Microdélétion 22q11 : ce qu’on sait aujourd’hui
ce qu’on sait aujourd’hui L a délétion de la région q11 du chro-mosome 22 est reconnue actuel-lement comme étant responsable de plusieurs syndromes antérieurement décrits comme distincts Les deux entités cliniques les plus fréquemment décrites sont le syndrome de DiGeorge rapporté en 1965 [1] et le syndrome vélo-cardio-
QU’EST-CE QUE LA - Psycho Pap
• On a tendance à deviner ce qui se passe chez l’autre sans aller vérifier si ce qu’on croit est vrai • On décide qu’on sait ce que l’autre pense Par exemple, on croit que les autres pensent la même chose que nous • On décide rapidement : on « sait » ce que l’autre pense même si elle le nie
Qu’est-ce que l’art - Humanités
Si vous demandez à n'importe qui autour de vous s'il sait ce qu'est l'art, il est très peu probable qu'il vous réponde non : l'art fait partie de notre vie, et il n'est nul besoin d'être spécialiste en la matière pour savoir intuitivement ce qu'on désigne à travers ce mot Pourtant, si vous
ces – ses – c’est – s’est – sais / sait
ne sait (7 verbe savoir, 3e personne du singulier) répondre EXERCICE 2 1 Il sait faire la cuisine, le ménage, et c’est tout ce qu’il fait 2 Janot s’est enfui en voyant ton chien, tu sais bien qu’il en a peur 3 C’est qu’il est en train de dépenser toutes ses économies, croyant sa fin proche 4
I Le langage est un outil de communication indispensable à
Ainsi, chacun sait ce que c’est que signifie le mot « cheval », car ce mot ne renvoie pas à tel cheval particulier, mais à une infinité de chevaux possibles Il a une signification suffisamment abstraite et générale pour être compris par tout le monde La plupart des noms sont d’ailleurs appelés « communs » :
Quest-ce que l’art du psychanalyste
et là j'ai bien aimé cette inversion des places, où elle prend le rôle de l'analyste qui sait ce qu'il en est du désir de l'autre Évidemment ce n'est pas ma position de psychanalyste : moi, je ne sais pas, c'est pourquoi je trouve que Dayan, lorsqu'il "fait le psy" se place trop souvent en "sachant ce qu'il en est du désir de l'autre"
Un recueil de nouvelles
sauce tomate La sorcière sait qu’une petite Nadia habite à proximité Elle tente d’abord d’aller lui faire chercher de la sauce tomate pour elle chez son père qui est épicier, mais son père s'y oppose Lorsque la sorcière vient en prendre chez lui, elle insiste pour que Nadia lui porte la sauce, ce qu’il refuse
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ailleurs et chacun de nous sait ce qu’il veut ou recherche dans les différentes recettes A-t-on besoin de dire à quelqu’un « ceci est satanique,démoniaque ou non coranique »? Je ne crois pas Nous avons un minimum de connaissances pour discerner et décider Certains dénigrent ou rejettent des formules proposées par
3 – Les impacts de la transition numérique sur l’emploi et la
2015, c’est-à-dire 100 000 de plus qu’il y a 20 ans (source France Stratégie « L’effet de l’automatisation sur l’emploi : ce qu’on sait et ce qu’on ignore », Juillet 2016) M Sarzier et N Danglade, Travail et emploi en France au 21ème siècle, Bréal, 2018 Document 98 – Effets indirects (macroéconomiques) sur l’emploi
diagonale de Socrate - WordPresscom
eigene Person 9») : ce qu’on ne sait pas, on ne l’acquiert pas d’un maître, c'est-à-dire d’une autre personne, mais en cherchant en soi-même Encore y faut-il l’habileté maïeutique de Socrate L’autre est donc implicitement nécessaire, non pas comme pourvoyeur de représentations (objets,
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Qu'est-ce que l'art ?
Auteur : Charles Robin
vidéo du 29 janv. 2016Notes accompagnatrices de la vidéo Youtube
Les significations données à l'art sont nombreuses et ont considérablement varié selon les lieux et
les époques. De l'art comme recherche du beau à l'art comme voie d'accès au divin, en passant par
l'art comme imitation de la nature ou, plus récemment, comme démarche de provocation et de transgression, les définitions de ce concept paraissent surtout dépendre de nos conceptions individuelles et de notre sensibilité.Loin de prétendre à une élucidation de cette question, ce film se propose d'explorer les différentes
définitions attribuées à l'art, tout en mettant en relief leurs limites ou, au contraire, leur pertinence,
laissant à chacun la possibilité de se positionner librement sur le sujet. Notre objectif est d'abord
d'offrir au spectateur des éléments de réflexion et de comparaison, qui lui permettront de se forger
un jugement plus éclairé sur ce vaste continent de la culture humaine.*N'hésitez pas à diffuser ce film autour de vous, via vos réseaux sociaux ou en communicant le lien
à vos amis ou à votre entourage.*
CES VIDÉOS N'EXISTENT QUE PARCE QUE VOUS LES REGARDEZ. Site Internet de Charles Robin : http://www.charles-robin.fr/ Pour commander les livres de Charles Robin : http://www.charles-robin.fr/livres OEuvres publiées dans la vidéo (par ordre d'apparition) - _Femme nue pensive_ (Chine, contemporain) - _Les Joueurs de Cartes_ (Cézanne, 1892-1895) - _Le Radeau de la Méduse_ (Géricault, 1818-1819) - _L'Inspiration du peintre_ (Bréard, XIXe siècle)- _Le Groupe du Laocoon_ (attribuée à Agésandros, Polydoros et Athénodoros, Ier ou IIe siècle av.
J.-C.)
- _La Jeune Fille à la perle_ (Vermeer, vers 1665) - _Le Bal du Moulin de la Galette_ (Renoir, 1876) - _La Création d'Adam_ (Michel-Ange, 1508-1512) - _La Grande Odalisque_ (Ingres, 1814) - _Pantagruel_ (Doré, 1873) - _La Condition humaine_ (Magritte, 1935) - _Trompe-l'oeil_ (Grangeon, contemporain) - _Verre de vin_ (Hood, contemporain) - _Des Glaneuses_ (Millet, 1857) - _Les Casseurs de pierre_ (Courbet, 1849) - _Les Cribleuses de blé_ (Courbet, 1854) - _Apollon et Artémis_ (attribuée au Peintre de Berlin, entre 490 et 480 av. J.-C.) - _Le Cri_ (Munch, 1893) - _Guernica_ (Picasso, 1937) - _Le Penseur_ (Rodin, 1882) - _La Naissance de Vénus_ (Boticelli, 1484-1486) - _Homme de Vitruve_ (Vinci, 1490) - _Les Lèvres d'Isaïe purifiées par le Feu_ (West, 1782) - _La Madone Sixtine_ (Raphaël, 1513-1514) - _Le Voyageur contemplant une mer de nuages_ (Friedrich, 1818) - _OEdipe explique l'énigme du Sphinx_ (Ingres, 1808-1827) - _La Scapigliata_ (Vinci, vers 1508) - _Le Colosse_ (Goya, vers 1810-1817)Musique
- "We Always Thought the Future Would Be Kind of Fun" (Zabriskie, 2013) - "What True Self ? Feels Bogus, Let's Watch Jason X" (Zabriskie, 2012) - "Thème de Camille" (Delerue, 1963)Retranscription de la vidéo
Si vous demandez à n'importe qui autour de vous s'il sait ce qu'est l'art, il est très peuprobable qu'il vous réponde non : l'art fait partie de notre vie, et il n'est nul besoin d'être spécialiste
en la matière pour savoir intuitivement ce qu'on désigne à travers ce mot. Pourtant, si vous
demandez à cette même personne de vous expliquer ce qu'est l'art, d'en donner une définition, alors
les choses vont commencer à se compliquer pour elle : l'art est une notion difficile à définir, et
d'ailleurs tout le monde n'en a pas forcément la même conception. Entre celui qui répondra que l'art
c'est ce qu'on trouve dans les musées et celui qui verra en lui un moyen d'accéder au divin, en
passant par ceux qui font de l'art un espace de création, ou encore le lieu d'expression de lasensibilité ou de l'inspiration de l'artiste, on voit bien à quel point il est compliqué de s'entendre sur
une définition commune et unanime de ce qu'est l'art. Après tout, chacune de ces définitions
contient peut-être une partie de la vérité, ou bien l'art est-il tout simplement ce que chacun voudra y
voir - l'art comme subjectivité.Mais ne peut-on pas tenter d'y voir plus clair ?
L'art manifeste un savoir-faire
Un rapide examen de l'étymologie de ce mot peut nous y aider.Le mot art vient du latin ars qui signifie habileté, technique, savoir faire. Par ailleurs, en grec, art se
disait technè, ce qui semble se rapprocher du sens que lui donne le mot latin. L'art serait donc d'abord la maîtrise technique.Ce qui n'a rien de surprenant, car, bien qu'on l'oublie parfois, l'artiste est d'abord celui qui maîtrise
un savoir-faire technique. Pour être peintre, il faut en effet avoir appris à peindre, c'est-à-dire à
manier un pinceau ; de même que pour être musicien, il faut d'abord être capable de jouer convenablement d'un instrument de musique ; c'est, pourrait-on dire, la condition minimale : sanstechnique, pas d'art et sans apprentissage, c'est-à-dire sans travail, pas de maîtrise technique.
Remarquons au passage que le mot art, entendu comme savoir-faire technique, renvoie aussi bien àla création de l'artiste qu'à la fabrication de l'artisan, artiste et artisan aurait ainsi un important point
commun, celui de façonner la matière pour en extraire une oeuvre ou un ouvrage - n'oublions pas
que l'oeuvre, c'est d'abord et avant tout le produit de celui qui oeuvre, c'est-à-dire de l'ouvrier ;
oeuvre, en grec, se dit opéra.L'art est la concrétisation d'une idée
Par ce simple rappel, nous voyons déjà que nousnous heurtons à une première idée reçue, celle qui fait de l'art le lieu de la seule inspiration de
l'artiste, alors que l'inspiration livrée à elle-même, et quand bien même elle serait très estimable, ne
saurait à elle seule produire de l'art. L'inspiration se trouve dans l'esprit alors que l'art prolonge cette
inspiration au-delà de l'esprit de l'artiste pour lui conférer une matérialité, une réalité sensible, que
ce soit par l'organe de la vue, de l'ouïe, voire du toucher comme par exemple dans le cas de la sculpture.Cela peut paraître évident à première vue, et pourtant, dit de cette manière, cela nous permet de
comprendre beaucoup de choses. Ainsi l'art est lié au domaine de la sensibilité, non pas de lasensibilité au sens de l'émotion, bien qu'il nous faudra aborder cette question par la suite, mais au
sens de ce qui peut être reçu et perçu par nos sens, autrement dit par notre corps.En résumé, si l'esprit est la provenance de l'art, le corps en est la destination. Le passage de l'un à
l'autre s'effectue par l'opération de l'artiste : le processus de création.L'art et le beau
L'idée que l'art s'adresse prioritairement à nos sens peut nous aider à comprendre une autre opinion assez répandue pour de bonnes ou de mauvaises raisons -nous verrons : l'art doit être beau.Cette définition de l'art comme recherche de la beauté est l'une des plus couramment admises, y
compris inconsciemment, et quand bien même elle ferait l'objet à notre époque de sérieuses
contestations. Lorsque nous écoutons une composition musicale ou une chanson, lorsque nous regardons une toile peinte ou un monument architectural, c'est sa beauté que nous recherchons et c'est elle qui nousamènera à juger l'oeuvre en fonction du sentiment ou de l'émotion qu'elle aura su produire en nous.
On dit souvent d'une oeuvre qu'on aime qu'elle nous touche, voulant dire par là quelle nous émeut et
déclenche ce quelque chose à l'intérieur de nous qui a à voir avec le sentiment du beau.Remarquez qu'il est tout à fait possible d'éprouver un tel sentiment sans passer par le biais de l'art,
par exemple en contemplant un paysage naturel, un coucher de soleil ou encore en assistant à unévénement spécial qui produira en nous un effet très proche (une déclaration d'amour, une
réconciliation entre deux amis qui ne s'étaient plus parlé depuis de longues années, un acte de
charité, de courage, de pardon). Peut-être y a-t-il quelque chose comme de l'art dans les exemples
que je viens de citer, et tous ceux qui auront vu passer des images dans leur tête au moment où je les
évoquais, auront peut-être eu le temps de ressentir une émotion assez proche de celle que cherche à
faire naître l'artiste à travers une oeuvre, ce qui montre bien que lorsqu'on parle de beauté en art, on
ne parle pas de la beauté au sens habituel et banal du terme. Une voiture peut être belle sans pour
autant être considérée comme une oeuvre d'art, à part peut-être pour certains amateurs. Un vase, des
rideaux, un téléphone portable pourraient aussi être qualifiés de beaux mais sont-ils pour autant des
oeuvres d'art ? Rien n'est moins sûr.Il ne faut donc pas confondre beauté et joliesse - bien que ce mot pour le coup ne soit lui-même pas
très joli. On dit d'une chose qu'elle est jolie quand on la trouve agréable à regarder ou à entendre : ce
qui est joli procure une sensation agréable, un plaisir des sens, et ça ne va pas plus loin. La joliesse
débouche sur ce que le philosophe allemand Emmanuel Kant appelait " l'agrément », l'agrément
étant en ce qui est agréable à nos sens. La sensation n'est pas le style, la sensation est en quelque
sorte la couche superficielle du sentiment. Une grande partie des désaccords au sujet de ce qui est
beau et de ce qui ne l'est pas provient du fait que nous confondons souvent sans le vouloir sentiment
et sensation, beauté et agrément. Prenons un exemple qui devrait nous éclairer : si je dis que Victoria est plus belle que Margot -supposons -, j'exprime un jugement de goût, autrement dit j'émets une opinion personnelle qui ne
fait que traduire mes préférences en termes d'agrément, selon que je préfère les blondes ou les
brunes, les grandes ou les petites, les yeux bleus ou les yeux marrons art ; quelqu'un d'autre pourra
très bien être de l'avis contraire, et trouver que Margot est plus belle que Victoria, sans que cela ne
modifie mon jugement, et sans que l'on puisse dire que l'un de nous a raison et que l'autre a tort. En
réalité, dans cette situation, nous ne faisons qu'exprimer une différence de goût quant à l'agrément
que suscite chez nous telle ou telle personne. Or, comme chacun sait, des goûts et des couleurs, on
ne discute pas. L'agrément est lié aux goûts personnels de chacun et concerne exclusivement le
domaine des sens.La beauté, quant à elle, est indépendante du goût et concerne le domaine de l'esprit. Elle est de
l'ordre du sublime, et le sublime n'est pas une affaire de subjectivité, quand bien même tout le
monde n'y serait pas aussi sensible. Au XVIII° siècle, le philosophe britannique Jeremy Bentham
fonda l'utilitarisme, une doctrine qui fait du plaisir le but ultime de l'existence humaine. Selon Bentham, tous les plaisirs se valent et quiconque jugerait que plonger ses doigts dans un pot deconfiture pour les lécher goulûment est un plaisir moins noble que l'extase spirituelle provoquée par
la lecture d'un poème est à ses yeux dans l'erreur. Pourtant ne reconnaissons-nous pas nous-même
cette idée dans notre vie de tous les jours, à savoir que certains plaisirs ont plus de valeur que
d'autres. Je peux avoir beaucoup de plaisir à dormir, par exemple, sans organiser ma vie autour de
cette seule activité, comme je peux apprécier grandement les plaisirs de la table, sans pour autant
passer mes journées à manger. Bien entendu ce qui nous donne du plaisir nous est premier - il ne
saurait être question de juger en bien ou en mal les plaisirs de chacun. Cependant nous savons faire
la différence entre ces diverses formes de plaisir et ce qu'on appelle le bonheur, qui est un état très
supérieur aux seuls plaisirs des sens. Pour revenir à notre propos initial, nous pourrions dire que le
plaisir est au bonheur, ce que l'agrément est à la beauté : il est sensation passagère et subjective qui,
bien qu'agréable, ne nous donne pas la satisfaction et la plénitude de l'autre. Dire que la beauté n'est
pas quelque chose de subjectif, mais au contraire quelque chose d'objectif et universel, c'est seheurter de plein fouet à l'opinion dominante pour laquelle le goût personnel passe avant toute idée
de hiérarchie. Nous répétons que c'est une erreur de confondre beauté et agrément et que si l'on peut
affirmer que la beauté est quelque chose d'objectif et d'invariant, c'est-à-dire quelque chose qui
dépasse nos préférences esthétiques personnelles, c'est qu'il y a une raison à cela - c'est ce que nous
verrons dans la dernière partie de cette vidéo.Art et imitation
Parmi les autres définitions que l'on donne à l'art,il y en a une qui a longtemps occupé le haut du pavé : c'est celle de l'art comme imitation de la
nature. Une oeuvre d'art est belle si elle reproduit fidèlement la réalité, autrement dit, si elle est une
bonne copie de l'objet qu'elle cherche à représenter.Une telle définition paraît toutefois peu satisfaisante car si l'on y réfléchit elle ne fait que dire
autrement ce que nous suggérions lorsque nous parlions de l'art comme savoir-faire technique. Jem'explique. Si la valeur d'une oeuvre d'art dépend uniquement de son degré de ressemblance avec ce
qu'elle représente, c'est l'habileté de l'artiste a travaillé sur les formes, les couleurs, les perspectives,
les textures, qui lui permettra d'atteindre un tel degré de réalisme et d'exactitude. Dans tous les cas,
ce n'est pas tant la beauté de l'oeuvre qui sera prise en compte que les compétences techniques de
son auteur, qui lui auront permis d'atteindre le résultat le plus proche possible de l'original.En art, il existe un courant Réaliste, aussi bien en peinture qu'en littérature. Le réalisme est né au
milieu du XIXe siècle de la volonté de certains artistes de décrire la réalité telle qu'elle était et telle
qu'ils la voyaient sans chercher à l'embellir ou à l'idéaliser. Le but de l'art n'était plus, selon eux, de
sublimer le monde comme le prétendaient les Romantiques mais de le restituer fidèlement à la
manière d'un journaliste méticuleux voire d'un scientifique.Quoiqu'on pense du Réalisme, il est clair qu'on ne saurait limiter le champ d'action de l'artiste à
cette seule approche qui en fait surtout un technicien au détriment d'autres manières de représenter,
de figurer le monde. L'art de reproduire le réel par les formes, les sons, les mots ou les couleurs,
était nommé par les Grecs de l'Antiquité " mimésis », mot dans lequel nous retrouvons la racine du
verbe mimer, très proche de celui d'imiter. Contrairement au Réalisme, la mimesis s'attachait moins
à restituer les apparences de la réalité que cette réalité elle-même, quitte à s'éloigner dans certains
cas des apparences perçus par nos sens. Le problème de la conception Réaliste de l'art, c'est qu'elle
ne fait pas la distinction entre l'apparence du monde qu'elle cherche à restituer et la réalité de ce
monde. Platon, qui vécut à Athènes au Vème siècle avant Jésus Christ, était très critique envers les
artistes qui se contentaient d'imiter l'apparence des objets matériels qui se trouvait sous leurs yeux,
les objets qui, pour Platon - sans trop entrer dans les détails- étaient déjà une forme dégradée et
corrompue, parce que matérielle, de la réalité intelligible, la seule réellement existante.
A travers l'art, il ne s'agit donc pas seulement d'imiter ce que nous percevons du monde mais de manière plus subtile ce qui anime le monde sans que nous le percevions par nos sens. Les passionshumaines sont ainsi représentées et incarnées dans les tragédies dont le recours fréquent à
l'amplification et à l'exacerbation des sentiments traduit davantage ce que sont fondamentalementces passions que la manière dont elles se manifestent au quotidien. Dans ce cas, on dit de la mimésis
qu'elle est non mimétique : elle s'éloigne de l'apparence du réel, pour mieux se rapprocher de son
essence profonde et invisible, quitte à parfois déconcerter. Mais le réel n'est-il pas foncièrement
déconcertant ?Fonction(s) de l'art
Cela nous amène à la dernière partie de notrevidéo. Si vous avez suivi tout ce qui a été dit jusqu'à présent, il ne vous sera demandé qu'un effort
d'attention supplémentaire pour tenir jusqu'au bout, et si ce qui a été dit ne vous semble pas très
clair, il n'est évidemment pas interdit de réécouter.Pour Platon, la beauté est une propriété de la vérité, ou dit autrement la beauté et la vérité ne sont
qu'une seule et même chose, exprimées sous des formes différentes.C'est une idée qui peut paraître assez étrange lorsque l'on n'est pas habitué à cette manière de
penser. Pourtant, on la retrouve dans beaucoup d'autres domaines comme par exemple en scienceslorsqu'un chercheur tient à ce que la formule qu'il met au point soit élégante sans que cela ne
modifie en rien son résultat ou encore en politique où les idéaux prônés tiennent davantage à la
beauté d'une société juste à son caractère fonctionnel - Platon, d'ailleurs, appelait sa cité idéale la
" kali polis » (kalos = beau, polis = cité), la belle cité. Mais revenons au sujet.La beauté en art serait l'équivalent de la vérité en sciences ou de la bonté pour ce qui concerne la vie
morale, beauté, vérité et bonté ne seraient en fait qu'une seule et même chose vue sous des angles
différents et exprimé dans des langages propres. Elles ont pour source commune l'unité que Platon
appelait le bien mais que d'autres appelleraient Dieu. Il ne faut pas se focaliser ici sur la connotation
contemporaine de ces terres qui, si on les interprète correctement et selon l'usage traditionneldésignaient une seule et même chose. Un mot permet de résumer ce que le beau, le vrai et le bon
expriment, c'est l'harmonie. Or, il se trouve qu'en grec harmonie se disait cosmos. Le cosmos est lenom donné à l'univers, c'est-à-dire au monde pris dans son sens le plus large et qui suppose que ce
même univers obéit à des lois, lesquelles manifestent l'ordre. Les lois qui régissent le cosmos ne
sont pas visibles à l'oeil nu, c'est pourquoi leurs découvertes nécessitent le recours à l'observation et
à l'intellect afin de les formuler. Pour beaucoup, ce sont les mathématiques qui régissent le cosmos
au point que certains, comme Pythagore, n'ont pas hésité à dire que les nombres étaient le langage
de Dieu, entendez du principe créateur.Mais alors me direz-vous quel rapport avec l'art ? Si l'harmonie est une propriété du cosmos, de
l'univers, la beauté est le reflet de cette harmonie sous une forme sensible. Remarquez à quel point
le mot harmonie est d'ailleurs omniprésent dans l'art. Dans la musique bien sûr, mais aussi dans la
peinture avec l'harmonie des formes, dans la poésie avec l'harmonie des mots, dans la danse avec l'harmonie des mouvements, etc. L'harmonie semble incontournable. D'où le travail de l'artistesemble être précisément de la restituer à travers son oeuvre, quand bien même celle-ci s'affranchirait
des apparences. Ainsi, il est possible de dire qu'une composition musicale est juste lorsqu'elleproduit en nous un sentiment d'harmonie, c'est-à-dire lorsqu elle traduit fidèlement et précisément le
sentiment que le musicien cherche à véhiculer. Même chose pour la poésie où il arrive parfois que
les vers que nous lisons nous semblent totalement dénués de sens si nous les prenons dans leursignification littérale et explicite. L'art n'est pas le lieu de l'explicite, mais et de l'implicite ; il n'est
pas le lieu du superficiel et de l'apparent, mais du profond et du subtil. L'art défie nos sens et
s'adresse au coeur.Nombreux sont les artistes et les intellectuels qui ont tenté de donner une définition objective de la
beauté, quand bien même une telle entreprise risquai d'être mal accueillie. Dans L'Encyclopédie des
lumières, à l'article " Beau », Diderot écrit que la beauté est le résultat de la perception de rapports.
La notion de rapport indique que la beauté réside davantage dans la disposition des éléments les uns
par rapport aux autres que dans ces éléments eux-mêmes. Vous pouvez faire l'expérience par vous
même : choisissez une belle chemise à pois, un beau pantalon à rayures une belle veste à carreaux,
et voyez si le résultat est beau... vous vous rendrez alors compte que la beauté ne résulte pas de la
simple addition d'éléments beaux mais de l'harmonie générale des éléments combinés. La beauté est
une affaire de relations, nous pourrions dire de proportions. Pas étonnant que Léonard de Vinci ou
encore Jean Sébastien Bach aient eu autant recours à la géométrie du nombre d'or dans leurs
oeuvres, une présence discrète donc efficace. Là encore des mathématiques. Si vous admettez ce raisonnement, alors vous admettrez aussi cette définition de l'harmonie siprécieuse à la démarche artistique, " la source invisible de la beauté visible ». Au XIX° siècle, le
philosophe allemand Hegel écrivait que l'art est la cristallisation de l'absolu sous une formesensible. Nous retrouvons ici l'idée que l'ambition de l'art ne saurait en aucun cas se réduire à la
simple imitation des apparences. Au contraire, il est le réel lui même s'incarnant dans une forme
essentielle. On comprend maintenant beaucoup mieux pourquoi certains artistes ont pu être qualifiés de" prophète ». Il ne s'agissait pas de dire qu'ils annonçaient dans leurs oeuvres le devenir du monde et
de l'humanité. Un prophète est quelqu'un qui fait office de transmetteur entre le divin et le monde
des hommes ; c'est donc celui au travers duquel Dieu trouve l'occasion de s'exprimer. La vocationde l'artiste semble rejoindre celle du prophète, à savoir celle d'être le canal entre l'ordre cosmique et
la matérialité humaine. L'artiste n'est finalement qu'un interprète, un interprète si subtil, si
transparent, qui peut facilement passer pour fou, au point d'être considéré comme tel par ses
contemporains. Ne dit on pas que les véritables artistes sont généralement reconnus après leur
mort ? Véritable car véridique, véritable car porteur d'une vérité, une vérité qui s'adresse pas à la
raison mais au coeur.Blaise Pascal distinguait ce qu'il appelait des vérités de raison et des vérités de coeur. Les vérités de
raisons sont celles que cherchent à dévoiler les scientifiques qui s'adressent d'abord à notre intellect,
les vérités de coeur trouvent leur expression privilégiée dans l'art et dans la religion. Ces deux
formes de vérité, vérité de raison et vérité de coeur, sont bien entendu incomparables l'une avec
l'autre, et il semble que ce soit la tâche du philosophe de les réconcilier et de les unifier. N'oublions
pas qu'en grec vérité se disait alétheia qui signifie retrait du voile, le voile des apparences. Or
alétheia signifiait également réalité. Encore une fois le rôle de l'art semble bien être de restituer le
réel dans sa vérité. Cette vidéo n'avait évidemment pas la prétentionde proposer un exposé systématique sur l'art ni d'en épuiser le sujet. Nous espérons seulement
qu'elle aura apporté des éléments de réflexion à tous ceux qui s'interrogent sur ce qui fonde notre
humanité et anime notre désir de connaître le monde, dont la culture, au-delà de ses clivages,
demeure la plus belle illustration. Nous avons volontairement choisi de ne pas aborder la définition de l'art comme provocationpuisqu'il semble qu'une telle définition soit à la mode. Nous nous contenterons de poser une simple
question qui nous servira de conclusion. Si la mission de l'art est de provoquer, que doit-ilprovoquer ? des ricanements, des injures, des offenses ? Ou bien a-t-il un but plus élevé ? celui de
nous transporter au-delà de nous-mêmes, ce qui semble rejoindre le but de l'existence elle-même,
nous rendre meilleurs. C'est à vous de juger...quotesdbs_dbs7.pdfusesText_13