Guide 1 degré - FERC CGT
suppléant dans l’enseignement privé :-w Catholique et confessionnel non catholique sous contrat simple ou d’association avec l’Etat : vous devez contacter la Direction Diocésaine de l’Enseignement Catholique (DDEC) du départe-ment de votre choix -w Spécialisé : vous devez contacter la direction
LE LIVRE NOIR - enseignement-catholiquefr
Paris, le 10 novembre 2017 Monsieur JM BLANQUER Ministre de l’Éducation nationale 110, rue de Grenelle 75357 PARIS 07 SP Objet : situation des maîtres délégués de l’enseignement privé Courrier au ministre de l’Éducation Suite au verso «
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Quand l’enseignement catholique tape du poing sur la table
dans l’enseignement catholique C’est une main-d'œuvre pas chère (30 de la rémunération prise en charge par l’Ogec, le reste par l’État), dont certains établissements usent, voire abusent La suppression subite en cette rentrée 2017 de très nombreux contrats aidés (la faute à l’État, qui n’a même pas prévenu ) et là
Église catholique en France
Author: Anne HOTTE Created Date: 9/1/2017 4:08:48 PM
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Guide syndical 2018-2019 - CGT-Enseignement Privé (CGT-EP)
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LE LIVRE NOIR
Novembre 2017
DES MAÎTRES DÉLÉGUÉS DANS
L"ENSEIGNEMENT PRIVÉ
" Maître délégué.e, je suis précaire » 2Novembre 2017
"Maître délégué, ce n"est pas un métier !" Fédération Formation et Enseignement Privés (FEP-CFDT)47 avenue Simon Bolivar 75950 Paris Cedex 19
01 56 54 41 70 fep@fep.cfdt.fr https://fep.cfdt.fr
" Maître délégué.e, je suis précaire » 3Novembre 2017
Monsieur le ministre,
Nous restons dans l"attente de la troisième réunion promise du groupe de travail sur la gestion des
maîtres délégués de l"enseignement privé sous contrat, réunion qui doit porter sur les propositions
d"évolutions des méthodes de gestion.Une meilleure gestion est nécessaire mais cette mesure resterait insuffisante au regard du nombre de
maîtres délégués dans l"enseignement privé. Il est scandaleux : 22 % dans le second degré, 14 % dans
le premier degré, soit un taux cumulé dépassant 18 % pour l"ensemble des secteurs. À titre de com-
paraison avec le public, ce taux est quatre fois plus important.Scandaleuse également, la situation de beaucoup de maîtres délégués, les témoignages fournis le
prouvent.Leur rémunération est indécente puisqu"ils continuent à être rémunérés, pour le second degré, sur la
grille des maîtres auxiliaires alors que dans le public, cette grille a été abandonnée dans les années
1996/1997. Pour le premier degré, les maîtres délégués du privé ont désormais accès à cette grille
mais seulement depuis la rentrée scolaire 2015.À cela s"ajoutent des retards conséquents dans le paiement de la rémunération, ce qui les oblige à
demander chaque année des avances, et une rémunération qui n"englobe pas les vacances scolaires
au mépris des textes.Leur charge de travail est très, trop même, importante, voire inhumaine. Les maîtres délégués doivent
faire preuve d"une flexibilité à toute épreuve. Les disciplines et les niveaux d"enseignement peuvent
être communiqués la veille de la rentrée scolaire. Ils doivent pouvoir être aptes en peu de temps à
enseigner dans les trois cycles de primaire et, pour le second degré, en collège, et/ou en lycée, et/ou
en post bac, préparer des cours, des AP. Cela, sans compter des autres missions que les maîtres
délégués sont obligés d"accepter : être professeur principal, organiser des voyages, etc.
Ils manquent d"accompagnement et d"aide. Les maîtres délégués doivent pouvoir s"adapter rapidement aux
procédures applicables dans les établissements, aux différents matériels, aux méthodes de commu-
nication. Ils doivent savoir gérer des classes parfois difficiles, s"informer des référentiels,Paris, le 10 novembre 2017
Monsieur JM BLANQUER
Ministre de l"Éducation nationale
110, rue de Grenelle
75357 PARIS 07 SP
Objet : situation des maîtres délégués de l"enseignement privéCourrier au ministre de l"Éducation
Suite au verso
" Maître délégué.e, je suis précaire » 4Novembre 2017
des conditions d"examen, etc. Aucune formation ni accompagnement pendant la durée de leur contrat n"est obligatoire.Ils rencontrent des difficultés pour sortir de la précarité, quand ils en sortent. Quand les concours sont
ouverts, ce qui n"est pas toujours le cas en fonction des matières, les maîtres délégués ne sont pas en
mesure de préparer les concours dans de bonnes conditions. Aucune formation ne leur est proposée,
ils manquent de temps pour se préparer (changement d"emploi du temps, de classe, d"une année sur
l"autre) sans compter le coût important pour se rendre aux oraux.La gestion de leur situation est plus que chaotique. Les maîtres délégués peuvent travailler plusieurs
mois sans signer de contrat. Ils doivent souvent insister pour qu"un contrat leur soit remis dans un" délai raisonnable ». Certains ont l"impression d"être " jetés » sans raison, avec mépris et en dehors
de toute règle. Ils n"ont aucune garantie d"être réembauchés, même sur des heures restées vacantes,
même avec un CDI.Aussi, si notre organisation revendique l"alignement de la rémunération (Indiciaire et taux de rému-
nération des heures supplémentaires) sur celles applicables aux enseignants contractuels du public,
elle affirme néanmoins que l"entrée privilégiée dans le métier doit rester le concours. En effet, la pré-
carité ne doit pas devenir une voie d"accès aux emplois d"enseignants des établissements privés sous
contrat.Il est donc nécessaire de réduire drastiquement le nombre de maîtres délégués dans l"enseignement
privé, nombre qui ne cesse de croître malgré une hausse sensible des postes mis en concours (internes
et réservés).Cela suppose par conséquent :
- Une augmentation des postes mis en concours (externes, internes et réservés).- Un plan de résorption de l"emploi précaire dans l"enseignement privé par la possibilité de contrac-
tualisation par liste d"aptitude. - La création d"un " corps » de titulaires remplaçants.- Une politique de gestion des ressources humaines dont l"objectif doit être la réduction drastique du
nombre de délégués, l"accompagnement des maîtres, la lutte contre la précarité. - Une meilleure gestion du TRM et du mouvement des maîtres.- La mise en place d"un " Comité Technique » académique pour l"enseignement privé permettrait un
dialogue social de qualité. - L"offre systématique d"une formation et d"un accompagnement pendant la durée du contrat pourfaciliter leur intégration dans les fonctions occupées et pour présenter les concours dans de bonnes
conditions.- Le droit au renouvellement du contrat et surtout celui d"obtenir les motifs de non renouvellement éventuel.
- La possibilité, légale mais non respectée par certaines autorités administratives, d"être recruté par
plusieurs autorités académiques.Nous vous remercions par avance de l"attention que vous porterez à notre courrier et vous prions de
recevoir, monsieur le Ministre, l"expression de nos salutations distinguées.Bruno Lamour
Secrétaire général
Courrier au ministre de l"Éducation
" Maître délégué.e, je suis précaire » 5Novembre 2017
Recueil de
témoignages " Maître délégué.e, je suis précaire » 6Je témoigne
Novembre 2017
Je suis maître auxiliaire, " suppléante "
comme on dit communément ! En six années, j"ai été dans cinq écoles, j"ai eu la chance d"avoir un temps plein dans une classe
sur une année. Le reste du temps j"ai partagé mes années scolaires entre plusieurs classes et
parfois même plusieurs écoles.Être suppléant, cela a quelques avantages, cela permet de se former aux côtés de différents en-
seignants et de prendre ce qui est bon dans chaque école. Mais c"est également source dedésagréments car c"est être placé le jour de la pré-rentrée ou parfois même après la rentrée. C"est
passer des étés " la boule au ventre " sans savoir comment on pourra s"organiser à la rentrée sui-
vante, sans pouvoir préparer sa classe ou la ranger. Être suppléant, c"est également s"investir
beaucoup car il faut s"adapter chaque année à une école, aux titulaires, à un niveau de classe
(voire plusieurs !).On reste néanmoins " le remplaçant" malgré une même charge de travail que les enseignants
titulaires et les mêmes responsabilités, mais avec un salaire nettement inférieur ! Quand j"ai com-
mencé 1080 euros par mois. Maintenant, je touche 1286 euros. Sans l"Isae, mon salaire serait de mille cent quatre-vingt-six euros... sur lequel je finance une partie des fournitures et des guidespédagogiques pour ma classe. C"est un salaire dérisoire pour la quantité de travail que cela de-
mande (classe, réunions, rencontres avec les parents, rendez-vous téléphoniques, corrections,
préparations, mises à jour pédagogiques). Je passe mes soirées, mes week-ends, et la majorité
de mes vacances à travailler... pour ce salaire.Depuis plusieurs années je passe le concours mais il faut se rendre à l"évidence. Soit on prépare
le concours, soit on prépare sa classe sérieusement. Concilier les deux est impossible. J"ai la
responsabilité de mes élèves et de leurs apprentissages. Je ne peux pas me permettre de leur
donner moins pour optimiser mes chances de succès au concours, cela ne serait pas juste. Les parents sont donc ravis, mes directrices ont toujours souhaité me garder, mes collègues aiment travailler avec moi. Je pense me donner beaucoup pour ce travail... et j"aimerais que ce tra-vail soit reconnu. J"ai la sensation de subir, de m"épuiser à la tâche, de devoir toujours en faire
plus pour que mon travail soit reconnu. Chaque fin d"année scolaire je me dis que c"est la dernière
année, que je ne peux pas continuer ainsi à donner autant de temps et de ma personne pour ce salaire de misère. Je suis une roue... la dernière du carrosse de l"Éducation nationale.Je suis déçue... On me fait assez confiance pour me laisser la responsabilité des élèves chaque
jour mais pas pour me titulariser. La titularisation des suppléants après un certain nombre d"an-
nées, et après des visites de professionnels en classe pour nous superviser, devrait être possible.
" Maître délégué.e, je suis précaire » 7Je témoigne
Novembre 2017
Mon expérience professionnelle
dans l"enseignement privé est très atypique ! Après onze années de suppléances, j"ai été remerciée et conviée à repasser ma licence si je vou-
lais continuer à enseigner. On m"a refusé une équivalence sur le terrain. J"attendais mon deuxième enfant et donc je n"ai pu la repasser qu"après sa naissance. Ma licence une fois validée, j"ai repris les remplacements et ce n"est qu"en septembre 2013 qu"on m"a offert un contrat définitif, à cinq ans de ma retraite. Durant toutes ces années, quand je ne travaillais pas, je recevais une indemnité du rectoratappelée indemnité chômage qui compte pour les trimestres retraite mais je ne cotisais pas. Je vais
avoir une retraite dérisoire.Autrefois, les suppléants n"avaient pas droit aux formations gratuites comme les enseignants. S"ils
voulaient se former, tout était à leur charge. Dans certains établissements, on leur faisait faire éga-
lement " tout et n"importe quoi » car ils savaient qu"ils ne pouvaient pas refuser. Dans le cas contraire, on ne nous rappelait pas. Heureusement grâce aux syndicats, entre autres, les choses ont changé. " Maître délégué.e, je suis précaire » 8Je témoigne
Novembre 2017
Comment garder la passion et la motivation
sans espoir d"évolution J"ai exercé mon métier de professeur des écoles suppléant avec passion et motivation !
On dit parfois que c"est le plus beau métier du monde, et malgré les difficultés, je l"ai toujours
sincèrement pensé. Mais le système est hypocrite. En effet, nous n"avons pas le concours donc lo-
giquement nous sommes inaptes à gérer une classe. Sauf que l"enseignement privé ne peut pas fonctionner sans eux.Il faut dire que c"est le " jackpot» : des suppléants formés (on exige un master, soit bac + 5) payés
une misère, et en supposant qu"ils soient payés en temps et en heure ! Qui accepterait ailleurs que
dans l"enseignement d"être payé cinquante euros pour un mois puis d"obtenir un acompte de cinqcents euros une semaine plus tard avant d"être finalement régularisé un ou deux mois après ? C"est
pourtant " monnaie courante» chez les suppléants qui n"ont que de courts remplacements ou quisont sur des arrêts maladies qui se prolongent. La pénurie de suppléants dont on commence à
entendre parler ne me surprend par conséquent pas du tout.De plus, ce très beau métier n"est pas accessible à tout le monde car dans ce pays on ne reconnaît
pas les compétences, uniquement la capacité à se " vendre» devant un jury. Après chaque rem-
placement, le directeur remplissait une fiche d"évaluation. Mais pourquoi remplir ce documentpuisqu"on n"en tient pas compte ? Mes bilans ont toujours été très positifs, et pourtant je n"en ai
pas vu le bénéfice...Je me suis lassé à faire le même travail qu"un titulaire pour n"avoir aucune sécurité d"emploi et
aucune reconnaissance de l"institution. Et que surtout on ne me réponde plus ce que j"ai mainteset maintes fois entendu : " On ne vous demande pas le même niveau d"exigence que des titulaires ".
Étais-je donc autorisé à écrire aux parents que je ne pouvais malheureusement pas les recevoir
pour un rendez-vous n"étant que suppléant ? À ne pas participer aux projets de l"école et ne pas
assister aux concertations ?J"évoquerais encore la situation de certains étudiants qui, après plusieurs années de suppléances,
ont décidé de se former en passant le master " éducation aux métiers de l"enseignement » et qui
n"ont eu aucune reprise d"ancienneté après l"obtention de leur diplôme.Où est la place de l"humain dans tout cela ?
" Cerise sur le gâteau», en recherchant des informations pour ma reconversion, j"ai découvert que
je n"avais pas le droit aux indemnités chômage si je ne reprenais pas de formation qualifiante.
" Maître délégué.e, je suis précaire » 9Je témoigne
Novembre 2017
Sortir de la précarité : le parcours du combattant Au cours de ma scolarité au lycée, j"ai choisi le beau métier d"enseignant, pensant naÔvement
me préparer à un avenir intéressant.Aujourd"hui, j"aime mon travail, j"aime ce que je fais avec mes élèves en tant que maître auxiliaire
en histoire/géographie mais que de difficultés auxquelles faire face ! Mon premier réflexe a été de
présenter les concours. Il faut déjà maîtriser le chapitre des inscriptions et rassembler des pièces,
beaucoup de pièces. C"est un " parcours du combattant ", y compris sur les contenus. Á l"oral, pas
une seule question de pédagogie. Pour le concours externe, la préparation est difficile tout en tra-
vaillant.Il faut à un moment se décider à enseigner sans concours. Les débuts sont difficiles. Petit florilège
de propos entendus : " Vous manquez d"expérience ! - Vous n"avez jamais eu de collège/delycée/d"élèves difficiles ? - Vous refusez le poste ? Vous ne voulez pas faire cinquante-cinq kilomè-
tres pour sept heures d"enseignement ? - Vous savez que vous pouvez être radié des listes ? - On
vous prendra peut-être mais on connaît déjà un autre remplaçant qui termine une mission
ailleurs, donc on vous fait un contrat de quinze jours en attendant - On vous prend parce qu"on n"apas déclaré le poste. On voulait éviter un de vos collègues. Vous êtes intéressé ? - On va couper le
poste en deux et donner certaines heures en HSE à d"autres profs qui travaillent ici. Vous aurez la
deuxième partie. Donc, vous viendrez faire une heure le lundi de onze à midi, deux heures lemercredi... " - Bon, vous êtes pris. Mais à la condition que vous acceptiez d"être prof principal/faire
tel atelier/de l"AP/organiser telle sortie... Cela, sans oublier les établissements qui font un contrat
jusqu"aux vacances, sans les englober pour éviter de les payer. Quel monde... étrange dans un état
de droit.A la fin du mois, surprise, pas de paye ! L"an dernier, toutes les heures de prépa Ifsi ont commencé
à être payées en janvier, cinq mois de retard donc. Cette année, j"ai eu le malheur de changer de
département. Mais "vivre d"amour et d"eau fraîche », cela ne marche pas. Je savais que je ne
deviendrais jamais riche en devenant " prof ». Ce n"est donc pas ma motivation mais il y a quandmême un problème entre notre grille des salaires et le niveau master exigé. J"ai appris récemment
qu"il y avait en plus un écart considérable entre le public et le privé, où nous sommes encore plus
mal payés.Le plus pénible, c"est de sentir que tout le monde s"en moque, le chef d"établissement, le rectorat... et
de faire face au mépris affiché : Vous n"êtes pas en perte d"heures, ce sont les vrais profs qui en
perdent. Mais quand on a besoin de nous, on sait nous faire corriger les examens nationaux, par-ticiper aux journées Portes Ouvertes pour assurer la promotion de l"établissement, participer aux
journées pédagogiques... comme de vrais titulaires.La formation est également un énorme problème. Il y en a peu et pas question de la suivre sur
temps de travail. Régulièrement, on me dit de passer les concours. Mais les places sont chères et
sans rapport avec les pratiques réelles du métier. Pourquoi avoir supprimé la titularisation par ins-
pection ? Il faudrait poser la question aux élèves, aux parents et aux collègues mais à titre
personnel, j"ai plutôt de bons retours de mon travail. J"aurais plus de chance dans cette configuration.
Depuis déjà quelque temps, je me demande si je vais continuer. J"adore faire cours mais je ne suis
pas une " bête à concours ». Le temps passe, peut-être faudrait-il que je fasse autre chose ? Et je
doute, vu le contexte budgétaire, que cela s"améliore...quotesdbs_dbs44.pdfusesText_44