[PDF] MATHÉMATIQUES DE BASE (MIS 101, cours 2007-2008)



Previous PDF Next PDF







Module 1 – Langage mathématique de base

mathématique de base MQT 1001 Mathématiques appliquées à la gestion Houda Affes de fraction par , correspond à une suite décimale limitée, soit 0,5 Le



MATHÉMATIQUES DE BASE (MIS 101, cours 2007-2008)

MATHÉMATIQUES DE BASE (MIS 101, cours 2007-2008) Alain Yger 30 mai 2012



Mathematiques de base pour economistes

tions de deux ou plusieurs variables et leurs applications, notamment dans le domaine economique Le chapitre 8 introduit la partie d'algebre lineaire et fournit les elements de base du calcul matriciel en presentant differents types de matrices et quelques operations usuelles sur celles-ci Une appli­



MATHEMATIQUES GENERALES, F Bastin EXERCICES DE BASE

du cours, fascicules \Exercices de base" et \Journal de bord") 2 Ensuite, dans le cas de notions habituellement non vues dans l’enseignement secondaire ou qui semblent souvent poser probl eme aux etudiants, l’assistant r esout 1 ou 2 exercices \mod ele" pour



UniversitédeCaen - Christophe Chesneau

UniversitédeCaen Quelques notions mathematiques de base´ Christophe Chesneau https://chesneau users lmno cnrs fr/ Caen,le28Septembre2017



RAPPELS MATHEMATIQUES ET QUELQUES NOTIONS DE BASE UTILES

Université de Béjaia Chapitre 1 Rappels mathématiques et quelques notions de base utiles D DJOUADI Année universitaire 2013-2014 1ére année de Médecine Cours de physique /Biophysique 4 L’expression [G] = M a L b Tc



CALCUL DE BASE 1

CALCUL DE BASE Groupe de codéveloppement en mathématique accueil, Fréchette, S et coll – CSDM - 2010 5 1 4 - Quel est le résultat de : Réponse Ex : 7 + 15 = 22 Le résultat de sept plus quinze est vingt-deux 1) 40 x 5 Le résultat de quarante fois cinq = 200 est deux-cents



Lexique mathematique 1er cycle - Apprendre Autrement

Isabelle Gordon, Catherine Lincourt, 2011 6 Soustraction Une des 4 opérations de base en mathématique La soustraction est une opération qui consiste à enlever à un 1 er nombre la valeur



Progression des apprentissages Mathématique

De plus, chacun des tableaux qui illustrent cette progression comprend les éléments du symbolisme et du vocabulaire mathématique à introduire au fur et à mesure des apprentissages Ce document devrait faciliter le travail de planification de l’enseignement La mathématique est une science et un langage dont les objets d’étude sont

[PDF] mathématique définition

[PDF] Mathématique dérivation terminale ES

[PDF] mathematique Developper et factoriser

[PDF] Mathématique devoir 4eme

[PDF] mathematique devoir de revision

[PDF] mathématique devoir maison

[PDF] mathematique devoir maison

[PDF] Mathématique Devoir maison

[PDF] Mathematique Devoir maison 4 eme

[PDF] mathématique devoir maison niveau 4éme

[PDF] mathématique devoir pour mardi

[PDF] Mathématique DM

[PDF] mathematique DM

[PDF] Mathématique dm de maths

[PDF] Mathématique DM fractions irréductibles

MATHÉMATIQUES DE BASE (MIS 101, cours 2007-2008)

Alain Yger

30 mai 2012

Table des matières

1 Bases de logique et théorie des ensembles1

1.1 Opérations logiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1.1.1 Objets, assertions, relations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

1.1.2 Vrai et faux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

1.1.3 Quelques opérations entre assertions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

1.1.4 Règles de logique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

1.2 Ensembles et parties d"un ensemble; quantificateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

1.3 Quelques mots de l"axiomatique de la théorie des ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . 8

1.4 Produit de deux ensembles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

1.5 Union et intersection d"une famille de parties d"un même ensemble . . . . . . . . . . . . 9

1.6 Apprendre à raisonner : le raisonnement par l"absurde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1.7 Apprendre à raisonner : le principe de contraposition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

1.8 Compter, calculer, ordonner, raisonner par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.8.1 L"axiomatique deN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.8.2 Deux opérations surN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

1.8.3 Un ordre total surN. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

1.8.4 Le principe du raisonnement par récurrence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

1.8.5 La division dansNet l"algorithme d"Euclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

1.8.6 Un autre algorithme issu de la division euclidienne : écrire en baseb. . . . . . . 15

1.8.7 Le développement d"une fraction en fraction continue . . . . . . . . . . . . . . . 16

1.9 Notion de fonction; éléments de combinatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

1.9.1 Fonction d"un ensembleEdans un ensembleF; exemples . . . . . . . . . . . . . 17

1.9.2 Injection, surjection, bijection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

1.9.3 Image directe, image réciproque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

1.9.4 Composition des applications, inverses à gauche et à droite . . . . . . . . . . . . 19

1.9.5 Applications d"un ensemble fini dans un autre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

1.9.6 Éléments de combinatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

2 Nombres entiers, rationnels, réels et complexes23

2.1 L"anneauZdes entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2.1.1 Construction de l"anneau ordonné(Z;+;). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

2.1.2 Un exemple de calcul algébrique dansZ: l"identité de Bézout . . . . . . . . . . . 25

2.2 Nombres rationnels et nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

2.2.1 Fractions et développements décimaux périodiques : deux approches des rationnels 27

2.2.2 Une approche de l"ensemble des nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

2.2.3 Suites de nombres réels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

2.2.4 Les opérations surR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

2.2.5 Le lemme des "gendarmes" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

i iiTABLE DES MATIÈRES

2.2.6 Borne supérieure, borne inférieure d"un sous-ensemble deR. . . . . . . . . . . . 34

2.2.7 Intervalles deR; la propriété des segments emboîtés; non dénombrabilité deR. 37

2.2.8 La droite numérique achevée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

2.3 Le planR2et les nombres complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

2.3.1 Le planR2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

2.3.2 Le corps(C;+;). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

2.3.3 Module et argument . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

2.3.4 La fonction exponentielle complexe et les formules de Moivre et d"Euler . . . . . 45

2.3.5 Résolution dansCde l"équation algébriquezn=A. . . . . . . . . . . . . . . . . 50

2.3.6 Résolution des équations du second degré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

3 Fonctions numériques et modélisation57

3.1 Limite d"une fonction en un point deRou deR[ f1;+1g. . . . . . . . . . . . . . . 57

3.2 Continuité d"une fonction en un point et sur un ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

3.3 Opérations sur les fonctions continues. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

3.4 Fonctions strictement monotones sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

3.5 Dérivabilité en un point et sur un intervalle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

3.6 Quelques fonctions classiques et leurs inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

3.6.1 La fonction exponentielle et le logarithme népérien . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

3.6.2 Fonctions trigonométriques et leurs inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

3.6.3 Les fonctions hyperboliques et leurs inverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

3.7 Fonctions de deux ou trois variables : une initiation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

3.7.1 Le planR2et l"espaceR3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

3.7.2 Produit scalaire, produit vectoriel, angles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

3.7.3 Continuité et différentiabilité en un point d"une fonction de deux ou trois va-

riables; graphe et gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

3.7.4 La "chain rule» du calcul différentiel : quelques exemples . . . . . . . . . . . . . 99

3.7.5 Dérivées d"ordre supérieur; laplacien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

3.7.6 Champs de vecteurs dans un ouvert du plan ou de l"espace . . . . . . . . . . . . 104

3.8 Aires, intégration, primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

3.8.1 La notion d"aire d"un domaine plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

3.8.2 Primitive d"une fonction continue sur un intervalle ouvert deR. . . . . . . . . . 111

3.8.3 Calcul d"intégrales et calcul de primitives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

3.8.4 Primitives de fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

3.9 Équations différentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

3.9.1 Équations linéaires du premier ordre et problème de Cauchy associé . . . . . . . 119

3.9.2 Un exemple de problème de Cauchy du premier ordre non linéaire se ramenant

au cas linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

3.9.3 Les équations différentielles du second ordre à coefficients constants . . . . . . . 122

Chapitre 1

Bases de logique et théorie des

ensembles

1.1 Opérations logiques

1.1.1 Objets, assertions, relations

En mathématiques, on travaille sur desobjets(on dit aussiêtres) entre lesquels on vérifie des

relations. On commence par définir les objets, en indiquant avec des illustrations :

- les nombres :N(quand on a du apprendre à compter),Z(quand il a fallu apprendre à calculer des

gains, des pertes et des dettes depuis la fin du Moyen-âge)Q, puisR(le nombrep

2sortant du

cadre des fractions), puisC(pour résoudrex2+ 1 = 0et répondre aux exigences de la Physique

du XIX-ème siècle), puis ensuite pour enrichir la boîte à outils nécessaire à l"algèbre, à la physique

et à l"informatique, les quaternions, les octaves de Cayley...

- les objets géométriques : la sphère, la chambre à air (peut on dénouer un noeud sur une sphère,

peut on le dénouer sur une chambre à air?), le ruban ou le ruban de Mœbius (peut on s"orienter

sur un ruban, le peut on sur un ruban de Mœbius?), où la notion de forme (on dittopologie) joue

un rôle majeur; - les transformations physiques (comme la transformation de Fourier, incarnation mathématique

de la diffraction en optique) peuvent aussi être considérées comme des objets mathématiques.

Unerelationest une assertion concernant divers objets mathématiques, assertion qui se doit d"être

VRAIE ou FAUSSE. Par exemple :

n

2nquandn1

est une assertion VRAIE, tandis que n

2< nquandn >1

est une assertion fausse (nest ici nombre entier positif). Par contre i2i+ 1

(iétant le nombre complexe correspondant à(0;1)) n"est pas une relation car il n"y a pas d"ordre dans

C; ce n"est ni vrai, ni faux, mais simplement vide de sens. 1

2CHAPITRE 1. BASES DE LOGIQUE ET THÉORIE DES ENSEMBLES

1.1.2 Vrai et faux

La distinction VRAI/FAUX a beaucoup d"incarnations; en voici deux : - en informatique VRAI=1, FAUX=0, on associe donc à la relation unbit, élément def0;1g;

- dans les modélisations par des circuits électriques : VRAI= le courant passe (l"interrupteur est

fermé), 0=le courant ne passe pas (l"interrupteur est ouvert).

Une assertion VRAIE est une assertion qui peut se déduire d"un petit nombre d"axiomes traduisant les

propriétés invariantes des objets.

Les axiomes, eux, ne se démontrent pas

: ils fondent le cadre dans lequel on se place; changer le système d"axiomes, c"est changer la règle du jeu. Exemple d"axiome :Le postulat d"Euclide, qu"Euclide formulait ainsi :

"Et si une droite tombant sur deux droites fait les angles intérieurs du même côté plus petits que

deux droits, ces deux droites, prolongées à l"infini, se rencontreront du côté où les angles sont plus petits

que deux droits"

(à vous de le transcrire dans le plan en faisant un dessin sur une feuille) ne se démontre pas; il fonde

la géométrie Euclidienne. Par contre, on peut montrer (faites l"exercice) que l"énoncer revient à dire :

"Par un point extérieur à une droite passe une unique droite qui lui est parallèle"

(Playfair a prouvé en 1795 que c"était bien dire la même chose, ce que l"on pourra s"entraîner à vérifier).

On peut refuser le postulat d"Euclide et faire par exemple dans le plan de lagéométrie sphérique; le

plan est pensé comme le globe terrestre privé du pôle Nordviala correspondance qui associe sur la

figure ci-dessous le pointMdu globe au pointmdu plan équatorial.R2p. Nord p. Sud *|z|=1M' M m'm Figure1.1 - Le globe terrestre et la projection stéréographique depuis le pôle Nord

Les droites du plan correspondent aux cercles tracés sur le globe et passant par le pôle Nord : il n"y a

plus de droites parallèles!

Établir à partir d"un jeu d"axiomes qu"une assertion est VRAIE, c"est prouver unthéorème. Si ceci est

fait de manière intermédiaire dans le but de prouver ultérieurement qu"une autre assertion est VRAIE,

on parle plutôt delemme. Lorsque l"on déduit d"un théorème qu"une assertion est VRAIE, on prouve

uncorollairede ce théorème.

1.1. OPÉRATIONS LOGIQUES3

1.1.3 Quelques opérations entre assertions

On va définir des opérations entre deux assertionsRetSen donnant lestables de véritéde ces

nouvelles assertions, c"est-à-dire les tables qui permettent de décider, suivant queRetSsont vraies ou

fausses, si la nouvelle assertion est vraie ou fausse.

Définition 1.1.

1. Ladisjonction[ou] logiqueR_S.00

0 1 1 0

11R S R S

0 1 1 1R S R v S v

Figure1.2 - La disjonction

La disjonction correspond au montage en parallèle dans les circuits électriques (RetSétant pensés comme des interrupteurs).

1. Laconjonction[et] logiqueR^S.

00 0 1 1 0

11R S R S

0 1 0 0RS

Figure1.3 - La conjonction

La conjonction correspond au montage en série

dans les circuits électriques (RetSétant pensés comme des interrupteurs).

3. L"implicationRimpliqueS(notéeR=)S) :

00 0 1 1 0

11R S R S

1 01 1

Figure1.4 - L"implication

Ce qui est un peu inattendu dans la définition de l"implication est queR=)Sest toujours vraie dans

tous les cas oùRest fausse; on considère (ce qui n"est pas absurde) qu"une assertion fausse implique

4CHAPITRE 1. BASES DE LOGIQUE ET THÉORIE DES ENSEMBLES

n"importe quoi! Par exemple les assertions

1 = 2 =)2 = 3 1 = 2 =)2 = 2

sont toutes les deux vraies.

4. L"équivalenceR()Sest la conjonction(R=)S)^(S=)R); en voici la table de vérité :00

0 1 1 0

11R S S

1 0R 1 0

Figure1.5 - L"équivalence

5. LanégationnonRconsiste à inverser les bits0et1. Voici la table :

R R non

0 1 1 0

Figure1.6 - La négation

1.1.4 Règles de logique

Étant données des assertionsR;S;T,..., on peut former de nouvelles assertions en les utilisant

couplées avec les opérations précédemment introduites (la disjonction, la conjonction, l"implication,

l"équivalence, la négation). On obtient ainsi de nouvelles assertions, expressions parfois compliquées

mêlant les assertionsR;S;T;:::et les opérations, par exemple (R=)S) =)( (R_T) =)(S_T))

attention! la position des parenthèses est très importante pour la lecture des expressions (on doit

toujours veiller à ne faire une opération logique qu"entre deux assertions).

La table de vérité d"une telle assertion compositeR(R;S;T;:::)s"écrit en étudiant cas par cas les

diverses possibilités (Rvraie ou fausse,Svraie ou fausse,Tvraie ou fausse,etc.) et en utilisant les

tables de vérité des diverses opérations. Si par hasard la table de vérité deR(R;S;T;:::)s"écrit comme

une colonne de1, on dit que l"assertionR(R;S;T;:::)estinconditionnellement vraie(ou encore que c"est

uneévidence), c"est-à-dire qu"elle est vraie quelque soient les valeurs (0ou1) prises par les assertions

R;S;T,..., et on appelle alorsR(R;S;T;:::)règle logique . Ces règles logiques seront utilisées dans les raisonnements conduisant à des lemmes, théorèmes, corollaires.

1.2. ENSEMBLES ET PARTIES D"UN ENSEMBLE; QUANTIFICATEURS5

Exemples.On vérifiera en exercice que les assertions composites suivantes sont inconditionnellement

vraies et deviennent donc des règles logiques : (R_R) =)R R=)R

R_(nonR)

R()(non(nonR))

R=)(R_S)

(S_S) =)(S_R) (R_S) =)(S_R) (R^S) =)(S^R) (R_S)()(S_R) (R^S)()(S^R) (R=)S) =)( (R_T) =)(S_T))

Certaines de ces assertions inconditionnellement vraies jouent un rôle très important dans les raison-

nements logiques; en voici deux exemples :

1. La règle decontrapositionque l"on retrouvera plus loin comme moteur de certains raisonnements :

(R=)S)()( (nonS) =)(nonR)) (à vérifier avec les tables de vérité).

2. La règle detransitivité, elle aussi importante, car elle permet le cheminement logique :

(R=)S) VRAIE) (S=)T) VRAIE)] (R=)T) VRAIE)

1.2 Ensembles et parties d"un ensemble; quantificateurs

Definition 1.2.UnensembleEest par définition une collection d"objets, ditsélémentsdeE.

Par exemple

N:=f0;1;2;:::gZ=f:::;2;1;0;1;2;:::g

sont des ensembles (ils ont d"ailleurs tous les deux la particularité que l"on peut en numéroter les

éléments). C"est aussi le cas deQ(on le verra plus tard). Les nombres réels forment aussi un ensemble

(notéR), mais dont on ne peut cette fois numéroter les éléments.

On s"aidera pour raisonner sur les ensembles de schémas où ces ensembles seront représentés sous forme

de patatoïdes.

On noterax2El"assertion

<< xest un element deE >>

Supposons maintenant queRsoit une assertion dans laquelle figure un symbole matérialisé par une

lettrex(par exemplex3oux2R, ou encore(x2[1;+1[) =)(x0)). On note (pour tenir compte de la présence de ce caractèrex) l"assertionRen l"écrivant plutôtRfxg.

6CHAPITRE 1. BASES DE LOGIQUE ET THÉORIE DES ENSEMBLES

SiEest un ensemble etRfxgune telle assertion, on définit deux nouvelles assertions que l"on note ainsi :

8x2E Rfxg

9x2E Rfxg

La première se lit :

<>; elle est vraie si pour tout élémentxdeE, l"assertionRfxgest vraie; elle est fausse sinon.

La seconde se lit :

<>;

elle est vraie s"il existe au moins un élémentxdeEtel que l"assertionRfxgsoit vraie; elle est fausse

sinon.

On a donc la règle (que l"on vérifie en introduisant par exemple le sous-ensembleAdeEconstitué des

élémentsxpour lesquelsR(x)est vraie et son complémentaire) non(

8x2E ; Rfxg))

9x2E ;non(Rfxg))

On peut également introduire des assertions dans lesquelles figurent plusieurs symboles mathématiques,

par exemple deux symbolesxety; on notera une telle assertionRfx;yg(par exemple "x+y1" ou "xdivisey"). SiEetFsont deux ensembles, on peut alors introduire les six assertions :

8x2E ;8y2F ; Rfx;yg

8x2E ;9y2F ; Rfx;yg

9x2E ;8y2F ; Rfx;yg

9x2E ;9y2F ; Rfx;yg

8y2F ;9x2E ; Rfx;yg

9y2F ;8x2E ; Rfx;yg

On vérifiera facilement les règles suivantes : non

8x2E ;8y2F ; Rfx;yg)

9x2E ;9y2F ;nonRfx;yg)

non

8x2E ;9y2F ; Rfx;yg)

9x2E ;8y2F ;nonRfx;yg)

non

9x2E ;8y2F ; Rfx;yg)

8x2E ;9y2F ;nonRfx;yg)

non

9x2E ;9y2F ; Rfx;yg)

8x2E ;8y2F ;nonRfx;yg)

9x2E ;8y2F ; Rfx;yg)

8y2F ;9x2E ; Rfx;yg)

Les symboles8et9(dont on remarque qu"ils doivent être échangés lorsque l"on prend la négation d"une

assertion) sont appelésquantificateurs. L"ordre dans lequel on les écrit est important : par exemple "8x2

E;;9y2F ;:::" signifie littéralement : "pour toutxdeE, il existeydansF, dépendanta prioridex alors que "9y2F ;8x2E ;:::" signifie "il existeydansFtel que, pour toutxdansE, ....". Définition 1.2.SiEest un ensemble, on appellesous-ensembledeEtoute sous-famille composée d"éléments deE(donc extraite deE); on dit aussi qu"un sous-ensemble deEest unepartiedeE.

1.2. ENSEMBLES ET PARTIES D"UN ENSEMBLE; QUANTIFICATEURS7

On convient que la partie n"ayant aucun élément, que l"on appelle l"ensemble videet que l"on note∅,

est un sous-ensemble particulier deE. C"est donc un sous-ensemble de tous les ensembles. Définition 1.3.SiEest un ensemble etAetBdeux parties deE, on noteAB(AinclusdansB) l"assertion "8x2A;x2B". Pour toute partieAdeE, les assertionsAEet∅ Asont donc vraies. Deux partiesAetBsont diteségales(on noteA=B) siABetBA, c"est-à-dire siAetBont exactement les mêmes éléments.

On définit maintenant deux opérations importantes entre les sous-ensembles d"un même ensembleE.

Définition 1.4.SiAetBsont deux parties deE, on appelleuniondeAetBet on noteA[Bla partie deEdont les éléments appartiennent àAou

àB. On appelleintersectiondeAetB(et on note

A\B) la partie deEdont les éléments appartiennent àAet

àB.

Deux partiesAetBsont ditesdisjointessiA\B=∅, c"est-à-dire siAetBn"ont aucun élément en commun. Si une partieAs"écritA=A1[A2avecA1\A2=∅, on dit queA1etA2réalisent une partitiondeA. On aA[B=B[AetA\B=B\A. Les opérations[et\sont ditescommutatives. De plus

A[ ∅=∅ [Apour toute partieAdeE, ce qui fait dire que∅estélément neutrepour l"opération[.

EnfinA\ ∅=∅pour toute partieAdeE, ce qui fait dire que∅est cette foisélément absorbantpour

l"opération\. Définition 1.5.SiAest une partie deE, on appellecomplémentairedeAdansEet on noteCEAou encoreEnA(ou aussiAclorsqu"il est implicite que l"on travaille dans un ensembleE) le sous-ensemble constitué des éléments deEn"appartenant pas àA. Par exemple, le complémentaire def1;2;3;4;5gdansNestfn2Nt:q: n6g.

On vérifie les deux égalités :

(A\B)c=Ac[Bc (A[B)c=Ac\Bc: Définition 1.6.SiAetBsont deux parties deE, on noteAnBl"ensemble des éléments deAqui n"appartiennent pas àBetA∆B(différence symétriquedeAetB) l"ensemble

A∆B:= (AnB)[(BnA):

On vérifiera que

A[B= (A\B)[(A∆B)

et que les deux partiesA\BetA∆Bréalisent une partition deA[B.

La preuve de ces diverses assertions sera illustrée par des diagrammes où les parties seront représentées

par des patatoïdes; faites les dessins!

Dernières règles importantes à retenir :

(A[B)[C=A[(B[C) (A\B)\C=A\(B\C) (on dit que les deux opérations[et\sontassociatives) et (A[B)\C= (A\C)[(B\C)

8CHAPITRE 1. BASES DE LOGIQUE ET THÉORIE DES ENSEMBLES

(on dit que l"opération\estdistributivepar rapport à l"opération[). Les deux opérations[et\

semblent se comporter respectivement comme l"addition et la multiplication des nombres réels; d"ailleurs

∅joue exactement le même rôle que0(neutre pour la première opération, absorbant pour la seconde).

quotesdbs_dbs47.pdfusesText_47