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Quelques éléments d’analyse sur Les Lettres Persanes , de

Quelques éléments d’analyse sur Les Lettres Persanes, de Montesquieu Sommaire Sujet de dissertation sur continuité et discontinuité Quelques éléments d’étude Une forme littéraire : le roman par lettres (Jean Rousset) Temps et récit dans Les Lettres Persanes Préface de Starobinski Annie Becq (prise de notes) Un roman exotique



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1

Quelques éléments d'analyse sur

Les Lettres Persanes, de Montesquieu

Sommaire

Sujet de dissertation sur continuité et discontinuité

Quelques éléments d'étude

Une forme littéraire : le roman par lettres (Jean Rousset)

Temps et récit dans Les Lettres Persanes

Préface de Starobinski

Annie Becq (prise de notes)

Un roman exotique

La signification politique des Lettres Persanes, par Jean Ehrard Questions sur la signification politique des Lettres Persanes, Jean Marie

Goulemot

Montesquieu, par J-M Goulemot

Je dans les lettres.

Le moment des Lettres persanes, de Benrekassa

Eléments de cours

2

Sujet de dissertation

" Avec des personnages (...) dont le regard est pour ainsi dire générateur de discontinuité, Montesquieu a éprouvé, en écrivant ce livre, le besoin d'une compensation. (...) La discontinuité telle qu'elle apparaît de toutes parts, est prise en charge par un écrivain qui veut rétablir - dans la construction du livre- une nouvelle continuité. Discontinuité ne veut donc pas dire désordre. »

Proposition de corriger

Introduction

La difficulté que nous éprouvons encore aujourd'hui pour établir un schéma actantiel des Lettres Persanes, nous donne un bref aperçu des obstacles que Montesquieu a du affronter avant de se vanter dans l'édition de 1754 d'avoir fait une " espèce de roman ». L'affirmation de l'auteur (jusque là resté anonyme) suggérait alors aux lecteurs contemporains de Montesquieu l'évidence d'une " forme-sens » et remettait en cause des lectures parcellaires de l'oeuvre. Il est dans ce cadre intéressant de s'interroger sur le temps pris par Montesquieu pour passer de la signification de son oeuvre comme " recueil épistolaire » en 1721 à l'affirmation de la création d'un genre nouveau, " le roman par lettres », en 1754. Starobinski nous donne une interprétation de cet écart : " Avec des personnages (...) dont le regard est pour ainsi dire générateur de discontinuité, Montesquieu, en écrivant ce livre, le besoin d'une compensation. (...) La discontinuité telle qu'elle apparaît de toutes parts, est prise en charge par un écrivain qui veut rétablir - dans la construction du livre- une nouvelle continuité. Discontinuité ne veut donc pas dire désordre. » Le jugement de Starobinski introduit une nouveauté dans la critique de l'oeuvre de Montesquieu en ne donnant la primauté ni au sens ni à la forme (la forme brève de la lettre). Il semble redonner à l'écrivain un rôle actif, et à l'oeuvre son unité, une unité qu'il faut rechercher dans une " forme-sens ».

Problématique

Aussi nous verrons qu'entre ordre et désordre la vérité de l'oeuvre tient peut- être dans la reconnaissance de plusieurs ordres. Plan Pour cela nous analyserons la discontinuité liée au type d'écriture, discontinuité qui n'est pas remise en question par l'affirmation de l'existence d'une chaîne secrète qui donnerait sa continuité à l'oeuvre et son sens à savoir la recherche d'un certain ordre. I- Désordre : la discontinuité liée au type d'écriture Il s'agit donc maintenant de nous interroger sur une première lecture possible des Lettres Persanes comme satire, c'est-à-dire comme " pot pourri », autorisée par l'utilisation d'une écriture fragmentée.

1- La forme épistolaire

Le titre même des l'oeuvre nous invite à insister sur la forme épistolaire comme horizon générique faisant sens. Cet emploi, à l'époque de Montesquieu, n'est pas inconnu car on peut citer le précédent des Lettres d'une religieuse portugaise ; mais il s'agit de la première oeuvre véritablement polyphonique. L'utilisation des lettres est intéressante dans la perspective que nous poursuivons ( à savoir démontrer l'unité romanesque des Lettres Persanes) dans la mesure où elle semble s'inscrire dans le cadre de la destruction du roman traditionnel. En effet, lorsque Montesquieu se proclame le traducteur des lettres de deux persans dans l'édition de 1721, c'est un moyen de nier au 3 romancier son point de vue panoramique et omniscient. Dans cette perspective anti-romanesque, Montesquieu nie à son oeuvre toute provenance imaginaire dans le souci d'adhérer le plus possible à une certaine réalité ( dans les LP, l'auteur nous décrit les romanciers comme des gens recherchant toujours la nature mais ne l'atteignant jamais).

2- Une oeuvre symphonique à plusieurs voix

C'est donc dans un souci de vraisemblance que Montesquieu va faire des LP une oeuvre symphonique à plusieurs voix. Ces voix, ce sont celles des personnages qui vont permettre une multiplicité des points de vue sur les évènements : le départ d'Usbek est tour à tour évoqué par ses amis, ses femmes ou ses eunuques ; la prise de pouvoir violente de Solim au sérail bénéficie elle aussi des éclairages multiples des femmes d'Usbek. Chaque lettre est donc l'expression d'un moi subjectif, mais traduit aussi une forme de myopie sur les évènements. On obtient donc une Histoire fragmentée faite d'instantanés ( c'est la mort de Louis XIV, l'exil du parlement à Pontoise ou même la faillite du système de Law) passé au crible du " je » épistolaire.

3- Chaque lettre constitue un tout organique

On comprend alors mieux ce qui poussait Starobinski à parler d'une écriture discontinue. On a une multiplicité de lettres (161 en tout) dont chacune constitue en elle-même un tout organique. En effet, il a fallu pour Montesquieu faire tenir le contenu d'un essai dans une lettre. L'auteur a donc été forcé d'écrire autrement, en supprimant les connexions logiques par exemple, et d'écrire mieux, c'est-à-dire de façon plus mordante. On peut pour cela souligner le soin mis à écrire les incipits ( on peut retenir celui établissant un parallèle entre les dervis et les filles de joie) ou les " chutes » des lettres comme celle de la lettre 101 : " Le Saint esprit nous éclaire. Cela est heureux lui répondis-je, car de la manière dont vous avez parlé tout aujourd'hui, je reconnais que vous avez grand besoin d'être éclairé ». Il semblerait alors que dans un système " forme-sens », le " je » épistolaire serve moins à l'épaisseur romanesque de l'oeuvre qu'à la variété de la satire

4- Variété de la satire

En effet, le point de départ de la fiction des LP c'est l'intrusion de personnages dans l'univers occidental afin d'y faire tomber les masques. Un choix va donc se faire dans ce théâtre du monde et l'on ne retiendra que les personnages les plus marquants de la Comédie humaine (les nouvellistes, le casuiste, le décisionnaire, les coquettes). Le regard que portent les personnages sur le monde est déstabilisant en ce qu'il s'agit toujours d'un effet de myopie, mais aussi en ce qu'il est rajeunissant pour les vérités mises à jour. On aboutit à une nouvelle signification de l'être comme pour le portrait du Pape : " le Pape est une vieille idole qu'on encense par habitude. » Les LP sont donc bien une satire dans les deux sens du terme : il y a condamnation sous une forme comique (de l'esclavage, de l'inquisition : " on l'aurait brûlé avant d'avoir seulement pensé à l'interroger ») mais aussi pot pourri favorisé par l'utilisation de la forme brève. La satire est ici plurielle en ce qu'elle vient de personnages différents : Usbek plus mûr sera par exemple chargé de critiquer les institutions, et c'est de Rica (plus jeune et plus enjoué) que nous viendront les portraits les plus piquants sur la société mondaine (notamment le portrait des trois coquettes ne voulant pas faire leur âge). Selon les personnages, la satire est plus ou moins directe, et les sujets différents avec un large choix entre religion, politique, vie mondaine... L'oeuvre de Montesquieu correspond assez bien à la mode de la dissection en faveur au XVII et XVIIIème siècles. Les regards des persans sont pour le corps 4 de la société française de redoutables couteaux aiguisés par un appétit de savoir (Usbek parle dans la première lettre d' »aller chercher laborieusement la sagesse »). Cependant, comme il s'agit d'un idéal de dissection, on peut observer avec Starobinski que le coup de couteau n'est pas aveugle et que l'on commence avec la lettre 24 par la tête à savoir le roi et le pape (tous deux comparés à un magicien). Ici on reconnaît donc le travail de l'auteur et l'avantage qu'il peut y avoir à saisir l'oeuvre dans son unité. II- Un ordre : La question de la " chaîne secrète » Dans l'édition de 1754 des LP, Montesquieu jette le masque du traducteur et se félicite d'avoir appris aux gens à faire des romans par lettres. Par le terme de " lettres » il revendique ainsi la discontinuité de son oeuvre liée au choix d'une forme particulière d'écriture ; mais par le terme de " roman », il invite

son lecteur à observer " la chaîne secrète » qui lie les éléments à première vue

disparate de son oeuvre, une oeuvre à double foyer.

1- Montesquieu et son rôle d'organisateur de la structure du livre

Montesquieu se trouve alors réinvesti d'une mission, celle d'organisateur de la structure du livre ( Starobinski par de la " construction du livre »). Cette structure va passer par la datation des lettres : si jusqu'à la lettre 146, l'oeuvre suit une ordre chronologique, on peut observer que la lettre 147 marque un brusque retour en arrière de trois ans. Ainsi Montesquieu a pris le parti d'encadrer la séquence occidentale de deux séquences orientales. Cependant les 23 premières lettres sont inscrites dans l'ordre chronologique et marquent la distance qui sépare Usbek de son pays, tandis que les 15 dernières rompent avec cet ordre et provoquent une sorte d'accélération du temps vers une destinée tragique. Ce jeu sur le temps, et la structure, Montesquieu va le compliquer en insérant dans le récit des récits hors temps ( la fable des troglodytes, l'histoire d'Aphéridon et Astarté...) et d'autres lettres (celle d'une jeune moscovite à sa mère, d'un savant).

2- expression romanesque d'une prise de conscience politique

Le travail de Montesquieu comme chef d'orchestre de cette symphonie de voix, nous permet de voir avec J Ehard que les lettres ne se résument pas à un essai artificiellement morcelé. Il s'agit en fait de l'expression romanesque d'une prise de conscience politique. On a une sorte de roman d'apprentissage où les personnages persans et plus particulièrement Usbek en viennent à s'interroger sur les différentes formes de gouvernement : " j'ai longtemps recherché quel était le gouvernement le plus conforme à la raison ». Il est intéressant dans ce cadre de noter une multiplication des réflexions politiques après la lettre 92 évoquant la mort de Louis XIV. J Ehard nous dit que l'année 1715 constitue le point focal de l'histoire, mais d'une histoire symbolique ; et que les années 1717-1718 sont le point focal du roman, mais d'un roman métaphore de l'Histoire. Il ne s'agit pas ici de disserter sur l'Histoire à travers les LP ; On pourra juste légitimement remarquer le lien qui peut exister entre la partie occidentale de l'oeuvre (ce que J Ehard appelle l'Histoire) et la partie orientale (le roman). Ce lien est peut-être ce que Montesquieu a appelé la " chaîne secrète », facteur de continuité au milieu de la discontinuité. Avant de parler véritablement de cette " chaîne secrète », on peut tout d'abord souligner le caractère limitatif d'une étude qui ne trouverait de continuité que dans l'intrigue du sérail. Car celle-ci, quelque exotique et érotique qu'elle ait pu paraître lors de la parution de l'oeuvre ne suffit pas à faire un bon roman. L'intérêt de l'oeuvre n'est donc pas à rechercher uniquement dans la satire 5 occidentale, ni dans le roman oriental mais dans la mise en perspective de deux mondes.

3- la mise en perspective de deux mondes

Lorsque Usbek nous dit dans la lettre 48 qu'il se trouve " comme un enfant », il nous montre qu'il arrive en France avec des préjugés des certitudes et des points de comparaison. Usbek et Rica ne sont donc pas des consciences pures qui découvriraient un monde, mais deux persans qui vont découvrir la relativité des jugements. Le monde des LP est donc un monde à double foyer où chaque élément de la partie occidentale renvoie à un autre de la partie orientale sans qu'on nous dise lequel il faut choisir : la religion mahométane et la chrétienne sont les deux branches d'un même tronc, les femmes sont comparées... Le lien est peut-être dans cette perpétuelle mise en cause (dont le moyen stylistique va être dans l'emploi d'antithèses) qui nous montre que si Usbek renonce à son Ispahanocentrisme (dès la première lettre) il ne sombre pas pour autant dans un européocentrisme. Cette chaîne secrète, enfin, est révélée à la mort de Roxane (lettre 161) fin tragique de la partie orientale qui fait écho à (dans l'ordre du texte) et annonce (dans l'ordre chronologique) la fin de la partie occidentale dans la lettre 146 avec la faillite du système de Law. Nous avons donc montré comment continuité et discontinuité dans les LP, bien loin de se contredire, se complétaient pour donner une signification " forme-sens » à l'oeuvre. Le jugement de Starobinski ne s'arrête pourtant pas là : l'intérêt de la critique porte essentiellement sur le thème de la compensation : dans les LP Montesquieu a-t-il pressenti les risques du désordre ? la nécessité de trouver un ordre ? Et ne pouvant y parvenir, le besoin de se donner des ordres ?

III- A la recherche d'ordres multiples

1- un monde désordonné soumis au désordre

L'utilisation d'une écriture fragmentée tant au niveau du recueil que des multiples paragraphes qui composent chaque lettre est l'expression de la prise de conscience d'un monde désordonné. Désordonné car intrinsèquement soumis au désordre : c'est ce que nous voyons avec la lettre évoquant les revendications des femmes se rendant au tribunal. Ce qui s'ouvre avec les LP, c'est donc la perspective d'un temps que l'on pourrait dire saturnien car conduisant chaque chose à sa perte : on le voit avec le suicide de Roxane ou la monarchie menacée à tout moment de sombrer dans le despotisme. Le temps est présent jusque dans la fable des troglodytes et les pousse à opter pour le joug d'un homme au lieu de se contenter de celui de la vertu. Le désordre nous le retrouvons aussi dans la prise de conscience, grâce à la multiplication des points de vue, de la relativité des jugements : Montesquieu nous dit par le biais de ses personnages que si les triangles se donnaient un Dieu, celui-ci aurait assurément trois côtés. Les LP ne sont donc pas, comme on aurait tendance à le croire un peu facilement, un roman manichéiste (la lettre du français en Espagne nous le montre bien)... c'est une oeuvre qui nous montre tant par son fond que par sa forme que tout savoir est relatif : c'est pourquoi au " comment peut-on être Persan ? » de la lettre 30 répond implicitement un " comment peut-on être français ? »

2- La nécessité de s'élever à un ordre absolu

6 Au milieu de ce désordre, Montesquieu va nous faire sentir la nécessité de s'élever à un ordre absolu. Cette recherche de valeurs absolues qui permettraient un savoir universel, nous le trouvons dans la lettre des troglodytes ( on y parle de la lutte de l'injustice contre la vertu), dans l'histoire d'Aphéridon et Astarté ( la lettre débute par une curieuse affirmation : " le coeur est citoyen de tous les pays ») ou encore dans la lettre sur la justice qu'Usbek dit être : " une qualité aussi propre aux hommes que l'existence » (lettre 11). On a donc bien la recherche d'un ordre absolu mais Montesquieu nous dit bien aussi dans ce roman la difficulté de " porter la vérité jusqu'aux pieds du trône » (lettre 8), le risque qu'il y a à changer l'ordre existant (il ne faut toucher aux lois que d'une main tremblante), la difficulté d'une réflexion théorique pour se mettre en pratique : cette difficulté s'incarne dans la personne d'Usbek à la fois philosophe et despote. Mais la mise en échec de cette recherche d'ordre absolu est surtout illustrée par le choix qu'a fait Montesquieu de reléguer la révolte au monde de la fiction avec le suicide de Roxane. En fait, au-delà de l'opposition ordre, désordre, Montesquieu nous montre par le biais d'une écriture " rococo » le besoin qu'il y a d'accepter la diversité desquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46