[PDF] La femme pakistanaise, une femme d’honneur contre une société



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HONOR VIOLENCE, CRIMES D’HONNEUR, EHRENMORDE

D’HONNEUR, EHRENMORDE such as the National Crime Victimization Survey and the Uniform Crime Lebanon, Pakistan, Palestine and others 2 A number of



Mise à jour No 2 Sep-Dec04 - Refworld

d’être victime d’un « crime d’honneur » perpétré ou ordonné par son père, personnage influent dans sa communauté Après une première tentative, elle est parvenue à s’enfuir du domicile familial avec l’aide d’une amie Confrontée à la question de savoir si au Pakistan les femmes désirant échapper à un mariage



Séance du 24 septembre 2004 REPUBLIQUE FRANÇAISE AU NOM DU

d’être l’objet d’un « crime d’honneur » ; que son refus de se soumettre à un mariage forcé était regardé comme un comportement transgressif par rapport aux lois et coutumes en vigueur au Pakistan, lesquelles sont discriminatoires à l’endroit des femmes ; qu’elle ne pouvait ainsi se



Extrait de la publication

appelle le « crime d’honneur » Le mari ou la famille se considère déshonoré par une femme et la punit Les conséquences physiques sont irréversibles Les parties du corps les plus touchées sont le visage, symbole de la beauté et de la féminité, ainsi que le buste, les épaules, la poitrine et le dos, et parfois les parties géni



ENSEMBLE, TOUT EST POSSIBLE - JRS France

Le crime d’honneur est le meurtre d’un membre d’une famille, en particulier d’une fille ou d’une femme Elle est accusée d’avoir déshonoré sa famille Le Pakistan a le taux de crimes d’honneur le plus élevé du monde Le crime d’hon-neur est considéré comme un meurtre « ordinaire » et il est souvent ignoré par la



BILAN 2020 - RSF

Au Pakistan, le corps du reporter Zulfiqar Mandrani a été retrouvé en mai dernier dans le sud-est du pays avec deux balles logées dans la tête et des traces de torture sur tout le dos Alors que la police a voulu faire croire à un crime d’honneur, le mobile serait lié à



LE CONTEXTE - Léa Roback

DATE DU CRIME Décembre 2007 NOM DE LA VICTIME Aqsa Parvez (16 ans) NOM DES AGRESSEURS Muhammad Parvez (57 ans) Waqas Parvez (26 ans) LIENS DE PARENTÉ Père et frère PAYS D’ORIGINE Pakistan LIEU DE RÉSIDENCE Mississauga, Ontario CIRCONSTANCES DU CRIME Étranglée au domicile familial par le père et le frère



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d'un crime d'honneur en Turquie, au Pakistan ou au Liban, tuées par leur famille ou leur conjoint, pour avoir fui le domicile conjugal Et si aucun hornme n'a jar-nais été poursuivi en Afghanistan pour avoir épousé une enfant, des femmes, elles, croupissent dans la prison de Kaboul pour avoir fugué ou parfois tenté de



La femme pakistanaise, une femme d’honneur contre une société

Au Pakistan, ces crimes sont qualifiés de « crime d’honneur » Un crime d’honneur est un crime perpétré en réaction à un comportement perçu comme ayant, prétendument, apporté le déshonneur à une famille D’après la Commission des droits de l’homme du Pakistan, l’an

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DES LYCÉENSLa femme pakistanaise, une femme d'honneur contre une société du déshonneur

Laurine Ghulam

et Émilie Briquet

Lycée Durzy,

Villemandeur

LA DÉFENSE

DES DROITS

DE L'HOMME

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Elle aurait voulu continuer à a?firmer ses choix et ses opinions. Elle aurait souhaité continuer à se battre pour ses droits et sa liberté.

Mais elle est morte.

Elle est morte le 15 juillet dernier. Assassinée, ou plus précisément étranglée par les mains de son propre frère. Le prétexte de celui-ci ? Elle aurait bafoué ? l'honneur ? de sa famille. Qandeel Baloch, de son vrai nom Fouzia Azeem, était une jeune femme de vingt-six ans. Elle était reconnue dans le monde à travers les réseaux sociaux : ? la Kim Kardashian pakistanaise ?, c'est ainsi qu'on la surnommait parce que cette femme assumait son corps, ses droits et sa liberté. Le Pakistan possède une société très patriarcale où les hommes sont les figures principales de l'autorité, et les femmes sont subordonnées. Ce pays a jugé les photos qu'elle postait d'elle sur les réseaux sociaux ? scandaleuses ?. Mais, Mesdames et Messieurs, depuis quand peut- on tuer quelqu'un parce qu'il ou elle nous dérange ? De quel droit une société pourrait permettre à un frère d'ôter la vie de sa soeur pour ce seul motif ? Au Pakistan, ces crimes sont qualifiés de ? crime d'honneur ?. Un crime d'honneur est un crime perpétré en réaction à un comportement perçu comme ayant, prétendument, apporté le déshonneur à une famille. D'après la Commission des droits de l'homme du Pakistan, l'an dernier près de 1 100 femmes auraient été tuées par un membre de leur famille pour des raisons ? d'honneur ?. L'honneur ? Mesdames et Messieurs, l'honneur de qui ? L'honneur de quoi ? Assassiner est donc considéré comme un acte admirable ? Est-ce normal qu'une femme par son attitude cause la honte tandis qu'un homme par un assassinat retrouve l'honneur ? 112

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Ces crimes sont fréquents au sein de cette société pakistanaise. Mais ils ne sont pas seulement présents au Pakistan. La plupart des crimes d'honneur sont perpétrés dans des pays à société patriarcale souvent musulmane. Le paradoxe est que l'islam ne préconise pas les ? crimes d'honneur ?, ni, la peine de mort pour inconduite liée à l'honneur. En Turquie, 40 des 77 femmes tuées par des membres de leur famille en 2003 ont été victimes de ? crimes d'honneur ?. Au Bangladesh, pas moins de 775 femmes ont été victimes de ces crimes, de 1999 à 2001. Les causes de ces crimes ? Eh bien, les motifs sont souvent les mêmes : la femme aurait refusé des avances sexuelles ou rejeté une demande en mariage. Mais, le réel motif c'est qu'une femme ait osé refuser de se soumettre ! C'est qu'une femme ait osé dire sa volonté ! C'est qu'une femme ait osé dire non à un homme ! Car au Pakistan, une femme ne vaut pas un homme. Figurez-vous que dans le cas des crimes d'honneur, un homme pouvait ne pas être traduit en justice si sa famille lui pardonnait son crime en échange du versement d'une somme compensatoire. Au Pakistan, la situation des femmes est plus contrastée qu'il n'y paraît au premier abord. En e?fet le principe d'égalité entre les sexes a été a?firmé par les trois Constitutions successivement adoptées par le pays depuis son indépendance en 1947. D'après ces Constitutions les femmes ont toujours eu des droits politiques strictement égaux à ceux des hommes. De ce fait, comment expliquer qu'il y ait une telle di?férence entre les lois mises en place et les pratiques appliquées ? La violence et la discrimination contre les femmes sont couramment expliquées par les normes sociales, notamment l'importance de la chasteté féminine dans la définition de la réputation d'une famille. Et même si ces crimes d'honneur sont interdits d'après une loi établie en

2004, ils restent tolérés !

Mesdames, Messieurs, comment justifier le fait qu'au Pakistan la vie 113

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d'une femme ne vaut pas l'emprisonnement d'un homme ? Comment justifier le fait qu'une femme ne puisse pas être libre de sa conduite sans risquer le châtiment ultime ? Est-il normal de priver ces femmes pakistanaises de leur liberté, de leur droit en tant qu'être humain ? D'après l'article 3 de la Déclaration universelle des droits de l'homme : ? Tout individu a le droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne. ? Et d'après le préambule de cette même déclaration : ? Tous les hommes naissent libres et égaux en droits. ? 1 De ce fait, ces injustices à l'égard des femmes pakistanaises doivent cesser. Nous, citoyens d'État de droits, avons le devoir de défendre ces femmes qui ne peuvent pas prendre la parole pour leur propre liberté. Le Premier ministre du Pakistan, Nawaz Sharif, s'était engagé en février à éradiquer ces crimes d'honneur. Mais ce n'est que le jeudi 6 octobre que le Parlement Pakistanais a adopté une loi durcissant les sanctions encourues pour la pratique des ? crimes d'honneur ? qui font des centaines de victimes chaque année dans le pays. Désormais, ces meurtres au nom de l'honneur seront jugés dans un tribunal et aboutiront à la prison à vie, même en cas de pardon familial. Mais est-ce que la justice pakistanaise parviendra à faire appliquer cette nouvelle législation ? Parviendra-t-elle à s'attaquer à ce ?léau sociétal en dépassant les arrangements familiaux que la loi permettait jusqu'ici ? Il ne reste qu'à attendre de voir si, cette fois, cette loi sera réellement appliquée et si ces crimes d'honneur seront totalement

éradiqués.

Dans l'a?faire de Qandeel Baloch, les autorités du Pendjab ont interdit que le pardon soit accordé à l'assassin, ce qui prouve une certaine évolution des mentalités. Waseem Baloch encourt l'emprisonnement à perpétuité. Mais ce type de décisions reste rare, ce devrait être une règle et non une exception. 1

Cette a?firmation constitue l'article 1 de la Déclaration sous la formulation : ? Tous les êtres humains naissent libres et

égaux en dignité et en droits. ?. Le préambule de la Déclaration commence par ce principe mais sous une tout autre formulation.

(NdE) 114

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Alors,

Nous revendiquons l'égalité des droits, la solidarité des femmes et tout simplement l'humanité. Nous demandons et nous espérons que cette loi du 6 octobre soit appliquée et respectée au Pakistan, mais également qu'elle dépasse les frontières. Pour que ces femmes au Pakistan, en Turquie, au Bangladesh et ailleurs n'aient plus peur d'affirmer leur liberté, leur choix, et leurs décisions. Mais ceci ne pourra être établi que lorsque la société leur en garantira le droit. Comme le dirait Simone de Beauvoir : ? La femme n'est victime d'aucune mystérieuse fatalité ; [...] il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux. 2 Qandeel était une jeune femme pakistanaise revendiquant son statut de femme libre, ce qui lui a ôté la vie. Moi, Laurine Ghulam, je suis également d'origine pakistanaise, je revendique ma liberté, et, pourtant, je n'en paie pas le prix de ma vie. Alors, au nom de toutes ces femmes, je tiens à a?firmer qu'aucune d'entre elles n'est une femme du déshonneur. 2 S. de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, Gallimard, Paris, 1949 (NdE).quotesdbs_dbs19.pdfusesText_25