[PDF] v311 Origine mondiale de la microfinance



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1 COLLECTIF CYCLISTE 37 RÈGLEMENT INTÉRIEUR

Espace boutique Un espace boutique est disponible pour les adhérents Fontaine de dégraissage Notre atelier s'est équipé d'une fontaine de dégraissage biologique Les adhérents souhaitant l'utiliser, sous la responsabilité d'un bénévole, doivent s'acquitter d'une contribution financière Prêt de vélo



REGLEMENT INTERIEUR DU FONDS SOLIDARITE LOGEMENT (FSL)

REGLEMENT INTERIEUR DU FONDS SOLIDARITE LOGEMENT (FSL) boutique logement, sous-location à bail glissant, lutte contre la précarité énergétique, ateliers



Règlement dordre intérieur Lors de l - Boutique culturelle

culturelle Un rendez-vous est pris entre l’utilisateur et la Boutique culturelle pour ces 2 moments sauf si une convention de prêt de clé a été signée 4/ Nature de l’activité La nature de l’activité ne peut avoir d’objet politique, religieux ou commercial et doit être acceptée dans son entièreté par la Boutique culturelle



règlement intérieur d’Action sociale

Rias de la Caf de Seine-Maritime Mise à jour au 14 11 2016 - 5 - Fiche 1 - Les Bénéficiaires Applicable au 1er janvier 2017 Peuvent bénéficier des aides individuelles d’action sociale de la Caf de Seine-Maritime :



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ADDITIF AU REGLEMENT INTERIEUR ROULAGES AUTO-MOTO-KART LFG « SANS CONTACT » Des procédures spécifiques seront mises en place à compter du déconfinement, afin de garantir une reprise de l'activité sportive, aux circuits LFG, dans de bonnes conditions sanitaires, en accord avec la réglementation en vigueur « COVID-19 » L'INSCRIPTION



v311 Origine mondiale de la microfinance

activités avant de fermer boutique et de s'enfuir Ceci justifie la méfiance de la population à l'égard des établissements financiers (banques, IMF) C'est ainsi qu'une importante partie d'argent n'entre pas dans les circuits bancaires, car plusieurs personnes gardent leur argent chez eux ou bien dans les tontines



REGLEMENT INTERIEUR LA FORESTIERE 2019

REGLEMENT INTERIEUR LA FORESTIERE 2019 Mise à jour le 27 Février 2019 1 - APPLICATION DU REGLEMENT Le règlement FFC s‘applique à toutes les épreuves (VTT, Enduro, Cyclo, Kids) à l'exception des Courses VTT 75 Km individuel Dames et VTT 100 Km individuel Hommes pour lesquelles le règlement UCI s‘applique



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reglement (rap m le maire) 1 3 - approbation du reglement interieur du conseil municipal (rap m le maire) 2 - finances, personnel et administration gÉnÉrale 2 1) aide a la population sinistree de beyrouth (rap m le maire) 2 2) decision modificative n°1 exercice 2020 (rap mme mazy) 2 3) acceptation de dividendes au titre

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v3.1.1 Origine mondiale de la microfinance C'est au Docteur Muhammad Yunus que nous devons l'acceptation actuelle de la microfinance

qui tient d'outil de développement économique et social des couches défavorisées. A l'aide des

travaux pratiques réalisés avec ses étudiants sur les théories de l'investissement, ce brillant

économiste bangladais découvre l'extrême indigence financière de ses concitoyens fabricants

de tabourets en bambou qui n'ont aucun moyen de constituer des stocks de matières premières. Leur besoin en crédit est pourtant infime : 27 dollars en tout pour 42 paysans qui ne peuvent avoir accès aux banques. Leur ayant prêté cette somme de sa poche, il peut découvrir combien leur activité augmente, lorsqu'ils peuvent acheter d'avance la matière première, échappant ainsi aux fluctuations importantes des prix. Il va formaliser cette expérience en créant en 1976 la Grameen Bank qui propose des prêts aux populations pauvres du Bangladesh et dont le succès va inspirer de nombreuses autres expériences à travers le monde34(*). Depuis la création de sa banque, la microfinance est devenue un instrument essentiel de la

lutte contre la pauvreté. D'ailleurs, lors du sommet mondial du microcrédit qui a été tenu du

12 au 15 novembre 2006 à Halifax au Canada, le prix Nobel de la paix 2006 Muhammad

Yunus avait lancé la cérémonie d'ouverture par : " Faisons de ce sommet une occasion historique pour créer un monde sans pauvreté. J'espère que ceux qui doutaient de nous

seront désormais de notre côté». L'idée est de faire bénéficier de petits prêts à plus de

personnes afin qu'ils créent leur propre activité. Avec un objectif chiffré de175 millions de

bénéficiaires d'ici 2015.35(*) Aujourd'hui, près de 80 millions de personnes à travers le monde, dont 60% de femmes bénéficient de la microfinance.

3.1.2 Origine de la microfinance au Cameroun

La microfinance apparue sous sa forme traditionnelle (tontine)36(*) date de plus d'un siècle au Cameroun. En 1963, sous l'influence des missionnaires hollandais dans la zone anglophone du

Cameroun, elle a démarré sous la forme formelle avec la création de la première coopérative

de crédit dénommée " credit union » ou caisse populaire. Mais ce n'est qu'au début des

années 90 que la microfinance s'est diversifiée grâce aux lois n° 90/053 du 19 décembre 1990

sur la liberté d'association et n° 92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés coopératives et

aux groupes d'initiative commune37(*). De plus, trois éléments principaux ont favorisé l'apparition et l'expansion de la microfinance. Premièrement, la crise du secteur bancaire à la fin des années 80 qui a entraîné des restructurations et de nombreuses faillites. Ces faillites ont provoqué des craintes dans les populations à faible revenu et surtout le licenciement de nombreux cadres de banques

expérimentés. Ces derniers vont se reconvertir en créant de façon incontrôlée des entités de

microfinance. Les plans de restructurations ont eu pour conséquences l'exclusion d'une grande partie de la population par rapport à l'accès aux services bancaires et une augmentation de la sous bancarisation surtout dans les zones rurales. Dès lors les structures de microfinance sont devenues de plus en plus attrayantes par leur proximité, et la simplification de leur approche commerciale. Deuxièmement, sur le plan international, la microfinance connaît un essor car elle est

considérée comme un des vecteurs essentiels de lutte contre la pauvreté, les bailleurs de fonds

internationaux reconnaissent qu'une grande partie des besoins des populations exclues peut- être satisfaite par des microcrédits que les banques n'offrent pas. D'ailleurs, en proclamant

2005 "Année internationale du microcrédit», l'assemblée générale des Nations unies a donné

une impulsion forte à la microfinance. Enfin, l'activité de la microfinance au Cameroun comme dans les autres Etats membres de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale s'est développée dans un cadre juridique particulièrement inadapté. Grâce aux lois du 19 décembre 1990 et du 14 août 1992 le paysage de la microfinance va changer et se diversifier. C'est dans ce contexte que nous allons donc voir apparaître de nombreuses institutions telles que : - Des institutions développées de manière endogène, c'est le cas des MC² (mutuelle communautaire de croissance). - Les Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédit Autogérées (CVECA) - Des projets de développement ou agro-industriels avec un volet crédit comme exemple nous pouvons citer la société de développement du coton (SODECOTON), South- West development Authority (SOWEDA), etc. Comme nous l'avons signalé plus haut, la microfinance au Cameroun a débuté sous la forme informelle. Aujourd'hui ce type de financement est toujours présent au Cameroun, c'est pourquoi nous avons voulu présenter un bref aperçu du fonctionnement de la microfinance informelle dans la partie suivante. * 34 Mbouobouo Ndam (2004), Banque contre microfinance : les enjeux de l'intermédiation dans la zone CEMAC, mémoire de DESS en banque, monnaie et finance internationale, Yaoundé, Institut des Relations Internationales du Cameroun. * 35Radio France internationale, Economie et développement, (page consultée le 15/04/2007), * 36 Tontine : chacun cotise une somme fixe pendant une réunion qui a lieu chaque semaine ou chaque mois. Chacun reçoit à son tour, le total des cotisations de la réunion. Le tour est déterminé de deux façons selon les cas: par tirage au sort ou par mise aux enchères. * 37 CREUSOT A. C. (2006), " L'état des lieux de la microfinance au Cameroun », BIM, n°9, PP1-5

3.2 MICROFINANCE INFORMELLE AU CAMEROUN

Dans cette partie, nous présenterons différentes formes d'organisations de microfinance informelle au Cameroun.

3.2.1 Microfinance informelle traditionnelle

La microfinance informelle38(*) traditionnelle ou tontine reste l'instrument de développement le

plus partagé et le plus important. Elle est très développée dans l'Ouest du Cameroun. Avec le

brassage de la population et l'exode rural, toutes les tribus du Cameroun la pratique actuellement avec plus ou moins de réussite. En effet des groupes de personnes qui se connaissent bien, les membres d'une même communauté, les groupes d'initiatives communes constituent des associations, élaborent les

statuts39(*) et des règlements intérieurs qu'ils s'efforcent de respecter. Ils tiennent régulièrement

leur réunion avec un président, des vices secrétaires, des commissaires aux comptes, un trésorier, et des censeurs. Ceux ci sont élus parmi les membres de la réunion. Pour développer leur famille, leur village, leur milieu de vie, ils décident de constituer une cagnotte en cotisant chacun une somme d'argent qu'ils ont fixé en fonction des moyens de chaque membre.

A la suite d'un tirage au sort, un adhérent se voit attribuer la cagnotte sans payer d'intérêts. Le

bénéficiaire utilise cette somme pour résoudre ses problèmes ou pour réaliser des projets

(construire une maison, acheter une voiture, etc.). Toutefois, il doit continuer à cotiser afin

que les autres adhérents à tour de rôle bénéficient de leur part. À la fin d'un cycle, on procède

à la mise en place d'un nouveau cycle.

Les reconnaissances de dette sont dûment remplies et signées par chaque bénéficiaire40(*), les

cas des défaillances sont rares, sinon les litiges sont résolus au sein de l'association. Dans les centres urbains, les hommes et femmes d'affaires estiment que le système de tirage est long. Pour cette raison, ils ont institué la vente aux enchères des cagnottes. La cagnotte revient en fin de compte au plus offrant c'est à dire à celui qui achète le plus cher.

3.2.2 Les banques d'épargne et de crédit

Les adhérents d'une association définissent les statuts et un règlement intérieur. Ils font

régulièrement des épargnes, chacun selon ses moyens. Ces épargnes sont prêtées à des

membres de l'association qui en font la demande. Tout bénéficiaire de crédit présente un avaliste (membre ou non de la réunion) ou une garantie qui peut être son épargne.

Le taux d'intérêt est fixé de commun accord, il varie entre 5 et 10% par mois. Les crédits sont

de très courtes durées (maximum 3 mois, le plus souvent 1 mois), et renouvelables.

En cas de défaillance, le taux d'intérêt est de 15%. En cas de récidive, le défaillant est

suspendu des prêts pendant deux années consécutives. Son avaliste est également sanctionné

ou bien son argent est saisi. Imaginons le cas de monsieur Y, qui a contracté un prêt de 5000FCFA à un taux de 5% pour une durée de 3mois.

Au bout de 3 mois, Monsieur Y devra rembourser :

5000+ (5000*5%*3) = 5750 FCFA

Si au bout de 3 mois monsieur Y ne rembourse pas sa dette, le taux du prêt passera à 15%. Supposons que Monsieur Y rembourse au bout de 6 mois. Il devra donc : Les hommes et les femmes d'affaires ont beaucoup de succès dans cette forme de microcrédit, les salariés n'adhèrent pas beaucoup à ce mode de crédit. * 38 Nous avons choisi de mettre microfinance informelle, plutôt que finance informelle. * 39 Voir annexe II : Exemple de Statuts d'une tontine * 40 Voir annexe III : Exemple de reconnaissance de dettes

3.2.3 Les fonds d'investissements ou tontines d'affaires

Ce mode de financement consiste à la mise en place d'un fond qui résulte de la cotisation de la

même somme ou action (500FCFA au minimum) par chaque membre d'une association et à l'investir dans un projet fixé de commun accord par les membres de l'association qui deviennent par conséquent les actionnaires. Chaque adhérent doit proposer un projet, le meilleur projet est choisi.

Cette forme de microcrédit est très développée dans les milieux féminins. Les femmes créent

ainsi les emplois et améliorent leur village, leur mode de vie, etc. Lorsque les actions individuelles sont importantes, l'association mobilise une énorme masse

monétaire. Une partie est affectée à la résolution des problèmes sociaux du groupe et l'autre

partie est prêtée aux membres qui la sollicitent pour une courte durée (3 à 6 mois maximum).

Contrairement au Banques d'épargne et de crédit, il n'existe pas de garantie dans les fonds

d'investissements. La garantie la plus offerte est la confiance car il s'agit des adhérents qui se

connaissent parfaitement. Nous remarquons que l'argent généré est rarement placé dans une banque moderne, car la

majorité de la population ne connaît pas la banque, et la banque non plus ne leur vient en aide

puisque les conditions d'octroi de crédit sont très rudes. Heureusement que les institutions de

microfinance organisent des campagnes de sensibilisations pour inciter la population à ouvrir

des comptes d'épargnes et bénéficier des petits crédits d'au moins 10.000 FCFA(15€). Mais,

beaucoup d'opportunistes ont dépouillé la population, ces derniers utilisaient une sensibilisation de proximité. Ils allaient quotidiennement chez les mutualistes (exemple: les

commerçants) collectés les fonds leur promettant des crédits importants pour développer leurs

activités avant de fermer boutique et de s'enfuir. Ceci justifie la méfiance de la population à

l'égard des établissements financiers (banques, IMF). C'est ainsi qu'une importante partie d'argent n'entre pas dans les circuits bancaires, car plusieurs personnes gardent leur argent chez eux ou bien dans les tontines. Nous remarquons que ces organisations de microfinance informelle ont beaucoup de succès auprès de la population, cependant elles présentent quelques faiblesses. Dans la suite, nous montrerons donc les atouts et les faiblesses des tontines.

3.3 FORCES ET FAIBLESSES DES TONTINES

La réussite des tontines peut s'expliquer par plusieurs facteurs :

Existence du règlement intérieur avec des procédures très strictes de fonctionnement. Les

Camerounais répètent souvent " la tontine ne meurt pas, ne voyage pas, ne tombe pas

malade » pour illustrer qu'aucune excuse n'est acceptée en cas de non-respect des règles.41(*)

Les garanties sont plus classiques : aval, épargne bloquée, etc.

L'argent cotisé et reçu a un caractère symbolique et n'est utilisé que pour des dépenses utiles

par exemple : construction d'une maison, scolarité, maladie, etc.

Le groupe connaît à peu près la situation de chaque individu et peut donc évaluer le niveau

d'une personne en cas de défaillance à la réunion. La principale faiblesse des tontines est la limite dans les fonds mobilisés, les moyens ne permettent pas le financement d'activités économiques importantes.

Dans ce chapitre, nous avons présenté l'origine et l'évolution de la microfinance au Cameroun

et nous pouvons retenir que la microfinance date de plus d'un siècle mais jusque là elle était

restée embryonnaire et ce n'est qu'à partir des années 90 qu'elle a connu un essor, d'une part

grâce aux loi du 19 décembre 1990 et du 14 août 1992, mais également à cause de la crise du

secteur bancaire des années 80 ; la reconnaissance de la microfinance comme un des vecteurs de développement et enfin le manque de cadre juridique adapté. Nous avons également présenté un aperçu de la microfinance informelle à savoir : les tontines, les banques d'épargnes et de crédit, et enfin les fonds d'investissements. Nous remarquons que la tontine reste encore l'instrument de développement le plus important puisque les conditions d'octroi de crédit par les banques sont très rudes et que les taux

d'intérêts pratiqués par les institutions de microfinance sont perçus comme étant élevés pour

la plupart des personnes. Par la suite, nous présenterons l'importance du secteur de la microfinance, la réglementation et les principaux acteurs.

CHAPITRE IV COUVERTURE DE LA MICROFINANCE AU

CAMEROUN

Dans ce chapitre, nous présenterons l'intérêt de la microfinance pour le gouvernement camerounais, la réglementation, les principaux acteurs. Nous montrerons également les problèmes rencontrés par les institutions de microfinance et nous proposerons quelques solutions.

4.1 IMPORTANCE DE LA MICROFINANCE

Pour le gouvernement camerounais, la microfinance apparaît comme l'élément essentiel de la

stratégie de réduction de la pauvreté. L'Etat a d'ailleurs diffusé en avril 2001 une déclaration

de politique nationale de la microfinance42(*), ayant pour objectif : - D'améliorer le lien entre les institutions de microfinance ; - De créer et aménager un cadre administratif, juridique et judiciaire propice au développement des Institutions de Micro Finance ; - D'encourager le professionnalisme et la transparence dans la gestion des IMF (institutions de microfinance); - De consolider et étendre le développement harmonieux des IMF sur l'ensemble du territoire; - D'inciter les accords de partenariat entre les projets de développement, les organisations non gouvernementales, les IMF, et le système bancaire ; - De rapprocher les IMF et les organisations socioprofessionnelles des producteurs. Le gouvernement, avec le soutien du Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) a également lancé un projet de consolidation et de développement de la microfinance qui a pour mission de faciliter l'accès aux services financiers de proximité à toutes les

catégories défavorisées de la population surtout dans les zones rurales. L'Etat a ainsi créé le

Comité National de Microfinance (CNMF), qui est un organe triparti composé de : l'Etat, la profession et les bailleurs de fonds, dans le but de suivre la politique nationale de microfinance. Une enquête réalisée par la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC) en 2000 a

montré qu'il existait à peu près 652 IMF (institutions de microfinance) inégalement réparties

sur le territoire camerounais et un peu plus de 300 000 clients. En effet, 52% des IMF fonctionnelles étaient implantées en zone urbaine contre 48 % en zone rurale. À cause de l'enclavement de la plupart des zones rurales (manque d'infrastructures routières,

d'électricité, de téléphone), il est difficile d'atteindre cette importante couche de la population.

Les institutions de microfinance profitent surtout aux populations des grands centres urbains. Au total, le secteur traitait 25,4 milliards de FCFA de crédit, soit 4,3% du total des prêts octroyés par le secteur bancaire, et 35,9 milliards de FCFA d'épargne mobilisée ce qui représentait 6% du total de l'épargne mobilisée par le secteur bancaire. L'importance du secteur reste modeste, des statistiques récentes font défauts, mais ces proportions ont probablement évolué positivement. Sur les 1021 IMF recensées en zone CEMAC en 2000, le Cameroun comptait 64% des IMF avec 67% des dépôts et 86% des encours de crédits.

Une récente action gouvernementale visant à assainir le secteur des IMF a mené à l'exclusion

de plusieurs centaines d'entre elles essentiellement pour des raisons d'agrément ou de non-

respect de la réglementation. Cette action a provoqué un désordre au niveau de la population

et a une nouvelle fois ébranlée la confiance des usagers des organismes financiers. En avril 2005, le ministère des finances a recensé un total de 558 IMF dont 379 (68%)

représentaient les trois43(*) réseaux les plus importants du pays qui totalisent plus de 60% de

l'épargne et plus de 80% des clients. Au Cameroun, les principaux produits offerts par les institutions de microfinance sont :

L'épargne, le crédit, les transferts de fonds, les assurances, la vente des chèques de voyage et

des devises, et enfin le financement des projets d'intérêts commun. En juin 2004, les acteurs du secteur avaient constaté que: - La répartition géographique des IMF sur le territoire était inégale;

- L'expansion de la collecte de l'épargne était remarquable mais la proportion d'octroi de crédit

était faible ;

- Les ressources des IMF étaient insuffisantes pour financer tout les besoins à court, moyen et

long terme de leur clientèle ; - L'accès des IMF à des financements extérieurs était fortement limité ; - Certains acteurs manquaient de professionnalismes ; - Les liens entre les banques et les IMF étaient faibles ; - Les ressources pour le développement des zones défavorisées étaient insuffisantes ; - L'Etat jouait encore un rôle insuffisant dans la promotion du secteur. * 42 Voir annexe IV : déclaration de la politique nationale de microfinance

* 43 Les trois réseaux les plus importants sont : les caisses villageoises d'épargne et de crédit

autogérées (CVECA), Cameroon Cooperative Union League (CAMCCUL), et MC2 (mutuelle communautaire de croissance).

4.2 REGLEMENTATION DE LA MICROFINANCE AU

CAMEROUN

Les IMF au Cameroun sont déclarées sous le régime d'associations ou de coopérative

d'épargne et de crédit, relative aux lois du 19 décembre 1990 sur la liberté d'association et du

14 août 1992 portant sur les sociétés coopératives et aux groupes d'initiative commune. Ce

secteur est largement dominé par les associations ou coopératives d'épargne et de crédit (80%). Pour exercer leur activité, les IMF après l'acquisition de leur forme juridique, doivent

demander un agrément auprès de l'autorité monétaire qui est le ministère des finances.

L'approbation est délivrée après un avis de la Commission Bancaire d'Afrique Centrale (COBAC). En effet, depuis le13 avril 2002, les modalités d'exercice de l'activité de microfinance sont définies par la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC)44(*) et régies par le règlement n°1/03/CEMAC/UMAC/COBAC entré en vigueur le 14 avril 2005. Le règlement CEMAC gère uniquement l'activité mais pas la forme juridique de l'IMF. Il

définit la microfinance comme étant une activité exercée par des entités agrées n'ayant pas le

statut de banques ou d'établissement financier et qui pratiquent, à titre habituel, des opérations

de crédit, et ou de collecte de l'épargne, offrent des services financiers spécifiques au profit

des populations évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel. Ce code décrit trois catégories d'IMF : - La première catégorie formée d'Institutions de microfinance qui ne traitent qu'avec leurs membres, c'est le cas des coopératives et des associations.

- La deuxième catégorie, avec statut obligatoire de Société Anonyme est constituée des IMF

qui offrent des services financiers à des tiers. - La troisième catégorie regroupe des IMF qui n'offrent que du crédit et qui ne sont pas autorisées à mobiliser l'épargne, les ressources viennent des bailleurs de fonds. D'après le règlement, il doit y avoir une seule association de microfinance et les IMF doivent faire partie de cette association. C'est ainsi que le 23 mai 2003, L'Association Nationale des Etablissements de Microfinance du Cameroun (ANEM-CAM) a été créée, avec pour rôle : - D'assurer la défense des intérêts collectifs des membres - De représenter la profession auprès des autorités de tutelle, monétaires et des tiers - D'informer ses membres et le public sous réserve du respect des dispositions de la loi du secteur sur le secret bancaire. * 44 CEMAC regroupe 6 pays : le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la

Centrafrique et le Tchad.

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4.3 POURQUOI UNE REGLEMENTATION CEMAC ?

Au Cameroun, la loi du 14 août 1992 avait prévu des dispositions applicables au secteur des

coopératives d'épargne et de crédit, laissant de côté les établissements ayant opté pour une

forme juridique différente. D'autre part, l'autorité de tutelle pour les coopératives exerçant des

opérations de collecte d'épargne et de distribution de crédit était le Ministère de l'agriculture

alors qu'il aurait dû être le ministère des finances.

Cet environnement a contribué non seulement à un développement incontrôlé des structures

de microfinance mais aussi à de nombreux cas de faillites qui ont asséché les petites économies des populations devenues très méfiantes. Par exemple : Le manque de professionnalisme et l'absence de contrôle a entraîné une crise dans le secteur des COOPEC. Dans les cinq autres états membres (Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad),

les entités de microfinance se sont appuyées sur des textes qui n'étaient pas spécifique à

l'activité d'épargne et de crédit.

Conscients de la nécessité de remédier à cette situation, un texte sous régional va être adopté

par le conseil des ministres des finances de la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) dans le but d'inclure toutes les formes d'institutions de microfinance et de renforcer la surveillance et l'encadrement du secteur.

Malgré la réglementation qui a assaini le secteur en mettant de côté les opportunistes, il reste

encore des insuffisances pour assurer une meilleure flexibilité et permettre à ces structures d'assurer pleinement leur rôle. Les exigences en termes de diplôme des dirigeants ne prennent pas suffisamment en compte

les réalités socio-économiques et culturelles des zones rurales où le taux de scolarisation est

faible et l'exode rural des jeunes très poussé à cause des conditions de vie peu attrayantes. Il

serait plus indiqué de prévoir des mesures d'accompagnement en vue de renforcer les capacités des dirigeants, au fur et à mesure de l'évolution de leurs structures.

4.4 LES PRINCIPAUX ACTEURS DE LA

MICROFINANCE AU CAMEROUN

Parmi Les acteurs intervenant dans la microfinance au Cameroun, nous distinguons : les institutions de microfinance, l'association nationale des établissements de microfinance du Cameroun (ANEM-CAM), les autorités, les ONG, les bailleurs de fonds et des structures spécialisées dans la formation en microfinance.

4.4.1 Les institutions de microfinance

Actuellement, il existe plusieurs institutions de microfinance au Cameroun. Nous distinguons : La CAMCCUL (Cameroon Cooperative Credit Union League), fondée en 1963, elle

rassemble plus de 290 établissements et représente plus de la moitié du chiffre d'affaires du

secteur. Cette fédération a pour but d'assurer la représentativité au près des pouvoirs publics et

de faire reconnaître l'importance de ce secteur dans le développement local.

Elle agit aussi bien en zone rurale qu'en zone urbaine. Elle a pour objectif d'aider les pauvres à

sortir de la misère en ayant accès au microcrédit impossible pour eux dans les banques conventionnelles. En 1999, elle a créé la Union Bank of Cameroon (UBC). Les mutuelles communautaires de croissance(MC²), qui sont des micro banques de

développement rural créées et gérées par les populations, avec l'assistance d'Afriland First

Bank et de l'ONG ADAF ` Appropriate development for Africa foundation'. ADAF finance la plupart des IMF du système francophone et joue le rôle de contrôleur financier. La MC² est le symbole d'une synergie de la masse populaire rurale multipliée par la vitesse d'intégration des valeurs socioculturelles ancestrales au management moderne. La MC² est une formule magique simple à expliquer. Elle signifie que la victoire sur la pauvreté (VP) est possible à condition que les moyens (M) et les compétences (C) de la communauté (C) soient mis ensembles. Ce qui nous donne la formule: VP =M x C x C = MC²45(*). Les Caisses Villageoises d'Epargnes et de Crédit Autogérées (CVECA) soutenues par l'ONG microfinance et développement (MINFED), la Banque internationale du Cameroun pour

l'épargne et le crédit (BICEC) et deux institutions françaises : Le centre international pour le

développement et la recherche(CIDR) et l'agence française de développement (AFD). La Mutuelle Financière de Femmes africaines (MUFFA Cameroun) ce sont des coopératives

d'épargne et de crédit exclusivement pour femmes, elles reçoivent l'assistance d'Afriland First

Bank et de l'ONG ADAF ` Appropriate development for Africa foundation'. Les coopératives d'épargne et de crédit des promotrices (CEC PROM) soutenues par l'Agence canadienne pour le Développement International (ACDI). En plus des principaux réseaux d'IMF, nous trouvons des institutions qui n'offrent pas que du

crédit, c'est l'exemple de l'agence de crédit pour l'entreprise privée au Cameroun (ACEP) et de

" Cameroun Gatsby Trust ». D'un point de vue quantitatif, d'après l'AFD (agence française de développement), plus d'un

quart des IMF ont un dépôt moyen inférieur à 10.000 FCFA et 5900 dossiers de crédit traitent

d'un montant inférieur à 50.000 FCFA. Les secteurs principalement concernés par l'activité du

crédit sont le commerce et l'artisanat (22,34%), la santé (20,74%), l'éducation (20,10%), l'agriculture et l'élevage (13,36%), et l'habitat (5,7%).

4.4.2 Les autorités

L'autorité monétaire Camerounaise est le Ministère de l'économie et des finances(MINEFI),

après avis conforme de la COBAC c'est lui qui accorde les agréments aux établissements de microfinance. La Commission Bancaire des Etats d'Afrique Centrale(COBAC), a pour rôle de contrôler l'activité de la microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC). Elle est également l'organe de contrôle de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale. Le Ministère de l'agriculture et du développement rural(MINADER) est la tutelle des

coopératives. Toutes les coopératives doivent au préalable s'inscrire auprès de ses services.

4.4.3 les structures spécialisées

Parmi les structures spécialisées dans la formation en microfinance, nous trouvons: La Microfinance Academy et la PACEF. Ces deux structures sont partenaires du programme CAPAF, qui est une initiative conjointe du Groupe consultatif d'assistance aux pauvres(CGAP) et du ministère des affaires étrangères français. La mission de CAPAF est de promouvoir une approche de marché pour des services de renforcement des capacités des IMF, touchant à la formation, à l'appui technique, et à l'information. Les structures spécialisées dans la formation en microfinance disposent donc des formateurs certifiés et offrent d'autres types de services dans le domaine de la microfinance.

4.4.4 Les Organisations Non Gouvernementales

Les ONG jouent un rôle d'intermédiaire entre les financiers et les demandeurs de crédits.

Nous retrouvons 4 modes d'interventions des ONG :

- L'intervention en opérateur direct pour la création et la mise en valeur des structures spécialisées d'épargne et de crédit ; - L'appui à la restructuration du secteur financier ; - Le soutien financier ou technique; - L'aide au développement plus large. Nous retrouvons des ONG camerounaises et étrangères qui travaillent en partenariat. C'est le cas de l'ONG camerounaise VEPDEF (femmes volontaires pour la promotion de l'éducation

populaire à la démocratie, à la paix et au bien-être économique) qui travaille avec une ONG

belge AADC (Association pour l'Action de Développement Communautaire). En effet l'ONG AADC vient en aide aux organisations de femmes et offre des formations (technique, gestion d'entreprise, marketing). Son objectif est l'amélioration de la position socio-économique de la femme à la campagne et à la ville par le soutien d'activités génératrices de revenus.46(*) L'ONG AADC reçoit l'aide financière de la BRS (la Banque et les assurances solidaires dans le tiers monde) qui soutient des projets de développement durable dans le tiers monde. Le point de vue de la BRS est celui ci : " Si un habitant du tiers monde a faim, vous pouvez lui donner un poisson pour assouvir sa faim. Vous pouvez aussi lui donner un filet et lui apprendre à pêcher. Mais vous pouvez aller encore plus loin : vous pouvez lui prêter de

l'argent afin qu'il achète un filet et lui apprendre à épargner. Vous l'aidez ainsi à prendre

son sort en main et à offrir à ses enfants un avenir meilleur. » C'est l'exemple47(*) de Mme X, une jeune femme qui s'est affiliée en août 2000 à VEPDEF. En mai 2001, elle a ouvert son petit commerce. Pour l'achat des marchandises, elle a demandé un prêt de 200.000 FCFA (305 EUR). Mais la politique de VEPDEF est d'accorder les crédits

s'élevant à maximum 3 fois le montant de l'épargne, elle n'a que reçu 72000 FCFA (110 EUR).

Entre temps elle a remboursé son prêt et a doublé son épargne. Elle souhaite à présent élargir

ses activités. Pour cela il lui faut 300.000 FCFA (457,35 EUR). Mme X espère qu'elle pourra faire appel au fonds de crédits supplémentaires mis à la disposition du VEPDEF.

4.4.5 Les bailleurs de fonds

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