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Rapport de la France 2013 Devant l’Alliance internationale

Rapport de la France- IHRA-2013 La France, en étendant la juridiction de la CIVS, participe par ailleurs aux conférences internationales visant à identifier et suivre la restitution des biens spoliés aux victimes de la Shoah La France a conscience des défis auxquels se heurtent de nos jours la mémoire de la Shoah et la



SHOAH Repères et histoire - Accueil - Les services de l

Chronologie de la Shoah Mortalité juive estimée durant la shoah Victimes non-juives des persécutions La Shoah en France Bilan humain de la Shoah en France Le réveil des consciences La persécution des Tsiganes La persécution des homosexuels La persécution des témoins de Jéhovah La répression antimaçonnique La chasse aux communistes La



Mémorial des anciens élèves de Jean-Baptiste Clément

projet « Histoire et mémoire de la Shoah », à destination de tous nos élèves de 3ème Outre le programme d’Histoire, le projet repose sur des lectures de témoignages, la rencontre de témoins survivants et comme point d’orgue, la visite des camps d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, où périrent un million et demi de personnes



Écrire et témoigner la Shoah: la rafle du Vél’ d’Hiv, un

Les programmes nationaux de France sur lenseignementde la Shoah: “Au lycée, en filière générale, la Shoah est enseignée en classe de 1re L ou S dans le cadre de la troisième partie des programmes portant en grande partie sur les totalitarismes de guerre » « Dans le cadre du chapitre portant sur la Seconde Guerre mondiale, il



Le cadre référentiel de la Shoah - JSTOR

honte » au « temps de la gloire » [Chaumont, 1997] Il y a d'abord eu, cela a été souvent rappelé, une période du silence, qui fut avant tout celle de la surdité des sociétés au cours des vingt-cinq ou trente années qui ont suivi la guerre, notamment en France, aux Etats-Unis et en Israël, pour des raisons liées à l'histoire



L’Union européenne et la mémoire de l’Holocauste

«intimement persuadée que l’enseignement de la Shoah est une nécessité absolue» pour la préservation de la mémoire de la Shoah 1 Lors de son discours devant leConseil de l’Europeen octobre2002, elle déplora, au sujet des Roms victimes du nazisme, que «leur sort tragique soit encore si largement ignoré» Le United States Holocaust



Justes de France : de l’Elysée au Panthéon

de Yad Vashem en France et en Israël Le lendemain, un dîner offert par Monsieur David de Rothschild, futur Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, en présence de Mesdames Simone Veil, actuelle Présidente de la Fondation et Anne-Marie Revcolevschi, Directrice de la Fondation rassemblait quelques-uns des acteurs du travail



Mémorial des anciens élèves de Jean-Baptiste Clément

leur passage en France Il ne reste de lui aucune photo, aucune lettre qu‘il aurait envoyée, aucun objet, rien de personnel Son acte de naissance ne comporte même pas la mention de son décès car personne de sa famille n‘est resté pour s‘occuper de cette démarche La vie de Bernard lui a été volée, alors qu‘il n‘avait même pas



La Shoah, mémoire et actualité 75e anniversaire des rafles

Seuls 1027 d'entre eux ont survécu à la fin de la guerre 2 Par exemple, l'abbé Bengel en France aura à coeur de communiquer aux enfants qu'il cache des prières hébraïques retranscrites par lui en caractères latins Cf Katy HAZAN (2007) Enfants cachés, enfants retrouvés, Les Cahiers de la Shoah 2007/1 (n°9), p 181-212

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La Shoah, mémoire et actualité

75e anniversaire des rafles nazies à Bruxelles 03.09.1942

3 septembre 2017

Quand nous ouvrons la Bible, il y a un mot qui revient régulièrement. 196 fois du peuple d'Israël en Égypte et de sa libération. Nous nous souvenons de ce qu'Amalek a infligé aux enfants d'Israël dans le désert alors qu'ils ne lui avaient rien fait. Nous nous souvenons de ce que Hitler a infligé au peuple juif et de la " catastrophe » de la Shoah qu'il lui a fait subir. Se souvenir, refuser d'oublier, éviter la banalisation et la négation de l'histoire, lutter contre l'érosion du temps en travaillant à ce que d'autres continuent à se souvenir, c'est donner à tous une chance supplémentaire que cela ne se reproduise plus à l'avenir. Mais ce travail, cette actualisation de la mémoire, du souvenir, n'est jamais terminé. C'est la raison de notre présence et de notre prise de paroles aujourd'hui. Le 10 mai 1940, les troupes allemandes envahissent la Belgique. Au cours de l'Occupation, les Juifs vont être petit à petit exclus de la vie sociale et professionnelle. De grandes rafles et des arrestations individuelles seront menées en 1942 et en 1943, essentiellement à Bruxelles et à Anvers. Ici à Bruxelles, dans ce quartier de notre ville, tout a commencé le 3 septembre, le soir à 20.30h, exactement en ce moment, il y a 75 ans. Au final, près de 25000 juifs seront arrêtés et déportés à Auschwitz via la caserne Dossin de Malines. Fin mai 1942, prélude des futures persécutions, la fameuse " étoile jaune » sera introduite, mais non sans résistance de la part du bourgmestre de Bruxelles. Le

11 juin 1942 marque le début de la " Solution finale » en Belgique: entre la mi-

août et la mi-septembre de la même année, six grandes rafles contre les Juifs les 11 et 12 septembre 1942, la veille et le jour de Roch Hachana) une à Bruxelles que nous commémorons ce soir, et une à Liège, le 15 septembre de la même année. Quelques jours après la troisième rafle d'Anvers des 28 et 29 août 1942 qui avait envoyé 943 hommes, femmes et enfants vers la mort, une arrestation massive eut lieu également dans la capitale belge. Contrairement aux autres villes, la rafle du quartier des Marolles-Midi fut organisée sans le soutien de la police belge. Ce populaire bruxelloise. Il était aussi le lieu d'accueil de tous les immigrés... 4.000 Juifs habitaient les Marolles avant la guerre... 1 Le 3 septembre, en peu de temps,

1 La première vague d'immigrés était composée en majorité de Juifs russes, ukrainiens et polonais fuyant les

2 la police allemande quadrille le quartier de la rue des Tanneurs; les témoignages de Juifs qui ont pu compter sur le soutien de leurs voisins non juifs attestent des conditions effroyables de la rafle: les bruits des camions, les enfants qui hurlent, les femmes qui pleurent... La rafle du Shtetl des Marolles a fait 660 victimes qui seront déportées depuis Malines vers Auschwitz avec les convois des 8 et 12 septembre 1942. Au milieu de cet enfer, des réseaux de solidarité vont permettre à des enfants, des ketjes juifs d'échapper à la déportation. Dans la tourmente, des parents confieront aussi de façon privée leurs enfants à des personnes non juives. Certaines paieront de leur vie leurs actes de courage. Des enfants affublés d'un pseudonyme et de faux papiers vont vivre leur enfance et entamer leur adolescence dans la clandestinité et dans l'angoisse. Où sont passés leurs D'autres laisseront leurs enfants à des institutions catholiques, comme ce couvent de Bruxelles-Anderlecht qui abritera pour un certain temps des fillettes. Nombre de prêtres vont se lancer aussi dans des actions de sauvetage, parfois au péril de leur vie. Certains s'efforceront de dispenser aux enfants une éducation juive2, respectueuse de leur l'identité, mais nous ne voudrions en aucun cas passer sous silence, ceux qui dans un esprit de prosélytisme malsain, baptiseront " à tour de bras », souvent à la demande des parents qui pensaient, à tort d'ailleurs, protéger ainsi leurs enfants. L'emprise catholique est puissante à cette époque et les relations judéo-chrétiennes sont rares et infiniment moins apaisées qu'à l'heure actuelle. Nous regrettons et nous voudrions demander pardon pour ce qui s'est apparenté dans un certain nombre de cas au viol de conscience et à l'abus de faiblesse. En effet, le sauvetage des vies deviendra vite pour beaucoup de catholiques un sauvetage des âmes, surtout pour les enfants dont les parents ne sont pas revenus. Dans bien des cas, les enfants grandiront sans n'avoir plus aucun lien avec le judaïsme ce qui, si c'était encore possible, ajoute à la " catastrophe ».Ce n'est qu'après la guerre que se posera le grave problème de la restitution aux survivants de leur famille des enfants juifs cachés et " convertis » de manière si perverse.

pogroms commis sous le régime du Tsar. La seconde, dès les années trente, de Juifs allemands et autrichiens

tentant d'échapper au nazisme. À ceux-ci s'ajouteront des populations provenant des pays d'Europe centrale.

Entre août 1942et juillet 1944, les autorités allemandes d'occupation ont déportés 24906 Juifs depuis la

Belgique via Malines vers Auschwitz. Seuls 1027 d'entre eux ont survécu à la fin de la guerre.

2 Par exemple, l'abbé Bengel en France aura à coeur de communiquer aux enfants qu'il cache des prières

hébraïques retranscrites par lui en caractères latins. Cf. Katy HAZAN. (2007). Enfants cachés, enfants retrouvés,

Les Cahiers de la Shoah 2007/1 (n°9), p. 181-212. 3 Septante-cinq ans plus tard, le traumatisme causé par ces événements ne s'est pas atténué. Au contraire, plus le temps nous en éloigne, plus nous en percevons la violence et le caractère tragique, irrémédiable pour l'humanité toute entière et pour notre nation. Septante-cinq ans après, nous osons commencer à regarder, à penser les conséquences dramatiques de la Shoah et entreprendre un travail de mémoire vraie, c'est-à-dire qui se refuse aux justifications, aux minimisations et aux explications déresponsabilisantes. Nous devons nous interroger sur l'ampleur du mal qui ronge notre culture, cette culture qui a permis la Shoah, qui l'a laissé se produire et même qui l'a préparée. Faire mémoire aujourd'hui de cette rafle et plus largement de tous ceux qui sont disparus dans la Shoah, c'est nous disposer fondamentalement à demander pardon aussi pour les autres injustices dont l'occident s'est rendu coupable envers tant de peuples et de cultures, c'est reconnaître que l'orgueil du savoir et du pouvoir a conduit à l'exclusion des sans-pouvoirs. Faire mémoire en ce jour de ces événements ne peut signifier qu'une chose: notre volonté de nous battre pour que les conditions d'une telle barbarie ne soient plus jamais présentes. C'est dans cette perspective seulement que nous pouvons oser parler d'espérance. C'est ici qu'on peut se tourner vers le christianisme. Car lui aussi, comme le judaïsme, parle d'une rédemption. Pourquoi est-il si mal entendu? Peut-être parce qu'il n'a pas encore accepté de prendre la mesure des questions que l'histoire lui pose face à l'horreur. C'est aussi notre rapport à Dieu que la Shoah nous oblige à repenser. Que Dieu ait été pendu à la potence à Auschwitz, sous la forme de cet enfant juif, qui peut le dire sinon le Juif qui a traversé cet enfer, " où, comme le dit Elie Wiesel, Dieu et l'homme pleins d'épouvante se regardent dans les yeux »? C'est dans la dépendance de cette expérience juive que nous pouvons oser parler encore de Dieu aujourd'hui, et certainement pas en nous en écartant. Le Serviteur souffrant prophétisé par Isaïe se reconnaît dans le peuple élu auquel on veut dénier toute humanité pour l'effacer de la face de la terre. Ouvrons l'espace en agrandissant notre regard vers les autres, ceux qu'aucun statut social ne protège ou n'assure. Je pense ici tout spécialement aux réfugiés, ceux que leur différence risque à tout moment de désigner au rôle de victime émissaire. Le fait qu'en 1940, plus de 90% des Juifs en Belgique étaient soit des migrants, principalement originaires d'Europe de l'Est, soit des réfugiés venus d'Allemagne, doit nous faire réfléchir pour relire autrement l'actualité. Une double exigence doit être désormais la nôtre: celle de nous souvenir, de ne 4 pas oublier et celle de combattre pour que les prochaines générations puissent faire vivre une mémoire du tragique qui conjure sa reproduction. Nous devons agir pour que ceux qui sont dans l'ombre de la mort voient poindre la lumière. Nous sommes invités à aimer autrui sans distinction d'ethnie ou de religion, à chercher son intérêt, et à respecter sa dignité et son honneur. Cette leçon d'amour est corroborée par un passage de la Michna relatif à la prière, c'est par là que je conclurai: " un rabbin demandait: ͞à quoi peut-on reconnaître le moment précis où s'achève la nuit et où commence le jour?͟ À cette question, une première réponse fut donnée, ͞quand on peut distinguer de loin un chien d'un mouton͟.

͞Non͟, dit le Rabbin.

͞Quand on distingue un dattier d'un figuier͟.

͞Non͟, dit-il encore.

Mais alors, à quel instant? ͞C'est, explique-t-il, lorsqu'en regardant le visage de + Jozef Cardinal De Kesel, Archevêque de Malines-Bruxellesquotesdbs_dbs11.pdfusesText_17