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Aide-mémoire Soins palliatifs - Dunod

Aide-mémoire Soins palliatifs 18 L’annonce palliative 117 Principes 117 Quelles qualités pour l’annonceur ?, 118 • Quel contenu pour l’annonce ?, 119 Quel temps demain ? Questions pour le clinicien 120 Bibliographie 121 19 Phase palliative 122 Identification d’une situation palliative et d’une situation palliative



PREPARATION A LA POURSUITE D’ETUDES

terminale, selon une modulation propre au parcours des élèves concernés L'accompagnement personnalisé a pour but de soutenir l'élève dans la réussite de sa scolarité et de l’aider à gagner en autonomie Il concerne tous les élèves et doit leur permettre de s'adapter aux



Chapitre 4 : Justice sociale et Inégalités (Regards croisés)

Ce chapitre de Terminale croise les regards de l’économiste et du sociologue sur la justice sociale et les inégalités Nous sommes notamment amenés à définir le concept de justice sociale pour comprendre l’existence des politiques de lutte contre les inégalités La problématique du chapitre est la suivante:



Programme Géographie Terminales ES/L Thème 2 : Les dynamiques

éléments plus immatéiels tels l’aueil de gands événements mondiaux (l’exposition univeselle de 2010, placée sous le thème de la ville de demain et durable ), ou encore le fameux et controversé classement des universités de Shanghaï •Moins loalisale ien sû est l’Oganisation de Coopération de Shanghaï (OCS), peut-être futur



cahier d’exercices

– le ballon doit être maintenu en équilibre sur les pieds, sans l’aide des mains – si le ballon tombe, on peut remettre le ballon sur ses pieds avec les mains, mais l’équipe en question perd un point e L’équipe qui arrive en premier à passer le ballon jusqu’à la dernière personne de la ligne gagne 10 points f



Les SVT dans le nouveau lycée - ac-strasbourgfr

Le candidat argumente ses propos par des exemples, des expériences, des observations Possibilité de documents d’appui : simple aide pour le candidat, mais dont la prise en compte peut être rendue obligatoire selon l’énoncé



Vade-mecum consolidation et AP - educationfr

En matière d’aide au choix d’orientation, le diagnostic opéré au cours du premier trimestre de la classe de seconde est l’occasion de faire le point avec l’élève, sur lui-même, ses motivations, Consolidation Accompagnement à l’orientation (poursuite d’études-insertion professionnelle) Seconde Première Terminale 90 h 84 h 91 h



Tome III, Le Salut : 1944-1946, (1959), « Pocket

agrégée de Lettres Modernes, pour ses élèves de Terminale L du Lycée Pasquet à Arles 1- En préambule : La progression proposée a le souci de former les élèves par diverses activités qui les préparent à l’épreuve de terminale sans solution de continuité avec le programme de français en seconde et en

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Cours de littérature de terminale L : année scolaire 2011-2012

" Littérature et débats d'idées ; Littérature et histoire : Mémoires de guerre, Tome III, Le Salut :

1944-1946, (1959), Charles de Gaulle (édition " Pocket »)

Ce document pédagogique sur l'oeuvre du Général de Gaulle a été réalisé par Audrey SEGURA,

agrégée de Lettres Modernes, pour ses élèves de Terminale L du Lycée Pasquet à Arles

1-En préambule :

La progression proposée a le souci de former les élèves par diverses activités qui les préparent à

l'épreuve de terminale sans solution de continuité avec le programme de français en seconde et en

première ; outre l'entraînement à l'écrit, des lectures analytiques comparées et des passages relus à la

faveur de lectures cursives portant sur des aspects précis de l'oeuvre, permettront de bien connaître

l'oeuvre de mémoriser son contenu avec précision ...pour mobiliser avec efficacité ces connaissances à

l'écrit du baccalauréat, comme à l'oral pour les candidats du deuxième groupe.

Il est souhaitable d'utiliser pour cette oeuvre la riche documentation sonore et vidéo (voir références

ci-après) afin d'illustrer le contexte historique et le rendre ainsi plus accessible.

2-Bibliographie :

A-L'homme, le chef, le mythe :

Claire Andrieu, Philippe Braud , Guillaume Piketty , Dictionnaire de Gaulle , collection " Bouquins »,

Robert Laffont, 2006 : un ouvrage indispensable pour une approche variée et synthétique du personnage

tant du point de vue historique que biographique.

B-L'oeuvre, tome III, " Le Salut » :

-Dominique Baruta, Annie Colognat - Barès, Nicole Rastetter, Lire et comprendre Charles de Gaulle,

Mémoires de guerre, Le Salut, 1944-1946, Pocket, 2010 : un outil de travail efficace comprenant des

entrées variées dans l'oeuvre et un choix de textes complémentaires intéressants ; une édition de travail

utile aux élèves en complément des cours. -Philippe Douet, Charles de Gaulle , Mémoires de guerre, tome III, Le Salut,1944-1946 , " 40

questions/40 réponses » , ellipses 2010 : un tour de l'oeuvre en questions très utiles pour préparer la

question spécifique à l'examen.

-Etienne Calais, Jean-Louis Goglin, Thierry Nouhaud , Mémoires de guerre, tome III " Le Salut 1944-

1946 », Charles de Gaulle , " réseau diagonales », ellipses 2010 : un commentaire et un résumé de

l'oeuvre au fil des chapitres et des exemples de questions traitées (type 1 et type 2). Un corrigé type bac.

C-Les sites utiles :

Pour les enseignants :

www.weblettres.net : des séquences complètes et de nombreux cours élaborés par des collègues de

terminale : la référence pédagogique indispensable (site sécurisé réservé aux enseignants , accès via

numen puis mot de passe attribué)

Pour les élèves en particulier :

-correlyce.regionpaca.fr/ : le site INA et une riche documentation historique permet d'entendre de Gaulle, d'avoir accès à ses discours et autres " petites phrases ».

-terminalel1.skyrock.com/ : le blog d'Augustin, aide précieuse pour les élèves ....pour s'inspirer sans les

recopier les précieuses informations de ce très bon élève ! 1

Pour les élèves et les enseignants :

-www.charles-de-gaulle.org/: le site officiel du général qui n'évite pas l'hagiographie...mais qui fournit

une foule d'informations utiles.

-www.lettresvolees.fr/degaulle/ : des cours très complets, beaucoup de textes complémentaires d'auteurs

et de personnalités variés permettant d'avoir du général de Gaulle une vision critique, un site à

particulièrement recommander.

D-Les " Mémoires de guerre » en video :

-Les Mémoires de guerre , DVD, INA, 2011 : à travers la lecture de Jean Desailly, un choix exceptionnel

d'images d'archives du Monde en guerre et des extraits de certaines des interventions radiophoniques les

plus fameuses, l'adaptation de Pierre Cardinal donne corps à ce récit historique qui nous plonge dans la

Seconde Guerre mondiale. Le lien entre le texte et les images d'archives choisies pour l'illustrer sera

un objet d'étude particulièrement intéressant.

3-La séquence proposée :

Le tableau récapitulatif de la progression suivie donnera le contenu et le déroulement des séances : voir

[S...] .Les documents exploités seront proposés en annexe : voir [annexe 1, 2 ....]

Terminale L1 : progression de la séquence " Littérature et débats d'idées » , Mémoires de guerre ,

Tome III, " Le Salut », 1944-1946 (1959), Charles de Gaule (16 séances , jusqu'au jeudi 10 novembre]

Audrey SEGURA

Nb les indications entre crochets signalent les semaines [S ...] et la mention [annexe ....] renvoie aux

documents joints les autres sources sont signalées en gris.

Sujets type bac :

questions spécifiques et générales Lectures cursives et exposésLectures analytiques comparéesAutres approches de l'oeuvre

De Gaulle

l'homme- Biographie de De

Gaulle à partir de

quelques périphrases célèbres : " L'homme du 18 juin », " L'homme de

Brazzaville », " Le

père de la

5°République », " Le

Sage de

Colombey... » [S1] :

à partir de " Réseau

diagonales », ellipses. - De Gaulle vu par ... : (voir corpus de documents et questionnaire) regards croisés de

Spears, Eisenhower,

Ravanel , avec des

références intertextuelles au tome III et autres visions Claudel ... mais Duras, Giroud,

Mitterrand.[S3]

[Annexe 1]- Les portraits de De

Gaulle: sa prestance,

sa stature, son sérieux...sa raideur - Les discours de De

Gaulle : appel du 22

juin, la libération de

Paris...

- Les " petites phrases » : compilation sur le site

INA [S1]

De Gaulle

le chef - Les événements historiques dans le tome III : mise en commun des recherches menées par les groupes selon les axes proposés, correction [voir - Les événements historiques racontés dans l' adaptation de

Pierre Cardinal

(1972 : avec la voix de Jean Desailly de la

Comédie française

[dvd INA] : débat sur 2 tableau par chapitres] [S2] - [Annexe 2]la " mise en voix » et " mise en images » du

Chapitre

" Libération » [S7]

De Gaulle

l'historien- Sujet type II : [DM]

Le tome III des

Mémoires de guerre ,

présente-t-il une vision objective de l'histoire ? - Plan détaillé élaboré en commun avant rédaction individuelle [S4] - Correction [S6] [Annexe 3]- La mémoire, un mémoire, les

Mémoires : approche

d'un genre, les " Mémoires de guerre » (voir corpus de documents) : Tacite,

César, Retz, Saint-

Simon, Chateaubriand

...[S5] : à partir du dossier " Lire et comprendre ... »

Pocket- La relation du texte

et du paratexte : le rôle des documents [S4]

De Gaulle

l'écrivain-Question type I ou

II : quel rôle les

portraits jouent-ils dans le tome III des

Mémoires de guerre ?

- Recherche des références et

élaboration en

commun du plan. [S2 et S3]

à partir des cours de

weblettres - Question II [devoir type bac] : Jean-

François Revel,

philosophe et académicien, parle du " style de gendarme » du Général de Gaulle au sujet des Mémoires de Guerre , qu'est-ce qui peut amener à partager et à nuancer un tel jugement ? [S8] - Le contexte

éditorial et les

circonstances de publication du tome

III : notes à partir du

dossier pocket " Lire et comprendre » [S1] - Le style de De

Gaulle " L'Ordre et le

mouvement » : les influences , relevé des principaux procédés d'écriture. [S7] : à partir des cours de weblettres et du dossier " Lire et comprendre » consacré à De Gaulle,

écrivain.- La plume et la

voix : la diversité des discours dans le t III [S 7]

De Gaulle

le mythe- L'utilisation des pronoms dans le tome III [S5] - La diversité des registres [S 7]- Rôle et fonction des prosopopées dans l'oeuvre : p 235/236 " Quant à moi...rayonnement » : le parlementaire converti p 344/345 : " A mesure que l'âge m'envahit... » fin : " Chateaubriand ou rien » (voir également excipit de Germinal) [S8] Contrôle de connaissances sur l'oeuvre (durée : 1h15) [S5] [Annexe 4] ( voir les questions dans le descriptif des documents donnés à la classe) 3

Annexe 1

TL De Gaulle vu par ....

- Documents de travail Ces documents nous permettent de porter un autre regard sur le mémorialiste du tome III et en

particulier ils nous offrent l'autre point de vue, " son de cloche » qui nous permet de relativiser les

certitudes sur les " bons choix » historiques du général. Par la même, c'est la question de

l'objectivité des Mémoire de guerre qui est posée. [compilation établie à partir du site " lettres

volées »] Sir Edward L. Spears - La Chute de la France (1964) Héros de la Première Guerre mondiale, ami personnel de Churchill, parlant impeccablement le français, il rencontre de Gaulle à Paris lors d'une mission auprès du gouvernement de Paul Reynaud, et revient avec lui à Londres le 17 juin 1940. A partir de juillet, il devient le représentant du gouvernement britannique auprès du chef de la France libre. Son portrait de de Gaulle est inspiré par une fréquentation intense et non dénuée d'orages. C'était un gentleman, un homme d'honneur, quoique, comme cela devait se révéler, il se sentît dégagé des règles ordinaires de la droiture et du fair play quand il défendait ce qu'il croyait être les intérêts de la France : tout lui devenait alors bon. Incapable de commettre quelque chose de déshonorant, préférant toujours la vérité au mensonge, il donnait cependant, quand il plaidait la cause de la France telle qu'elle lui semblait l'être, l'impression d'avoir appris la diplomatie à l'école de César Borgia. Des yeux lourds, en "oeil-de-boeuf», un nez éléphantin, une petite bouche aux lèvres épaisses au-dessus d'un menton remarquable par son absence, une longue figure ivoirine qui aurait aussi bien pu surmonter une fraise, renforçaient cette impression.

De Gaulle et Churchill

Il possédait une imagination puissante, mais de caractère militaire et politique et je ne crois pas qu'il se complût à des visions

où il jouait le rôle de grand personnage de l'Histoire. Il n'avait qu'une ambition : servir la déesse qu'il vénérait plus que tous les

saints du paradis, la France.

La peur de prendre un engagement qui aurait pu affaiblir la France dans l'avenir lui dictait son inflexibilité tyrannique. Pour cet

homme foncièrement religieux, toute compromission sur ce point, et il dut pourtant en avoir parfois la tentation, eût équivalu à la

damnation éternelle.

Agissant d'après un précédent perfectionné par la pratique, le général de Gaulle, s'il avait quelque litige, disons avec un

ministre, prenait un air de tempête, d'autant plus violent qu'il était moins sûr de son terrain. Il frappait la table de son képi,

comme un taureau frappe le sol du sabot avant de charger, prenait une expression furieuse et dardait la tête comme un cobra.

4

Il déversait alors un flot d'accusations extrêmement offensantes pour la personne ou le ministère en cause, et lançait des

remarques tout à fait intolérables. L'Anglais éprouvait tout d'abord un immense embarras, puis de la colère, mais plus il

s'offusquait, moins il répliquait. Pour finir, de Gaulle se levait brusquement, saisissait son képi et sortait après avoir dit : " Je

viendrai chercher votre réponse demain, à 10 heures.» [...]

De Gaulle arrivait à 10 heures mais, cette fois, à la grande stupéfaction de l'Anglais, il était tout sourire, plein de politesse,

rayonnant, littéralement, de bonhomie. L'Anglais éprouvait un tel soulagement à ne pas avoir à prononcer le discours préparé

au cours de la nuit, qu'il répondait par une cataracte de mots aimables et concédait immédiatement cinquante pour cent des

demandes du Général qui n'en attendait pas tant.

Deux ministres demeurèrent invulnérables à cette méthode : Winston Churchill et sir John Anderson (devenu lord Beverley). [...]

Que de Gaulle fût un partenaire irascible, c'est un fait, mais s'il le devint, si son caractère, qui ne dut jamais manquer de

piquant, devint rapidement si dur, si irritable, ce fut très largement, peut-être entièrement, notre faute.

Cet homme jouait tout, plus que sa vie, son honneur, tout ce qui constituait sa foi, sur l'espoir ténu, perdu, de sauver la France à

un moment où sa longue et, dans l'ensemble, brillante et glorieuse histoire, paraissait sur le point de finir dans les miasmes de

la honte desquels ses institutions républicaines étaient responsables. Il se trouvait seul, en terre étrangère, insulté par ses

compatriotes, condamné à mort pour désertion, dénoncé par son ambassade et par toutes les nombreuses et puissantes

missions françaises en Angleterre, entièrement dépendant de ses hôtes : quelle magnifique occasion s'offrait à nous de

sympathiser et de nous entendre avec lui !

En général, le peuple britannique sympathisa effectivement avec lui et donna sa confiance à ce solitaire, mais un seul homme

le comprit : Winston Churchill. Sans lui, il n'y aurait eu ni de Gaulle ni Français libres. La France lui doit son existence, plus

encore que nous lui devons la nôtre. Cité par Simonne Servais - Regards sur de Gaulle, Plon, 1990, pp.386-388

Serge Ravanel - L'Esprit de Résistance (1995)

Au début du tome III des Mémoires de guerre, de Gaulle évoque son premier tour de France et sa mise au pas des éléments de la Résistance qui lui semblent aller dans le sens de la confusion... Version contradictoire de Serge Ravanel, mis en cause pp.21- 22.
Brillant polytechnicien et homme d'action infatigable, spécialiste des évasions spectaculaires, il est devenu à Toulouse le chef régional des FFI. Mais ses sympathies communistes indisposent de Gaulle, qui voit en lui un chef de bande ou de soviet. Le général de Gaulle va demeurer à Toulouse les 16 et

17 septembre. Sa visite va se transformer en drame.

Nous l'avions accueilli avec joie, avec respect, avec dévouement. Nous tenions à la disposition de son gouvernement l'immense potentiel de forces que représentait la Résistance. Notre désir était de le mettre au service du pays à reconstruire. La France était dans un

état de délabrement dramatique.

Nous attendions de De Gaulle qu'il nous fixe de nouvelles tâches. Nous espérions donc une séance de travail.De Gaulle et Ravanel à Toulouse le 17 septembre 44

Il passa en revue les officiers de mon état-major. Des hommes méritoires, courageux, dignes. Il n'eut aucun geste d'amitié à

leur égard. Pire, il les humilia. Il ne posait qu'une seule question. Toujours la même : " Quel était votre grade dans l'armée ? »

Un peu plus tard, je le vis en tête à tête. J'eus en face de moi un homme qui refusait d'écouter. Il était venu "mettre de l'ordre ».

Il m'annonça qu'il enverrait le général Collet prendre le commandement de la région. Par hasard, j'avais déjà entendu ce nom.

Je lui demandai donc :

5 - Celui qui s'est fait une réputation pour avoir maté les Druzes au Moyen-Orient ?

Il ne répondit pas. Un symbole...

Le 16 septembre 1944 à Toulouse, de Gaulle a commis une faute grave. Il s'en est pris à la force de mobilisation et à

l'enthousiasme que nous incarnions. Ce jour-là, j'ai vu pleurer des hommes de cinquante ans.

Le lendemain, il assista à la prise d'armes organisée en son honneur. Nos troupes étaient fières de défiler devant lui. Je revois

nos unités de guérilleros espagnols, bombant le torse, affublés de casques allemands peints en bleu.

Dans ses Mémoires de guerre, de Gaulle écrira :

Le 17 au matin, avec une solennité calculée, je passai la revue de tous les éléments. En prenant le contact direct des

maquisards, je comptais susciter en chacun d'eux le soldat qu'il voulait être. A mesure que j'abordais les rangs, un certain

frémissement me faisait voir qu'on m'avait compris. Puis le colonel Ravanel fit défiler tout le monde. Le cortège était

pittoresque...

De Gaulle avait raison. " Pittoresques », nous l'étions sûrement. Mais était-ce bien l'essentiel ? " Solennité calculée. » Tout

était-il donc " calculé », chez lui ?

Quel gâchis ! Ceux qui ont vécu ces deux journées en parlent encore avec tristesse. Des milliers de personnes avaient pourtant

acclamé le général de Gaulle, symbole d'une France redevenue libre et renouant avec la République.

Mais nous avions également découvert qu'il se méfiait de la France des forces vives, prêtes à monter à l'assaut du ciel. Il

préférait lui substituer une France d'exécutants qui allait tourner le dos à l'esprit d'initiative et de responsabilité qui avait animé

la Résistance.

Nous avons cru d'abord qu'il avait un compte particulier à régler avec la Résistance toulousaine. Avions-nous effectivement

commis de graves erreurs pour mériter une telle rebuffade ?

Par la suite, nous avons appris qu'il avait adopté une même attitude de défiance à Lyon et à Marseille. A Paris, il refusa de

rencontrer, ès qualités, le Conseil national de la Résistance. Le renvoi de D'Astier de La Vigerie répondait à la même logique.

Le général de Gaulle raisonnait avec la Résistance en termes de rapports de forces plutôt que de coopération.

A Toulouse, il avait voulu faire un exemple. Sans doute parce que la Résistance y était bien organisée, active et dynamique.

En fait, c'est l'ensemble de la Résistance qu'il voulait émasculer. Il y parvint sans difficulté.

© Le Seuil, 1995, pp. 15-16

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Dwight D. Eisenhower - Croisade en Europe (1948)

Né la même année que Charles de Gaulle, Dwight David Eisenhower est nommé en 1942 commandant en chef des forces américaines en Europe et en Afrique du Nord. En 1943, il supervise l'invasion de la Sicile et de l'Italie, et en 1944 l'opération Overlord qui réussit le débarquement en France sur les côtes normandes. Régulièrement confronté à l'intransigeance de de Gaulle et tenu de ménager les intérêts politiques de Roosevelt et Churchill, il manoeuvre avec souplesse et diplomatie, sachant lâcher du lest chaque fois que nécessaire. On verra ci-dessous quelle est sa version dans la controverse à propos de Strasbourg, qu'évoque de

Gaulle dans le Salut, pp.172-181.

En 1945, au terme de la campagne d'Allemagne, il

obtient la capitulation sans condition du IIIe Reich.

Commandant en chef de l'OTAN en 1950, il se lance

dans une carrière politique en 1952 et est élu 34e président des Etats-Unis, charge qui est la sienne au moment de la rédaction des Mémoires de Guerre de de

Gaulle, et qu'il occupera pendant deux mandats

consécutifs (1953-1961).

Eisenhower et de Gaulle en 1944

Un syllogisme éclairant en 1942

Il est assez facile de comprendre pourquoi de Gaulle était mal vu par l'armée française. Au moment de la capitulation de la

France, en 1940, les officiers demeurés dans l'armée avaient approuvé la position prise par leur gouvernement, obéi à ses

ordres, et déposé les armes. De leur point de vue, donc, si la voie choisie par de Gaulle était juste, chaque officier qui avait obéi

aux ordres du gouvernement était un couard. Si de Gaulle était un Français loyal, ils devaient se considérer, eux, comme des

lâches. Il était bien naturel que ces officiers n'adoptent pas cette façon de se juger ; bien au contraire, ils se targuaient d'être

des Français exécutant les ordres d'une autorité civile constituée ; pour eux, de Gaulle était donc officiellement un déserteur.

La question de l'abandon de l'Alsace (19 décembre 1944 - 3 janvier 1945) La version d'Eisenhower

La poche de Colmar contribua grandement à restreindre notre plan. En effet, si cette poche n'avait pas existé, l'armée française

aurait pu aisément tenir la ligne du Rhin de la frontière suisse à la Sarre, ce qui aurait libéré toute la septième armée

américaine. Cette armée, employée au nord de cette région, eût donné plus de poids à l'attaque de Patton. Mais, à l'époque, la

poche de Colmar constituait une menace pour les troupes établies dans la plaine du Rhin à l'est des Vosges, et il eût été

imprudent de dégarnir ce secteur de forces qui, en d'autres circonstances, eussent été d'un grand secours.

Devers reçut l'ordre d'abandonner dans ce secteur tout saillant qui immobilisait inutilement des troupes. En cas d'attaque, il

devait céder lentement du terrain sur son flanc nord, même s'il lui fallait pour cela reculer jusqu'aux Vosges.

La plaine du nord de l'Alsace n'offrait pour nous aucun intérêt immédiat. J'étais prêt, à cette époque, à déplacer, si nécessaire,

le front de Devers jusqu'à la crête orientale des Vosges. Mais j'étais résolu à empêcher les Allemands de pénétrer dans ces

montagnes, et Devers devait tenir coûte que coûte la ligne indiquée.

Ces instructions furent, bien entendu, communiquées à l'armée française, puisqu'elles impliquaient la possibilité d'un

mouvement de recul et que, dans le cas d'un repli important, il faudrait abandonner temporairement la ville de Strasbourg. Le

commandement français transmit cette nouvelle à Paris, où elle causa un grand émoi dans les cercles militaires et

gouvernementaux. Le général Juin, chef d'état-major général de l'armée française, vint me trouver pour me convaincre de

défendre Strasbourg jusqu'au bout. Je lui répondis que dans les circonstances actuelles, je ne pouvais garantir la sécurité de la

ville, mais que je n'en ordonnerais pas l'abandon sans raison sérieuse. La question de Strasbourg n'allait pas cesser de

m'importuner pendant toute la bataille des Ardennes [...]

Les Français étaient toujours inquiets au sujet de Strasbourg. Le 3 janvier, de Gaulle vint me voir. Je lui expliquai la situation. Il

reconnut que nos plans d'épargner des troupes dans cette région étaient, du point de vue militaire, corrects. Toutefois, il me fit

remarquer que, depuis la guerre de 1870, Strasbourg avait pris la valeur d'un symbole pour le peuple français ; il pensait que la

7

perte de cette ville, fût-elle momentanée, frapperait la nation de découragement, risquant même de provoquer la révolte

ouverte. Il envisageait la situation avec gravité, déclarant qu'en cas de péril extrême, il préférerait masser toutes ses forces

autour de Strasbourg, dût-il perdre toute l'armée, plutôt que d'abandonner la ville sans combat. Dans une lettre qu'il m'apportait,

il annonçait qu'il agirait indépendamment de mes ordres si je refusais de préparer la défense de Strasbourg rue par rue. Je lui

rappelai que l'armée française ne recevrait ni munitions ni vivres si elle n'obéissait à mes ordres, et je n'hésitai pas à lui dire que

la situation présente ne se serait pas produite si l'armée française avait éliminé la poche de Colmar.

A première vue, l'argumentation de de Gaulle semblait être basée sur des considérations politiques, c'est-à-dire sur le

sentiment et non sur la logique ou le bon sens. Cette affaire avait pourtant aussi une importance militaire à cause de ses

répercussions possibles sur notre réseau de communications qui s'étendait sur toute la France, à partir de deux directions.

L'agitation ou la révolte sur ce réseau nous vouerait à la défaite sur le front. En outre, au moment de cette entrevue, l'affaire des

Ardennes était déjà réglée. Nous étions passés à l'offensive à l'intérieur du saillant, et si je désirais envoyer sur le front de

Bradley toutes les troupes disponibles ailleurs, ce n'était pas pour éviter une défaite mais pour rendre notre victoire plus

décisive. Je décidai de modifier mes ordres à Devers. J'informai le général de Gaulle que je demanderais immédiatement à

Devers de se retirer des saillants de son front nord et de se préparer au centre à tenir solidement Strasbourg. Il ne serait plus

prélevé de troupes sur le 6e groupe d'armées. Cette modification enchanta de Gaulle, et il partit d'excellente humeur, en

déclarant sa foi illimitée dans ma perspicacité militaire.

M. Churchill se trouvait par hasard au quartier général, au moment où je recevais de Gaulle. Il assista à notre entrevue sans

faire de commentaires. Après le départ de de Gaulle, il me dit tout simplement : "Je crois que vous avez agi avec beaucoup de

sagesse". © Traduction française publiée chez Robert Laffont, 1949 pp.110, 404-405 et 414-415 François Mitterrand - Le Coup d'Etat permanent (1964) François Mitterrand a rencontré de Gaulle en 1943 à Alger, et l'a retrouvé en 1944 à Paris, où il a exercé le poste de Secrétaire général des prisonniers et des victimes de guerre dans le gouvernement provisoire. De Gaulle fait une allusion peu amène à son action (mais sans le nommer) dans le chapitre Désunion (pp.293-294 du tome III). Plusieurs fois ministre sous la IVe République, il s'oppose à de Gaulle en 1958, refuse de voter la confiance et appelle à voter Non au référendum d'octobre. Plus tard en 1962, il appelle encore à voter Non au référendum sur l'élection du président de la République au suffrage universel direct. Il publie un essai-pamphlet, Le Coup d'Etat permanent, chez Plon en 1964. Les temps du malheur sécrètent une race d'hommes singulière qui ne s'épanouit que dans l'orage et la tourmente. Ainsi de Gaulle, réduit à briller aux dîners mondains et à se pousser dans les cabinets ministériels de la IIIe République, étouffait-il à respirer l'air confiné d'une époque figée dans sa décadence. Mais le désastre où s'abîma la France ouvrit d'un coup ses fenêtres et il put se saouler à son aise au grand vent de l'Histoire. Ce fut pour lui comme une délivrance. A la souffrance qui le poignit au spectacle de sa patrie pantelante se mêla l'exaltante certitude d'avoir enfin reçu le signe du destin et d'être prêt à l'assumer. Bayard jeunesse - Collection Grands

personnagesPour ces deux compagnons, ces inséparables amis-ennemis, de Gaulle et le malheur, commença, avec le solstice de juin 40,

une saison qui dure encore. Lequel fut le plus nécessaire à l'autre ? La guerre et la défaite permirent à de Gaulle de déployer

son envergure, de dominer de la voix la clameur des tempêtes, de faire de sa volonté le roc sur lequel courants et ressacs se

brisèrent. Au fort de ce rude corps à corps dont il gagna le premier round il apprit de son partenaire la gamme des coups sans

lesquels tout candidat à la direction des sociétés humaines reste un novice. Il s'en fallut pourtant de peu que, muni de ce

bagage et la guerre finie, il ne rencontrât point l'occasion d'en user. En effet, quand, la France libérée, il détint, et pleinement, le

pouvoir, mais un pouvoir dolent après tant de fatigues, un pouvoir monotone après une telle fête d'événements, un pouvoir

ennuyeux avec les vacances de la tragédie, il s'en lassa tout aussitôt. Comme l'alun qui manque à l'apprêt pour fixer la couleur

du tissu, le malheur manquait à de Gaulle pour mordre sur la trame de la politique française. Aussi laissa-t-il le métier en plan et

Gouin sur le tas. Et partit un peu plus loin méditer sur les inconvénients des mers calmes, du vent qui tombe et du goût insipide

qu'ont les hommes pour le bonheur à la petite semaine.

© Plon, 1964, pp. 35-36

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Françoise Giroud - Si je mens (1972)

Femme engagée dans la Résistance, contre la guerre d'Algérie ou dans les combats féministes, Françoise

Giroud fonde l'Express en 1953 avec Jean-Jacques

Servan-Schreiber. A la fin de son livre d'entretiens avec Claude Glayman, publié en 1972, elle évoque un certain nombre de figures politiques, en particulier de Gaulle.

Il reste que son départ a été superbe.

Hitler, lui, a essayé de tuer l'Allemagne plutôt que de la laisser à un autre. L'analogie vous choque ? C'est de Gaulle lui-même qui la suggère, sur le plan précis où je la pose. Relisez ce qu'il écrit dans Le Salut... Je ne peux pas citer de mémoire, il faut retrouver la phrase exacte, elle en vaut la peine. La voici : " Cet homme parti de rien s'est offert à l'Allemagne au moment où elle éprouvait le désir d'un amant nouveau. Elle s'était donnée au passant inconnu qui représentait l'aventure, promettait la domination et dont la voix passionnée remuait ses instincts secrets... Hitler, s'il était fort, ne laissait pas d'être habile. Il savait leurrer, caresser. L'Allemagne, séduite au plus profond d'elle-

même, suivit son Führer d'un élan. »Jacques Faizant - Entre-deux tours de la présidentielle de 1965

Après une interview de Michel Droit

Peut-on dire plus clairement comment on conçoit les rapports d'un homme et d'une nation ? Peut-on mieux dire ce qu'est la

quête du pouvoir, et quel assouvissement on y cherche ?

Les métaphores ne viennent pas sous la plume par hasard. Amant, domination, caresse... A ce point-là, c'est presque trop

beau. Et ce n'est rien à côté du texte qu'il a inséré délibérément, en 1959, en tête des annexes du Salut. L' Ode de Claudel , en

forme de dialogue entre la France et de Gaulle. Ecoutez plutôt comment il plaît à de Gaulle que la France parle :

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