Je trahirai demain,
première détention qu’elle aurait rédigé son poème : "Je trahirai demain, pas aujourd’hui" D’abord simple assistante chargée de surveiller les enfants avant leur départ pour la Suisse, Marianne Cohn intègre avec Rolande Birgy, l’équipe des convoyeurs en janvier
Analyse d’un poème « Je trahirai demain » de Marianne Cohn
Analyse d’un poème « Je trahirai demain » de Marianne Cohn Marianne Cohn est née en Allemagne en 1922, dans une famille d’universitaires de gauche d’origine juive mais plutôt détachée de la tradition juive et fortement assimilée Cette famille est bouleversée par l’irruption du nazisme
Date 1943
Je trahirai demain, Date 1943 Je trahirai demain, pas aujourd’hui Aujourd’hui, arrachez- moi les ongles, Je ne trahirai pas Vous ne savez pas le bout de mon courage Moi je sais Vous êtes cinq mains dures avec des bagues Vous avez aux pieds des chaussures Avec des clous Je trahirai demain, pas aujourd’hui Demain
Texte 7 : Je trahirai demain
Je trahirai demain, pas aujourd’hui La lime est sous le carreau, 20" La lime n’est pas pour le barreau, La lime n’est pas pour le bourreau, La lime est pour mon poignet Aujourd’hui je n’ai rien à dire, Je trahirai demain Marianne Cohn, « Je trahirai demain », 1943, Yves Ménager, Paroles de déportés, Éditions de l’Atelier
JE TRAHIRAI DEMAIN » de Marianne Cohn - USEP74
« JE TRAHIRAI DEMAIN » de Marianne Cohn « Je trahirai demain » fait partie de ces textes littéraires qui ont une aura particulière du fait de la destinée tragique et héroïque de son auteur Il convient cependant de l’analyser comme le texte poétique qu’il est, ce qui revient, également, à rendre hommage à son auteur
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Je trahirai demain – Marianne Cohn * Lecture à voix haute du poème « Je trahirai demain » de Marianne Cohn TRAVAIL DU LUNDI 16/03 n°1 : Lire le cours et la biographie de Marianne Cohn et répondre aux questions ci-dessous A) Introduction : 1) Après avoir lu le cours situé au-dessus de la biographie de Marianne Cohn, explique ce que sont
Histoire des Arts Domaine de compétences : arts du langage
Etude du poème de Marianne Cohn, « je trahirai demain », 1943 BIOGRAPHIE (1922-1944) Marianne Cohn est né en Allemagne, dans une famille d’universitaires d’origine juive, très bien assimilée Suite à la montée du nazisme, la famille s’exile en Espagne, puis Marianne et sa sœur sont envoyées à Paris
MARIANNE COHN - ac-grenoblefr
mais pour rendre hommage à Marianne Cohn d'avoir sauvé des enfants, ils ont donné le nom Marianne Cohn à cette école Poème de Marianne Cohn « Je trahirai demain » Je trahirai demain pas aujourd’hui Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles, Je ne trahirai pas Vous ne savez pas le bout de mon courage Moi je sais
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PISTES PEDAGOGIQUES
D'après Jean-Marc Dalby
" JE TRAHIRAI DEMAIN » de Marianne Cohn" Je trahirai demain » fait partie de ces textes littéraires qui ont une aura particulière du fait de la
destinée tragique et héroïque de son auteur. Il convient cependant de l'analyser comme le texte
poétique qu'il est, ce qui revient, également, à rendre hommage à son auteur.Un poème tragique
Ce qui frappe tout d'abord tout lecteur est le ton tragique de ce texte dominé par l'idée de mort et de
souffrance, mais aussi par celle de fatalité.La torture physique
La torture se manifeste de manière très directe et abrupte par des expressions violentes telles que
" arrachez-moi les ongles », qui évoque les méthodes de la Gestapo. De même, la synecdoque du
vers 6, " vous êtes cinq mains dures avec des bagues », contribue à la dureté du poème en réduisant
l'ennemi à son statut de tortionnaire dépourvu d'humanité. Au vers 8, l'expression " avec des
clous », qui se trouve mise en relief par sa position en rejet, va dans le même sens.La souffrance morale
Tout aussi dure à supporter, la souffrance morale est particulièrement mise en scène à partir du
vers 11 qui décrit la " nuit » de réflexion dont a besoin Marianne pour se décider à " trahir ». La
quasi reprise anaphorique de " il faut » et le rythme ternaire du vers 13, " Pour renier, pour abjurer,
pour trahir », font ressentir au lecteur/auditeur le dilemme dans lequel se débat la jeune résistante.
En outre, la reprise des mêmes verbes mais cette fois assortis d'un complément (aux vers 14, 15,
16) traduit le sacrifice que s'apprête à commettre Marianne en abandonnant tout ce qui fait le prix
de l'existence avant de délaisser la vie elle-même.La présence de la fatalité
Le sentiment tragique s'exprime enfin par l'omniprésence de la fatalité et ce dès le titre du poème,
qui en est aussi le premier vers et qui revient comme un refrain : " Je trahirai demain ». Dans ce
vers, le futur a un goût d'inéluctable et la proximité temporelle " demain » nous plonge dans ce
temps de l'urgence qui est aussi celui de la tragédie, " forme accélérée du temps » comme le disait
Giraudoux.
La dernière partie du poème évoque d'ailleurs la mort avec la présence de la lime : instrument non
de libération ou de lutte mais de suicide.Plaque commémorative
Source : Shoah / CDJC
Un poème de la volonté
Le tragique constaté dans la première partie n'est toutefois pas subi mais assumé, et en quelque
sorte transcendé par la volonté de l'héroïne.Un " je » omniprésent et volontaire
On constate tout d'abord que la force de caractère de l'héroïne transparaît dans l'omniprésence de la
première personne, à " l'attaque » de nombreux vers et en particulier du " refrain ». Dans ce même
vers, on peut d'ailleurs voir dans l'usage du futur moins la présence d'une fatalité extérieure au
personnage qu'une volonté pleine de certitude : " Je trahirai demain. »De même, le rejet de " demain » au vers 10 suggère parfaitement la détermination de la résistante à
ne pas céder à la torture.Un poème de défi
Au-delà de cette volonté très assurée, c'est le ton de provocation qui frappe dans cetteoeuvre. L'impératif " arrachez-moi les ongles » est presque un appel à la torture. D'emblée, les
" efforts » des tortionnaires sont frappés de nullité tant la force intérieure de l'auteure paraît
assurée. Et ce d'autant plus que le vers suivant est sans concession ni afféterie : " Je ne trahirai
pas. »De plus, l'antithèse des vers 4 et 5 - entre " Vous ne savez pas le bout de mon courage » et " Moi je
sais » - suffit à montrer l'audace de Marianne Cohn connaissant assez ses limites pour pouvoir en
jouer face à ses bourreaux. De la trahison forcée à la " trahison » assuméeLa force de caractère de la jeune femme apparaît enfin dans l'évolution de sens du mot " trahison »
tout au long du poème. En effet, dans un premier temps, " trahir » signifie simplement donner des
informations à l'ennemi, livrer ses amis et leurs activités. C'est bien ainsi qu'il faut entendre le mot
au début du poème, quand le " je » oppose sa volonté aux tortures de l'ennemi. Pourtant, le lecteur
" naïf » se demande alors pourquoi l'auteure affirme qu'elle trahira " demain ». Manque de volonté ? Lassitude ? Ruse dilatoire ?En fait, il faut aller aux vers 14 et suivants pour comprendre vraiment le sens profond du poème. Il
ne s'agit pas tant de " trahir » au sens commun du terme, mais de " trahir » la vie, symbolisée par
" le pain et le vin ». Ces deux aliments représentent en effet la nourriture et la boisson mais aussi la
civilisation et ses bienfaits, d'autant plus qu'ils tiennent une place de choix dans la tradition juive
dont Marianne Cohn est issue et vers laquelle elle opérait, à cette époque, un retour.En fait, c'est bien de suicide dont il est question ici, ce que confirme la présence obsédante de la
" lime » à la fin du poème. La reprise anaphorique du terme, les parallélismes de construction
accentués par la paronomase (" barreau »/" bourreau ») dramatisent la révélation finale : " La lime
est pour mon poignet. »Ces procédés forcent le lecteur à parcourir à nouveau le texte. La trahison n'est plus un signe de
faiblesse et d'indignité mais le fruit d'" une âme forte » ayant la volonté de faire le plus douloureux
des choix. " Je trahirai demain » a donc de nombreux atouts qui expliquent qu'il demeure l'un des textes lesplus reconnus de cette époque. Les circonstances de son écriture sont tragiques, un certain mystère
plane sur son auteur effectif, il évoque des événements graves ne pouvant que toucher lesconsciences contemporaines. Pourtant ce succès, il le doit surtout à la force d'une écriture que l'on
peut qualifier de " poétique », c'est-à-dire de " créatrice ».Pour éclairer la lecture, on pourra lire ou relire avec profit deux poèmes très connus d'Aragon -
" Strophes pour se souvenir » (Le Roman inachevé) et " Ballade pour celui qui chanta dessupplices » (L'Honneur des poètes) -, deux oeuvres qui rendent successivement hommage à Missak