[PDF] Qu’est-ce que l’art - Humanités



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QU’EST-CE QUE LA - Psycho Pap

• On a tendance à deviner ce qui se passe chez l’autre sans aller vérifier si ce qu’on croit est vrai • On décide qu’on sait ce que l’autre pense Par exemple, on croit que les autres pensent la même chose que nous • On décide rapidement : on « sait » ce que l’autre pense même si elle le nie



Qu’est-ce que l’art - Humanités

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ces – ses – c’est – s’est – sais / sait

ne sait (7 verbe savoir, 3e personne du singulier) répondre EXERCICE 2 1 Il sait faire la cuisine, le ménage, et c’est tout ce qu’il fait 2 Janot s’est enfui en voyant ton chien, tu sais bien qu’il en a peur 3 C’est qu’il est en train de dépenser toutes ses économies, croyant sa fin proche 4



I Le langage est un outil de communication indispensable à

Ainsi, chacun sait ce que c’est que signifie le mot « cheval », car ce mot ne renvoie pas à tel cheval particulier, mais à une infinité de chevaux possibles Il a une signification suffisamment abstraite et générale pour être compris par tout le monde La plupart des noms sont d’ailleurs appelés « communs » :



Quest-ce que l’art du psychanalyste

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sauce tomate La sorcière sait qu’une petite Nadia habite à proximité Elle tente d’abord d’aller lui faire chercher de la sauce tomate pour elle chez son père qui est épicier, mais son père s'y oppose Lorsque la sorcière vient en prendre chez lui, elle insiste pour que Nadia lui porte la sauce, ce qu’il refuse



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ailleurs et chacun de nous sait ce qu’il veut ou recherche dans les différentes recettes A-t-on besoin de dire à quelqu’un « ceci est satanique,démoniaque ou non coranique »? Je ne crois pas Nous avons un minimum de connaissances pour discerner et décider Certains dénigrent ou rejettent des formules proposées par



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Qu'est-ce que l'art ?

Auteur : Charles Robin

vidéo du 29 janv. 2016

Notes accompagnatrices de la vidéo Youtube

Les significations données à l'art sont nombreuses et ont considérablement varié selon les lieux et

les époques. De l'art comme recherche du beau à l'art comme voie d'accès au divin, en passant par

l'art comme imitation de la nature ou, plus récemment, comme démarche de provocation et de transgression, les définitions de ce concept paraissent surtout dépendre de nos conceptions individuelles et de notre sensibilité.

Loin de prétendre à une élucidation de cette question, ce film se propose d'explorer les différentes

définitions attribuées à l'art, tout en mettant en relief leurs limites ou, au contraire, leur pertinence,

laissant à chacun la possibilité de se positionner librement sur le sujet. Notre objectif est d'abord

d'offrir au spectateur des éléments de réflexion et de comparaison, qui lui permettront de se forger

un jugement plus éclairé sur ce vaste continent de la culture humaine.

*N'hésitez pas à diffuser ce film autour de vous, via vos réseaux sociaux ou en communicant le lien

à vos amis ou à votre entourage.*

CES VIDÉOS N'EXISTENT QUE PARCE QUE VOUS LES REGARDEZ. Site Internet de Charles Robin : http://www.charles-robin.fr/ Pour commander les livres de Charles Robin : http://www.charles-robin.fr/livres OEuvres publiées dans la vidéo (par ordre d'apparition) - _Femme nue pensive_ (Chine, contemporain) - _Les Joueurs de Cartes_ (Cézanne, 1892-1895) - _Le Radeau de la Méduse_ (Géricault, 1818-1819) - _L'Inspiration du peintre_ (Bréard, XIXe siècle)

- _Le Groupe du Laocoon_ (attribuée à Agésandros, Polydoros et Athénodoros, Ier ou IIe siècle av.

J.-C.)

- _La Jeune Fille à la perle_ (Vermeer, vers 1665) - _Le Bal du Moulin de la Galette_ (Renoir, 1876) - _La Création d'Adam_ (Michel-Ange, 1508-1512) - _La Grande Odalisque_ (Ingres, 1814) - _Pantagruel_ (Doré, 1873) - _La Condition humaine_ (Magritte, 1935) - _Trompe-l'oeil_ (Grangeon, contemporain) - _Verre de vin_ (Hood, contemporain) - _Des Glaneuses_ (Millet, 1857) - _Les Casseurs de pierre_ (Courbet, 1849) - _Les Cribleuses de blé_ (Courbet, 1854) - _Apollon et Artémis_ (attribuée au Peintre de Berlin, entre 490 et 480 av. J.-C.) - _Le Cri_ (Munch, 1893) - _Guernica_ (Picasso, 1937) - _Le Penseur_ (Rodin, 1882) - _La Naissance de Vénus_ (Boticelli, 1484-1486) - _Homme de Vitruve_ (Vinci, 1490) - _Les Lèvres d'Isaïe purifiées par le Feu_ (West, 1782) - _La Madone Sixtine_ (Raphaël, 1513-1514) - _Le Voyageur contemplant une mer de nuages_ (Friedrich, 1818) - _OEdipe explique l'énigme du Sphinx_ (Ingres, 1808-1827) - _La Scapigliata_ (Vinci, vers 1508) - _Le Colosse_ (Goya, vers 1810-1817)

Musique

- "We Always Thought the Future Would Be Kind of Fun" (Zabriskie, 2013) - "What True Self ? Feels Bogus, Let's Watch Jason X" (Zabriskie, 2012) - "Thème de Camille" (Delerue, 1963)

Retranscription de la vidéo

Si vous demandez à n'importe qui autour de vous s'il sait ce qu'est l'art, il est très peu

probable qu'il vous réponde non : l'art fait partie de notre vie, et il n'est nul besoin d'être spécialiste

en la matière pour savoir intuitivement ce qu'on désigne à travers ce mot. Pourtant, si vous

demandez à cette même personne de vous expliquer ce qu'est l'art, d'en donner une définition, alors

les choses vont commencer à se compliquer pour elle : l'art est une notion difficile à définir, et

d'ailleurs tout le monde n'en a pas forcément la même conception. Entre celui qui répondra que l'art

c'est ce qu'on trouve dans les musées et celui qui verra en lui un moyen d'accéder au divin, en

passant par ceux qui font de l'art un espace de création, ou encore le lieu d'expression de la

sensibilité ou de l'inspiration de l'artiste, on voit bien à quel point il est compliqué de s'entendre sur

une définition commune et unanime de ce qu'est l'art. Après tout, chacune de ces définitions

contient peut-être une partie de la vérité, ou bien l'art est-il tout simplement ce que chacun voudra y

voir - l'art comme subjectivité.

Mais ne peut-on pas tenter d'y voir plus clair ?

L'art manifeste un savoir-faire

Un rapide examen de l'étymologie de ce mot peut nous y aider.

Le mot art vient du latin ars qui signifie habileté, technique, savoir faire. Par ailleurs, en grec, art se

disait technè, ce qui semble se rapprocher du sens que lui donne le mot latin. L'art serait donc d'abord la maîtrise technique.

Ce qui n'a rien de surprenant, car, bien qu'on l'oublie parfois, l'artiste est d'abord celui qui maîtrise

un savoir-faire technique. Pour être peintre, il faut en effet avoir appris à peindre, c'est-à-dire à

manier un pinceau ; de même que pour être musicien, il faut d'abord être capable de jouer convenablement d'un instrument de musique ; c'est, pourrait-on dire, la condition minimale : sans

technique, pas d'art et sans apprentissage, c'est-à-dire sans travail, pas de maîtrise technique.

Remarquons au passage que le mot art, entendu comme savoir-faire technique, renvoie aussi bien à

la création de l'artiste qu'à la fabrication de l'artisan, artiste et artisan aurait ainsi un important point

commun, celui de façonner la matière pour en extraire une oeuvre ou un ouvrage - n'oublions pas

que l'oeuvre, c'est d'abord et avant tout le produit de celui qui oeuvre, c'est-à-dire de l'ouvrier ;

oeuvre, en grec, se dit opéra.

L'art est la concrétisation d'une idée

Par ce simple rappel, nous voyons déjà que nous

nous heurtons à une première idée reçue, celle qui fait de l'art le lieu de la seule inspiration de

l'artiste, alors que l'inspiration livrée à elle-même, et quand bien même elle serait très estimable, ne

saurait à elle seule produire de l'art. L'inspiration se trouve dans l'esprit alors que l'art prolonge cette

inspiration au-delà de l'esprit de l'artiste pour lui conférer une matérialité, une réalité sensible, que

ce soit par l'organe de la vue, de l'ouïe, voire du toucher comme par exemple dans le cas de la sculpture.

Cela peut paraître évident à première vue, et pourtant, dit de cette manière, cela nous permet de

comprendre beaucoup de choses. Ainsi l'art est lié au domaine de la sensibilité, non pas de la

sensibilité au sens de l'émotion, bien qu'il nous faudra aborder cette question par la suite, mais au

sens de ce qui peut être reçu et perçu par nos sens, autrement dit par notre corps.

En résumé, si l'esprit est la provenance de l'art, le corps en est la destination. Le passage de l'un à

l'autre s'effectue par l'opération de l'artiste : le processus de création.

L'art et le beau

L'idée que l'art s'adresse prioritairement à nos sens peut nous aider à comprendre une autre opinion assez répandue pour de bonnes ou de mauvaises raisons -nous verrons : l'art doit être beau.

Cette définition de l'art comme recherche de la beauté est l'une des plus couramment admises, y

compris inconsciemment, et quand bien même elle ferait l'objet à notre époque de sérieuses

contestations. Lorsque nous écoutons une composition musicale ou une chanson, lorsque nous regardons une toile peinte ou un monument architectural, c'est sa beauté que nous recherchons et c'est elle qui nous

amènera à juger l'oeuvre en fonction du sentiment ou de l'émotion qu'elle aura su produire en nous.

On dit souvent d'une oeuvre qu'on aime qu'elle nous touche, voulant dire par là quelle nous émeut et

déclenche ce quelque chose à l'intérieur de nous qui a à voir avec le sentiment du beau.

Remarquez qu'il est tout à fait possible d'éprouver un tel sentiment sans passer par le biais de l'art,

par exemple en contemplant un paysage naturel, un coucher de soleil ou encore en assistant à un

événement spécial qui produira en nous un effet très proche (une déclaration d'amour, une

réconciliation entre deux amis qui ne s'étaient plus parlé depuis de longues années, un acte de

charité, de courage, de pardon). Peut-être y a-t-il quelque chose comme de l'art dans les exemples

que je viens de citer, et tous ceux qui auront vu passer des images dans leur tête au moment où je les

évoquais, auront peut-être eu le temps de ressentir une émotion assez proche de celle que cherche à

faire naître l'artiste à travers une oeuvre, ce qui montre bien que lorsqu'on parle de beauté en art, on

ne parle pas de la beauté au sens habituel et banal du terme. Une voiture peut être belle sans pour

autant être considérée comme une oeuvre d'art, à part peut-être pour certains amateurs. Un vase, des

rideaux, un téléphone portable pourraient aussi être qualifiés de beaux mais sont-ils pour autant des

oeuvres d'art ? Rien n'est moins sûr.

Il ne faut donc pas confondre beauté et joliesse - bien que ce mot pour le coup ne soit lui-même pas

très joli. On dit d'une chose qu'elle est jolie quand on la trouve agréable à regarder ou à entendre : ce

qui est joli procure une sensation agréable, un plaisir des sens, et ça ne va pas plus loin. La joliesse

débouche sur ce que le philosophe allemand Emmanuel Kant appelait " l'agrément », l'agrément

étant en ce qui est agréable à nos sens. La sensation n'est pas le style, la sensation est en quelque

sorte la couche superficielle du sentiment. Une grande partie des désaccords au sujet de ce qui est

beau et de ce qui ne l'est pas provient du fait que nous confondons souvent sans le vouloir sentiment

et sensation, beauté et agrément. Prenons un exemple qui devrait nous éclairer : si je dis que Victoria est plus belle que Margot -

supposons -, j'exprime un jugement de goût, autrement dit j'émets une opinion personnelle qui ne

fait que traduire mes préférences en termes d'agrément, selon que je préfère les blondes ou les

brunes, les grandes ou les petites, les yeux bleus ou les yeux marrons art ; quelqu'un d'autre pourra

très bien être de l'avis contraire, et trouver que Margot est plus belle que Victoria, sans que cela ne

modifie mon jugement, et sans que l'on puisse dire que l'un de nous a raison et que l'autre a tort. En

réalité, dans cette situation, nous ne faisons qu'exprimer une différence de goût quant à l'agrément

que suscite chez nous telle ou telle personne. Or, comme chacun sait, des goûts et des couleurs, on

ne discute pas. L'agrément est lié aux goûts personnels de chacun et concerne exclusivement le

domaine des sens.

La beauté, quant à elle, est indépendante du goût et concerne le domaine de l'esprit. Elle est de

l'ordre du sublime, et le sublime n'est pas une affaire de subjectivité, quand bien même tout le

monde n'y serait pas aussi sensible. Au XVIII° siècle, le philosophe britannique Jeremy Bentham

fonda l'utilitarisme, une doctrine qui fait du plaisir le but ultime de l'existence humaine. Selon Bentham, tous les plaisirs se valent et quiconque jugerait que plonger ses doigts dans un pot de

confiture pour les lécher goulûment est un plaisir moins noble que l'extase spirituelle provoquée par

la lecture d'un poème est à ses yeux dans l'erreur. Pourtant ne reconnaissons-nous pas nous-même

cette idée dans notre vie de tous les jours, à savoir que certains plaisirs ont plus de valeur que

d'autres. Je peux avoir beaucoup de plaisir à dormir, par exemple, sans organiser ma vie autour de

cette seule activité, comme je peux apprécier grandement les plaisirs de la table, sans pour autant

passer mes journées à manger. Bien entendu ce qui nous donne du plaisir nous est premier - il ne

saurait être question de juger en bien ou en mal les plaisirs de chacun. Cependant nous savons faire

la différence entre ces diverses formes de plaisir et ce qu'on appelle le bonheur, qui est un état très

supérieur aux seuls plaisirs des sens. Pour revenir à notre propos initial, nous pourrions dire que le

plaisir est au bonheur, ce que l'agrément est à la beauté : il est sensation passagère et subjective qui,

bien qu'agréable, ne nous donne pas la satisfaction et la plénitude de l'autre. Dire que la beauté n'est

pas quelque chose de subjectif, mais au contraire quelque chose d'objectif et universel, c'est se

heurter de plein fouet à l'opinion dominante pour laquelle le goût personnel passe avant toute idée

de hiérarchie. Nous répétons que c'est une erreur de confondre beauté et agrément et que si l'on peut

affirmer que la beauté est quelque chose d'objectif et d'invariant, c'est-à-dire quelque chose qui

dépasse nos préférences esthétiques personnelles, c'est qu'il y a une raison à cela - c'est ce que nous

verrons dans la dernière partie de cette vidéo.

Art et imitation

Parmi les autres définitions que l'on donne à l'art,

il y en a une qui a longtemps occupé le haut du pavé : c'est celle de l'art comme imitation de la

nature. Une oeuvre d'art est belle si elle reproduit fidèlement la réalité, autrement dit, si elle est une

bonne copie de l'objet qu'elle cherche à représenter.

Une telle définition paraît toutefois peu satisfaisante car si l'on y réfléchit elle ne fait que dire

autrement ce que nous suggérions lorsque nous parlions de l'art comme savoir-faire technique. Je

m'explique. Si la valeur d'une oeuvre d'art dépend uniquement de son degré de ressemblance avec ce

qu'elle représente, c'est l'habileté de l'artiste a travaillé sur les formes, les couleurs, les perspectives,

les textures, qui lui permettra d'atteindre un tel degré de réalisme et d'exactitude. Dans tous les cas,

ce n'est pas tant la beauté de l'oeuvre qui sera prise en compte que les compétences techniques de

son auteur, qui lui auront permis d'atteindre le résultat le plus proche possible de l'original.

En art, il existe un courant Réaliste, aussi bien en peinture qu'en littérature. Le réalisme est né au

milieu du XIXe siècle de la volonté de certains artistes de décrire la réalité telle qu'elle était et telle

qu'ils la voyaient sans chercher à l'embellir ou à l'idéaliser. Le but de l'art n'était plus, selon eux, de

sublimer le monde comme le prétendaient les Romantiques mais de le restituer fidèlement à la

manière d'un journaliste méticuleux voire d'un scientifique.

Quoiqu'on pense du Réalisme, il est clair qu'on ne saurait limiter le champ d'action de l'artiste à

cette seule approche qui en fait surtout un technicien au détriment d'autres manières de représenter,

de figurer le monde. L'art de reproduire le réel par les formes, les sons, les mots ou les couleurs,

était nommé par les Grecs de l'Antiquité " mimésis », mot dans lequel nous retrouvons la racine du

verbe mimer, très proche de celui d'imiter. Contrairement au Réalisme, la mimesis s'attachait moins

à restituer les apparences de la réalité que cette réalité elle-même, quitte à s'éloigner dans certains

cas des apparences perçus par nos sens. Le problème de la conception Réaliste de l'art, c'est qu'elle

ne fait pas la distinction entre l'apparence du monde qu'elle cherche à restituer et la réalité de ce

monde. Platon, qui vécut à Athènes au Vème siècle avant Jésus Christ, était très critique envers les

artistes qui se contentaient d'imiter l'apparence des objets matériels qui se trouvait sous leurs yeux,

les objets qui, pour Platon - sans trop entrer dans les détails- étaient déjà une forme dégradée et

corrompue, parce que matérielle, de la réalité intelligible, la seule réellement existante.

A travers l'art, il ne s'agit donc pas seulement d'imiter ce que nous percevons du monde mais de manière plus subtile ce qui anime le monde sans que nous le percevions par nos sens. Les passions

humaines sont ainsi représentées et incarnées dans les tragédies dont le recours fréquent à

l'amplification et à l'exacerbation des sentiments traduit davantage ce que sont fondamentalement

ces passions que la manière dont elles se manifestent au quotidien. Dans ce cas, on dit de la mimésis

qu'elle est non mimétique : elle s'éloigne de l'apparence du réel, pour mieux se rapprocher de son

essence profonde et invisible, quitte à parfois déconcerter. Mais le réel n'est-il pas foncièrement

déconcertant ?

Fonction(s) de l'art

Cela nous amène à la dernière partie de notre

vidéo. Si vous avez suivi tout ce qui a été dit jusqu'à présent, il ne vous sera demandé qu'un effort

d'attention supplémentaire pour tenir jusqu'au bout, et si ce qui a été dit ne vous semble pas très

clair, il n'est évidemment pas interdit de réécouter.

Pour Platon, la beauté est une propriété de la vérité, ou dit autrement la beauté et la vérité ne sont

qu'une seule et même chose, exprimées sous des formes différentes.

C'est une idée qui peut paraître assez étrange lorsque l'on n'est pas habitué à cette manière de

penser. Pourtant, on la retrouve dans beaucoup d'autres domaines comme par exemple en sciences

lorsqu'un chercheur tient à ce que la formule qu'il met au point soit élégante sans que cela ne

modifie en rien son résultat ou encore en politique où les idéaux prônés tiennent davantage à la

beauté d'une société juste à son caractère fonctionnel - Platon, d'ailleurs, appelait sa cité idéale la

" kali polis » (kalos = beau, polis = cité), la belle cité. Mais revenons au sujet.

La beauté en art serait l'équivalent de la vérité en sciences ou de la bonté pour ce qui concerne la vie

morale, beauté, vérité et bonté ne seraient en fait qu'une seule et même chose vue sous des angles

différents et exprimé dans des langages propres. Elles ont pour source commune l'unité que Platon

appelait le bien mais que d'autres appelleraient Dieu. Il ne faut pas se focaliser ici sur la connotation

contemporaine de ces terres qui, si on les interprète correctement et selon l'usage traditionnel

désignaient une seule et même chose. Un mot permet de résumer ce que le beau, le vrai et le bon

expriment, c'est l'harmonie. Or, il se trouve qu'en grec harmonie se disait cosmos. Le cosmos est le

nom donné à l'univers, c'est-à-dire au monde pris dans son sens le plus large et qui suppose que ce

même univers obéit à des lois, lesquelles manifestent l'ordre. Les lois qui régissent le cosmos ne

sont pas visibles à l'oeil nu, c'est pourquoi leurs découvertes nécessitent le recours à l'observation et

à l'intellect afin de les formuler. Pour beaucoup, ce sont les mathématiques qui régissent le cosmos

au point que certains, comme Pythagore, n'ont pas hésité à dire que les nombres étaient le langage

de Dieu, entendez du principe créateur.

Mais alors me direz-vous quel rapport avec l'art ? Si l'harmonie est une propriété du cosmos, de

l'univers, la beauté est le reflet de cette harmonie sous une forme sensible. Remarquez à quel point

le mot harmonie est d'ailleurs omniprésent dans l'art. Dans la musique bien sûr, mais aussi dans la

peinture avec l'harmonie des formes, dans la poésie avec l'harmonie des mots, dans la danse avec l'harmonie des mouvements, etc. L'harmonie semble incontournable. D'où le travail de l'artiste

semble être précisément de la restituer à travers son oeuvre, quand bien même celle-ci s'affranchirait

des apparences. Ainsi, il est possible de dire qu'une composition musicale est juste lorsqu'elle

produit en nous un sentiment d'harmonie, c'est-à-dire lorsqu elle traduit fidèlement et précisément le

sentiment que le musicien cherche à véhiculer. Même chose pour la poésie où il arrive parfois que

les vers que nous lisons nous semblent totalement dénués de sens si nous les prenons dans leur

signification littérale et explicite. L'art n'est pas le lieu de l'explicite, mais et de l'implicite ; il n'est

pas le lieu du superficiel et de l'apparent, mais du profond et du subtil. L'art défie nos sens et

s'adresse au coeur.

Nombreux sont les artistes et les intellectuels qui ont tenté de donner une définition objective de la

beauté, quand bien même une telle entreprise risquai d'être mal accueillie. Dans L'Encyclopédie des

lumières, à l'article " Beau », Diderot écrit que la beauté est le résultat de la perception de rapports.

La notion de rapport indique que la beauté réside davantage dans la disposition des éléments les uns

par rapport aux autres que dans ces éléments eux-mêmes. Vous pouvez faire l'expérience par vous

même : choisissez une belle chemise à pois, un beau pantalon à rayures une belle veste à carreaux,

et voyez si le résultat est beau... vous vous rendrez alors compte que la beauté ne résulte pas de la

simple addition d'éléments beaux mais de l'harmonie générale des éléments combinés. La beauté est

une affaire de relations, nous pourrions dire de proportions. Pas étonnant que Léonard de Vinci ou

encore Jean Sébastien Bach aient eu autant recours à la géométrie du nombre d'or dans leurs

oeuvres, une présence discrète donc efficace. Là encore des mathématiques. Si vous admettez ce raisonnement, alors vous admettrez aussi cette définition de l'harmonie si

précieuse à la démarche artistique, " la source invisible de la beauté visible ». Au XIX° siècle, le

philosophe allemand Hegel écrivait que l'art est la cristallisation de l'absolu sous une forme

sensible. Nous retrouvons ici l'idée que l'ambition de l'art ne saurait en aucun cas se réduire à la

simple imitation des apparences. Au contraire, il est le réel lui même s'incarnant dans une forme

essentielle. On comprend maintenant beaucoup mieux pourquoi certains artistes ont pu être qualifiés de

" prophète ». Il ne s'agissait pas de dire qu'ils annonçaient dans leurs oeuvres le devenir du monde et

de l'humanité. Un prophète est quelqu'un qui fait office de transmetteur entre le divin et le monde

des hommes ; c'est donc celui au travers duquel Dieu trouve l'occasion de s'exprimer. La vocation

de l'artiste semble rejoindre celle du prophète, à savoir celle d'être le canal entre l'ordre cosmique et

la matérialité humaine. L'artiste n'est finalement qu'un interprète, un interprète si subtil, si

transparent, qui peut facilement passer pour fou, au point d'être considéré comme tel par ses

contemporains. Ne dit on pas que les véritables artistes sont généralement reconnus après leur

mort ? Véritable car véridique, véritable car porteur d'une vérité, une vérité qui s'adresse pas à la

raison mais au coeur.

Blaise Pascal distinguait ce qu'il appelait des vérités de raison et des vérités de coeur. Les vérités de

raisons sont celles que cherchent à dévoiler les scientifiques qui s'adressent d'abord à notre intellect,

les vérités de coeur trouvent leur expression privilégiée dans l'art et dans la religion. Ces deux

formes de vérité, vérité de raison et vérité de coeur, sont bien entendu incomparables l'une avec

l'autre, et il semble que ce soit la tâche du philosophe de les réconcilier et de les unifier. N'oublions

pas qu'en grec vérité se disait alétheia qui signifie retrait du voile, le voile des apparences. Or

alétheia signifiait également réalité. Encore une fois le rôle de l'art semble bien être de restituer le

réel dans sa vérité. Cette vidéo n'avait évidemment pas la prétention

de proposer un exposé systématique sur l'art ni d'en épuiser le sujet. Nous espérons seulement

qu'elle aura apporté des éléments de réflexion à tous ceux qui s'interrogent sur ce qui fonde notre

humanité et anime notre désir de connaître le monde, dont la culture, au-delà de ses clivages,

demeure la plus belle illustration. Nous avons volontairement choisi de ne pas aborder la définition de l'art comme provocation

puisqu'il semble qu'une telle définition soit à la mode. Nous nous contenterons de poser une simple

question qui nous servira de conclusion. Si la mission de l'art est de provoquer, que doit-il

provoquer ? des ricanements, des injures, des offenses ? Ou bien a-t-il un but plus élevé ? celui de

nous transporter au-delà de nous-mêmes, ce qui semble rejoindre le but de l'existence elle-même,

nous rendre meilleurs. C'est à vous de juger...quotesdbs_dbs7.pdfusesText_13