[PDF] «Perte d’auréole» La mort de la Gloire (1829-1862)



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Memoirs of the Queensland Museum - Culture

Nouvelles méditations poétiques Urbain Canal, Paris, 1823, p 17] Si vous êtes dans la détresse + O mes amis cachez-le bien; Car l’homme est bon et s’intéresse à ceux qui n’ont besoin de rien [If you are in dire straits, O my friends, hide it well, for man is kind and interested in those who need nothing M Hoffman, Quatrain



Franz Liszt upr - abkniznicask

Nouvelles méditations po čtiques , ktoré vyjadrovali predstavu, že život je len radom prelúdií budúceho neznámeho spevu, ktorého prvým slávnostným tónom je smr ť Lamartine rozdelil životnú pú ť človeka na štyri kapitoly: v prvej sa ako najmocnejší motív ozýva



«Perte d’auréole» La mort de la Gloire (1829-1862)

9 Alphonse de Lamartine, «Le poète mourant» (1823, dans les Nouvelles Méditations poé- tiques ), Méditations , éd P Letessier, Paris, Garnier, 1968, p 155 Je me propose ici de traiter la question sous deux angles complémen-



PISTES BIBLIOGRAPHIQUES

- Alphonse de Lamartine, Les Méditations poétiques, suivi de Nouvelles méditations poétiques, Le Livre de Poche, 2006 - Alfred de Musset, Premières Poésies / Poésies nouvelles, Poésie/Gallimard, 1976 - Gérard de Nerval, Les Filles du feu, Les Chimères, Éditions Flammarion, 1994



J STÉFAN - Le Pays dAuge association

-Elégiades ; suivi de Deux méditations - Gallimard, 1993-Epitomé ou Chrestomathie à l'usage des débutants en littérature-Le Temps qu'il fait, 1993-Senilia - Le Temps qu'il fait, 1994-Prosopopées - Gallimard, 1995-Variété V I - Le Temps qu'il fait, 1995-Scènes dernières : histoires de vie-mort - Champ Vallon, 1995



Le vide enfin dépassé

Après son recueil de nouvelles poétiques, le Pré-nom de Dieu *, Hélène Cixous a remporté avec son premier roman le prix Médicis 1969 Dedans2 marque à notre avis une nouvelle étape dans le genre roma-nesque, faisant peut-être sortir le nouveau roman de sa « cure d'amaigrissement » et de l'impasse dans laquelle celle-ci Ta entraîné



La lettre et la figure dans Calligrammes de Guillaume Apollinaire

Dans Modernité Modernité, Meschonnic a montré que la modernité de la poé-sie de l’avant-garde (1910-1920) est liée à une conception novatrice du texte poé-tique accordant une place prépondérante aux images, à la spatialité et à l’éclatement des formes



Extrait de la publication

réunions à la Flaubert, aux méditations à la Balzac, aux effusions à la Francis Jam-mes, à tout cela qui compose le merveilleux tableauvoir,et dequi, maîtrecependant,que nousest là,ne facesavonsà notreplus sensibilité La France est une salle de spec-tacle heureuse et soignée C'est une des



Janvier 2020 - Edition-Originalecom

Méditations esthétiques Les Peintres cubistes euGène fiGuière & cie, Paris 1913, 18,5 x 24 cm, broché sous chemise et étui Édition originale sur papier courant en dépit d’une mention de deuxième édition, poinçon du service de presse sur le deuxième plat Précieux envoi autographe signé de Guillaume Apollinaire : « À



45BW-5e-20171201142420

Des œuvres qui visent à diffuser les idées nouvelles Les contes deviennent philosophiques, les articles d'encyclopédie engagés, les lettres font circuler "information, les essais et dis- cours développent des idées nouvelles, les pièces de théâtre donnent la parole aux femmes, aux gens du peuple Les débats nouveaux passionnent le

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"Perte d"auréole»

La mort de la Gloire (1829-1862

José-Luis Diaz

"S"il y a quelque gloire à n"être pas compris, [...] je peux dire, sans vanterie, que, par ce petit livre, je l"ai acquise et méritée d"un seul coup.» B AUDELAIRE, Projets de préface des Fleurs du mal, 1862. "[...] ne plus danser sans balancier et des paniers aux pieds, sur cette corde tendue et si fragile, la renommée, sur ce glis- sant fil d"archal, la gloire poétique! concevez-vous cela?»

Jules J

ANIN, "La cent mille et une et dernière nouvelle des cent et-un»,

Revue de Paris, septembre 1833.

Comment entrer dans le champ littéraire quand toutes les places sont prises, quand les "rois littéraires» accaparent toute la gloire? Telle est la question qu"ont eu à se poser, chacun pour soi mais avec une lancinante convergence, les écrivains de la génération du désen- chantement: celle de Nerval, de Gautier, de Musset, des Jeune-France, tous nés vers 1810, puis ceux de la génération de Baudelaire (celle de

1820). Problématique d"outsiders vaincus d"avance: qui ont eu à

prendre acte de leur handicap de départ, par rapport à leurs aînés rayonnants; mais qui, aussi, ont tenté d"inverser leur mortel retard, en ayant recours, par un retournement parfois réussi, à une sorte de stra- tégie de l"échec , dont Sartre (celui de L"Idiot de la famille, t. III) a juste- ment analysé le principe. Un tel renversement, certes, n"est pas alors nouveau. À d"autres époques de l"histoire littéraire, on en aurait des équivalents. Le Du

Bellay des

Regrets(1558fibre plus basse» pour se

démarquer de l"envahissant Ronsard; les baroques, tels que les repré- sente Gautier en ses

Grotesques(1844

et 1830. Tout cela, sur fond de désacralisation de la figure du poète, mais aussi de désen- chantement de la gloire, religion défunte en ces temps de "camaraderie» et de réclame. Il s"agira donc de se pencher sur ce véritable deuil de la reconnaissance glorieuse auquel se voient forcées ces deux demi-généra- tions successives: la génération du désen- chantement, celle de

Gautier, Musset,

Nerval, à laquelle

appartient aussi, de biais, Sainte-Beuve, né en 1804; puis celle de Flaubert, de Baudelaire, de Champfleury, des Goncourt et de leurs pareils. Ce qui unit tous ces écrivains dans une sorte de solidarité intergénéra- tionnelle, c"est leur commun sentiment de venir après, à l"âge où déjà le soleil se couche. Après la saison des orages désirés, mais surtout après les soleils de l"Empire et ses arcs de triomphe martiaux, comme après les ruti- lantes entrées en gloire littéraire de leurs "frères aînés» (Paul Bénichou). Aussi ne peut-on comprendre leurs états d"âme qu"en gardant un oeil sur ce que fut le "Sacre» des poètes des générations antérieures: celle de

Chateaubriand (né en 1768

1790
tout (1802 détours funèbres: tel ce cliché à forte réverbération qu"est la mort du Tasse, familier à Chateaubriand, Mme de StaÎl et Fontanes dans les années

1800-1810, mais dont le jeune Baudelaire n"a pas perdu le souvenir en

1842.
"PERTE D"AURÉOLE». LA MORT DE LA GLOIRE(1829-1862171 "Victimes de Boileau» 1 , tels aussi que Boileau les bloque à vie; le Neveu de Rameau condamné à la pantomime des gueux par un oncle de génie: voici quelques-uns des anti-héros d"une telle stratégie de l"échec, dont les équivalents antiques sont chez ces "poètes latins de la

Décadence» qu"évoque Nisard en 1834.

Mais ce qui caractérise l"époque romantique et postromantique, c"est que ce sont presque toutes les scénographies auctoriales qui se définissent alors autour de ces stratégies de l"échec. Échec rutilant des "grands» romantiques (Chateaubriand, Hugo, Byron Sainte-Hélène: échecs réversibles, où le comble de l"insuccès est aussi le comble de la gloire. Tels ceux dont Blondet se moque, en lançant à Nathan, dont la pièce vient d"être secouée par une tempête: "Encore une chute semblable [...], et tu deviens immortel» 2 . Échecs plus ternes d"un Senancour (

Oberman(n, 1804-1832) ou d"un Joseph Delorme

(1829désappointement». Plus tard (vers 1845-1850 triom- phent les "ratés» picaresques de la Bohème; puis viendront les poètes "enguignonnés» chers à Baudelaire (1851), aux Goncourt (1856 3 )et à Mallarmé (18621884poètes maudits» de Verlaine. À certains égards, l"histoire des scénographies auctoriales au XIX e siècle peut se lire comme celle d"une surenchère dans l"échec. Car c"est le siècle tout entier qui tient que le malheur est une composante nécessaire du "grand homme»; et que l"échec est "qualifiant». Ce qui est loin d"être le cas en notre début de XXI e siècle, où l"insuccès endémique de la poé- sie tend, tout bonnement, à en faire un genre pire que mineur, inexistant selon les balances médiatiques.

Entre 1829, date du

Joseph Delormede Sainte-Beuve, et 1862, date des

projets de préface des

Fleurs du Malet du premier état du Guignonde

Mallarmé, j"aimerais suivre les modulations de ces stratégies de l"insuc- cès qui caractérisent les écrivains nés autour de 1810, puis leurs succes- seurs de la demi-génération suivante, celle des écrivains nés entre 1820

170JOSÉ-LUIS DIAZ

1 Voir Philarète Chasles, "Les Victimes de Boileau. I. - Les Goinfres. Saint-Amant», Revue des Deux Mondes , 15 juin 1839 et "Les Victimes de Boileau. II. - Les Libertins. - Théophile de Viau», ibid., 1 er août 1839. 2 Honoré de Balzac, Une fille d"Ève, La Comédie humaine, éd. Pierre-Georges Castex, Paris, Gallimard, coll. "Bibliothèque de la Pléiade» [désormais

CH], t. II, p. 302.

3 Qui, dans Une voiture de masques(1856fée Guignolant» à titre de mauvais génie qui persécute un de leurs excentriques (" Un poète» , Une voiture de masques, éd. Nadine Satiat, Paris, Christian Bourgois, coll. "10/18», 1990, p. 187).

Mort de Byron "d"après une lithographie du

temps», dans

Souvenirs dramatiques et historiques

d"Alexandre Dumas, Paris, Tallandier, 1928.

Collection particulière.

tradition qui, de Horace à Lebrun-Pindare en passant par Ronsard et

Corneille, fit de la poésie non chose

pour la mort, mais instrument de conquête et garantie de l"immortalité. Aux premiers pas de l"école romantique (1819-1824 poète se décline de manière complémentaire, selon que c"est Hugo ou Lamartine qui s"y emploient. Rares les moments où le victorieux Victor embrasse une telle thématique: longtemps il reste dans l"optique solaire de la gloire telle que l"ont chantée les poètes du siècle précédent, de Jean- Baptiste Rousseau à Lebrun-Pindare, avec char triomphal, soleil radieux et aigles à l"appui 7 . S"il le fait, c"est dans des moments de doute, tel ce "Dernier chant» des

Nouvelles Odesde 1824

8 . Il y dit renoncer à la poé- sie, mais en fait pour mieux ponctuer sa trajectoire, aventurerson épopée littéraire tout en préparant déjà un come-back, embarrassé mais triomphal. Mais si l"échec est, chez l"auteur d"Odes, le tremplin d"une plus haute victoire, il est, chez l"auteur d"Élégies et de Méditations, une structure fondamentale qui ordonne sa conception orphico-christique de la poésie. Là où l"Aigle tombe pour mieux se relever, le Cygne meurt pour que son chant soit plus sublime. Plus céleste il sera, s"il reste Chant et non Livre. Plus haut encore, si l"oubli consenti vient nimber d"une auréole d"oblati- vité ces échos qui se perdent dans le flux. D"où la hâte du "Poète mou- rant» lamartinien à refuser toute inscription tombale, et donc aussi toute gloire éternelle au format du monumental Panthéon. Voici déjà une révo- lution à l"oeuvre: la gloire de pierre, la gloire nationale n"est plus de sai- son. La mort précoce et sans trace est bien plus proche de l"essence dématérialisante de la poésie. D"où cet exercice de disparition en direct auquel se livre le "poète mourant» en 1823:

Écoutez cet accord que va rendre ma lyre...

Les vents l"ont déjà emporté

9 Mais Lamartine va devenir néanmoins un "grand» poète, auquel la "PERTE D"AURÉOLE». LA MORT DE LA GLOIRE(1829-1862173 7

Pour Jean-Baptiste Rousseau (" Épître I. Aux Muses»), l"aigle suggère l"envol sublime de la

poésie de Pindare, opposé au cri mélodieux du "Cygne de Mantoue». Après avoir "percé» les

Cieux, "l"oiseau qui porte le tonnerre» "dans la nue échappe aux Mortels» pour aller se repo-

ser en vainqueur dans les cieux. Quant au "char» et à sa "brûlante arène», ils sont encore pré-

sents dans la première version (1817Poète mourant» de Lamartine. 8 Victor Hugo, "Le Dernier Chant» [1823], Nouvelles Odes, OEuvres complètes, Paris, Le Club français du livre, 1967, t. II, p. 526-528. 9 Alphonse de Lamartine, "Le poète mourant» (1823, dans les Nouvelles Méditations poé- tiques ), Méditations, éd. P. Letessier, Paris, Garnier, 1968, p. 155. Je me propose ici de traiter la question sous deux angles complémen- taires: une première approche va cadrerla période, en ne perdant pas de vue le constant parallèle mélancolique fait avec les générations anté- rieures, et en insistant sur le dialogue Sainte-Beuve-Baudelaire; suivra une spectrographie sociocritique, générique et thématique de ces voies - paradoxales - vers la reconnaissance littéraire que se voient obligés d"adopter les poètes de ces demi-générations perdues 4

STRATÉGIES DE L

"ÉCHEC

ET CONTINUITÉ INTERGÉNÉRATIONNELLE

Si l"on remonte à l"aurore du romantisme, c"est dans le chromo répandu de la mort du Tasse, au moment de sa consécration au Capitole, qu"on a une des premières origines de ces chemins à rebours vers la consé- cration. D"une telle image pieuse, qui longtemps - jusqu"à la mort de

Byron (1824-

tique compose depuis la fin du siècle précédent, on trouve de beaux exemples tant chez Chateaubriand et Mme de StaÎl 5 , que dans une cohorte d"obscurs auteurs d"Élégies et d"Odes, de l"Empire et de la

Restauration

6 . Que la gloire se paie de la mort du "chantre», ou, pire encore, que sa disparition funeste soit d"emblée anéantissement dans les ténèbres de l"oubli, c"est ce que les critiques disent, c"est ce que les poètes chantent. Sur ce point sensible, le romantisme inverse toute la longue

172JOSÉ-LUIS DIAZ

4 Resterait à proposer, une autre fois, une chronologie plus attentive aux inflexions idiosyn- crasiques du thème et aux solidarités générationnelles. 5 Le thème a donné lieu à une méditation de Corinne en son improvisation sur le Capitole, le jour de son propre couronnement: "Mais la veille du jour choisi pour le couronner, la mort l"a réclamé pour sa terrible fête» (Mme de StaÎl,

Corinne[1807], éd. Simone Balayé,

Paris, Gallimard, coll. "Folio», p. 666). Le Chateaubriand des

Mémoires d"outre-tombese

cherche un garant mythique dans le poète religieux de Saint-Onuphre. Voir Chandler Beall, Chateaubriand et Le Tasse, Baltimore, The John Hopkins Press, et Paris, Les Belles-Lettres,

1934. Voir aussi mon article: "Le sourire du fantôme: le sacre romantique de l"écrivain

selon la IV e Partie des Mémoires d"outre-tombe», colloque de la Société des études romantiques, décembre 1989, Cahiers Textuel, n° 6, février 1990, p. 81-98.quotesdbs_dbs16.pdfusesText_22