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La crise économique et ses conséquences sur l’emploi

La crise économique et ses conséquences sur l’emploi 4 Institut économique de Montréal Résumé Une récession économique amène son lot de conséquences déplorables : pertes dans la valeur des fonds de retraite, diminution de la valeur des actifs immobiliers, chute de la rentabilité des entre-prises, retour des déficits conjonc-



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Marcel Boyer

Économiste principal ‡ líInstitut Èconomique de MontrÈal Professeur ÈmÈrite de sciences Èconomiques ‡ líUniversitÈ de MontrÈal

Fellow du CIRANO et de líInstitut C.D. Howe

La crise Èconomique

et ses consÈquences sur líemploi

DÈcembre 2009

Les cahiers de

l'Institut économique de Montréal L"Institut économique de Montréal (IEDM) est un organisme de recherche et d"éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Il œuvre à la promotion de l"approche économique dans l"étude des politiques publiques. Fruit de l"initiative commune d"entrepreneurs, d"universitaires et d"économistes, l"IEDM ne reçoit aucun financement gouvernemental. Les opinions de l"auteur de la présente étude ne représentent pas nécessairement celles de l"IEDM ou des membres de son conseil d"administration. La présente publication n"implique aucunement que l"IEDM ou les membres de son conseil d"administration souhaitent l"adoption ou le rejet d"un projet de loi, quel qu"il soit. Reproduction autorisée à des fins éducatives et non commerciales

à condition de mentionner la source.

Infographie : Valna Graphisme & Impression

© 2009 Institut économique de Montréal

ISBN 978-2-922687-28-7

Dépôt légal : 4

e trimestre 2009 Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Bibliothèque et Archives Canada

Imprimé au Canada1010, rue Sherbrooke O.,

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Marcel Boyer

Économiste principal à l'Institut économique de Montréal Professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Montréal

Fellow du CIRANO et de l'Institut C.D. Howe

Les Cahiers de recherche de lêInstitut Èconomique de MontrÈal

DÈcembre 2009La crise Èconomique

et ses consÈquences sur lêemploi

RÉSUMÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1. UN BREF HISTORIQUE DE LA CRISE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2. LA PERTE DE CONFIANCE ENVERS LE SYST»ME BANCAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

3. DES SYST»MES DE BONIS MAL CON"US . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

4. RÉFORMER LE CAPITALISME : ATTENTION AUX APPRENTIS SORCIERS! . . . . . . . . . . . . . 15

5. UN PHÉNOM»NE SOUS-ESTIMÉ : LA DESTRUCTION CRÉATRICE ¿ LêOEUVRE . . . . . . . . . 17

6. DÉFICIT ET CROISSANCE : AMIS OU ENNEMIS? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

CONCLUSION : DÉFIS ET PERSPECTIVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

¿ PROPOS DE LêAUTEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

Table des matières

La crise Èconomique et ses consÈquences sur lêemploi 4

Institut Žconomique de MontrŽal

RÈsumÈ

Une récession économique

amène son lot de conséquences déplorables : pertes dans la valeur des fonds de retraite, diminution de la valeur des actifs immobiliers, chute de la rentabilité des entre- prises, retour des déficits conjonc- turels des gouvernements, etc.

Cependant, l'impact le plus visible

d'une récession est sans contredit les pertes d'emploi qui ne man- quent pas d'en découler.

Ce cahier de recherche porte sur différents

aspects de la crise financière et de la récession

économique qui nous accablent depuis 2007.

Après un bref historique des principaux événe- ments et une analyse de leurs causes possibles, nous abordons l'élément le plus important, à savoir la perte de confiance dans le système financier. La confiance étant un capital social très important, la perte de confiance au sein du système financier, en particulier dans les rela- tions interbancaires, a précipité d'abord la crise financière et ensuite la récession économique.

Pour rétablir la confiance et surtout la

maintenir, il faut s'attaquer à quatre chantiers : la manipulation, voire la falsification, des informations transmises par les organismes publics et les entreprises, en particulier en matière de mesure des risques; les interventions politiques malavisées dans les entreprises publi- ques ou réglementées et la complaisance des régulateurs envers ces entreprises (les cas de

Fannie Mae et de Freddie Mac étant les plus

notoires); les failles des mécanismes incitatifs au rendement qui trop souvent négligent la prise inconsidérée de risques et donc la favorisent; et enfin,l'application rigoriste de la règle comptable d'évaluation au prix du marché (mark-to-market rule) qui favorise la contagion de l'incertitude dans un contexte où la perte de confiance fait disparaître des marchés pertinents.Nous poursuivons alors avec un examen du rôle des formules de rémunération au rendement dans le secteur financier, en particulier de leurs déficiences, et du bien-fondé des appels répétés de divers groupes de pression et politiciens partisans d'une réforme en profondeur du capitalisme. Nous soulignons le risque sérieux de tuer ce faisant la poule aux oeufs d'or.

Nous arrivons alors à l'élé-

ment central de ce cahier de recherche,à savoir la création et la perte d'emplois au sein de l'économie,en période d'expansion et en période de récession, et le processus de destruction créatrice qui les sous-tend. Nous montrons en utilisant les données sur la création et la perte brutes d'emplois que l'économie américaine a continué à créer durant la crise un nombre impressionnant d'emplois, même si elle en a perdu un nombre encore plus important.

Les données sur la dynamique des emplois

montrent qu'au cours de 65 trimestres allant du troisième trimestre de 1992 au troisième trimestre de 2008, les établissements d'entre- prises privées américaines ont créé en moyenne

357 000 nouveaux emplois nets par trimestre.

En termes bruts, ces entreprises ont en réalité créé en moyenne 7 863 000 nouveaux emplois par trimestre, dont 79 % dans des établissements existants et 21 % à la suite de l'ouverture de nouveaux établissements. Les établissements d'entreprises privées ont par ailleurs perdu en moyenne 7 506 000 emplois par trimestre, dont

80 % dans des établissements existants et 20 % à

la suite de fermetures d'établissements. Ainsi, chaque emploi net créé durant ces 65 trimestres (plus de 16 ans) résulte en moyenne de 21 em- plois créés et de 20 emplois perdus au sein des

établissements.

Malgré les pertes d'emplois nettes impor-

tantes des derniers trimestres,le secteur privé de l'économie américaine a continué à créer un nombre brut d'emplois très élevé dans toutes les industries : 7 222 000 emplois bruts ont été créés et 7 617 000 emplois bruts ont été perdus en moyenne par trimestre, pour les quatre derniers trimestres disponibles (du quatrième trimestre de 2007 au troisième trimestre de

2008). Quand on compare ces données avec le

nombre d'emplois créés ou sauvegardés par le plan de relance du gouvernement américain, qui selon la Maison Blanche se chiffrerait après deux trimestres à environ 650 000, on ne peut que constater la relative insignifiance de ce nombre par rapport à la création brute d'em- plois dans le secteur privé (environ 14,4 mil- lions pour deux trimestres).

En conclusion, nous rappelons les défis

auxquels nous faisons face et les mesures à prendre pour éviter de se retrouver dans le même chaos.

D'abord, recentrer le rôle des gouverne-

ments sur les conditions de création d'emplois et de richesse. En effet, quand on considère la dynamique des emplois et établissements créés et perdus en termes bruts, le portrait de la crise

économique prend un tout autre visage. Les

gouvernements devraient concentrer leurs efforts sur le rétablissement de la confiance et sur le développement des conditions favorables à la destruction créatrice, plutôt qu'intervenir directement au sein de l'économie.

Ensuite, favoriser l'insertion de clauses

d'options et d'ajustement dans les contrats,hypo- thécaires entre autres, afin de permettre la renégociation en réponse à des situations mac- roéconomiques désastreuses,permettant ainsi,en cas de récession ou de crise, des ajustements continuels aux conditions économiques plutôt que des ajustements brusques en cascade qui ne font qu'aggraver inutilement les mauvaises conditions économiques. Elles permettront de réduire les effets collatéraux néfastes des récessions.De plus, parmi les changements les plus importants qui permettront d'améliorer la régle- mentation des institutions financières, il faut mentionner les diverses règles micropruden- tielles et macroprudentielles qui pourraient être mises en place dans les prochaines années. Nous faisons état d'une liste de ces règles susceptibles de rendre plus efficace la réglementation du système financier et de permettre les ajustements et les restructurations éventuelles sans mettre en péril le système lui-même.

Enfin, il est souhaitable que les gouver-

nements résistent à la tentation de recourir aux mesures protectionnistes et d'achat local, au détriment du coût de la vie et du bien-être de la population. Il y a actuellement un réel danger de voir apparaître un cercle vicieux où le protec- tionnisme répond au protectionnisme, plon- geant les économies dans un véritable marasme : rappelons que deux emplois sur cinq au Canada dépendent des marchés étrangers. Il faut plutôt veiller à protéger le mouvement vers la mondia- lisation et la libéralisation toujours plus grande des marchés. La croissance substantielle du commerce international durant le dernier demi-siècle a été un facteur majeur d'améliora- tion tant du bien-être économique collectif que du développement culturel et social. Cette croissance a permis d'importants gains dans l'éradication de la pauvreté, la création de richesse et la croissance économique et sociale. La crise Èconomique et ses consÈquences sur lêemploi 5

Institut Žconomique de MontrŽal

La crise Èconomique et ses consÈquences sur lêemploi 6

Institut Žconomique de MontrŽal

Introduction

Une récession économique amène son lot de conséquences déplorables : pertes dans la valeur des fonds de retraite, diminution de la valeur des actifs immobiliers, chute de la rentabilité des entreprises, retour des déficits conjoncturels des gouvernements, etc. Cependant, l'impact le plus visible d'une récession est sans contredit les pertes d'emploi qui ne manquent pas d'en découler.

Même si nous ne pouvons affirmer que la

crise est terminée de manière définitive, il est tout de même utile de prendre un peu de recul et d'établir un premier bilan de ses causes et de ses conséquences. Ce cahier porte surtout sur l'importance et la nature des pertes d'emplois aux États-Unis (pour des raisons de disponibilité de données) et sur le processus par lequel des emplois sont créés et perdus non seulement durant les périodes d'expansion ou de croissance, mais également durant les périodes de récession. Rappelons que l'économie américaine a créé des millions d'emplois, même dans les mois les plus difficiles de la récession actuelle, mais perdu

également des millions d'emplois se soldant en

une perte d'emplois nette substantielle. Avant de caractériser cette création et cette perte brutes d'emplois, il est utile de revoir l'historique de la crise financière et de la récession économique et les facteurs les plus importants qui en sont les sources. La crise Èconomique et ses consÈquences sur lêemploi 7

Institut Žconomique de MontrŽal

1.Un bref historique

de la crise

En octobre 2008, un plan de 700 milliards de

dollars a été adopté aux États-Unis afin de racheter des actifs à risque élevé et de renflouer le capital des banques.En février 2009,un " plan de relance » dont le coût est évalué à 787 milliards de dollars, censé stimuler l'économie par des dépenses gouverne- mentales, a également été adopté par les autorités américaines. Ces sommes ne représentent qu'une partie de ce que le gouvernement américain s'est en- gagé depuis à dépenser en réponse à la crise financière.

Mais que s'est-il passé exactement? En quoi

cette crise est-elle comparable à d'autres,majeures, comme celle de 1929? Quels dysfonctionnements des marchés révèle-t-elle? Afin de répondre à ces questions, nous allons commencer par présenter les origines de cette crise. Comme nous allons le démontrer, les causes de cette crise sont à la fois

économiques et politiques.

Si la crise des prêts hypothécaires subprimea éclaté en février 2007, elle trouve son fondement dans l'éclatement de la bulle technologique à la fin des années 1990. Pour contrer la chute des cours boursiers et la récession qui s'ensuivit, la Réserve fédérale mena alors une politique de taux d'intérêt bas, afin de limiter les dégâts du ralentissement

économique.

Les taux d'intérêt bas ont incité à la distri- bution " agressive » de crédit. Ainsi, la demande pour des maisons aux États-Unis a crû,provoquant une hausse des prix. En parallèle, des millions de propriétaires ont profité de la baisse des taux d'intérêt pour refinancer leur prêts hypothécaires. Par anticipation, les banques ont donc augmenté leur offre de crédit, mais ceci provoqua une baisse de la qualité des prêts hypothécaires proposées. En plus du maintien de bas taux d'intérêt, le

marché hypothécaire américain était entravé parun grand nombre de distorsions et d'inter-

ventions de la part des pouvoirs publics 1 . Depuis

1977, lors de l'adoption du Community Reinvest-

ment Act, les banques américaines sont tenues de ne pas écarter les ménages à faible revenu et de leur proposer du crédit. Les banques étaient même sujettes à d'importantes sanctions si elles contre- venaient aux dispositions prévues dans le CRA. C'est ce qui a provoqué le développement et la multiplication des prêts hypothécaires subprime. Comme ces prêts hypothécaires furent octroyés à un segment de la population caractérisé par des revenus insuffisants, de mauvaises cotes de crédit et des apports personnels faibles ou nuls, il n'est pas surprenant de constater que les prêts subprime avaient dix fois plus de chances que les autres de se terminer par une saisie 2 Afin d'augmenter leurs réserves de liquidités, ces institutions financières ont développé toutes sortes d'innovations financières qui leur ont permis de titriser ces actifs et de les revendre sur les marchés. De plus, comme ces prêts étaient adossés à des actifs bénéficiant d'une certaine garantie du gouvernement fédéral par l'entremise des quasi- sociétés d'État Fannie Mae et Freddie Mac,ces actifs étaient perçus comme relativement peu risqués par les investisseurs qui les ont achetés.Au moment de l'éclatement de la bulle immobilière, ces deux organismes garantissaient près de la moitié des prêts hypothécaires résidentiels aux États-Unis.

Or, à partir de la mi-2006, le marché de

l'immobilier a piqué du nez :le nombre de maisons vendues et le prix des logements ont plongé. Selon les données de la National Association of Realtors, le nombre de maisons vendues aux États-Unis a chuté de 13,9 % en 2007. À partir du deuxième trimestre de 2006,le prix des maisons a diminué en moyenne de 3,6 % au deuxième trimestre de 2007 et de 17,9 % au deuxième trimestre de 2008 3 . Pour

1.Voir Pierre Lemieux,Les origines de la crise Žconomique,Note

économique, IEDM, mars 2009, p. 3.

2.Id.

3.Voir Pending Home Sales Index

(http://www.realtor.org/research/research/ehspage) et Housing Bubble Graphs (http://mysite.verizon.net/vzeqrguz/housingbubble/). La crise Èconomique et ses consÈquences sur lêemploi 8

Institut Žconomique de MontrŽal

les propriétaires vivant dans des régions où la baisse des prix fut importante, le risque de se retrouver dans une situation où la valeur de la maison devient inférieure à celle du prêt hypothécaire contracté pour la payer devenait très élevé. De plus,la Réserve fédérale a progressivement relevé son taux directeur de 1 % à 5,25 % de 2004

à 2006

4 . Les ménages ayant contracté un emprunt à taux variable ont dû assumer des paiements de plus en plus élevés alors que la valeur de leur propriété fondait.Par conséquent,les emprunteurs se retrouvèrent confrontés à une hausse rapide de leurs mensualités et les plus fragiles furent incapables de poursuivre leurs remboursements. Dès le début de 2007, les défauts de paiement sur les emprunts hypothécaires se multiplièrent et provoquèrent les premières faillites d'établisse- ments bancaires spécialisés 5 . C'est dans ce con-texte que la banque d'investissement Bear Stearns a annoncé, en juin 2007, la faillite de deux fonds spéculatifs. La crise des subprimeéclatait. Mais la crise est-elle réelle ou virtuelle? Les taux d'emprunteurs hypothécaires en défaut restèrent, dans l'ensemble, à l'intérieur de marges qui semblent acceptables et gérables.Le marché des prêts hypothécaires subprimeà taux variable a certes connu des difficultés avec un taux de défaillance de 21 % en janvier 2008 6 et de 25 % en mai 2008 7 par rapport à un taux de 14 % en moyenne pendant la période 2000-2007 (avec une embellie exceptionnelle à 11 % de 2004 à 2006). Mais même là, on comprend mal la panique des marchés financiers.

6. Federal Reserve,Financial Markets, the Economic Outlook, and

Monetary Policy, 10 janvier 2008,

a.htm.

7. Federal Reserve,Mortgage Delinquencies and Foreclosures, 5 mai 2008,

a.htm.

4. Federal Reserve,Open Market Operations,

5. RealtyTrac,U.S. Foreclosure Activity Increases 75 Percent in 2007,

29 janvier 2008, http://www.realtytrac.com/ContentManagement/

Figure 1.1

Comparaison des taux de saisie des prÍts hypothÈcaires primeet subprimeaux États-Unis (1998-2007) 10,0 9,0 8,0 7,0 6,0 5,0 4,0 3,0 2,0 1,0 0,0

Pourcentage

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Subprime taux variableSubprime taux fixe

Prime taux fixePrime taux variable

Source : Joint Economic Committee,The Subprime Lending Crisis, Report and Recommandations by the Majority

Staff, octobre 2007, p. 27, http://jec.senate.gov/archive/Documents/Reports/10.25.07OctoberSubprimeReport.pdf.

La crise Èconomique et ses consÈquences sur lêemploi 9

Institut Žconomique de MontrŽal

La très grande majorité des ménages conti- nuaient à honorer leurs engagements hypothé- caires. Globalement, le taux de défaillance sur les prêts hypothécaires est passé de 5 % pendant la période 2000-2007 à un peu plus de 9 % en 2009 8 Rien pour provoquer et justifier la panique et son cercle vicieux, d'autant plus que la population américaine croît à un bon rythme (21,3 % depuis

1990), ce qui se répercutera sur les besoins en

logement. Une fois la liquidité et la confiance revenues à la normale, les actuels chasseurs d'aubaines bénéficieront de gains considérables, en partie grâce à la règle d'évaluation à la valeur de marché (mark-to-market rule) qui, dans les faits, reflète mal la réalité actuelle. Malgré les difficultés du marché des prêts hypothécaires subprimeaux États-Unis, il semble improbable que ce problème ait pu générer une

crise financière mondiale de l'ampleur de celle quenous avons connue et connaissons encore aujour-

d'hui, malgré une certaine stabilité retrouvée. Si la crise des subprimea pu agir comme facteur déclencheur de la crise financière, il faut chercher ailleurs la cause véritable de cette dernière.

La crise des subprimes'est ensuite propagée

aux autres secteurs économiques par diverses voies.La première réside dans le phénomène de la titrisation des créances,une pratique qui a pris de l'ampleur depuis le début des années 2000. La titrisation est une opération financière qui con- siste pour une banque à revendre ses créances sur des marchés spécialisés, souvent groupées avec d'autres valeurs. Cette stratégie lui permet à la fois de se refinancer et de réduire son risque. Le risque est ainsi transféré aux investisseurs qui achètent ces créances.Ces titres sont ensuite rachetés par divers investisseurs tels que les fonds d'investissement classiques, fonds plus spéculatifs, etc.

Les banques qui cherchaient à augmenter

leurs réserves de liquidités pour le marché hypo- thécaire subprimeont eu recours à la titrisation du crédit subprime(les titres adossés à des actifs ou

Figure 1.2

Emprunteurs hypothÈcaires gravement en dÈfaut par type de prÍt (pourcentage dêemprunteurs qui sont en dÈfaut depuis 90 jours ou plus ou qui sont en processus de saisie)

Pourcentage

051015202530

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

SubprimePrêt de la Federal Housing Administration

Prime, taux fixePrime, taux variable

Source : John Carney, " Prime Mortgage Foreclosures Outpacing Subprime! »,Business Insider, 21 août 2009.8. Mortgage Bankers Association,Delinquencies and Foreclosures

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