[PDF] Cours 7 : Sémiologie suicidaire - WEEBLY L3 2017-2018



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Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 1 sur 14 UE7 Psychologie Dr. Lequen Valérie Jeudi 30 Novembre 2017 15h30 Ronéotypeur : Anne Brunel/Olivia Bouvard Ronéoficheur-lecteur : Anne Brunel/Olivia Bouvard Cours 7 : Sémiologie suicidaire Le professeur n'a fait que lire ses diapos. En amphi, elle a fait une version " longue » du cours, mais les diapos mises sur Moodle correspondent à une version " courte ». Selon le professeur, seule la version courte est à apprendre, la version longue permet d'approfondir et de donner des exemples, mais n'est pas à savoir car elle pourrait nous " embrouiller ». Dans la ronéo, les parties de la version longue non présentes dans la version courte sont en italique. Toujours selon elle, sa version courte correspond au référentiel. Cependant nous avons noté quelques différences. Les parties du référentiel correspondant au cours et qui en diffèrent légèrement sont en encadré dans la ronéo.

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 2 sur 14 Plan du cours I) Introduction 1) Définitions 2) Définitions et limites 3) Epidémiologie II) La crise suicidaire 1) Définitions 2) Reconnaitre une crise suicidaire 3) Sémiologie de la crise suicidaire 4) Repérer la crise suicidaire en fonction du terrain et l'âge 5) Aborder le thème du suicide n'augmente pas le risque de passage à l'acte 6) Les idées suicidaires sont parfois dissimulées III) Critères d'évaluation du risque suicidaire à court terme 1) Critères d'évaluation du risque suicidaire théorique a) Facteurs primaires b) Facteurs secondaires a) Facteurs tertiaires b) Facteurs de vulnérabilité et déclencheurs contextuels c) Facteurs de protection 2) Urgence et dangerosité a) Niveau de souffrance b) Degré d'intentionnalité c) Degré d'impulsivité d) Événements précipitants e) Niveau de dangerosité f) Qualité de l'entourage g) Evaluation de l'urgence suicidaire (HAS) Conclusion

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 3 sur 14 I) Introduction 1) Définitions ü Les conduites suicidaires comprennent les suicides et les tentatives de suicide. ü Le suicide est un acte auto-infligé avec intention de mourir (évidence implicite ou explicite) dont résulte la mort. ü Le suicidé est l'individu qui s'est donné la mort volontairement. ü La tentative de suicide (TS) est un comportement auto-infligé avec intention de mourir (évidence implicite ou explicite) sans issue fat ale. Les comportements les plu s fréquents sont l'intoxication médicamenteuse volontaire, la phlébotomie, le saut de hauteur, la pendaison et l'intoxication au gaz. La TS est à différencier des conduites d'automutilation, des prises de risque, d'une mauvaise observance à un traitement ou d'un refus de soins en cas de maladie grave du fait de l'absence d'intention de mourir. On distingue 3 niveaux de passage à l'acte : TS avérée (passage à l'acte réel, effectué), TS interrompue (passage à l'acte stoppé par un tiers) et TS avortée (passage à l 'acte stoppé par l'individu lui -même). Certaines spé cificités permettent de caractériser un geste suicidaire telles que la violence du geste (fonction de la m éthode), sa gravité (fonction des conséquence s médicales), le degré d'intentionnalité et de planification. ü Le suicidant est l'individu survivant à sa tentative de suicide. ü Les idées suicidaires correspondent aux pensées concernant le désir et la méthode de se donner la mort. Elles constituent un continuum allant des idées morbides vagues et flues jusqu'à une planification élevée avec un scénario établi. Quand ces idées sont exprimées en suggérant que le passage à l'acte est imminent, on parle de menaces suicidaires. ü Le suicidaire est l'individu ayant et/ou exprimant verbalement ou non verbalement des idées suicidaires. 2) Définitions et limites ü " Suicide » e t " gestes suicidaires » : absenc e de codage autonome dans les classifications actuelles internationales des maladies mentales. ü Dans le DSM-IV-TR et le DSM-V : -parmi les critères diagnostiques de la personnalité - limite " répétition de comportements, de gestes ou de menaces suicidaires, ou d'automutilations » - dans les critères de l'épisode dépressif majeur " idées suicidaires récurrentes sans plan précis ou tentative de suicide ou plan précis pour se suicider » ü Dans la CIM-10: Les " idées de suicide manifestes » sont mentionnées dans l'épisode dépressif sévère. ü DSM V: se ction III = Mesures et Modèles émer gents ; Conditi ons pour étude approfondie: Nouvelle catégorie : " trouble conduite suicidaire », visant à mieux identifier les facteurs de risque associés à un geste suicidaire (dépression, abus de substances, trouble du contrôle des impulsions). 3) Epidémiologie ü Concernant les tentatives de suicide (TS) :

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 4 sur 14 On estime entre 150 000 et 200 000 le nombre de tentatives de suicide donnant lieu à un contact avec le système de soins en France. On dénombre ainsi, en moyenne, une tentative de suicide toutes les 4 minutes en France. En 2010, 5,5 % des 15-85 ans déclaraient avoir tenté de se suicider au cours de leur vie (7,6 % des femmes et 3,2 % des hommes) et 0,5 % au cours des 12 derniers mois (0,7 % des femmes et 0,3 % des hommes). Les deux principaux modes opératoires utilisés dans les tentatives de suicide sont l'intoxication médicamenteuse volontaire et la phlébotomie. Les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les femmes (sex-ratio F/H d'environ 4) et chez les sujets jeunes. On estime à 40 % la fréquence de récidive après une tentative de suicide, dont la moitié survenant dans l'année. La mortalité par suicide dans l'année qui suit une tentative de suicide est de 1 % (soit 50 fois plus élevée que dans la population générale). Le taux de décès par suicide au cours de la vie chez les sujets ayant tenté de se suicider est de plus de 10 %. ü Concernant les suicides : En France, le suicide reste une des premières causes de mort évitable : sa fréquence est de 16,4 suicides pour 100 000 habitants (25,3 chez les hommes et 8,0 chez les femmes). En 2011, on dénombrait 10 314 décès par suicide, soit, en moyenne, un suicide toutes les 40 minutes. Le suicide est la 2e cause de mortalité chez les 15-24 ans et la 1re cause de mortalité chez les 25-34 ans. Il y a une surmortalité masculine nette (sex-ratio H/F d'environ 3). Le taux de mortalité par suicide augmente avec l'âge mais différemment selon les sexes ; il est maximal chez les hommes de 85 ans ou plus. Le nombre absolu de suicides est le plus élevé entre 35 et 54 ans. Les moyens suicidaires utilisés les plus fréquemment sont dans l'ordre : la pendaison et les armes à feu (en particulier chez les hommes) et l'intoxication médicamenteuse volontaire (en particulier chez les femmes). Les études d'autopsie psychologique montrent que près de 90 % des suicidés présentaient au moins un trouble psychiatrique au moment du passage à l'acte suicidaire. ü Concernant les idées suicidaires : Prévalence : 15% sur la vie entière. Les idées suicidaires récurrentes = facteur de risque de passage à l'acte suicidaire (TS et suicide). 40% de passage à l'acte en cas d'idées récurrentes. II) La crise suicidaire 1) Définitions La crise suicidaire est une crise psychique dans un contexte de vulnérabilité avec émergence et expression d'idées suicidaires, dont le risque majeur est le suicide. Il s'agit d'un état réversible et temporaire, à un moment donné (avec un début et une fi), dans la vie d'un individu, où ses ressources adaptatives sont épuisées. L'individu, dont les mécanismes d'ajustement (cf. Item 01) sont dépassés, se sent dans une impasse. Les idées suicidaires s'intensifient et se précisent, parallèlement à l'échec des différentes alternatives envisagées. Le suicide va progressivement apparaître à l'individu comme l'unique solution permettant de sortir de l'état de crise dans lequel il se trouve. 2) Reconnaitre une crise suicidaire

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 5 sur 14 ü Cliniquement, la crise suicidaire peut se manifester initialement par : des symptômes non spécifiques du registre dépressif ou anxieux ; une consommation de substances (alcool, substances illicites, tabac) ; des prises de risque inconsidérées ; un retrait par rapport aux marques d'affection et au contact physique ; un isolement. ü Puis cette crise peut se manifester par certaines idées et comportements préoccupants : un sentiment de désespoir ; une souffrance psychique intense ; une réduction du sens des valeurs ; un cynisme ; un goût pour le morbide ; une recherche soudaine de moyens létaux (par exemple : armes à feu). ü Au cours de l'évolution, une accalmie peut faire craindre un syndrome pré suicidaire de Ringel (détaillé plus bas). Les comportements de départ (rédaction de lett res, dispositions testamentaires, dons, etc.) sont des signes devant faire évoquer un risque de passage à l'acte suicidaire imminent. ü Les idées suic idaires : Manifestation explicite d'idées et d'intention suicidaire fréquente: >1/4 suicidants ont averti leur entourage ou leur médecin de leurs projets de suicide. + Prendre au sérieux toute évocation d'un désir de suicide. + Parfois expressions allusives ou indirectes : " penser à mal », " faire une bêtise », avoir de " mauvaises idées » ; " j'aimerais ne plus souffrir », " dormir longtemps » (fuite); " cela leur apprendra » (hétéro-agressivité) ; " ça passe ou ça casse » (ordalie) ; " je n'embêterai plus personne » (appel). 3) Sémiologie de la crise suicidaire ü Phase pré-suicidaire : Triade symptomatique (décrite par Ringel) : Réduction des capacité s à s'adapter, à relativiser; repli sur soi + Inhibition, voire retournement contre soi de l'agressivité, + Exacerbation d'idées de mort. Le suicide est la seule solution à une si tuation d'i mpasse, soulagement face à une souffrance psychique. ü Phase de passage à l'acte : Souvent liée à un événement déclencheur ou précipit ant, grave ou d'apparence anodine. ü Phase post-suicidaire : Résolutive et cathartique (comme dans les tragédies de Racine, après la catharsis ça se calme) avec apaisement des tensions ou au contraire amorce d'une nouvelle crise (regret d'être en vie). 4) Repérer la crise suicidaire en fonction du terrain et l'âge (pas du tout abordé par la prof en cours mais fait partie du référentiel.) Le repérage de la crise suicidaire s'articule autour de trois axes : l'expression d'idées suicidaires ; les manifestations d'une situation de crise psychique ; le contexte de vulnérabilité.) ü La crise suicidaire chez l'enfant et l'adolescent : - Chez l'enfant : Les enfants peuvent exprimer des idées et des intentions suicidaires dès l'âge de 5-6 ans. Les tentatives de suicide existent chez l'enfant même si elles sont bien moins

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 6 sur 14 fréquentes que chez l'adolescent. Les enfants réalisent des tentatives de suicide principalement par pendaison/strangulation et défenestration. Tout enfant qui exprime des idées suicidaires ne présente pas nécessairem ent une cris e suicidaire (par exempl e : menace suicidaire sous l'emprise de la colère dans un cont exte d'intolérance à la frustration) mais tout propos suicidaire nécessite une évaluation attentive de l'enfant. Certains éléments peuvent témoigner d'une crise psychique comme des pl aintes physiques non liées à une pathologie non -psychiatrique, un repli, un isolement, une encoprés ie ou une énurésie secondaires, des blessures à répétition, des préoccupations exagérées pour la mort, une tendance à être le souffre-douleur des autres. Les principaux facteurs de vulnérabilité sont : un isolement affectif, une impuls ivité, des bouleversements familiaux, l 'entrée au col lège, un contexte de harcèlement, de maltraitance, de négligence grave. - Chez l'adolescent : L'expression d'idées et d'intentions suicidaires ne doit jamais être banalisée et constitue un motif d'intervention et de prévention. Les adolescents réalisent des tentatives de suicide majoritairement par intoxication médicamenteuse volontaire. Certains éléments peuvent témoigner d'une crise psychique comme une baisse des résultats scolaires, une atti rance pour la marginalité, des conduit es excessives ou déviante s, de s conduites ordaliques (le sujet remet sa survie dans les mains du " hasard »), des conduites d'anorexie et de boulimie, des prises de risque inconsidérées (notamment au niveau sexuel), une violence sur soi et sur autrui, des fugues. Les principaux facteurs de vulnérabilité sont : les conflits d'autorité, l'isolement affectif, les échecs (notamment scola ires), la déscolarisation, les ruptures sentimentales, la maladie chronique ou le handicap. ü La crise suicidaire chez l'adulte et la personne âgée : - Chez l'adulte : Les idées suicidaires peuvent être peu exprimées en dehors de la relation avec le médecin ou au contraire être très manifestes dans la famille. Les manifestations pouvant témoigner d'une crise psychique sont : l'ennui, le sentiment de perte de rôle, d'échec, d'injustice, d'être en décalage, la perte d'investiss ement au travail, les difficultés relationnelles, les difficultés conjugales, l'incapacité à supporter une hiérarchie, les arrêts de travail à répétition ou au contraire le surinvestissement au travail, des consultations répétées chez le médecin pour des symptômes aspécifiues (douleurs, sensation de fatigue, etc.). Les conditions suivantes constituent des facteurs de vulnérabilité : situations conjugales, sociales et professionnel les précaires, une ambiance délétère a u travail voire un harcèle ment professionnel, un trouble a ddict if, les affections médicales général es handicapantes, chroniques, douloureuses ou graves, des situations de violence, une blessure narcissique, l'immigration. - Chez la personne âgée : Les personnes âgées expriment rarement des idées suicidaires ou ont plus rarement que d'autres l'occasion de les exprimer, et lorsqu'elles le sont, elles ne doivent pas être banalisées. Les manifestations de la crise psychique peuvent comporter : un repli sur soi, un refus de s'alimenter, un manque de communication, une perte d'intérêt pour les activités, un refus de soin. Les éléments suivants sont des facteurs de vulnérabilité : un épisode dépressif carac térisé (quasiment constant) et les autres troubles psychiatrique s (notamment trouble de l'usage de l 'alcool et trouble s de la personnalité), une affection médicale générale à l'origine de handicaps et de douleurs, l'isolement social, des conflits, une maltraitance, un changement d'environnement, le veuvage. Les conduites suicidaires de la personne âgée présentent des particularités cliniques : une intentionnalité suicidaire élevée, un faible niveau d'impulsivi té et d'agressivité, peu d'antécédents personnels de conduite suicidaire

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 7 sur 14 ü La crise suicidaire chez un patient atteint d'une pathologie psychiatrique : Les patients peuvent facilement exprimer des idées suicidaires ou, plus rarement, les dissimuler. Le trouble psychiatrique est en soi un facteur de vulnérabilité. La crise suicidaire est faite de moments à haut risque avec des moments d'accalmie. Certains signes peuvent marquer une augmentation du risque suicidaire : - Un isolement avec une décision de rompre les contacts habituels (par exemple la visite de l'infirmier de secteur) ; - Une réduction ou un abandon des activités habituelles ; - Une exacerbation des symptômes psychopathologiques. 5) Aborder le thème du suicide n'augmente pas le risque de passage à l'acte Il faut aborder directement la question d'éventuelles idées suicidaires à " Avez-vous pensé à la mort comme solution à vos problèmes ? » Il faut également distinguer les caractéristiques de ces idées : intensité, fréquence, caractère obsédant... On peut avoir des : Ø Idées passagères que le sujet se sent capable de contrôler Ø Idées prévalentes et envahissantes, le suicide s'impose comme la seule solution aux difficultés Ø Projet suicidaire planifié (où, quand, comment ?) 6) Les idées suicidaires sont parfois dissimulées On doit rechercher des signes évocateurs de crise suicidaire : un regroupement de signes ou un changement par rapport à l'état antérieur sont une valeur d'alerte d'une crise suicidaire. Il peut y avoir une aggravation d'une affection associée (dépression, alcoolisme, délire), liée ou non à des facteurs que le suj et présente comme extéri eurs (rupture sentimenta le, licenciement, déménagement). Ces idées peuvent également être dissimulées derrière des changements d'attitudes : repli sur soi, irritabilité, anxiété, désinvestissements inhabituels ; recours inhabituel ou excessif aux médicaments, alcool ou drogues. On retrouve souvent du désespoir, de l'autodépréciation, un sentiment d'impuissance à gérer émotions et les situations de vie. On recherche des " comportements de départ » : don d'effets personnels investis affectivement, recherche soudaine d'arme à feu, lettres aux proches, testament... ü Chez l'enfant : dessins, blessures répétitives, troubles des apprentissages, joue moins, devient " souffre-douleur ». ü Chez l'adolescent : int entionnalité suicidaire exprimée, flé chissement scolaire, conduites à risque récentes ou addictives, fugues, hétéro/auto-agressivité. ü Chez la personne âgée: " laissez-moi partir », " à quoi bon..», refus de soins; dépression, handicap, douleurs chroniques; placement en institution, veuvage III) Critères d'évaluation du risque suicidaire à court terme Recommandations de l'Agence Nationale d'Accréditation et d'évaluation en Santé (conférence de consensus, 2000)

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 8 sur 14 On a une triple évaluation du potentiel suicidaire : 1) Le risque suicidaire 2) L'urgence à intervenir 3) La dangerosité du moyen envisagé Chaque dimension est estimée en degré faible, moyen ou élevé. 1) Critères d'évaluation du risque suicidaire théorique a) Facteurs primaires Ces derniers sont accessibles aux traitements, ce sont des signes d'alerte au niveau individuel. Il s'agit : ü Troubles psychiatriques ü Antécédents personnels et familiaux de Tentatives de Suicide ü Communication d'une intention suicidaire ü Impulsivité Voici les diagnostics associés à une crise suicidaire les plus fréquents parmi les pathologies mentales : v Dépression (associée dans 50 % des cas) Le risque relatif de suicide est de 15 à 30. La comorbidité augmente le risque suicidaire (association dépression-anxiété++). La crise d'angoisse peut déclencher un geste suicidaire : il y a un risque de passage à l'acte lors d'un raptus anxieux. On retrouve dans ces cas-là un noyau dépressif : désintérêt ou désinvestissement, perte du désir et du plaisir. Il y a un ralentissement physique (habillage, gestes quotidiens) et psychique (lecture, tra vail, parole), des signes somatiques (sommeil, appétit, fatigue) et une perte de l'estime de soi ou culpabilité. v Abus de substances L'abus de substances est souvent associé à la dépression. Il s'agit d'un alcoolisme dans 30% des cas. Il y a un fort lien entre l'alcoolo-dépendance et le risque suicidaire (multiplié par 10 / la population générale (Wilcox et al, 2004). Il y a des corrélats sociaux de ces conduites addictives (problèmes professionnels, familiaux, isolement socio-affectif). Ce sont des facteurs précipitants et d'entretien de la crise. v Personnalités pathologiques Il y a des troubles de la personnalité dans 35 % des cas : antisociale, limite, narcissique... Il faut être attentif aux manifestations de la crise suicidaire (assez aspécifiques lorsque considé- rées isolément) et aux facteurs de vulnérabilité puisque leur association conditionne le risque de passage à l'acte suicidaire. Une conduite suicidaire n'est jamais la conséquence d'un seul facteur causal. Il ne faut jamais hésiter à questionner le patient sur l'existence d'idées de suicide. Interroger sur les idées de suicide ne les fait pas émerger et permet de favoriser leur expression et de mettre en place des mesures de prévention du risque suicidaire.

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 9 sur 14 Le risque est souvent cor rélé à une dépressi on associée, au dyscontrôle compor temental (impulsivité), à l'abus fréquent de substances psycho-actives. - Chez les personnalités limites : les angoisses d'abandon et les effondrements narcissiques fréquents sont des facteurs de vulnérabilité aux conduites suicidaires. - Chez les antisociaux : l'impulsivité, l'intolérance à la frustration, les conduites addictives fréquentes sont des facteurs facilitant le passage à l'acte. v Psychoses Il s'agit de la schizophrénie qui correspond à 6 % des cas. Il y a dans cette pathologie 10 à 13 % de décès par suicide. Il faut rechercher un syndrome dépressif associé (1ères années de la maladie ; décompensation aigüe psychotique), ainsi que des hallucinations de commande (une voix qui lui ordonne de se jeter sous le métro par exemple). Il faut s'informer également du vécu de la maladie (prise de conscience des signes de la maladie) et de la perception d'une mauvaise qualité de vie (troubles de l'adaptation sociale) qui sont des facteurs prédictifs du risque suicidaire. b) Facteurs secondaires Ils ont une faible valeur prédictive sans les facteurs primaires et sont peu modifiables. ü Pertes parentales précoces ü Statut familial et socio-professionnel : - Isolement affectif (veuvage, célibat, divorce) - Isolement social (désinsertion) - Fragilisation socio-professionnelle (chômage, emploi précaire, re traite récente) ü Difficultés financières et professionnelles ` c) Facteurs tertiaires Ils n'ont de valeur prédictive que s'ils sont associés à des facteurs primaires et secondaires et ne sont pas modifiables. ü Sexe masculin ü Âge jeune ou grand ü Période de vulnérabilité d) Facteurs de vulnérabilité et déclencheurs contextuels ü Conflits familiaux ou inter-personnels ü Faible estime de soi ü Pathologie somatique chronique/ handicapante ü Séparation ou perte récente : ü Rupture affective sentimentale ou conjugale, veuvage ü Perte de la santé : survenue d'une maladie grave ü Perte de repères liée à des changements professionnels (mutation, retraite), sociaux (déménagement, placement en institution), familiaux (départ des enfants), financiers

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 10 sur 14 e) Facteurs de protection ü Support social, soutien familial ü Prise en charge thérapeutique ü Adaptabilité 3.1 Evaluation du risque : les facteurs de risques et protecteurs Les éléments suivants et leur intrication permettent l'évaluation du risque suicidaire : ü Facteurs personnels : - antécédents personnels de TS ; - diagnostic de trouble psychiatrique (troubles de l'humeur, troubles des conduites alimentaires, troubles de la personnalité, schi zophrénie, trouble lié à l'usage de substances, troubles anxieux, etc.) ; - traits de personnalité : faible estime de soi, impulsivité-agressivité, rigidité de la pensée, colère, propension au désespoir ; - expression d'idées suicidaires ; - santé générale : pathologie affectant la qualité de vie. ü Facteurs familiaux : - antécédents familiaux de TS et de suicide. ü Événements de vie et facteurs psychosociaux : - ATCD de maltraitance dans l'enfance (violences, abus physique, émotionnel ou sexuel) ; et pertes d'un parent pendant l'enfance ; - élément déclencheur : élément récent entraînant un état de crise chez un sujet ; - situation socio-économique : difficultés économiques ou professionnelles ; - isolement social (réseau social inexistant ou pauvre, problèmes d'intégration), séparation ou perte récente, difficultés avec la loi (infractions, délits), échecs ou événements humiliants ; - difficultés dans le développement : difficul tés scolaires, placement durant l'enfance/ adolescence en foyer d'accueil ou en détention, perte parentale précoce ; - " imitation » suite à un suicide : la personne est affectée par le suicide récent d'un proche. Les facteurs de protection sont aussi à envisager comme autant d'éléments préservant du passage à l'acte. On peut citer : ü Du point de vue individuel, la résilience peut se défini r comme la capacité à fonctionner de manière adaptée en présence d'événements stressants et de faire face à l'adversité, à continuer à se développer et à augmenter ses compétences dans une situation adverse ; ü Du point de vue psychosocial, le soutien socio-familial perçu et le fait d'avoir des enfants sont des facteurs protecteurs ; ü Croyance religieuse. 2) Urgence et dangerosité a) Niveau de souffrance ü Désarroi et désespoir ü Repli sur soi ü Auto-dévalorisation et vécu d'impuissance

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 11 sur 14 ü Sentiment de culpabilité b) Degré d'intentionnalité Le niveau d'intentionnalité suicidaire définit le degré de détermination et d'envie de mourir au moment de la tentative de suicide. C'est un facteur de risque de récidive d'un geste suicidaire et de mortalité par suicide. Paramètres repérés par l'échelle d'intentionnalité suicidaire de BECK A. Circonstances objectives de la TS 1. Isolement à Une personne était-elle présente ou a-t-elle été jointe par téléphone par le suicidant ? 2. Gestion du temps à La TS a-t-elle été planifiée de manière à ce que le patient ne puisse pas être découvert ? 3. Précautions prises pour ne pas être découvert à Par exemple TS dans une pièce fermée à clé 4. Dissimulation de la TS aux personnes présentes à Le sujet a-t-il évoqué sa TS lorsqu'il a été sollicité ? 5. Actes réalisés en prévision de la mort (changements de projets, cadeaux inhabituels) 6. Préparation de la TS 7. Intention écrite de TS 8. Communication verbale de l'intention suicidaire 9. But de la tentative à Y avait-il une intention de disparaître ? B. Propos rapportés par le patient 10. Attentes par rapport à la létalité du geste à Le patient pensait-il qu'il allait mourir ? 11. Appréciation de la létalité de la méthode employée à Le patient a-t-il utilisé un moyen plus dangereux que ce qu'il croyait être ? 12. Gravité perçue du geste suicidaire à Le patient pensait-il que ce geste suicidaire était suffisant pour mourir ? 13. Attitude ambivalente par rapport à la vie à Le patient souhaitait-il réellement mourir ? 14. Perception de l'irréversibilité de l'acte à Le patient était-il persuadé de mourir malgré d'éventuels soins médicaux ? 15. Degré de préméditation à Le geste a-t-il été impulsif ou a-t-il succédé à plusieurs heures de réflexion à son sujet ? 16. Réaction à l'issue de la prise en charge à Le patient regrette-t-il d'être en vie ? 17. Représentation de la mort à La mort est-elle représentée de façon positive ? 18. Nombre de TS antérieures à Y a-t-il eu dans le passé plusieurs TS ? Ont-elles été rapprochées ? c) Degré d'impulsivité

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 12 sur 14 L'impulsivité est la tendance à agir avec précipitation et à s'exposer à des conséquences préjudiciables. C'est un déficit d'inhibition comportementale et/ou incapacité à différer une satisfaction attendue (drogues, dépenses), c'est donc un facteur facilitant la mise en acte des idées suicidaires. Ce facteur est corrélé au risque de suicide chez les adolescents et souvent associé à la violence d'un geste suicidaire. d) Événements précipitants e) Niveau de dangerosité Il s'agit de la létalité du moyen envisagé et de l'accessibilité de ce moyen à on doit interroger le sujet. Si l'accès est facile et immédiat et/ou moyen létal = danger extrême. Voici la létalité par ordre décroissant : pendaison, armes à feu, noyade, métro, défenestration, médicaments. 3.3. Évaluation de la dangerosité : moyens à disposition La dangerosité s'évalue selon la létalité potentielle et l'accessibilité du moyen considéré. f) Qualité de l'entourage L'entourage peut être protecteur ou déstabilisant. g) Evaluation de l'urgence suicidaire (HAS) 3 étapes selon imminence du passage à l'acte : scénario, absence d'alternative Ø Faible : désire parler ; cherche des solutions à ses problèmes ; pense au suicide ; pas de scénario précis ; lien de confiance avec un praticien Ø Moyenne : équilibre émotionnel fragile ; scénario envisagé mais exécution reportée ; suicide = seul recours imaginé pour cesser de souffrir ; a besoin d'aide et exprime directement ou indirectement son désarroi. Ø Élevée : sentiment d'avoir tout fait ; décision de passer à l'acte dans les jours qui viennent, planification claire : (où, quand, comment ?), anesthésie affective, décision rationnalisée ou agitation, douleur morale omniprésente ou tue, isolement ; accès direct et immédiat à un moyen de se suicider. 3.2. Évaluation de l'urgence : projet suicidaire L'urgence s'évalue par l'existence d'un scénario suicidaire et le délai de mise en oeuvre de ce projet. Un degré d'urgence élevé est évoqué si : ü Le sujet envisage un scénario suicidaire et a pris des dispositions en vue d'un passage à l'act e (préméditation, lettre, dispositions testamentaires, antici pation de la découverte du corps) ; ü Le sujet n'envisage pas d'alternative au suicide (idées envahissantes, ruminations anxieuses, refus des soins) ; ü L'intention a pu être communiquée à des tiers soit directement soit indirectement.

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 13 sur 14 Conclusion Il y a un lien majeur entre suicide et dépression. Les tentatives de suicide sont des FDR de suicide. Les facteurs d'urgence ou de gravité sont : ü Dépression (idées de suicide prévalentes, projet planifié) Labilité des idées suicidaires à repérer et évaluer de manière répétée car variabilité dans le temps ü États délirants/hallucinatoires, conduites de dépendance ü Persistance de l'envie de mourir ü Sujet âgé ü Hommes ü Accès à des moyens létaux (armes à la maison) ü Sujet très isolé (dans la vie ou au moment de la TS) ü Maladies somatiques (handicap/douleurs) ü TS par pendaison ou arme à feu (forte létalité) Il existe un déterminisme multifactoriel des conduites suicidaires, d'où la nécessité d'une évaluation prenant en compte : ü Les symptômes psychiatriques actuels ü Les antécédents personnels, familiaux ü Le statut social (isolement, précarité) ü Ce que le geste suicidaire représente pour le sujet dans sa vie actuelle

Ronéo 10 UE7 Cours7 Page 14 sur 14 Clara cadeau

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