[PDF] TEST D’ACCES A LA PREPARATION CONCOURS DE REDACTEUR TERRITORIAL



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INDICATIONS DE CORRECTION TEST D'ACCES A LA

PREPARATION CONCOURS DE REDACTEUR TERRITORIAL

29 novembre 2007

Le test d'accès à la préparation au concours de rédacteur territorial est à la fois un

test de pré requis et un test de positionnement. Il doit permettre d'accueillir en formation les agents détenteurs d'un niveau minimum de compétences écrites, de culture générale et territoriale puis d'orienter le contenu de la formation en fonction de leur besoin. 2 / 9

SEQUENCE 1

Lire un texte et répondre à des questions

(5 points)

TEXTE SEQUENCE 1

Xavier Molenat, sociologue

" Vers une fracture générationnelle »

Pour la première fois depuis longtemps, les jeunes générations connaissent une entrée dans

la vie adulte plus difficile que celle de leurs parents. Au delà des inégalités socio- économiques, cela pose des problèmes concernant l'avenir du régime de protection sociale, fondé sur la générosité entre générations. Les générations sont-elles en passe de devenir une nouvelle clé de lecture des fractures

centrales de la société française ? En tout cas, à l'heure où l'on peine à dessiner, en France

comme ailleurs, le visage des sociétés nationales, et où l'analyse en termes de classes

sociales est de moins en moins suffisante, les clivages liés à l'âge pourraient connaître un

regain de vitalité dans les années à venir. Le monde social n'ignore pas, évidemment, que

les différentes générations connaissent un destin social inégal-les récents évènements de

2005 se sont chargés au besoin, de le lui rappeler. Mais le tableau d'ensemble que dressent

les chercheurs montre que l'on ne saisit généralement pas toute la portée de ces inégalités,

qui se déploient, il est vrai, dans un contexte historique tout à fait particulier. Cette particularité de notre époque, c'est bien entendu l'exceptionnel destin social de la

" génération 68 », comme l'a rappelé récemment le sociologue Louis Chauvel, l'un de ceux

qui poussent le plus loin l'analyse en termes générationnels. Il met en évidence (...) les facteurs qui ont permis aux individus nés entre 1945 et 1955 de connaître un progrès sans

précédent. La " génération 68 » succède à des générations qui ont connu des destins

particulièrement dramatiques : la génération 1914 par exemple, celle de leurs parents, aura connu un début de vie active des plus difficiles dans le contexte de crise des années 1930, avant, surtout, de connaître les affres de la Seconde Guerre mondiale. Grandissant eux, pour la première fois depuis un siècle en temps de paix, les baby-boomers vont profiter à plein de la dynamique des trente glorieuses : dans un pays en pleine reconstruction, le travail ne manque pas, ce qui leur permet de connaître, au cours des trois ans après la sortie des études, un taux de chômage moyen très faible d'environ 5%. Grâce notamment au développement de l'Etat-providence, de l'éducation et de la recherche (CNRS, universités), des services de santé, des entreprises semi-publiques (EDF, France

Telecom,...), ils vont être les principaux bénéficiaires de la forte demande de cadres et de

professions intellectuelles. Ils connaîtront ainsi une mobilité sociale ascendante inouïe, assurant une rentabilité maximale de leurs diplômes : dans les années 1970, 70% des titulaires d'une licence ou plus, âgés de 30 à 35 ans sont cadres. Aujourd'hui, la

" génération 68 » s'apprête à prendre sa retraite après une vie de travail pratiquement sans

accroc, et après avoir fait jouer l'ascenseur social comme aucune génération auparavant.

Des " chances de

vie » inégales

Malheureusement, cette parenthèse s'est très vite refermée. Les générations nées à partir

de 1955 ont connu une dégradation progressive de leurs " chances de vie ». Le phénomène le plus important de ce point de vue est naturellement l'apparition d'un chômage de masse, qui frappe notamment les nouveaux venus sur le marché du travail. Le taux de chômage des personnes sorties de l'école depuis moins de douze mois, qui tournait aux alentours de

6% à la fin des années 1960, augmente régulièrement au cours de la décennie 1970 pour

atteindre 33% en 1985. En 2002, malgré quelques années d'embellie économique, ce taux atteignait encore 29%. Mais il n'y a pas que le taux de chômage. L. Chauvel cite une litanie d'indices convergents (...) Intéressons-nous aux salaires par exemple : " En 1975, les salariés de cinquante ans 3 / 9 gagnaient en moyenne 15% de plus que les salariés de trente ans (...) aujourd'hui, l'écart est de 40% ». Idem pour la mobilité sociale : les jeunes ont de plus en plus de mal à

acquérir une position au moins égale à celle de leurs parents. (...) La généralisation des

études supérieures a également augmenté significativement les risques de déclassement par

rapport au diplôme, puisque désormais seuls 54% des titulaires d'une licence ou plus, âgés

de 30 à 35 ans sont cadres. Les seuls qui préservent toutes leurs chances de devenir cadre

sont les élèves des grandes écoles, au recrutement de plus en plus sélectif ; pour les autres,

ces chances se sont nettement amenuisées.

Le casse-tête du système de retraite

Mais peut-être le problème le plus crucial est-il proprement politique. Notamment parce que le personnel politique et syndical ne cesse de vieillir, à cause d'une absence totale de renouvellement. Les moins de 30 ans ne représentent désormais que 2% des effectifs

syndicaux (14% en 1980). Et désormais, à l'Assemblée nationale seuls 15,1% des députés

ont moins de 44 ans (38,1% en 1981). D'où, selon L. Chauvel, le " côté rationnel » du comportement politique des jeunes (instabilité, distance aux institutions, penchants à la violence spontanée) : " Pourquoi soutiendraient-ils un système dans lequel leur place n'est absolument pas claire, que ce soit dans le présent ou dans l'avenir ? » L'avenir, justement, pose un problème épineux du point de vue des générations et de leur nécessaire solidarité, comme le montre le cas du système de retraites. Voilà en effet un

système fondé sur la solidarité entre les générations : les actifs cotisent un certain nombre

d'années, payant les pensions des retraités actuels, en escomptant bénéficier des mêmes

avantages à la fin de leur carrière. Ayant globalement connu une entrée rapide dans la vie

active et des carrières sans temps mort, les plus âgés des Français bénéficieront ou vont

bientôt bénéficier à plein de ce système. En revanche, les générations ultérieures vont être

prises dans un étau : d'un côté, finissant leurs études à 21 ans et connaissant une période de latence (chômage, petits boulots) de trois ans en moyenne, elles commencent à cotiser

relativement tard. De l'autre, la durée de cotisation nécessaire pour toucher une retraite à

taux plein ne va cesser de s'allonger : elle sera de quarante ans pour tous (secteur privé et secteur public) en 2008, puis augmentera d'un trimestre par an à partir de 2009. Les jeunes

générations ont donc toutes les chances de ne pas pouvoir bénéficier de la générosité du

système actuel, " même s'ils cotisent lourdement pour financer le haut degré de protection dont profitent les personnes âgées aujourd'hui ». D'où, tout simplement, le risque

d'effondrement d'un système qui fait reposer la sécurité de ses pensionnaires sur des jeunes

générations " exposées à une incertitude radicale », sans que ces générations aient

d'ailleurs été associées en tant que telles aux décisions ayant mené à cette situation. Et

inutile d'évoquer les potentiels nouveaux emplois créés par le départ à la retraite des baby-

boomers : L. Chauvel douche d'emblée votre enthousiasme. D'une part, les gains de

productivité incitent à ne pas être trop optimiste sur le nombre de postes créés. D'autre

part, si amélioration il y avait, existe le risque que ce soient des générations plus jeunes

encore qui profitent de la manne, laissant sur le carreau des générations intermédiaires " trop jeunes hier, trop âgées demain ».

On pourra rétorquer à L. Chauvel que l'avenir n'est pas encore joué. Reste qu'il laisse à

penser qu'il y a encore loin de la conscience, bien réelle, des inégalités liées à l'âge, à leur

prise en compte effective dans la décision collective et notre représentation de la société. En

attendant, on ne peut que faire des conjectures sur notre futur immédiat. Va t-on assister à l'apparition d'un nouveau clivage jeune/vieux dans le champ politique ? La jeunesse ne

faisant pas pour l'instant montre d'une " conscience de génération » particulièrement forte,

saura-t-elle et voudra-t-elle se mobiliser politiquement sur ce type d'enjeu ? Les soixante-

huitards doivent-ils craindre d'être " haïs » par leurs enfants, comme le prédit un essai

récent ? Ou bien un nouveau " pacte générationnel » parviendra-t-il a être établi ? nul ne le

sait, mais L. Chauvel, lui, a déjà sa conviction : " La société française est mûre pour la

réactivation des conflits entre générations » 4 / 9

QUESTIONS SEQUENCE 1

1) En quelques lignes, présentez l'idée principale du texte (3 points) :

Consigne de notation

L'idée principale est le risque de fracture générationnelle comme l'indique le titre. La correction apprécie donc les capacités du candidat à comprendre le risque encouru en reformulant les idées associées à ce risque dans le texte.

2) Que signifie la " période de latence » employée dans ce texte (2 points) ?

Proposition de réponse :

La période de latence désigne le délai entre une action et le déclenchement d'une réaction à savoir un " retardement ». Il s'agit ici du retard pris entre la fin des

études et la stabilité dans l'emploi. Elle désigne aussi une période de " précarité

professionnelle » et d'instabilité dans laquelle s'additionnent les stages, les expérimentations, les doutes sur l'avenir professionnel, les revirements, les échecs etc...Cette période dure en moyenne 3 ans après l'entrée dans la vie professionnelle. Il ne s'agit pas pour le candidat de seulement indiquer le chômage ou les petits boulots mais d'expliquer le terme latence. 5 / 9

SEQUENCE 2

Identifier et reformuler un contenu

(5 points)

TEXTE SEQUENCE 2

Rien de nos jours, n'est plus important que le client : il est la croissance ; de sa consommation dépend le sort de la nation... Partout la concurrence fait rage. Le client le

sait, et il espère bien en profiter : la concurrence c'est le progrès ! Les commerçants l'ont

bien compris : pour conserver ses faveurs, ils doivent désormais " récompenser » ce client pour sa " fidélité » et sa " confiance ». Que cherche le client , le bonheur en solde ! Pour le trouver, il erre dans les rayons, en proie

à d'intenses réflexions, au milieu de propositions perverses, d'options sottes et de privilèges

inutiles. Sa vie est un calvaire, il passe ses journées à choisir. Il serait bien tenté par cet

" abonnement malin » qui lui promet une " nouvelle liberté » payable en douze

mensualités, à moins qu'un " coffret complice » ne soit plus adapté ? Du choix, il n'a que

l'embarras...[...] Perdu dans la jungle de ses empressements, le client s'abandonne alors à

ces services parasitaires tissés autour de lui ; sa vie devient plus facile : il n'a qu'à se laisser

guider.

QUESTIONS SEQUENCE 2

1) Dites de quoi parle le texte en une phrase (2 points) :

Exemple de " bonne réponse » donnée à la suite du test : " De plus en plus noyé dans la masse des offres promotionnelles, tiraillé entre nécessité et rêve d'une vie meilleure ; le client est le garant de notre croissance nationale...pourvu qu'il consomme ! »

2) Proposez un titre et réécrivez le texte dans une écriture objective et factuelle

(3 points) : Exemple de " bonne réponse » donnée à la suite du test : Titre : " le client ou l'illusion du pouvoir » ; " le client source de croissance » ; " la concurrence commerciale : un bonheur ou un calvaire » Réécriture objective : " Aujourd'hui le client est la croissance et la croissance préside au sort de la nation. La concurrence est partout. Le client compte en tirer avantage et les vendeurs cherchent à fidéliser leurs clients. De son côté, le client cherche le bonheur à moindre prix. Pour y parvenir il déambule dans les travées commerciales, soumis à des choix cornéliens. Sa vie rationnelle se résume à des choix de consommateur à opérer. Tantôt soumis à la " tentation d'un abonnement malin » ou à " une nouvelle liberté » conditionnée au paiement échelonnable...le client n'a plus qu'à suivre " le guide » pour subvenir à des besoins intégralement créés à son attention ». 6 / 9

SEQUENCE 3

Utiliser un vocabulaire approprié et riche

(2 points)

TEXTE SEQUENCE 3

Le plus bel âge de la vie

Épanouis, positifs et responsables : voilà le portrait étonnant que dresse le sociologue Michel

Fize des adolescents qui, pour lui, regorgent de ressources humaines et intellectuelles. Ce

n'est pas sans aller contre certaines idées reçues. De nombreuses publications consacrées à

cette période dite " délicate » réservent une grande place aux problèmes ou aux troubles

d'ordre psychopathologique liés à la puberté. Au mieux, elles dressent (1) le portrait de garçons et de filles gauches, instables, ou égoïstes... Dans

L'adolescent est une personne et

Le Bonheur d'être adolescent, ce dernier livre écrit en collaboration avec Marie Cipriani- Crauste, M. Fize s'appuie sur l'observation méthodique et quotidienne d'adolescents " tout- venant » pour révéler un autre visage de cet âge prétendu " ingrat ». Vous titrez votre dernier ouvrage Le Bonheur d'être adolescent. On est loin du discours ambiant tenu sur les garçons et les filles de cette classe d'âge... N'est-ce pas, quelque part, un peu provocateur ? Ce livre a la particularité de partir du point de vue des adolescents. D'adolescents " ordinaires ». Ce ne sont pas les adolescents des psychiatres et des psychanalystes. Il y a un paradoxe chez ces professionnels qui disent que 80 % des adolescents vont bien, pour aussitôt tirer le curseur vers ceux qui vont mal, ce qui finit par donner à penser que finalement tous les " bien portants » vont mal aussi. On évacue le " tout-venant » d'un revers de plume, pour se focaliser (2) sur les pathologies, lourdes de préférence, comme les suicides ou l'anorexie. De qui nous parlent, en réalité, la plupart des livres sur l'adolescence ? Des pères et des mères qui viennent consulter, des enfants reçus dans les cabinets. Voilà comment on construit, par " manipulation », un savoir abusif. Quand Marie

Cipriani-Crauste et moi-même parlons de " bonheur » d'être adolescent, c'est une façon de

dire qu'il n'y a aucune raison pour que cet âge ne soit pas un moment exaltant, voire unique. L'amitié, par exemple, prend alors toute sa valeur, et s'amoindrit (3) souvent, hélas, au fil de la vie. C'est le temps aussi des premières amours véritables, qui font souffrir, qui peuvent se prolonger, le moment d'une certaine magie des sentiments. Le

plaisir de vivre est très visible à cet âge. Regardez dans le métro, qui rit ?, les adolescents,

pas les autres. Seraient-ils vraiment si malheureux qu'ils doivent rire de leur sort ? Pourtant la société tire le signal d'alarme : il y aurait toujours plus de conduites addictives, de violence, d'opposition à l'école, de troubles du comportement alimentaire...

Il faut se méfier de l'effet grossissant de la loupe médiatique. La probabilité, par exemple,

qu'une adolescente fasse une crise d'anorexie ou de boulimie est infinitésimale : 2 % au total. Je ne nie pas les soucis. Je prétends même que 100 % des garçons et des filles rencontrent effectivement à l'adol escence une crise, mais que celle-ci est de nature sociale,

familiale, scolaire, ou liée à une inquiétude sur l'avenir professionnel. Ce que je crois, c'est

que si l'adolescent peut rencontrer un certain nombre de troubles, ils ne sont pas suffisants pour être qualifiés de pathologiques. J'appelle adolescent heureux un individu qui construit sa vie pas à pas, réussissant (4) ou se trompant à l'occasion. Ce qu'on nomme encore

abusivement, et illégitimement la " crise d'adolescence » n'est en réalité qu'un problème

relationnel, à savoir la non-satisfaction chez l'adolescent de ses besoins capitaux, le principal d'entre eux étant l'autonomie. La grande découverte de l'adolescent, c'est qu'il peut penser par lui-même et donc différemment de son entourage. Dans la grande majorité des cas, cela se passe bien. 7 / 9 Je rencontre des parents, nombreux, qui me disent que c'est un bonheur pour eux d'avoir des adolescents à la maison. Les échanges s'approfondissent (5), les discussions deviennent plus stimulantes. Ces adultes apprécient le fait d'être dans une relation de " personne à personne ». Lorsque, en revanche, dans une famille, les parents veulent continuer à gérer leurs enfants comme avant, sans prendre en compte leurs nouveaux besoins et capacités d'affirmation, alors se produit nécessairement la rupture, le conflit.

Vous semblez signifier que la " crise d'

adolescence » n'est en réalité qu'une mystification. Les problèmes, quand ils existent, viendraient donc des adultes ? Ce que nous nommons l'adolescence est d'abord la représentation que nous nous faisons d'elle. L'adulte attribue (6) à l'adolescent les traits qu'il souhaite lui donner, avouons-le, souvent des traits négatifs. Ce n'est pas complètement un hasard. Stigmatiser la " crise d'adolescence », c'est une façon pour nous de nous absoudre de nos propres responsabilités. De garder le beau rôle aussi. Quand un parent raconte qu'il connaît des difficultés avec son adolescent, il a donc tendance à dire : " C'est la puberté, c'est unquotesdbs_dbs6.pdfusesText_11