Commentaire littéraire pour le bac d’un extrait de Médée
d’elle Médée est donc victime de sentiments d’une rare force et qui s’opposent Cependant, sa haine l’emporte et le spectateur voit le personnage devenir sous ses yeux un véritable monstre capable du pire des crimes : l’infanticide II La naissance d’un monstre a) La justification de l’injustifiable
La belle et la bête : la bête, un monstre
Belle, elle est d’abord effrayée par cette dernière, ensuite elle accepte d’être son amie pour se rendre compte qu’elle a des sentiments plus forts à son égard ; Ce conte est accessible pour les élèves de cycle 3, il est certes écrit dans un français soutenu mais les élèves peuvent comprendre l’histoire
La figure du monstre dans la tragédie - ac-nancy-metzfr
Elle s’est pendue, notre reine, la femme de Thésée Le coryphée: - Hélas, c’en est fait Elle n’est plus, la dame royale, pendue à un lacet Chez Sénèque, Phèdre se lamente sur le cadavre d’Hippolyte et se suicide au moyen d’une épée Florence Dupont parle d’ailleurs d’une « perversion du rituel funéraire » : « elle
Médée : la barbarie contre le monde civilisé / La Médée d
Médée n’est pas rationnelle, elle est une force brute et sauvage, une lionne qui réagit au traitement qu’on lui réserve Médée n’est pas domesticable, elle est la fureur déchaînée qui emporte le monde dans son autodestruction et, derrière elle, il s’écroule Il s’agit d’une tragédie immense,
INTERVENTION PEDAGOGIQUE Préparation au spectacle « Médée
Images Médée - Médée tue ses enfants = monstre absolue C’est inimaginable La mère, dans notre représentation, est celle qui donne tout à ces enfants, là elle les sacrifie Même dans la nature, les animaux ne font pas ça Dans Médée Kali, l’auteur associe Méduse au personnage de Médée parce que l’émotion
Séquence : Cest une tragédie Lecture analytique n°1 Texte
II- Médée apparaît comme un monstre dans une mécanique tragique 1-Un personnage tragique en proie à la démesure, prête à accomplir une action innommable • Le terme « fureur » est par deux fois employé et s'il renvoie à la colère, il a encore au
La Médée de Corneille, première furie vindicative
Médée essaie à plusieurs reprises de persuader son interlocuteur de ne pas la rejeter Elle n’est pas aveuglée par sa passion au point de ne pas pouvoir faire preuve de tact19 Elle cherche à lui suggérer de se comporter en bon Prince : Est-ce user comme il faut d’un pouvoir légitime De me faire coupable et jouir de mon crime20?
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1
La figure du monstre dans la
tragédie de l'Antiquité à nos joursFrançais seconde
La tragédie au XVIIème siècle : le classicisme / Langues et cultures de l'Antiquité· OEuvre intégrale : Phèdre, Racine (1677) (les extraits d'Euripide, Ovide, Sénèque,
Koltès, Minyana peuvent alors servir de lectures complémentaires) · Groupement de textes sur la figure du monstre dans la tragédie au XVIIème siècle (Corneille et Racine)Français première
Construction d'une séquence sur " Les réécritures, du XVIIème siècle à nos jours » en 1
ère L
à partir de l'un des deux parcours (autour de l'aveu pour Phèdre, du dénouement pourMédée)
Latin première
Séquence sur les tragédies de Sénèque dans le cadre de l'entrée " Le théâtre : texte et
représentation » (ce sont alors les textes d'Euripide, de Racine ou d'auteurs contemporains qui deviennent des lectures complémentaires permettant de saisir la singularité de l'écriture théâtrale de Sénèque)Latin terminale
Phèdre, Sénèque
Les extraits d'Euripide, de Racine ou d'auteurs contemporains permettent de saisir la spécificité de la tragédie latine et surtout, de faire des comparaisons entre des extraits précis dans le cadre d'un travail sur la traduction. Variations sur le mythe de Phèdre d'Euripide à Minyana Introduction : à partir de la lecture d'un extrait des Héroïdes d'Ovide Dans cette oeuvre de jeunesse, Ovide imagine les lettres que des héroïnes mythologiquesécrivent à l'homme aimé ou haï, lettres d'adieu ou de vengeance: lettre de Didon à Enée,
lettre de Pénélope à Ulysse, lettre de Médée à Jason, lettre d'Ariane à Thésée...
" Lettre de Phèdre à Hippolyte », Héroïdes, IV (vers 53 à 85)Extrait
(vers 53-66, traduction de Marcel Prévost) :" Par cet amour, peut-être m'acquitté-je envers la fatalité de ma race et Vénus lève-t-elle ce
tribut sur toute ma famille. Jupiter, dieu déguisé en taureau, aima Europe ; c'est l'origine 2première de ma race. Pasiphae, ma mère, livrée à un taureau abusé, rejeta de ses flancs son
crime et son fardeau. L'ingrat fils d'Egée, suivant un fil conducteur, échappa, par l'aide de ma
soeur aux détours du palais. Et maintenant, pour qu'on n'aille pas supposer que je ne suis guère la fille de Minos, voici que la dernière, je subis les lois communes de ma race ! C'estencore la fatalité. Une seule maison a séduit deux femmes : moi, ta beauté me fait captive ;
ton père a captivé ma soeur. Le fils de Thésée et Thésée ont ravi les deux soeurs ; dressez un
double trophée, pour cette victoire sur notre maison ! »Cet extrait est destiné à faire le point sur le mythe avec les élèves avant d'entrer dans la
séquence qui va en proposer différentes versions, voire différentes lectures. Il est destiné à
fournir des points de repère pour faciliter les comparaisons entre les textes.1. Le motif de l'aveu et ses métamorphoses
L'intérêt de cette démarche comparative est de faire apparaître la spécificité de chaque
auteur. En ce qui concerne l'aveu à la nourrice, Racine imite Euripide puisque cet épisode n'existe pas chez Sénèque. Chez ce dernier, en effet, la tragédie commence par une conversation entre Phèdre et sa nourrice : la reine lui parle sans réticence de son amour pour Hippolyte. La nourrice lui conseille de renoncer à cette passion fatale. Phèdre résiste d'abord à ses arguments, elle est en proie au " furor », puis elle prend conscience de son crime et décide de mourir. Pour la sauver d'une mort certaine, la nourrice propose d'intervenir pour elle auprès d'Hippolyte et de " séduire un coeur sombre et intraitable ». En ce qui concerne l'aveu à Hippolyte, Racine imite Sénèque puisque chez Euripide c'est la nourrice qui, contre l'avis de Phèdre, va déclarer l'amour de sa maîtresse à Hippolyte. " L'aveu de Phèdre à la nourrice »Texte 1 : Hippolyte, Euripide
(folio classique, page 224 à 227, vers 321 et suivants) Texte 2 : Phèdre, Racine (Acte I, scène 3, vers 218 à 267) " Je meurs, pour ne point faire un aveu si funeste. » (v.225) Une comparaison systématique entre les deux extraits fera apparaître tant les empruntsque les différences. L'intérêt de l'exercice est bien entendu d'interpréter ces différences,
d'envisager dans quelle mesure elles définissent une " autre » Phèdre et un rôle différent
pour la nourrice. La composition des deux scènes est identique : Phèdre entre sur la scène très affaiblie et soutenue par la nourrice, elle exprime sa souffrance et son désir de mourir, 3prononce des paroles incompréhensibles. C'est la nourrice qui en faisant référence à
Hippolyte va en quelque sorte déclencher l'évocation de la malédiction familiale puis l'aveu;
toutefois, la présence du coryphée chez Euripide met l'accent sur les effets dévastateurs de
la passion : il décrit l'entrée de Phèdre (Comme elle est faible, et que son corps est ravagé !)
et interroge la nourrice sur les causes du mal qui la ronge (Les dieux ont-ils égaré sa raison ou veut-elle mourir ?). A la fin de la scène, Phèdre s'adresse aux femmes de Trézène et refuse fermement de céder à cette passion. Que peux-tu craindre ? dit la nourrice - Que tun'ailles découvrir quelque chose au fils de Thésée. Les craintes de Phèdre sont fondées
puisque la nourrice, pour la sauver d'une mort certaine, s'empresse de tout révéler à
Hippolyte. Phèdre assiste impuissante à la réaction violente du fils de l'Amazone dissimulée
derrière la porte du palais. " L'aveu de Phèdre à Hippolyte »Texte 3 : Hippolyte, Euripide
(folio classique, page 235-236, vers 565 et suivants) Texte 4 : Phèdre, Sénèque (LES BELLES LETTRES, classiques en poche, page 341 à 343, vers640 à 679)
Texte 5 : Phèdre, Racine (Acte II, scène 5, vers 631 à 670)Il s'agit ici de comparer les extraits 4 et 5. Le texte 3 n'est là qu'en contrepoint ; il permet de
comprendre pourquoi la tragédie d'Euripide s'intitule Hippolyte et non Phèdre. A la fin de lascène suivante, après avoir maudit et chassé sa nourrice, elle s'adresse au choeur constitué
par les jeunes filles de Trézène et annonce sa décision de se suicider. Elle désire également
se venger d'Hippolyte en laissant une lettre qui l'accuse. L'action se poursuit bien après lamort de Phèdre. Dans les tragédies de Sénèque et de Racine, Phèdre se suicide à la fin de la
tragédie, après avoir avoué son crime à Thésée. Les modes de suicide choisis dans les trois tragédies sont également significatifs. Dans la version d'Euripide, elle se pend avec un lacet. Les spectateurs ne voient pas la scène qui est décrite par le choeur et par les servantes. Une servante : - Accourez, vous tous qui pouvez m'entendre ! Elle s'est pendue, notre reine, la femme de Thésée ! Le coryphée: - Hélas, c'en est fait. Elle n'est plus, la dame royale, pendue à un lacet. Chez Sénèque, Phèdre se lamente sur le cadavre d'Hippolyte et se suicide au moyen d'uneépée. Florence Dupont parle d'ailleurs d'une " perversion du rituel funéraire » : " elle fait
sur les restes hideux du garçon un sacrifice humain : elle l'emmène avec elle aux Enfers par son sang qui coule dans la terre et détache le mort du monde des vivants ». La scène finale est d'une violence invraisemblable et pose de véritables problèmes de représentation : elleplonge l'épée dans son ventre et fait couler son sang sur le corps déchiqueté d'Hippolyte.
Chez Racine, au contraire, la violence du dénouement est esquivée, bienséances obligent:Phèdre a pris du poison, elle s'éteint lentement, perd peu à peu ses forces, ce qui confère
une grande douceur à son lamento. Le corps d'Hippolyte est absent et elle ne meurt pas sur scène. 42. Echos et filiations
Texte 6 : Volcan, Philippe Minyana
(THEATRALES, 1993) " 11. auprès du volcan » (page 64-65)Extrait :
PHEDRE LA JEUNE.- (à Thésée Roi) Et quand tu l'as fait venir au palais - le petit jeune homme
ton fils - deux ans après notre alliance et que tu m'aimais sans arrêt moi qui t'aimais aussisans arrêt j'ai su que c'était l'erreur numéro un et quand je l'ai vu le petit jeune homme ton
fils qui entrait dans le palais j'ai eu un coup dans le ventre je me suis dit : Phèdre la jeune serait-ce la voix de tes entrailles (...) Texte 7 : Combat de nègre et de chiens, Bernard-Marie Koltès (LES EDITIONS DEMINUIT, 1983)
Tirade de Léone à la fin de la pièce qui tente de persuader Alboury de renoncer à son projet
(XV, pages 91-92)Extrait :
Léone (bas). - Acceptez, Alboury, acceptez. Il vous propose même de l'argent, gentiment de l'argent, que vous faut-il de plus ? (...) Moi, c'est vivre tout court que je veux, tranquillement dans une petite maison, où vous voudrez, tranquilles. Oh, je veux bien être pauvre, celam'est bien égal, et chercher l'eau très loin et cueillir aux arbres et tout le saint-frusquin ; je
veux bien vivre d'absolument rien du tout, mais non pas tuer et me battre et m'entêter à serrer les poings oh non, pourquoi être si durs ? Ou alors je ne vaux pas un mort à moitié bouffé, je ne vaudrais pas cela ! (...) Elle continue à le supplier, elle est interrompue par Horn. Alboury lui répond en wolof, lui crache au visage et disparait dans l'ombre. Léone casse une bouteille de whisky et avec un éclat de verre grave sur ses joues les marques scarifiées, semblables au signe tribal sur le visage d'Alboury.Ces extraits offrent deux exemples de réécritures de natures différentes : Minyana écrit une
nouvelle version de Phèdre, il s'agit d'une réécriture revendiquée. Koltès n'a peut-être pas
songé à Phèdre en créant le personnage de Léone mais la violence de sa prière, son
sacrifice, son renoncement à sa vie d'avant pour partager le quotidien d'Alboury faitétrangement écho à la prière de Phèdre chez Sénèque quand elle déclare son amour à
Hippolyte. Le rituel de scarification renvoie également au geste de Phèdre qui se suicide sur le corps déchiqueté d'Hippolyte. Elle s'approprie ainsi le corps d'Alboury qui la rejette. 5 Médée, du monstre infanticide à l'héroïne de la révolteIntroduction :
" Les Romains et les mythes grecs » Extrait du livre de Florence Dupont : Le Théâtre latin (ARMAND COLIN, 1988, Deuxième partie : Lire une tragédie latine" Toute tragédie romaine est le résultat d'une traduction, ou plus exactement de la
transposition d'une tragédie grecque, parfois de plusieurs. Elle est donc la présentation d'unmythe grec, puisque toute tragédie grecque était d'abord la mise en scène d'un récit
mythique. Or ces mythes grecs sont pour les romains des histoires à la fois invraisemblableset monstrueuses (...) Si la Médée d'Euripide avait été représentée à Rome, même traduite en
latin, elle aurait été inintelligible. Pour un romain, qui est Médée ? Une femme criminelle ?
Alors pourquoi n'est-elle pas punie ? Est-ce un animal sauvage ? Alors pourquoi la montre-t-on avec des enfants, un époux, dans une cité ? (...) Les poètes tragiques latins qui écrivaient
leurs pièces à partir de tragédies grecques devaient donc rendre acceptables, autrement dit intelligibles pour leur public, les mythes grecs qui constituaient obligatoirement les sujets des tragédies romaines. »1. Les composantes d'un dénouement
Texte 1 : Médée, Euripide
(431 av J-C) Rivages poche / Petite Bibliothèque, page 159 à 164Texte 2 : Médée, Sénèque (61 ap. J-C) Le spectateur français, page 84 à 86, vers 978 à
1027)Texte 3 : Médée, Corneille (1635) Acte V, scène VI, vers 1538 à 1580
Texte 4 : Médée, Jean Anouilh
(1946) Editions de la Table Ronde 6Ces quatre dénouements présentent des variations qui entraînent des interprétations très
différentes du personnage de Médée et des traitements très distincts de l'espace théâtral.
Dans la version d'Euripide, quand Jason arrive devant la maison, il est trop tard. Médéeapparaît sur un char tiré par un dragon ailé. Elle l'arrête au-dessus de la maison. Auprès
d'elle se trouvent déjà les corps des enfants. Jason et Médée s'affrontent, il la supplie en
vain ; elle disparaît emportant les enfants avec elle.Chez Sénèque, Médée, juchée sur le toit de la maison, après avoir tué un de ses fils,
s'apprête à tuer le second. Jason la supplie de l'épargner, en vain. Il la supplie de le tuer lui,
pour abréger ses souffrances, en vain. Elle décrit le " char ailé avec deux serpents attelés »
avec lequel elle part, lui abandonnant les corps des enfants. Chez Corneille, c'est pour venger l'affront fait à sa race et aux dieux, au nom d'un devoir etd'une exigence morale que Médée a été amenée à tuer ses enfants. Elle emploie des
termes elliptiques pour parler du meurtre et les corps sont absents. Le char tiré par deux dragons l'emporte. La pièce se termine par un monologue de Jason qui précède son suicide.Dans la version d'Anouilh, Médée vit avec la nourrice dans une roulotte à l'écart de
Corinthe. Quand elle apprend son exil et son rejet, elle décide de céder à la folie meurtrière.
Elle met le feu à la roulotte et, après avoir annoncé la mort des enfants, elle se frappe et
s'écroule dans les flammes en présence de Jason résigné. La pièce se termine par une
conversation entre la nourrice et un garde ; la vie continue malgré tout. Dans ces différentes versions, Médée tue ses enfants mais elle ne les tue ni de la même façon, ni pour les mêmes raisons. Le personnage le plus monstrueux est assurément celui de Sénèque. Le dénouement est également le plus violent et le plus spectaculaire. La comparaison permet également de s'interroger sur la notion de représentation (représentation de la violence sur scène, du char ailé, du feu chez Anouilh...). Nota bene : on trouve une séquence très proche mais plus développée dans le manuel de 1ère des éditions Magnard 2011 : le corpus est constitué de 7 textes (Euripide, Sénèque,
Corneille, Anouilh, Rouquette, Gaudé et Christa Wolf+ HdA : fresque de Médée, Maison desDioscuri, Pompéi)
2. Variations sur la figure de l'infanticide
Texte 5 : Hedda Gabler, Henrik Ibsen
(éditions THEATRALES, Acte III, page 81 à 84), 1891L'intrigue :
Hedda a fait un mariage de raison avec un médiocre qu'elle méprise. Elle a autrefois aiméses excès grâce à une femme, Théa, qui l'a aidé à écrire un ouvrage remarquable. Après une
7croyant fini retrouve les deux femmes. Hedda détient en réalité le manuscrit car son mari l'a
le manuscrit et elle s'enfuit. Alors qu'elle pourrait encore le sauver du suicide en lui révélant
la vérité, Hedda détruit le manuscrit en le brûlant dans le poêle. Elle fait ce geste d'une
suicide avec le revolver qu'elle lui a remis lors de leur dernière rencontre. La pièce se termine
par la mort d'Hedda qui se tue d'une balle dans la tempe. Texte 6 : Récits de femmes et autres histoires/ Médée, Dario Fo, Franca Rame (Dramaturgie éditions, 1986), page 111 à 116Extrait du prologue de Médée
(Franca Rame) : " Notre Médée reprend les chansons de mai de Toscane-Ombrie. C'est une Médée populairequi suit la tragédie d'Euripide, mais les raisons qui lui font tuer ses enfants sont très
différentes. Ce n'est pas le drame de la jalousie et de la colère. C'est une prise de
conscience. Médée dit en effet une phrase que je trouve extraordinaire : Nos enfants sont comme le joug de bois dur pour la vache : vous autres hommes, vous nous les mettez au cou pour mieux nous assujettir (...) C'est pour cela que je les tue, pour que puisse naître unefemme nouvelle ! (...) Nous sommes sur la place de Corinthe ; là, c'est la maison de Médée ;
les femmes du peuple, le choeur grec essaie d'amener Médée à sortir de chez elle et
accepter sa situation de femme répudiée. »Ces deux textes traduits du norvégien ou de l'italien ont été choisis dans la mesure où ils
illustrent parfaitement ce que Florence Dupont écrit à propos des traductions ou des
relectures des mythes grecs par les romains. Franca Rame se réclame ouvertement d'Euripide, elle affirme même dans son prologue : Euripide est selon nous le tragique grec leplus progressiste qui soit. Je n'irais pas jusque là mais disons, pour simplifier qu'elle
" s'approprie » le destin de Médée et qu'elle s'efforce de le rendre intelligible à ses
contemporains. Elle fait une lecture " féministe » de la tragédie : Ce n'est pas, mesdames, que la morale du spectacle soit qu'il faut rentrer chez vous pour égorger vos enfants. Non, c'est une allégorie ! J'ignore si Ibsen a imité consciemment Euripide ou Sénèque en écrivant Hedda Gabler maison ne peut qu'être frappé par les similitudes entre le destin d'Hedda et celui de Médée. Au
encore perdu, mais, dès qu'il a quitté la pièce, elle détruit le manuscrit dans une scène
celle de Théa en détruisant leur " enfant ». Sa vengeance est sans limites comme celle deMédée. Elle est la figure fatale de l'héroïne malfaisante qui s'élève au dessus de l'horreur
petite-bourgeoise. Son suicide même est une sorte d'apothéose tant elle sidère ses
proches : " Mais, bonté divine, on ne fait pas des choses comme ça ! » On aurait également pu parler d'une autre pièce d'Ibsen où il est question de 8 l'émancipation d'une femme qui part en laissant derrière elle ses enfants, sans les tuer toutefois. Dans Une maison de poupée, Nora se résout à quitter son mari pour devenir elle- même: " Adieu, Torvald, je ne veux pas voir les petits. Je sais qu'ils sont en de meilleures mains que les miennes. Telle que je suis maintenant, je ne peux pas être une mère pour eux. »On est ici dans une perspective de littérature comparée. Ce travail peut être mené sous la
forme de lectures cursives qui donneront lieu à des exposés ; cela pourrait également être
une piste de TPE (les réécritures en L, la condition féminine en ES...).Bibliographie
Ouvrages d'où sont tirés les extraits choisis : Euripide, Tragédies complètes I, traduction de Marie Delcourt-Curver (folio classique) Euripide-Sénèque, Médée, traduit et présenté par Pierre Miscevic (Rivages poche /Petite Bibliothèque)
Sénèque, Médée, Traduction de Florence Dupont (Le spectateur français, 1991) Sénèque, Tragédies Texte établi par François-Régis Chaumartin, traduit par OlivierSers (
LES BELLES LETTRES, classiques en poche, bilingue, 2011)Sénèque, Théâtre complet, traduit du latin et présenté par Florence Dupont
("Thesaurus », Actes sud, 2012)Corneille, Théâtre II (Garnier-Flammarion)
Le personnage de Phèdre
Bernard-Marie Koltès, Combat de nègre et de chiens (1983-1989)LES EDITIONS DE
MINUIT
Philippe Minyana, Volcan (1993) Editions THEATRALES Sarah Kane, L'amour de Phèdre (1996) : cette pièce traduite de l'anglais est d'une grande violence, âmes sensibles s'abstenir.Le personnage de Médée
Henrik Ibsen, Hedda Gabler (1891) Editions
THEATRALES / Traduit du norvégien par
François Regnault
9Jean Anouilh, Médée (1947), La Table ronde
Jean Vauthier, Medea (1967), Gallimard
Dario Fo, Franca Rame, Récits de femmes et autres histoires IV, 1986 (DRAMATURGIE
éditions) / Traduction
Heiner Muller, Médée-matériau (1991), LES EDITIONS DE MINUIT / TraductionMax Rouquette, Médée (1992), Espace 34
Dea Loher, Manhattan Medea (2001), L'Arche
/ TraductionLaurent Gaudé, Médée Kali (2003),
ACTES SUD-PAPIERS
Ouvrages consultés sur la mythologie grecque et latine, sur le théâtre LES MYTHES GRECS, Robert Graves, 1958 (Le Livre de Poche / La Pochothèque) Histoire du théâtre dessinée, André Degaine, 1992 (NIZET) L'acteur roi ou le théâtre dans la Rome antique, Florence Dupont, 1985 (LES BELLESLETTRES, REALIA)
Le Théâtre latin, Florence Dupont, 1988 (ARMAND COLIN, Cursus) Les monstres de Sénèque / Pour une dramaturgie de la tragédie romaine, FlorenceDupont, 1995 (Belin)
Le théâtre romain, Florence Dupont, Pierre Letessier, 2014 (ARMAND COLIN, Arts du
spectacle / Lettres sup.)Mises en scène importantes de Phèdre
Phèdre de Sénèque
· Mise en scène de Julie Recoing en 2008 au Théâtre des Amandiers (quelques photographies de la mise en scène donnent une idée du parti-pris)Phèdre de Racine :
· Jean-Louis Barrault, Phèdre, collection " mises en scène », Le Seuil, 1946 On peut trouver dans les archives INA une interview de Barrault où il parle du choix du décor dans sa mise en scène de 59 avec des images du spectacle commentées. 10 · Mise en scène d'Anne Delbée en 1995 à la Comédie FrançaiseLes costumes ont été réalisés par Christian Lacroix, ce qui a donné lieu à deux courts
reportages télévisés où le créateur, le metteur en scène et les comédiens parlent des
costumes et de leur rôle dans la dramaturgie.· Mise en scène de Patrice Chéreau (2003) à l'Odéon - Théâtre de l'Europe aux
ateliers Berthier (DVD) : mise en scène remarquable, très bien filmée + entretiens avec le metteur en scène et les comédiens.· Mise en scène de Philippe Adrien (2006) à la Cartoucherie - Théâtre de la Tempête
Mise en scène avec des acteurs antillais : on peut trouver des extraits importants de la pièce et des interviews du metteur en scène et des comédiens sur Daily motion.