Commentaire composé : L’assommoir, d’Emile ZOLA
Commentaire composé: L’assommoir, d’Emile ZOLA Abandonnée avec ses deux enfants par son compagnon Auguste Lantier (tanneur), Gervaise a rencontré Coupeau, ouvrier zingueur, dans un cabaret nommé " L'Assommoir " (quartier de la Goutte-d'Or) Dans cet extrait du chapitre II, ils prennent une " prune " à l'eau-de-vie
Comment on se marie III et IV : esquisses de l’Assommoir ? I
mort ivre, celui-là même qui l’allongera au fond de la bière dans l’excipit, le Consolateur des dames Cette apparition macabre donne la leçon qui sert de destin au personnage et de programme narratif à l’écrivain : « Ca ne vous empêchera pas d’y passer, ma petite Vous serez peut-être bien contente d’y passer, un jour
Deux scènes médianes où le discours prend corps
de L'Assommoir), Grenoble et Montréal, Presses de l'Université de Grenoble et Presses de l'Université du Québec, 1978, 164 p Je reviens sur la topocritique dans un recueil d'essais Espaces fictifs De Laure Conan à Hubert Aquin Montréal, (Québec/Amérique, 1997) 2 Telle que définie par Janet Paterson dans Moments postmodernes dans le
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et à l’orchestre, attendaient, perdues parmi les fauteuils de velours grenat, dans le petit jour du lustre à demi-feux Une ombre noyait la grande tache rouge du rideau ; et pas un bruit ne venait de la scène, la rampe éteinte, les pupitres des musiciens débandés En haut seulement, à la troisième galerie, autour de la rotonde du plafond
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Bovary, Adolphe, M de Camors, L’Assommoir, Sapho, etc , ose encore écrire : « Ceci est un roman et cela n’en est pas un », me paraît doué d’une perspicacité qui ressemble fort à de l’incompétence Généralement ce critique entend par roman
Proposition d’un projet annuel pour une classe de 2nde
interdit de l’aimer » ch1) 2 Le Bonheur des dames, Zola (La demande en mariage de Mouret à Denise, excipit) 3 L’Assommoir, Zola (Les préparatifs de la noce, ch3) 4 Farce normande, Maupassant (L’incipit de la nouvelle) Lectures cursives (au choix) : Comment on se marie, Zola Madame Bovary, Flaubert Le nœud de vipères, F Mauriac
Cette séquence sur L’Oeuvre (1886) de Zola a été réalisée par
3 – le scandale de l’art : le public choqué par le tableau, la défense de l’impressionnisme par Sandoz ou Zola Le rapport de l’artiste avec le public Documents complémentaires : 1 - Zola, Écrits sur l’art, M Manet , 1866, Tel Gallimard, 1991, p 115 et 116 (document en
SEQUENCE 1 La poésie, une arme de dénonciation
16 Partie 2, chap 5 : l’excipit : « Lui parti [ ] avec des cris de haine » Lectures complémentaires Un groupement de textes sur l’évolution du héros romanesque : o Le Roman de Tristan et Iseut, chapitre II (mort du Morholt) o L’Assommoir, 1877, Zola, « La fête de l’oie »
ETUDE D’UNE ŒUVRE INTEGRALE Un hiver avec Baudelaire
Texte 3 : « Lumières de Noël », p Texte 4: « Bail à céder », p Texte 5:: « Poussières d’étoiles » : Excipit, p Groupement de textes sur l’évolution du personnage de roman : - Extrait de La Princesse de Clèves, Mme de La Fayette, 1678 - Extrait de René, François-René de Chateaubriand, 1802
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Commentaire composé : L'assommoir, d'Emile ZOLA Abandonnée avec ses deux enfants par son compagnon Auguste Lantier (tanneur), Gervaise a
rencontré Coupeau, ouvrier zingueur, dans un cabaret nommé " L'Assommoir " (quartier de la Goutte-
d'Or). Dans cet extrait du chapitre II, ils prennent une " prune " à l'eau-de-vie. Tous deux ont souffert
jadis de l'alcoolisme : le père de Gervaise battait sa mère, quand il avait trop bu. Le père de Coupeau
est tombé d'un toit, alors qu'il était ivre. Pourtant, Gervaise éprouve une étrange fascination pour
l'alambic du père Colombe qu'elle veut voir.Ier axe : Une scène naturaliste
Atmosphère populaire
peinture d'une scène de cabaret et rencontre entre une blanchisseuse (Gervaise) et un zingueur (Coupeau) Portrait d'un ivrogne et de ses camarades de beuverie : le personnage surnommé Mes-Bottes incarne l'ivrogne-type. Le narrateur note leurs gestes et leur langage:- gestes : " était venu s'accouder ", " rire de poulie mal graissée " (métaphore), " hochant la tête ", " les
yeux attendris ", "les camarades ricanaient " : la scène semble avoir été observée sur le terrain
- langage: juron (" Tonnerre de Dieu ! "), termes d'argot : " le vitriol " (= l'eau-de-vie), " les dés à
coudre " (= les petits verres), " ce roussin de père Colombe " (= cet indicateur de police), " un fichu
grelot " (= un fameux bavard). Bref, nous avons là de véritables " effets de réel " qui renforcent l'illusion référentielle et nous donnent l'impression d'assister à une " tranche de vie ".
Description précise du mécanisme de l'alambicAu début, le fonctionnement de l'alambic (appareil à distiller) est expliqué par Coupeau : " et le
zingueur [...] lui expliqua comment ça marchait, indiquant du doigt les différentes pièces " : on retrouve
la volonté d'expliquer, d'observer propre à l'esthétique naturaliste. Coupeau montre ainsi : " l'énorme
cornue ", " un filet limpide d'alcool ", " ses récipients ", les " enroulements sans fin de tuyaux ".
Coupeau insiste sur la matière et les " formes " de l'objet : on retrouve ici le Zola observateur des
"Carnets d'enquêtes".IIème axe : Le relais des regards
L'alambic est vu successivement par plusieurs personnages (focalisation interne)-1) Le regard de Gervaise : nous remarquons une gradation, puisque nous passons de la curiosité à
une peur diffuse et terminer par la terreur.La curiosité : " elle eut la curiosité d'aller regarder, au fond, derrière la barrière de chêne, le grand
alambic " : curiosité, fascination paradoxale. L'alambic représente une sorte d'objet-tabou. (difficulté
pour le voir : " au fond, derrière ") : ce dernier mot symbolise aussi le passé, l'hérédité qui pèse sur
Gervaise.
La peur diffuse : les explications de Coupeau seront mal interprétées par Gervaise. En effet, de
nombreux termes se chargent de connotations maléfiques :Au début, la couleur " cuivre rouge " de l'alambic suggére quelque chose d'inquiétant (connote le
sang, la violence) ; " forme étrange ", " mine sombre ", " puissant et muet " : personnification de
l'alambic. La simple machine devient un travailleur mystérieux, étrange (" un travailleur morne,
puissant et muet ").La terreur : A la fin, la simple crainte de Gervaise se transforme en terreur : " Gervaise, prise d'un
frisson, recula ".-2) Le regard de Coupeau : il est venu prendre le relais de celui de Gervaise : " le zingueur [...] lui
expliqua " : guide qui se voudrait rassurant. Mais lui aussi est fasciné : malgré l'heure tardive ("
s'inquiétant de l'heure "), il s'attarde devant la machine. -3) Le regard de Mes-Bottes : c'est le regard de l'ivrogne. Regard attendri devant l'alambic (#Gervaise) :
" yeux attendris [...] elle était bien gentille ! " : termes mélioratifs" Il y avait, dans ce gros bedon de cuivre [...] père Colombe ! " : discours indirect libre qui restitue le
bavardage de l'ivrogne. L'alambic devient une sorte de géante, une nourrice bienveillante : le " filet
limpide d'alcool " (1er paragraphe) s'est transformé en " un petit ruisseau " de " vitriol ". Le fantasme
de Mes-Bottes (" aurait voulu qu'on lui soudât le bout du serpentin entre les dents ") traduit le rêve
d'abondance, d'ivresse totale pour cet ouvrier pauvre. IIIème axe : De la réalité à la visionCette scène de cabaret part d'une observation précise de la réalité. (esthétique naturaliste). Mais on
glisse très vite vers le symbolique et le fantastique : - Description du fonctionnement d'une machine puis monstre sinistre et enfin élargissement fantastique à la fin.L'évocation de l'alambic (" lui expliqua "), d'abord précise, est relayée par l'imaginaire : Gervaise croit
voir et entendre un monstre infernal : " enroulements sans fin de tuyaux ", " ronflement souterrain ", "
besogne de nuit faite en plein jour ", " sourdement, sans une flamme " : suggère l' image du feusouterrain (= symbolise le passé héréditaire de Gervaise, prêt à resurgir pour la dévorer)
A la fin, élargissement fantastique, épique : " se répandre sur les boulevards extérieurs, inonder le trou
immense de Paris : conjonction du feu (" vitriol ") et de l'eau. L'alcoolisme représente pour le bourgeois Zola un fléau risquant d'atteindre toute la capitale.Conclusion
Cette fascination / répulsion des deux héros devant l'alambic est prémonitoire : cet objet symbolise la
toute-puissance du destin (= hérédité) qui pèse sur les personnages du roman. L'alambic reviendra
plusieurs fois dans l'histoire : véritable mythe narratif = mythe que crée un écrivain. Ex : l'alambic ou la
maison ouvrière dans "L'Assommoir" ; la mine dans "Germinal" ; le grand magasin dans "Au Bonheur des dames".quotesdbs_dbs45.pdfusesText_45