d'un nombre1 » – et des familles de mineurs qu'il faut alimenter La culture flamande et les méthodes anglaises se sont partiellement



Corinne M ARACHE Les transformations des campagnes françaises

Les transformations des campagnes françaises (XIX e siècle – début XX e siècle) Acteurs, enjeux et modalités Mémoire inédit : Les petites villes et la modernisation agricole au XIX e siècle Membres du jury : M Christophe BOUNEAU, Professeur en histoire contemporaine à l’université de Bordeaux Montaigne



La transformation des campagnes au XIX ième siècle Comment

Au début du XIXème siècle, le monde rural est isolé et les conditions de vie sont rudes Avec l’apparition de nouvelles machines agricoles, les techniques agricoles changent, les rendements s’améliorent, la production augmente : le besoin de main-d’œuvre baisse dans les campagnes



Rencontre Camigri - Des mondes ruraux en migrations

par les migrations dans les campagnes La somme des travaux produits sur les campagnes françaises depuis les années 1970 souligne le caractère multifactoriel des évolutions, et la pluralité des situations et des trajectoires d'évolution (Bontron, 1993 ; Segesa, 1999, 2003 ; Pistre, 2012) Dans



LIGNON-DARMAILLAC Sophie

LIGNON-DARMAILLAC S , 2007, « Lʼémergence du tourisme rural dans les campagnes françaises au début des années 1960 », in Actes du Colloque « Georges Pompidou et le monde des campagnes, 1962-1974 », Gilbert Noël et Emilie Willaert (dir ), Association Georges Pompidou, juin 2006 Paris, pp 247- 261



Utilisation de la Peur dans les campagnes de Prévention

Contribution de la peur à l’efficacité des campagnes de communication sociale Définition et intérêt de l’utilisation de l a peur L’étude de l’impact des émotions dans les campagnes de prévention s’inscrit dans le courant de recherche affectif qui a émergé depuis le début des années 1980 (Zajonc, 1980, Edell et Burke, 1989)

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TABLEAU RÉGIONAL

DES CAMPAGNES FRANÇAISES

AU MILIEU DU XIX

e

SIÈCLE

Diversité de la France

L'oeuvre d'uniformisation politique, administrative, culturelle, qui prend toute son ampleur en France au XIX e siècle, ne pouvait affecter la diversité des climats et des sols modelant les terroirs. Le rés eau routier, puis le réseau ferroviaire, montrent bien la volonté cent ralisa- trice de l'État. Cependant, par la variété de sa géographie, la France apparaît comme un " abrégé de l'Europe ». Au contraste des climats répond celui de la géologie, des reliefs et de l'hydrographie. Jus qu'à la véritable " révolution agricole » contemporaine, celle de la seconde moitié du XX e siècle, le déterminisme des milieux naturels conserve toute sa prégnance. On convertit plus aisément les esprits que les sols. Envisager alors les activités et les productions rurales - très majori- tairement agricoles - à l'échelle de la nation, ne peut prendre sens qu'au quantitatif. Compter, surtout en gros, ne décrit aucune réal ité. Ce n'est pas même assez que considérer des régions ; le canton est l'échelle la plus grossière ; il faut périodiquement ajuster son regard à l'aune du terroir, à la mesure de la plus petite unité : la parcelle - l'espace réel et personnel, point toujours homogène, dans lequel chaque paysan exécute modestement et obstinément, au quotidien, le s gestes à l'origine de la subsistance de tous. Ce vaste territoire qui s'étend des Alpes aux Pyrénées et de la Mé- diterranée à la mer du Nord ; ce mélange de plaines, de coteaux et de montagnes, que découpent dans tous les sens les bassins de cinq grands fleuves, et qu'arrosent des centaines de rivières et des milliers de ruisseaux, comme les veines arrosent le corps humain ; ces immenses herbages de la côte occidentale, ces forêts sécula ires des montagnes de l'est, ces verts pâturages du centre, ces riches vi- gnobles de la Bourgogne et du Languedoc, ces oliviers et ces oran- gers de la Provence, ces moissons dorées qui flottent de tous côté s, et qui portent la plus grande récolte de blé qu'il y ait au monde ; cette réunion sous les mêmes lois de tous les climats et de tous l es peuples, ce résumé des Pays-Bas et de l'Espagne, de l'Angleterre e t

Les campagnes françaises au XIX

e siècle de la Suisse, de l'Allemagne et de l'Italie, cet assemblage vivant de toutes les diversités, c'est notre beau et cher pays, c'est la France 1 Léonce de Lavergne divise le territoire national en six régions co m- posées chacune de quatorze à quinze départements et de 8 à 9 millions d'hectares : le Nord-Ouest, le Centre, le Nord-Est, l'Ouest, le Sud-Est et le Sud-Ouest.

Le Nord-Ouest

Le Nord-Ouest est la plus riche des régions de France ; il comprend les anciennes provinces de Flandre, Artois, Picardie, Normandie et Île-de-France, et forme quinze départements, sur 8 millions et dem i d'hectares où vivent 9 millions 300 mille habitants qui versent prè s de

700 millions de contributions annuelles (dont la moitié pour Paris e

t le département de la Seine). C'est la région dont la population a le plus progressé au cours de la première moitié du XIX e siècle. Flandre, Artois, PicardieFlandre, Artois, PicardieFlandre, Artois, PicardieFlandre, Artois, Picardie La Flandre était déjà au Moyen Âge considérée comme le lieu de l'agriculture la plus performante d'Europe. Suger, au XII e siècle, s'étonnait de la densité de la population, rassemblée comme dan s une ville continue. Si le sol y devint le plus riche d'Europe, il fallut l'e ffort de générations attentives à l'améliorer, et l'aiguillon de l a nécessité. La vie urbaine stimulait sans cesse la vie rurale, qui devait subvenir à ses besoins. Revenait à la terre l'engrais des ventres citadins, tandis q ue le bétail, alimenté toute l'année à l'étable, assurait un fu mier abondant grâce aux fourrages verts et aux prairies temporaires. Le trèfle, consi- déré comme plante pionnière au XIX e siècle, était largement cultivé en

Flandre au XVII

e siècle.

À partir des XIV

e et XV e siècles, les paysans de Flandre et de Bra- bant, qui exploitaient déjà la marne à l'époque gallo-romain e, uti- lisent les cendres de bois et de tourbe, les déchets des savonneries et des blanchisseries, les tourteaux de colza et de navette. Ils re- cueillaient systématiquement tous les détritus organiques. Il é tait interdit aux fermiers de brûler ou de vendre la paille ; on recueil- lait la paille des toits lors de leur réfection. La collecte systé mati- que des déchets humains des villes s'organise au XIV e siècle 2

1. LAVERGNE (L. de), Économie rurale de la France depuis 1789, Paris, 1860, pp. 427-428.

2. TITS-DIEUAIDE (M.-J.), " L'évolution des techniques agricoles en Flandre et en Brabant du XIV

e au XVI e siècle », Annales ESC, Paris, 1981, pp. 362-381.

Tableau régional de campagnes françaises

En 1804, le ministre de l'Intérieur François de Neufchâteau ré

édi-

tant le Théâtre d'agriculture ou mesnage des champs du " père des agronomes français », Olivier de Serres, y ajoute " Sur l'agriculture de Flandre » en hommage à la région de France où l'agriculture est la plus intensive. Alors que " l'opprobre de la jachère » concerne encore la plupart des régions de France, les cultures se succèdent sans disc onti- nuer sur les sols des petites exploitations flamandes depuis des sièc les.

Le modèle flamand passa au XVIII

e siècle par l'Angleterre, avant d'être découvert par les agromanes 1 des Lumières ; fertilisation abondante et diverse, soins intensifs et permanents, cultures fourragères, assole- ments variés et rotations continues : c'est le modèle de la " petite culture » triomphante, qui bénéficie en outre d'une eau toujours abon- dante. Partout, dans la zone maritime comme dans la Flandre du limon ou celle du sable, l'eau est présente. Là est le trait commun. Ell e suinte et circule sur la surface, ou sous elle presque à fleur de sol On ne peut faire un trou sans la trouver. Le subtil élément, enne- mi aujourd'hui dompté, ne se manifeste plus que par ses qualités bienfaisantes. Il est le principe de fertilité, de mouvement et de vie 2 Les oléagineux, oeillette et colza, occupent 20 000 hectares ; le lin textile couvre 10 000 hectares ; tabac, houblon pour la bière le dispu- tent à la pomme de terre que les Flamands cultivent depuis la fin du XVI e siècle ; le blé-froment occupe 1/3 des terres cultivées, avec des rendements de 25 hectolitres à l'hectare, et jusqu'à 50 par endroi ts : quatre fois la moyenne nationale. La betterave à sucre occupe le premier rang depuis le début du siè cle : 20 000 hectares qui rapportent chacun jusqu'à 3 000 francs de produit brut annuel. " C'est le chef-d'oeuvre de notre industrie ru- rale 3 . » 60 fabriques de sucre dans le Pas-de-Calais, voisinant avec l'extraction de la fécule des pommes de terre, la fabrication de la b ière et de l'huile, la distillation des grains et de la betterave, etc. Là où s'installe la betterave le nombre des animaux en engraissement aug- mente, fournissant davantage de fumier, et la production générale s'accroît. Le sous-sol stimule la croissance agricole. Au XIX e siècle, le bassin houiller reconnu au siècle précédent à Valenciennes s'avance jusqu'à Lens et Béthune, portant les rangées de corons - " tristes petites

1. Néologisme attribué à Grimm.

2. VIDAL DE LA BLACHE (P.), Tableau de la géographie de la France, in LAVISSE (E.), Histoire de

la France illustrée, T. 1, 1911, p. 76.

3. LAVERGNE (L. de), Économie rurale..., op. cit.

Les campagnes françaises au XIX

e siècle maisons que rien ne distingue entre elles, nées à date fixe pour e nca- drer les mêmes existences multipliées comme les zéros d'un nomb re 1 - et des familles de mineurs qu'il faut alimenter. La culture flamande et les méthodes anglaises se sont partiellement implantées dans certaines zones de Picardie, mais grande et petite culture voisinent par endroits. L'Aisne, au centre des industries lainiè res, se distingue par son million de moutons donnant laine et viande en abondance. Le capital d'exploitation est ici, avec 300 francs par hectare, double de la moyenne nationale ; beaucoup d'agriculteurs y emploient des machines nouvelles et coûteuses. De nombreux comices, des concours locaux, des publications spé- ciales, entretiennent, comme en Angleterre, l'activité d'esprit néces- saire à toute industrie. Il faut même rendre cette justice aux cul ti- vateurs de cette région, que les idées économiques se répand ent parmi eux ; lors des discussions récemment soulevées à propos de la législation sur les grains, le comice agricole de l'arrondissement de Saint-Quentin, un des plus productifs de France en céréales, s'est montré un des plus éclairés 2 Il y a dans ces pays une vie des plateaux et une vie des vallées : au- tour de Péronne ou d'Amiens, les hortillonneurs (maraîchers) du maré- cage circulent en barques parmi les jardins potagers cultivés à la houe dans la tourbe. Ici les rivières sortent toutes formées. Moulins, usines, villes s e suc- cèdent presque dès leur source. La pêche est abondante, le gibi er pullule, quand à l'époque des migrations les volées d'oiseaux a quati- ques s'abattent sur les nappes marécageuses. À plus de 300 francs par hectare au milieu du XIX e siècle (soit 450 francs par hectare cultivé, déduction faite des bois et des terrai ns échappant à la culture), le revenu du sol dans le seul départe ment du Nord est triple de la moyenne nationale. La population s'y établit da ns un même rapport de densité (213/kilomètres 2 ). Ainsi peuplée, la France aurait alors compté 100 millions d'habitants au lieu de 36.

NormandieNormandieNormandieNormandie

Les herbages remplacent ici les cultures industrielles de la Flandre. " La Normandie, c'est l'Angleterre ». Les cinq départements normands ont 500 000 hectares de prés et pacages, soit le sixième du sol, peuplé par 500 000 vaches, 200 000 boeufs, un million de moutons, 300 000

1. VIDAL DE LA BLACHE (P.), Tableau de la géographie de la France, op. cit., p. 82.

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