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Ernst JUNGER (1895-1998)

Né à Heidelberg en 1895 et mort à Riedlingen en 1998, Jünger a traversé le 20ème siècle Il a eu une certaine admiration pour l'esprit prussien qui, en parfait équilibre, serait "un mélange de commandement et d'obéissance, comme chez les Japonais" Toute sa vie, il sera un très grand lecteur, y compris au front où,



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Assistante Chrystel CONOGAN - chrystel.conogan@collegedesbernardins.fr - 01.53.10.41.95

Ernst JUNGER (1895-1998)

Aucun système ni aucune doctrine ne peuvent résumer la pensée souvent paradoxale ou difficile de Jünger,

cet écrivain prolifique à l'oeuvre immense qui, n'ayant jamais cherché à plaire, a suscité de nombreuses

critiques. François L'Yvonnet, philosophe et grand connaisseur de la littérature, a donc choisi comme angle

d'attaque l'apologie au sens grec du terme, au travers d'un discours visant à lever sans parti pris les trois

principales accusations portées contre l'auteur : l'esthétisme, le bellicisme, le fascisme ou le nazisme.

Ernst Jünger dans le temps et dans l'espace : quelques repères chronologiques

Né à Heidelberg en 1895 et mort à Riedlingen en 1998, Jünger a traversé le 20ème siècle. Il a eu une

certaine admiration pour l'esprit prussien qui, en parfait équilibre, serait "un mélange de commandement

et d'obéissance, comme chez les Japonais". Toute sa vie, il sera un très grand lecteur, y compris au front où,

après un court engagement dans la Légion étrangère inspiré par les écrits de l'explorateur anglais Stanley et

suivi d'une désertion, il est envoyé en tant que volontaire dès décembre 1914. Il y a en lui, nous dit le

conférencier, quelque chose du don Quichotte qui part un beau matin parce que les livres lui ont tourné la

tête.

Pendant quatre ans, il combattra comme officier sur le front et subira de nombreuses blessures qui lui

vaudront de recevoir la plus haute distinction militaire allemande. En 1920, il publie Orage d'acier. Après

avoir quitté l'armée, il s'installe à Berlin, alors en plein bouillonnement d'idées, où il se livre à une intense

activité de journaliste politique. Il est proche des milieux nationalistes révolutionnaires de la "Révolution

conservatrice". Cette aventure intellectuelle, hostile à la République de Weimar, se signalait par le rejet de

la démocratie libérale et du parlementarisme et revendiquait un certain esprit nietzschéen opposé à

cloisonné, des intellectuels très dissemblables gravitaient autour de ce mouvement, tels que les frères

Jünger, Martin Heidegger, Carl Schmitt, Oswald Spengler, Ernst Niekisch, ou Ernst von Salomon. La majorité

d'entre eux ne se compromettraient pas avec le nazisme et allaient même, pour certains, s'y opposer.

Après l'avènement des nazis, Jünger quitte Berlin et ne participe plus directement à la vie politique, se

consacrant à la littérature, aux voyages et à l'entomologie. Durant la décennie, il aura publié Le Travailleur,

oeuvre essentielle, suivi de Sur les falaises de marbre. En 1939-40, il repart au combat avec le grade de

capitaine. Affecté en 1941 à l'état-major de la Wehrmacht à Paris, ce francophile fréquente les milieux

intellectuels, particulièrement ceux de l'édition teintés de collaborationnisme, et tient un journal dans

lequel s'expriment son hostilité à Hitler ainsi que son rejet de tout antisémitisme. En juillet 1944, après

l'attentat contre le Führer, il doit quitter l'armée. Interdit de publication pendant quatre ans, il ne cessera,

en Allemagne, d'être une figure controversée parce qu'associée à l'inspiration de la pensée nazie.

Observatoire de la Modernité

Séminaire 2016-2017

" Dix phares de la pensée moderne »

Séance du 8 Mars 2017

Intervenant : François LǯYvonnet

Rédacteur synthèse : Annick Demoustier

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Dans les années 50 à 70, l'écrivain publiera plusieurs oeuvres majeures : Le Traité du rebelle, Chasses

subtiles, Approches, drogues et ivresse, le roman Eumeswil. La réception du prix Goethe en 1982

provoquera dans son pays de vives réactions d'hostilité. En 1984, il est invité à participer, à Verdun, à

l'hommage rendu aux victimes de la Grande guerre aux côtés d'Helmut Kohl et de François Mitterrand. En

1996, il officialise sa conversion au catholicisme, encouragée en grande partie par la lecture de Léon Bloy.

Plaidoyer contre trois chefs d'accusation

L'accusation d'esthétisme à l'encontre de Jünger, la plus étroitement polémique, ne tient pas et ne fait que

prolonger les deux suivantes. Plus fondée en apparence serait celle de bellicisme, au travers d'une

complaisance à l'égard de la force, de l'exaltation de la guerre chez l'auteur d'un des plus grands livres

consacrés au sujet, Orage d'acier. En réalité, ce récit autobiographique incomparable présente une sorte

d'expérience métaphysique de la guerre à laquelle s'ajoute une dimension qui a pu faire scandale : la

glorification de l'héroïsme pur, paradoxalement liée à une absence de patriotisme et de toute considération

politique. Conçu d'abord comme un grand jeu cosmique, le combat est ici "le père de toutes choses" (le

polemos d'Héraclite), l'une des expressions humaines du conflit originaire, son côté vital, et en ce sens une

donnée anthropologique fondamentale. Une idée de la guerre à replacer dans le contexte plus général de

ce que l'on a appelé après Thomas Mann la Kriegsideologie, courant de pensée exaltant l'héroïsme et

l'obéissance au destin, très présents dans l'Allemagne des années 20 chez divers intellectuels, historiens ou

acteurs politiques.

La guerre est aussi l'expression des pulsions les plus destructrices des hommes. Dans La Guerre comme

expérience intérieure, Jünger introduit une distinction essentielle entre l'expérience extérieure du combat,

qui est "une pure addition d'événements" souvent terrifiants, et son expérience intérieure (Erlebnis),

"parente de l'ivresse du sang et du plaisir du jeu." Cette guerre doit être envisagée en tant que phénomène

paroxystique, comme le pendant sombre et moderne de la fête, à la mesure de nos sociétés qui tendent

vers l'uniformisation et l'indistinction. Avec cette guerre "nouvelle", "industrielle" on assiste à l'avènement

de la "démocratie de la mort", d'un monde nouveau dominé par la technique, où s'impose un nouveau

"type" humain universel, figure prométhéenne décrite dans Le Travailleur (1932).

Enfin, Jünger est-il un écrivain fasciste ou nazi ? Certains l'affirment, citant sa philosophie de la guerre, son

appel à fonder un monde nouveau sur une communauté de sang, sur la fraternité violente et la haine de la

raison, sa glorification du "Travailleur" comme figure de la "domination totale." Les faits, cependant,

prouvent le contraire. Une fois démobilisé en 1918, Jünger reste à l'écart de toutes les aventures politiques

naissantes. A la fin des années 20, son activité politique se résume en des articles souvent polémiques,

données à diverses revues d'extrême droite mais, dès 1927, il manifeste son opposition à Hitler,

"personnage démoniaque". Il s'abstient de prendre sa carte du parti et, à partir de 1933, refuse tous les

honneurs, son prestige de héros de la Grande guerre le mettant à l'abri des sanctions.

Il ne fait aucun doute que Jünger n'a pas été nazi. En témoigne Les Falaises de marbre (1939) avec son

allégorie du chef charismatique et dictateur, que George Steiner, peu suspect de complaisance, considère

comme peut-être "le seul acte de résistance majeure, de sabotage à l'intérieur qui se soit manifesté dans la

littérature allemande sous le régime hitlérien." Jünger a été sans conteste nationaliste, contre la pensée des

Lumières et son projet d'émancipation de l'individu, mais ce n'était pas un grand esprit politique ni un

idéologue. Il faisait preuve d'une certaine lucidité sur les risques d'uniformisation du monde et disait qu'il

en va de la démocratie comme de la vérité : "La vérité est hautement prisée en tous lieux, mais où se

rencontre-t-elle réellement ?" On lui a reproché une certaine morgue aristocratique, un dédain de la

multitude, alors qu'il place très haut la liberté de l'esprit et très bas toutes les combinaisons mesquines,

n'accordant finalement sa confiance qu'aux "grands Solitaires." A partir de 1950, il forge les figures du

"Rebelle" et de l'"Anarque" qui ouvrent d'autres perspectives et conçoivent d'autres manières d'être au

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