[PDF] LILE DES ESCLAVES - Théâtre classique



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L’ÎLE DES ESCLAVES - theatre-contemporain

Deux maîtres, Iphicrate et Euphrosine échouent après un naufrage dans une île gouvernée par des esclaves fugitifs Les lois de cette nouvelle république imposent aux esclaves de devenir maîtres et aux maîtres de devenir esclaves dans un but de rééducation de ces derniers



LILE DES ESCLAVES - Théâtre classique

L'ILE DES ESCLAVES COMÉDIE Représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens du Roi, le Lundi 5 mars 1725 À PARIS, NOËL PISSOT, Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à la Croix d'or PIERRE DELORMEL, rue du Foin, à Sainte-Geneviève FRANÇOIS FLAHAUT, Quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, au Roi du Portugal



Dans lÎle des esclaves de Marivaux, Iphicrate et son valet

24 Iphicrate, au désespoir, courant après lui l'épée à la main Juste ciel Peut-on être plus 25 malheureux et plus outragé que je le suis ? Misérable Tu ne mérites pas de vivre 26 Arlequin Doucement, tes forces sont bien diminuées, car je ne t'obéis plus, prends-y garde Acte I, scène 1, Marivaux, L'Île des esclaves (1725)



Commentaire sur la scène dexposition de lIle des esclaves

Iphicrate, les deux personnages qui sont présentés dans cette scène d'expostion sont les opposés l'un de l'autre et lors de cette aventure sur l'ile des esclaves, l'un va prendre la place de l'autre La hiérarchie n'aura plus aucuns sens Cela donne à la pièce une vision tragique et comique, avec la revanche d'un esclave



En français dans le texte

uvre : Marivaux, L’île des esclaves Pour les classes de première de la voie technologique Extrait : Marivaux, L’île des esclaves, Acte I, scènes 1 et 2 SCENE PREMIERE Iphicrate s’avance tristement sur le théâtre avec Arlequin IPHICRATE, après avoir soupiré Arlequin ARLEQUIN, avec une bouteille de vin qu’il a à sa ceinture



Marivaux

Iphicrate – Ce sont des esclaves de la Grèce ré-voltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s’établir dans une île, et je crois que c’est ici : tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de 13 MARIVAUX L’ÎLE DES ESCLAVES



Le comique et le tragique dans lile des esclaves

Dans l’Ile des Esclaves, après avoir appris dans les scènes précédentes que deux couples maîtres et valets se sont échoués sur une île et que la loi de cette île est d’échanger les rôles, dans la scène 3, les maîtres, Iphicrate et Euphrosine, doivent prendre la place de leurs domestiques, Arlequin et Cléanthis



Lutopie et son rôle dans lIle des Esclaves INTRODUCTION

L'utopie et son rôle dans l'Ile des Esclaves INTRODUCTION Rappel: le mot vient du titre d’un roman de Thomas MORE (1516) En fait, l’utopie désigne un pays imaginaire où tout est bien, où un gouvernement idéal règne sur un peuple heureux C’est aussi le lieu qui n’existe pas Par

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LILE DES ESCLAVES - Théâtre classique

L'ILE DES ESCLAVES

COMÉDIE

Représentée pour la première fois par les Comédiens

Italiens du Roi, le Lundi 5 mars 1725.

MARIVAUX, Pierre de (1688-1763)

1725
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Texte établi pas Paul FIEVRE, août 2011.

Publié par Ernest, Gwénola et Paul Fièvre pour Théâtre-Classique.fr,Décembre 2020. Pour une utilisation personnelle ou pédagogiqueuniquement. Contactez l'auteur pour une utilisation commerciale desoeuvres sous droits.

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L'ILE DES ESCLAVES

COMÉDIE

Représentée pour la première fois par les Comédiens

Italiens du Roi, le Lundi 5 mars 1725.

À PARIS, NOËL PISSOT, Quai des Augustins, à la descente du Pont-Neuf, à la Croix d'or. PIERRE DELORMEL, rue du Foin, à Sainte-Geneviève. FRANÇOIS FLAHAUT, Quai des Augustins, au coin de la rue Pavée, au Roi du Portugal. M. DCC. XXV Avec approbation, et privilège du Roi. - 3 -

ACTEURS

IPHICRATE.

ARLEQUIN.

EUPHROSINE.

CLÉANTHIS.

TRIVELIN.

DES HABITANTS DE L'ILE.

La scène est dans l'île des Esclaves.

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L'ILE DES ESCLAVES

Le théâtre représente une mer et des rochers d'un côté, et de l'autre quelques arbres et

des maisons.

SCÈNE PREMIÈRE.

Iphicrate s'avance tristement sur le théâtre avec Arlequin. IPHICRATE, s'avance tristement sur le théâtre avecArlequin.

Arlequin ?

ARLEQUIN, avec une bouteille de vin qu'il a à saceinture.

Mon patron.

IPHICRATE.

Que deviendrons-nous dans cette île ?

ARLEQUIN.

étique: Fièvre étique, fièvre habituelle qui amaigrit le corps. On dit aujourd'hui fièvre hectique. Par extension, très maigre. Corps, visage

étique. [L]Nous deviendrons maigres, étiques, et puis morts defaim ; voilà mon sentiment et notre histoire.

IPHICRATE.

Nous sommes seuls échappés du naufrage ; tous noscamarades ont péri, et j'envie maintenant leur sort.

ARLEQUIN.

Hélas ! Ils sont noyés dans la mer, et nous avons la mêmecommodité.

IPHICRATE.

Dis-moi ; quand notre vaisseau s'est brisé contre lerocher, quelques-uns des nôtres ont eu le temps de sejeter dans la chaloupe ; il est vrai que les vagues l'ontenveloppée, je ne sais ce qu'elle est devenue ; maispeut-être auront-ils eu le bonheur d'aborder en quelqueendroit de l'île, et je suis d'avis que nous les cherchions.

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ARLEQUIN.

Cherchons, il n'y a pas de mal à cela ; maisreposons-nous auparavant pour boire un petit coupd'eau-de-vie : j'ai sauvé ma pauvre bouteille, la voilà ;j'en boirai les deux tiers, comme de raison, et puis je vousdonnerai le reste.

IPHICRATE.

Eh, ne perdons point de temps, suis-moi, ne négligeonsrien pour nous tirer d'ici ; si je ne me sauve, je suis perdu,je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l'îledes Esclaves.

ARLEQUIN.

Oh, oh ! Qu'est-ce que c'est que cette race-là ?

IPHICRATE.

Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leursmaîtres, et qui depuis cent ans sont venus s'établir dansune île, et je crois que c'est ici : tiens, voici sans doutequelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cherArlequin, est de tuer tous les maîtres qu'ils rencontrent,ou de les jeter dans l'esclavage.

ARLEQUIN.

Eh ! Chaque pays a sa coutume : ils tuent les maîtres, à labonne heure, je l'ai entendu dire aussi ; mais on dit qu'ilsne font rien aux esclaves comme moi.

IPHICRATE.

Cela est vrai.

ARLEQUIN.

Eh ! Encore vit-on.

IPHICRATE.

Mais je suis en danger de perdre la liberté, et peut-être lavie ; Arlequin, cela ne te suffit-il pas pour me plaindre.

ARLEQUIN, prenant sa bouteille pour boire.

Ah ! Je vous plains de tout mon coeur, cela est juste.

IPHICRATE.

Suis-moi donc ?

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ARLEQUIN, siffle.

Hu, hu, hu.

IPHICRATE.

Comment donc, que veux-tu dire ?

ARLEQUIN, distrait, chante.

Tala ta lara.

IPHICRATE.

Parle donc, as-tu perdu l'esprit, à quoi penses-tu ?

ARLEQUIN, riant.

Ah, ah, ah, Monsieur Iphicrate, la drôle d'aventure ; jevous plains, par ma foi, mais je ne saurais m'empêcherd'en rire.

IPHICRATE, à part les premiers mots.

Le coquin abuse de ma situation, j'ai mal fait de lui direoù nous sommes. Haut. Arlequin, ta gaieté ne vient pas à propos, marchons de cecôté.

ARLEQUIN.

J'ai les jambes si engourdies.

IPHICRATE.

Avançons, je t'en prie.

ARLEQUIN.

Je t'en prie, je t'en prie ; comme vous êtes civil et poli ;c'est l'air du pays qui fait cela.

IPHICRATE.

Allons, hâtons-nous, faisons seulement une demi-lieuesur la côte pour chercher notre chaloupe, que noustrouverons peut-être avec une partie de nos gens ; et en cecas-là, nous nous rembarquerons avec eux.

ARLEQUIN, en badinant.

Badin, comme vous tournez cela.

Il chante.

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L'embarquement est divin Quand on vogue, vogue, vogue, L'embarquement est divinQuand on vogue avec Catin.

IPHICRATE, retenant sa colère.

Mais je ne te comprends point, mon cher Arlequin.

ARLEQUIN.

Mon cher patron, vos compliments me charment ; vousavez coutume de m'en faire à coups de gourdin qui nevalent pas ceux-là ; et le gourdin est dans la chaloupe.

IPHICRATE.

Eh ne sais-tu pas que je t'aime ?

ARLEQUIN.

Goberger (se) : Prendre ses aises, se

divertir, se moquer. [L]Oui ; mais les marques de votre amitié tombent toujourssur mes épaules, et cela est mal placé. Ainsi tenez, pource qui est de nos gens, que le ciel les bénisse ; s'ils sontmorts, en voilà pour longtemps ; s'ils sont en vie, cela sepassera, et je m'en goberge.

IPHICRATE, un peu ému.

Mais j'ai besoin d'eux, moi.

ARLEQUIN, indifféremment.

Oh cela se peut bien, chacun a ses affaires ; que je nevous dérange pas !

IPHICRATE.

Esclave insolent !

ARLEQUIN, riant.

Ah ah, vous parlez la langue d'Athènes ; mauvais jargonque je n'entends plus.

IPHICRATE.

Méconnais-tu ton maître, et n'es-tu plus mon esclave ?

ARLEQUIN, se reculant d'un air sérieux.

Je l'ai été, je le confesse à ta honte ; mais va, je te lepardonne : les hommes ne valent rien. Dans le paysd'Athènes j'étais ton esclave, tu me traitais comme unpauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce quetu étais le plus fort : eh bien, Iphicrate, tu vas trouver iciplus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on tedira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tupenseras de cette justice-là ; tu m'en diras ton sentiment,je t'attends là. Quand tu auras souffert, tu seras plus

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raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est de faire souffriraux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux quite ressemblent recevaient la même leçon que toi. Adieu,mon ami, je vais trouver mes camarades et tes maîtres.

Il s'éloigne.

IPHICRATE, au désespoir, courant après lui l'épée àla main.

Juste ciel ! Peut-on être plus malheureux et plus outragéque je le suis ? Misérable, tu ne mérites pas de vivre.

ARLEQUIN.

Doucement ; tes forces sont bien diminuées, car je net'obéis plus, prends-y garde.

SCÈNE II.

Trivelin, avec cinq ou six insulaires, arrive conduisant une Dame etla suivante, et ils accourent à Iphicrate qu'ils voient l'épée à la main.

TRIVELIN, faisant saisir et désarmer Iphicrate parses gens.

Arrêtez, que voulez-vous faire ?

IPHICRATE.

Punir l'insolence de mon esclave.

TRIVELIN.

Votre esclave ? Vous vous trompez, et l'on vousapprendra à corriger vos termes. Il prend l'épée d'Iphicrate et la donne à Arlequin. Prenez cette épée, mon camarade, elle est à vous.

ARLEQUIN.

Que le ciel vous tienne gaillard, brave camarade que vousêtes !

TRIVELIN.

Comment vous appelez-vous ?

ARLEQUIN.

Est-ce mon nom que vous demandez ?

TRIVELIN.

Oui vraiment.

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ARLEQUIN.

Je n'en ai point, mon camarade.

TRIVELIN.

Quoi donc, vous n'en avez pas ?

ARLEQUIN.

Non, mon camarade, je n'ai que des sobriquets qu'il m'adonnés ; il m'appelle quelquefois Arlequin, quelquefoisHé.

TRIVELIN.

Hé, le terme est sans façon ; je reconnais ces Messieurs àde pareilles licences. Et lui, comment s'appelle-t-il ?

ARLEQUIN.

Oh, diantre, il s'appelle par un nom, lui ; c'est le seigneurIphicrate.

TRIVELIN.

Eh bien ! Changez de nom à présent ; soyez le seigneurIphicrate à votre tour ; et vous, Iphicrate, appelez-vousArlequin, ou bien Hé.

ARLEQUIN, sautant de joie, à son maître.

Oh, oh, que nous allons rire ! Seigneur Hé !

TRIVELIN, à Arlequin.

Souvenez-vous en prenant son nom, mon cher ami, qu'onvous le donne bien moins pour réjouir votre vanité, quepour le corriger de son orgueil.

ARLEQUIN.

Oui, oui, corrigeons, corrigeons.

IPHICRATE, regardant Arlequin.

Maraud !

ARLEQUIN.

Parlez donc, mon bon ami, voilà encore une licence quilui prend ; cela est-il du jeu ?

TRIVELIN, à Arlequin.

Dans ce moment-ci, il peut vous dire tout ce qu'il voudra.

À Iphicrate.

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Arlequin, votre aventure vous afflige, et vous êtes outrécontre Iphicrate et contre nous. Ne vous gênez point,soulagez-vous par l'emportement le plus vif ; traitez-le demisérable, et nous aussi, tout vous est permis à présent :mais ce moment-ci passé, n'oubliez pas que vous êtesArlequin, que voici Iphicrate, et que vous êtes auprès delui ce qu'il était auprès de vous : ce sont là nos lois, et macharge dans la République est de les faire observer en cecanton-ci.

ARLEQUIN.

Ah, la belle charge !

IPHICRATE.

Moi, l'esclave de ce misérable !

TRIVELIN.

Il a bien été le vôtre.

ARLEQUIN.

Hélas ! Il n'a qu'à être bien obéissant, j'aurai mille bontéspour lui.

IPHICRATE.

Vous me donnez la liberté de lui dire ce qu'il me plaira,ce n'est pas assez ; qu'on m'accorde encore un bâton.

ARLEQUIN.

Camarade, il demande à parler à mon dos, et je le metssous la protection de la République, au moins.

TRIVELIN.

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