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NAISSANCE DE LA PHILOSOPHIE ET RENAISSANCE AFRICAINE

1 1 L’origine grecque de la philosophie selon Hegel Voici l’acte de naissance et la carte d’identité nationale de la philosophie, dressés par Hegel : « L’apparition de la philosophie exige la conscience de la liberté, il s’ensuit que la philosophie réclame un peuple dont l’existence se fonde sur ce principe ; nous demandions



Philosophie africaine : principaux courants et perspectives

de philosophie à l’Université de Lubumbashi Jean-Marie Van Parys que « celui qui voulait présenter la philosophie africaine s’est heurté jusqu’il y a peu et se heurte encore en bien des cas à l’affirmation d’une fausse évidence : « il n’y a pas de philosophie africaine »



Département de Philosophie - Athena Philosophique

permet de comprendre la richesse de la philosophie africaine souvent réduite à quelques problèmes qui prennent plus l’allure de constante revendication que de réflexion aboutie On constate que les étudiants aiment à s’outrager contre Lévy-Bruhl, Hegel Gobineau Il ne s’agit



La philosophie sociale ou le chapitre manquant de la

La philosophie sociale ou le chapitre manquant de la philosophie africaine • 341 rendre la pensée incapable de saisir l’événement même de sa propre crise et d’ouvrir les pistes de relèvement contenues dans cet événement même



LA PHILOSOPHIE AFRICAINE FACE A SON AGE

L’Histoire de la philosophie africaine d’Hubert Mono Ndjana, de par son titre, marque un pas décisif sur La philosophie négro-africaine de Jean-Godefroy Bidima (P U F , Paris, 1995), sur le Parcours de l’histoire de la philosophie Négro -Africaine d’Aimé Ngoi Mukena (Editions Pensées du Sud, Lubumbashi, 2004), sur



UNIVERSITE DE LUBUMBASHI - Louis Mpala

le mot ou nom philosophie soit relativement récent, la chose ou l¶activité désignée par ce nom est fort ancienne (cf Ib ) 12 J KINYONGO, Epiphanies de la philosophie africaine et afro-américaine, Munich-Kinshasa-Lubumbashi, 1989, p 19 et 23



La philosophie africaine à l’épreuve de la « décolonialité

1 Sans indication contraire, l‘expression « philosophie africaine » désignera, dans toute la suite de ce texte, et conformément à l‘usage, la philosophie d‘« Afrique Noire », à l‘exclusion de l‘Afrique du Nord ― sans préjudice du sens, variable selon les auteurs, du mot « philosophie » Il convient

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La philosophie sociale ou le chapitre manquant de la Tous droits r€serv€s Soci€t€ de philosophie du Qu€bec, 2019 Ce document est prot€g€ par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. l'Universit€ de Montr€al, l'Universit€ Laval et l'Universit€ du Qu€bec " Montr€al. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/Document g€n€r€ le 27 sept. 2023 20:44Philosophiques La philosophie sociale ou le chapitre manquant de la philosophie africaine

Kasereka Kavwahirehi

Kavwahirehi, K. (2019). La philosophie sociale ou le chapitre manquant de la philosophie africaine.

Philosophiques

46
(2), 339...357. https://doi.org/10.7202/1066774ar

R€sum€ de l'article

Cet essai cherche " montrer comment et pourquoi la philosophie africaine, telle qu'elle est €labor€e " partir de 1970 apr†s le rejet de l'ethnophilosophie, n'a pas d€velopp€ un courant de philosophie sociale ou de th€orie critique. Apr†s les d€bats sur les m€thodes et les conditions de possibilit€ d'une philosophie africaine rigoureuse, une nouvelle g€n€ration de philosophes africains a voulu rem€dier au th€oricisme en faisant de la philosophie politique normative la voie royale. Au risque de reconduire autrement ce " quoi elle voulait €chapper, elle a aussi laiss€ en veilleuse la voie de l'analyse sociale de la soci€t€ " sauver de la souffrance sociale. Ainsi, faute d'avoir d€velopp€ des outils d'analyse appropri€s, la philosophie africaine fait silencieusement face " la crise sociale qui frappe nombre de soci€t€s africaines o‡ les in€galit€s sociales s'aggravent, o‡ les revendications d'une vie bonne nourrissent des mouvements sociaux, et o‡ l'humanitaire semble ˆtre la seule r€ponse " la souffrance sociale. Une compl€mentarit€ entre philosophie politique et philosophie sociale semble ˆtre le nouveau d€fi " relever pour ceux qui veulent contribuer " imaginer de nouvelles institutions sociales et €conomiques susceptibles de r€pondre aux aspirations des soci€t€s dans leur diversit€.

PHILOSOPHIQUES 46/2 - Automne 2019, p. 339-357

La philosophie sociale ou le chapitre manquant de

la philosophie africaine

KASEREKA KAVWAHIREHI

Université d'Ottawa

RÉSUMÉ. -

Cet essai cherche à montrer comment et pourquoi la philosophie africaine, telle qu'elle est élaborée à partir de 1970 aprè s le rejet de l'ethnophi losophie, n'a pas développé un courant de philosophie sociale o u de théorie critique. Après les débats sur les méthodes et les conditions d e possibilité d'une philosophie africaine rigoureuse, une nouvelle génération de philo sophes africains a voulu remédier au théoricisme en faisant de la philosophie politique normative la voie royale. Au risque de reconduire autrement ce

à quoi

elle voulait échapper, elle a aussi laissé en veilleuse la voie de l'analyse sociale de la société à sauver de la souffrance sociale. Ainsi, faute d 'avoir développé des outils d'analyse appropriés, la philosophie africaine fait sil encieusement face à la crise sociale qui frappe nombre de sociétés africaine s où les inégalités sociales s'aggravent, où les revendications d'une vie bonne nou rrissent des mouvements sociaux, et où l'humanitaire semble être la seule réponse à la souffrance sociale. Une complémentarité entre philosophie politiqu e et philo sophie sociale semble être le nouveau défi à relever pour ceu x qui veulent contribuer à imaginer de nouvelles institutions sociales et économ iques sus ceptibles de répondre aux aspirations des sociétés dans leur di versité.

ABSTRACT. -

The aim of this essay is to show why African philosophy, as elab orated from 1970 after the rejection of ethnophilosophy, did not develop a rec ognizable trend of social philosophy or critical theory. After the debates on methods and conditions of possibility of a rigorous African philosophy, a new generation of African philosophers wanted to remedy the "theoricism" by mak ing normative political philosophy the royal way. At the risk of renewing other wise what she would escape, she also left on the sidelines the path of s ocial analysis and theory. Thus, without analytical tools, African philosophers are silently facing the social crisis affecting many African societies, wher e social inequalities are worsening, the demand of good life feed social movement s, and where humanitarianism seems to be the only answer to social sufferin g. Complementarity between political and social philosophy seems to be the n ew challenge for African philosophers who want to contribute to imagine new social and political institutions likely to meet the aspirations of the society in its diversity. Quiconque compare le champ philosophique africain dans son état actue l à ce qu'il a été dans les années 1970
et 1980
ne peut s'empêcher de parler de crise ou de reflux de la pensée philosophique. En effet, les revues 1 naguère

1. On peut citer, entre autres

: Les cahiers philosophiques africains, fondés et édités par le Département de philosophie de la Faculté des lettres de l'Un iversité de Lubumbashi (RDC),

Second Order

, fondé et édité par le Département de philosophie de l'U niversité d'Ifé (Nigéria),

Conséquence. Revue du Conseil inter-

africain de philosophie, Cotonou, Bénin), Thought and

340 • Philosophiques / Automne 2019

florissantes qui portaient les débats sur les méthodes et condit ions de possi bilité de l'existence d'une philosophie africaine au sens propr e du terme sont mortes ou agonisantes. Les grands débats philosophiques qui ont fait la gloire de l'École philosophique du Congo-

Kinshasa

2 , terre natale de la phi losophie africaine moderne, ne sont plus au rendez- vous. Malgré la multi- tude des institutions où s'enseigne la philosophie, le champ philo sophique, devenu atone, s'est rétréci sans avoir produit une oeuvre à la hauteur des espoirs que ses acteurs avaient suscités à partir des années 1970
avec le rejet de l'ethnophilosophie héritée de Tempels 3 qui avait fait de l'Africain le Monsieur Jourdain de la philosophie. L'espace de débat et de production semble s'être déplacé vers la diaspora où des auteurs com me V.Y. Mudimbe, Kwasi Wiredu, Anthony Kwame Appiah, Souleymane Bachir Diagne, Dismas Masolo, Emmanuel Eze, ont produit et produisent des oeuvres qui comptent. Ce qui frappe encore davantage, c'est la coïncidence entre l'é vénement de cette crise de la pensée et l'entrée de l'Afrique subsaha rienne dans une zone de turbulences sociopolitiques qui, si l'on suit Hegel, devaient attiser le besoin de la philosophie. Pour Hegel, en effet, " la scission est la source du besoin de la philosophie ». C'est l'épreuve négative d'une crise vécue dans la réalité sociale qui peut faire qu'on en vienne à philosopher précisément afin d'élaborer les moyens de surmonter dans la pratique cette crise et cette scis sion 4 . De cette façon, la crise peut alors se révéler comme " le temps de la parole, celui de l'historicité et des genèses 5

» ; le temps, en somme, d'un nou-

veau commencement de la philosophie obligée de redéfinir ses fi ns, ses méthodes et sa manière de questionner afin de s'inscrire dans le mouvement du monde en tant qu'instrument de son élucidation et de sa prise d e conscience de soi. Mais il y a des conditions à remplir. En effet, le temps de crise ne peut véritablement devenir le temps d'un nouveau commencement, c'est

à-dire,

de dépassement de la crise dans l'avènement d'un type spé cifique de philo sophie adapté aux besoins de la communauté, que si l'on a d' abord mis au jour ce qui est à la source de la crise ou, plus précisément, c ela qui, dans ce qui a été notre manière de penser, est en crise ou est mis en crise au point de Practice. The Journal of Philosophical Association of Kenya , Nairobi, et la

Revue philoso

phique de Kinshasa , fondée et éditée par le Département de philosophie des Facultés catho liques de Kinshasa.

2. Cet article est essentiellement basé sur la production philosophiq

ue du Congo- Kinshasa qui a été pendant longtemps le creuset de la philosophie africaine.

3. Placide Tempels,

La philosophie bantoue

, trad. du Néerlandais par A. Rubbens, Eli sabethville, Lovania, 1945

4. Hegel, "

Différence entre les systèmes philosophiques de Fichte et de Schel ling », dans

Hegel,

Premières publications

, trad. M. Méry, Gap, Ophrys, 1975
, p. 88

5. Fabien Eboussi Boulaga,

La crise du Muntu. Authenticité africaine et philosophie

Paris, Présence africaine,

1997
, p. 117
La philosophie sociale ou le chapitre manquant de la philosophie africai ne • 341 rendre la pensée incapable de saisir l'événement même de sa propre crise et d'ouvrir les pistes de relèvement contenues dans cet événeme nt même. On entend ici par pensée en crise celle qui a perdu non seulement sa capacité à s'inscrire dans son époque en étant consciente de la position q u'elle y occupe en tant que pratique et forme culturelles, à l'interpréter de m anière judi cieuse, à dégager des tendances dans les évolutions présente s, mais surtout à percevoir ce qui se joue dans l'actualité, aussi chaotique soit- elle. En ce qui concerne l'événement, il est compris dans le sens que lui donne

Alain Badiou.

Pour ce dernier, en effet,

Un événement [...] c'est quelque chose qui fait apparaître une possibilité qui était invisible ou même impensable. Un événement n'est pa s par lui- même la création d'une réalité ; il est la création de la possibilité, il ouvre une possibi- lité. Il nous indique qu'une possibilité existe qui était ig norée. L'événement n'est, en quelque sorte, qu'une proposition. Il nous propose quelq ue chose. Tout va dépendre de la manière dont cette possibilité proposée par l'événe ment est saisie, travaillée, incorporée, déployée dans le mo nde [...] L'événe ment crée une possibilité, mais il faut ensuite un travail, collec tif dans le cadre de la politique, individuel dans le cas de la création artistique, po ur que cette possibilité devienne réelle, c'est- à-dire s'inscrive, étape après étape, dans le monde. Il s'agit là des conséquences dans le monde réel de c ette rupture qu'est l'événement 6 Il importe peu que l'événement, compris dans ce sens, soit revêtu d'une valeur positive ou négative. Même la catastrophe, qui est toujours une rup ture dans le cours de la vie d'une communauté, peut ouvrir des pos sibilités nouvelles dans la conscience individuelle et collective parce qu'elle révèle les limites et l'inauthenticité de ce qui était là, qui était toléré ou admis comme allant de soi. Après une crise sociale qui a sa source dans la failli te de l'État, des masses des peuples peuvent commencer à penser qu'il y a une au tre pos sibilité, imaginer une autre manière de vivre ensemble. Les peuple s peuvent se rassembler pour en discuter, former de nouvelles organisations dont la fin est de faire advenir cette autre possibilité dans la réalité so ciale. De là la question au coeur de cette réflexion : de quoi la crise de la phi- losophie africaine peut- elle être le signe ? À quoi pourrait- elle ouvrir ? Faut- il penser que les quinze années de production philosophique intense ( 1970
1985
) n'ont pas produit des outils qui auraient pu permettre de débro uiller la crise sociopolitique actuelle doublée par les effets du capitalism e mondia lisé ? D'où viendrait l'insignifiance sociale de la philosophie af ricaine alors qu'à l'orée des années 70
elle s'est définie à la fois comme " pratique de la connaissance et praxis révolutionnairequotesdbs_dbs30.pdfusesText_36