[PDF] Cahiers GUTenberg, nO 22 (1995), p 5-15 Cahiers G U Tenberg



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L’IMPRIMERIE ET LA BIBLE

son traducteur),qui servira de référence à de nombreuses traductions de la Bible dans les langues occidentales Dès lors, l’imprimerie se répand rapidement en Europe A partir de 1550,le prix d’une bible devient plus abordable L’Ecriture Sainte pourra dorénavant être accessible à tous ceux qui désirent se la procurer



Project Gutenbergs Le livre, de limprimé au numérique, by

numérique de la Bible de Gutenberg, premier livre à avoir jamais été imprimé Datant de 1454 ou 1455, cette Bible aurait été imprimée par Gutenberg en 180 exemplaires dans son atelier de Mayence, en Allemagne 48 exemplaires, dont certains incomplets, existeraient toujours, dont trois (deux versions complètes et



Latypographiedela Bible de Gutenberg - Free

La typographie de la Bible de Gutenberg Fig 4-La casse de la Bible a42lignes` 2 risiennes, les versions Vulgates de ces ouvrages servant de mod`ele pour les scriptoria des pays rh´enans Il faut aussi se souvenir que Peter Sch¨offer a travaill´e comme copiste `a Paris Sa pr´esence dans cette ville est prouv´ee, encore en 1449 2



Cahiers GUTenberg, nO 22 (1995), p 5-15 Cahiers G U Tenberg

Latypographiede la Bible de Gutenberg Fig 4- La casse de la Bible Áa42lignes 2 risiennes, les versions Vulgates de ces ouvrages servant de modÁ ele pour les scriptoria des pays rh enans Il faut aussi se souvenir que Peter SchÈ offer a travaillÂe commecopiste Á a Paris Sa pr esence dans cette ville est prouv ee, encoreen 1449 2



Le cagibi de MM Fust et Gutenberg -1

- Le musée de Cluny et la tapisserie de la dame à la licorne 3 – Individuellement, chacun choisit un poème qu’il présente à la classe en essayant d’expliciter son choix 4 – Recherche de calligrammes dans les ouvrages de poésies de la classe et de la BCD et réalisation d’une



6 Typologie des documents - Mediadix

Bible de Gutenberg à 42 lignes) puis en 1470 à Paris Auparavant les livres étaient écrits à la main = manuscrits, sur des supports maniables et peu coûteux : argile (Mésopotamie), soie (Chine), papyrus (Égypte) feuilles de palmier (Inde), écorces



Chapitre 3 - Humanisme et Renaissance

fabriqués sont ensuite enduits d'une encre noire et grasse Puis on les presse contre le papier pour qu'ils laissent leur empreinte Les caractères étant mobiles, on peut les réutiliser C'est vers 1455 que Gutenberg achève grâce à cette technique son premier livre imprimé : il s'agit d'une Bible de 1 282 pages



Mallette virtuelle Textes et écritures au Moyen-Âge en Agenais

Oui, son coût était très iélevé environ une quarantaine de peaux de mouton pour fabriquer un livre de taille moyenne Ainsi le prix d’une copie de la bible équivalait au salaire annuel moyen d’un forgeron 4/ les personnes fabriquaient le livre manuscrit? nt jusqu’au XIVe siècle des moines ait le moine copiste qui recopiait les



Mémento RAMEAU : contours autorités RAMEAU / autres autorités

manifestations qui ne répondent pas à la définition d’une collectivité selon la norme AFNOR Z 44-060 (par ex , l’École de Pont-Aven) ou qui englobent des collectivités sans coïncider avec elles (par ex , la Croix rouge )

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Cahiersenberg

GUTGUTGUTmLA TYPOGRAPHIE DE LA BIBLE DE

GUTENBERG

PAdolfWild

Cahiers GUTenberg, nO22 (1995), p. 5-15.

© Association GUTenberg, 1995, tous droits réservés.

L"accès aux articles desCahiers GUTenberg

http://cahiers.gutenberg.eu.org/ implique l"accord avec les conditions générales d"utilisation ( Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d"une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright. CahiersGUTenberg nÊ22 ? Ð septembre 1995(version provisoire : 8 aoÃut 1995)

LatypographiedelaBiblede Gutenberg

AdolfWild

Conservateur du MusÂee GutenbergÁaMayence

Stadt Mainz Gutenberg Museum

Posfach 3820, D±6500 Mainz 1

Allemagne

RÂesumÂe.L'auteurregarde laBibledeGutenbergavec l'úild'untypographe. D'abord au niveau de la mise en page oÁu les travaux rÂecents deRosa viroont montrÂel'existencede

constantes dans les grilles; puis,et surtout, au niveau des lignes qui Âetaient justi®Âees non

pas, comme aujourd'hui, en jouant sur des espaces inter-mots de taille variable, mais sur des combinaisons de lettres : logotypes, ligatures, abrÂeviations, etc. Abstract.Firs,theGutenberg'sBibleis examinedfromatypographicalpoint of view both at the page level, withRosavirogrid consants,and at the line level, where jusi®cation was made by using ligatures insead of today variable spaces.

1. RÁegles de proportion et mise en page

Jamaisl'art de l'imprimerien'a ÂetÂecÂelÂebrÂe comme dans le colophon ± la conclusion ± duCa-

tholiconde JohannesBalbus,quiest paru en 1460 Áa Mayence et qui a ÂetÂe, peut-Ãetre, imprimÂe

parGutenberglui-mÃeme: C'est avec l'aide du TrÁes-Haut qui dÂelia la langue desenfants, etqui rÂevÁele souventaux petits cequ'il cache aux hommes de science, que fut terminÂele Catholicon, ce livre admirable, l'an de l'incarna- tion du Sauveur M.CCCCLX, dans la mÁere patrie

Mayence, insigne ville de l'Allemagne, que Dieudans sa clÂemence a daignÂerendre la plus illustre et

la premiÁere des villes: et ce livre fut parfait sans le secours ordinaire de la plume ou du calame, mais par l'admirable encha

Ãõnement de formes et de ca-

racÁeres, grÃace aux rapports et l'harmonie admi- rable. d'interrogation.

Il y a eu, trÁes certainement des rÁegles de proportion dans la mise en pages, rÁegles auxquelles

se soumettaient dÂejÁa les copistes pour leurs manuscrits, mais ces rÁegles n'Âetaient pas codi®Âees

par Âecrit.

:Cette note correspond ÁaunexposÂe fait, lors des Rencontres de Lure en aoÃut 1992, en allemand avec une tra-

ducion franËcaise simultanÂee par AndrÂePeltre(Cicero-SystÁemes) qui en a aussi assurÂelatraducion Âecrite depuis.

Une permiÁere version de cette note est parue sous forme d'un rapport de recherche [6]. 5

Adolf Wild

Ce secret de fabrication, l'Argentin RaÂul MarioRosarivocroit l'avoir dÂecouvert auxx e siÁecle 1 Dans son ouvrage principalDivina proportio typograpica[2] et quelques autres articles, il rÂeduit tout l'ordonnancement typographique Áa la proportion 1:1,5 ou bien 2:3 et

prouve que le nombre de lignes par page Âetait toujours divisible par 3. Il a aussi soulignÂela

signi®cationparticuliÁere magiqueet religieuse du nombre 3, dÂejÁa chez les anciensÂEgyptiens,

mais surtout depuis le christianisme.

Sa thÁese est vÂeri®Âee dans les faits car, aussi bien pour laBibleÁa42lignesde 1455 que celle Áa

36 lignes de 1458 et celle Áa 48 lignes de 1462 deFustetSchÈofferet que pour Âegalement

le calendrier turcÁa21lignesetleCatholiconÁa 66 lignes, il s'agit de multiples du nombre premier 3. Il arriveau module 1,5 en divisant 3 fois l'unitÂede mesure cicero (=12 points) par deux: (12/2=6), (6/2=3), (3/2=1,5). Pour revenir de 1,5 Áa12ilfautmultiplierpar8. AppliquÂeauformatdelapage(®gure1)imprimÂee, il en rÂesulte une proportion de la largeur

et de la hauteur de 8/12, c'est-Áa-dire2/3.Ce qui se prÂesente d'abordcomme un jeu de numÂe-

rologie ÂesotÂerique peut en fait se vÂeri®er pour tous les premiers imprimÂes majeurs.

Prenons l'exemple de laBibleÁa42lignesdeGutenberg. Si on divise la pagedans la proportion de 2 Áa3etsiontraceÁapartirdes points departageune ligne horizontale et une ligne verticale, il en rÂesulte une intersecion. Une diagonale du coin supÂerieur gauche de la page au coin infÂerieur droit passe par cette intersecion. Dansla strucuredelapageclassique,quis'appliquepourRosarivoÁalaBibledeGutenberg, on divise cette diagonale en 9 segments Âegaux. On enlÁeve 1/9 en haut et 2/9 en bas. Par les points 1 et 7 de la diagonale on fait passer des verticales et des horizontales et on obtient un recangle. Ceci est le recangle de la partie imprimÂee qui est entourÂe des marges non impri- mÂees. La largeur des marges est donc, Áa partir de la pliure, dans une progression de 2/3/4/6.

L'intersecion des lignes de partage 2:3 indiquÂees au dÂebut marque 3 neuviÁemes de la diago-

nale. Les lignes ne partagent donc plus seulement la page, mais aussi la partie imprimÂee en hauteur et en largeur dans la proportion de 2 Áa3.Rosarivoappelle ces lignes les lignes d'or (linea aurea, ®gure2). Rosarivoa aussi dÂecouvert autre chose Áa partir de ses mesures.

La hauteur de la partie im-

primÂee est Âegale Áalalargeurdelapageetauxdeuxtiersdesahauteur.DemÃeme, la largeur

de la partie imprimÂee correspond Áa deux tiers de la largeur de la page. La marge intÂerieure

est Âegale ÁalamoitiÂedelamargeextÂerieure. La largeur de la marge intÂerieure multipliÂee par 9

donne la largeur de la page. Il en est de mÃemesi on multipliela largeur de la margeextÂerieure

par 4,5. Si on multiplie par contre la marge extÂerieure par 3 on obtient la largeur de la partie

imprimÂee. La hauteur de la partie imprimÂee est obtenue en multipliant la marge infÂerieure

par 3 et la margesupÂerieure par 6. La multiplicationde la margeinfÂerieurepar 4,5 ± ou de la

marge supÂerieure par 9 ± donnent la hauteur de page. Maintenantrevenons aux lignes verticales et horizontales qui divisent la pagedans la propor-

tion 2/3. TraËcons les parallÁeles Áa ces lignes qui sÂeparent le deuxiÁeme du troisiÁeme tiers, on

1:Corroborant ainsi certains travaux, notamment deTschichold, sur les canons des copistes du MoyenÃAge

tardif [5]. 6

La typographie de laBibledeGutenberg

2 4 5 6 7 8 91
3 AB CD

2/91/9

Fig.1-RÂepartition d'unepage selon la proportion1: 1,5 7

Adolf Wild

1 3 7

LINEA AUREA

LINEA AUREA

Fig.2-RÂepartition d'unepage avec la partie imprimÂee de laBible Áa42lignesdeGutenberg 8

La typographie de laBibledeGutenberg

obtient alors sur la partie imprimÂee 9 recangles Âegaux. Les recangles aussi respecent la pro-

portion 2/3. Ils contiennent 14 lignes imprimÂees. La marge entre les deux colonnes de texte est Âegale Áa un neuviÁeme de la partie imprimÂee (®gure 3). La thÂeorie deRosarivopart du principequ'une mise en page harmonieuse doit obÂeir au mo-

dule 1,5. Ce module est ÁautilisersystÂematiquement pour tous les ÂelÂements des recangles,

en particulier pour la proportion de la page par rapport Áa la partie imprimÂee d'oÁurÂesulte la

margeautomatiquement. Seule une pagestrucurÂee de cettemaniÁere peut avoir une typogra-

phie ÂequilibrÂee. Ellere¯Áeteraitune idÂeedebase quis'applique avecuneprÂecisionscienti®queÁa

plusieurs Âetapes successives. La beautÂes'exprimeicipar laproportion,lerythmeet l'harmonie. La perfecion esthÂetique est le re¯et de l'idÂeal.

Les rÂe¯exions et les calculs deRosarivosemblent se mÃeler intimementavec le calcul et la nu-

mÂerologie. Cela Âetait parfaitementplausible dans le contextedes rÂealitÂes du haut MoyenÃAge.

Si la rÁegle des proportions contenuedans le colophon duCatholiconest ainsi fondÂee, la ques- tionresteouverte. On nepeut fairedes mesures objecivesquesurlesexemplairesconservÂes de laBibledeGutenberg.ÁA cetteoccasion,il fautremarquerqueRosarivos'est mis Áal'abrides critiques Áa l'avance, en faisant remarquer que l'impression a eu lieu sur des papiers humides dont les dimensions ont pu varier par la suite. Les mesures exaces faites sur laBibledeGutenbergne permettent ni de prouver, ni d'in- ®rmer les formules deRosarivo.OnaconstatÂedesÂecarts importants qui peuvent toutefois s'expliquer par un manque de connaissance des rÁegles de la part du compositeur. Les marges

ont pu Ãetre massicotÂees par la suite. MÃeme la plus forte objecion n'est pas forcÂement perti-

nente. LaBibleÁa42lignesaÂetÂecomposÂee ± pour les premiÁeres pages ± sur 40 lignes (I, 1-5r

et I, 129-132r). La page I 5V o compte 41 lignes. Ces deux nombres ne sont pas divisibles

par 3. Il est possible que l'on ait corrigÂeces erreurs initiales, car Áa l'occasion de rÂeimpressions

pour augmenter le tirage, on composait ces pages Âegalement sur 42 lignes. On aurait alors

composÂeletextemoinsserrÂe sans recourir Áa des abrÂeviations. Il n'y a pas eu de problÁeme de

mise en page Áa deux exceptions prÁes. Lors du passage de 40 Áa42ligneslasurfacedelapage

imprimÂee est restÂee inchangÂee. Les caracÁeres, fondus avec des marges largement suYsantes,

ont ÂetÂelimÂes d'environ 0,3 mm. Certaines lettres ont ÂetÂefonduesÁa nouveau. On peut aussi

expliquer cechangement Áapartird'argumentsÂeconomiquescaril setraduitparune Âeconomie de 30 pages. Au regard du prix du papier et de l'encre, cet argument est plausible. A l'encontre des formules deRosarivo, on constate aussi les variations dans la largeur des colonnes et celle de l'intercolonnage.Les Âecarts dans la dimension des colonnes atteignent85 et 88 mm. Pour les intercolonnes, on constate 2 groupes, l'un avec un Âecart de 22-23 mm, l'autre avec 20-21 mm. On attribueces Âecarts au comportement des divers compositeurs. La strucure de la composi-

tion n'a donc pas toujours ÂetÂerespecÂee etGutenbergn'est pas intervenu avec autoritÂepour

faire respecer la norme. Oncomprendque laBibledeGutenbergse refÁere aumodÁele des manuscritsdu MoyenÃAge. Maison n'a pastrouvÂeunmodÁele prÂecis. Ontrouvedes analogiesavecl' autographedeTho- masdeKempten et surtoutla Bible gÂeantedeMayence, ouvrages Âecritstousles deux en

Âecrituredesmisselset conservÂes ÁalabibliothÁequedu CongrÁes ÁaWashington.Danslecadre

dela traditionbiblique,on a pu constaterunein¯uencedes Âecrituresmanuelles des bibles pa- 9

Adolf Wild

1 2 4 63
5 7

LINEA AUREA

LINEA AUREA

Fig.3-RÂepartition de la partie imprimÂee d'unepage de laBible Áa42lignesdeGutenberg 10

La typographie de laBibledeGutenberg

Fig.4-La casse de la BibleÁa42lignes

2 risiennes, les versionsVulgatesde ces ouvrages servant de modÁele pour lesscriptoriades

pays rhÂenans. Il faut aussi se souvenir que PeterSchÈoffera travaillÂe comme copiste Áa Paris.

Sa prÂesence dans cette ville est prouvÂee, encore en 1449.

2. L'appareil typographique de laBibleÁa42lignes

Remarquable aussi est le fait queGutenbergait choisi pour saBibleune Âecriture ± laTex- turaou

monocale±quiÁal'Âepoque n'Âetait plus utilisÂee que pour les Âecrits liturgiques, les

missels surtout. C'est pourquoi on l'appelle aussi

Âecrituredes missels. Pour une bible, elle

1:D'aprÁes GottfriedZedler,citÂe par EmilRuder[3] et GuyBechtel[1]

11

Adolf Wild

Âetait Âetonnamment grande. Ce qui conduit Áa admettre que laBibledeGutenbergse situe dans la traditiondela lecure publique. Ceci se con®rmeaussi par le fait que tous les premiers

possesseurs de laBibleÂetaient des institutionsreligieuses, un dÂebouchÂesÃur pourGutenberg.

Elle Âetait donc surtout utilisÂee pour la lecure Áa haute voix dans les rÂefecoires. Comme l'Âecri-

ture choisie Âetait trÁes anguleuse, par opposition aux Âecritures courantes plus rondes, elle se

prÃetait bien Áa la constitution de lettres isolÂees. Bien que laBibledeGutenbergressemblÃat

beaucoup Áa un manuscrit, il y avait nÂeanmoins une diVÂerence signi®cative. Les ®ns de ligne

Âetaient soigneusement alignÂees sur une ligne verticale, ce qui Âetait impossible pour une Âecri-

ture manuelle. Nous disons, en langagetechnique, que les lignes Âetaient justi®Âees.Dansla margene ®guraientqueles divisions,lepointetlesssurÂelevÂes. Cesn'Âetaitpresque employÂelÁa que pour assurer un eVet optique de nettetÂeÁala®ndelaligne.Lescoupuresde

mots Âetaient, par ailleurs, stricement interdites en ®n de colonne ou en ®n de page. Dans ses

eVorts pour obtenir des lignes d'Âegale longueur,GutenbergrenonËcait ÁalamÂethode la plus

simple ± hier comme aujourd'hui ± Áa savoir l'insertion de blancs variables entre les mots.ÁA

de rares exceptions prÁes, le blanc utilisÂeesttoujoursÂegal Áa la chasse d'un

I. Ceci procure

un aspectrÁes agrÂeable et ÂequilibrÂe car les blancs si disgrÃacieux dans la ligne sont ÂevitÂes. Mais

cetterestricion Âetaiten partiecorrigÂee par les signes de poncuation qui, Áal'Âepoque, n'Âetaient

pas placÂes direcement aprÁes le dernier mot mais ÁaÂegale distanceentrecelui-ci et le prochain.

Ils Âetaient fondus au milieu de ces deux lettres. Ceci procurait une certaine souplesse pour s'adapter Áa l'espace disponible.

Par ailleursGutenbergs'Âetait dotÂed'unesÂerie de variantes de caracÁeres, toutes issues de la

tradition de l'Âecrituremanuelle, pour rÂealiser la justi®cation. Il s'agissait:

1. de modi®cations dans le dessin de caracÁeres isolÂes,

2. de ligaturesc'est-Áa-dire de logotypes qui sont des groupes de lettres fondues en- semble,

3. d'abrÂeviations, courantes mais disponibles sous diVÂerentes formes qui Âetaient utilisÂees

selon la place disponible.

Les variantes dans les caracÁeres rÂesultent de la strucure particuliÁere de laTextura. Les lettres

n'Âetaient plus arrondies, mais formÂees par l'assemblage de segments verticaux ou obliques, dans lesquels les traits verticaux dominaient. Le copiste devait positionner la plume pour le

tracÂedechaquesegment.IlenrÂesultait de petits tirets(ou crochets) au dÂebut et Áala®ndeces

segments, c'est-Áa-dire ÁagaucheouÁa droite, en tÃete ou en pied du caracÁere. Les petits tirets

donnent Áa la composition une impression de

accentuÂe cette impression en faisant que tous les segments verticaux Áal'intÂerieur d'un mot

soient Âequidistants. Les petits tirets orientÂes Áa droite se rapprochent de la lettre suivante et

esquissent une liaison. Des lettres comme le c, f, g, et t furent pourvues d'un appendice qui forme liaison avec le caracÁere suivant, Áami-hauteur. MaisilyavaitunproblÁeme danscesystÁeme, lÁaoules petitstiretsvenantdegaucheet dedroite Âetaient vis Áa vis.C'est pourquoiGutenberga fondu pratiquement toutes les minuscules sous une seconde forme avec suppression du petit tiret vers la gauche. Ces caracÁeres s'appellent

caracÁeres de liaison. Ils sont positionnÂes Áal'extrÃeme gauche du cadratin, de telle maniÁere Áa

12

La typographie de laBibledeGutenberg

Ãetreen liaison avec le petit tiretde droite dela lettreprÂecÂedente. Il y avait des rÁegles prÂecises Áa

leur emploi. De plus, pour tous les caracÁeres de liaison commenËcantpar un segment vertical du type

I(c'est-Áa-dire i, m, n, p, r et u) il y avait une forme spÂeciale avec une tÃete coupÂee

obliquement vers la droite. Pour certaines liaisons, l'eVet obtenu Âetait ainsi plus agrÂeable Áa

l'úil. Il y a aussi une forme spÂeciale et peu courante du X qui, en Âechange de ses tirets de

gauche supprimÂes, est dotÂe d'un tiret supplÂementaire vers la droite. Les ligatures, dans la Bible comme dans les Âecritures manuelles, sont trÁes nombreuses et ont constituÂeledeuxiÁeme moyen utilisÂeparGutenbergpour strucurer la ligne. Elles corres-

pondent Áa des habitudes anciennes des copistes. Deux lettres sont Âetroitement rapprochÂees et

fondues ensemble en tantque logotypes. Il s'agit notammentde consonnes doublÂees, surtout de celles qui se superposent en haut ou en bas, de lettres dont les rondeurs sont redessinÂees

ensemble ou de lettres s'imbriquant les unes dans les autres, du fait du dÂecalage de leur tracÂe

dans le sens vertical.

Pour Âeconomiser de la peine et de la place, les copistes utilisaient de trÁes nombreuses abrÂe-

viations, bien connues des leceurs. On les retrouve chezGutenberget elles enrichissent son

rÂepertoire de caracÁeres qui se chiVre Áa 290 signes tous ensemble (®gure4). Leur utilisation ±

ou leur non-utilisation ± servait Áa l'optimisationde l'espace de la ligne. La plupart du temps,

les abrÂeviations sont marquÂees par des traits ou des crochets disposÂes au-dessus ou ÁacotÂedes

minuscules. Pour ces abrÂeviations,Gutenbergn'a pas crÂeÂedepoinËcons originaux, mais il a

modi®Âe les matricesdes lettres grÃace Áades poinËcons d'accent. Les capitales n'oVraient aucune possibilitÂe pour contribuer Áalajusti®cation.Enfaitelles

n'Âetaient pas souvent utilisÂees, et seulement pour la premiÁere lettre d'un titre ou d'un verset.

Seul le A capitale a deux formes. Toutes les autres capitales ont ÂetÂelÂegÁerement limÂees et

arrondies dans leur partie supÂerieure, lors du passage de 40 Áa42lignes.

Les capitales n'avaient pas un rÃole dÂeterminant parce que les lettres importantes Âetaient ajou-

tÂees Áa la main, et en couleur, sous forme de lettrines. L'espace prÂevu ÁaceteVet Âetait laissÂe libre

lors de l'impression du texte en noir. C'est seulement au dÂebut, dans les quelques pages Áa40 lignes, que l'on trouve des titres imprimÂesen rouge ± les rubriques. L'impression se faisait lors d'undeuxiÁeme passage,aprÁes sÂechagedesfeuilles. Maiscommel'ajustementexacdecette

deuxiÁeme impressionet les mesures Áaprendrepour Âeviterdes maculages Âetaienttrop coÃuteuses

en temps, on abondonna cette maniÁere de faire. La diYcultÂerÂesidait principalement dans le

calage prÂecis de la forme imprimante car le repositionnement de la feuille de papier Âetait fa-

cile: il suYsait de replacer les petites aiguilles qui ®xaient la feuille de papier dans les mÃemes

trous. Les impressions recoetversocoÈõncidaient exacement. Il s'agissait d'une composition en registre.

Pour les

rubriquesÁainsÂerer manuellement ± titres, dÂebuts et ®ns de texte et lettrines ±Gutenbergimprima une liste, laTabula rubricatoria. Nous en avons deux exemplaires.

L'acheteur des feuilles ± non reliÂees ± de laBibleles con®ait Áa un rubriquaturiste et Áa un illu-

mineur de son choix. Ceux-ci remplissaient les blancs, en suivant l'ordre de la liste. Les po-

sitions et la sÂequence des pages Âetaient marquÂees. Les cahiers Âetaient numÂerotÂes dans l'ordre

surles5premiÁeres feuilles. Avant le chiVre, unelettrespÂeci®aitle cahier(par exemple: a1, a2,

a3, etc.). Il y avait aussi des pages blanches et des parties vides Áa la ®n des textes. On les lais-

sait telles quelles, car elles avaientune foncion desÂeparationjustedevant untexteimportant. 13

Adolf Wild

lettres normales lettres de liaison diminuÂees Áa gauche lettres de liaison pointues en haut formes variÂees d'une mÃeme lettre ligatures lettres en forme de potence lettres indiquant en mÃeme temps une abrÂeviation abrÂeviations Fig.5-ÂElÂements du sysÁemetypographiquedelaBibleÁa42lignes 2 On mettaiten eVet, volontiers, le dÂebut des textes importantsen tÃete des cahiers. LeNouveau

Tesamentet l'Apocalypsesont prÂecÂedÂes depages blanches quiles distinguent. Pour arriver Áace

rÂesultat on acceptait mÃeme parfois d'avoir des cahiers inÂegaux. Ce systÁemedestrucuration

visuelle est tout Áa fait dans la tradition du manuscrit. Pour l'espace libredestinÂe aux lettrines,Gutenbergproposait un modÁele. On peut ainsi voir qu'il restait peu de place pour les dessins et enluminures. Les rÂeserves n'autorisaient que des dessins relativementpetits. Les imagesne devaientdonc avoirqu'unrÃole trÁessecondaire. Ceci est en opposition complÁete avec les bibles manuscrites de cÂerÂemonie qui comportaient des illustrationsimportantes.Ceci con®rmeencoreunefoisquelaBibledeGutenbergÂetait des- tinÂee Áalalecure publique, ce qui limitait l'importancede l'illustration. MalgrÂecetterestricion, l'enlumineur devait encoresurmonter une grandediYcultÂe. Il fallait

ajouter ± Áa la main ± 2509 lettrines sur 1 ligne, 1292 lettrines sur 2 lignes, 11 sur 3 lignes,

61 sur 4 lignes, 3 sur 5 lignes et 72 sur 6 lignes. Plus 3945 titres, 3 alphabets hÂebraÈõques ainsi

que 1277 titres courants de page. Toutes les lettrines sont inscrites dans des recangles. Les

lettrinessur5ou6lignesÂetaient reservÂees pour le dÂebut des livres. Les lettrines plus petites

pour le dÂebut des chapitres. Il y a aussi une certaine hiÂerarchie de la dÂecoration qui facilite la

recherche.

Faisant exception ÁaceschÂema, le I capital Âetait traitÂeÁapart.PourluionnerÂeservait pas d'es-

pace. Il Âetait dessinÂe, Áa la main dans la marge, le long du bord du texte exacement comme

dans la tradition du manuscrit. Il en rÂesultait des formes graphiques trÁes allongÂees pleines de

fantaisie. Mais d'autres initiales pouvaient aussi servir de point d'accrochede motifs dÂecora-

2:D'aprÁesRuppel[4] citÂeparGuyBechtel[1].

14

La typographie de laBibledeGutenberg

tifs ¯oraux qui s'Âechappaient du contour de la lettre... avec ajout de ®gures animales le cas

ÂechÂeant. L'enlumineur n'avait de libertÂe totale que dans les marges et les colombelles. Les ar-

tistes ont, dans ce cadre, donnÂe libre cours ÁaleurcrÂeativitÂe luxuriante... La hiÂerarchie des

textes ÂetaitalorspratiquementnÂegligÂee... D'unemaniÁeregÂenÂerale, cesontles premiÁerespages

dupremieretdudeuxiÁemevolumequisontlesplusdÂecorÂees. LesfrontispicesÂetaientd'ailleurs aussi les pages les plus remarquablement dÂecorÂees dans les manuscrits.

En ce qui concerneles lettrines, un chercheur a encorefait une constatationtrÁes interÂessante,

en examinant lePsautier de Mayencequi a ÂetÂeimprimÂe entre 1457 et 1459 dans l'atelier de

FustetSchÈoffer. Les lettrines imprimÂees en couleur pour ce travail auraient pu aussi Ãetre

insÂerÂees dans laBibledeGutenberg,d'aprÁes les mesures de ce chercheur. Ceci ouvre la voie ÁadesspÂeculations multiples... que nous n'aborderons pas!

3. Conclusion

du manuscrit mÂediÂeval. Avec la rÂegularitÂeetl'unitÂeconfÂerÂees par la typographie, celle-ci est

portÂee Áalaperfecion. Sur leplanesthÂetique, c'est l'aboutissement d'unelongue Âevolution, sur

le plan technique c'est un grand commencement.

Pour l'art de l'imprimerie,elle reste un modÁeledesoin,d'Âequilibre, de savoir-faireartisanalet

d'exigence esthÂetique, modÁele pour lequel seul le meilleur Âetait acceptable!quotesdbs_dbs44.pdfusesText_44