Variabilités environnementales, mutations sociales
Variabilités enVironnementales, mutations sociales nature, intensités, échelles et temporalités des changements XXXIIe rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes Sous la direction de F Bertoncello et F Braemer Éditions APDCA, Antibes, 2012 Sommaire 11 Frédérique Bertoncello, Frank Braemer Introduction
uliegebe
les mutations des règlcs coopératives et leurs implications socio-économiques Les pratiques coopératives sont donc I'objet d'une réflcxion permanente et, en ce sens, le thème n'est pas très original Mais en même temps, plus que jamais, les scientifiques doivent épauler les mouvements coopératifs dans la
LES MUTATIONS DES SOCIETES DEPUIS 1850
en plus nombreuse entraîne de profondes mutations sociales Après 1945, l'évolution s'accélère : de nouvelles technologies mettent en place une société post-industrielle dans laquelle le secteur tertiaire et les classes moyennes prennent une place prépondérante L'exode rural se généralise et le pays s'urbanise
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RIVIÈRE, Claude, Mutations sociales en Guinée, Paris, Marcel Rivière et Cie, 1971, 415p Ancien doyen de la faculté des sciences sociales de Conakry, d'octobre 1964 à juillet 1968, Claude Rivière nous livre ici son interpré tation des mutations opérées ou en cours dans ce pays ouest-africain dont le « non historique »
Variabilités environnementales, mutations sociales
VARIABILITÉS ENVIRONNEMENTALES, MUTATIONS SOCIALES Nature, intensités, échelles et temporalités des changements ACTES DES RENCONTRES 20-22 octobre 2011
LES DIFFÉRENTS TYPES DE MUTATIONS - KJER France
Ainsi une des mutations du gène OPA1 s’écrit : c 1334 G>A ce qu’on lit : le nucléotide G (guanine) qui était à la 1334ème position sur le gène a été remplacée par le nucléotide A (adénine) 2 Mutation non-sens Certains coodns sont des signaux d’arrêt de lecture Dans l’exemple, c’est le mot « OUT »
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les grandes mutations sociales, économiques et technologiques de la société Ces mutations peuvent être soudaines et temporaires (guerres mondiales, révolutions ou crises industrielles et financières), mais aussi s’inscrire dans des évolutions plus lentes, reflétant des luttes syn-dicales ou des changements plus structurels de
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Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.1
LES MUTATIONS DES SOCIETES DEPUIS 1850
La croissance économique qui accompagne les différentes industrialisations bouleverse les sociétés occidentales.
La modernisation des campagnes, l'essor des activités industrielles, puis, après l'apogée des 30 Glorieuses, leur recul et le dynamisme des services
conduisent à l'émergence d'une société post-industrielle dominée par les activités tertiaires.
La France n'échappe pas à cette évolution. En 1850, les Français sont encore majoritairement des agriculteurs. Dans la 2° moitié du XIX°s, l'industrie
devient l'activité la plus dynamique. L'apparition d'une classe d'entrepreneurs qui utilisent les techniques nouvelles et d'une classe ouvrière de plus
en plus nombreuse entraîne de profondes mutations sociales.Après 1945, l'évolution s'accélère : de nouvelles technologies mettent en place une société post-industrielle dans laquelle le secteur tertiaire et les
classes moyennes prennent une place prépondérante. L'exode rural se généralise et le pays s'urbanise. La plupart des Français deviennent alors
des salariés et leur niveau de vie progresse fortement.D'autre part, la faible natalité à la fin du XIX°s et au début du XX°, les conséquences de la 1° GM et le besoin de main-d'oeuvre pendant les 30
Glorieuses poussent la France à faire appel à des travailleurs étrangers. Dans les périodes de prospérité, l'immigration est souhaitée et les
naturalisations sont encouragées pour favoriser l'intégration. Mais les difficultés économiques changent le regard porté sur les immigrés et
accentuent les difficultés d'intégration. Depuis les années 1980, l'immigration est au centre du débat politique.
Quels bouleversements affectent les sociétés et le monde du travail depuis le milieu du XIX°s ?
Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.2
I: LA POPULATION ACTIVE, REFLET DES MUTATIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES : Documents Repères p. 52-53 : La France au travail de 1850 à nos jours. A: Affirmation d'une société industrielle de 1850 à 1970 :Depuis le milieu du XIX°s, on
assiste à une augmentation de la population active due à l'industrialisationLes salariés sont plus nombreux
Du fait de la mécanisation de
l'agriculture, les besoins de main- d'oeuvre sont moins importantscroissance de la population active et essor du salariatLa population active ne cesse de progresser depuis le milieu du XIX°s. Le nombre d'actifs est ainsi passé de
16 millions en 1850 à 22 millions au début des années 1970.
L'industrialisation du pays explique cette hausse mais jusqu'à la 2°GM, elle est plus faible qu'ailleurs à cause
de la faiblesse de la natalité française. La progression est particulièrement forte à partir des années 1960.La croissance économique entraîne l'essor d'entreprises et d'administrations qui emploient de nombreux
salariés (53% des actifs dès 1900). Au XIX°s, les femmes et les enfants constituent une main-d'oeuvre peu
coûteuse (salaires inférieurs à ceux des hommes). Les lois de 1841 et 1892 tentent de limiter le travail des
enfants, mais celui-ci ne disparaît que progressivement notamment grâce aux lois de 1882 rendant l'école
gratuite et obligatoire pour les enfants de 6 à 12 ans. recul de la paysannerieDoc 1 et 2 p. 58
Le déclin du secteur primaire commence au XIX°s, mais plus lentement en France que dans d'autres pays
industriels. Vers 1870, le secteur primaire ne regroupe plus la majorité des actifs, mais il reste le secteur le
plus important en nombre jusqu'en 1926.A partir de la 2° moitié du XIX°s, l'agriculture se mécanise. Les paysans les plus pauvres ou les ouvriers
agricoles dont le travail a été remplacé par les machines quittent les campagnes (exode rural) pour trouver du
travail dans les usines.Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.3
Cette évolution s'accélère après
1945, ce qui amène le sociologue
H. Mendras à évoquer " La fin des
paysans »Le secteur industriel devient à
partir de 1850 le principal employeur offrant des emplois trèsdiversifiésCette évolution s'accélère après 1945 : la mécanisation, l'utilisation massive d'engrais entraînent un
changement des méthodes de travail ainsi qu'une hausse des rendements. Les travaux agricoles sont moins
pénibles, mais l'offre de travail est réduite : un monde est alors en train de disparaître, celui des ouvriers
agricoles , des ouvriers saisonniers et des petits paysans vivant encore dans une situation
d'autoconsommation.Ainsi, en 1967, le sociologue Henry Mendras publie un ouvrage au titre volontairement provocateur, La fin des
paysans, rendant compte de cette évolution rapide.Au recensement de 1946, la population rurale représente 47% de la population totale, sa part n'est plus que
de 34% en 1968. Le phénomène est encore plus sensible pour la population active : l'agriculture occupe 36%
des actifs en 1946, mais cette proportion tombe à 15% en 1968. apogée et déclin du monde ouvrierDoc 1 p. 56
Le secteur industriel, en essor rapide à partir de 1850, devient le principal employeur. Le nombre d'ouvriers
passe en France de 3,5 à plus de 6,5 millions entre 1860 et 1939.La crise économique des années 1930 et la 2°GM font régresser l'offre d'emplois dans l'industrie. La hausse
reprend avec les 30 Glorieuses (période de croissance économique forte de 1945 à 1973) et en 1974, 40%
des actifs travaillent dans l'industrie et le bâtiment.L'ouvrier est un salarié dépendant d'un employeur (qui l'embauche et le licencie) et dont le travail a une
composante manuelle.Le monde ouvrier reste très divers jusqu'à la fin du XIX° siècle. Le travail industriel à domicile est encore très
répandu, en France et concerne surtout le travail textile. Les ouvriers qualifiés travaillant dans de petits
ateliers, sont également nombreux avec même une élite ouvrière très qualifiée (imprimerie).
Enfin les ouvriers non qualifiés travaillant en usine forment le prolétariat, classe ouvrière exploitée par le
capitalisme selon Marx. Ce prolétariat ouvrier connaît une très forte croissance, surtout à partir de la seconde
Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.4
Mais tous les ouvriers ont en
commun des conditions de travail et de vie difficilesLa défense des intérêts des
ouvriers est assurée par les syndicats, créés en 1884Leur vie s'améliore à partir du
début du XX°sindustrialisation, avec, globalement une amélioration de ses conditions de travail et de vie .
Au début de la période, jusqu'aux années 1880-90, la vie de ces prolétaires est marquée par :
-de faibles salaires et de longues journées de travail-une insécurité provoquée par les accidents du travail, les maladies, la vieillesse ou le chômage.
-des logements exigus et insalubres favorisant des maladies telles que le choléra ou la tuberculose.
Après la 2°GM, les ouvriers spécialisés (OS), peu qualifiés, sont de plus en plus nombreux, en raison de la
division très poussée du travail, et se recrutent souvent au sein de la main-d'oeuvre immigrée.
Les ouvriers qualifiés ont bénéficié de la démocratisation de l'enseignement, ont une formation qui leur permet
d'obtenir des salaires décents et peuvent profiter d'une société de consommation où règne le plein emploi
(chômage faible et de courte durée). Ils connaissent une modification profonde de leur mode de vie qui les
rapproche progressivement des classes moyennes.La défense des intérêts des ouvriers est assurée par des syndicats autorisés en France à partir de 1884. Des
lois sont votées, accordant le droit de grève en 1864, instaurant la fête du travail le 1° mai en 1889, réduisant
la journée de travail à 8h en 1919. En 1936, les grèves du Font Populaire font prendre conscience aux
Français de l'importance et de la puissance de la classe ouvrière.Une législation sociale progressivement adoptée permet aux ouvriers de bénéficier d'assurances maladie,
chômage et retraite. Ces droits se généralisent après 1945. B: Apparition d'une société post-industrielle depuis le milieu des années 1970 :Une diminution du nombre des
ouvriers s'amorce à partir des années 1970tertiarisation de l'économie : Documents p. 60-61 : Les employés et les cadres depuis 1850 : de nouveaux métiersUne baisse du nombre des ouvriers s'amorce à partir des années 1970 avec le recul du fordisme et la
Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.5
Le secteur tertiaire voit ses
effectifs augmenter et une classe moyenne se constitueMais à partir des années 1980 les
inégalités sociales se creusent du fait de la montée de la précarité liée aux restructurations et délocalisations d'entreprisesLes pays noirs traversent une
crise profondeDe nombreux emplois d'ouvriers
disparaissentLe déclin du monde paysan se
poursuitgénéralisation de la robotisation.La formation d'une vaste classe moyenne constitue l'une des transformations les plus importantes de la
société française depuis 1945 Les techniciens, les employés, les cadres voient leur part dans la population
active augmenter rapidement : le nombre des employés de bureau double entre 1954 et 1975.Le développement de la société de consommation et de loisirs, du développement des administrations, du
commerce, des banques, des transports... , les évolutions technologiques (informatisation) créent de nouveaux
et nombreux emplois. La population active du secteur tertiaire passe de la moitié de la population active en
1975 aux ¾ à la fin du XX°s.
Les emplois tertiaires créés depuis les années 1970 se regroupent en 2 catégories : d'un côté, des emplois
très qualifiés et bien payés (informatique, finances, droit...), de l'autre, des emplois peu ou pas qualifiés et mal
payés, plus nombreux (services aux particuliers, restauration, hôtellerie, commerce...), ce qui provoque le
creusement des inégalités de revenus observé dans beaucoup de pays depuis les années 1980.
...sur fond de précaritéLa diminution de la population ouvrière s'accentue avec les restructurations, les délocalisations et la
désindustrialisation , importantes après 1973. Le ralentissement de la croissance économique et l'accélération
de la mondialisation poussent les entreprises à améliorer leur compétitivité en diminuant leurs coûts de
production.Les " pays noirs » (régions industrielles reposant sur l'exploitation des ressources de charbon), traversent une
crise profonde : le charbon est délaissé au profit du pétrole, les industries métallurgiques, sidérurgiques
subissent la concurrence des pays asiatiques et ne peuvent rivaliser avec une main-d'oeuvre à bas coût. La
robotisation réduit considérablement les besoins de main-d'oeuvre. Les mines et les usines ferment et les
friches industrielles s'étendent.Des centaines de milliers d'emplois ouvriers, en particulier peu ou pas qualifiés, disparaissent, balayés par la
mécanisation et la concurrence extérieure.Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.6
Le chômage devient massif et de
longue durée et la loi sur les 35h de travail hebdomadaire n'a pas les effets escomptésLe niveau de qualification de la
population augmente et la main-d'oeuvre se féminise Parallèlement, le déclin du monde paysan se poursuit : les nouvelles techniques et la politique agricole
européenne poussent les paysans à se spécialiser. Ne représentant plus que 3% de la population active en
2010, ce sont maintenant des chefs d'entreprises formés, experts en agronomie, à la tête d'une exploitation
souvent gérée avec les techniques les plus avancées.Tout ceci débouche sur une augmentation du chômage, devenu un chômage de longue durée, qui touche
surtout les " seniors », cad les plus de 50 ans, les jeunes (en particulier les non diplômés) et les femmes.
D'autre part, les entreprises doivent pouvoir s'adapter aux variations du marché, et pouvoir adapter leur main-
d'oeuvre en conséquence. La flexibilité de l'emploi se traduit par la multiplication des contrats à durée
déterminée et le travail en intérim. La loi sur les 35h. De travail hebdomadaire, dans la logique d'un " partage
du travail », n'a pas eu les effets escomptés.Cette situation fait basculer dans la pauvreté la partie la plus vulnérable de la population : 10% de la population
sont pris en charge par les diverses formes de revenu minimum à la fin du XX°x, contre 6% en 1970. L'Etat-
Providence amortit les effets du chômage et de la précarité, mais le financement en est alourdi.
Le chômage augmente pour des raisons économiques (croissance économique plus faible, mutations
technologiques) mais également démographiques (arrivée des générations du baby boom sur le marché du
travail.Le niveau de qualification des actifs tend à s'élever avec la massification de l'enseignement secondaire à partir
des années 1950, puis supérieur à partir des années 1960, ce qui rend la reconversion des actifs peu qualifiés
plus difficile. Les qualifications diplômantes sont indispensables sur un marché de l'emploi saturé.
Tout ceci s'accompagne d'une féminisation de la population active.Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.7
C: Le développement du salariat féminin :Au XIX°s, les femmes travaillaient
dans le textile et l'agricultureElles ont remplacé les hommes à
l'arrière pendant la 1°GMMais la féminisation massive de
la population active date surtout de l'après 2°GMA partir de 1973, les femmes sont
très touchées par la chômage et occupent souvent des emplois précairesElles ont un accès limité aux
postes à responsabilité Documents p. 60-61 : Les employés et les cadres depuis 1850 : la féminisation en question
Au XIX°s, les femmes sont présentes dans l'agriculture et l'industrie textile. La 1°GM les conduit à remplacer
les hommes partis au front. Cependant, les responsabilités économiques nouvelles données aux femmes lors
de la 1°GM n'ont pas été suivies de leur promotion durable dans la vie économique et politique.
Dans l'entre-2-guerres, le taux d'activité féminin progresse, car il faut pallier au manque de main-d'oeuvre dû à
la surmortalité masculine de la 1°GM et à la faible croissance démographique.Mais c'est surtout après 1945 que l'essor de l'électroménager et la maîtrise de la fécondité favorisent la
généralisation progressive du salariat féminin, en particulier au sein des classes moyennes. La progression du
salariat féminin est également due à l'accès des filles à l'instruction et à l'évolution des mentalités.
A partir de 1973, les femmes sont particulièrement touchées par le chômage. Elles sont souvent contraintes
d'accepter les emplois les plus précaires et les moins bien rémunérés. Elles se heurtent aussi à un " plafond
de verre » qui limite leur accès aux postes à responsabilité.Plafond de verre : expression apparue aux EU à la fin des années 1970 pour désigner l'existence de règles
implicites limitant l'accès de certains groupes (femmes, immigrés...) aux postes à responsabilité dans la vie
politique ou économique.Bilan partie 1 :
1- Retracez l'évolution de la population active de 1850 à 1970. Comment caractériser cette évolution ?
2- Définissez un " ouvrier ».
3- Qu'appelle-t-on " Trente Glorieuses » ?
4- En quoi H. Mendras peut-il évoquer " la fin des paysans » ?
5- Qu'appelle-t-on un " OS » dans les années 1970 ?
6- Définissez le plein emploi.
7- Quelle évolution majeure connaît la population active après le milieu des années 1970 ?
8- Définissez " tertiarisation », " plafond de verre ».
Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.8
II : IMMIGRATION ET SOCIETE FRANCAISE AU XX° SIECLE : A: La France découvre très tôt l'immigration :La France connaît dès la fin du
XIX°s une baisse de sa natalité
Elle fait donc appel à
l'immigration pour compenser le manque de main-d'oeuvreC'est une immigration de
proximité répondant à des motivations diversesA la fin du XIX°s, les immigrés
représentent 7% de la population françaiseL'État intervient dans le
recrutement des immigrants enDéfinitions :Étranger: Personne n'ayant pas la nationalité du pays dans lequel elle réside, mais qui peut être née dans
celui-ci.Immigré : Personne étrangère, née à l'étranger et entrée dans un pays en vue de s'y établir de manière
durable. Elle peut avoir acquis la nationalité de ce pays après son arrivée.Document : Trois vagues d'immigration en France
une immigration précoce et massive :La France est le 1° pays européen à avoir recours à une main-d'oeuvre étrangère pour combler son déficit
démographique dû à un taux de natalité très faible. Dès la fin du XIX°s, la France connaît une pénurie d'actifs
et le recours à l'immigration est un moyen de compenser cette faiblesse.L'immigration de travail est au départ, une immigration de proximité : Italiens ou Espagnols dans le Sud,
Belges dans le Nord. Dans les années 1920, les bassins industriels du Nord et de l'Est accueillent de
nombreux Polonais. L'agriculture fait aussi appel aux immigrés pour des emplois de journaliers ou de
saisonniers.Les motivations de cette immigration sont multiples : pauvreté, persécutions religieuses ou politiques (réfugiés
russes, arméniens dans les années 1920, espagnols dans les années 1930).En 1891, le pays compte plus d'1 million d'immigrés, 3 millions en 1931 soit à cette date 7% de la population
totale. les difficultés d'intégration des migrants :Très tôt, l'État intervient dans le recrutement et la sélection des immigrants en signant avec plusieurs pays des
Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.9
signant des conventions avec différents paysDes sociétés privées
interviennent égalementLa loi de 1889 ouvre la nationalité
française aux immigrants... ... dont l'obtention est facilitée par la loi de 1927Mais cette politique d'immigration
est remise en cause au début des années 1930 du fait de la criseéconomique
Les immigrés sont régulièrement
confrontés à des réactions xénophobes de la part desFrançais
A partir de 1938, le gouvernement
procède à des expulsionsconventions qui assurent aux immigrés des contrats de travail. C'est le cas de l'Italie et de la Pologne en 1919.
Des sociétés privées organisent également les flux d'immigration. La Société générale d'immigration est
fondée en 1924. Elle s'occupe de toutes les démarches nécessaires pour le compte des entreprises
industrielles ou minières.La loi de 1889, en instituant le doit du sol, ouvre la nationalité française aux étrangers. La nationalité française
est acquise par mariage après un an de vie commune. L'enfant né en France de parents étrangers est
français, sauf refus de la nationalité dans l'année précédant sa majorité. La nationalité française peut aussi
être acquise par naturalisation (mais ce n'est pas automatique), si le demandeur réside en France depuis au
moins 10 ans. Durant l'entre-deux-guerres, la France devient ainsi l'un des 1° pays d'immigration. Facilitées par la loi de 1927, les naturalisations se multiplient.Le sentiment dominant de la population à l'égard des immigrés est l'indifférence, mais régulièrement, dès le
XIX°s, l'affirmation de la xénophobie se traduit par des émeutes : à Aigues-Mortes en 1893, des Français
affrontent des immigrés italiens. Ils reprochent aux Italiens d'accepter de trop bas salaires dans les marais
salants. On compte 8 morts, tous Italiens. Aucun Français n'est condamné.A certains moments, cette xénophobie se double d'antisémitisme, par exemple contre les Juifs d'Europe de
l'Est qui ont fui les pogroms. Des journaux (L'Action française) ou hommes politiques relient immigration et
affaiblissement du pays, comme l'a fait le régime de Vichy à partir de 1940 pour expliquer la défaite.
Cette politique d'immigration massive s'interrompt au début des années 1930 en raison de la crise
économique. L'État contraint plusieurs centaines de milliers d'entre eux à quitter la France. En 1932, à
l'unanimité, le Parlement vote une loi " protégeant la main-d'oeuvre nationale ». Pendant les années 1930, 140
000 Polonais (des mineurs et leurs familles) sont renvoyés chez eux .
En 1938, les décrets Daladier facilitent les expulsions et ouvrent des camps d'internement pour les étrangers
" indésirables » que l'on ne peut renvoyer dans leur pays. A la déclaration de guerre en 1939 des étrangers
Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.10
d'étrangers ou à leur internementdans des campsantinazis et antifascistes sont internés parce qu'ils sont allemands ou italiens (les " ressortissants ennemis »).
Le régime de Vichy aggrave cette politique xénophobe. Les étrangers sont internés et la nationalité française
est retirée à ceux qui ont été naturalisés depuis 1927 (15 000 personnes). Antisémite, le régime de Vichy livre
aux nazis les Juifs étrangers internés en zone sud.B: L'immigration pendant les 30 Glorieuses :
Dès 1945 et face à l'ampleur de la
reconstruction, l'immigration est relancéeUn Office national d'immigration
est crééAlors que la société est en pleine
croissance économique, les immigrés vivent dans des conditions précaires et occupent les emplois les plus péniblesDes réactions xénophobes se
manifestent contre lesMaghrébins Dès 1945, pour reconstruire le pays et soutenir l'activité économique, l'immigration est relancée. Les effectifs
doublent. Les immigrés sont 1,7 million en 1946, 3,4 millions en 1975. La croissance économique des 30
Glorieuses entraîne la venue d'Italiens, d'Espagnols et de Portugais, puis, à partir de 1960, de travailleurs
d'Afrique noire et du Maghreb. Doc p. 70-71 : L'immigration maghrébine en France pendant les 30 Glorieuses.Pour recruter la main-d'oeuvre étrangère, un Office national de l'immigration (ONI) est créé en 1945.
Les immigrés vivent dans des conditions difficiles alors que la société est en pleine croissance économique et
que les ouvriers français accèdent au confort. La pénurie de logements et la conviction qu'ils ne sont que de
passage favorisent le développement des habitats précaires : foyers, baraquements, bidonvilles à la périphérie
des villes. Après 1960, ces faits sont dénoncés : une politique sociale se met en place et la construction de
grands ensembles permet de loger une partie d'entre eux. Ces immigrants occupent les secteurs les plus
difficiles du marché du travail. Employés dans le bâtiment ou l'agriculture, ils ont de petits revenus et
connaissent des conditions de vie précaires.Une figure négative de l'immigré se dessine à mesure qu'une ségrégation sociale s'installe. L'arrivée massive
des Algériens, puis, après 1968 des Marocains et Tunisiens, ravivant les séquelles de la décolonisation,
réveille les réactions xénophobes. Les Maghrébins sont souvent méprisés et considérés comme inassimilables
du fait de leur religion et de leurs moeurs.Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.11
C: Une immigration en débat à la fin du XX°s :Les difficultés économiques à
partir de 1974 entraînent une limitation de l'immigration et l'encouragement au retour dans les pays d'origineLes flux d'immigrants sont moins
importants mais leur origine se diversifie ainsi que leur destinationLa mise en place de l'espace
Schengen (1985) rend nécessaire
une politique d'immigration dans le cadre de l'UE, d'autant plus que l'immigration clandestine serenforce Documents : Le travailleur étranger, une main-d'oeuvre précaire et Le travailleur étranger, une main-
d'oeuvre bienvenueA partir de 1974, avec la montée du chômage, la France suspend officiellement l'immigration. L'État limite les
entrées et encourage le retour dans les pays d'origine.Aujourd'hui un citoyen de l'UE est libre de s'installer dans le pays de la Communauté qu'il souhaite, un
ressortissant d'un autre pays n'est autorisé à s'y installer que s'il bénéficie du regroupement familial, s'il obtient
le statut de réfugié ou s'il a des compétences jugées utiles.Regroupement familial: Possibilité pour les immigrants légaux de faire venir leur épouse et leurs enfants
auprès d'eux, dans le pays où ils résident. Ce droit, reconnu en France en 1976 vise à stabiliser les familles et
à renforcer l'intégration. Il est soumis à des conditions de revenus et de logement.En raison de ces restrictions, le nombre d'étrangers augmente peu : 3,4 millions en 1975, 3,7 millions en 1982.
Les flux sont moins importants mais ont des origines multiples :Outre l'Afrique subsaharienne et le Maghreb, les régions d'émigration s'élargissent à l'Europe de l'Est et à
l'Asie. Ces migrations se font d'autre part vers toute l'Europe, y compris vers d'anciens pays d'émigration
comme l'Espagne et le Portugal devenus à leur tour pays d'immigration.Désormais, l'immigration se joue dans le cadre de l'UE. L'espace Schengen (1985) permet la libre circulation
dans l'UE dont les frontières sont contrôlées. Mais les politiques restrictives sont contournées par de nouvelles
mobilités : courts séjours, clandestinité... Il est difficile de dénombrer les immigrés clandestins, venant surtout
d'Afrique et d'Asie. Ils seraient entre 200 000 et 400 000. Souvent, la France n'est pour eux qu'une étape vers
un autre pays.Cependant, le déclin démographique français actuel relance le débat sur la nécessité d'une immigration de
travail, mais l'audience de mouvements d'extrême droite (comme le Front national) témoigne de crispations, à
Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.12
L'immigration devient un enjeu
majeur aussi bien politique quesocialpropos de cette immigration et des questions d'intégration qu'elle suscite. L'immigration est devenue un
problème politique majeur. Pour obtenir la régularisation des sans-papiers, des Français manifestent alors que
d'autres font de la présence d'immigrés la cause majeure de la délinquance. Le débat se focalise sur la
réduction des flux de clandestins et sur l'intégration des étrangers déjà présents. Plusieurs lois renforcent le
contrôle des entrées, facilitent les expulsions et limitent les régularisations. En 2009, la France a renvoyé dans
leur pays 29 288 étrangers en situation irrégulière.Intégration :Ensemble des politiques du pays d'accueil pour favoriser l'insertion des immigrés dans la société.
Les immigrés confrontés quotidiennement à la discrimination, au chômage, à la pauvreté et relégués dans les
banlieues-dortoirs des grandes villes, posent la question de la condition des minorités dans un pays
démocratique. Ceci débouche parfois sur des violences urbaines comme ce fut le cas en 1981 ou 2005.
Bilan partie 2 :
Quelle est la particularité de la situation démographique française dès la 2° moitié du XIX°siècle ?
Comment la France y répond-elle ? Quelles en sont les conséquences ?A terminer : trouver les questions.
Conclusion :
Schéma de synthèse: De la société industrielle à la société postindustrielle avec causes, effets, conséquences.
L'essor industriel que connaît la France au XIX°s bouleverse les équilibres sociaux traditionnels. La mécanisation du travail agricole libère une main-
d'oeuvre qui migre vers les villes pour trouver du travail dans les industries naissantes.Le secteur II voit ainsi son importance croître au détriment su secteur I, au point de devenir en 1926 le 1° employeur du pays. Il entre cependant à
son tour en déclin à partir des années 1970 du fait de la concurrence des pays émergents à bas coûts de main-d'oeuvre.
Depuis, c'est le secteur III qui est devenu le principal employeur réunissant aujourd'hui près de 75% des actifs.
La progressive marginalisation du secteur I au profit des secteurs II puis III a eu pour effet d'accroître la salarisation. Désormais, l'essentiel des actifs
travaille pour un employeur. La main-d'oeuvre s'est d'autre part féminisée.Mutations des sociétés 1° L-ES cours élèves p.13
Du fait des luttes sociales et des politiques de redistribution, les salaires ont régulièrement augmenté alors que le temps de travail est allé en
diminuant. En conséquence, le niveau et la qualité de vie des Français se sont sensiblement élevés. Sous l'impulsion d'une classe moyenne de plus
en plus importante, la France est devenue une société de consommation de masse.Mais à partir de 1973, l'économie française est marquée par la hausse du chômage et la précarisation de l'emploi.
Compte tenu de son évolution démographique faible, la France devient au XIX°s l'un des 1° pays d'immigration au monde. Mais cette ouverture est
remise en cause dans les années 1930 et sous le gouvernement de Vichy qui mène une politique xénophobe. Les 30 Glorieuses sont une période
d'immigration massive pour aider à reconstruire le pays et accompagner la croissance économique. Mais les conditions de vie et de travail de ces
immigrés, originaires de plus en plus d'Afrique du Nord, restent difficiles.La crise économique, les difficultés d'intégration de certains immigrés, leur rejet de la part d'une partie de l'opinion publique poussent les
gouvernements français à limiter les flux migratoires au seul regroupement familial à partir de 1974.
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