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Université de Lille I

La réalisation

d'un document scientifique mémoire de DEA, thèse, article... Séminaire méthodologique de l'Ecole doctorale de sciences économiques et sociales

Frédéric HÉRAN - 2003

La réalisation d'un document scientifique - Frédéric HÉRAN - Université de Lille I

- 2 -

INTRODUCTION

Ce séminaire prétend expliquer comment réaliser au mieux un document scientifique ! Nous pensons en effet qu'il ne s'agit pas seulement d'une question d'expérience ou de talent, et encore moins d'une reproduction mimétique du style des documents les plus reconnus, mais

d'un véritable apprentissage d'un ensemble articulé de méthodes et de techniques permettant de

traiter un sujet avec rigueur. On insistera sur des aspects aussi essentiels que le choix d'un sujet, l a construction d'une

problématique et l'établissement d'un cadre analytique, sans négliger pour autant des aspects

beaucoup plus pratiques comme la lecture, l'utilisation d'un logiciel de traitement de texte ou la rédaction. I - L'OBJECTIF D'UN MÉMOIRE DE DEA OU D'UNE THÈSE Le mémoire de DEA comme la thèse ont pour but de former l'étudiant à la recherche et au

traitement d'informations, à l'analyse approfondie d'un sujet, à la défense d'une thèse et à

l'écriture. L'objectif n'est donc pas d'arriver à un document scientifique irréprochable. Il est de

prouver que l'on peut mener à bien (au moins en partie en DEA) la grande variété de ces tâches

et les articuler correctement, dans un temps limité : en général un an pour un DEA et trois ans

pour une thèse. En effet, un DEA n'est pas seulement conçu pour les quelques étudiants qui poursuivront en

doctorat, il prépare aussi efficacement tous ceux - c'est-à-dire la grande majorité - qui préfèrent

se présenter sur le marché du travail à l'issue de cette formation, pour occuper toutes sortes de

postes exigeant de telles capacités. De même, un travail de thèse n'est pas seulement destiné aux

quelques étudiants qui accéderont à l'enseignement supérieur ou à la recherche, il prépare

également fort bi en à des postes d e chargé d'études dans de grandes administrations ou

entreprises.

II - LA DÉMARCHE D'ENSEMBLE

Avant de commencer, il est très stimulant de parcourir quelques-uns des meilleurs mémoires ou

thèses des années précédentes (en général disponibles à la bibliothèque) et si possible d'en

La réalisation d'un document scientifique - Frédéric HÉRAN - Université de Lille I

- 3 - discuter avec leurs auteurs (souvent aujourd'hui thésards ou jeunes enseignants-chercheurs),

afin de se forger une première idée du type de travail à accomplir. De même, avant de se lancer

dans l'écriture d'un article, il convient de feuilleter quelques-uns des meilleurs articles parus

dans les revues où l'on souhaite être publié. Mais cet exercice ne dispense pas de s'interroger

sur ce qu'est une démarche scientifique et comment la mettre en oeuvre. L'important n'est pas d'utiliser correctement telle ou telle méth ode particulière, mais bien d'appliquer u ne démarche scientifique.

1. LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE

Dans une formule célèbre, Gaston Bachelard a résumé ce qu'est, selon lui, une telle démarche :

" Le fait scientifique est conquis, construit et constaté. », c' est-à-dire : conquis sur l es

préjugés, construit par la raison et constaté dans les faits (cité et commenté par Quivy et Van

Campenhoudt, 1995, p. 14). Trois étapes structurent donc ce processus : la rupture, la construction et la constatation ou expérimentation (voir Bourdieu et al., 1968).

1/ Nous sommes tous pétris d'illusions, d'idées préconçues, de lieux communs. Nous avons

tendance à croire qu'il suffit de regarder ou d'écouter pour comprendre. Par exemple, dans le domaine des déplacements urbains, les préjugés sont innombrables, car nous avons tous une expérience directe de la question, enrichie de diverses anecdotes

assénées rapidement comme preuves irréfutables. Ainsi, les automobilistes sont la vache à

lait du fisc, les cy clistes sont irresponsables puisqu'ils brû lent les feux, les piétons

français sont indisciplinés au contraire des allemands, etc. Des scientifiques expérimentés

ont pourtant démontré que toutes ces idées apparemment robustes sont fausses, mais elles ont la vie dure. Bref, pour entrer dans une démarche scientifique, il faut accepter de rompre avec les appa- rences, les fausses évidences et les partis pris.

2/ Cette rupture suppose aussi la construction d'une problématique e t d'un cadre

analytique avant toute observation sérieuse des faits. Les faits ne sont pas donnés,

comme le croit les empiristes, mais bien construits, élaborés à travers une théorie (Chalmers,

1976).

Par exemple, pour comprendre pourquoi les cyclistes " brûlent » les feux, il faut rompre avec l'idée que ce comportement est a priori irresponsable et dangereux et admettre - c'est-à-dire faire l'hypothèse - qu'il doit exister des raisons profondes expliquant cette attitude. Après analyse, on découvre en substance que :

•pour un cycliste se déplaçant à 20 km/h, le redémarrage après un arrêt représente un

effort personnel équivalent à un détour de 80 m (voir les lois de l'énergie cinétique),

•il est dangereux de brûler les feux, mais aussi de ne pas les brûler, car en démarrant le

cycliste en recherche d'équilibre risque de se faire accrocher par les voitures,

•la France est le pays au monde qui a le plus de feux, généralisés au début des années

70 lors de la mise en place de plans de circulation fortement financés par l'Etat et

conçus uniquement pour faciliter la circulation automobile... Bref, les cyclistes ont un comportement beaucoup plus rationnel qu'on n e le croit d'ordinaire : ils considèrent en fait les feux comme des " cédez le passage ».

3/ Les hypothèses de travail doivent être validées par des informations recueillies sur le terrain

et traitées. Non seulement les faits doivent concorder avec la théorie de façon répétée, mais il

faut vérifier que ce n'est pas une coïncidence et que cela découle logiquement des méthodes

utilisées.

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2. LES ÉTAPES CONCRÈTES D'UNE DÉMARCHE SCIENTIFIQUE

Idéalement, la réalisation d'un document scientifique se déroule en 7 phases, comme l'indique

le schéma suivant : Les étapes concrètes d'une démarche scientifique

7. La soutenance et la valorisation

1. Le choix d'un sujet

(limites, exploration...)

2. La définition d'une problématique

(question principale, hypothèses de travail...)

3. La construction d'un cadre d'analyse

(appareil conceptuel, modèles...)

4. La recherche des informations

(documentation, lectures, entretiens...)

5. Le traitement des informations

(analyse, vérification des hypothèses, résultats...)

6. La rédaction et la réalisation matérielle

(plan, écriture, frappe, impression, tirage...)

Rupture

Construction

Constatation

Construction

En pratique, il existe de nombreux retours en arrière qui compliquent singulièrement le

déroulement du travail. Par exemple, si les investigations s'avèrent trop complexes (4), il con-

viendra de limiter les ambitions de départ (2), si certaines hypothèses ne s'avèrent pas vérifiées

(5), il faudra peut-être rechercher des informations complémentaires (4) ou même revoir le cadre

d'analyse (3), etc. Ces va-et-vient sont inévitables. Ils sont même nécessaires pour ajuster

correctement les étapes entre elles et pouvoir finalement défendre une thèse originale de façon

bien argumentée. L'ordre des phases est donc surtout didactique. L'essentiel est de bien savoir, à tout moment,

où on se situe dans la démarche et surtout de n'oublier aucune étape. Voici les carences les

plus grossières et néanmoins les plus fréquentes dans l'élaboration d'un travail scientifique :

•les frontières du sujet sont imprécises ou implicites ; •des approches classiques du sujet sont méconnues ; •aucune question principale ne structure la réflexion ;

•les investigations partent dans tous les sens parce qu'aucune hypothèses de travail n'a été

formulée ;

•des entretiens sont réalisés sans avoir le moindre cadre d'analyse, ni même une problé-

matique ;

La réalisation d'un document scientifique - Frédéric HÉRAN - Université de Lille I

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•le choix de la méthode de traitement des données a été fait avant même de savoir si l es

données nécessaires peuvent être recueillies ; •aucune thèse n'est vraiment défendue dans le document final...

Ainsi, ce séminaire a pour objectif d'expliquer la démarche conduisant à la réalisation d'un

document sci entifique en détaillant les 7 phases ici identifiées et leur articulation. Ce qui

suppose :

•de développer certains aspects peu ou pas étudiés par ailleurs : par exemple, la délimitation

d'un sujet, la construction d'une problématique, la lecture de documents scientifiques..., •d'évoquer au contraire rapidement certains aspects pourtant essentiels, mais mieux connus

car développés dans d'autres cours ou séminaires : par exemple, les modèles, les méthodes

de recueil et de traitement des informations...

III - L'ORGANISATION DU TRAVAIL

Quelques conseils généraux paraissent encore nécessaires avant d'entamer la présentation de la

démarche.

1. LA GESTION DU TEMPS

La réalisation d'un document scientifique est une école de rigueur : maîtrise de l'information,

justesse de l'analyse, précision dans la rédaction... tout cela dans un temps imposé. Il faut donc

être méthodique, mais pas maniaque, maintenir un effort soutenu sans pour autant s'épuiser.

Après des périodes d'intense activité succéderont parfois des passages à vide, des moments de

fatigue ou de doute. C'est normal, c'est humain. On peut en profiter pour faire des tâches

simples ou répétitives : saisir la bibliographie, relire un texte, corriger les fautes... ou bien qui

change de l'ordinaire : faire un schéma, un tableau, présenter une annexe... ou encore discuter

de son travail avec des collègues... ou voir son directeur pour lui soumettre des aspects de votre

travail. Le coup de collier final est quasi indispensable. Car travailler intensément et dans l'urgence facilite l'appréhension de l'ensemble du document et améliore sa cohérence.

Dans tous les domaines, les délais sont de plus en plus impératifs. La recherche n'échappe pas à

cette tendance. Ce n'est pas si mal, car le délai est un puissant stimulant. Toute la difficulté est

de bien gérer le temps disponible et d'éviter de bâcler des aspects essentiels au dernier moment.

La réalisation d'un document scientifique se gère donc comme un projet. La gestion d'un projet commence par l'établissement d'un planning du travail à effectuer.

Mais le temps étant compté, il est inévitable et indispensable que les différentes phases de

réalisation d'un document scientifique s'entremêlent. Par exemple, mieux vaut saisir la biblio-

graphie sur traitement de texte dès sa constitution et surtout pas au dernier moment, au risque de

la bâcler. De même, pour les annexes, les entretiens, les encarts... E n o utre, il convient

régulièrement d'ajuster au besoin les frontières du sujet, la problématique et le cadre d'analyse.

Il est important d'écrire assez vite un premier chapitre pour bénéficier des remarques de son

directeur (ou d'une autre personne ressource) sur le style, le contenu, la façon de raisonner, etc.

La réalisation d'un document scientifique - Frédéric HÉRAN - Université de Lille I

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Pour réussir un bon mémoire de DEA,

un an n'est pas de trop. Pour la réalisa- tion d'une thèse, la gestion du temps se pose dans les mêmes termes avec seule- ment des phases plus longues, la durée limite de plus en plus impérative étant de

3 ans. Pour un article, les phases sont

plus courtes, car il s'agit en général de valoriser ou d'approfondir un aspect d'un travail précédent (thèse, mémoire, recherche, étude, enquête...).

Exemple de planning

pour un mémoire de DEA choix et exploration d'un sujet soutenance et valorisation définition d'une problématique construction d'un cadre d'analyse recherche d'informations sur approches théoriques traitement des informations premiers résultats rédaction d'un premier chapitre réalisation matérielle oct. nov. déc. janv. fév. mars avril mai juin juil. août sept. préparation des examens recherche d'informations pour vérifier les hypothèses de travail rédaction du mémoire vérifications ultimes d'informations recherche d'informations complémentaires traitement des informations résultats définitifs

2. LA GESTION DE L'INFORMATION

C'est une difficulté permanente. Il faut sans cesse collecter et accumuler des informations, les trier et les retrouver rapidement. Là encore, la rigueur est indispensable. Chacun est facilement

convaincu de ce principe. Mais être rigoureux à chaque instant est autrement plus difficile. Cela

paraît toujours fastidieux sur le moment, mais c'est pourtant un gain de temps considérable à

terme. Quelques conseils, à titre d'illustration :

•Noter toujours soigneusement et complètement les références bibliographiques conseillées ou

trouvées.

•Constituer un fichier bibliographique au fur et à mesure des références trouvées. La solution

la plus simple est d'enregistrer directement ces références sur un fichier de traitement de texte, dans la forme canonique d'une bibliographie et dans l'ordre alphabétique. C'est une façon de préparer en même temps la bibliographie du document.

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•De même, bien noter tout de suite la référence et la page de toutes les citations retenues, soit

dans la note de lecture, soit en constituant un index au document (voir le chapitre 2 sur " La lecture de documents scientifiques »). •Utiliser un rangement thématique des documents recueillis q ui complète l'enregistrement

alphabétique des références. O n possède ainsi l'équivalent des fichiers " auteurs » et

" matières » d'une bibliothèque.

•Gérer strictement les entretiens réalisés (voir le chapitre 5 sur " L'entretien avec un profes-

sionnel »).

3. L'UTILISATION DU TRAITEMENT DE TEXTE

Un logiciel de traitement de texte est un outil très rentable, si on ne se contente pas de l'utiliser

comme une machine à écrire. Le temps perdu dans l'apprentissage de quelques-unes de ces fonctions - notamment les " styles » - est en effet largement compensé par les avantages ultérieurs d'une meilleure utilisation. Les styles et la modification des caractéristiques d'un paragraphe

Un style est un ensemble de caractéristiques qui s'appliquent à un paragraphe ou à un titre. Par

exemple, on peut décider de créer trois styles : •un style " Normal », qui s'applique à tous les paragraphes de texte courant, •un style " Citation » qui s'applique aux citations, •un style " Bibliographie » qui s'applique à chaque référence en bibliographie. Ainsi, le style " Normal » peut donner aux paragraphes les caractéristiques suivantes : •police de caractère : Times, •taille des caractères : 12, •justification à gauche et à droite.

Chaque fois qu'il est appliqué à un paragraphe, le texte aura cette forme. Ainsi, il devient inutile

de vérifier page après page que les caractères ont la bonne taille, que le texte est bien justifié à

gauche et à droite, etc.

De même, le style " Citation » peut être basé sur le style " Normal » et ajouter simplement un

retrait d'un cm à gauche. Chaque fois qu'il est appliqué à une citation, on est sûr que le texte

aura la forme voulue. Si on veut changer une caractéristique d'un style, cette modification s'appliquera à tous le s paragraphes utilisant ce style. Ainsi, remplacer dans le style " Normal » la police Times par la police XW23 jugée plus fun génère immédiatement ce changement dans tous les paragraphes utilisant le style " Normal ». Les styles titres et la génération automatique d'une table des matières

Le système des styles s'applique aussi aux titres. Il faut utiliser les styles prédéfinis appelés

" Titre 1 », " Titre 2 », " Titre 3 »... co rrespondant à chaque niveau de titre. Ainsi, en

appliquant le style " Titre 1 » au titre de chaque partie, on est sûr que la mise en forme de ces

titres sera identique. Idem pour le style " Titre 2 » appliqué au titre de chaque chapitre, " Titre

3 » pour les sections, etc.

Autre avantage considérable, pour réaliser la table des matières, i l suffit de demander une

édition automatique de cette table avec numéros de page et le logiciel saura, grâce à l'application

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des styles aux titres, trouver tous les titres et les recopier dans l'ordre avec le numéro de page.

Un gain de temps considérable.

La table des matières s'insère là où se trouve le point d'insertion et elle peut être déplacée où

l'on veut. On peut aussi réaliser une table des matières abrégée, c'est-à-dire un sommaire, au

début du document. Les styles titres et l'utilisation du mode " Plan » Dans le logiciel Word, on peut utiliser trois modes d'affichage du texte : •le mode " Normal » qui présente le texte de façon continue. Ce mode est pratique pour saisir le texte au km.

•le mode " Page » qui présente le texte comme il va apparaître sur la page imprimée. Ce

mode convient pour la mise en page du texte.

•le mode " Plan » qui peut ne présenter que les titres du texte et leur niveau, si ces titres

utilisent les styles titres prédéfinis.

Ce mode " Plan » est méconnu et pourtant indispensable quand on doit réaliser un texte assez

long et structuré. Il permet d'avoir une vue d'ensemble du document et de déplacer très facile-

ment les paragraphes et leur contenu, d'un bout à l'autre du texte. Il faut donc l'utiliser dès le

départ, pour élaborer un premier plan du document puis régulièrement pour revoir ce plan,

l'améliorer, le compléter...

Grâce au mode " Plan » et à la mémoire actuelle des ordinateurs, un seul fichier suffit pour

tout le document. Si on souhaite incorporer des cartes, des photos ou des schémas très

gourmands en mémoire, il est cependant préférable de le faire au dernier moment pour éviter de

ralentir les sauvegardes.

Le correcteur orthographique

Il est indispensable de l'utiliser. On peut même lui apprendre des mots nouveaux et constituer ainsi des " dictionnaires personnels » co mplémentaires. Mais il ne corrige jamais toutes les fautes d'orthographe, ni surtout les fautes de grammaire. Plusieurs relectures sont toujours nécessaires, en mobilisant si possible une tierce personne. Un bon vieux dictionnaire et une grammaire sont toujours bien utiles.

Le correcteur grammatical est très lourd à utiliser : mieux vaut s'en passer. Le dictionnaire des

synonymes peut être utile pour varier le style. IV - LE RÔLE DU DIRECTEUR DE MÉMOIRE OU DE THÈSE

Contrairement à ce que suggère son titre, le directeur ne dirige pas, mais écoute, conseille,

stimule... Et comme tout le monde, il a des qualités et des défauts.

1. UNE PERSONNE RESSOURCE

Le rôle d'un directeur est de conseiller l'étudiant, de l'aider à prendre confiance, de le

rendre autonome et non de décider à sa place. C'est à l'étudiant de prendre les déci-

sions et de les assumer. Dans ce contexte, un directeur de mémoire n'est qu'une " personne

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ressource » parmi d'autres. Certes, une personne que l'on consulte de façon privilégiée, mais

qui n'est pas la seule à pouvoir répondre et qui n'a pas forcément la bonne réponse, ni une

réponse unique. Quelques types de conseils qu'on peut lui demander : •fournir quelques exemples de sujets susceptibles d'être traités, •proposer une liste d'ouvrages généraux à consulter pour commencer, •suggérer divers contacts à prendre, •appuyer au besoin par une lettre ou un coup de fil une demande de rencontre d'un expert, •vérifier la qualité d'un guide d'entretien, •examiner avec attention la problématique, •donner des conseils méthodologiques, •éplucher une bibliographie pour repérer ses lacunes, •critiquer une proposition de plan, •lire attentivement un premier texte pour contrôler les questions de forme (style, syntaxe, présentation...) et de fond (mode d'exposition des raisonnements...), •vérifier la cohérence d'ensemble d'une première version du document, •expliquer les modalités de soutenance du mémoire ou de la thèse, •suggérer des façons de valoriser le travail accompli.

2. UNE PERSONNE FAILLIBLE

Le directeur idéal n'existe pas. Car personne ne peut être tout à la fois expérimenté, compétent,

intéressé par le sujet, toujours disponible, ouvert, pédagogue, à l'écoute, sympathique, stimu-

lant... Et finalement tant mieux, car on ne peut tout attendre d'un directeur ; un directeur finit toujours par décevoir un peu. C'est le moment pour l'étudiant de se prendre en charge, d'assu- mer ses choix, de montrer de quoi il est capable.

Le directeur ne détient pas la vérité. Son avis n'est qu'un point de vue, certes à écouter avec

attention, mais aussi à confronter à d'autres opinions. Si d'autres ont le même avis, voilà qui est

rassurant. Si leurs jugements diffèrent, voilà une occasion de creuser la question et de pro- gresser.

Chaque directeur a ses habitudes, mais d'une façon générale, c'est à l'étudiant de prendre

l'initiative des rendez-vous avec lui. Pour que les rencontres soient fructueuses, le mieux est de toujours lui fa ire parvenir avant l'entrevue des é léments écrits d u t ravail déjà

réalisé : une problématique, un plan, un questionnaire, une bibliographie, des résultats...

Ainsi, le directeur aura lu ces papiers le jour du contact et pourra d'autant mieux répondre aux questions. Toutes ces remarques montrent que le choix du directeur n'est pas primordial pour la bonne

réussite d'un mémoire ou - dans une moindre mesure - d'une thèse. En revanche, l'étudiant

doit apprendre non seulement à utiliser son directeur et à s'en détacher progressivement, mais

aussi à entrer en relation avec toutes personnes susceptibles de lui apporter une aide ou des informations.

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PETITE BIBLIOGRAPHIE COMMENTÉE

SUR LA RÉALISATION D'UN MÉMOIRE OU D'UNE THÈSE

BEAUD Michel, L'art de la thès e. Comment préparer et rédiger une thèse de doctorat, un

mémoire de DEA ou de maîtrise ou tout autre travail universitaire, Ed. La Découverte,

1985, 157 p.

Un bon livre sur la méthodologie et les aspects concrets de la réalisation de ces documents, mais qui date un peu et vise plus un public de thésards. Michel BEAUD est économiste. FRAGNIÈRE Jean-Pierre, 1996, Comment réussir un mémoire, Dunod, Paris, 117 p.

Un petit livre très inégal. Peu de choses sur la problématique, mais certaines remarques perti-

nentes sur la réalisation pratique d'un mémoire. L'auteur est un sociologue suisse à l'Univer-

sité de Lausanne.

SUR LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE

Quelques classiques

BACHELARD Gaston, 1934, Le nouvel esprit scientifique, PUF, Paris, 183 p.

A propos de la démarche scientifique.

KUHN Thomas S., 1962, The structure of Scientific Revolutions, the Univ. of Chicago Press, Chicago, éd. élargie de 1970, trad. La structure des révolutions scientifiques, Flam- marion, Paris, 1983. Sur le concept de paradigme. L'auteur est un historien des sciences. POPPER R. Karl, 1934, Logik der Forschung, Julius Springer Verlag, Vienne, trad. La logique de la découverte scientifique, Payot, Paris, 1984.

Le promoteur du falsificationisme.

Quelques manuels

BEAUD Stéphane, WEBER Florence, 1998, Guide de l'enquête de terrain, La Découverte, Paris,

322 p.

Un ouvrage destiné aux ethnologues, mais aussi très utile aux autres chercheurs en sciences humaines, notamment pour la définition d'un sujet ou la conduite des entretiens.

La réalisation d'un document scientifique - Frédéric HÉRAN - Université de Lille I

- 11 - BECKER Howard S., 2002, Les ficelles du métier. Comment conduire sa recherche en sciences sociales, La Découverte, Paris, 350 p. Un livre original et plein de remarques pratiques et d'exemples, écrit par un grand sociologue américain. BOURDIEU Pierre, CHAMBOREDON Jean-Claude, PASSERON Jean-Claude, 1968, Le métier de sociologue, Mouton, Paris, 360 p. Un excellent classique de la méthodologie en sociologie, textes des fondateurs à l'appui. Mais pas de considérations pratiques sur la réalisation d'un mémoire ou d'une thèse. CHALMERS Alan F., 1976, What is this Thing Called Science ? An Assessment of the Nature and Status of Science and its Methods, Univ. of Queensland Press, St Lucia, second ed.

1982, trad. Qu'est-ce que la science ? Ré cents développements en philosophie des

sciences : Popper, Kuhn, Lakatos, Feyerabend, La Découverte, Paris, 1987. Un livre très clair et pédagogique sur les fondements de la science. L'auteur est professeur d'histoire et de philosophie des sciences à Sydney en Australie. QUIVY Raymond, VAN CAMPENHOUDT Luc, 1995, Manuel de recherche en sciences sociales,

Dunod, Paris, 2

e

éd., 288 p.

Une excellente référence sur les questions de méthodes destinée aux jeunes chercheurs en sciences sociales. Mais rien sur la réalisation matérielle et la rédaction d'un do cument scientifique. Les auteurs sont sociologues à l'Université catholique de Louvain (Belgique).

SUR LA DÉMARCHE STATISTIQUE

KLATZMANN Joseph, 1996, Attention statistiques ! Comment en dé jouer les pièges, La

Découverte, Paris, 249 p.

133 exemples d'utilisation ou de présentation abusive des statistiques. L'auteur était adminis-

trateur à l'INSEE et directeur d'études à l'EHESS. VOLLE Michel, 1984, Le métier de statisticien, Economica, 2 e

éd., Paris, 233 p.

Un ouvrage critique sur l'utilisation de la statistique. L'auteur travaille à l'INSEE.

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CHAPITRE 1

LE SUJET

L'étudiant de 3e cycle, chercheur en formation, connaît généralement le domaine dans lequel il

souhaite s'investir. Mais encore lui faut-il choisir un sujet particulier à traiter. Pour y parvenir, il

doit d'abord tenir compte de ses goûts et de ses capacités (I), puis préciser peu à peu les

frontières du sujet (II), avant d'en explorer son contenu (III). I - LES CAPACITÉS ET L'INTÉRÊT DU CHERCHEUR

POUR LE SUJET

Le choix d'un sujet relève de l'étudiant et non du directeur. Car c'est bien s ûr

l'étudiant, presque toujours seul, qui devra élaborer jour après jour le mémoire ou la thèse. Le

directeur peut certes lui suggérer divers sujets ou un sujet précis, lui conseiller telle piste de

recherche ou lui signaler telle difficulté probable, mais c'est toujours à l'étudiant de prendre la

décision finale et de l'assumer. Pour traiter un sujet intensément pendant un temps contraint, il faut assurément y trouver u n certain goût personnel, y prendre un réel plaisir. Un travail de plusieurs années, comme

c'est le cas pour la thèse, réclame un investissement tel qu'il engage toute la personnalité du

chercheur, qui se construit à cette occasion. Dans tous les cas, l'intérêt porté au sujet est le

principal facteur de motivation. Mais i l convien t aussi d e tenir compte de s es capacités. Inutile de choisir un sujet réclamant un important travail de traitement de données, si on n'entend rien aux méthodes

statistiques. Mieux vaut éviter un sujet supposant de nombreux contacts, si on reste figé à l'idée

de décrocher un téléphone. Autant renoncer d'emblée à un sujet réclamant quelques capacités

linguistiques, si la littérature est principalement étrangère...

II - LA DÉLIMITATION DU SUJET

Définir un sujet suppose de prendre d'abord quelques précautions élémentaires, puis d'explorer

ses frontières et de les faire évoluer.

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1. QUELQUES PIÈGES À ÉVITER

Les sujets à champ d'investigation trop vaste C'est une erreur très courante. Emporté par son désir de comprendre, l'apprenti chercheur a tendance à vouloir refaire le monde, au risque de se noyer rapidement dans l'ampleur de la tâche. En voulant trop embrasser, on s'expose beaucoup plus aux cr itiques : généralisation hâtive, oublis, simplisme, affirmations trop catégoriques... Il vaut mieux s'obliger à restreindre le sujet - à une population, un secteur d'activités,

un espace géographique, une époque particulière... -, quitte à élargir le propos en conclusion

du document en proposant de nouvelles pistes, une généralisation probable à d'autres secteurs

ou populations, etc. Par exemple, un sujet tel que " Les politiques de réduction du chômage dans le Nord-Pas

de Calais », bi en que restreint à cette région, reste encore beaucoup trop vaste. Il faut à

coup sûr limiter ce sujet à une population particulière, à une époque donnée, dans un

secteur précis. Autre exemple : " L'impact des nouvelles technologies de l'information et de la commu- nication (NTIC) sur l'organisation du travail ». Les NTIC recouvrent aujourd'hui un

large éventail de technologies. Les salariés concernés ne sont pas précisés, ni le secteur

d'activités qui servira de champ d'étude. S'agit-il vraiment d'un impact ou d'une grande

variété d'impacts ? Et le sens de la relation est-il aussi clair : il est très probable que les

formes d'organisation du travail aient un impact e n retour sur le développ ement de certaines NTIC...

Il est beaucoup plus rare que le sujet proposé soit trop pointu. Dans ce cas, il est facile d'élargir

la perspective.

Les sujets dont l'approche est trop ambitieuse

Certains sujets imposent une approche multidisciplinaires ou théorique ou encore prospective. Par exemple, un sujet portant sur " L'avenir du secteur de la vente par correspondance dans le Nord-Pas de Calais » exige un travail prospectif mobilisant des considérations à la fois sociologiques et économiques. Seule une équipe pluridisciplinaire de chercheurs confirmés peut espérer en venir à bout.

Le problème inverse existe aussi. Dans un mémoire de DEA et bien sûr une thèse, on ne peut se

contenter d'un travail de description. Le sujet doit se prêter à un travail d'analyse.

Les sujets à fortes contraintes

D'autres sujets sont difficilement réalisables parce que nécessitant des moyens ou un temps considérables. Ainsi un sujet sur " Les stratégies de développement de nouveaux produits dans l e secteur de l'automobile au Japon » suppose des entretiens au Japon et en anglais, avec des dirigeants d'entreprise qui seront sans doute peu disposés à recevoir des chercheurs en formation et encore moins enclins à dévoiler leurs projets ou leurs erreurs passées !

La réalisation d'un document scientifique - Frédéric HÉRAN - Université de Lille I

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