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Dictionnaire visuel français – arabe tchadien

correspond en arabe tchadien, imprimée et en lettres latines et en lettres arabes En utilisant le dictionnaire bilingue visuel, deux personnes peuvent s’entraider à apprendre si une personne lit le mot dans une langue et l’autre répond dans l’autre langue Un francophone qui veut apprendre l’arabe tchadien pourrait



- 1 - L’arabe et le français au Tchad : pour une éducation

L'enfant tchadien doit apprendre à lire et à écrire Le Tchad est un Etat bilingue français/arabe L'enfant tchadien dans son milieu naturel (ville, village, quartier) parle sa langue maternelle qui est différente du français académique et de l'arabe littéraire Dans quelle langue l'enseignement de base doit-il donc lui être dispensé ?



Méthodes d apprentissage de l

Arabe tchadien JULLIEN DE POMMEROL Patrice, Grammaire pratique de l’arabe tchadien, Paris, Karthala, 1999 JULLIEN DE POMMEROL Patrice, J’apprends l’arabe tchadien, Paris, Karthala, 1999 Arabe maltais CUTAYAR Joseph, Parlons maltais, Paris, L’Harmattan, 1999 Arabe égyptien JOMIER Jacques et KHOUZAM Joseph, Manuel d’arabe égyptien



Ta’aalu wa agru

syllabaire en écriture arabe « Ta’aalu wa agru » Le livre est écrit en arabe tchadien parce que c’est plus facile d’apprendre à lire dans une langue déjà connue Bonne lecture en arabe tchadien



V MAGIE ET SORCELLERIE CHEZ LES ARABES It SUWA It

tale pour l'arabe I1 importe donc de préciser que cette région -ainsi que les gran- des divisions dialectales de 1 'arabe tchadien (Chari-Baguirmi, Bathas Wadax, Salamat, Nord-Kanem) -révèle des variantes locales parfois spectaculaires, très localisées



0030-5583 OLZG-110-6 I-II

Dictionnaire arabe tchadien-français suivi d’un index français-arabe et d’un index des racines arabes Paris Karthala (abrégé JdP) 506 Afrika èllàmá apprendre < AR



Un blog sur léducation dans les pays du Sud – A blog on

français-arabe a été mis en place afin de permettre aux négro-mauritaniens d’apprendre dans une langue censée leur être plus familière que l’arabe Dans la pratique, il est difficile de



CODE DES DOUANES - a-mlaorg

CODE DES DOUANES ARTICLE 1 Le présent Code s'applique au territoire douanier de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale, y compris les eaux territoriales des États membres



Tableau de l alphabet phonétique international pdf

(pʁɛ̃sip) (pr’sip) loin (lw') Notes pour phonétique Veuillez noter que cet alphabet phonétique n’inclut pas les sons suivants de « x » - un phonème emprunté trouvé dans certains mots d’origine espagnole et arabe (jota , khamsin) e) est prononcé par la plupart des orateurs en France, y compris à Paris

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I V

MAGIE ET SORCELLERIE CHEZ LES ARABES It SUWA It

(Rive sud du lac Tchad) I OFFICE DE LA RECHERCHE SClENTlFlOUE ET TECHNIQUE OUTRE-MER I l

I CENTRE O.R.S.T.O.M. DE NDJAMENA

I II

F. HAGEN BU CH ER-SACRI PANT I

'Octobre 1974

MAGIE ET SORCl?JiLERIE CEE3 LES ARABES

(Rive sud du lac Tchad)

Octobre 1974

TRANSCRJPTION

Des études spécialisées sont

évideme

1 yoriginnlité linguistique des aujourd'hui en

cours qui tendent B mettre en populations arabes d'Afrique Centrale.L 'arabe dit tchadien est constitué par plusieurs dialectes que différencient respectivement des influences oultwcelles variées dont le nombre et ltampleur ont fortement; et diver- sement déteminé ltévolutioa de la langue tant au niveau du vocabulaire que dans le domaine de la synhxe. I1 ne now appartient pas dybnum6rer ici les caracthistiques des différentes %ones dialectalest1 du Tchad. Nous soulignerons cependant l'homog6n6i- té et la spécificité delles de uelles-ci en rappelant que l'emploi de certaines locw tions ou d'un teme particulier plutdt que d'un autre pour désigner le mbe objet,* si que d%nportantes différences de pmnonciation,pemettent de distinguer sans dim- aulté 1"igine d'un interlocuteur arabe; ximitd de leur habitation,servant 8. la fois d'étaghre 8ur laquelle sont mis B sdcher certains produits alimentaires, reçoit au Tchad diverses dénomminations

également appli

quées B l'abrl plus vaste sous lequel sont regroup8s les jeunes garçons murellement aimoncis pendant la période de leur convalescemer Sur la &.ve sud du lac Tchad (et jwqutaux cantrefofis du bra) cet ddifiae est appel6 %lGe (pl*'aGi.i);fi es% d6sigd dans le Batha ainsi que dans le Salamat sous le terme de raku"oa (pl.rawaklb), tandis @*au Wau et; jusqutau soudan il S*agi't du ldba (pl.lagadj.b)c ex : le petit %angart? que construisent les Brabes semi-s6den.baires 8 p;rrs- Les parlers arabes du Tchad,dont les similitudes avec la tradition classi- que de la langue s'estompent h mesure @elton se déplaae d'Est en hest,se distinguenti las uns des autres par la prononaiation ainsi que par ltimportange des "bZes mn arabe8,partiuulibrement dans la temìnolegie relative aux objeCs et geste8 de la vie amom mi que* La langue du Coran ait déte-de dans les &gLons soudano-tchaa2mes non seulement par l,fampleur des emprunts culturels effectués par les Arabes atlp&s des ethnies dont ils ont pén6tré lea Pjones d'habitat et auxquelles ils se sont divemement m&.és,mais aussi par la multiplicatibn des contaata et des infarma.t;ions pendant le der nier qmrt de 8ihd.e (acomissement des moyens de transp~rt~import~e de la radio, dqeleppemept du pélerinage,d,ml@;ration de tmv-eurs vera le saudan,la Lybie etc.r.)a Cyest ainsi que se developpe de plus en plus une langue propre aux ceneres urbains $araut8riaée par la fusion de variantes dialeatales locales avec le lybien,le libanais et le soudanais. .phénom&ne essentiellement db 8. la solide implantation de commempmts arabes &ranger8 en divers points du territoire tchadieno La région dans laquelle ont Bté recueillis les Bléments constitutifs de - 2- cette &tade (zone d'habitat arabe située au sud du lac, ?&ordant les front:i&rea du Tchad, du Cameroun et du Nigéria) correspond selon Lethem(lj h une unité dLalec-. tale pour l'arabe. I1 importe donc de préciser que cette région -ainsi que les gran- des divisions dialectales de 1 'arabe tchadien (Chari-Baguirmi, Bathas Wadax, Salamat, Nord-Kanem) -révèle des variantes locales parfois spectaculaires, très localisées sur le terrain et correspondant souvent B une identité tribale : dans le Serbewel, le parler des Gawalrne se distingue particulièrement de celui des Salamat. Ces de- niers ont en effet beaucoup plus emprunté aux cultures huri et kotoko que les pre- miers. Au Tchad,dans l'ouest de la Préfecture du Chari-Baguimi, les Arabes prati- quent un dialecte présentant conjointement des similitudes avec les parlers du Ca- meroun et du Nigéria mais également marquC par la proximité des nomades du Bathao

Nous avons en conséquence adopté

un système de transcription correspondant B la lari- gue praaiquée par les Arabes semi-sédentaires les plus proches de la rive droite du Chari (entre NQjaména et le village de Na'ala). Ce système ne rend compte que de Ea prononciation locale, sans référence systématique 'a 1 orthographe de l'arabe clansi- que, excepté dans la transcription des manuscrits 0 La transcription des noms de pays, de capitales et division? administrakivss respecte l'orthographe officielle; ex. : nous Qcrivons Soudan au lieu de Sudazl, NtDjaména au lieu de Nxmena, Chari-Baguimi au lieu de Sari-Bagirmi etcuoa Le mBms principe a été adopté pour certains noms d'auteurs auxquels il est fait allusion Cians le texte; ex. : nous Qcrivons phonétiquement Ibn Xaldun et al GazzZli au lieu de I'uli IChaldawh et Al Ghazali. &is les noms d'écrivains contemporains tels Toufy Fahd e+ Idries Shah conservent leur orthographe officielle. \I e hamza ba ta tha Y Jh o

I at taque vocalique

b I..+ G t l.2 th peut etre remplacé par ta ou sin S t

E j dj mouilié

(1) Lethem (G.J.1 Colloquial arabic, Shuwa dialectof Bomu, Nigeria and the ~egion of Lake Chad. Londres, 1920. -3- ha xa da da e h h guttural; très peu marqué X d J e zayn I r r roulé ra i Z S S contraction gutturale sonore souvent confondu avec le X 8W.n fa f souvent prononcé comme un Q; se oonfond parfois avec le X 3 Gf d 3 e o k 1 m nün n ha h se confond fréquemment avec le @ .A 4 ta marbzta désinence du feminin; ne se pronance qu'en liaisan entre deux mots sâd souvent confondu avec le s% d confondu avec le d souvent prononcé comme le t ta t comme le d ea z o wãu consonne identique au w anglais voyelle longue : ou français consonne : comme y de payer voyelle longue W U 3 Y i . .,/KO i 3 I a alif maqsra ts a -0-

Voyelles longues : a,î u etceme

e fermé : é e e ouvert : 8 o très ouvert : 3 voyelle longue voyelle terminale; peut se tramformer en i longue -5-

INTRODUCTION

La nature et les dimensions de notre sujet d'étude ne se prêtent que difficilement

3 une analyse exhaustive; nous wons donc évité tout préambule trai-

tant des diverses similitudes et origines assyro-babyloniennes, araméennes, canae'en- nes, persanes ou indiennes de nos documents relatifs

3 la tradition arabo-musulmane;

nous nous sommes au contraire efforcé d'insérdr ceux-ci dans un propos général sur la tradition de la magie arabe en en soulignant l'enchev&trenent avec des Qlénents si cio-culturels d'origine africaine- tive historiq!.$e et d'un dépouillement de documents d'archives, les rapports entrete- nus par les "Suwatt du Serbewel (Nord-Cameroun) tant avec les chefferies traditionnel- les kotoko qu'avec l'administration coloniale, soulignant ainsi la multiplicité des, antagonismes ethniques et politiques qui déteminbrent l'histoire de ces tribus ara-

bes et pèsent encore au,jourdlhui sur leur position au sein de la collectivité natio- Nous. avons analysé,

dans un précédenk article composd1) d'une rétrospec- nale camerounaise-.. Nous présentons, dans les pages suivantes, les méthodes d'envoa- tementLd'agression etmion "R+rPA>, magigues -TL-, .A% les plus fréquemment utilisées sG +- dérouleme~g1emen-t de ces conflits opposant des individus ou des groupes- Certes de nombreux faits de magie islamique, observés sur notre aire d'en- quete et exposés dans cette étude, ne se rattachent pas spécifiquement aux régions tchado-camerounaises; il était cependant nécessaire de les décrire : a) - car les ouvrages descriptifs et analytiques font défaut sur la plupar+ d'entre eux; b) - afin d'ouvrir aux spécialistes de la magie orientale un champ de com- paraisons non négligeable entre des rituels et des symboles originai- res du Hedjaz ou autres régions du Royen-Orient eC leurs variantes en certaines contrées d'Afrique Centrale; locales, faites de croyances spécifiques extra-islamiques -ou pour le moins peu "orthodoxes"- et de arabo-musulmane. c) - afin de suggérer la disparité des fomes de magie et de sorcellerie -23 c;$sEiut --*e-mw-. 4nrrrri. Le manque d'exhaustivité des documents que nous exposons dans les pages suivantes s'explique par la complexité du sujet ainsi que par les aifficultke -pria- cipdement des aux craintes et aux réticences, souvent légitimes, de nos infoma- teurs- rencontrées au cours de l'enquete que nous avons consacrée 8. ces notions. V (1) Les Arabes, dits "Suwa" du Nord-Cameroun-

Centre ORSTOM

de N'Djadna, 1973,- multigraphié. -6- De nombreux Qléments culturels sémitiques, très antérieurs au message coranique, furent intégrés par l'Islam; certains traits du vieux panthéon et de l'animisme arabs, ainsi que des pratiques ancestrales de magie et de sorcellerie, subsist&rent en dépit des condamnations lancées par le prophète.

M. Idries Shah

évoque magistralement dans l'un de ses ouvrages(1) la disparité des origines de la magie arabe ainsi que l'évolution de celle-ci devant des apports aussi diffé- rents que multiples: travant la fondation de l*Islam, les traditions sémitiques partagées par les Arabes, les Juifs, les Assyriens, etcl.. étaient incorporrSesdans les rites et le symbolisme de llidol%trie du temple de

LB Mecque : la mystique

Kaaba, purifiée et transformée pour le monothéisme par Mahomet, après la réussite de sa mission. Pami les 360 dieux-esprits r4unis là, se trouvaient Al-Mt, Manat, Uaza et Hobal, démoos et dieux qui "rendaient des oracles et décidaient du sort des humainstt. Leurs pdtres provenaient exclusivement de Quiraish, du clan royal. Nous connaissons assez les sorciers arabes préislamiques pour savoir que leurs mé- thodes ressemblaient de très près B celles des autres nations sémitiques. La con- tribution arabe devient intéressante pendant la période qui suit le départ forcé, du désert, des clans conquérants, période où commence llassimilation d'autres doc- trines. LThistoire de la magie arabo-islamique suit les voies de la civilisation arabe". Et l'auteur de rappeler ltimportance de la documentation en provdnance de

Rome, de Grèce ou de lointaines colonies,

qui fut traduite en langue arabe sow les premiers califes de Syrie, d'Espagne at d'-te; les efforts de savants payés par 1*8tat pour systématiser les oeuvres d'Aristote et de plusieurs autres Qcrivains grecs; l'attention avec laquelle, dans les universités florissantes de Kairouan, d'Ashar, Cordoba ou Bagdad, les docteurs s'occupant de médecine, d'alchimie et de magie, se penchaient sur les croyances juives et chaldéennes...

Les cavaliers de

l'Islam répandirent donc, conjointement avec ¡e Coran, des formes de magie propres 8. la péninsule arabe, qui se diversifièrent et se fen- dirent localement, au gré des rencontres avec différentes "pentes culturelles", en activités clandestines souvent fortifiées par le prestige que leur conférait indi- rectement la vindicte religieuse. En sus des nombreuses causes psycho-sociologiques de la magie et de la sorcellerie, dont la plupart dépassent tout cadre géographique et ethnique, la survivance de coutumes magiques en milieu arabe islamique, peut etre en partie expliquée par deux faits non négligeables : b( . (i) La magie orientale, Payot, Paris, 1957.

L' 7 -

I les plus clandestins et les plus répréhensibles, attribue ?i ceux-ci une sorte de justification ou de 'Ilégalité spirituelle" et leur fournit -dans la croyance popu- table entre magie et sorcellerie; il désigne les manipulations les plus secrètes, les maléfices les plus meurtriers, ainsi que les amulettes et les chames purement protecteurs ou thérapeutiques L'absence de définition théorique apportée aux con- cepts de sorcellerie et de magie clans les diverses tentatives qui ont 6% faites pour distiqguer ces deux concepts en Islam, autant que l'incertitude, la "mouvance" et la variété des réalités concernées par ce sujet, sont B l'origine des contradic- tions entre divers auteurs... Hai& &lifa comptait la. magie au nombre des sciences pwsiques; énum6rant9 dans un brillant article intitulé "le monde du sorcier en Islam", les diverses techniques groupées sous ce vocable par le philosophe arabe, Toufy Fahd traduit le concept de magie par sipr et le distingue de la ruqiyat OU sorcellerie..* Interprétant la position du Coran face aux moyens extra-religieux et aux "techniques du sacr6" dont dispose l'Home pour modifier sa situation dans le monde, J. Spencer T-ngham écrit au contraire(1) : "Islam allows magic (mqYa) but condemns sorcery (siwr)" ... apportant ainsi une traduction de ces deux con- cepts contraire B celle de Toufy Fahd. I1 n'est pas, cependant, dans notre inten- tion d'Qnum8rer ni de confronter ici les diverses th6aries "arabisantes" de la dif- férenciation magie-sorcellerie, mais plutbt de définir ces deux notions dans le cadre spécifique de notre étude. Dans l'aire culturelle délimitée par notre zone d'enquete, le sa.l$ri (magicien) ne se livre qu'B des manipulations du texte coranique, de certains 616- ments de la flore, de la faune et autres vecteurs de la Force (qudra) par laquelle c il désire se prémunir contre les agressions ou nuire 8. un ennemi, indépendamment de toute référence

Ay contraire, et qu

en fonction d'une conception locale, traditionnelle et sique explicite aux pouvoirs de l'Homme sur la nature. soit son appartenance ethnique, le m@s (sorcier) agit (1) Islam in the Sudan. Frank Cass and Co Ltd., London W*C.I., 1949. ... _. .... r Personne : ses métamorphoses, ses incantations, l'utilisation corporelle(1) de sa victime Livrent quelques caractéristiques enchev8trGes des métaphysiques ori&nelles kanuri et kotoko- --w -------_u__- ---..-..-."-,.- Cette différenciation magie-sorcellerie, qui peut parafttre exclusivement théorique au premier abord, correspond en fait

5 deux types d'émotivité très dis-

tinct;a. Qu'il soit identifié comme sa&Zri OU matas, l'individu convaincu d'agres- sion par manipulation du sacré,sera poursuivi par le deair de vengeance des cons- Y guins et amis de sa victime, tué ou traM devant la justice du Sultan.

Cependant le fait de sorcellerie réfère

B l'existence d'un monde secret

et de puissances infernales dont la simple évocation semble effrayante, au lieu que

les méfaits du magicien (saQãri) ne sont imputés qu'à des techniques "sp3p8cialisées"

mises au service des passions humaines et ne déterminent chez la victime qu'un désir de vengeance en rapport avec la nature et l'ampleur du dommage subi. La notion de sorcellsrie est désignée dans notre région d'étude (rive sud (4w"du lac Tchad) sous le terme de ~illt$yi3(2). Cette appellation recouvre l'ensemble des attitudes et comportements vis B vis du sacrd dans les cultures préisl&ques kanuri et kotoko (ou du moins les formes et variantes qui les représentent dans le Serbewel), pf e la victime par les sorciers (magasin, sing* maps)

P P - pi??&! n

Les opérations magiques d'origine purement arabe ainsi que l'ensemble des prockdés occultes d'agression et de protection sont regroupés -indépendamment de leur origine culturelle- sous le nom de siFr. Cette distinction est importante car elle établit la première différenciation entre magie et sorcellerie au niveau de nos documen-bs de terrain. Tout comportement Qsotérique relevant de la magie ou de la sorcellerie, accompagné d'une prière ou d'une simple concentration de l'esprit sur le buc pow suivi, est désigné sous le teme de suwa (demande, supplique). Cette appellation concerne d'une façon tr&s générale tous les modadeutilisation et les diverses com- binaisons du sacré, indépendamment de l'intention des sectateurs : protection contre les dangers visibles et invisibles de la vie quotidienne, talismans libérant des forces dispensatrices de richesses et favorisant les entreprises professionnelles, ___I politiques QU amoureuses ainsi que les manigances ou maléfices destinés 'a éliminer ennemis et g8neurs. (1 ) L,"utilisation corporelle" que nous Gvoquons ici est l'anthropophagie du sor- cier qui révèle, en sus des transformations physiques de celui-ci, une vision dissociative de la --u, Personne.Nous -c* verrons plus loin que certains:types d'agressian magique utilisent également des éléments physiologiques de la victime. Il s'agit cependant, dans ce cas, d'une magie noire se rattachant beaucoup plue

8. une vas-

te tradition sémitique de l'envoilltement qu'

B la conception métaphysique de

l'Homme traditionnellement en vigueur sur la rive méridionale du lac Tchad. (2) Nous ignorons l'origine de ce mot commundment employé par les Arabes, les Kotoko et les Kanuri. -9- aux, les joies et les dangers de l'exis- ---w.m"-*v-- --"-a

La sorcelleria

L'agressivité

et les antag"es opposant individus, z et communautés ethniques s'expriment pleinement au mopn de la s eye (sorcellerie) , notion dont l'analyse fait appardtre le nombre et pes croyances locales adoptées par les Arabes Itkwatt* En effet, une juste évaluation des quelques données que nous avons pu recueillir sur la sill&ya(l) n'est possible que si l'on se rkfère au phénomène de "fusion culturellet1 entre Arabes, Kanuri, et Kotoko auquel nous faisions allusion dans les lignes précédentes. Les apports qui favori- sent ce processus de convergence (dont certains proviennent du Mandara et du %gui- mi.) sont inégaux et difficilement dissociables. La sorcellerie kotoko -qui n'a fait encore l'objet d'aucune étude- paraft etre la composante essentielle de ce mouvement synchrétique. La commune défiance manifestée par les Kanuri et les llSuwatt B l'égard des Kotoko -auxquels ils attribuent une disposition prononcée pour la sorcellerie- illustre particulièrement cette affirmation. * Les limites spatio-temporelles de notre enquete ne nous ont permisdlacquérir qu'une connaissance somaire de cette société; en effet, nos contacts avec les Kotoko ( que ne facilita pas, on s'en doute, l'étroitesse des rapports entretenus avec les Arabes) et notamment avec la cour du Sultan de Makari, n'ont été pour la plupart que protocolaires, sporadiques et le plus souvent fonction de nécessités pratiques immédiates.*. Cependant, une enquate effectuée dans les villages de Biamu, Wulki, Makari et Dugumo 8 montré combien

érodées

ou transformées par l'Islam ont été les croyances anceskrales en matikre de sorcellerie, dont il ne subsiste plus que des'késurgence disparates et parfois fari- taisistes, ainsi que nous avons pu le vérifier B l'issu de quelques recoupementse 1 V p" Le mot sillay8 dénomme non seulement la catégorie très générale dans laquelle sont rangés un certain nombre de croyances et de comportements, mais amsi le pouvoir spécifique du sorcier. Nous n'avons pu etre informé des modes-de trans- mission de ce pouvoir d'un individu b un autre, d'un sorcier B sa descendance, ni des mwipulations qui les caractérisent Précisons cependant qu'aucune mention ne nous a été faite d'une d'une aptitude naturelle B la sorcellerie, que ce soit en ligne paternelle ou ma- g6nQtiqueIt de la puissance du sorcier ou meme I i, ternelle. La notion de sillGy6, située dans le cadre de la distinction ~X~c-buds par (I) ~OS informateurs possédant des rudiments de français ont toujours spontanément fait précéder ce terme d%n article féminin.quotesdbs_dbs6.pdfusesText_12