JEAN·LOUIS MISSIKA*
L'IMPACT DES MÉDIAS : LES MODÈLES THÉORIQUES rions familiales et amicales, etc ) dans les quels sont insérés les individus, et l'exis tence de leaders d'opinions au sein de ces groupes, ont une importance déci sive La première diffusion du message des médias s'effectue de façon verticale, en direction des leaders d'opinion Elle
L’influence des médias sur l’opinion publique
L’influence des médias sur l’opinion publique On appelle « média » un moyen de diffusion d'informations vers un grand nombre d'individus, sans personnalisation du message, et « opinion publique », l’état d’esprit
Renforcement des capacités des Médias pour promouvoir le
plus, l¶impact des actions menées est limité en raison du très faible nombre de reportages conjoints à plusieurs médias réalisés D¶autre part, 94 des interviewés dans les localités des projets disent écouter la radio et 73,7 disent écouter au moins une des radios partenaires
Les médias malgaches: floraison spontanée d’une ressource
l’impact des médias sur les résultats de l’élection présidentielle de 2001 La première a eu lieu en Octobre 2001, la deuxième en juin 2002 (Programme Ilo, 2003) Afin d’évaluer l’impact de la crise politique en milieu rural, un échantillonnage stratifié des
The impact of social media promotion with infographics and
Contexte: En 2015-2016, l’équipe des médias sociaux du Journal canadien de la médecine d’urgence a travaillé en collaboration avec des équipes de sites Web médicaux établis afin de faire la promotion d’articles du Journal par la baladodiffusion et l’infographie, et de suivre l’évolution de la diffusion et du lectorat
Chapitre 1 : Le plan média (media planning)
obtenir un impact) et maximum (pour ne pas lasser le consommateur) d’ODV ou d’ODE On constate qu’il est possible d’obtenir des taux de mémorisation identiques avec des formules très différentes de médias engendrant des taux de couverture et d’attention spécifique Le budget communication
Annabac Le rôle des médias lors de la crise de mai 1968
Le but est de souligner l’importance stratégique des outils d’information et d’évaluer leur impact sur l’opinion publique Organiser l’exposé Commencez par rappeler le contexte de mai 1968 en vous appuyant sur une présentation rapide des documents
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JEAN·LOUIS MISSIKA*
L'IMPACT DES MÉDIAS:
LES MODÈLES THÉORIQUES**
Le modèle de Paul Lazarsfeld demeure la principale référence théo· rique de l'analyse de l'influence des médias sur les individus.D'autres approches (critique,
p9litique, technologique) ont cherché à réfuter ou à renouveler ce modèle. DÈS LES PREMIERS pas des
recherches en sciences de la communication, la question de l'influence des médias sur les individus a constitué un des principaux objets d'investigation des chercheurs. A la suite des travaux fondateurs de HaroldH. Lasswell, et surtout
de ceux de PaulLazarsfeld, de nombreux modèles d'in
terprétation se sont progressivement construits.L:essentiel de
ces travaux est d'origine anglo-saxonne. En France, les recher ches sur la communication médiatique ne se sont développées que ponctuelle ment et tardivement, et aujourd'hui encore, il n'existe pas à proprement parler une communauté scientifique constituée sur la question. A l'exception notable de Georges Friedmann gui a discuté les thèses de Paul Lazarsfeld, deTheodor Adorno, etc.
(1), ou de JeanCazeneuve (2),
il n'y a pas eu d'inser tion de la communauté scientifique française dans le débat international.Cette déconnexion s'explique
par le fait gue les médias ont été rapidement pris comme objet d'analyse par la frange la plus radicale de la sociologie.Le paradigme (3)
de P. Lazarsfeld, modèle dominant d'interprétation dans le monde, s'est retrouvé paradoxale ment ultraminoritaire en France. En * Maitre de conférences à l'Institut d'études politiques deParis.
** Sciences Humaines, n' 13, janvier 1992, revu par l'auteur, juillet 1998.1. Dans Sept études sur l'homme et la technique,
Denoël,
1966.2. J. Cazeneuve, Les Pouvoirs de la télévision, Gallimard,
1970; L'Homme téléspectateur, Denoël, 197 4.
3. Voir mots clés en fin d'ouvrage.
287LES MÉDIAS ET LA COMMUNICATION DE MASSE
revanche, la pensée critique, autour de l'Ecole de Francfort (4), était en posi tion dominante, mais dans un registre caricatural, sans aucune volonté de se confronter à une sociologie pratique avec la mise en place d'une méthodo logie de recherche et des enquêtes sur le terrain.Des effets limités et indirects
Le paradigme de P. Lazarsfeld, établi à
l'aube des années 40, reste dans une certaine mesure la référence dominante, aujourd'hui encore.TI peut être réswné
en quelques mots : les médias ont des effets limités, indirects età court terme.
Il s'agit
donc d'une théorie des effets puisqueP. Lazarsfeld s'est principale
ment intéressé à l'influence des médias sur l'opinion.Il s'inscrit dans le courant
de la sociologie empirique et s'est natu rellement porté sur l'analyse du court terme dans ses ouvrages les plus connus.Ces travaux, contrairement aux
analyses précédentes datant des an nées 30 (le modèle de la seringue hypo dermique, dans lequel les médias sont conçus comme inoculant directement les messages dans la tête des gens), ont montré que l'individu possède des outils de défense et des filtres.Il utilise
trois niveaux de sélectivité par rapport aux messages médiatiques : -l'exposition sélective: l'attention por tée à tel ou tel message dépend de la relation personnelle que l'individu entretient avec cette information. Autre ment dit, les individus sélectionnent les informations auxquelles ils sont expo sés, en fonction de leur socialisation, des contraintes techniques, de leur éduca tion, de leur histoire personnelle, etc. ?JUIUn sympathisant d'un parti politique,
par exemple, aura tendanceà s'exposer
aux messages politiques qui sont en accord avec ses préférences.Inverse
ment, il évitera d'être confronté aux "opinions opposées» ; -la perception sélective : nous ne per cevons qu'une partie des messages aux quels nous nous exposons, et nous en rejetons d'autres. Ainsi, lorsqu'une per sonne regarde un journal télévisé, elle ne saisit réellement (immédiatement après l'écoute) que 20 à 30% de l'en semble des sujets traités; la mémorisation sélective : nous ne nous souvenons que de manière impar faite de la partie que nous avons perçue, nous n'en retenons que quelques
éléments.
Cette sélection par la
mémoire s'effectue en fonction du cadre de pensée, des préférences cul turelles et de la vision du monde de l'individu concerné. :Ceffet de la communication médiatique n'est pas seulement limité, il est aussi indirect: en 1955, Elihu Katz et PaulLazarsfeld établissent l'hypothèse de
"la communication à deux niveaux» (Two-step flow of communication), puisà plusieurs niveaux (5). Ce faisant, ils
remettent en cause la vision d'une société composée d'individus atomisés d'un côté, et de médias de l'autre. Ils soutiennent au contraire que l'influence des médias s' opère par un système complexe d'influences et de filtrages.Les groupes de référence (communauté
de travail, associations, syndicats, rela-4. Voir mots clés en fin d'ouvrage.
5. E. Katz et P. Lazarsfeld, Personnallnfluence: the PartP/ayed
by the People in the Row of Mass CommunicE. Katz et
P. Lazarsfeld introduisent
donc un niveau de médiation supplé mentaire. Certes, les médias touchent directement les individus, mais lorsque ceux-ci rencontrent des difficultés pour s'approprier ou interpréter le message, ils se tournent vers leurs groupes d'ap partenance. De ce fait, les messages que délivrent les médias sont soumis à la pression des groupements quels qu'ils soient et reflètent en grande partie les opinions et idéologies préétablies de ces derniers. Dans cette perspective, les médias, et en particulier la télévision, sont, sauf exception (lorsqu'il y a, comme aujourd'hui, crise vis-à-vis des leaders, ou désir de changement de la part des individus ou des groupes) des outils de renforcement d'opinion et non pas de changement d'opinion.De nouveaux modèles
interprétatifsDepuis ces travaux fondateurs, le
modèle interprétatif de P. Lazarsfeld a donné lieu à de multiples tentatives d'approfondissement ou de fondation de nouveaux paradigmes (6). Parmi ces différentes approches, nous nous limi terons à présenter sommairement les trois courants principaux : le paradigme critique de l'Ecole de Francfort, le para digme politique, établi par les théori ciens de la fonction d'agenda des masses-médias, le paradigme technolo gique établi au cours des années 60, dont la figure la plus connue est Mar shall McLuhan (7).Le questionnement de P. Lazarsfeld,
nous dit E. Katz, postulait que les médias indiquent aux gens <6. E. Katz. " La recherche en communication depuis
Lazarsfeld
", Hermès, n" 4, 1987.7. Voir, dans ce volume, l'article d'Alexandrine Civard
Racinais. p. 297.
8. Principales figures : Theodor Adorno, Max Horkheimer. Herbert Marcuse, Walter Benjamin, Jurgen Habermas. 9.En particulier Maxwell McCombs et Donald Shaw.
10. Voir mots clés en fin d'ouvrage.
LES MÉDIAS ET LA COMMUNICATION DE MASSE
teurs de la pensée : ils modifient la façon de voir le monde. Ainsi la récep tion et la transmission, par les individus, des messages écrits diffère fondamen talement de celles des messages audio visuels: à tel point que l'on peut oppo ser une civilisation de l'écrit à une civilisation de l'image électronique. Ce dernier paradigme s'intéresse au long terme et non au court terme.Les changements
du contexte politiqueSi la démarche critique de T. Adorno et
deH. Marcuse remettait en cause les
fondements du modèle de P. Lazars feld, le paradigme politique, établi dans les années 70, peut être analysé comme une tentative pour sauver le point de vue de P. Lazarsfeld. Il adopte une approche empirique, qui a permis d'in terpréter des phénomènes que le para digme deP. Lazarsfeld ne pouvait expli
quer : les tenants de ce courant ont montré, par exemple, que lorsque les médias mettent en lumière un pro blème que les individus considèrent comme important, ils ont un effet puis sant, sans pour autant modifier la struc ture des opinions individuelles (11).En outre, le contexte politique a singu
lièrement changé depuis queP. Lazars
feld s'interrogeait dans un monde sans télévision, où l'identification partisane était très forte. Depuis, le phénomène de l'électorat flottant s'est développé: les électeurs se déterminent en fonction d'un problème (par exemple le chô mage, l'insécurité ... ) et non pas d'un choix global qui résulterait d'une idéo logie.Une fraction de la population
témoigne à la fois d'une faible apparte- 290nance partisane, et d'un fort intérêt pour la politique. C'est dans les médias que ces personnes vont puiser les élé ments de leurs choix. Lorsque 20 ou