Cours Probabilités L2 Université Nice Sophia-Antipolis
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A very nice example is the following: On Jan 1, 2000, Smith deposits 1000 into an account with 5 annual interest The interest is paid on every Dec 31 Smith withdraws 200 on Jan 1, 2002, deposits 100 on Jan 1 2003 and again withdraws from the account on Jan 1 2005, this time 250:What is
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Cours Probabilités L2
Université Nice Sophia-Antipolis
François Delarue
Table des matières
3CHAPITRE 1
Probabilités finies
Nous établissons dans ce premier chapitre les principes essentiels de la théorie des probabilités lorsque les expériences considérées admettent un nombre fini d"issues possibles. Nous parlerons de " probabilités finies ».1. Description ensembliste d"une expérience aléatoire
On appelle expérience aléatoire tout phénomène dont les issues sont a priori incertaines : lancer d"une pièce à pile ou face, roulement d"un dé, tirage d"une carte parmi un paquet mélangé, instant de désintégration d"un atome instable ... Une première approche consiste à décrire sous la forme d"un ensemble toutes les issues possibles de l"expérience étudiée. Par exemple, les issues possibles d"un lancer d"une pièce à pile ou face sont modélisées parf0;1g, celles d"un lancer de dé à 6 faces parf1;2;3;4;5;6g et ainsi de suite.1.1. Vocabulaire ensembliste.La tradition retient comme notation
générique pour l"ensemble des issues possibles d"une expérience aléatoire la lettre grecqueNous comprenons que les parties de
, i.e. les sous-ensembles de , jouent un rôle essentiel en pratique. Ils permettent de décrire précisément la réali- sation d"événements :Définition1.1.Etant donné un ensemble fini
, on appelleévénement tout sous-ensemble de . En particulier, l"ensemble des événements coïncide avec l"ensemble des parties de , à savoirP( Insistons : d"un point de vue pratique, un événement, au sens ensembliste du terme, décrit un événement, au sens usuel du terme, observable à l"issue de l"expérience. Par exemple, si l"expérience consiste à lancer un dé à six faces, l"événement "obtenir un chiffre pair" est représenté par l"ensemble (ouévénement)f2;4;6g.
Les éléments de
sont désignés, de façon générique, par la lettre!. En particulier, pour chaque!dans , le singletonf!gest un événement : en pratique, il signifie que l"expérience étudiée a exactement!pour issue. De 5 6 façon plus générale, nous comprenons que le vocabulaire ensembliste usuel permet de décrire finement les observationsObservationsTerme ensemblisteDécrire un résultat possiblef!g; !2
Décrire un événementA; A
Décrire l"implication d"un événement par un autreABDécrire la réalisation d"un événementoud"un autreA[BDécrire la réalisation d"un événementetd"un autreA\BDécrire l"absence de réalisation d"un événementA
{Evénement impossible;Evénement certain
Incompatibilité de deux événementsA\B=;1.2. Observations de plusieurs expériences.L"observation de plu-
sieurs expériences ou d"expériences multiples peut toujours être comprise comme l"observation d"une seule et même expérience, familièrement décrite comme "grosse". Donnons un exemple simple : le lancer de deux dés peut être compris comme une seule et même expérience ou comme la succession de deux expé- riences. D"un point de vue ensembliste, le rassemblement de deux expériences en une seule et même expérience est obtenu par multiplication cartésienne :Définition1.2.Etant donnés deux ensembles
1et2, l"ensemble
12est l"ensemble des couplesf(!1;!2); !12
1; !22
2g. En particulier, nous pouvons modéliser le lancer de deux dés par l"en- semblef1;:::;6gf1;:::;6g. Insistons : l"ordre des lancers est préservé par la structure de couple. La première coordonnée de chaque couple représente le premier lancer et la seconde le second lancer.1.3. Règles de dénombrement.Nous verrons dans la suite que la
théorie des probabilités s"appuie, pour partie, sur quelques propriétés essen- tielles de dénombrement. Nous rappelons ici quelques uns de ces fondamen- taux. La première des notions est celle de permutation : il s"agit de déterminer le nombre de façons de classer successivementsnobjects distincts ou tout simplement de classer (dans le désordre) les entiers naturels de1àn. Proposition1.3.Le nombre de permutations def1;:::;ng, i.e. le nombre den-uplets de la forme(i1;:::;in)à coordonnées entre 1 etnet deux à deux distinctes est égal àn!. 7Preuve. Il s"agit d"un rappel.
Il existe un lemme de dénombrement bien pratique permettant de déduire les cardinaux de d"autres ensembles usuels. Lemme1.4.(Lemme des bergers.) Etant donnés un entierk1, deux ensembles finisEetFetfune application deEdansFtelle que8y2F;jfx2E:f(x) =ygj=k;
alorsjEj=kjFj. (Ici,j jdésigne le cardinal.) Preuve. Admis. (Résultat par ailleurs tout-à-fait intuitif.)Nous donnons maintenant deux exemples
Proposition1.5.Le nombre de façons de choisir,en tenant compte de l"ordre,kéléments parmindistincts est égal àAkn=n!=(nk)!,1 kn. Précisément, (i1;:::;ik); ij2 f1;:::;ng; ij6=i`pourj6=`=n!(nk)!: (Nous poserons, par convention,A0n= 1.) Preuve. La preuve est un peu formelle. Mais, il s"agit d"une belle application du lemme des bergers. ConsidéronsE=(i1;:::;in); ij2 f1;:::;ng; ij6=i`pourj6=`;
F=(i1;:::;ik); ij2 f1;:::;ng; ij6=i`pourj6=`;
de même que f: (i1;:::;in)2E7!(i1;:::;ik)2F: Clairement, toutk-uplet dansFest atteint. (Autrement dit,fest une surjection). En fait, nous remarquons que, pour(i1;:::;in)et(i01;:::;i0n) dansE, leurs images sont égales si et seulement si leskpremières coordon- nées sont égales. Dit autrement, les antécédents de(i1;:::;ik)parfsont construits en complétant les coordonnées restantes à l"aide d"une permuta- tion def1;:::;ng n fi1;:::;ikg. Mais, pour tout(i1;:::;ik), il y a(nk)! permutations de ce type possibles.Exactement sur le modèle, on obtient
Proposition1.6.Le nombre de façons de choisir,sans tenir compte de l"ordre,kéléments parmindistincts est égal àCkn=n!=[k!(nk)!],1kn. Précisément,
fi1;:::;ikg; ij2 f1;:::;ng; ij6=i`pourj6=`=n!k!(nk)!: (Nous poserons, par convention,C0n= 1.) 8 Insistons :Ckndésigne le cardinal du nombre de parties àkéléments parmi un ensemble ànéléments. En particulier, la conventionC0n= 1fait tout-à-fait sens. Les coefficients(Ckn)0knsont aussi appelés coefficients binomiaux en raison de la formule du binôme de Newton : Proposition1.7.Etant donnés deux réelsaetbet un entiern1: (a+b)n=nX k=0C knakbnk:En particulier,
nX k=0C kn= 2n: Il s"agit du nombre de parties d"un ensemble ànéléments.2. Espace de probabilité fini
2.1. Mesure de probabilité.La théorie des probabilités vise à " me-
surer » les événements observables à l"issue d"une expérience, i.e. à décrire la
chance de les observer concrètement en pratique. Par exemple, lorsque une pièce est lancée à pile ou face, la probabilité d"obtenir face est, si la pièce est équilibrée,1=2et, le cas échéant, celle d"obtenir pile est aussi1=2. Dans ce cas précis, la mesure des événements consiste en un simple comptage. Mais, en réalité, mesurer peut s"avérer plus subtil que compter. Donnons encore un exemple : imaginons, qu"à l"issue du lancer successif de deux pièces, nous fassions la somme des résultats de chacune des pièces (avec la règle simple : 0 pour pile et 1 pour face). Alors, l"ensemble des issues possibles estf0;1;2g. Intuitivement, nous comprenons très bien que la probabilité d"avoir 1 est égale à1=2, celles d"avoir 0 ou 2 valant1=4. Ici, la mesure ne se résume par un simple comptage, mais plutôt