Anthony SIMON Les espaces du tourisme et des Loisirs
Introduction : S’approprier la question des espaces du tourisme et des loisirs 11 Partie 1 Connaissances fondamentales 1 Délimiter l’espace-temps du tourisme et des loisirs 16 Section 1 Loisir, loisirs, vacances : trois acceptions à différencier dans l’usage 17 1 Le loisir, synonyme de temps libre 17 2 Les loisirs 19 3 Les vacances 20
OBJECTIFS PRE-REQUIS POSITIONNEMENT MODALITES DADMISSION ET
(ex : tourisme,loisirs,hôtellerie,etc) Communiquer efficacement à l'oral PRE-REQUIS Test de positionnement : accessible à partir du niveau A2 du CECRL Niveau d'entrée : B1 du CECRL POSITIONNEMENT pédagogique MODALITES D'ADMISSION ET DE RECRUTEMENT Contacter le Greta qui propose la formation
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domaines du tourisme et des loisirs, voire de participer à son management Il doit faire preuve d’autonomie, d’un sens relationnel et avoir une bonne maîtrise de l’anglais du tourisme Enfin, il doit être capable d’identifier et utiliser les règles appropriées en matière de tourisme et loisirs VOS DÉBOUCHÉS MÉTIERS :
PETIT DICO DU TOURISME
nel du tourisme qui accompagne et guide un groupe On parle généralement de « guide accompagnateur » accrobranche (n f ) : loisir de plein air en forêt qui consiste à grimper et à se déplacer dans les arbres en toute sécurité accueil (n m ) : 1) secteur du tourisme chargé d’accueillir, de recevoir un client ou
La géographie du tourisme dans les montagnes françaises
Alpes du Nord (quelque 100 000 emplois dans le tourisme alpin) cache une situation plus contrastée dans les autres massifs de haute et de moyenne montagne qui se tournent, pour leur part, vers des offres d'activités plus variées: thermalisme, patrimoine, sports de loisirs et de pleinair par exemple Le tourisme
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1 La géographie du tourisme dans les montagnes françaises
Introduction-réflexions
Il existe plusieurs définitions de la montagne. La tradition géographique privilégie une définition
fondée sur la particularité des milieux (sols, pentes, climat) et sur l"originalité du mode de vie agro-sylvo-
pastoral. Plus récemment, cette vision a évolué. La montagne, qui couvre un domaine vaste comme environ
un quart du territoire français, est un territoire fascinant dans lequel le tourisme a réussi à transformer les "
handicaps » (froid et neige, pénibilité d"accès) en formidables atouts.Le tourisme renouvelle les représentations et les usages sociaux de la montagne. Il prend des formes très
différentes selon qu"on se situe en " haute montagne » (pratique du ski alpin, escalade) ou en moyenne
montagne (ski nordique, sports d"eau vive). Il y a quatre décennies, le ski alpin a fourni le prétexte à la
concrétisation de projets d"aménagement planifiés, menés par des ingénieurs extérieurs à la communauté
montagnarde. En héritage, une vingtaine de stations de haute altitude font du domaine skiable alpin un des
tout premiers au monde en termes de capacité d"accueil: avec près de 300 000 lits, la vallée de la Tarentaise
n"offre-t-elle pas autant de lits que le Maroc et la Tunisie réunis ? Cependant, la puissance touristique des
Alpes du Nord (quelque 100 000 emplois dans le tourisme alpin) cache une situation plus contrastée dans
les autres massifs de haute et de moyenne montagne qui se tournent, pour leur part, vers des offres
d"activités plus variées: thermalisme, patrimoine, sports de loisirs et de pleinair par exemple. Le tourisme
en montagne, qui représente en 1997 14,6 % des séjours et 18,1 % des nuitées des touristes français, doit
faire face à la remise en cause d"un système de développement fondé exclusivement sur les sports d"hiver et
les " usines à ski » pour proposer une offre plus compatible avec les besoins de développement
économique des montagnards et également plus respectueuse des équilibres environnementaux.Problématique : comment concilier développement économique et protection de l"environnement dans un milieu
fragile ?Le sport d"hiver peut-il être considéré comme la seule perspective de développement pour les montagnes
françaises ?1. Le développement du tourisme en montagne: milieux, représentations, usages
a. Haute et moyenne montagne, un milieu et des paysages singuliers - La haute montagneLa haute montagne est un milieu naturel difficile et qui ne possède pas de vie permanente traditionnelle. Il
s"agit d"un domaine au climat froid (la température moyenne s"abaisse environ de 0,5 °C tous les 100 m)
caractérisé par de fortes variations thermiques saisonnières et quotidiennes. L"exposition accentue les
contrastes de température, de vent, opposant un adret ensoleillé et un ubac plus longuement pris dans la
neige et la glace. Au-delà de l"étage subalpin marqué par des estives et habité par le Tétras ou le grand
corbeau, dominent les reliefs périglaciaires (moraines) et glaciaires de l"étage proprement alpin. Les
représentations paysannes accordent peu de valeur à ces terroirs : le toponyme d"Avoriaz provient d"un
vocable qui signifie: " ne vaut rien ».Les milieux de haute montagne, avec la pratique des sports d"hiver, vont être perçus d"une manière
totalement différente à partir du premier tiers du xxe siècle. La haute montagne sera perçue comme un
magnifique terrain de jeu offrant des pentes et de la neige. La durée au sol du manteau neigeux, l"épaisseur
de la couche de neige, la fréquence des chutes de neige, la qualité de la neige, l"enneigement saisonnier
moyen seront alors comparés, d"un massif à l"autre, pour envisager la constitution de domaines skiables. On
considère qu"un bon site, pour une station de sports d"hiver doit assurer un enneigement moyen et continu
supérieur à 1 m pendant au moins 4 mois de l"année. - La moyenne montagneLa moyenne montagne couvre un domaine beaucoup plus large que la haute montagne: piémonts, collines,
plateaux, bas massifs qui entourent les domaines de haute altitude comprennent l"étage collinéen, cultivé,
et l"étage forestier. La moyenne montagne est un espace de vie permanente et l"aire d"épanouissement de
civilisations rurales aux activités multiples : élevage, travail du bois, petite industrie. Aujourd"hui encore,
la moyenne montagne est l"espace de vie de près de 90 % de la population montagnarde et couvre 20 % de
la superficie nationale. Elle s"étend au-dessous de 1 600 m dans les Alpes et dans les Pyrénées, et au-
dessous de 1200 m dans le Massif central. Comme elle est marquée par un enneigement faible et inégal
d"une année sur l"autre, le ski alpin laisse la place à d"autres pratiques : ski nordique ou ski de fond, et en
été canyoning ou randonnée.
2b. La montagne, un espace longtemps réservé aux scientifiques et aux exploits sportifs
-Des savants à la découverte du milieu montagnardLa découverte et la conquête de l"espace montagnard sont tardives. La découverte de la montagne date de
la Renaissance, et la curiosité des savants pour l"exploration de ce territoire s"éveille à partir des Lumières.
Ainsi le savant Horace Bénédict de Saussure réussit en 1787 l"ascension du Mont-Blanc et améliore par ce
biais ses connaissances en géologie et astronomie. Saussure s"inscrit dans un courant de recherches ouvert
par d"autres savants depuis les Lumières (campagnes géodésiques de Bourcet de 1749 à 1754 ou du
géographe Cassini de 1786 à 1789). Il trace aussi la voie à une meilleure connaissance de la création des
montagnes, mystère qui fascine les géographes Élisée Reclus et Élie de Beaumont. Le mouvement
d"exploration des géographes, cartographes, géologues, climatologues entre 1750 et 1850 dans les Alpes
est repris par les pionniers de l"alpinisme. -Naissance de l"alpinismeLa montagne pyrénéenne et alpine est l"objet de l"engouement des Anglais qui " inventent » l"alpinisme.
L"un des premiers Anglais à parcourir les Alpes est Windham qui, lors de son Grand Tour, en 1741, visite
les " glacières de Chamouni » (Chamonix). D"autres individus isolés réussissent des " premières » : en
1861, Whymper réalise l"ascension du Pelvoux, tandis qu"en 1862 Tuckett parvient au passage du col des
Écrins et au glacier Blanc. Coolidge, autre grand nom anglais de l"alpinisme, accumule les exploits dans le
massif de l"Oisans. Tous ces sportifs se rassemblent dès 1857 au sein de l"Alpine Club fondé par Leslie
Stephens. Ce club bénéficie d"une autorité morale considérable et diffuse sa connaissance des montagnes à
travers un nouveau genre littéraire, les récits d"ascension, diffusés dès mars 1863 dans l"Alpine Journal.
c. De nouvelles pratiques de la montagne -Le Club alpin françaisAu lendemain de la défaite de 1870, les associations nationalistes font de l"alpinisme un ferment de la
renaissance nationale. Cette même année, Édouard de Billy et Adolphe Joanne lancent un appel pour créer
un Club alpin français sur le modèle de l"Alpine club, avec pour objet de faciliter la connaissance des
montagnes françaises par des excursions, l"organisation de caravanes scolaires, la publication de travaux
scientifiques, littéraires ou artistiques, la construction ou l"amélioration de refuges et de sentiers. Créé
finalement en 1874, le CAF regroupe des géographes, des architectes et des hommes d"affaires et
entreprend une vaste opération d"aménagement de la montagne: balisage des sentiers, fléchage, scellement
de mains courantes, construction de refuges, de chalets, voire d"hôtels. La CAF veille à l"aménagement de
belvédères, à l"édification d"observatoires comme celui du pic du Midi (1882) ou celui de l"Aigoual (1885).
-L"invention du ski en FranceEn 1880, l"Anglais Arnold Lunn adopte une coutume norvégienne, le ski, pratiqué à l"époque avec deux
planches et un unique bâton. Le Dr Payot popularise le ski à Chamonix au tournant du xxe siècle, en allant
en ski visiter ses malades. D"autres sports d"hiver encore appelés jeux nordiques (patinage, luge, curling,
bobsleigh, raquettes) font déjà le succès de la station suisse de SaintMoritz. En France, les premiers ski-
club sont fondés en 1896 et en 1914, le Touring Club de France compte déjà 70 clubs de ski alpin.
Montgenèvre et surtout Chamonix, qui organise les premiers jeux d"hiver en 1924, sont les premières
places touchées par ces activités hivernales, même si l"essentiel dutourisme à la montagne reste, au moins jusqu"à la Seconde Guerre mondiale, lié à la saison d"été.
2. La mise en tourisme : l"aménagement de l"espace montagnard
Les différentes pratiques de la montagne (alpinisme, climatisme, sports d"hiver...) conduisent à la
constitution de stations situées dans des milieux variés, à des altitudes diverses, et pour des clientèles
différentes. Un peu moins de 400 stations de montagne (382 exactement) sont construites dans les massifs
français, et se répartissent en quatre types ou " générations ». a. Les stations de première et de deuxième génération -Les stations de première générationChamonix et Saint-Gervais correspondent aux plus anciens espaces d"accueil des touristes dans les Alpes,
et ce dès la fin du xvme siècle. Les visiteurs (notamment les Anglais) sont d"abord accueillis à l"hôtel, et
deviennent bientôt propriétaires de villas. Ils pratiquent l"escalade ou visitent la mer de Glace, et s"essaient
bientôt aux sports d"hiver. D"autres pôles se développent dans le courant du xixe siècle autour de la
pratique de la cure. C"est le cas des stations thermales et climatiques savoyardes (Aix-les-Bains, La
Léchère) et pyrénéennes (Barèges, Cauterets, Luchon) essentiellement fréquentées durant l"été. Les
compagnies ferroviaires lancent Font-Romeu et Superbagnères, tandis qu"une compagnie d"aménagement
hydroélectrique équipe Saint-Lary. Toutes ces stations, situées dans des vallées, ont une altitude modérée
3(1000-1600 m), et beaucoup s"articulent autour de bourgs et de villages. C"est le cas de Combloux ou
Montgenèvre, où se répand vite la mode du ski avec le soutien du CAF. -Les stations de deuxième générationLes stations de deuxième génération apparaissent au lendemain de la Première Guerre mondiale, dans un
contexte de développement de la pratique des sports d"hiver et d"été en montagne. Le ski se répand
notamment dans les sites qui offrent des pentes douces, et trouve un terrain de prédilection dans les parties
les moins accidentées des Préalpes du Nord (Morzine, La Clusaz ou Villard-deLans) et sur la couverture
sédimentaire des massifs centraux (Megève).Megève est l"une des premières stations construites par un opérateur financier unique. Cette station est
fondée par la baronne de Rothschild qui ne veut pas se mêler aux touristes germaniques dans les stations
suisses après la défaite allemande. La famille Rothschild investit dans la ligne de chemin de fer Paris-
LyonMéditerranée, crée les premiers hôtels de la station et fait construire le premier téléphérique. Si, en
1912, Megève ne comptait que quatre hôtels (ouverts seulement en été), la station, dans les années 1930,
en offre 12 dont la moitié fonctionne aussi l"hiver.Courchevel et Chamrousse sont à l"articulation des stations de deuxième et de troisième génération. Si les
études menant à leur construction sont lancées dans les années 1930 sous l"autorité des départements de
Savoie et d"Isère, la construction est surtout effectuée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.
Étendue sur plusieurs niveaux altitudinaux reliés par des remontées mécaniques(inventés quelques années plus tôt par Pomagalski), la station de Courchevel sert de prototype aux stations de
troisième génération. b. Les stations de troisième génération -Une opération politiqueLa fin des années 1950 marque le démarrage d"une ère d"aménagement intensif et volontariste de la montagne
française par l"État. Le Plan neige est lancé à l"occasion du IVe Plan, en 1962, selon une doctrine définie par
le commissaire général du tourisme jean Ravanel et partagée par l"ingénieur Maurice Michaud et l"architecte
Laurent Chappis. L"aménagement de stations de sports d"hiver doit permettre de lutter contre le déclin
démographique et économique de la montagne. Devant l"augmentation des flux de touristes français allant à
la montagne, il faut voir grand et non équiper au coup par coup, freiner toute spéculation foncière en
acquérant au plus vite, pour la collectivité, tous les terrains nécessaires. En 1964 est créé le Conseil
interministériel à l"aménagement de la montagne (CIAM) qui assure la coordination de huit ministères et
secrétariats d"État, ainsi que son antenne technique, le Service d"étude et d"aménagement de la montagne
(SEATM) dirigé par Michaud. Le Plan neige prévoit la création de 150 000 lits de classe internationale
répartis dans des sites déjà existants et surtout dans une quinzaine de stations de troisième génération, vraies
" usines à ski » dont les principaux aménagements (acquisition foncière, accès routier, adduction d"eau et
d"électricité, construction des remontées mécaniques) sont réalisés par l"État avec les ressources du Fonds
national d"aménagement foncier et urbain, du Fonds de développement économique et social et du Fonds
d"intervention pour l"aménagement du territoire (FNAFU, FDES et FIAT). Le choix préalable du site
constitue une étape essentielle. Les aménageurs, après une prospection systématique, retiennent les sites
offrant une ou plusieurs belles pentes régulières, peu accidentées, avec des profils variés (entre 7 et 50 %) et
exposées au nord. Pour pouvoir construire les équipements et hébergements, les aménageurs recherchent
également un site d"amphithéâtre montagneux marqué par un replat d"une ampleur suffisante, sur des substrats
géologiques stables. L"aménagement des stations, des domaines skiables et des couloirs dans lesquels
prendront place les remontées mécaniques transforme profondément le milieu : on nivelle les aspérités des
pentes en usant d"explosifs, on déboise aussi beaucoup. La construction des pistes nécessite parfois d"enlever
la couche de terre végétale, d"effacer les bosses, d"écarter les blocs rocheux, de poser des drains souterrains.
-La construction des stationsLes équipements des stations intégrées de troisième génération, après viabilisation et gros oeuvre de l"État,
sont financés par de grands groupes financiers ou immobiliers. Ces stations portent souvent la marque d"un
seul homme, industriel ou homme d"affaires: Roger Godino, ingénieur polytechnicien, est le principal
promoteur des Arcs, Pierre Schnebelen est associé à la création de Tignes. Éric Boissonnas, un ingénieur qui
s"appuie sur les relations financières de son épouse apparentée à la famille Schumberger, lance Flaine. Enfin,
le principal promoteur d"Isola 2000 est Gabriel Benêt, polytechnicien et inspecteur des Finances.L"architecture des stations de troisième génération est dite intégrée. Ainsi, la station de La Plagne, dessinée
par Michel Bezançon, se développe en une quarantaine de bâtiments qui s"ordonnent selon des tailles et des
volumes variés, dont émergent deux tours (14 et 17 étages). Cet habitat en hauteur,concentré au pied des pistes, comprend en grande majorité des résidences secondaires, sous forme de
studio-appartements quelquefois très petits (certains studios de Flaine ne dépassent pas 15 mètres carrés),
avec au rez-de-chaussée tous les services commerciaux dont peuvent avoir besoin des touristes : super-
marchés, boutiques, pharmacies, boîtes de nuit. La circulation automobile est écartée de la station. Les
4immeubles donnent directement au pied des pistes, et entourent un large espace plan, la " grenouillère »
d"où partent les remontées mécaniques. Certaines stations montrent une inspiration architecturale originale,
comme l"immense bâtiment à la façade de béton moulé conçu par l"architecte américain Marcel Breuer,
baptisé Sun and shadow à Flaine. La station de Superdévoluy est constituée par un formidable immeuble-
rempart de 400 m de long sur une hauteur de 11 ou 12 étages dessiné par l"architecte Chamisson. Ces "
immeubles stations » s"organisent, parfois, selon un plan étagé, comme les Arcs qui possèdent des quartiers
séparés sur trois niveaux altitudinaux, pour une capacité d"accueil globale de 25 000 lits.L"organisation de la vie touristique dans une station de troisième génération se heurte aux conditions
difficiles de la haute altitude. Le plus souvent, la route doit être créée en même temps que la station,
comme à Avoriaz, à Flaine et aux Arcs. L"alimentation en eau et en énergie et l"évacuation des déchets
solides dont la décomposition est fortement ralentie par le gel posent d"autres types de problèmes. Les
stations les plus élevées sont souvent proches de sources dont le débit est insuffisant. Le raccordement des
immeubles au chauffage central au gaz n"est pas effectué dans toutes les stations, du fait de la difficulté
d"acheminer des conduites de grande taille dans des terrains accidentés. Enfin, l"acheminement de
l"électricité par des lignes à haute tension pose des problèmes techniques et esthétiques (mauvaise
intégration paysagère des pylônes). Dès la fin des années 1960, l"aménagement des stations de troisième
génération se heurte à un vaste mouvement de contestation sociale et écologique qui conduit à l"émergence
de nouveaux modes d"aménagement touristique dans l"espace montagnard. c. Les stations de quatrième génération -Un tournant environnementalSi les parcs nationaux créés dès 1960 se situent pour bon nombre d"entre eux en montagne, la prise en
compte de l"environnement dans l"aménagement montagnard s"amplifie fortement à la fin des années 1960
et dans le courant des années 1970. Le parc de la Vanoise est créé en 1963, celui des Pyrénées en 1967,
celui des Écrins en 1973 et celui du Mercantour en 1979. Dans la zone centrale de ces parcs, toutes les
activités sont soumises à un régime spécial d"autorisation. Une zone périphérique est délimitée, dans
laquelle des activités touristiques compatibles avec la protection de l"environnement sont tolérées. Certains
parcs connaissent une gestion houleuse (par exemple lors du projet d"extension du domaine skiable des
stations de troisième génération dans le Parc national de la Vanoise ou encore au moment de la
construction de routes au col de l"Iseran). Des individus et des associations dénoncent alors les excès de
l"urbanisation touristique de la montagne. Jost Krippendorf alerte l"opinion dans Là-haut sur la montagne,
Danielle Arnaud écrit un manifeste intitulé La neige empoisonnée et Bruno Cognat dénonce La montagne
colonisée. Tous ces ouvrages dressent un bilan sévère des résultats du Plan neige.Le discours du 23 août 1977 prononcé à Vallouise par Valéry Giscard d"Estaing sur l"avenir de la montagne
annonce un changement de cap gouvernemental. La Directive nationale d"aménagement de la montagne (DNAM) adoptée le 22 novembre 1977 adopte uneposition plus protectionniste et fait passer tout projet d"urbanisation de plus de 3 000 mètres carrés et de
plus de 9 millions de francs sous le contrôle d"un comité des Unités touristiques nouvelles (UTN) dont le
secrétariat est assuré par le ministère de l"Urbanisme. La loi Montagne, publiée le 9 janvier 1985, renforce
encore les procédures d"autorisation de création de stations nouvelles. Elle crée deux nouvelles institutions
de tutelle, d"une part sept comités de massifs, qui sont des structures consultatives présidées par le préfet
de région et d"autre part cinq commissaires à l"aménagement de massifs qui travaillent en relation avec le
SEATM et le conseil national de la montagne. Elle préconise, selon l"article L 145-3, que " l"urbanisation
doit se réaliser en continuité avec les bourgs et villages existants », tandis que " les parties naturelles des
rives des plans d"eau sont protégées sur une bande de 300 m et sont interdites de construction et de route
nouvelle ». Enfin, selon l"article L 145-6, " la création de routes nouvelles de vision panoramique, de
corniche ou de bouclage est interdite ». La loi Montagne envisage en fait l"espace montagnard sous un
nouvel angle, plus global. Elle soutient explicitement l"agriculture de montagne et encourage le
développement local. -Les stations de quatrième générationLes stations de quatrième génération recouvrent un ensemble hétérogène de stations qui sont le plus
souvent greffées sur des villages existants et gardent une altitude moyenne (1000 m-1 800 m). Elles
présentent une unité architecturale qui s"inspire, avec des succès variés, du bâti traditionnel (bâtiments de
petite taille, chalets de type savoyard). Ces stations ne sont pas seulement situées dans les Alpes du Nord:
elles se disséminent dans tous les massifs. Valmorel, station lancée en 1976, a pour objectif de fonctionner
toute l"année. L"espace bâti se répartit en 6 hameaux, et offre 85 % de lits banalisés ou locatifs et 12 % de
lits d"hôtel. Orcières-Merlette, dans la zone périphérique du parc des Écrins, propose une large gamme
d"activités sportives l"été comme l"hiver. Les résultats économiques sont nuancés. Ainsi Vars, petit village
presque moribond (245 habitants en 1962) retrouve un dynamisme nouveau (941 habitants au recensementde 1990) avec le développement d"hébergements touristiques diffus. C"est aussi le cas des Karellis, station
5fondée par Pierre Lainé et une association de villages de vacances, Renouveau. L"image des Karellis est
celle d"une station à coloration sociale entièrement construite en chalets de bois. Les stations de quatrième
génération comptent aussi dans leurs rangs Plagne-Villages (au pied des différents étages altitudinaux du
domaine skiable de La Plagne), Montchavin, Risoul, Oz-en-Oisans, Vaujany et Allemont. Les stations de
quatrième génération donnent la parole à de nouveaux acteurs, souvent des élus locaux. Ainsi Philippe
Lamour, maire de Ceillac, petit village du Queyras et aménageur entendu à la DATAR ou Gustave André,
le maire de Bonneval-sur-Arc, veulent associer la communauté montagnarde à la valorisation touristique.
d. Conséquences multiformes de l"aménagement des stations de montagne -Les impacts économiquesEn près d"un siècle, l"aménagement des stations de montagne a permis la création d"1,4 million de lits dans
376 stations et de près de 4 000 remontées mécaniques. L"accueil de visiteurs, été comme hiver, se traduit
par l"emploi de plus de 120 000 personnes, dont un grand nombre possède une double activité.L"activité touristique en montagne procure un chiffre d"affaires global de 17 milliards de francs en 1997,
dont plus de 4 milliards réalisés grâce à l"accueil de touristes internationaux. Par ailleurs, près de 45 % des
touristes des stations alpines sont internationaux (la montagne recevait 6,2 millions de séjours touristiques
effectués par des touristes internationaux en 1991).Avec plus de 150 stations et de 2 000 remontées mécaniques, le massif des Alpes du Nord occupe une
place prépondérante dans l"offre touristique française de sports d"hiver. Cette place est liée à l"héritage des
stations de troisième génération, mais également à des événements qui ont constitué un important facteur
d"entraînement économique : les jeux Olympiques. En 1968, les jeux Olympiques de Grenoble, dont les
héros sont Killy et les soeurs Goitschel, lancent Val-d"Isère. En 1992, les jeux Olympiques d"Albertville
mettent encore en scène des stations de troisième génération (Les Arcs, Les Menuires, Val Thorens,
Méribel, La Plagne et Tignes) et autorisent de nouveaux investissements dont la rentabilité a quelquefois
été discutée après coup.
-Les conséquences sociales et démographiquesLes aménageurs espéraient, avec le développement du tourisme et son impact sur l"emploi, relancer la
dynamique démographique de régions montagnardes saignées par près d"un siècle d"exode rural. La
revitalisation des communes de montagne présente dans son ensemble un bilan contrasté et mitigé.
L"aménagement des stations de sports d"hiver n"a pas repeuplé les campagnes et les vallées touchées par
l"abandon de l"agriculture de montagne et par le déclin industriel (fermeture de l"usine PUK de Moutiers en
1981 et de l"usine Péchiney à Rioupéroux dans la vallée de la Romanche). Les effets démographiques
positifs restent très localisés. Ainsi en Maurienne, entre 1982 et 1990, l"ensemble de la population des
communes rurales a progressé de 2,1 % mais pour une vingtaine de stations de sports d"hiver,
l"augmentation a été de 8,1 %. Plus récemment, la promotion olympique de la Tarentaise a engendré des
taux de croissance démographiques importants. Durant la dernière période intercensitaire, Tignes a vu sa
population permanente croître de 34,9 % et Saint-Martin-de-Belleville de 27,1%.3. Le tourisme en montagne, crise et renouveau
Le tourisme en montagne s"inscrit, depuis le milieu des années 1990, dans une nouvelle donne, quilaisse moins de place à la construction et davantage à l"écoute des besoins de la clientèle et à la correction
des erreurs urbanistiques passées. Après avoir traversé une grave crise due à des facteurs divers, parmi
lesquels le décalage entre l"offre et les besoins de la clientèle, le défaut d"enneignement, le surendettement
des communes, les responsables des stations et le monde professionnel s"engagent sur le chemin de
l"innovation. a. Une fréquentation stagnante -Les sports d"hiver, une activité de privilégiés ?Les départs aux sports d"hiver ont augmenté de manière continue dans les années 1960 et jusqu"en 1984,
sous l"effet d"une démocratisation croissante de la pratique du ski. Le taux de départ en vacances d"hiver est
passé de 16 % en 1974 à 26 % en 1984. Les vacances d"hiver représentent aujourd"hui à peu près 23
millions de départs et 31,5 millions de séjours, pour environ 203 millions de nuitées. La montagne
représente évidemment la destination prépondérante des vacances d"hiver, et elle est essentiellement
fréquentée durant deux périodes, à Noël et pendant les vacances de février (d"où l"importance que les
professionnels de la montagne accordent à l"organisation du calendrier scolaire). Durant l"hiver 1996-1997,
7,6 % des Français ont opté pour des séjours de plus de quatre jours dans les stations de sports d"hiver,
mais la durée moyenne des séjours en vacances d"hiver diminue. Après une croissance soutenue et
régulière de 1970 à 1985, la durée moyenne des séjours est passée de 9 à 7,7 jours dans les 25 dernières
années.6Toutes les catégories socioprofessionnelles et toutes les catégories de revenus ne sont pas égales devant le
départ aux sports d"hiver. Le taux de départ aux sports d"hiver est de 16 % chez les professions libérales et
de 5,2 % chez les ouvriers. En outre, les Français qui sont les plus attirés par les vacances d"hiver sont
essentiellement urbains, originaires de la région parisienne (ils représentent près de la moitié des
contingents de partants vers la montagne). Les habitants de l"Est de la France (6,4 %), puis ceux du Centre-
Est (8,9 %) et ceux du Nord (4,5 %) figurent parmi les clientèles les plus nombreuses aux sports d"hiver.
Leur destination préférentielle est pour 61,4 % d"entre eux les Alpes du Nord, pour 15,5 % les Alpes du
Sud, et pour 9,6 % les Pyrénées. Une faible part (8,4 %) se répartit enfin dans les autres massifs de
moyenne montagne : Massif central, Jura, Vosges. Environ 40 % des Français qui partent en vacances
d"hiver à la montagne logent dans des appartements en location ou dans une résidence secondaire apparte-
nant aux parents ou amis (16,6 %), le reste préférant la résidence secondaire personnelle (10,9 %), le
village de vacances (10,7 %) et enfin l"hôtel (9,8 %). En outre, la montagne française reçoit 1,5 million de
touristes internationaux. Le principal contingent de nuitées dans l"hôtellerie alpine correspond, dans l"ordre,
aux Anglais, aux Belges, aux Allemands et aux Italiens. -Un changement des comportementsLa fréquentation touristique de la montagne connaît des variations interannuelles fortes qui reflètent
souvent les aléas de l"enneigement. Mais, de manière plus inquiétante, cette instabilité est également liée à
la conjoncture économique et sociale globale (grèves de décembre 1995) et à un changement des
comporte-ments plus profond. L"économie des sports d"hiver et les régions de haute montagne doivent faire face,
depuis le milieu des années 1980, aux difficultés d"adaptation, voire de reconversion, d"un produit
essentiellement axé sur la pratique du ski alpin. On invoque le vieillissement des sportifs et le faible renou-
vellement des jeunes skieurs, mais aussi le délabrement des structures construites il y a vingt ou trente ans.
D"abord, le marché du séjour aux sports d"hiver a vieilli avec les skieurs. Il n"offre plus les mêmes
perspectives de croissance du fait du vieillissement de la cohorte des skieurs des années 1960 et 1970. Il
est important, pour les responsables des stations, de favoriser le renouvellement des pratiques touristiques
en hiver avec le développement de nouvelles glisses. Ces nouvelles glisses (le free style, le ski sur bosses,
le snowboard, le ski parabolique, les skis courts, le saut, le monoski, le surf des neiges) sont originaires des
États-Unis et se sont diversifiées en adoptant l"esprit " californien », fondé sur le refus du ski aseptisé et
conformiste, et tournées vers des valeurs de liberté, de création. Le surf des neiges qui imite le surf
aquatique, a été lancé par le film de Didier Lafond Apocalypse Snow dans les années 1980 et intéresse
environ 50 000 pratiquants en France. Il est lié à l"apparition de nouveaux produits et matériaux sur le
marché (coques de carbone) qui permettent la relance des entreprises équipementières comme Salomon.
Certaines stations aménagent des espaces spécifiques pour attirer cette clientèle. Des stations (comme Les
Rousses et Méribel) ont aménagé leur snow park et Courchevel a aménagé deux snowrides, Avoriaz a un
carvpark et Isola 2000 joue la carte des sports d"équilibre en proposant des stages de skwal. Dans les
stations qui s"ouvrent aux nouvelles glisses, le taux de pratiquants est en moyenne de 30 % contre environ
10 % dans les stations qui n"ont pas effectué des aménagements.
Il est aussi prudent de diversifier l"offre proposée à des clientèles également familiales, d"où l"expansion du
ski nordique pratiqué dans environ 860 communes sur le territoire desquelles ont été tracées 13 000 km de
pistes de ski de fond, dont la moitié sont balisées. Les flux touristiques convergent en direction des stations
les plus performantes et les mieux structurées en termes d"accueil, de préparation des pistes et de sécurité
comme Les Rousses dans le jura, ou Besse dans le Massif central. D"autres stations se positionnent sur le
créneau des pratiques estivales, comme le canyoning et les sports d"eau vive (rafting). Enfin, les dirigeants
des stations commencent à prendre en compte la large part de clientèle (évaluée à 60 % des visiteurs) qui
ne skie pas et ne déclare pratiquer aucune activité spécifique lors de son séjour en montagne. Pour contrer
la stagnation problématique du taux de départ dans les stations de sports d"hiver et le développement des
départs des Français, en hiver, vers des destinations exotiques et ensoleillées, les dirigeants des stations
tentent de recruter des visiteurs auprès de la population régionale et des villes de proximité, dans le cadre
de courts séjours, de stages, et de formules tournées vers l"observation de la nature. b. Une politique de la montagne-Lutter contre l"endettement et solder les investissements passés Les stations sont souvent de petites
communes rurales qui se sont fortement endettées pour se procurer des équipements coûteux (remontées
mécaniques, etc.). L"effort fiscal des communes de montagne est encore supérieur de 20 % à la moyenne
nationale. L"endettement des stations de sports d"hiver est d"autant plus grave qu"une fois remboursée
l"annuité de la dette, il n"existe plus d"épargne disponible pour rénover des logements et des équipements de
loisirs vieillissants. Pour parvenir à rembourser leurs traites, les communes ont allongé les annuités, ce qui
fait que certaines paient encore des équipements qu"il faudrait rénover.7Pour répondre à ces problèmes, l"Association nationale des élus de la montagne (ANEM) souhaite
aujourd"hui obtenir du gouvernement qu"il développe des zones de revitalisation rurale et qu"il aide à la
réhabilitation de l"immobilier de loisir. De nos jours, la " politique de la montagne » représente 120
millions de francs, dont 85 millions de la part de l"État et 35 millions de francs de la part des régions, avec
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