[PDF] Les Misérables - Tome I - Fantine



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Les mis´erables Tome I Fantine - crasseuxcom

22 Chapitre VIII L’onde et l’ombre 90 23 Chapitre IX Nouveaux griefs 92 24 Chapitre X L’homme r´eveill´e 94 25 Chapitre XI Ce qu’il fait 97 26 Chapitre XII L’´evˆeque travaille 100 27 Chapitre XIII Petit-Gervais 103 III Livre troisi`eme–En l’ann´ee 1817 109 28 Chapitre I L’ann´ee 1817 110 29 Chapitre II Double quatuor 114



Les Misérables - Tome I - Fantine

de l’évêque, les salons, les chambresla cour d, ’honneur, fort large, avec promenoirs à arcades, selon l’ancienne mode florentine, les jardins plantés de magnifiques arbres Dans la salle à manger, longue et superbe galerie qui était au rez-de-chaussée et s’ouvrait sur les jardins, monseigneur Henri Puget



LES MISÉRABLES

Tout le monde connaît ou croit connaître Les Misérables Rares sont celles et ceux qui l’ont lu entièrement Alors au fond de quoi s'agira-t-il ? De parcourir à notre tour, avec vous, nous les vivants, ces deux romans sommes, ces histoires connues, vues et entendues qui cherchent à élever les êtres humains, à les arracher de la



Les MisérabLes Just for Laughs

de tous les publics : les enfants,les femmes,l’homme de la rue,tout le monde s’intéresse aux Misérables Adèle Hugo n’enjolive pas la réalité quand elle écrit à son mari 8 : « Les Misérables [produisent] dans toutes les classes une émotion sans pareille



Les Misérables

récit et les plans ? Je voulais que les 40 premières minutes du film soient en immersion tranquille dans le quartier Je voulais d’abord amener le spectateur dans mon univers, et ensuite seulement, entrer dans l’action Mais avant, on se balade, c’est une chronique, on se familiarise avec les personnages et le tissu du quartier



Guy ROSA : Lavenir arrivera-t-il? Les Misérables, roman de

est-ce plus que vraisemblable : depuis 1847, rien d’autre n’avait autant qu’elle changé la réalité du monde sous les yeux de Hugo, l’expérience qu’il en avait et les idées qu’il s’en formait, jusqu’à le mener sur un chemin de Damas politique conduisant à l’exil



Victor Hugo, L’année terrible, 1872 : lecture dune œuvre

Vérifier nos hypothèses de lecture : intime ≠ privé, les thématiques, l’écriture, le poète, la poésie du refus, le flux et le reflux, le motif de l’ombre Mettre en évidence des cibles privilégiées : rois et dignitaires de l’Église 4) Mise en commun du travail de recherche - les principaux événements de la Commune



digital et cliquable - Paris

et les classes populaires Il est l’auteur Ceux qui restent : faire sa vie dans les cam-pagnes en déclin (La Découverte, 2019) Nassira El Moaddem, journaliste, a publié Les filles de Romorantin (L’Iconoclaste, 2019), récit de son retour dans sa ville natale Modérée par Hervé Le Bras, démographe et chercheur émérite à l



Les misérables Tome I

Les misérables Tome I The Project Gutenberg EBook of Les misérables Tome I, by Victor Hugo This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever You may copy it, give it away or re−use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www gutenberg

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Victor Hugo

LES MISÉRABLES

Tome I

- FANTINE 1862

Texte annoté par Guy Rosa,

professeur à l'Université Paris-Diderot Édition du groupe " Ebooks libres et gratuits »

Table des matières

Livre premier Un juste ............................................................. 6 Chapitre I Monsieur Myriel ........................................................ 7 Chapitre II Monsieur Myriel devient monseigneur Bienvenu .. 11 Chapitre III À bon évêque dur évêché ...................................... 19 Chapitre IV Les oeuvres semblables aux paroles ...................... 22 Chapitre V Que monseigneur Bienvenu faisait durer trop longtemps ses soutanes ............................................................. 32 Chapitre VI Par qui il faisait garder sa maison ........................ 37 Chapitre VII Cravatte ............................................................... 45 Chapitre VIII Philosophie après boire ...................................... 51 Chapitre IX Le frère raconté par la soeur ................................. 56 Chapitre X L'évêque en présence d'une lumière inconnue ...... 61 Chapitre XI Une restriction ...................................................... 79 Chapitre XII Solitude de monseigneur Bienvenu .................... 85 Chapitre XIII Ce qu'il croyait ................................................... 89 Chapitre XIV Ce qu'il pensait ................................................... 95 Livre deuxième La chute ........................................................ 99

Chapitre I Le soir d'un jour de marche

.................................. 100 Chapitre II La prudence conseillée à la sagesse ...................... 118 Chapitre III Héroïsme de l'obéissance passive ...................... 123 Chapitre IV Détails sur les fromageries de Pontarlier ............ 131 Chapitre V Tranquillité ........................................................... 136 Chapitre VI Jean Valjean ........................................................ 139 Chapitre VII Le dedans du désespoir ..................................... 146 Chapitre VIII L'onde et l'ombre ............................................. 155 Chapitre IX Nouveaux griefs .................................................. 158 - 3 - Chapitre X L'homme réveillé .................................................. 160 Chapitre XI Ce qu'il fait .......................................................... 164 Chapitre XII L'évêque travaille .............................................. 169 Chapitre XIII Petit-Gervais ..................................................... 175 Livre troisième En l'année 1817 ........................................... 187 Chapitre I L'année 1817 .......................................................... 188 Chapitre II Double quatuor .................................................... 199 Chapitre III Quatre à quatre ................................................... 205 Chapitre IV Tholomyès est si joyeux qu'il chante une chanson espagnole .................................................................... 211 Chapitre V Chez Bombarda .................................................... 215 Chapitre VI Chapitre où l'on s'adore ...................................... 219 Chapitre VII Sagesse de Tholomyès ....................................... 222

Chapitre VIII Mort d'un cheval

.............................................. 231 Chapitre IX Fin joyeuse de la joie ........................................... 236 Livre quatrième Confier, c'est quelquefois livrer ................ 241 Chapitre I Une mère qui en rencontre une autre ................... 242 Chapitre II Première esquisse de deux figures louches ......... 255 Chapitre III L'Alouette ........................................................... 259 Livre cinquième La descente ............................................... 263 Chapitre I Histoire d'un progrès dans les verroteries noires . 264 Chapitre II M. Madeleine ....................................................... 267 Chapitre III Sommes déposées chez Laffitte .......................... 272 Chapitre IV M. Madeleine en deuil ........................................ 277 Chapitre V Vagues éclairs à l'horizon ..................................... 281 Chapitre VI Le père Fauchelevent .......................................... 289 Chapitre VII Fauchelevent devient jardinier à Paris .............. 295 - 4 - Chapitre VIII Madame Victurnien dépense trente -cinq francs pour la morale ......................................................................... 297 Chapitre IX Succès de Madame Victurnien ........................... 301 Chapitre X Suite du succès ..................................................... 305 Chapitre XI Christus nos liberavit .......................................... 314 Chapitre XII Le désoeuvrement de M. Bamatabois ................ 316

Chapitre XIII Solution de quel

ques questions de police municipale ............................................................................... 320 Livre sixième Javert ............................................................. 334 Chapitre I Commencement du repos ..................................... 335 Chapitre II Comment Jean peut devenir Champ ................... 341 Livre septième L'affaire Champmathieu ............................. 354

Chapitre I La soeur Simplice

................................................... 355 Chapitre II Perspicacité de maître Scaufflaire ....................... 359

Chapitre III Une tempête sous un crâne

................................ 367 Chapitre IV Formes que prend la souffrance pendant le sommeil ................................................................................... 391 Chapitre V Bâtons dans les roues ........................................... 397 Chapitre VI La soeur Simplice mise à l'épreuve ..................... 416 Chapitre VII Le voyageur arrivé prend ses précautions pour repartir ..................................................................................... 426 Chapitre VIII Entrée de faveur ............................................... 434 Chapitre IX Un lieu où des convictions sont en train de se former ...................................................................................... 439 Chapitre X Le système de dénégations ................................... 448 Chapitre XI Champmathieu de plus en plus étonné .............. 458 Livre huitième Contre-coup ................................................. 464 Chapitre I Dans quel miroir M. Madeleine regarde ses cheveux .................................................................................... 465 - 5 - Chapitre II Fantine heureuse ................................................. 469 Chapitre III Javert content ..................................................... 475 Chapitre IV L'autorité reprend ses droits .............................. 480 Chapitre V Tombeau convenable ........................................... 487 À propos de cette édition électronique ................................. 496 - 6 -

Livre premier

Un juste

- 7 -

Chapitre I

Monsieur Myriel

1 En 1815, M. Charles-François-Bienvenu Myriel était évêque de Digne. C'était un vieillard d'environ soixante-quinze ans ; il occupait le siège de Digne depuis 1806. Quoique ce détail ne touche en aucune manière au fond même de ce que nous avons à raconter, il n'est peut-être pas inutile, ne fût-ce que pour être exact en tout, d'indiquer ici les bruits et les propos qui avaient couru sur son compte au moment où il était arrivé dans le diocèse. Vrai ou faux, ce qu'on dit des hommes tient souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée que ce qu'ils font. M. Myriel était fils d'un conseiller au parlement d'Aix ; noblesse de robe. On contait de lui que son père, le réservant pour hériter de sa charge, l'avait marié de fort bonne heure, à dix-huit ou vingt ans, suivant un usage assez répandu dans les familles parlementaires. Charles Myriel, nonobstant ce mariage, avait, disait-on, beaucoup fait parler de lui. Il était bien fait de sa personne, quoique d'assez petite taille, élégant, gracieux, spirituel ; toute la première partie de sa vie avait été donnée au monde et aux galanteries. La révolution survint, les événements 1 Très vite les commentateurs, et d'abord la famille du " modèle » ont reconnu Charles-François-Bienvenu de Miollis (1753-1843), évêque de Digne de 1806 à 1838, dans le personnage de Hugo. De fait celui-ci s'était, dès 1834, documenté avec précision sur la famille de ce prélat (en particulier sur son frère, le général Sextus de Miollis) dont la vie et la carrière offrent beaucoup d'analogies avec celles de M gr

Bienvenu. Sans

doute l'attention de Hugo avait-elle été attirée sur lui par Montalembert qui, reçu à Digne en octobre 1831 par M gr de Miollis, était revenu enthousiaste. - 8 - se précipitèrent, les familles parlementaires décimées, chassées, traquées, se dispersèrent. M. Charles Myriel, dès les premiers jours de la révolution, émigra en Italie. Sa femme y mourut d'une maladie de poitrine dont elle était atteinte depuis longtemps. Ils n'avaient point d'enfants. Que se passa-t-il ensuite dans la destinée de M. Myriel ? L'écroulement de l 'ancienne société française, la chute de sa propre famille, les tragiques spectacles de 93, plus effrayants encore peut-être pour les émigrés qui les voyaient de loin avec le grossissement de l 'épouvante, firent-ils germer en lui des idées de renoncement et de solitude ? Fut-il, au milieu d'une de ces distractions et de ces affections qui occupaient sa vie, subitement atteint d'un de ces coups mystérieux et terribles qui viennent quelquefois renverser , en le frappant au coeur, l'homme que les catastrophes publiques n'ébranleraient pas en le frappant dans son existence et dans sa fortune ? Nul n'aurait pu le dire ; tout ce qu'on savait, c'est que, lorsqu'il revint d'Italie, il était prêtre. En 1804, M. Myriel était curé de B. (Brignolles). Il était déjà vieux, et vivait dans une retraite profonde. Vers l'époque du couronnement, une petite affaire de sa cure, on ne sait plus trop quoi, l'amena à Paris. Entre autres personnes puissantes, il alla solliciter pour ses paroissiens M. le cardinal Fesch. Un jour que l'empereur était venu faire visite à son oncle, le digne curé, qui attendait dans l'antichambre, se trouva sur le passage de sa majesté. Napoléon, se voyant regardé avec une certaine curiosité par ce vieillard, se retourna, et dit brusquement : - Quel est ce bonhomme qui me regarde ? - Sire, dit M. Myriel, vous regardez un bonhomme, et moi je regarde un grand homme. Chacun de nous peut profiter. - 9 - L'empereur, le soir même, demanda au cardinal le nom de ce curé, et quelque temps après M. Myriel fut tout surpris d'apprendre qu'il était nommé évêque de Digne. Qu'y avait-il de vrai, du reste, dans les récits qu'on faisait sur la première partie de la vie de M. Myriel ? Personne ne le savait. Peu de familles avaient connu la famille Myriel avant la révolution. M. Myriel devait subir le sort de tout nouveau venu dans une petite ville où il y a beaucoup de bouches qui parlent et fort peu de têtes qui pensent. Il devait le subir, quoiqu'il fût évêque et parce qu'il était évêque. Mais, après tout, les propos auxquels on mêlait son nom n'étaient peut-être que des propos ; du bruit, des mots , des paroles ; moins que des paroles, des palabres, comme dit l'énergique langue du midi. Quoi qu'il en fût, après neuf ans d'épiscopat et de résidence à Digne, tous ces racontages, sujets de conversation qui occupent dans le premier moment les petites villes et les petites gens, étaient tombés dans un oubli profond. Personne n'eût osé en parler, personne n'eût même osé s'en souvenir. M. Myriel était arrivé à Digne accompagné d'une vieille fille, mademoiselle Baptistine, qui était sa soeur et qui avait dix ans de moins que lui Ils avaient pour tout domestique une servante du même âge que mademoiselle Baptistine, et appelée madame Magloire, laquelle, après avoir été la servante de M. le Curé, prenait maintenant le double titre de femme de chambre de mademoiselle et femme de charge de monseigneur. Mademoiselle Baptistine était une personne longue, pâle, mince, douce ; elle réalisait l'idéal de ce qu'exprime le mot " respectable » ; car il semble qu'il soit nécessaire qu'une - 10 - femme soit mère pour être vénérable. Elle n'avait jamais été jolie ; toute sa vie, qui n'avait été qu'une suite de saintes oeuvres, avait fini par mettre sur elle une sorte de blancheur et de clarté ; et, en vieillissant, elle avait gagné ce qu'on pourrait appeler la beauté de la bonté . Ce qui avait été de la maigreur dans sa jeunesse était devenu, dans sa maturité, de la transparence ; et cette diaphanéité laissait voir l'ange. C'était une âme plus encore que ce n'était une vierge. Sa personne semblait faite d'ombre ; à peine assez de corps pour qu'il y eût là un sexe ; un peu de matière contenant une lueur ; de grands yeux toujours baissés ; un prétexte pour qu'une âme reste sur la terre. Madame Magloire était une petite vieille, blanche, grasse, replète, affairée, toujours haletante, à cause de son activité d'abord, ensuite à cause d'un asthme. À son arrivée, on installa M. Myriel en son palais épiscopal avec les honneurs voulus par les décrets impériaux qui classent l 'évêque immédiatement après le maréchal de camp. Le maire et le président lui firent la première visite, et lui de son côté fit la première visite au général et au préfet. L'installation terminée, la ville attendit son évêque à l 'oeuvre. - 11 -

Chapitre II

Monsieur Myriel devient monseigneur

Bienvenu

Le palais épiscopal de Digne était attenant à l 'hôpital. Le palais épiscopal était un vaste et bel hôtel bâti en pierre au commencement du siècle dernier par monseigneur Henri Puget, docteur en théologie de la faculté de Paris, abbé de Simore, lequel était évêque de Digne en 1712. Ce palais était un vrai logis seigneurial. Tout y avait grand air, les appartements de l'évêque, les salons, les chambres, la cour d'honneur, fort large, avec promenoirs à arcades, selon l'ancienne mode florentine, les jardins plantés de magnifiques arbres. Dans la salle à manger, longue et superbe galerie qui était au rez-de- chaussée et s'ouvrait sur les jardins, monseigneur Henri Puget avait donné à manger en cérémonie le 29 juillet 1714 à messeigneurs Charles Brûlart de Genlis, archevêque-prince d'Embrun, Antoine de Mesgrigny, capucin, évêque de Grasse, Philippe de Vendôme, grand prieur de France, abbé de Saint-

Honoré de Lérins

, François de Berton de Grillon, évêque-baron de Vence, César de Sabran de Forcalquier, évêque-seigneur de Glandève, et Jean Soanen, prêtre de l'oratoire, prédicateur ordinaire du roi, évêque-seigneur de Senez. Les portraits de ces sept révérends personnages décoraient cette salle, et cette date mémorable, 29 juillet 1714, y était gravée en lettres d'or sur une table de marbre blanc. L'hôpital était une maison étroite et basse à un seul étage avec un petit jardin. - 12 - Trois jours après son arrivée, l'évêque visita l'hôpital. La visite terminée, il fit prier le directeur de vouloir bien venir jusque chez lui. - Monsieur le directeur de l'hôpital, lui dit-il, combien en ce moment avez-vous de malades ? - Vingt-six, monseigneur. - C'est ce que j'avais compté, dit l'évêque. - Les lits, reprit le directeur, sont bien serrés les uns contre les autres. - C'est ce que j'avais remarqué. - Les salles ne sont que des chambres, et l'air s'y renouvelle difficilement. - C'est ce qui me semble. - Et puis, quand il y a un rayon de soleil, le jardin est bien p etit pour les convalescents. - C'est ce que je me disais. - Dans les épidémies, nous avons eu cette année le typhus, nous avons eu une suette militaire il y a deux ans, cent malades quelquefois ; nous ne savons que faire. - C'est la pensée qui m'était venue. - Que voulez-vous, monseigneur ? dit le directeur, il faut se résigner - 13 - Cette conversation avait lieu dans la salle à manger-galerie du rez-de-chaussée. L'évêque garda un moment le silence, puis il se tourna brusquement vers le directeur de l'hôpital : - Monsieur, dit-il, combien pensez-vous qu'il tiendrait de lits rien que dans cette salle ? - La salle à manger de monseigneur ! s'écria le directeur stupéfait. L'évêque parcourait la salle du regard et semblait y faire avec les yeux des mesures et des calculs. - Il y tiendrait bien vingt lits ! dit-il, comme se parlant à lui -même.

Puis élevant la voix :

- Tenez, monsieur le directeur de l'hôpital, je vais vous dire. Il y a évidemment une erreur. Vous êtes vingt-six personnes dans cinq ou six petites chambres. Nous sommes trois ici, et nous avons place pour soixante. Il y a erreur, je vous dis . Vous avez mon logis, et j'ai le vôtre. Rendez-moi ma maison. C'est ici chez vous. Le lendemain, les vingt-six pauvres étaient installés dans le palais de l 'évêque et l'évêque était à l'hôpital. M. Myriel n'avait point de bien, sa famille ayant été ruinée par la révolution. Sa soeur touchait une rente viagère de cinq cents francs qui, au presbytère, suffisait à sa dépense personnelle. M. Myriel recevait de l'état comme évêque un traitement de quinze mille fra ncs. Le jour même où il vint se loger dans la maison de l 'hôpital, M. Myriel détermina l'emploi - 14 - de cette somme une fois pour toutes de la manière suivante. Nous transcrivons ici une note écrite de sa main.

Note pour régler les dépenses de ma maison.

Pour le petit séminaire : quinze cents livres

Congrégation de la mission : cent livres

Pour les lazaristes de Montdidier : cent livres

Séminaire des missions étrangères à Paris : deux cents livres Congrégation du Saint-Esprit : cent cinquante livres Établissements religieux de la Terre-Sainte : cent livres Sociétés de charité maternelle : trois cents livres

En sus, pour celle d'Arles : cinquante livres

OEuvre pour l'amélioration des prisons : quatre cents livres OEuvre pour le soulagement et la délivrance des prisonniers : cinq cents livres Pour libérer des pères de famille prisonniers pour dettes : mille livres Supplément au traitement des pauvres maîtres d'école du diocèse : deux mille livresquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46