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COURS - NOUVEAUX HORIZONS GEOGRAPHIQUES ET CULTURELS DES

NOUVEAUX HORIZONS GEOGRAPHIQUES ET CULTURELS DES EUROPEENS A L’EPOQUE MODERNE Introduction Š L’entrée dans les « Temps Modernes » • Aux XV ème et XVI ème siècles, l’Europe renoue avec la paix et la prospérité Dans ce contexte favorable, les Européens peuvent établir un nouveau rapport avec le monde qui les entoure

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NOUVEAUX HORIZONS GEOGRAPHIQUES ET CULTURELS

DES EUROPEENS A L'EPOQUE MODERNE

Introduction Š L'entrée dans les " Temps Modernes »

• Aux XVème et XVIème siècles, l"Europe renoue avec la paix et la prospérité. Dans ce contexte

favorable, les Européens peuvent établir un nouveau rapport avec le monde qui les entoure.

• Ce nouveau rapport est d"abord d"ordre géographique : les Européens explorent des mers et

des océans et mettent au jour des terres qu"ils ne connaissaient pas jusque là mais qu"ils

s"empressent de coloniser. Leurs représentations de la géographie et de l"humanité s"en

trouvent changées. A la même époque en Europe, deux mouvements intellectuels et

artistiques se développent : l"Humanisme et la Renaissance qui - tout en s"inspirant de

l"Antiquité - placent l"homme au centre du monde. Ainsi, ces deux mouvements renouvellent profondément la façon de penser et de créer et de croire. • Problématique : Pour autant, peut-on qualifier ces changements intellectuels, artistiques et religieux de révolution culturelle aux XV

ème et XVIème siècles ?

I. Quelle nouvelle vision du monde les Européens ont-ils ? A. Les Européens bloqués à l'Est par les Ottomans Dossier : " De Constantinople à Istanbul : un lieu de contacts entres civilisations... »

1. Racontez la prise de Constantinople en 1453. (doc. 1)

2. Montrez que les Ottomans ont fait preuve de bienveillance vis-à-vis des autres...

3. Quels échanges existent entre ces communautés ? (doc. 3 et 4)

4. Quelles sont cependant les limites de cette cohabitation ? (doc. 3 et 4)

• Sur l"enluminure, on voit au premier plan le camp d"une armée (ce sont les Ottomans)

et au centre, une ville fortifiée (il s"agit de Constantinople). Au loin, des bateaux

encerclent la ville par la mer. Il s"agit d"une représentation du siège de Constantinople en 1453 (que les Ottomans vont baptiser Istanbul à partir de cette date), où les troupes de Mehmet II conquièrent la ville et entraînent la chute définitive de l"Empire byzantin. • Les Ottomans ont fait preuve de bienveillance vis-à-vis des autres communautés. La basilique Sainte-Sophie, bâtie au V ème siècle, est certes transformée en mosquée mais les travaux se limitent à la doter de quatre minarets. D"autre part, les communautés peuvent conserver leurs biens, peuvent continuer à commercer et à pratiquer leur culte (c"est le cas des chrétiens, des juifs, des arméniens et des orthodoxes). • A Istanbul, les différentes communautés entretiennent des rapports variés : d"abord,

elles cohabitent dans la même ville (c"est le cas autour du Bazar) où on trouve la

majorité musulmane mais aussi des chrétiens, des orthodoxes et des arméniens. Elles échangent aussi entre elles : les activités marchandes sont monopolisées par les non- musulmans. Les Italiens, notamment, assurent l"approvisionnement de la ville. • Cependant la cohabitation comporte des limites : les communautés sont regroupées dans des quartiers spécifiques (on le voit à la localisation des lieux de culte) : les juifs s"établissent de part et d"autre de la Corne d"Or, les chrétiens à Galata et Péra, les orthodoxes et les chrétiens le long de la mer de Marmara et les musulmans dans le reste de la ville. La ville est donc marquée par une ségrégation socio-spatiale. De plus, les Ottomans interdisent aux chrétiens de sonner leurs cloches et de construire des églises. Doc. pages 158-159 : " Les grandes civilisations dans le monde vers 1450 » • L"implantation de l"Empire ottoman au Proche-Orient bloque la route que les Européens empruntaient jusque là pour rejoindre l"Asie (c"est la flèche tracée en rouge,

qui représente la " route de la soie » ouverte par Marco Polo au XIIIème siècle). Ils vont

donc devoir passer par l"Ouest - donc par la mer - pour rejoindre l"Asie. 2

B. L'exploration de nouvelles routes vers l'Ouest

Dossier pages 162-163 : " Vasco de Gama, l"amiral de l"Inde »

1. Quel est l"objectif du voyage de Vasco de Gama ?

2. Quelles informations les Portugais veulent-ils garder secrètes ? Pourquoi ? Y sont...

3. Qui est mécontent de l"arrivée des Portugais en Inde ? Pourquoi ?

4. Quels progrès le voyage de Vasco de Gama a-t-il permis dans la cartographie ?

• L"objectif du voyage de Vasco de Gama est double : " nous venons chercher des

chrétiens et des épices » (doc. 1). Le Portugal espère trouver dans l"Océan Indien des

chrétiens susceptibles de l"aider à lutter contre les musulmans et il entend court-circuiter les routes commerciales (pour les épices) mises en place par les marchands musulmans. • Les Portugais veulent garder secrète cette nouvelle route maritime, dont ils veulent le monopole : " pour qu"on ne sache pas leur route, ni la façon de se diriger dans ces

régions et pour éviter ainsi que d"autres gens ne s"en mêlent » (doc. 3). Mais cette route

n"est pas restée secrète : Guido Detti décrit le régime des vents sans connaître la région

et le planisphère de Cantino a été dessiné à partir de documents secrets. • L"arrivée des Portugais en Inde mécontente les marchands musulmans, comprenant

que leur monopole sur le marché des épices est menacé. Les " Maures de Tunis »

accueillent froidement le marin de Vasco de Gama et les relations entre les Portugais et les habitants de Calicut se dégradent vite (doc. 5) : en 1502, lors de son second voyage, Gama utilise la violence pour soumettre Calicut (bombardement, pendaison d"otages). • Le voyage de Gama a permis de nets progrès dans la cartographie. La côte orientale de l"Afrique et la partie occidentale de l"océan Indien sont désormais connues avec précision. Le planisphère de Cantino propose un tracé exact du continent africain.

Doc. 1 page 160 : " La caravelle »

Doc. 2 page 161 : " Les grandes découvertes »

Doc. 3 page 161 : " Une humanité nouvelle »

1. Quels moyens techniques nouveaux permettent d"effectuer ces voyages ?

2. Quels peuples sont à l"origine des voyages de découverte ?

3. Dans quelle direction partent les navigateurs à la fin du XVème siècle ? Pourquoi ?

4. Dans quelle direction partent les navigateurs à partir du XVIème siècle ? Pourquoi ?

5. En quoi ces voyages permettent-ils une meilleure connaissance de la planète ?

• Les explorateurs disposent de moyens facilitant la navigation : ils voyagent sur des caravelles (navires dotés d"un gouvernail à l"arrière et de trois voiles, ce qui le rend maniable), utilisent des portulans (cartes maritimes) pour se repérer dans les mers, en les associant à la boussole et à l"astrolabe (instrument qui mesure l"angle formé par l"horizon et un corps céleste, donnant ainsi la latitude exacte mais pas la longitude). • Les navigateurs qui effectuent ces voyages sont tous des Européens qui le font pour le compte du Portugal (Diaz, de Gama, Vespucci), de l"Espagne (Colomb, Magellan), de l"Angleterre (Cabot) et de la France (Cartier). • Les voyages de la fin du XV ème siècle (faits par les Portugais) partent vers l"Est, en

longeant les côtes africaines : ils passent par là parce que la " route de la soie » a été

bloquée par les Ottomans au cours du XV ème siècle. Les voyages du début du XVIème

siècle (faits par les Espagnols, les Anglais et les Français) partent vers l"Ouest, en

traversant l"Atlantique : ils espèrent atteindre l"Inde (car ils ignorent l"existence du

continent américain, mis au jour - sans qu"il en ait conscience - par Colomb). • Les voyages de découverte permettent aux Européens de connaître de nouvelles terres (littoraux africains, littoraux de l"Amérique latine et centrale, Asie du Sud-Est) et d"entrer en contact avec de nouveaux peuples aux moeurs différentes des leurs : quand Cadamosto fait le récit de son voyage aux Canaries, il méprise les armes, la religion, la polygamie de la population, ce qui justifie la mise en esclavage de ces hommes. 3 C. Les Européens en contact avec de nouveaux peuples Dossier pages 166-167 : " Tenochtitlán, la ville disparue »

1. Quels éléments témoignent de la puissance de Tenochtitlán à la veille de l"arrivée...

2. Pour quelles raisons la ville est-elle difficile à prendre pour Cortés ?

3. Quels sont les résultats des méthodes de Cortés pour venir à bout de la résistance...

4. Par quoi Cortés est-il aidé dans sa conquête de l"Empire aztèque ?

5. Que symbolise la construction d"une cathédrale sur les ruines de l"ancienne...

• La puissance de Tenochtitlán transparaît par sa taille : c"est une " grande ville » que

Cortés compare à Séville et Cordoue. La présence d"un centre monumental visible sur le plan témoigne de la prospérité et du rayonnement de la capitale aztèque.

• La prise de la ville est difficile du fait qu"elle est au milieu d"un lac et que Cortés, qui

dispose de peu d"hommes, craint y d"être pris au piège : " ils n"auraient pour nous

affamer qu"à enlever les ponts ». C"est ce que fait Cortés pour venir à bout de la ville.

• Le siège de Tenochtitlán a été très dur : les habitants sont réduits à manger des racines

et de l"écorce ; le chroniqueur évoque même des cas d"anthropophagie. Victimes de la faim et de la soif, les assiégés sont très affaiblis (" si maigres, si sales, si jaunes, si infects ») et nombreux sont ceux qui meurent (" les maisons pleines d"Indiens morts »).

• Cortés est aidé par les interrogations des Aztèques sur la nature des Européens, qu"ils

considèrent pour certains comme des teules (envoyés des dieux) qu"il faut soutenir. Il joue aussi des divisions entre les Aztèques et se pose en libérateur.

• La construction d"une cathédrale sur les ruines de l"ancienne Tenochtitlán, qui plus est

en réemployant les pierres des édifices aztèques détruits, symbolise la politique

d"acculturation religieuse mise en oeuvre par les conquistadores. Celle-ci passe par la christianisation des populations, qui nécessite la construction de lieux de culte. Doc. 2 page 165 : " Le monde connu des Européens à la fin du XVI

ème siècle »

Doc. 3 page 165 : " L"Amérique, terre de métissages » Doc. 1 page 164 : " La population de l"Empire aztèque au XVIème siècle »

1. Quels sont les signes de la soumission du " nouveau monde » à l"Europe ?

2. Quels sont les effets de la mise en contact des Européens avec de nouveaux peuples ?

3. Quels sont les résultats des méthodes de Cortés pour venir à bout de la résistance...

• La soumission du " nouveau monde » par l"Europe se traduit par : - la constitution d"empires coloniaux par l"Espagne et le Portugal en Amérique latine, en Afrique et en Asie du Sud (le partage entre ces empires est décidé lors des traités de Tordesillas en 1494 et de Saragosse en 1529). Ces Empires sont placés sous l"autorité politique des conquistadores (Pizarro, conquistador espagnol est nommé vice-roi du Pérou) et sont christianisées de force ; - une exploitation économique des colonies au profit de l"Europe : les Espagnols et les Portugais prélèvent des richesses sur leurs empires (or, argent, esclaves, épices, étoffes...), qu"ils ramènent ensuite sur le " vieux continent » ; - les Européens mettent en place la traite négrière : dans le cadre du commerce triangulaire, ils enlèvent des Africains pour les déporter en Amérique et les faire travailler afin d"en retirer des richesses qu"ils ramènent en Europe. • La mise en contact entre les Européens et les peuples amérindiens est à l"origine de nombreux décès (la population de l"Empire aztèque passe de 25 millions d"habitants en

1519 à 1 million d"habitants en 1605) du fait du choc microbien et de la violence des

conquistadores. Cela dit, cette mise en contact de cultures différentes est aussi à

l"origine de métissages. Les populations mélangent des coutumes (le port des bijoux en or pour ces descendants d"esclaves, vêtus à la mode espagnole et portant des titres de noblesse espagnole ; doc. 3) et s"échangent des produits (la pomme de terre, le maïs, le tabac ou la tomate, inconnus des Européens, sont ramenés sur le vieux continent). 4 II. Pourquoi la perception de l'homme est-elle bouleversée ? A. Léonard de Vinci, humaniste et artiste de la Renaissance Dossier pages 184-185: " Léonard de Vinci, un artiste italien de la Renaissance »

1. Pourquoi un peintre de la Renaissance doit-il s"intéresser à l"anatomie ?

2. De quelle manière Léonard a-t-il acquis ses connaissances en anatomie ?

3. Comment Léonard cherche-t-il à convaincre le duc de Milan de le prendre à son...

4. En quoi consiste l"originalité de la peinture de Léonard ?

5. En quels termes Vasari évoque-t-il Léonard de Vinci ?

• S"intéresser à l"anatomie est un moyen de connaître le corps et ses mouvements donc

de bien les dessiner. Léonard cherche à peindre de façon réaliste : dans son Traité sur la

peinture, on peut lire " pour rendre parfaitement les membres des nus dans les attitudes et les gestes ». Il ne s"agit donc pas de faire oeuvre de médecin. • Léonard a utilisé deux moyens afin de parfaire ses connaissances en anatomie : il a

d"abord disséqué " plus de dix cadavres » (ce qui est interdit par l"Eglise à cette époque)

puis il a tracé des croquis écorchés (c"est-à-dire sans la peau) de chaque partie du corps,

dans des positions différentes afin de bien savoir dessiner chaque mouvement. • Dans cette lettre de Léonard au duc de Milan (Ludovic Sforza), Léonard vante ses

mérites d"ingénieur militaire (navires, " chars »), d"urbaniste (" édifices publics et

privés », " réseaux d"adduction d"eau » et d"édifier une statue de Francesco Sforza, père

de Ludovic). Léonard utilise donc la flatterie (" Très illustre seigneur » ; " gloire

éternelle et l"éternel honneur du prince votre père ») pour être employé par ce mécène.

• La peinture de Léonard est originale par le traitement de l"ombre et de la lumière qui permet de suggérer du volume. Il met aussi au point la technique du sfumato, qui consiste à entourer les personnages et le paysage d"un voile brumeux. Ces deux techniques combinées suggèrent la perspective - c"est-à-dire l"illusion de la profondeur. Enfin, La Vierge, l"enfant Jésus et Sainte-Anne est un tableau au sujet religieux mais

aucun élément de l"oeuvre ne le suggère (hormis l"agneau qui désigne Jésus lui-même).

• Vasari est extrêmement élogieux à propos de Léonard : il le qualifie de " génie » ; il

explique qu"il est arrivé " à l"excellence dans tous les domaines »... mais il n"hésite pas

nom plus à rappeler que Léonard avait beaucoup de mal à achever ses oeuvres. B. Une inspiration antique qui place l'homme au centre du monde Dossier : " Une inspiration antique qui place l"homme au centre du monde »

1. Selon Pic de la Mirandole, quelle est la place assignée à l"homme ?

2. En quoi la fresque du Pérugin est-elle typique de l"esprit humaniste et renaissant ?

• A partir de la fin du XVème siècle, l"homme est placé " au centre du monde », c"est-à-

dire que qu"il devient digne d"être un sujet de réflexion philosophique et de création artistique. Pour Pic de la Mirandole, l"homme n"est plus simple créature créée par Dieu (au même titre que les autres créatures), il dispose de raison donc de liberté, ce qui en

fait une création divine supérieure. Cette conception nouvelle résume la conception

humaniste présente chez de nombreux intellectuels (Erasme, Rabelais, Montaigne...).

• Cette fresque du Pérugin (réalisée en 1482 dans la Chapelle Sixtine à Rome) reprend

les grandes thématiques de l"humanisme et de la Renaissance : - l"homme apparaît au centre de la fresque (c"est une fresque humaniste) : les personnages sont devant, dont Jésus qui remet les clés du paradis à Pierre. Le thème de la religion n"est présent que par les auréoles de Jésus et des apôtres ; - de plus, Le Pérugin s"inspire de l"Antiquité : les personnages portent des toges, on aperçoit des arcs de triomphe dans le décor à l"arrière plan... - enfin, cette fresque est construite sur des principes géométriques : Le Pérugin joue sur l"ombre et la lumière et les lignes obliques pour suggérer le volume. 5 C. Des influences intellectuelles et artistiques qui se mélangent Doc. page 176-177 : " Culture et religion dans l"Europe des XVème et XVIème siècles » Doc. 3 page 179 : " Erasme et la République des lettres »

Doc. 4 page 179 : " Un atelier d"imprimerie »

1. Dans quelles zones de l"Europe se trouvent les foyers humanistes et renaissants ?

2. Quels moyens expliquent la diffusion et le mélange de ces influences ?

• Les foyers humanistes se trouvent dans le Nord de l"Italie, dans le centre de l"Allemagne, aux Pays-Bas, à Paris, dans le Sud de l"Angleterre et vers Madrid. Les foyers de la Renaissance sont concentrés dans le Nord et de l"Italie, dans la vallée du Rhin, aux Pays-Bas et dans le bassin parisien et autour de Londres (avec des différences picturales et architecturales régionales relativement marquées). • Les idées de l"humanisme et les modes renaissantes se diffusent dans toute l"Europe (et les influences se mélangent) grâce aux voyages des intellectuels ou des artistes (c"est

le cas d"Erasme qui voyage dans toute l"Europe). Elles se répandent aussi grâce à

l"enseignement prodigué dans certaines universités (Louvain, où enseigne Erasme) mais aussi grâce à l"imprimerie (née à Mayence en 1450) qui permet de reproduire les livres. III. Comment le rapport des hommes à Dieu évolue-t-il ? Document vidéoprojeté : " La vraie et la fausse église, Lucas Cranach le jeune, 1546 » Consigne : Complétez le tableau pour comprendre le message de l"oeuvre de Cranach.

Cette allégorie est une gravure en couleurs sur plaque de bois, exécutée par Lucas Cranach le

jeune, fils du peintre allemand Lucas Cranach (il était le peintre officiel de Martin Luther, le fondateur du mouvement luthérien en Allemagne dans les années 1520). Elle se compose de

deux parties : à droite, une critique virulente de l"Eglise catholique et à gauche une apologie

de l"Eglise protestante que Martin Luther a fondé en 1517. A. Une foi en crise et violemment critiquée Š le catholicisme

A Dieu et Saint-François d"Assise énervés par ce qui se passe sur Terre Dieu et Saint-François sont horrifiés de la façon dont les chrétiens pratiquent

B Le diable souffle à un moine dans une chaire le contenu de la messe Le moine prêche un discours religieux qui s"écarte des " vrais » préceptes

C Des clercs et des laïcs derrière eux tournent autour d"une église Les pèlerinages (ou processions) semblent inutiles à Cranach

D Des moines entourent un homme blanc (c"est un mort) allongé sur un lit Cranach dénonce l"inutilité de l"extrême onction (dernière bénédiction au mort)

E Le Pape est assis derrière une table où on voit des pièces en or et des bourses Le seul but de l"Eglise est d"amasser des richesses, sans se soucier des fidèles

F Un panneau indique que l"âme monte au paradis que l"argent résonne encore. L"Eglise fait payer aux fidèles les prières qu"elle dispense pour les morts.

G Un moine bien gras apporte au Pape un poulet (qui lui a été donné par un fidèle) L"Eglise est corrompue, elle se détourne de ses missions principales.

• Face aux abus et au désintérêt de certains membres du clergé catholique au début du

XVI ème siècle, certains fidèles doutent de la sincérité de l"Eglise catholique. Certains humanistes, dont Erasme, dénoncent une Eglise peu scrupuleuse dans l"accomplis- sement de ses missions : absentéisme des prêtres, mauvaise formation de ceux-ci. En

1517, Luther, un moine allemand, fait placarder sur la porte de l"église de Wittenberg

les " 95 thèses », où il dénonce les abus de l"Eglise (mais il ne veut pas, au début,

rompre avec Rome et fonder une nouvelle Eglise). Il dénonce notamment la richesse de l"Eglise qui, grâce à la dîme et à la vente d"indulgences, amasse des sommes colossales. Pour Luther, cette course à la richesse détourne l"Eglise de ses missions essentielles. 6 B. Une foi nouvelle et recentrée sur les fondamentaux Š le protestantisme

H Dieu et Jésus (reconnaissable à sa couronne d"épine) sont au ciel L"Eglise présentée par Cranach est bien chrétienne, mais elle se veut différente

I Inscription, dans un ciel bleu avec des anges, indiquant que Jésus est le seul intermédiaire entre Dieu et le croyant La foi est un acte direct entre le fidèle et Jésus (intercesseur de Dieu) et le clergé n"a qu"un rôle secondaire.

J Luther faisant la messe dans une chaire, avec la Bible devant lui La messe, rituel majeur, doit être faite en s"appuyant sur ce qui dit la Bible

K Un enfant est plongé dans une cuve baptismale par un homme d"Eglise Cranach rappelle l"importance du baptême, entrée dans le christianisme

L Un clerc donne à boire à un homme devant l"autel (où on voit des hosties). Cranach rappelle l"importance de la cène, symbole du dernier repas de Jésus

M Au pied de la chaire, des fidèles écoutent attentivement ce que dit Luther Le message délivré par la Bible soude tous les fidèles (au lieu de les disperser)

• En 1521, Luther est excommunié pour ses écrits. Cet acte qui donne naissance au protestantisme : en Allemagne, des princes et des villes protestent auprès de l"Empereur Charles Quint dès 1525 pour obtenir la liberté religieuse. Doc. 2 page 191 : " Les principales différences entre religions au XVI

ème siècle »

Doc. 4 page 191 : " Les religions en Europe à la fin du XVIème siècle »

1. Quelles sont les grandes différences entre catholiques, luthériens et calvinistes ?

2. Quels sont, cependant, les points communs entre ces trois courants religieux ?

• Les luthériens - qui suivent Luther - sont installés en Europe de l"Est (Allemagne, Scandinavie) alors que les calvinistes - qui suivent Calvin - sont présents en Europe de l"Ouest (Suisse, France, Pays-Bas, Ecosse). L"Angleterre choisit une voie différente : suite à un conflit entre Henri VIII et le Pape (qui refuse son divorce), le roi crée l"Eglise anglicane, dont il est le chef (mélange de liturgie catholique et de préceptes protestants). • Malgré quelques différences, les mouvements protestants - qui sont chrétiens - se démarquent de la foi catholique : seule la Bible est reconnue comme source de la foi ; seuls 2 voire 3 sacrements sont reconnus (baptême, pénitence, cène) ; seul Jésus est considéré comme intercesseur entre Dieu et les hommes. Enfin, ils pensent que le salut de l"âme ne s"obtient pas par ses actes (Dieu a fixé à l"avance le sort de chacun).

C. La virulence catholique face au protestantisme

• Face au développement du protestantisme, l"Eglise catholique réagit fermement : elle réactive l"Inquisition et ouvre le Concile de Trente (1545-1563). A l"issue du concile, les évêques réaffirment tous les fondements du dogme (ceux retenus dans le Nouveau Testament et ceux affirmés par les conciles du passé, notamment ceux de Nicée et du Latran) et améliore la formation des prêtres (avec la création des séminaires). • Au XVI ème siècle, des conflits religieux éclatent en Allemagne puis en France entre catholiques et protestants. En Allemagne comme en France, les " guerres de religion » prennent lorsque la liberté confessionnelle est reconnue (avec la paix d"Augsbourg, adoptée en 1555 par Charles Quint et l"édit de Nantes signé en 1598 par Henri IV). Conclusion Š Une entrée lente et mouvementée dans la modernité

• Les XVème et XVIème siècles sont marqués par d"importantes transformations intellectuelles

en Europe : la représentation du monde, le rapport au monde et à Dieu changent... mais de façon lente et parfois violente. Ces changements prennent deux siècles et ne rompent pas totalement avec le passé : on réactive des savoirs antiques et le poids du catholicisme reste prédominant. Enfin, seule une minorité des Européens est au fait de ces changements. C"est pourquoi on ne peut pas parler de révolution intellectuelle.quotesdbs_dbs10.pdfusesText_16