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Les Amours vol 1 Les Amours de Cassandre

Les Amours vol 1 Les Amours de Cassandre text of Charles Marty-Laveaux, 1887 A SON LIVRE Va Livre, va, desboucle la barriere, Lasche la bride, et asseure ta peur





Le programme des «Amours de Cassandre»

Les Amours de Cassandre occupent une position particulière dans cette époque charnière entre le moyen-âge chrétien et le classicisme: Elles constituent le chef-d³­uvre de la Pléiade, [³école littéraire la plus influente de la Renaissance française, et marquent, avec les Odes de



Les amours de Cassandre (1552) Les amours de Marie (1555/56

Pierre de Ronsard : Discours amoureux, invention lyrique, Renaissance Les amours de Cassandre (1552) Les amours de Marie (1555/56) La mort de Marie (1578) Sonnets pour Hélène (1578) Wiss Ausgabe: Ronsard , Œuvres complètes, tome I, Bibliothèque de la Pléiade (1993) Alle Texte sind auch als Taschenbuchausgaben im Handel



L’Organisation des « Amours de Cassandre

chassé, démontre donc nettement qu'il est, dans les Amours de Cassandre, la proie et la victime de sa propre recherche amoureuse Ce sonnet, ajouté à tant d'autres déjà cités, démontre également (je dirais surtout) que Ronsard est conscient que ses Amours sont la narration de son échec amoureux15 et qu'il veut que son lecteur soit



Lecture analytique n°2/ Ronsard, « Comme un chevreuil

Lecture analytique n°2/ Ronsard, « Comme un chevreuil », Amours de Cassandre, 1552 Intro : Pierre de Ronsard naît en 1524 Il pense se diriger vers une carrière militaire et devient page à la Cour au service des enfants du roi Malade et atteint de surdité, côtoyant les lettrés humanistes de son temps tels Baïf



Les amours Pierre de Ronsard (1524-1585) - BnF

Les amours de P de Ronsard (1578) Les amours Pierre de Ronsard (1524-1585) Langue : Français moyen (1400-1600) Genre ou forme de l’œuvre : Œuvres textuelles Date : 1552 Note : Recueil de poèmes, dont l'ordre a été fréquemment remanié, regroupant "Les amours" (1552), "Continuation des Amours"



Pierre de Ronsard - Littérature 101Lavery

Cassandre, 1552 ; Les Amours de Marie, 1555 ; Sonnets pour Hélène, 1578) Imitant les auteurs antiques, Ronsard emploie d'abord les formes de l'ode ( Mignonne, allons voir si la rose ) et de l'hymne, considérées comme des formes majeures [3] , mais il utilisera de plus en plus le sonnet transplanté en France

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Le programme des «Amours de Cassandre»

Le programme des

"Amours de Cassandre» von

Michael Mustermann

Romanisches Seminar

WS 2006/07

Leitung: Prof. Dr. Frank-Rutger Hausmann

Table des matières

Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

I. LesAmours de Cassandre entre 1552 et 1587. . . . . . . . . . . . . . . . .3

II. Le poète et son rôle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

III. Ronsard poète et amant-martyr: lexpérience vécue et la stylisation . . . . . 9 IV. Le programme de toute une époque: Le début desAmours de Cassandre . . . . . 11

1. LesAmours de Cassandre: un recueil de désespoir . . . . . . . . . . . 12

2. Le monde mythique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3. Platonisme et antiplatonisme, spiritualité et sensualité. . . . . . . . . . 14

4. Linspiration pétrarquiste. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Le programme des "Amours de Cassandre»

- 3 -

Introduction

LesAmours de Cassandre occupent une position particulière dans cette époque charnière

entre le moyen-âge chrétien et le classicisme: Elles constituent le chef-duvre de la Pléiade,

école littéraire la plus influente de la Renaissance française, et marquent, avec lesOdes de

1550, linitiation à limmense uvre lyrique ronsardienne.

Dans létude présente, nous tâcherons dexposer cette grande uvre lyrique sous de diffé-

rents aspects indispensables à sa compréhension: lévolution du texte à travers les remanie-

ments perpétuels de Ronsard (chap.I); lidée que notre poète avait de sa personne et de son

travail, et son attitude vis-à-vis de ses contemporains (chap.II); lopposition entre la biographie

de lauteur et la stylisation littéraire (chap.III). Le quatrième chapitre sera consacré au programme que développe Ronsard au début desAmours de Cassandre, en tenant particu- lièrement compte des influences de plusieurs époques que Ronsard reprend et incorpore dans

son uvre, sans leur sacrifier son originalité: la culture gréco-romaine, le néoplatonisme et le

pétrarquisme.

I. LesAmours de Cassandre entre 1552 et 1587

Lorsquon considère les nombreuses éditions du premier grand recueil de Pierre de Ronsard ou quon consulte lédition critique de référence établie par Paul Laumonier1, on constate de considérables différences qui témoignent de lacharnement avec lequel Ronsard a remanié même ses premiers textes sa vie durant. Avec juste raison, on peut supposer que

cette "lutte perpétuelle avec la matière verbale» dont parle Gilbert Gadoffre2 procède dune

part de lattitude exigeante de Ronsard face à son travail de poète telle quelle se manifeste dans la dédicaceà son livre en tête de lédition de 15843; dautre part, elle est due à adaptation de luvre à des circonstances changées. Alors que dans lesAmours de 1552, le

soleil brille pour toute la terre4, trois ans plus tard, le texte se présente dune manière diffé-

rente: "Je parangonne au Soleil que jadore autre Soleil. Cestuy-là de ses yeux

Enlustre, enflamme, enlumine les Cieux,

Et cestui-cynostre France decore.»5

Evidemment, Ronsard la estimé nécessaire ou du moins opportun de mettre en évidence

encore davantage les buts de son école littéraire, tels quils avaient été exposés par son

compagnon Joachim Du Bellay dans sa célèbreDeffence et illustration de la langue françoyse1

uvres complètes, éd. par Paul Laumonier (et complétées par I. Silver et R. Lebègue), Société des

Textes Français Modernes, Paris: Didier, 1914-1975 (20 tomes).2 Gilbert Gadoffre,Ronsard, Paris: Ed. du Seuil,21994, p.102.3 Cf. Pierre de Ronsard,uvres complètes, texte établi et annoté par Gustave Cohen, Paris: Gallimard

(Bibliothèque de la Pléiade), 1950, tome I, p.1. Sauf indication contraire, les chiffres suivants se réfèrent

à cette édition.4 Sonnet V ("Pareil jegalle au soleil que jadore»), in: Pierre de Ronsard,Les Amours (1552-1984), chro-

nologie, introduction, notes et glossaire par Marc Bensimon et James L. Martin, Paris: Garnier- Flammarion, 1981, p.61 (=Les Amours).5 Sonnet V, v.1-4 (.C., tome I, p.4, mon soulignage).

Le programme des "Amours de Cassandre»

- 4 - en 1549. Il "gallicise langue, discours, et décor»

6, ce qui prouve laperception dune grande

valeur de la culture humaniste française qui se trouvait alors en plein processus émancipation de ses précurseurs (notamment de litalien), et mène, dans la poésie de

Ronsard, à la juxtaposition des éléments antiquisants et dun décor originairement français ou

même vendômois. On trouve, dans le second livre desSonets pour Helene, un bel exemple de

ce phénomène; le moi lyrique exhorte les Faunes, figures de la mythologie romaine, de proté-

ger la plante de son amour qui se trouve au bord du Loir, dans la région natale de Ronsard: "Je plante en ta faveur cest arbre de Cybelle, Ce pin, où tes honneurs se liront tous les jours: ay gravé sur le tronc nos noms et nos amours,

Qui croistront à lenvy de lescorce nouvelle.

Faunes qui habitez ma terre paternelle,

Qui menez sur le Loir vos dances et vos tours,

Favorisez la plante et luy donnez secours,

Que lEsté ne la brusle, et lHyver ne la gelle.»7 Parallèlement au développement en doctrine littéraire, Ronsard acquiert une plus grande conscience de son génie. Lapparente modestie dans louverture de lédition de 1552 cède la place à une attitude que seulement un génie incontesté peut prendre. Dans leu de la première édition, cest par la grâce du destin quil est reçu par les Muses: "Divin troupeau, qui sur les rives molles

Du fleuve Eurote, ou sur le mont natal,

Ou sur le bord du chevalin crystal,

4Assis, tenez vos plus sainctes escolles:

Si quelque foys aux saultz de vos carolles

avez receu par ung astre fatal,

Plus dur quen fer, quen cuyvre ou quen metal,

8Dans vostre temple engravez ces paroles:

RONSARD, AFFIN QUE LE SIECLE A VENIR

DE PERE EN FILZ SE PUISSE SOUVENIR,

11UNE BEAUTE QUI SAGEMENT AFFOLE,

DE LA MAIN DEXTRE APPEND A NOSTRE AUTEL,

HUMBLE DISCOURS DE SON LIVRE IMMORTEL,

14SON CUUR DE LAUTRE, AUX PIEDZ DE CESTE IDOLE.»8

Mais quelle assurance du poète 26 ans plus tard: "Divines Surs, qui sur les rives molles

De Castalie, et sur le mont natal,

Et sur le bord du chevalin crystal

4avez denfance instruit en vos escoles;

Si tout ravy des saults de vos caroles,

un pied nombreux jay guidé vostre bal,

Plus dur quen fer, quen cuivre et quen metal,

8Dans vostre Temple engravez ces paroles:

Ronsard, afin que le siecle avenir

De temps en temps se puisse souvenir

11Que sa jeunesse a lamour fist homage,

De la main dextre apand a vostre autel

humble present de son livre immortel

14Son cur de lautre aux pieds de ceste image.»96

M. Bensimon/J. L. Martin,Introduction aux Amours de Pierre de Ronsard, in:Les Amours, p.29.7 Sonnet VIII, v.1-8 (.C., tome I, p.246).8Les Amours, p.57.9.C., tome I, p.2.

Le programme des "Amours de Cassandre»

- 5 -

On dirait que le disciple de jadis sest transformé en maître: Après sêtre fait instruire dans

école des Muses, cest désormais lui qui mène leur danse, et cest lui qui fait hommage immortel à lamour. Cest sans doute dans le contexte du succès qua connu son travail litté- raire que Ronsard sattribue le droit de parler sur ce ton-là de ses aptitudes.

autres changements étaient devenus nécessaires à cause de la longue production littéraire

même. Dans les éditions postérieures à celle de 1552, il fallait insérer les premiers poèmes

dans le cadre de luvre entière qui reflétait lévolution biographique et artistique du poète:

Au moment de lédition de 1578, le cercle des dames auxquelles Ronsard avait voué des poèmes damour avait beaucoup agrandi. Cest pourquoi, par exemple, Ronsard ne pouvait maintenir le caractère absolu de ses premiers serments damour: "Le fier destin lengrava [=Cassandre] dans mon ame,

Que vif ne mort, jamais dune aultre dame

Empraint au cuur je nauray le portraict.»10

Après les poèmes dédiés à Marie, Sinope, Genèvre, Isabeau de Limeuil, Astrée et Hélène

11, le poète se voyait obligé de remanier ce tercet: "Amour coula ses beautez en mes veines,

Quautres plaisirs je ne sens que mes peines,

Ny autre bien quadorer son pourtrait.»12

Le remaniement perpétuel de cette uvre et linclusion des poèmes composés des dizaines années après la parution desAmours de Cassandre mène à la question de savoir si on peut

parler dun recueil cohérent et ordonné, ou sil sagit vraiment du "beau désordre» dont parle

André Gendre dans sa célèbre étude exhaustive sur la poésie ronsardienne13. A première vue,

il est vrai, lensemble desAmours se présente sous une forme plutôt associative que ration-

nellement composée; un beau nombre de thèmes différents sont introduits, brièvement traités

et abandonnés pour être repris plus tard dans le recueil. Pourtant, la thèse dun amassement

de poèmes sans structure cohérente est contraire au soin et à la persévérance avec laquelle

Ronsard remanie ses uvres jusquà la fin de sa vie. Cest pourquoi dautres critiques ont

tâché de déceler une structure thématique sous-jacente dans lesAmours de Cassandre, comme

par exemple Jean-Claude Moisan, qui considère le sonnet LII en tant quaxe symétrique du

recueil, tel quil se présente dans lédition de 1578.14 Son étude est assez convaincante pour

réfuter la thèse dA.Gendre, mais le soupçon simpose que M. Moisan entreprend de trouver à

force dinterprétation ce quil sest proposé de trouver: une structure de climax et anticlimax capable dexpliquer le vaste champ de sujets et dimpressions que Ronsard fait apparaître. Les unités thématiques proposées ne résistent souvent pas à une lecture détaillée. 1510

Sonnet II, in:Les Amours, p.60.11 Cf.Les Amours, p.415 (note). Dans les éditions tardives desAmours de Cassandre, il se trouve, en

plein milieu du recueil, des poèmes dédiés à dautres femmes (p.ex. le sonnet CVII de 1578, dédié à

une certaine Marguerite, cf..C., tome I, p.45.)12.C., tome I, p.4.13 André Gendre,Ronsard poète de la conquête amoureuse, Neuchâtel: Editions de la Baconnière, 1970,

p.22.14 Jean-Claude Moisan,organisation des "Amours de Cassandre», in:Etudes littéraires4/1971, p.175-

186.15 Comme, par exemple, lérotisme du sonnet XLIII en plein milieu dun ensemble voué, daprès

J.-C. Moisan, à lacceptation dun amour pur. Nous reviendront sur ce passage plus tard.

Le programme des "Amours de Cassandre»

- 6 - est, comme souvent dans la recherche littéraire, une synthèse de ces théories opposées qui, à mes yeux, approche le plus de la construction desAmours de Cassandre. Il ny a ni de

désordre total ni dagencement bien réfléchi dans ce recueil (même si M. Moisan attribue avec

juste raison au sonnet LII un statut à part dans lensemble), mais des blocs thématiques de

plusieurs poèmes qui, le plus souvent, sont liés lun à lautre par un court motif thématique. A

titre dexemple, voici la transition entre les sonnets LX et LXI: [Ny voir] des rochers le silence sacré,

Tant de plaisir ne me donnent quun pré,

Où sans espoir mes espérances paissent.

LXI

Dedans un pré je veis une Naiade,

Qui comme fleur marchoit dessus les fleurs []»16 On constate que lévocation dupré forme une espèce darticulation entre les sonnets qui produit une impression de cohérence. Pour nen citer quun deuxième exemple, le sonnet

CXVII est attaché au suivant par le même procédé, moyennant les motifs respectifs dupoison

et duvenin17. Mais de tels passages sont aussi peu systématiques que fréquents, de façon quil

paraît pertinent de parler, à propos desAmours de Cassandre, dun ensemble duvres

lyriques qui tournent autour dun noyau thématique (à savoir le désir inassouvi du moi lyrique

envers la dame qui prête son nom au recueil), mais dont larrangement ne dépend pas de

critères purement artistiques et rationnels, surtout pas face aux "impuretés» et anachronismes

de la dernière édition desAmours, dus à laddition des poèmes datant de plus tard.

II. Le poète et son rôle

Ronsard met en tête desAmours de Cassandre un sonnet dédiéà son livre, un poème qui

se situe à un niveau supérieur à celui des autres, unméta-poème introductif, et qui, par

conséquent, peut nous donner quelques informations sur lidée quavait lauteur de son travail et son rôle en tant que poète: "A SON LIVRE SONET

Va, livre, va, desboucle la barriere,

Lasche la bride, et asseure ta peur,

Ne doute point par un chemin si seur

4un pied venteux em-poudrer la carriere;

Vole bien tost, jentens desjà derriere

De mes suivans lenvieuse roideur

Opiniastre à devancer lardeur

8Qui me poussoit en ma course premiere.

Mais non, arreste, et demeure en ton rang,

Bien que mon cur bouillonne dun beau sang,

11Fort de genoux, dhaleine encore bonne;

Livre, cesson dacquerir plus de bien,

Sans nous fascher si la belle couronne

14Du Laurier serre autre front que le mien.»1816

.C., tome I, p.27.17 Cf..C., tome I, p.49 et suiv.18.C., tome I, p.1.

Le programme des "Amours de Cassandre»

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Avant de lui donner la liberté, le poète exhorte son livre à lui rester fidèle et à témoigner

des efforts quil avait faits en lécrivant. On connaît cette espèce de discours métapoétique de

la littérature provençale, où les poètes avaient lhabitude de faire terminer leurs poèmes sur

unenvoi adressé à leur chanson. Dans le cas présent, le livre entier desAmours de Cassandre est comparé à un cheval. La signification du symbole du cheval pour la compréhension de

attitude du poète est double: Dun côté, à force de sa vivacité, le cheval esta priori un

symbole de limpulsion19, de lautre côté, Ronsard fait allusion à Pégase, le cheval mythique

qui fait jaillir par un coup de sabotHippocrène, la source consacrée aux Muses, qui, de leur part, constituent le thème du sonnet suivant et symbolisent linspiration artistique. Or, notre

poète se présente en tant quinspiré par une grâce divine, touché par lafureur poétique qui

correspond, sur le niveau de lamant, à lafureur amoureuse, à une différence près: Dès le

début, la fureur amoureuse du moi lyrique est condamnée à la frustration et réduite à aspiration sans jamais atteindre ni la vérité dans lamour platonicien, ni la satisfaction sensuelle20, tandis que lécrivain est non seulement capable de réaliser son inspiration enquotesdbs_dbs29.pdfusesText_35