[PDF] Chapitre 1 La croissance économique depuis 1850



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Introduction

Deuxième choc pétrolier: 1979 Le deuxième choc pétrolier s'est produit en 1979 On parle de "second choc pétrolier" pour qualifier le second cycle de hausses des prix Sous les effets conjugués de la révolution iranienne, avec la fuite du Shah et de la guerre Iran-Irak, le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981



1973-1985 Les crises pétrolières - GeoLN

1979 : Second choc pétrolier Sous les effets conjugués de la révolution iranienne (passage d’un Etat impérial à une République islamiste), suivie de la guerre Iran-Irak (1980-1988), la production mondiale diminue, provoquant une flambée des prix 1986 – 2001 : Crise de la demande (baisse des prix)



Chapitre 1 La croissance économique depuis 1850

1973 premier choc pétrolier 1979 second choc pétrolier 1994 crise financière mexicaine 1997 crise thaïlandaise 2007-2009 crise financière « Si la population mondiale, le niveau d’industrialisation et de pollution, la production de denrées alimentaires et l’exploitation des ressources naturelles continuent de



C 12 CONTEXTUALISER PPO : Ronald Reagan & Deng Xiaoping

le choc pétrolier de 1979, sont en crise économique et financière En Chine, Den Xiaoping arrive également au pouvoir dans un pays affaibli : près de trente ans sous la direction de Mao Zedong l’ont isolé et appauvri



EMPLOYER DES OUTILS SPECIFIQUES Les chocs pétroliers : la

effets du deuxième choc pétrolier (3 février 1981) Le 3 février 1981, le caricaturiste néerlandais d'origine berlinoise Fritz Behrendt illustre les conséquences du deuxième choc pétrolier causé par la révolution islamique en Iran (1979) puis la guerre qui oppose ce pays à l’Irak (1980-1988)



Histoire d’une révolution industrielle

de cinq ans (1979-1984) Alors que, jusque-là, l’exploitation des gi- Le second choc pétrolier la concrétise Entre 1978 et 1981, le prix de



REVISIONS DNB 3 - prodetab23blobcorewindowsnet

1973 1er choc pétrolier 1979 2 ème choc pétrolier 1989 Chute du mur de Berlin 1991 Effondrement du Bloc soviétique - Fin de la Guerre Froide 1990 - 1991 1 ère Guerre du Golfe 11 Septembre 2001 Attentats du World Trade Center 2001 - 2014 Guerre d’Afghanistan 2003 - 2011 Guerre en Irak - 2 ème guerre du Golfe



Thème 3 : Les remises en cause économiques, politiques et

1971 : Suspension de la convertibilité or-dollar 1973 : Premier choc pétrolier 1974-1978 : Démocratisation du Portugal, de la Grèce et de l’Espagne 1976 : Accords de Jamaïque 1978 : Deng Xiaoping et le socialisme de marché 1979 : révolution islamique en Iran 1979 : Second choc pétrolier 1980 : Ronald Reagan et le néolibéralisme



A La crise des années 70

une hausse des prix et un embargo sur les États-Unis C’est le premier choc pétrolier Un deuxième choc se produit en 1979, les exportations iraniennes s'arrêtant à cause de la révolution iranienne, de l'embargo américain puis de la guerre Iran-Irak

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Chapitre 1

Chapitre 1

La croissance économique depuis 1850

1873-1896grande dépression

1929crise boursière aux États-Unis

1944Accords de Bretton Woods

1945-1973Trente Glorieuses

1973premier choc pétrolier

1979second choc pétrolier

1994crise financière mexicaine

1997crise thaïlandaise

2007-2009crise financière

" Si la population mondiale, le niveau d"industrialisation et de pollution, la production de denrées alimentaires et l"exploitation des ressources naturelles continuent de connaître le rythme de croissance actuel, d"ici un siècle, les limites absolues de la croissance seront atteintes, cela entraînera alors un recul rapide et irréversible de la population et de ses capacités industrielles. Il nous paraît cependant possible de corriger

ces tendances de façon à atteindre un équilibre écologique et économique durable. »

(Dennis Meadows et alii, Halte à la croissance (titre : The Limits to Growth), Le Club français du livre, 1972 (rapport commandé par le Club de Rome au MIT en 1970)) Globalement la croissance est à la fois un mouvement de longue durée, qui enre- gistre à la hausse le développement de la production économique, le niveau des prix et l"évolution de la démographique, au sein duquel on détermine des cycles selon l"intensité plus ou moins grande de ces facteurs. À regarder l"évolution globale de la croissance sur un siècle et demi (le trend), force est de constater que le monde a connu sur cette période une croissance spectaculaire de la production, de la valeur de celle-ci et de la population. Sur de plus courtes périodes, on peut

surtout constater une répétition régulière de phases de prospérité et de récessions

cycliques industrielles et financières, caractérisées par le déclin de la production, la faillite de banques et d"entreprises..., qui prennent un caractère de plus en plus international au fur et à mesure de l"interdépendance croissante des économies. 8

Première partie

Mais la croissance ne se conçoit pas sans ses effets. Les trois révolutions industrielles qu"a connues le monde depuis le début du ??? e siècle ont transformé à chaque fois les sociétés de façon durable, tant dans leurs structures que dans leurs habitudes.

1. Une croissance ininterrompue depuis le milieu

du ??? e siècle

A. Une première vague de croissance

Depuis le milieu du ???

e siècle, le monde a connu trois grandes phases de croissance (c"est-à-dire d"augmentation de la richesse nationale en valeur d"une année sur l"autre). Sur un siècle, de 1850 à 1945, la croissance est modérée : 2,1 % en moyenne entre 1870 et 1913 puis 1,8 % de 1913 à 1950. Elle est tirée par les innovations technologiques (première et deuxième révolutions industrielles) et l"augmenta- tion de la consommation. Mais la croissance n"est pas constante. Les périodes d"expansion économique sont entrecoupées de périodes de récession au cours desquelles l"activité économique ralentit ou décroît, les faillites se multiplient, le chômage se développe... La plupart des crises économiques de la seconde moitié du ??? e siècle sont des crises de surproduction, dues à la saturation des marchés et à la multiplication des concurrents. C"est le cas de la Grande Dépression qui touche les économies développées de 1873 à 1896. Pour lutter contre la récession, les gouvernements ont d"abord recours à une politique de déflation, qui vise à restreindre la consommation pour permettre aux prix de diminuer jusqu"à l"équilibre (entre offre et demande). Cette déflation entraîne une chute des prix de 15 à 20 % en moyenne, particulièrement nette pour les produits agricoles (en raison du progrès du système de transports et donc l"afflux de produits agricoles depuis les " pays neufs » d"Europe) ; elle est marquée par une décélération de la croissance. Comme une politique de déflation se caractérise par la réduction des dépenses de l"État pour réduire la consommation de l"État (ce qui aggrave les conditions de vie de certaines catégories sociales), par l"augmentation des impôts pour faire diminuer la consommation des particuliers, ainsi que par la restriction du crédit, elle permet en effet de revenir à l"équilibre économique mais accentue le chômage et la pauvreté, puisque les entreprises les moins concurrentielles ne peuvent supporter la diminution des prix et font alors faillite. Après une reprise de 1896 à 1914, caractérisée par l"augmentation des prix, la crois-

sance liée à la seconde Révolution industrielle, caractérise aussi bien la Belle Époque

que les années de relative prospérité dans les années vingt : les " Années folles »

en France ou les " Roaring Twenties » aux États-Unis... Cependant, les économies développées connaissent une seconde phase d"interruption de la croissance avec la récession qui s"ouvre en 1929. Principale période de récession économique du e siècle, la crise de 1929 trouve son origine dans une crise du capitalisme. En effet, dès le début de l"année 1929, les signes d"alerte se multiplient : des entreprises 9

Chapitre 1

font faillite alors qu"elles étaient bien cotées, alors que, dans le même temps, les États-Unis prennent des mesures de restriction du crédit. En effet, la cotation des entreprises ne reflète plus la valeur de leur production. L"augmentation du cours des actions n"est plus que l"effet de la spéculation : les banques spéculent, les entreprises spéculent, les particuliers spéculent et se servent des bénéfices à la revente pour rembourser leurs crédits à la consommation... Le 5 septembre 1929, 5,5 millions d"actions sont mises en vente, ce qui révèle la perte de confiance d"une partie des spéculateurs. Les jours suivants, les échanges d"actions s"intensifient, jusqu"au jeudi 24 octobre (" Black Thursday ») où 13 millions d"actions sont offertes à la vente. Le 29 octobre, ce sont 16,5 millions de titres qui sont proposées à la vente. Durant tout ce temps, les achats sont inexistants. La chute du cours des actions est inexorable. Les banques et les entreprises américaines font faillite, précipitant les travailleurs dans un chômage de masse. Le rapatriement des capitaux américains à l"étranger et la fermeture des frontières aux importations précipite le reste du monde dans la crise. Après une tentative de politique déflationniste qui ne fait qu"enfoncer les États- Unis davantage dans la récession, une nouvelle forme de réponse est essayée avec la politique du New Deal, caractérisée par une intervention marquée de l"État en faveur d"une relance des fondamentaux de l"économie. L"État fédéral américain lance ainsi une politique de grands travaux (Tennessee Valley Authority Act de mai 1933) et de création d"agences fédérales, destinées à créer des emplois pour les moins qualifiés, limiter les positions dominantes sur le marché, mettre en place une allocation chômage et l"assurance vieillesse en 1935... La Seconde Guerre mondiale vient interrompre des expériences qui n"avaient permis qu"une reprise relative de la production comme de l"emploi. B. La croissance spectaculaire des Trente Glorieuses (1945-1973) Le Français Jean Fourastié a utilisé l"expression de " Trente Glorieuses » pour qualifier l"importante croissance économique ainsi que les mutations qui l"ont accompagnée dans les trente années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale. Les pays développés à économie de marché (PDEM) connaissent une croissance qui approche les 5 % par an en moyenne tout au long de cette période. L"industrie et le commerce (de plus en plus libéralisé avec les négociations du GATT) sont la base de cette croissance. Surtout, conjugués avec l"augmentation de la population (baby-boom jusqu"au milieu des années 1960), les augmentations de salaires et la redistribution des fruits de la croissance par l"État-providence permettent, dans cette période de plein emploi, à la consommation d"augmenter. La base en est l"équipement des ménages en électroménager (réfrigérateur, lave-linge, aspi- rateur puis téléviseur...) et en automobiles... Les habitants des pays développés sont entrés dans l"ère de la consommation, qu"ils remettent notamment en cause en Mai 1968 en France. 10

Première partie

Pourtant, dès la fin des années 1960, des signes apparaissent, laissant présager un ralentissement des activités économiques. Les marchés sont de plus en plus saturés, les ménages ne renouvelant pas aussi rapidement leurs biens de consom- mation, alors que les achats d"équipement stagnent avec la fin du baby-boom. À partir de 1971, le commerce international se rétracte avec la remise en cause des Accords de Bretton Woods de 1944 qui limitaient jusque-là la fluctuation des monnaies. Quoiqu"encore marginal, le chômage commence à se développer dans certains PDEM comme les États-Unis ou l"Italie. Enfin, le choix du tout pétrole comme énergie de base au développement industriel rend les économies dépen- dantes face aux fluctuations des cours, même si la France a engagé une politique de développement de l"énergie nucléaire...

C. De nouveaux mode de croissance

Les Trente Glorieuses sont interrompues par les chocs pétroliers de 1973 puis de

1979, phénomènes conjoncturels, qui révèlent les faiblesses structurelles de la

croissance (voir supra). La hausse des coûts de l"énergie entraîne une augmentation des coûts de fabrication et donc une hausse des prix, au moment où la consom- mation ralentit. Les entreprises les moins compétitives ferment, ce qui provoque une diminution de la production et une hausse importante du chômage. Les pays développés connaissent alors la stagflation, mélange inédit de chômage et de croissance dans un contexte d"inflation (qui dépasse les 10 %). De 1970 à 2001, la croissance des investissements à l"étranger n"est plus, en Amérique et en Europe, que de 1,9 % par an en moyenne. D"autre part, à partir des années 1990, les crises systémiques, à effets mondiaux, se multiplient. En décembre 1994, c"est le début de la crise financière mexicaine, en raison d"un peso surévalué par rapport au dollar : des attaques spéculatives font craindre aux investisseurs une dévaluation qui diminuerait la rentabilité de leurs capitaux, ce qui se traduit par une fuite massive de ces capitaux, qui provoque une crise de liquidités majeure au Mexique. L"incapacité de ce dernier à assurer le remboursement de sa dette propage la crise sur les marchés boursiers de l"ensemble

des pays émergents (c"est l"" effet tequila »), ce qui nécessite l"intervention des États-

Unis et du Fonds monétaire international (FMI). De même, la crise thaïlandaise de 1997, due à un ancrage peu crédible du baht au dollar, reproduit en partie la crise mexicaine : la fuite des capitaux hors de Thaïlande entraîne une dépréciation du baht de plus de 50 % en six mois, puis une crise boursière et immobilière qui entraîne la fermeture de la quasi-totalité des banques thaïlandaises, avant que la crise ne s"étende alors à d"autres pays d"Asie. La croissance reste pourtant positive, soutenue par les innovations (technologies de l"information et la communication, biotechnologies, nanotechnologies...) et le développement des activités tertiaires dans les PDEM, alors que certains pays en voie de développement (PVD) poursuivent et accentuent leur industrialisation. Cependant, la croissance reste modérée dans les PDEM (+ 3 % en moyenne de 1973 11

Chapitre 1

à 1998) et ne parvient pas à résoudre les problèmes du chômage et de la pauvreté, alors qu"elle est plus dynamique dans les pays émergents. Les crises économiques apparaissent désormais davantage liées à la spéculation et au surendettement, à l"exemple de la récession qui a frappé le monde de 2007 à 2009. Il faut donc ici insister sur le caractère exceptionnel de la croissance enregistrée de 1945 à 1973. Depuis les années 1970, l"économie mondiale n"a pas pu retrouver des perspectives de croissance aussi favorables (à l"exception des phénomènes de rattrapage des pays émergents et de quelques PVD)... Le monde serait entré dans une phase de croissance linéaire, c"est-à-dire une forme de croissance dans laquelle l"augmentation du PIB est chaque année la même en valeur absolue.

2. Les facteurs de la croissance

A. À la base des révolutions industrielles, l"idéologie libérale Le libéralisme est le moteur de l"expansion économique. Il naît en Grande-Bretagne

à la fin du ?????

e siècle, avec Adam Smith qui écrit : Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations. Les libéraux sont des partisans de toute forme de liberté, politique et économique. Ils croient en l"initiative individuelle qui se traduit par la liberté d"entreprendre, la liberté de concurrence et la libre recherche du profit. Ce sont les fondements idéologiques du capitalisme. Pour résumer, la loi du marché (offre et demande) élimine les plus faibles et récompense les plus entreprenants. Dans ce système, l"État se doit de n"intervenir qu"au minimum et a posteriori : respect de l"ordre public, protection de la propriété privée, création des infrastructures trop coûteuses pour l"initiative privée mais nécessaires au développement de l"économie, politique de formation et d"éducation... Toutefois, rares sont les purs libéraux en matière économique, car, dans les périodes de crise, l"État intervient par le biais de mesures protectionnistes, ce qui fausse la concurrence, et en cas de conflit, l"État intervient pour orienter les marchés afin de satisfaire les besoins militaires... Enfin, avec le développement des grands groupes industriels et financiers, la libre concurrence comme la liberté d"entreprendre ne sont plus que des principes et non une réalité...

B. Les révolutions industrielles

Depuis deux siècles environ, le monde a connu trois grandes phases d"innovations. La première Révolution industrielle repose sur le développement de la machine à vapeur à partir de la fin du ????? e siècle en Angleterre. Combinée avec la révolution agricole qui permet le dégagement de capitaux et d"une main-d"œuvre disponible, elle se caractérise par le développement de la sidérurgie, de l"industrie textile et des chemins de fer... Les phases de démarrage varient selon les pays. Ainsi l"Ita- 12

Première partie

lie ne commence-t-elle réellement son développement industriel qu"à la fin du e siècle, lorsque les chemins de fer et les industries se développement à l"abri du tarif douanier de 1887. L"Industrialisation, marquée par l"apparition et le développement de grandes entre- prises, repose donc sur de nouvelles technologies et le coût croissant des machines, ce qui oblige les entrepreneurs à augmenter les investissements. L"autofinancement du départ ne suffit plus devant la nécessité d"augmenter le capital, ce qui entraîne l"apparition de la société anonyme, dont le capital est divisé en actions, vendues en bourses (Londres, Paris, Berlin, Francfort, New York) qui se développent de 1890 à 1914 ; les entreprises ont recours aux grandes banques qui se développent dans les années 1850 (Barclays au Royaume-Uni, Crédit Lyonnais en France...) pour collecter de l"épargne et financer les grandes entreprises... À partir de 1880, la seconde Révolution industrielle est basée sur le développement

de nouvelles énergies : hydroélectricité, pétrole... Le pétrole est d"abord exploité

aux États-Unis et en Russie ; en 1929, sur les deux cents millions de tonnes de pétrole extraites, 138 le sont aux États-Unis. Les secteurs traditionnels (sidé- rurgie, textile, constructions d"infrastructures de transport, charbonnages...) continuent de se développer, alors qu"apparaissent de nouveaux secteurs indus- triels, gros consommateurs de matières premières et d"énergie, et qui s"appuient sur le développement de la consommation : chimie, métallurgie de l"aluminium, constructions automobiles et aéronautiques, biens de consommation courante (ustensiles ménagers), industries culturelles... La chimie connaît ainsi une impulsion nouvelle grâce au raffinage et à l"emploi des sous-produits du pétrole, au succès des textiles artificiels, à l"emploi croissant des engrais, à l"utilisation des produits pharmaceutiques... Les industries électriques connaissent un progrès considérable avec l"essor du téléphone, des appareils électroménagers (surtout aux États-Unis dans un premier temps), de la radio (treize millions de postes aux États-Unis en 1930)... Les modes de transport se diversifient et permettent une croissance spectaculaire du commerce : automobile (35 millions d"automobiles en circulation dans le monde en 1930, dont 30 millions aux États-Unis), aéronautique (Blériot franchit la Manche en 1911 et Lindbergh traverse l"Atlantique en 1927)... La deuxième révolution industrielle s"accompagne d"une concentration des entre- prises, aussi bien verticale qu"horizontale, et d"une centralisation du capital. Les konzerne allemands combinent les deux formes de concentration. La concentra- tion peut aussi s"effectuer autour de groupes bancaires, dont les participations dans des activités diverses permettent de former des trusts. Ainsi, en 1914, deux groupes financiers dominent l"industrie américaine : la

First National Bank, de

John P. Morgan, et la

National City Bank, de John D. Rockefeller.

La troisième Révolution industrielle intervient à la fin du ?? e siècle. Elle se fonde sur l"informatique qui permet le développement de la robotique, de la gestion assistée par ordinateurs et des technologies de l"information et de la commu- nication (informatique, internet, téléphonie mobile...). Mais contrairement aux 13

Chapitre 1

deux précédentes, la troisième révolution industrielle ne permet pas d"absorber le trop-plein de main-d"œuvre.

C. Des nouvelles méthodes de production

Le Taylorisme, le fordisme et la standardisation apparaissent au début du ?? e siècle et triomphent pendant les Trente Glorieuses. Ces méthodes ont été remises en cause avec la récession du dernier tiers du ?? e siècle et la troisième Révolution industrielle. Dans les années 1900, la croissance pousse les grandes entreprises à réorganiser le travail pour augmenter la productivité. L"Organisation scientifique du travail (OST) est mise au point avant la Première Guerre mondiale dans l"industrie métallurgique américaine par l"ingénieur Frederick W. Taylor (qui a lui-même été ouvrier). Le taylorisme repose sur deux idées essentielles : le travail intellectuel doit être concentré dans les bureaux de planification et d"organisation, tandis que les ouvriers doivent se contenter d"appliquer les instructions sans intervenir dans le processus d"élaboration ; le travail doit être parcellisé en tâches simples : l"ouvrier doit effectuer un nombre restreint de gestes et éliminer les mouvements improductifs... L"OST devient la base de la standardisation de la production à un nombre restreint de modèles (restriction compensée par le développement de la publicité), mais surtout du travail à la chaîne, mis en place par l"industriel américain Henry Ford pour la fabrication de la Ford T. C"est désormais l"objet qui se déplace vers l"ouvrier et non l"inverse. La combinaison de la standardisation et de la chaîne permet de produire en grandes quantités à un prix peu élevé : c"est le Fordisme, qui devient le système de production des usines Ford à partir de 1913. Le fordisme marque profondément l"industrie du ?? e siècle. En 1936, Toyota installe une chaîne de production dans son usine de Koromo, pour atteindre deux mille voitures par mois et dépasser les constructeurs américains. Le fordisme triomphe avec la Seconde Guerre mondiale, permettant aux États-Unis d"ensevelir l"Allemagne et le Japon sous la production militaire américaine standardisée. Le fordisme disparaît en partie avec le développement de la robotisation et la gestion assistée par ordinateur. De fait, la chaîne n"a pas disparu mais s"est roboti-

sée, ce qui réduit le rôle de l"homme à une activité de surveillance, d"amélioration

ou de réparation. Elle a aussi permis la production en " flux tendus », améliorant la productivité des entreprises. Dans les pays développés, les structures de l"économie se sont donc profondément modifiées, avec, au premier plan, la croissance de la part du tertiaire au détriment de la production industrielle, sous les coups de la concurrence des pays en déve- loppement (qui offrent des coûts de production inférieurs, ainsi qu"une législation sociale moins contraignante), du développement des nouvelles technologies, des gains de productivité ou de l"augmentation du niveau d"éducation... 14

Première partie

3. Croissance et sociétés

A. Les Révolutions industrielles entraînent la constitution de sociétés de classe Les Révolutions industrielles, soutenues par l"idéologie libérale, ont donné naissance à des sociétés de classes, au sein desquelles les individus sont définis par la place qu"ils occupent dans les nouveaux rapports de production. Dans ces systèmes, la bourgeoisie capitaliste possède les moyens de production, d"échanges et de capitaux..., alors que le prolétariat ne dispose que de sa force de travail qu"il échange contre un salaire, tandis que les paysans disparaissent progressivement sous les coups de l"exode rural, phénomène qui s"avère rapide au Royaume-Uni mais beaucoup plus lent en France. Les Révolutions industrielles permettent aussi l"apparition des classes moyennes, constituées des cadres des entreprises, dont les ingénieurs, des employés de banque et du commerce et des employés de l"État. Vers 1850, on compte déjà environ

600 000 fonctionnaires en France ; ils sont un million trois cents mille en 1914.

B. La croissance démographique des pays de la Révolution industrielle De 1800 à 1940, la population européenne est multipliée par trois, atteignant plus de 540 millions d"habitants. Au ??? e siècle, les États européens se sont engagés dans la transition démographique, car la " révolution pastorienne » a fait diminuer, à des rythmes certes différents, la mortalité, par la diminution de la mortalité infantile. La natalité a diminué plus lentement, mais sûrement avec la perte d"influence des églises et l"augmentation du niveau d"instruction... Dans de nombreux pays, la forte croissance démographique s"est traduite par l"exode rural, mais aussi par des flux d"émigration, soit à destination des colonies de peuplement, mais surtout en direction des États-Unis. Ces flux sont cependant en diminution après la Première Guerre mondiale pour les pays qui ont connu une importante saignée démographique... Dans l"entre-deux-guerres, l"Europe voit se développer les migrations de réfugiés : Arméniens après le génocide de

1915-1916, minorités grecques depuis la Turquie, Turcs européens vers l"Asie,

Russes blanc ou opposants aux bolcheviques, juifs d"Europe centrale et orientale,

Espagnols après 1936...

Cette croissance démographique est aujourd"hui le fait des pays en développe- ment, dans des proportions considérables dans le cas des États d"Afrique ou du sous-continent indien. Cette croissance s"accompagne là aussi d"importants flux migratoires, qui entraînent une recomposition des sociétés des pays d"accueil, qui souffrent dans le même temps d"un vieillissement, à l"exception des États-Unis qui maintiennent une forte immigration.quotesdbs_dbs12.pdfusesText_18