Comment la baleine eut son grand gosier

Il y a très longtemps, ô ma Bien-Aimée, dans la mer, vivait une Baleine qui mangeait les poissons. Tous les poissons qu'elle put rencontrer dans toute la mer, elle les mangea avec sa bouche, comme ça ! Jusqu'à ce qu'enfin il ne restât plus qu'un seul petit poisson

dans toute la mer, et c'était un petit Poisson Futé* qui nageait juste derrière l'oreille droite

de la Baleine afin d'être toujours à l'abri. Alors la Baleine se dressa sur sa queue et dit :

J'ai faim.

Et le petit Poisson Futé dit d'une petite voix futée : Noble et généreuse Baleine, as-tu déjà goûté de l'Homme ?

Non, dit la Baleine. Ça ressemble à quoi ?

C'est bon, dit le petit Poisson Futé. C'est bon, mais un peu dur sous la dent.

Alors, trouve m'en quelques-uns, dit la Baleine.

Un à la fois, c'est suffisant, dit le Poisson Futé. Si tu nages jusqu'à tu trouveras, assis sur un radeau au milieu de la mer, un Marin naufragé. Alors la Baleine nagea et nagea encore, le plus vite possible, jusqu'à la surface de . Et là, sur un radeau, vêtu seulement d'une culotte en toile bleue et d'une paire de bretelles , ma Bien-Aimée !), un couteau de poche posé à côté de lui, elle trouva un Marin naufragé, tranquille et solitaire, qui laissait traîner ses pieds dans l'eau. Alors la Baleine ouvrit grand la bouche et elle l'avala avec son radeau. Puis elle se lécha les babines. Mais dès que le Marin se retrouva au fond des chauds placards de la Baleine, dans

le noir, il se mit à taper et frapper, à bondir et mugir, à sauter et chahuter et à danser là

où il n'eût pas fallu, si bien que la Baleine n'était pas du tout à l'aise. Elle se sentait même

de plus en plus mal. Elle lui demanda alors de sortir, mais sur la terre de son pays natal. La Baleine se mit à nager vers la terre natale du Marin.

Bientôt, elle aperçut les blanches falaises d'Albion et elle remonta la moitié de la plage ;

elle ouvrit grand, tout grand la bouche. Le Marin sortit Mais, tandis que la Baleine nageait, le Marin avait taillé le radeau à l'aide de son couteau de poche pour façonner un petit carré de treillage* qu'il avait ensuite attaché solidement avec ses bretelles. Et il avait coincé le treillage en travers du gosier* de la Baleine, où il resta fixé. Depuis ce jour, le treillage coincé dans son gosier (elle ne réussit jamais à l'expulser en toussant ou à le faire descendre en avalant) l'empêche de manger autre chose que de tout petits poissons, et c'est la raison pour laquelle les Baleines ne mangent plus d'hommes, de garçons ni de petites filles. *Futé : malin *Treillage : grillage servant de clôture ou de barrière *Gosier : gorge

Epreuve de Français

Nom Nº

Présentation/Calligraphie :

Fautes de copie

Contrôle 3, juin 2014

Classe

Durée : 50 min

Etude de texte

1. Coche la ou les bonne(s) réponse(s). (1 pt)

2. Corrige les informations fausses des phrases ci-dessous. (1½ pt)

Le Poisson Futé nageait devant la Baleine.

Il y avait plusieurs marins sur le radeau.

Sur son radeau, le naufragé crie et appelle au secours.

3. Relève deux phrases ou expressions qui prouvent que la Baleine mange

beaucoup. (1 pt)

4. A qui renvoient les pronoms suivants ? (1 pt)

" en » (l.11) " l' » (l.19) " lui » (l. 25) " où » (l.31) Réponds aux questions suivantes sur une feuille à carreaux.

5. Comment appelle-t-on ce genre de récit? Justifie ta réponse. (1pt)

6. Relève dans le texte la formule de début et la formule de fin. (1pt)

7. (1pt)

8. Comment le marin a-t-il obligé la Baleine à le recracher ? (1 pt)

9. Pourquoi le narrateur dit-il : "n'oublie pas les bretelles" (l. 17) ? (½ pt)

10. Pourquoi le Marin a-t-il fixé un treillage dans le gosier de la Baleine ? (1 pt)

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