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Benjamin Constant
Dora Melegari, éd.
1895
JOURNAL INTIME
édité par les Bourlapapey,
bibliothèque numérique romande www.ebooks -bnr.com
Table des matières
INTRODUCTION .............................................. 3 I ..................................................................... 10 II .................................................................... 36 III .................................................................. 61
JOURNAL INTIME DE BENJAMIN
CONSTANT ...................................................... 97
1804 .............................................................. 98
1805 ............................................................. 272
1806 ............................................................. 275
1807 ............................................................ 285
1811 ............................................................. 304
1812 ............................................................. 310
1813 ............................................................. 314
1814 ............................................................. 319
1815 ............................................................. 339
1816 ............................................................. 359
Ce livre numérique : ......................................362
INTRODUCTION
Les Souvenirs du duc de Broglie et le Salon de
M me Necker, dont son arrière-petit-fils, M. d'Haus- sonville, a fait les honneurs à ses contemporains, ont été les premiers à ramener l' attention sur le cercle littéraire et brillant qui, de Voltaire à M me de Staël, a animé d'un éclat passager les bords du lac Léman. La curiosité publique, excitée par les piquantes révélations qui venaient de montrer l'austère Genevoise 1 sous un jour attrayant et nou- veau, se porta par une impulsion irrésistible vers tout ce qui se ratt achait à ce monde disparu. La société française, que des vicissi tudes politiques ou personnelles avaient amenée à Genève et à
Lausanne, trouva de nouveaux historiens pour
l'illustrer. Sous ces projections de lumière, cer- taines personnalités qui, jusqu'ici, n' avaient été connues que par le côté extérieur et avoué de leur 1
Genevoise par son mariage, M
me
Necker, née Cur-
chod de Nasse, était Vaudoise de naissance. - 3 - vie ou par les appréciations d'écrivains contempo- rains, forcément partiales ou prudentes, furent éclairées d'un jour inattendu ; des correspon- dances oubliées , des voix d'outre- tombe vinrent découvrir les dessous de leurs grandeurs et de leurs faiblesses. La gloire a cet inconvénient pour ceux qu elle a marqués de son empreinte que la mort ne les met pas à l'abri des révélations pos- thumes. Mais doivent-ils se plaindre de ce qui leur rend la vie ? Le silence est ce qui nuit le plus à une renommée ; petit à petit elle finit p ar reculer et s'effacer dans l'ombre si un jet de lumière ne la remet pas en évidence. On ne triomphe de la pos- térité que par des victoires réitérées, disait Sainte-
Beuve,
et le meilleur coup de fortune pour une mémoire est d'avoir " deux ou trois de ces retours et de ces réveils magnifiques qui étonnent les gé- nérations nouvelles, qui les convainquent qu'un mort puissant est là, redoutable encore jusque dans son ombre et son silence. » Certes les opi- nions orthodoxes qui s
étaient artificiellement
créées sur telle ou telle renommée se trouvent ain- si quelquefois froissées et détruites . Mais sortir du factice et rentrer dans la vérité est toujours un avantage. Il y a puérilité à vouloir maintenir l'erreur ; pour tirer une leçon utile de l'exemple d'une vie, il faut qu'elle soit connue dans sa réalité. - 4 - Les familles, les amis, les admirateurs survivants s'alarment, ils croient à une diminution : c'est au contraire un agrandissement dont ils devraient se réjouir. La postérité juge de plus haut que les con- temporains ; certains détails ne la froissent pas, l'ensemble, seul, la saisit et force son admiration, sa pitié, ou son mépris.
Benjamin Constant a eu il y a quelques années
2 un de ces coups de fortune dont parlait Sainte- Beuve ; on croyait que tout avait été dit sur cette personnalité multiple et complexe, il res tait à l'entendre parler elle-même. Le Journal intime que nous publions aujourd'hui en volume, et qui a
été appelé avec raison
le plus beau document humain du siècle », est une confession d'une sin- cérité implacable.
Pas un mot qui atténue le mal
ou le dissimule ; aucune de ces fausses pudeurs qui poussent à se mentir à soi-même. Benjamin Constant écrivait son journal pour lui seul, et afin que nul oeil curieux n'en pénétrât le secret, il le ré- digeait en lettres grecques. Dans ces notes quoti- diennes où l'auteur d'Adolphe dévoile son âme ondoyante, on le voit chercher, dans l'aveu quel- 2
Le Journal intime de Benjamin Constant, Revue in-
ternationale, (Rome 1887.) - 5 - quefois cynique de ses plus intimes impressions, le secret de son être, mais ce secret lui échappa tou- jours . Il n'arriva jamais à ramener vis-à-vis de lui- même ses actes et ses sentiments à une apparence de logique et de conséquence.
La confession que l'on va lire dormit longtemps
oubliée dans les archives de la famille de Constant de Rebecque. En 1871, M. Adrien de Constant, cous in de Benjamin et possesseur du précieux manuscrit, en commença la transcription en lettres latines . Plusieurs coupures y furent opé- rées, avec beaucoup de tact et de mesure, afin de ménager certaines susceptibilités, sans pourtant dénaturer la vérité. D'ailleurs tous les faits que ce registre rapporte étaient connus ; c'est le dessous des sentiments qui ne l'était pas entièrement.
Dans un article du
Temps (20 février 1887) consa-
cré au Journal intime, - qui paraissait alors dans la Revue internationale de Rome - M. E. Scherer concluait à l'existence d'un autre cahier de souve- nirs. Il citait, comme preuve à l'appui, la biogra- phie inachevée de Benjamin Constant commencée par M. de Laboulaye, dans laquelle se trouvent des notes absol ument semblables à celles du Journal Intime. Il ajoutait que l'auteur de Paris en Amé- rique avait donné à entendre qu' il les tenait de M me
Lenormant, nièce et fille adoptive de M
me
Ré-
- 6 - camier. M. Scherer fait erreur. M. de Laboulaye a eu, en effet, dans les mains des notes de Benjamin Constant, mais c'est M. Adrien de Constant qui lui en avait donné communication à titre de curiosité littéraire. Il est donc naturel que leur rédaction ait paru identique à celle du
Journal intime. Ce der-
nier, commencé en Allemagne en 1804, fut termi- né en
1816. Mais Adolphe, avec sa nature analy-
tique à l'excès, n'avait pas attendu d'avoir trente- sept ans pour se raconter à lui-même. Il existe une autre série de Souvenirs antérieurs à 1804, qui doit se trouver dans les archives de la famille de
Constant de
Rebecque. M. Adrien de Constant en
avait connaissance, car dans une courte notice écrite par lui sur la vie de son cousin, il cite, à la date de 1795, des portions d'un journal rédigé par Benjamin dans sa jeunesse, et où celui-ci raconte les débuts de son amitié avec M me de Staël. Un jour, peut-être, on retrouvera ce manuscrit oublié et il sera rendu lui aussi aux lettres françaises. En attendant les surprises de l'avenir, nous déclarons qu'il n'existe pas de double du Journal intime et que les suppositions faites à ce sujet par
M. Scherer étaient erronées.
Benjamin Constant tenait, il est vrai, un autre
diarium qui devait servir plus tard à la rédaction de ses mémoires et dans lequel il notait rapide- - 7 - ment, sans commentaires, les événements de sa vie et les agitations de son coeur. Ce carnet, dont il fit pré sent à son secrétaire peu de jours avant sa mort, ne pouvant autrement rémunérer ses ser- vices, a été vu par plusieurs personnes. Loève
Veimars en fait mention
3 et Sainte-Beuve égale- ment le cite à plusieurs reprises dans les Derniers portraits et dans les Notes et Remarques qui pré- cèdent la table générale et analytique de ses ou- vrages 4 . Les traces de ce petit registre que le secré- taire de Benjamin Constant montrait à qui voulait après la mort de son patron se sont perdues. S'est- il égaré ? Est-il en fermé dans les collections de quelque amateur d'autographes ? A-t-il été acheté par des personnes croyant avoir intérêt à le faire disparaître ? Cette dernière hypothèse paraît la plus probable. 5 3
Revue des Deux-Mondes, tome I, 1883. Lettres sur
les hommes d'État de la France. 4 Voir Ch. Pierrot. Table analytique et générale des
Causeries du
lundi , Portraits de femmes et Portraits lit- téraires de Sainte-Beuve (Paris, Garnier frères). 5 La partie de cette introduction omise dans cette édi- tion se rapporte aux lettres de Benjamin Constant à sa - 8 - Nous croyons avoir énuméré tous les documents connus déjà ou jusqu'ici inédits, qui se rapportent à l'auteur d'Adolphe, mais le Journal intime est de beaucoup le plus précieux. Saint-Augustin a parlé de lui-même moins franchement, que ne le fait le sceptique ami de M me de Staël dans ces pages où ilquotesdbs_dbs11.pdfusesText_17