LES SOLS DE LA RÉGION DE BRAZZAVILLE
Centre de Brazzaville REPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO Service Pédorogique LES SOLS DE LA RÉGION DE BRAZZAVILLE Bernard DEN1S et G DE CHAMPS Cot e O R S T O M
Les sols du Congo
Les sols ferrallitiques fortement désaturés r Les sols peu évolués Du fait de la rapidité des processus d'altération pour la plupart des roches, les sols minéraux bruts ont au Congo une extension limitée On rappelle cepen dant, pour mémoire, les sols squelettiques sur grès silicifiés, sur calcaires ou
Les sols des environs de Brazzaville et leur utilisation
Ces sols occupent une partie des berges du Congo et l'essen- tiel des sols de l'île M'Bamou On distinguera : - les sols mineraux bruts d'apports, ou lithosols sur mate- riau alluvial sableux sont constitues par les bancs de sables parfois mobiles des berges du Congo (voir par exemple l'embou-
Le contexte de la République du Congo - UNCTAD
La capitale du Congo est Brazzaville, la ville économique est Pointe-Noire, les autres villes sont Dolisie, Mossendjo, Nkayi qui abrite l’industrie sucrière et Ouesso, au nord du pays où s’exploite le bois et se développent les industries
Rapport national pour la formulation et la rédaction du livre
En ce qui concerne les sols, ils sont riches En distingue deux types de végétation : la forêt (60 ) et la savane (40 ) Il est arrosé par trois Bassin fluviaux, le fleuve Congo, le bassin du Kouilou (fleuve Kouilou) et le petit bassin (lacs, lagunes, etc ) Relief Le relief de la République du Congo est très varié
Synthèse agro-pédologique des études ORSTOM dans la vallée du
DANS LA VALLEE DU NIARI EN REPUBLIQUE DU CONGO-BRAZZAVILLE G MARTIN* RÉSUMÉ L’auteur établit une synthèse générale des études eflectuées dans la Vallée du Niari en République du Congo de 1949 à 1966 par une équipe de pédologues de 1’ORSTOM Cette synthèse porte non seulement sur
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sols de tous les continents avec une légende uniforme permettant de mettre en corrélation les unités pédo-logiques et de faire des comparaisons à l'échelle mondiale La réalisation de ce projet, qui a débuté en 1961, comble une lacune dans la connaissance actuelle des ressources en sols du monde et fournit
DEVELOPPEMENT HUMAIN, PAUVRETE ET CHANGEMENT CLIMATIQUE EN
Rapport du Développement Humain (PNUD, 2010) le confirme en affirmant que croissance et développement humain n’évoluent pas toujours de manière parallèle Dans le cas du Congo, les profondes inégalités sociales ont un impact négatif sur le développement humain
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LESSOLSDUCONGO
LES SOLSFERRALLI11QUESFORTEMENTOI!SATURI!SAPPAUVRISLES SOLS FERRALLITIQUESFOR"rEMENTOI!SATURI!STYPIQUESPseudo-podzols de nappe sur matériaux sableux
Lespodzols
Presque tous les sols biendrainésdu Congoappartiennentàcette classe de sols;lescaractéristiquesdesclimatscongolais sont celles quipermettent ce processusd'évolution. Si les solsferrallitiquesles pluscaractéristiquess'observent sous forêt humide sempervirente, il en existe aussi sous forêtmésophileet sous savane. Notons cependant que ces savanes n'étantgénéralementpasconsidérées commeclimaciques,on peut tout de même lier la présence de solsferrallitiquesàunclimatforestier.
Ce processusd'évolutions'observe au Congo sur des matériauxoriginels très divers.L'intensitéde laferrallitisationestcependantliée à lanaturede la roche-mère. Les matièresorganiquesdes solsferrallitiquescongolaissontgénérale ment bien évoluées etproviennentd'unedécompositionrapide des résidus végétaux. Toutefois,certainssols surmatériauxsableux pauvres en base possè dent, au Congo, un humus plusgrossier,intermédiaireentre le "mor»etle "moder". Ces sols sontd'autrepartcaractériséspar unealtérationintense des miné rauxsilicatésaboutissantà uneindividualisationdes sesquioxydes,tandisque lasiliceet les bases libérées sont en grande partie éliminées duprofil.Les oxydes et hydroxydes d'alumine, de fer, et de manganèse peuvent éventuelle ments'accumulerdans le profil d'une manière relative ou absolue. La réserve en minérauxaltérablesde ces sols est faible ouinexistante.Lafractionlimoneuse
2à20!J.est peu importante, et lafractionargileuseest
surtoutreprésentée par des argiles de type 1 : 1, le plus souvent associées desquantitésimportantesd'oxydes etd'hydroxydesde fer. Ellescontiennentdans certains cas des oxydes hydratésd'alumineet le rapport Si02/AI20
gest voisin de ouinférieurà2. Parfois un peud'illite,héritée de la roche elle-même, subsiste dans le sol. Lacapacitéd'échangecationiquede la fractionargileuse(granulométrique) est la plus souvent trèsinférieureà20mé/100g. Les horizonssupérieursde ces
sols sont acides ou très acides et le taux desaturationen bases ducomplexe absorbantest presquetoujoursinférieurà40%.C'est pourquoi lagrande
majoritédes solsferrallitiquescongolaisappartiennentàla sous-classe des sols
fortement désaturés. On ne trouve des sols moyennement désaturés qu'en payscalcairessur fortes pentes etcolluvionsde bas de pente et sur les affleurements de roche basique du Nord-Congo.Nous verrons dans lechapitrerelatifaux solsferrallitiquesappauvrissur
matériauxsableux pauvres en bases, que la matièreorganiquedes sols sous forêt mésophilesemi-caducifoliéeest relativementgrossièreet semble avoir une action faiblement podzolisante. Ces sols peuvent être considérés comme intergradeavec les sols podzoliques. On a regroupé, sous cetteappellation,un ensemble de solsferrallitiques formés sur des matériaux sableux ousablo-faiblementargileux,pauvres en bases et très perméables. Ces matériaux sont issus deformationsgéologiquestrèsdifférentes:série des Cirques, série Batéké, série du Stanley-Pool, et séries des
grès de Carnot et des plateaux de Bambio, unefaiblepartie des grès Bouenzien(dans le nord de la Sous-Préfecture de Kindamba), série"argilo-sableuse»et cer-Ces sols ont une extension troplimitéepourfigurersur la carte etcorres
pondent àcertaines zones au reliefaccidenté(les plus fortes pentes du Mayombe et de la régiongranito-gneissiquede Souanké). L'érosion atronqué ces sols jusqu'à"horizond'altération:un nouveauprofils'est ensuitedéveloppé àpartirdecelui-ci.La température et lapluviométriesouventsupérieure1500mm ontinduitune altération de typeferrallitique.Lamorphologiedu
nouveau profil répond alors àladéfinitiondes solsferrallitiquestypiques. Au-dessus de la roche saine,l'horizond'altérationdontl'épaisseurvarie entreAuelquesmètres et
20m (sur les schistes du Mayombe) présenteencorela
structurede la roche.L'horizon(B)beaucoupmoinsimportant,necontientprati quement aucun élément grossier. Sateinteestjaune-ocreou rouge. Lastructure estgénéralementcohérente,polyédrique,assez bien développée. Lesminéraux primairesont disparu, sauf parfois unepetitequantitéd'illitehéritée de la roche. Les autres composants del'argilesont lakaoliniteet la goethite,beaucoupplus rarement la gibbsite,contrairementàce que l'on observe dans le massif du
Chaillu.
Enfinl'horizonhumifèrepeu épais contient une matièreorganiquedont le taux estinférieurà5%et dont lerapportCINestcomprisentre10et12.
Bien que la zoned'altérationsoit proche de la surface du sol,celui-ciest très désaturé (moins de0,5mé/100g de baseséchangeablesdès la surface) et
le pH est souventinférieur à5. Lacapacitéd'échange en raison de la présence d'illite,peutatteindre30mé/100gd'argile.La réserve minérale est un peu plus
élevée que dans les sols voisins avec une quantité de potassium assezimportante. La mise en valeur de ces solsgénéralementpeu étendus, est renduedifficilepar leur situation sur pentes trèsinclinéeset par la pauvreté chimique.Cette classe de sols est représentée au Congo par despseudo-podzolsde
nappe formés surmatériauxsableux, pauvres en bases. Leurlocalisationdans des zones planes àdrainageexternedéficient,sembleindiquerque le mauvais renouvellement des eaux de la nappeconstitueune desconditionsnécessaires pour leur formation. Le profil type sous forêt marécageuse estclassique: - En surface, s'étend unelitièregrossière, rougeâtre, fibreuse et mal décomposée,contenantde nombreuses racines vivantes. - L'horizon humifère supérieur Al d'unequarantainede centimètresd'épais seurcontientdenombreuxsables nus etdéliés;lastructureestparticulaire. Progressivement cet horizonbrun-noirâtrefait placeàun horizon A
2 sableux faiblementhumifèregrisblanchâtre. Cet horizon est soumisàunehydromor
phietemporairede la nappe perchée qui repose sur un ou plusieurs niveaux d'alios. - Cet alios, qui est parfois surmonté d'un petit horizon gris plusargileux, estconstituépar des bandessubhorizontalesbrun-rougeàbrun-noirâtredans un horizon sableuxblanchâtre.Ces bandes plus ou moins anastomosées entre elles, sont peu indurées àl'état humide, mais forment une carapace en fin de saison sèche. Les grains de sable sont cimentésessentiellementpar unematière organiquetrès pauvre en azote(rapportCINde 40à50)maiscependantriche
en complexes humifiés avec, toutefois, environ trois fois plusd'acidesfulviques qued'acideshumiques. Les oxydes de fer sont peuabondantsdans ces sols du fait,semble-t-il, desconditionsréductricesqui ont permis lasolubilisationdu fer et sonentrai nement hors du profil, etl'aliosestpresqueaussi pauvre en fer que les autres horizons. Cespseudo-podzolsde nappes'observentégalement sous végétation herba cée (steppe àLoudetia simplex).Dans ce cas leprofildiffèrepar sapartie supérieure puisque lalitièregrossièren'existepas, mais les autreshorizons restent très analogues et encontinuitélorsque l'on passe d'un type devégé tationàl'autre.
Lesvariationsde la nappe dans ces sols sont très importantes et il suffit de quelques averses répétées pourqu'ellearrivejusqu'àla surface du sol;des eaux,couleurde thé,s'écoulentalors en surface. L'étude dudrainagede ces sols,toujoursdélicat, ne présente pasd'intérêt car ces sols ont unpotentielchimiquetrès faible. rLes sols peu évolués
Du fait de larapiditédesprocessusd'altérationpour laplupartdes roches, les sols minéraux bruts ont au Congo une extension limitée. Onrappellecepen dant, pour mémoire, les solssquelettiquessur grèssilicifiés,surcalcairesou dolomiesmassives, et surcuirassesferrallitiques.Sols peu évolués d'apport
Les solspeu évoluésd'apportont été observéssur desalluvionsrécentes du fleuve Congoou de ses affluents. Ces sols detextureassezvariableprésentent unedifférenciationtrès peu marquée des horizons. Ils sont recouverts par les eaux une partie de"annéeetportentune végétationgraminéenne:prairiedite ceflottante". On trouve aussi des sols peu évoluésd'apportsur lesalluvionsrécen tes des nombreuses rivièreslittoralesprovenant du Mayombe. Ils sonttoujours associés des solshydromorphesàgley ou pseudogley.LESSOLS:
PRÉSENTATIONGÉNÉRALE
Les sols du Congoappartiennentaux quatre grandes classessuivantes: sols peu évolués, podzols, solsferrallitiques,et sols hydromorphes.Lessubdivisions
àl'intérieurdes classes ont été effectuées suivant AUBERT (1965)pour les sols peu évolués, les podzols, les sols hydromorphes, AUBERT et SÉGALEN (1966)pour les solsferrallitiques. - LesSols peu évoluéssont divisés en sols peu évoluésd'érosionsur calcairesetcalcairesdolomitiques,et en sols peu évoluésd'apport.Les premiers ne représentent que des étendues très limitées, les seconds, au contraire, occupentdessurfacesimmenses mais sont très mal connus, n'ayant faitl'objet que dereconnaissancespeu poussées. - LesPodzolssont représentés par despseudo-podzolsde napped'éten- due faible.. - LesSolsferrallitiquessont les plusimportantsà tous points de vue et sont mieux connus. Ilsappartiennentpresque tous à la sous-classe des sols ferrallitiquesfortementdésaturés enB;troisgroupesont étéreconnus:les
sols typiques, appauvris, remaniés. Le premierd'entreeuxn'occupeque des surfacestroplimitéespourfigurersur la carte. Dans le groupe appauvri, certains sols présentent un horizonhumifèrequi lesrapprochede celui des podzols, aussi un nouveausous-groupepodzoliqueest-ilproposépour les classer. De nombreusesfamillesont étéproposéespourreprésenterla grande variété des solsferrallitiques. - LesSolshydromorphesorganiqueset minérauxoccupentégalement au Congo dessuperficiesconsidérablesmais ils ont été encore peu étudiés. Sols d'érosion sur calcaires et calcaires dolomitiques Ces sols,toujoursfaiblementdéveloppés, serencontrentessentiellement sur pente forte à lalimitesupérieureduschisto-calcaire(SC III), surcalcaires etdolomiesfétides àintercalationsargileusesetparfoisgypseuses. Ils présentent lamorphologiesuivante: - un horizonhumifèrenoirâtre,d'une dizaine decentimètresd'épaisseur, argileux,àstructuregrenue etfortedensitéracinaire;
- au-dessous, sur unetrentainede centimètres, un horizonencoreforte ment humifère (5 à6%de matière organique) decouleurbrunnoirâtreàgris bleuté sombre, detexturegravelo-argileuse,lesgraviersétantessentiellement constituésde débris de cherts et de dolomie,recouvertsd'une mince couche de matièreorganique noirâtre; - au-dessous, sur environ50cm, un matériauargileuxextrêmement compactet massif, decouleurbrun sombreàacajou, issu del'altérationd'un
matériau complexecalcaro-dolomitique. Lesproduitsminéraux del'altérationsontessentiellementdessilicates: - talc en abondance, -chlorite, - un peu demontmorilloniteàla base duprofil.
D'une façon générale, il n'y a plus decarbonatesdécelablesdans le sol. Chimiquement, ils sontexceptionnellementrichesen éléments minéraux (essentiellementdu magnésium) par rapportàl'ensembledes sols du pays, avec une réactionsensiblementneutre depuis la surface;il possèdent enfin une matièreorganiquedu type cemullcalcique..avec rapportCINde 16à18 en surface,descendantà10enprofondeur.
Bien que les pentes très fortes rendent leurutilisationdifficile,ils sont largementcultivés par lespopulationsBadondo, enarachideet manioc, sur billonsparallèles àla ligne de plus grande pente,particulièrementen haut et en bas de pente.récente, vers200 - 250m (vallée du Niari). Ces surfaces sont les vestiges d'une
évolutionancienne dans laquelle les inversions de relief ont étécertainement très fréquentes.L'utilisationdescaractèrespétrographiques,auxquels nous avons fait largement appel pourdifférenciercertaines unitéscartographiques(repré sentationen surcharge), a donc pour but depermettreladéfinitiondes associa tions de sols, au-delà descaractèresdirectementhérités des roches-mères (texture, richesse en bases...). Inversement, lorsque la naturepétrographiquede la roche-mère s'est révélée inapte àune telledifférenciation,nous avonsutilisédes caractères géomorphologiquespour lesdéfiniret lesdifférencier;c'est en particulierle cas des solsferrallitiquesfortementdésaturésappauvrissur matériauxsableux (grès Batéké), dans lesquels nousdistinguons,avec G.BOCQUIER,la zone des hautescollinesà vallées sèches dont le réseau hydrographiqueestréduitàquelquesrivièresimportantes,et la zone decollines àréseauhydrographiquedense où les sols de forêts etprairiesmarécageuses acquièrentunegrandeimportance.La première de ces zones est représentée essentiellementpar des solsferrallitiquesappauvris avec quelques bandes de solshydromorphesle long des rivières, la deuxième parl'associationde ces deuxcatégoriesde sols. L'influencedureliefsur la pédogenèse des solscongolaisse manifeste enfin dans la Cuvette Congolaise, où les faiblesdifférencesd'altitudeet les très mauvaisesconditionsdedrainagecréent desconditionsd'hydromorphie permanente sur de très vastes étendues. L'actiondel'hommesur les processus de pédogenèse etd'évolutiondes sols au Congo, sematérialiseessent.iellement parl'actiondu feu de brousse et d'une manière moinsimportantepar la mise en culture. - Les feux de brousse, enentretenantunevégétationde savane dans des zones où la forêtmanifesteactuellementun dynamisme positif,modifientfonda mentalement le type d'humusclimaciquedes sols.L'influencesur lespropriétés physico-chimiquesdes horizonssupérieursdes sols est trèsimportante;par contreil ne semble pas que les processusfondamentauxd'évolutionsoient fortementmodifiéspour les solsferrallitiquesremaniés. Dans le cas des solsferrallitiquesappauvrissurformationsableuse, nous verrons quel'influence du type de végétation, et doncd'humus,modifieparfoisprofondémentla morpho logie des profils et le type mêmed'évolutiondes sols. - L'action desculturesest relativement moins marquée en raison d'une part de la faibledensitédesterrainscultivés, liéeàlapopulationréduite du Congo, et d'autre part de la naturetemporairedel'utilisationdes terres. Toutefois, il estprobableque le lessivage des horizonssupérieursdes sols est souvent lié outoutau moinsaccélérépar leur mise en culture. En effet, l'urbanisationde plus en plus poussée d'unepopulationqui resteencoresemi agricole,créeautourdesagglomérationsdes zones decultureplus intensive, où les jachèresforestièreset même herbacéestiennentde moins en moins de place dans larotationtraditionnelle,et où le lessivage des bases, del'argile et des sesquioxydesparaitplusmarquétout au moins en surface.LESfACTEURSDEfORMATION
DES SOLS
(1) Ladernièrediffusionde cetteclassificationa été faite en1967.INTRODUCTION
L'on noterasimplementici les facteurs les plus marquants de la pédo genèse ainsi que ceux quidéterminentleslimitesdesdifférentescatégories de sols représentés surl'esquissepédologique.Deuxprincipauxclimats règnent au
Congo:le climat"bas-congolais»de
type "soudano-guinéen»n'intéresseque le sud duterritoire,tandisque le reste du pays est soumis àunclimatde type"guinéenforestier".Lesconditions de température etd'humiditéélevées quicaractérisentces deux types de climat, favorisentl'altérationtrès poussée des roches et uneévolutionmarquée par l'individualisationdes oxydes et hydroxydes de fer etd'alumine,tandis que la siliceet les bases libéréesmigrenten partie hors des profils. Laquasi-totalité des sols biendrainésau Congoappartiennentdoncàla classe des sols ferral
Iitiques.Toutefois,desdifférencessensiblesinterviennentdansl'intensitéde ce processus, elles sont dues enpartieàl'actiondes facteursclimatiques.Souli
gnons aussi que leclimata varié demultiplefaçon dans le passé, des périodes plus sèches que maintenantsuccédantàdes périodes plus humides. Les carac
tères des sols tels qu'on les observeactuellementrésultent autant de ces pédogenèses anciennes qui les ont marquésdurablementque d'une pédogenèse actuellequi ne fait quesurimposerd'autrescaractèresplus récents.Du point de vueroche-mère,nousdistinguerons:
- L'ensemble des rochesdétritiquesd'âge secondaire à quaternaire, de natureessentiellementquartzeuse, généralement pauvres en minéraux altérables qui recouvrent plus de lamoitiédu pays:plainecôtière(série des Cirques), plateaux et hautescollinesBatéké (série des limons sableux, des grès poly morphes et du Stanley-Pool),bordurede la Cuvette Congolaise (série -arqllo sableuse»,série des grès de Carnot et des plateaux de Bambio) enfin les diversesalluvionsde la Cuvette Congolaise. Laperméabilitégénéralement élevée desmatériauxissus de ladécompositionde ces diverses roches-mères constitueuncaractèrecommun dû à la faibleimportancede leurfractioncolloï daled'origineminérale. - L'ensemble desformationssédimentaires précambriennes(Bouenzien, et série de la Loulla,Schisto-calcaireetSchisto-gréseux)dans la partie sud du pays, et desformationsschisto-quartzitiquesdes séries de M'Baïki et de Sembé Ouesso dans le nord, sont àl'originede matériaux de textures très diverses, maisgénéralementmoins sableuses que celle de l'ensemble précédent et dont la richesse en bases est presquetoujourssupérieure. - Dans letroisièmeensemble de roches-mères sont réunies les roches granitiquesetcristallophyliennesdu massif du Chaillu oùdominentles grano dioritesparfois assez riches enamphiboleset des granitesleucocrates.A ce troisièmeensemble on peutrattacherlesformationsgranito-gneissiquesde la région de Souanké etl'ensemblemétamorphiquedu Mayombeessentiellement schisto-quartzitiqueavec desgranitesà tendancealcalineassociés. Les maté riaux qui résultent del'altérationde ces roches, présentent descaractéristiques texturalesvariablesenfonctiondel'importancede la fraction quartzeuse des roches-mères. La richesse en bases,généralementfaible, peutdevenirun peu plusimportantelorsque la rochecontientdessilicatesalcalino-terreux(amphi bole,épidote...). - Les roches basiques sont enfin représentées dans la région deSouanké Ouesso sous formed'épanchementamphibolitiqueet de petits massifs de dolérites.Ailleurs(Chaillu et Mayombe), les sols sur roches basiques ont une extension très limitée. Lesmatériauxissus de leuraltérationsont généralement argileuxet possèdent une réserve minérale plus élevée que pour les autres roches. Lacorrespondanceentre lescaractéristiquesdes sols et les roches-mères n'estcependantpastoujourstrès étroite enparticulierdans la partie sud du pays. En effet, les matériauxoriginelsàpartirdesquels se sont formés les sols, ontgénéralementsubi àdes époques plus ou moins récentes des cycles de pédogenèse et des remaniements locaux, qui ont aboutiàlaformationdeprofils
complexes dans lesquels des élémentsgrossiersd'origineferrallitiqueou rési duelle souventautochtonesmais parfoisallochtonessont fréquemment rassem blés dans le sol en une nappe qui suit assezfidèlementlatopographieactuelle. Le niveausuperficielde ces sols complexes, de texture non grossière, a conservé cependant, dans lamajoritédes cas, certainscaractèresqui le rattachent aux roches-mèressous-jacentes,touten ayant subi une homogénéisation. Al'échelle de la présente carte leslimitespétrographiqueset celles desfamillesde sols se superposent doncgrossièrement. L'influencede la végétationsur les processus de la pédogenèse se manifeste de deux manières. Toutd'abord,par lepédoclimatque crée le type de formation végétale qui recouvre le sol;de ce point de vue, on distinguefondamentalement d'abordles savanes plus ou moins denses et arbustives quiprotègentnettement moins bien les sols contre lesvariationsd'humiditéet detempératureque la forêtsempervirente; ensuite les forêts mésophilessemi-caducifoliéessur formations sableuses quiconstituentun typeintermédiairedu point de vuepédoclimatique;enfin les forêts humides sempervirentes. D'autre part, le mode etl'époque
des apports de résidus végétaux, également liésàces trois types de formations
letype d'humus des sols. L'influencedu reliefse manifesteindirectementpar la présence de sols jeunes ou de sols érodés (Mayombe, Plateau des Cataractes), tandis quecorrélativement se forment des solsalluviauxetcolluviauxrécents etfaiblementévolués. Lamorphologiedes paysages est liée non seulementàla nature des maté
riaux du sol et donc endernièreanalyse à la naturepétrographiqueetstructu rale de la roche-mère, mais aussi sement. Trois surfaces sontparticulièrement visibles:la première à700 - 800m d'altitude(plateau Batéké - une partie du massif du Chaillu, lambeaux corres pondant au sommet du Mayombe) ; la seconde vers500m (plateaux de Mouyondzi
et de Sibiti, Plateau des Cataractes) ; et ladernière,sans doute aussi la plusLespremièresétudespédologiquesentreprisesau Congo sont relativement
récentes et ont débuté vers