[PDF] L’aventure, l’ennui, le sérieux Vladimir Jankélévitch



Previous PDF Next PDF







LAventure, lEnnui, le Sérieux Chapitre I

L’AVENTURE – V JANKÉLÉVITCH 13 C’est celui-ci qui est la source d’inspiration du premier chapitre de l’essai de Jankélévitch, L’Aventure, l’Ennui, le Sérieux(1963), puisque Simmel avait lui-même écrit en 1911 un court texte sur l’Aventure1 qui avait fait forte impres-sion sur Jankélévitch Ce dernier fait souvent



L’AVENTURE, L’ENNUI, LE SÉRIEUX

Et dans celle-ci ce livre, ce jalon :L’Aventure, l’Ennui, le Sérieux L’Aventure, l’Ennui, le Sérieuxdans l’œuvre de Jankélévitch : trois figures du temps L’année 1963, date à laquelle paraîtL’Aventure, l’Ennui, le Sérieux, n’est pas, sur le plan philosophique et éditorial, la plus intense pour Jankélévitch



JANKELEVITCH / « L’aventure, le sérieux, l’ennui » chapitre I

JANKELEVITCH / « L’aventure, le sérieux, l’ennui » chapitre I Plan général : Préface : Les 3 manières de se rapporter au temps, l’Ennui/le Sérieux/l’Aventure Introduction : Différence entre Aventurier / Aventureux § 1 CH I) L’avènement de l’avenir § 2-5 P 1) L’Aventure envisagée dans l’instant § 2- 4



L ’ Ave n tu r e , l ’ E n n u i , l e S é r i e u x d e J a

L’aventure n’est pas un “juste milieu” entre le jeu et le sérieux Cependant, si l’un des deux pôles devait dominer la relation, cela serait le jeu Mais, s’il n’y a que du jeu, l’aventure devient désolidarisée du vécu Par exemple, on peut citer toutes les créations artistiques tels que les livres ou films, fictifs ou



CHAPITRE 1 : VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, LAVENTURE, LENNUI, LE

les locutions les plus variées » ; que Jankélévitch aime à « les palper, ausculter leurs sonorités pour percevoir le secret de leur sens » 3 La place de L'Aventure, l'Ennui, le Sérieux au sein de l'oeuvre de Jankélévitch • Au sein de la bibliographie de Jankélévitch, le texte au programme est souvent considéré



CITATIONS INTERNES A « L’AVENTURE, L’ENNUI, LE SERIEUX » DE

« Supprimez l’un des 2 contraires, jeu ou sérieux, et l’aventure cesse d’être aventureuse » « Pour qu’il y ait aventure, il faut être à la fois dedans et dehors » « L’englobement éthique, le détachement esthétique sont les deux pôles entre lesquels les



Bibliographie – Vladimir Jankelevitch (1903-1985)

Ouvrages de V Jankélévitch L'austérité et la vie morale Paris, Flammarion, 1956 (Bibliothèque de philosophie scientifique) Salle J – philosophie – [194 409 2 JANK 4 aust] L'aventure, l'ennui, le sérieux Présentation et bibliographie par Laure Barillas, Pierre-Alban Guinfolleau et Frédéric Worms



FAUT-IL FAIRE DE SA VIE UNE AVENTURE

Pour signaler la singularité de l’aventure, Jankélévitch la distingue de l’ennui et du sérieux Ce qu’est une aventure, c’est une disposition : ce n’est pas le contenu, les péripéties, les actions qui définissent l’aventure, c’est le rapport au temps C’est un style de vie : on crée sa vie dans l’avenir, alors que dans



PROGRAMME 2018/19 L’aventure Mme Loy, classes PC*,PSI*

3 Vladimir Jankélévitch : L’aventure, l’ennui, le sérieux (1976) La dernière œuvre au programme de français en prépa scientifique est sans doute la moins connue Jankélévitch (1903-1985) est un philosophe et musicologue français du XXème siècle Il a

[PDF] calendrier fruits et légumes de saison

[PDF] application dictionnaire des rimes

[PDF] dictionnaire des rimes et assonances

[PDF] correction du livre de math collection phare 5eme programme 2016

[PDF] etude de document mondialisation terminale es

[PDF] prévenir les risques s'adapter au changement global

[PDF] richesse et pauvreté dans le monde cours 5ème

[PDF] livre de maths 6eme phare en ligne gratuit

[PDF] livre phare 6eme pdf

[PDF] mariage islamique pdf

[PDF] recueil de fatwas concernant les femmes pdf

[PDF] tout sur le mariage en islam pdf

[PDF] le guide du mariage en islam pdf

[PDF] fiqh mariage pdf

[PDF] le mariage en islam livre

L'aventure, l'ennui, le sérieuxVladimir Jankélévitch

INTRODUCTION

L'avènement de l'avenirIl faut saisir l'aventure infinitésimale, c'est-à-dire la plus petite aventure possible. L'état naissant de l'aventure.

1)L'aventure est liée au futur. Temps indéterminé: empire énigmatique des possibles qui dépend de ma liberté.

Caractère amphibolique, ambigu de l'aventure.Ambiguïté de l'avenir: à la fois certain et incertain.Il est certain que le futur sera. Ce qu'il sera est incertain. C'est la différence entre la quodditéet la quidditéde l'avenir.Qu'il y aura un futur est notre destinée. Ce que sera ce futur dépend de notre liberté.

Cf. l'infini selon Pascal:nous en entrevoyons l'existence, mais nous ne pouvons en dire la quantité ou le nombre.Rapport donc entre aventure et attrait de l'infini.

2)Aventure infinitésimale: liée à l'avènementde l'événement. Il faut distinguer entre les deux.

Evénement: arrive trop tard pour l'aventure. C'est le présent flagrant, c'est ce qui est déjà là. Une date sur un calendrier.Avènement: l'instant en instance. L'actualité sur le point de se faire, et non pas en train de se faire.

Opposer contemporanéité (de l'événement) à l'extemporanéité de l'improvisation, à laquelle est liée l'aventure.C'est l'aventureuse futurition: intermédiaire entre l'avenir lointain, et l'actualité de l'homme d'action, vécue sur le moment. Futur prochain et immédiat.

C'est un commencement qui ne cesse de commencer, germination de la nouveauté.C'est l'aventure minute, la minuscule aventure de la minute prochaine, celle que nous réserve l'instant imprévisible de la minute en instance, qui nous fait battre le coeur.

L'aventure comme tentation. Tout ce qui est ambigu est l'objet d'un sentiment ambivalent, horreur et attrait. Par l'aventure l'homme est tenté. Tentation = mélange d'envie et d'horreur, l'horreur redoublant l'envie.

Différence ici de l'envie avec le désir, attrait simple et univoque, positivité sans négativité.De même: différence phobie/crainte : La phobie est une crainte attrayante.

Ce sentiment tenté = un sentiment passionnel.La tentation de l'aventure = la tentation typique. Comparaison avec la situation passionnelle des amants frénétiques qui ne peuvent ni vivre ensemble ni séparés. Ce qu'ils veulent est impossible, contradictoire. •

Le timide qui cherche l'aventure est ainsi: il veut et ne veut pas. C'est la volonté "normande» de l'homme tenté. L'homme brûle de faire ce qu'il redoute le plus. Rapport de la tentation de l'aventure et du vertige. Cf. la Roussalkade Pouchkine. L'homme à la fois repoussé et attiré par Ondine.

Sadko(opéra de RimskyKorsakoff): retenu dans les profondeurs de l'océan par les séductions de la tsarevnades mers.

La sirène du désir est à son tour la sirène de l'attrayant non-être. Dans la passion de l'aventure: deux sentiments contrariés: la terreur du risque qui menace notre installation dans l'intervalle et notre quotidien, et d'autre part la folle envie de lever l'hypothèque de la possibilité en instance. La jouissance de continuer la joie de commencer ou de créer. La création aussi est aventureuse.

3)Aventure au sens usuel: une série de péripéties doit s'enchaîner à travers la durée. Dépasser l'aventure ponctuelle de l'instant prochain (passer de l'aventure infinitésimale à l'aventure au sens commun).On retrouve l'équivoque inhérente à l'aventure sous trois formes, trois styles d'aventure.

Chacun implique une oscillation entre le jeu et le sérieux.Le seul jeu vraiment ludique est le jeu avec le sérieux.Sans le jeu ou le sérieux, l'aventure cesse d'être aventureuse. Sans jeu, aventure = une tragédie, sans sérieux, l'aventure devient dérisoire, une partie de cartes.

Aventure = être à la fois dedans et dehors. L'aventureux est à la fois extérieur au drame comme l'acteur, et intérieur au drame comme l'agentde son propre destin.

Normalement, impossibilité, contradiction de cette attitude, logiquement et spatialement.Mais on peut aussi être sur le seuil. Passer et repasser de l'intérieur à l'extérieur.Dans la vie comme dans l'aventure, on est dedans dehors.

Il faut étudier les cas où le sérieux prévaut (l'aventure mortelle), les cas où c'est le jeu (l'aventure esthétique), les cas où jeu et sérieux renvoient l'un à l'autre à l'infini (l'aventure amoureuse).

1. L'AVENTURE MORTELLE

Dans le premier style d'aventure, l'homme est plus dedans que dehors: le sérieux prévaut sur le jeu.L'aventure vire alors facilement en tragédie. Avec le jeu en moins, l'aventure a tendance à se confondre avec la vie.

Pour qu'il y ait aventure donc, l'aventureux doit être engagé, mais aussi dégagé, l'engagement l'emportant.En termes temporels:L'aventure dépend de moi dans son commencement, mais pas toujours sa continuation, encore moins sa terminaison.

Personne ne m'oblige à escalader l'Everest. Mais une fois, sur place, dans la tempête, je ne peux revenir en arrière. Question de vie ou de mort. L'aventure est sur le point de cesser d'être une aventure pour devenir une tragédie.Elle commence frivole, elle continue sérieuse, parfois se termine tragique.

Par rapport à l'aventure, l'aventurier est comme l'apprenti-sorcier: il connait le mot qui déclenche qui déclenche la magie, mais pas le mot qui la réfrènerait.

Seul Dieu peut à la fois commencer et stopper à volonté. La liberté de l'homme n'est qu'une demi-liberté. Seul le fiatinitial est entre ses mains. Nos pouvoirs sont tronqués. Cette dissymétrie explique la prépondérance du sérieux.

Mais le mot essentiel, quant à l'aventure où le sérieux l'emporte sur le jeu, est celui de mort. C'est la mort en fin de compte qui est le sérieux de l'aventure, son enjeu implicite. L'aventure n'est vraiment aventureuse que si elle renferme une dose de mort possible. Une aventure dans laquelle on serait assurée par avance de réchapper n'est pas une aventure du tout.

Le risque mortel est constant et multiforme. La reconduction journalière de la vie est miraculeuse.Fragilité et précarité essentielles de la vie fondent la possibilité de l'aventure.

La mort est ce qu'on trouve lorsqu'on creuse jusqu'à l'extrémité de l'humain. Même lorsqu'on augmente progressivement l'intensité d'une perception ou d'une sensation, on rencontre la mort. Même l'inflation d'une joie ne peut être supportée indéfiniment.C'est pourquoi l'homme en quête d'aventure pousse des pointes périlleuses dans la direction des extrémités, il renonce au juste milieu.

On retrouve ici l'ambiguïté dont nous sommes partis: l'indétermination de la mort est par excellence ce qui est absolument certain et absolument incertain. Le fait que nous allons mourir est certain. Mais la date et les circonstances restent incertaines. Cela nous permet de vivre. Cf. Gorgiasde Platon: Zeus a privé les hommes de l'immortalité, mais leur a fait le cadeau de leur cacher la date de leur mort.

Cette dissymétrie est symptôme de mystère. Pascal la vérifie à propos de Dieu.Nous devinons qu'il y a un Dieu, mais nous ne savons pas quel est ce Dieu.Nous avons l'intuition d'un nombre infini, mais nous ne savons pas s'il est pair ou impair. Nous voulons déterminer une quantité, et voici qu'un nombre toujours plus grand se présente à l'esprit.

La vie est fermée du côté du commencement, mais la futurition la maintient ouverte (nous ne savons pas quand). Elle est entr'ouverte, en cela encore elle est une aventure.

2. L'AVENTURE ESTHÉTIQUE

Deuxième type d'aventure: cette fois c'est le jeu qui prévaut. L'homme est plus dehors que dedans. Il n'est pas englobé dans l'aventure comme dans un destin.L'aventure ici est surtout esthétique: son centre n'est plus la mort, mais la beauté, objet de l'Art. Elle est contemplée après coup quand elle est terminée.

Deux cas:Celui de l'aventure propre: la mienne pour moi.Les aventures des autres.

Premier cas: pour que mon aventure soit esthétique, il faut que j'en sois sorti, que je puisse les raconter comme si c'étaient celles d'un autre. Son temps est le passé. Parfois le futur antérieur: dès maintenant j'anticipe son issue, je l'imagine finie, et donc cela donne du courage.Ainsi, les aventures s'arrondissent et se referment sur elles-mêmes. On y assiste en spectateur.

Nouvel embourgeoisement de l'aventure: tout à l'heure elle devenait trop sérieuse. Maintenant elle devient genre littéraire. La tragédieest la limite à partir de laquelle le tragique cesse d'être tragique. Tous les degrés de l'aventure sont alors représentés, des plus bourgeoises aux plus aventureuses.

Distinguer deux pôles: Ulysse et Sadko.Les tentations d'Ulysse sont statiques plutôt que cinétiques: la halte plutôt que le repos. Il ne désire qu'une chose: rentrer à la maison. C'est un faux voyageur, aventurier par force, casanier par vocation.La nostalgie du Nostos(retour) est le contraire de la curiosité aventureuse. Les aventures d'Ulysse mesurent simplement le décalage qui sépare le réel et l'idéal.

Le cas de Sadkoest intermédiaire:Immortalisé par Rimsky-Korsakoff. C'est un pauvre trouvère qui va chercher des trésors pour enrichir et dorer les bulbes des églises de sa ville natale. Son voyage est un voyage d'affaire. Mais il part aussi à la recherche d'une ville merveilleuse et légendaire, mystique, une Venise des mers, qui finit par se confondre avec Jérusalem.

Selon Simmel, la perception pratiqueou utilitaire se distingue de la perception esthétique, en ce qu'elle fait corps avec l'ensemble de la vie, toute la vie y est engagée. On peut la comparer à un continent. La perception artistique, elle, a un caractère insulaire. L'oeuvre et l'art apparaissent séparés de la vie.

La perception n'a ni début ni fin.L'oeuvre d'art possède un commencement et une fin.L'aventure a un commencement et pas de fin.

Donc: Sans être l'art, l'aventure a des points communs avec l'art. Elle est la façon qu'ont les natures peu artistes de participer à la beauté. Avoir la même chose, si l'on n'est pas artiste, d'avoir part au monde des valeurs, de faire des choses qui ne servent à rien. Mais cette oeuvre -l'aventure -n'est oeuvre qu'à moitié.

Quand l'aventure a un commencement et une fin, qu'elle est tout entière déployée dans l'espace, elle cesse d'être aventure; elle est tableau achevée.Mais une oeuvre dont l'échéance se perd dans l'indétermination cesse d'être une oeuvre d'art.

Le roman, le film, la pièce de théâtre sont un peu plus aventureux que le tableau ou la statue.C'est l'ouverture dans le temps qui décide de l'aventure. L'aventure est une oeuvre mobile toujours inachevée. Tandis que l'oeuvre d'art est une aventure immobilisée. L'aventure est demi-forme, comme l'aventurier est un demi-artiste.

3. L'AVENTURE AMOUREUSE

Quand on parle de l'aventure tout court, on pense à l'aventure amoureuse. Ici, le jeu et le sérieux sont mêlés de façon inextricable.

Deux exemples de la clôturedu destin et de l'ouverturede la destinée:Rimbaud et Gauguin.

L'aventure d'amour ne fait pas partie du destin, mais est peut-être un élément de toute destinée.On ne demande pas à un fonctionnaire qui déroule son curriculum vitae, le nom des femmes qu'il a aimé. C'est pourtant la chose du monde la plus importante et la plus grave.

Aventure amoureuse: parenthèse à l'intérieur du vécu, intermède poétique qui interrompt la prose quotidienne. Changer de place, changer de femme sont deux formes de ce prurit du déplacement, du dépaysement. En cela elle ressemble à l'oeuvre d'art (aspect du jeu).

Pourquoi l'aventure? Depuis toujours les hommes disent que les temps sont venus, que les événements se précipitent. Cf. eschatologie religieuse: Dieu est presque là, le Royaume est tout près. Comment notre coeur ne battrait-il pas? Mais cette aventure-là, religieuse ou mystique, n'est pas vraiment une aventure; l'échéance est prévue de toute éternité.

Pour celui qui est dedans: l'immanence signifie le sérieux, l'absence de forme, la certitude de mourir.Pour le joueur, l'existence demeure ouverte, et les formes, filles du libre arbitre, allègent la fatalité compacte. A la ronde qui tourne dans les ténèbres de la nuit sans déboucher nulle part, l'homme de lumière, l'Ulysse des temps modernes désigne l'ouverture.

quotesdbs_dbs44.pdfusesText_44