Documents exercice Le Paris dHaussmann
Le baron Haussmann Nommé préfet de la Seine de 1853 à 1870, Georges-Eugène Haussmann fut chargé par Napoléon Ill d'assai- nir et d'embellir Paris pour en faire une capitale moderne De grandes avenues aérées sont per- cées, des immeubles réguliers sont construits, des parcs sont aménagés, etc Le Paris haussmannien
Les aménagements de Paris par Haussmann
Le baron Haussmann (1809-1891) est un homme politique et un haut fonctionnaire français Entre 1853 et 1870, il fait réaliser de grands travaux et transforme Paris
Les aménagements de Paris par Haussmann
Le rez-de-chaussée sert pour les commerces Les appartements au-dessus sont pour les bourgeois Enfin, le dernier étage est constitué de petites chambres de bonnes 5) Entoure les photographies qui illustrent les travaux haussmanniens Les aménagements de Paris par Haussmann Le baron Haussmann (1809-1891) est un homme politique et un haut
C11 et C12 Connaître et contextualiser PPO : Le Paris
Le Baron Haussmann (1809-1891) En 1851, il apporte son soutien au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte Homme de confiance de l’empereur, il est nommé préfet de la Seine par Napoléon III qui le charge, en 1853, de mener la restauration de Paris, jusqu’en 1870
LE PARIS DE HAUSSMANN - letourdecarrilfileswordpresscom
LE PARIS DE HAUSSMANN De 1852 à 1870, toute la ville de Paris a fait un certain nombre de travaux entrepris par Napoléon III et le baron Haussmann À cette époque, la ville de Paris avait la même structure qu'au Moyen Âge, avec des ruelles étroites, des problèmes d'hygiène des constructions trop concentrées
A Industrialisation et bouleversements techniques
le Baron Haussmann, préfet de la Seine, de modifier en profondeur Paris pour en faire une capitale moderne (1853) Pendant près de vingt ans, des travaux titanesques sont menés : de grands boulevards sont percés, des places sont dégagées, des espaces verts sont créés, des ponts, des halles
Les travaux d Haussmann
12) De quelle manière Haussmann a-t-il financé ces travaux? Qui s'est opposé à lui en publiant Les Comptes fantastiques d'Haussmann? Haussmann a utilisé toutes les possibilités financières : emprunts, souscriptions, concessions Il a fait preuve d'une grande habileté pour masquer le coût énorme des travaux En 1868, le journaliste
Les Ponts de Paris - University of Arizona
en pierre, il fait partie des grands travaux entrepris par le Baron Haussmann dans le but de relier les nouveaux quartiers des deux rives de la Seine Détruit en raison de son étroitesse, il fut complètement reconstruit en métal entre 1970 et 1974 Il est très célèbre
Etude d’œuvre : La Curée de Zola - WordPresscom
Préfet de la Seine de 1853 à 1869, le baron Haussmann s’attelle à transformer Paris par des travaux spectaculaires Zola donne à voir cette métamorphose urbaine dans La Curée Haussmann entend remodeler la capitale afin de faciliter déplacements et mobilité, mais aussi pour prévenir et canaliser les éventuelles révolutions
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1. Le lieu
2. Le temps
3. Les personnages
4. Les thèmes et les enjeux
Le lieuL'hôtel Saccard
Le monde d'Aristide Saccard est celui de l'hôtel du Parc Monceau dont la couleur prédominante est l'or. Son "
perron royal ses "glands d'or » et ses lanternes exhibent l'éclat ostentatoire de la richesse de Saccard. A Monceau, tout n'est qu'" un étalage,
une profusion, un écrasement de richesses » (chapitre 1). Nouveau riche à l'image de ces bourgeois qui prennent le pouvoir sous le appartement detapage, d'affaires et de plaisirs, où la vie moderne, avec son bruit d'or sonnant, de toilettes froissées, s'engouffr[e] comme un coup de vent
(chapitre3). Monceau est donc le paradis des plaisirs mondains, de la luxure, de la dépravation morale et de la "
vie à outrance (chapitre 6).L'hôtel Béraud du Châtel
Appartenant au père de Renée, l'hôtel Béraud est l'exact contrepoint de l'hôtel Saccard. La tante Elisabeth et la soeur de Renée,
Christine, y ont résidé. Tout respire la respectable vétusté. Appartenant à la " vieille bourgeoisie», Béraud est l'un des "
derniersreprésentants d'une ancienne famille bourgeoise dont les titres remontaient plus haut que ceux de certaines familles bourgeoises
La couleur de cet hôtel particulier est le noir qui revêt plusieurs connotations symboliques : les murs dégagent une " gravité noire la bâtisse aux allures de cloître une lueur " noirâtre». Le noir est la couleur de l'austérité
: tout chez les Béraud du Châtel respire la droiture. L'hôtel est ainsi perpétuellement " silencieux ». Le père de Renée vit en solitaire, retiré du monde. Celui qui, en tant quemagistrat, a passé sa vie à rechercher la droiture du Bien et de la Justice entend garder cette même rigueur. L'hôtel Béraud inspire
donc une crainte religieuse. Cette " maison calme et douce comme un cloître » invite ses occupants à la méditation intérieure. Renéea été profondément marquée par cet espace, comme en témoignent ces lignes du chapitre 3
de tête, elle était bourgeoise ; elle avaitune honnêteté absolue, un amour des choses logiques, une crainte du ciel et de l'enfer, une dose énorme de préjugés. [...] Elle appartenait à
Le noir, c'est aussi la couleur de l'ancien. A cet égard, l'hôtel Béraud, situé sur l'Île Saint-Louis, reste à l'écart des travaux haussmanniens,
des transformations et de la nouveauté. Ainsi, Saccard note que le père de Renée " ne sort guère que pour aller de loin en loin au Jardin des Plantes. Et encore faut-il que je me fâche ! Il prétend qu'il se perd dans Paris, que la ville n'est plus faite pour lui» (chapitre 5).
des lieux était "compagnon d'Etienne Marcel. En 1793, son père [de Renée] mourait sur l'échafaud, après avoir salué la République de
tous ses enthousiasmes de bourgeois de Paris, dans les veines duquel coulait le sang révolutionnaire de la cité. Lui-même était un de ces
républicains de Sparte, rêvant un gouvernement d'entière justice et de sage liberté.» Béraud n'hésite pas à donner "
sa démission de président de chambre, en 1851, lors du Coup d'Etat ». Face à la prolifération des fastueuses bâtisses de l'Empire, l'hôtel Béraud estle symbole chancelant d'une République mourante. Les deux hôtels du roman s'opposent donc en tout point
: les antagonismes spatiaux, moraux et politiques expliquent que le père de Renée " ne venait jamais à l'hôtel du parc Monceau ». Etude d'oeuvre :La Curée de ZolaFRANÇAIS Toutes sériesNº : 91019
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Le temps
Le Second Empire
Le 2décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte s'empare du pouvoir par un coup d'Etat. Prenant le nom de Napoléon III, il instaure
le Second Empire. Comme l'a relaté Zola dans le premier volume des Rougon-Macquart, La Fortune des Rougon, et avant lui Hugo
dans Les Châtiments, l'armée prend place dans les rues et en expulse le peuple, à Paris comme en province. Les libertés disparaissent
et l'idéal républicain s'effondre. Le Second Empire est donc en place quand commenceLa Curée
. L'Empereur apparaît en personnedans le texte au chapitre 3, lors d'un bal donné aux Tuileries. Paré de ses décorations, le "
» La politique de Napoléon III se veut une politique d'austérité : il s'agit en théorie de rétablir unordre moral dissolu. Ainsi, l'hypocrisie et la mascarade sociales couvrent les débauches et les luxures les plus criantes. Le personnel
impérial du roman zolien est à cet égard éloquent : le baron Gouraud est un sénateur dépravé, Monsieur de Mareuil " un candidat perpétuel à la députation» (chapitre 1), les hommes d'affaires Toutin Laroche, Mignon et Charrier des entrepreneurs enrichis et mal
dégrossis, les femmes du monde se confondent avec les demi-mondaines. Au chapitre 4, Renée se rend chez Blanche Müller, tandis
que Suzanne Haffner et Adeline d'Espanet, surnommées les " deux inséparables », sont supposées homosexuelles. Le Second Empireémerge, des centaines de "
mille [de] terrassiers et maçons » viennent peupler Paris (chapitre 2). La bourgeoisie spécule et les grands
travaux du Baron Haussmann sont en marche.Les travaux du baron Haussmann
La période du Second Empire est marquée par la réalisation des grands travaux haussmanniens. Préfet de la Seine de 1853 à 1869, le
baron Haussmann s'attelle à transformer Paris par des travaux spectaculaires. Zola donne à voir cette métamorphose urbaine dans
La Curée
les éventuelles révolutions. Les vieux quartiers sont rasés et leurs ruelles étroites et tortueuses disparaissent pour laisser place à
des avenues rectilignes. Ces gigantesques travaux entraînent une activité économique débordante. Tandis que les ouvriers s'affairent,
pluie d'or ». Au chapitre 2, Saccard explique à sa première femme, Angèle, leson a coupé Paris en quatre. [...] La grande croisée de Paris, comme ils disent. Ils dégagent le Louvre
trouera la ville de toutes parts.» Il lui dévoile ses rêves de fortune
Plus d'un quartier va fondre et il restera de l'or aux doigts des gens qui chaufferont et remueront la cuve.» Saccard compte bien être de ces spéculateurs. L'affaire des terrains de Charonne l'accapare
d'ailleurs tout au long du roman. Plus que la moralité de sa femme, c'est de sa signature qu'il se préoccupe (chapitre 6).
Les personnages
Saccard ou "
la note de l'orAvec Renée, Saccard est le personnage principal de La Curée. Présent à chaque chapitre, son portrait physique est succinct : " petit,
laid, noirâtre», la "
mine chafouine » et les " jambes grêles Saccard est un personnage monolithique placé sous le signe de l'or. Symbole de la " spéculation furieuse d'une époque », affairé à faire " jaillir des millionspu inspirer Zola. Saccard cherche avant tout l'argent et non le Bien. Ses affaires se révèlent souvent véreuses
: sans remords, il dupe " la Ville, l'état, et sa femme » (chapitre 4) en faisant preuve d'une imagination féconde pour monter des coups. Au chapitre 5, dans l'affaire de Charonne, il invente un " conte à dormir debout » pour obtenir son argent. La couleur de Saccard, c'est donc l'or.La récurrence de cette couleur dans la description de l'hôtel Saccard (chapitre 1) et la métaphore alchimique qui traverse le
texte le disent de façon obsédante. Si Saccard est fort en affaires, il est à l'inverse un père et un mari démissionnaires. Il incarne
en cela la perversité morale du Second Empire. Il laisse Renée avoir des amants, sortir dans des lieux peu fréquentables (chapitre
préoccupations matérialistes d'une époque décadente.La Curée
L'ambition et le désir de conquête le taraudent. " Homme décidé à franchir tous les fossés » et doté d'une forte volonté de puissance, il s'élève socialement jusqu'à opérer " une vraie prise de possession n'est autre que sa rapacité. Gagner de l'argent est une chasse féroce : avec son " museau de fouine » (chapitre 1), ses " appétitsde loup » et d'" oiseaux de proie » (chapitre 2), il participe pleinement à la " curée ardente » (chapitre 3) qui se joue à Paris. Son
dynamisme conquérant lui assure une place dominatrice dans la narration. Manipulateur, il déclenche les principaux événements
narratifs : son mariage avec Renée au chapitre 2 et celui de Maxime et Louise au chapitre 6.FRANÇAIS Toutes sériesNº : 91019
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Le pouvoir de Saccard est néanmoins à nuancer car le personnage a ses faiblesses. Comme tous les Rougon-Macquart, il subit le
poids de l'hérédité : c'est de son " sang des Rougon» qu'il tient "
l'appétit de l'argent» et le "
besoin de l'intrigue» (chapitre 2). Le
milieu dans lequel il évolue détermine aussi son caractère. La capitale favorise l'éclosion de ses tendances profondes
Aristide
». Comme Macbeth, des voix lui crient : " Tu
seras riche » (chapitre 2). Saccard est aussi manipulé par les siens : Eugène, son frère ministre, lui donne des ordres et lui dicte invraisemblables qui sentent le soufre et manquent de ruiner ses entreprises, " conte à dormir debout qu'il venait d'inventer à RenéeRenée ou "
la note de la chair J'ai voulu montrer [...] le détraquement cérébral d'une femme dont un milieu de luxe et de honte décuple les appétits natifs.» Renée est donc cette "
tel est l'aspect métaphorique sous lequel Renée apparaît le plus souvent dans le roman. Malgré une légère myopie, l'épouse de
Saccard est une belle femme aux cheveux blonds dont le " corps souple » a des " airs de garçon » (chapitre 1). Elégante et racée, elle et la voit en " mystérieux oeillet panaché noir et blanc ». Renée n'hésite d'ailleurs pas à exciter les désirs : plus que de la couvrir, sestoilettes la dénudent et exhibent son corps désirable. Au chapitre 3, lors de leur première rencontre, Maxime suggère d'échancrer
sa dentelle et pose sa main sur la poitrine de sa belle-mère. Renée s'enivre du parfum de la fête impériale et sa vie tourbillonnante
contact d'un milieu pervers et malsain.l'adolescence, elle est violée et, déclarée coupable, forcée d'épouser un homme qu'elle n'aime pas (chapitre 2). Jetée dans un monde
mode: chez Blanche Müller, au Café Riche, chez le couturier Worms, au Théâtre Italien (chapitres 2, 4 et 5). Elle mène une vie frivole,
jouissances inconnuesle fruit défendu » en cédant à Maxime (chapitre 4). Ayant " choi[si] le
mal », la tête de la jeune aristocrate se détraque: au Théâtre Italien, alors qu'elle assiste à une représentation de Phèdre, elle plonge
dans un " rêve douloureux» avant que "
[t]out [ne] se détraqu[e] dans sa tête » (chapitre 5). Le miroir dans lequel elle se regarde au chapitre 6 lui renvoie l'image d'une femme ridée dont le front porte une " meurtrissure » et dont l'esprit se dérègle. Ainsi, elle voit " deux apparitions sortir des ombres légères de la glace : Maxime et Saccard, qui, armés d'outils de forgerons, la façonne tel un métal précieuxpitoyable par sa faiblesse, Renée accède au terme du roman au statut de victime tragique. Objet choisi et manipulé par Saccard (elle
est son faire-valoir et sa principale réserve d'argent), Renée est cette " nouvelle Phèdre » que le destin écrase et broie.Maxime ou la médiocrité
sont entièrement consacrées. Quand Zola le fait apparaître, c'est souvent pour évoquer les rapports qu'il entretient avec son père
ou Renée. Ce personnage falot n'acquiert pas de réelle autonomie narrative. Maxime est jeune et beau. Tel Narcisse, qu'il incarne
d'ailleurs dans la représentation théâtrale du chapitre 6, il se plaît à se regarder en classe dans la glace (chapitre 3). Il a un "
air fémininde demoiselle », un " balancement des hanches d'une femme faite ». L'" effémination de tout son être » en fait un " hermaphrodite ».
Physiquement indéterminé et ambigu, Maxime l'est aussi sur le plan moral. Le jeune homme est le symbole de la dégénérescence
morale et intellectuelle du Second Empire. Il connaît une jeunesse dorée qui le plonge dans la paresse et la mollesse. Son
tempérament neutre», son oisiveté ("
Il se moquait de Saccard, il le trouvait très bourgeois de se donner autant de peine pour gagner un
argent qu'il mangeait, lui, avec une si adorable paresse») lui donnent l'air bête et creux
deux trous bleus, clairs et souriants, des miroirs de coquette, derrière lesquels on apercevait tout le vide du cerveau» (chapitre 3).
embrasse sans vergogne sa belle-mère. Chez lui, le vice a une racine naturelle et originelleLe vice en lui parut même avant l'éveil
des désirs.» Maxime est un faible. Tel un lâche, il accable Renée quand son père découvre l'inceste
c'est elle», s'exclame-t-il au
Maxime est condamné à n'être qu'un personnage secondaire, manipulé par tous. Par Renée tout d'abord, qui prend immédiatement
le dessus sur le plan sexuelelle guettait Maxime, cette proie renversée sous elle, qui s'abandonnait, qu'elle possédait tout entière
(chapitre 4). Manipulé aussi par Saccard, Maxime accepte passivement de se marier avec Louise (chapitre 4) puis de prêter de
l'argent à son père (chapitre 6)M'apporteras-tu demain les cent mille francs
Maxime et en font un être de la dégénérescence.FRANÇAIS Toutes sériesNº : 91019
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La curée ou les "
appétits lâchés Zola donne à son roman un titre métaphorique : le mot " curée » renvoie à un terme de vénerie qui désigne la partie de la bêteque l'on donne en pâture à la meute, sur le cuir même de la bête que l'on vient de dépouiller. Par extension, dès le XVI
e siècle, lacurée désigne une ruée avide vers les biens, les places et les honneurs laissés vacants par la chute d'un homme. Trois occurrences du
mot sont présentes dans le romanses narines battaient, son instinct de bête affamée laissait merveilleusement au passage les moindres
indices de la curée chaude dont la ville allait être le théâtre» (chapitre 2)
c'était l'heure de la curée ardente» (chapitre 4)
elle ne se sentait pas d'indignation pour les mangeurs de curée» (chapitre 6).
Ce terme est avant tout symbolique et métaphorique : La Curée est le récit d'un dépeçage. La curée symbolise l'époque de folie etde honte qu'est le Second Empire. Ainsi, après avoir dépecé la République, les comparses de Napoléon III s'en partagent les restes
fumants. Les entrepreneurs Saccard, Charrier et Mignon, tels des vautours, des oiseaux de proie affamés, se ruent sur Paris pour lui
faire des " entailles» et lui ouvrir les veines "
à coup de hache
» (chapitre 2). Napoléon III lui-même dépèce de ses regards remplis de " lueurs fauves » le corps de Renée au bal des Tuileries tout comme Saccard, avec ses " tenailles», dégrafe le corsage de sa femme
qui se retrouve " sans un lambeau appétits de jouissance » se déchaînent.La critique du Second Empire
Tout comme dans La Fortune des Rougon, La Curée observe avec minutie la toile de fond historique. Le premier volet des Rougon-
Macquart racontait le "
guet-apens du Coup d'Etat LaCurée
ou au chapitre 6 lors du bal de la mi-carême, les piliers de l'Empire, hommes politiques (Hupel de la Noue, le baron Gouraud, M. de
Saffré, le député Haffner, M. de Mareuil), hommes d'affaires (Toutin Laroche, Mignon et Charrier) et femmes du monde (Suzanne
Haffner et Adeline d'Espanet, la comtesse Vanska, Mme de Lauwerens, la duchesse de Sternick) se donnent la réplique dans unevaste comédie sociale. Ces personnages secondaires servent la dénonciation du régime impérial, de son fonctionnement pervers
et de sa corruption morale. Suzanne Haffner et Adeline d'Espanet, " les deux inséparables», s'aiment d'amours homosexuelles.
Monsieur de Mareuil est obnubilé par la députation tandis que Mignon et Charrier trempent dans des affaires véreuses... Tous ces
Plus qu'un motif réaliste, le fond historique se décline sur le mode satirique. La satire est d'abord politique, avec la stigmatisation de
quand on gagne de l'argent, tout estbeau » (chapitre 1). Toute pensée ou conscience politique a disparu. La " guerre du Mexique », dans le chapitre 6, devient un sujet de
badinage, traité sur le mode de la plaisanterie. Finalement, les hommes de l'Empire ne pensent qu'à baffrer pour mieux engraisser.
Ils se jettent sur le monde comme ils se "
ru[ent] sur les pâtisseries et les volailles truffées » lors du bal de la mi-carême (chapitre 6).
La satire morale et intellectuelle de la société impériale résonne aussi. Voué à la fête, le "
tohu-bohu » impérial tourne au propriétaire " ayant reculé devant une dépense purement artistique» (chapitre 1)
; Maxime ne garde de son éducation qu'une " religion pour la toilette» (chapitre 3)
; les chanteurs fredonnent des airs minables tels que "Ah, il a des bottes, il a des bottes, Bastien
Ohé,
les petits agneaux» ou "
J'ai un pied qu'i r'mue
est de mise. Luxure et prostitution, amours lesbiennes, homosexualité masculine (Baptiste, " c'étaient les palefreniers qu'il aimait mesquins. Zola entendait faire de Renée une " nouvelle Phèdre ». Mais c'est une Phèdre dégradée et salie qui s'avance sur la scènede l'Empire. La Phèdre racinienne subissait les foudres divines et mourait torturée par la culpabilité et le poids de sa faute. Renée,
elle, choisit de céder à Maxime et n'en éprouve du remords que par intermittences. Le Second Empire, répétition falote de l'Empire
qui avait si glorieusement ouvert le siècle, le clôt sur le mode mineur du grotesque.Réception et postérité du texte
La Curée
dans La Cloche et fait scandale. Le Parquet suspend la parution du texte pour raisons morales. Par amitié pour ce journal qui lui
assure une grande part de ses revenus, Zola ne souhaite pas aller jusqu'au procès qui lui aurait pourtant fait de la publicité. Pour
que La Cloche ne soit pas saisi et interdit de parution, il obtempère, non sans maugréer : " une société n'est forte que lorsqu'elle met
la vérité sous la grande lumière du soleilrévise son texte et fait paraître une seconde édition chez Charpentier, qui vient de s'attacher par contrat les services du romancier.
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Cette édition n'est pas plus remarquée que la première. Barbey d'Aurevilly s'insurge contre "
l'indécence voluptueuse, l'indécencepolissonne » à l'oeuvre dans le roman. Jules Lemaître reproche à Zola de montrer les " volontés obscures de monstres ».
Il faudra attendre plusieurs années pour que des articles signés Huysmans ou Maupassant fassent l'éloge du roman. Aujourd'hui,
justice est rendue au texte: La Curée est souvent considéré par la critique comme le meilleur roman de Zola, avant L'Assommoir.
La Curée
se prête aussi à des lectures psychanalytiques. Renée et rédigée par Zola lui-même. Une adaptationcinématographique italienne, de Baldassare Negroni, et une Française, de Roger Vadim ont été réalisées. Renée y est jouée par Jane
Fonda, Saccard par Michel Piccoli et Maxime par Peter Mac Enery.quotesdbs_dbs13.pdfusesText_19