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Soufrire de Guadeloupe : un regard sur les vuln€rabilit€s volcaniques

Michel Feuillard

Number 156, May"August 2010URI: https://id.erudit.org/iderudit/1036839arDOI: https://doi.org/10.7202/1036839arSee table of contentsPublisher(s)Soci€t€ d'Histoire de la GuadeloupeISSN0583-8266 (print)2276-1993 (digital)Explore this journalCite this article

Feuillard, M. (2010). Soufri...re de Guadeloupe : un regard sur les vuln€rabilit€s volcaniques. Bulletin de la Soci€t€ d'Histoire de la Guadeloupe , (156), 3"8. https://doi.org/10.7202/1036839ar

Soufrière de Guadeloupe∞∞: un regard

sur les vulnŽrabilitŽs volcaniques

Michel FEUILLARD

La Guadeloupe, au sens strict, est constituée d'un ensemble de deux "les dÕorigines complexes, ŽlŽments dÕarcs insulaires, consŽquences dÕun affrontement convergent entre deux plaques lithosphŽriques, la plaque Cara•be, ˆ lÕouest, chevauchant la plaque AmŽrique, ˆ lÕest. LÕ"le, ˆ lÕest, a reu le nom de Grande-Terre. Elle est constituŽe dÕun recou- vrement calcaire rŽcent, mais son soubassement, mis en Žvidence par des mŽthodes gŽophysiques, est considŽrŽ dÕorigine volcanique. Par similitude avec des structures voisines, lÕ‰ge de ce socle est de lÕordre de 35 Ma. Cette anciennetŽ fait de cette "le un maillon dÕun arc ancien des Petites Antilles. LÕ"le ˆ lÕouest, ˆ la mme latitude que la prŽcŽdente, la Guadeloupe proprement-dite, est dÕune tout autre facture. DominŽe par la prŽsence de roches volcaniques rŽcentes, andŽsitiques -dont les plus anciennes jus- quÕici identifiŽes en Guadeloupe ont un ‰ge qui ne dŽpasse pas les

4,4 Ma.- elle tŽmoigne dÕun arc interne volcanique, rŽcent et encore actif,

des Petites Antilles. Comme beaucoup dÕ"les de lÕarc volcanique rŽcent des Petites Antilles, cette Guadeloupe, plus communŽment appelŽe aujourdÕhui la Basse-Terre, possde un volcan actif, la Soufrire, le plus haut sommet de lÕ"le, positionnŽ sur la ligne de crte. Ces "les de Guadeloupe, dans lÕhŽmisphre nord, entre Žquateur et tro- pique du cancer, par 16¡ de latitude nord, sont des "les tropicales, dispo- sŽes dans un flux constant dÕalizŽs qui nous viennent du continent afri- cain et qui, aprs avoir traversŽ lÕocŽan Atlantique, nous arrivent chargŽs dÕhumiditŽ qui se condense sur nos reliefs, phŽnomne ˆ lÕorigine de nos nombreux torrents. Depuis 1976, des gŽologues se sont penchŽs sur lÕŽtude de la chrono- logie des ŽvŽnements violents qui ont prŽcŽdŽ ou accompagnŽ la forma- tion des massifs volcaniques qui ont conduit ˆ la construction de notre d™me volcanique actuel. Ces spŽcialistes placent lÕorigine des manifesta- tions dans la structure de la Grande DŽcouverte plus au nord, dans un espace de temps largement ouvert puisquÕil sÕŽtend de Ð∞200∞∞000 ans à Ð∞42∞∞000 ans, période qui se termine avec la mise en place de l'important

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-4- dŽp™t des ponces de Pintade, bien visible au nord de la ville de Basse-

Terre.

De Ð42∞∞000 ans à -8∞∞500 ans c'est la période dite des formations Car- michael au cours de laquelle lÕŽvŽnement le plus caractŽristique est une dŽstabilisation de flancs sans apport de magma, le phŽnomne gŽnre une avalanche de dŽbris qui atteint la zone c™tire. De Ð8∞∞500 ans à nos jours, les manifestations volcaniques auraient atteint le site actuel de notre Soufrire en passant, il y a 3∞∞100 ans, par une explosion magmatique latŽrale dŽgageant un emplacement pour un nouveau d™me, le d™me Amic, (celui qui, probablement, suscita lÕŽmer- veillement de Christophe Colomb en 1493). La dernire manifestation magmatique, actuellement positionnŽe au XVIme sicle, dŽtruira le d™me Amic pour laisser place ˆ notre Soufrire actuelle. Aprs les conflits mondiaux de la pŽriode 1940-1945 et le dŽveloppe- ment de nouvelles mŽthodes scientifiques de datation dÕŽvŽnements gŽo- logiques, lÕintŽrt se focalise sur la date de mise en place du d™me de notre Soufrire actuelle. En 1950, Bruet sÕinquite de conna"tre lÕŽpoque de la dernire mani- festation magmatique au volcan. Il fait dater, au Lamont Geological Observatory, des Žchantillons de bois carbonisŽ prŽlevŽs dans un gise- ment de ponces du Galion au niveau du Bassin Bleu∞∞; les résultats don-

nent une carbonisation 550 ans plus t™t avec une prŽcision de +/∞∞-∞∞150 ans.

Bruet conclut que lÕan 1000 devait tre considŽrŽ comme la date limite de la formation du volcan Soufrire. Les analyses reprises en 1963, ˆ lÕinitiative de lÕauteur, au Centre des Faibles RadioactivitŽs ˆ Gif-sur- Yvette, donnent une formation du d™me au XVIme sicle, entre le pas- sage de Colomb et de Chanca (1493) et les descriptions de Breton et de

Du Tertre (1635).

Depuis cette Žpoque, les manifestations volcaniques de surface (1797-

1798, 1836-1837, 1956, 1976-1977), quoique violentes parfois, se font sans

apport, en surface, de produits juvŽniles incandescents. Une probable Žruption, phrŽatique Žgalement, se serait passŽe vers 1645, au dŽbut de la colonisation franaise. Nos derniers 10∞∞000 ans recouvrent donc, pour l'histoire de notre vol- can, la pŽriode post-Carmichael et les mises en place des derniers d™mes Amic et Soufrire. On comprend lÕintŽrt quÕil y aurait ˆ affiner les Žtu- des des indices de terrain susceptibles de permettre une meilleure com- prŽhension de ces Žpoques les plus rŽcentes dÕactivitŽ volcanique mag- matique. ƒruptions volcaniques phrŽatiques et ŽvŽnements magmatiques, prŽ- sentent une grande similitude dans leurs manifestations de surface. On doit tout de mme admettre, en prŽsence de magma incandescent, une dissipation dÕŽnergie plus violente, des produits rejetŽs bien plus chauds. Quel est alors le scŽnario dÕune manifestation volcanique andŽsitique∞∞? Dans les deux cas, la phase prŽmonitoire est prŽcŽdŽe de secousses sis- miques annonciatrices dÕune situation anormale dans le systme volcanique. Le premier indice dÕune possible rŽ-activation du systme volcanique profond se manifestera au sein de la chambre magmatique On est en prŽsence dÕune rŽserve dÕun produit silicatŽ, visqueux, ˆ haute tempŽra- ture, placŽ entre 5 et 10 Km de profondeur, en Žquilibre instable de tem- pŽrature et de pression, gŽnŽralement riche en gaz dissous, et qui Žvolue

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-5- lentement en dissipant de la chaleur, en cristallisant, en se contractant, en perdant une partie de son gaz, mais toujours susceptible dՐtre rŽ- alimentŽ par un magma profond plus chaud et plus fluide, dans une zone dÕaffrontement de deux plaques lithosphŽriques, sige de fissurations et de fracturations. Une surpression dans la chambre ou une diminution de pression dans la partie supŽrieure de cette rŽserve, et voilˆ les gaz libŽrŽs, la chambre magmatique dŽstabilisŽe. Le magma recherche alors les zones de moin- dre rŽsistance susceptible de faciliter la migration de ses produits vers la surface. La dŽpression amorcŽe favorise la remontŽe dÕun nouveau magma. Cette pŽriode est riche en signaux sismiques ressentis dans la proche rŽgion du volcan∞∞; signaux qui peuvent atteindre des magnitudes de 5,5 ou de 6,0. Nous sommes ici dans le premier niveau de nuisance et de dŽstabilisation des populations de la proximitŽ et, de manire plus gŽnŽ- rale, de lÕinquiŽtude dÕune grande majoritŽ de la communautŽ installŽe sur cette "le exigu'. La viscositŽ du magma, par sa richesse en silice, ne facilite pas tou- jours son arrivŽe en surface. Les frottements ˆ vaincre peuvent bloquer son ascension. Seuls les fluides chauds Ñ gaz magmatiques et eau rŽcu- pŽrŽe dans les nappes phrŽatiques et portŽes ˆ des tempŽratures de lÕor- dre de 200¡C Ñ se frayent un passage et arrivent en surface avec turbu- lence. On a alors affaire ˆ une Žruption phrŽatique. LÕŽruption violente des fluides crŽe une vibration Žnergique des conduits de circulation volcanique qui peut faire glisser, par thixotropie, les flancs les plus altŽrŽs du d™me volcanique. Le phŽnomne rejette dans lÕatmosphre, outre une certaine proportion de gaz volcanique, des pro- duits sublimŽs anciens et, par Žrosion, une partie importante des ŽlŽ- ments volcaniques plus anciens∞∞: poussière, lapilli, blocs de dimensions variŽes, constituant le d™me volcanique en place. Quand le phŽnomne de surface passe au stade de manifestation magmatique, on constate lÕarrivŽe, dans la bouche Žruptive, dÕun magma incandescent gŽnŽralement riche en gaz dissous, ˆ des tempŽ- ratures de lÕordre de 700-800¡ C. Les explosions de gaz et de vapeur librent dans lÕatmosphre une Žnergie dÕun ordre de grandeur bien supŽrieur ˆ celui que lÕon peut observer dans le phŽnomne phrŽatique de surface prŽcŽdent. Les panaches, de produits volcaniques non altŽ- rŽs, sont plus chauds, plus volumineux et leur durŽe dÕŽmission plus longue. Les produits rejetŽs sont riches en ŽlŽments agressifs solides (silice en particulier), p‰teux, gazeux et sublimŽs. Leurs retombŽes sur le sol peuvent prendre, par leur accumulation, une allure catastro- phique pour les populations et leur environnement∞∞: modification de la qualitŽ des sols, aciditŽ des eaux des captages mal protŽgŽs, effondre- ment de structures, dŽgradation des Žquipements individuels et collec- tifs, pollution de lÕair pendant une longue pŽriode, et souvent sur une vaste ŽtendueÉ Seule une abondance dÕeau propre en rŽserve, au niveau individuel et collectif, peut nous aider ˆ minimiser la nuisance des poussires dŽpo- sŽes au sol ou en suspension dans lÕair. Il nÕest pas imaginable dÕutiliser, pour ce genre dÕopŽration, lÕeau potable de la consommation humaine. Ce type de nuisance doit tre anticipŽ et peut, en partie, tre attŽnuŽ par

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-6- son traitement ˆ partir de rŽserves dÕeau constituŽes par les communau-

tŽs et utilisŽes ˆ bon escient. LÕopŽration doit tre coordonnŽe∞∞: elle risque,

dans le dŽsordre, de consommer beaucoup dÕeau sans aucune efficacitŽ. Les conditions atmosphŽriques qui contraignent le mouvement de ces ŽlŽments chauds lors de leur projection dans notre atmosphre (la tro- posphre) sont∞∞: une diminution de température, une diminution des pressions.

De +∞∞25°C au niveau de la mer la température passe à -∞∞60°C au niveau

de la tropopause vers 12∞∞000-15∞∞000 mètres d'altitude∞∞; ce niveau de la

tropopause gŽnŽralement considŽrŽ comme la limite supŽrieure de notre espace humide. La troposphre est Žgalement caractŽrisŽe par la diminution de pres- sion observŽe de 1013 hPa au niveau de la mer ˆ 264 hPa vers les 10 km dÕaltitude. Les produits rejetŽs par le volcan sont chauds, de masses variables∞∞; les ŽlŽments sÕeffondrent par gravitŽ lorsque leur vitesse ascensionnelle devient nulle∞∞: les éléments les plus lourds retombent dans la proximité de la bouche dÕŽmission∞∞; les produits les plus légers, poussières volca- niques de 10 µm. ou de dimension infŽrieure, sont pris en charge par les turbulences atmosphŽriques du moment. Notre atmosphre humide est encore caractŽrisŽe par une strate ori- ginale situŽe vers 6∞∞000 mètres d'altitude, qui crée une inversion de la direction des vents dominants. A basse altitude, entre 0 et 3∞∞000 m, notre île est soumise à l'influence du vent qui nous arrive des c™tes dÕAfrique, lÕalizŽ ocŽanique, qui se dŽplace ˆ une vitesse relativement constante de 20-25 km/h, un vent qui sÕhumidifie lors de sa traversŽe ocŽanique. Dans notre hŽmisphre nord, le jeu des cellules anticyclone/zone dŽpressionnaire oriente notre vent du nord-est vers le sud-ouest. SÕadditionne alors la force de Coriolis, consŽ- quence de la rotation du globe terrestre autour de son axe oblique, situa- tion qui contraint la trajectoire de nos masses dÕair ˆ circuler vers lÕouest. On comprend les raisons des dŽp™ts quasi systŽmatiques de poussi- res volcaniques dans la zone ouest de notre volcan, la c™te sous le vent, dans le cas des Žruptions phrŽatiques dont la hauteur des panaches chauds ne dŽpasse gŽnŽralement pas les 3∞∞000 m de développement ver- tical. La situation est diffŽrente lors des explosions magmatiques∞∞: l'énergie libŽrŽe est plus violente, la vitesse ascensionnelle des produits volcaniques plus ŽlevŽe, leurs tempŽratures plus hautes, le dŽveloppement des tur- bulences verticales atteignent parfois dans lÕatmosphre des altitudes de lÕordre de 6∞∞000 m et plus. A ce niveau, la direction des vents s'inverse, les ŽlŽments fins sont pris en charge, un temps, par les contre-alizŽs (vents dÕouest) avant de retomber, par gravitŽ, dans des zones complte- ment dŽcouplŽes du secteur du volcan source de la nuisance. La population de la Guadeloupe est maintenant sensibilisŽe aux chu- tes et aux dŽp™ts de poussire volcanique qui peuvent nous venir de notre volcan, qui peuvent Žgalement survenir des volcans actifs de nos "les voi- sines. LÕhistoire des volcans des autres "les de lÕarc volcanique∞∞: Montser- rat, Martinique, Saint-Vincent, est lˆ pour nous le rappeler. La prŽsence, dans lÕatmosphre, de cette poussire volcanique andŽsi- tique, dÕarcs insulaires, riche en grains de silice, fortement abrasifs

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-7- (duretŽ 7), et susceptibles de fondre ˆ lÕintŽrieur des rŽacteurs dÕavions, recle un danger pour tous les aŽronefs qui circulent dans la proximitŽ des volcans en Žruption. Ces substances solides, projetŽes dans lÕatmosphre, peuvent prŽsen- ter une gne sŽrieuse pour les habitants des secteurs contaminŽs. Ils sont riches en cristaux sublimŽs de produits soufrŽs et chlorŽs, on y trouve Žgalement des microcristaux solubles dans lÕeau. Une sŽrie dÕanalyses rŽalisŽes lors de la crise volcanique de 1976-1977, autour de la dernire explosion phrŽatique du 1er mars 1977, avait montrŽ une modification de la qualitŽ de lÕeau distribuŽe ˆ Saint Claude aprs le dŽp™t de pous- sires sur la commune et sur les installations du traitement des eaux.

Il avait ŽtŽ relevŽ∞∞:

Ð une diminution du pH de lÕeau de 7,3 le 28 fŽvrier ˆ 6,0 le 07 mars 1977,
Ð une augmentation des valeurs suivantes (chlore, sulfates, fluor) en mg/l∞∞: Ð de 28, le 28 fŽvrier pour Cl- ˆ 105 le 04 mars, Ð pour le SO4-- de 200 la veille de lÕexplosion ˆ 700 le 04 mars, Ð pour le F- de 0,38 ˆ 1,14 (toujours dans les mmes conditions de prŽlvement et dÕanalyse). Il est peut-tre temps de comprendre que vivre dans la proximitŽ dÕun volcan actif exige la prise de conscience de vulnŽrabilitŽs associŽes. La surface au sol de notre "le nÕest pas indŽfiniment extensible, mme si nos amŽnageurs estiment judicieux de raboter nos collines, de remblayer nos zones ennoyŽes avec des sŽdiments marins afin de gagner quelques milliers de mtres carrŽs supplŽmentaires. Le besoin de nouveaux espa- ces pour satisfaire les exigences toujours plus nombreuses du dŽvelop- pement Žconomique et social poussent ˆ b‰tir parfois dans des condi- tions les plus hasardeuses. LÕurbanisation intensive sur le flanc ouest du massif volcanique ne peut pas tre considŽrŽe comme la plus judicieuse de ces dernires annŽes si elle nÕest pas associŽe ˆ la rŽalisation de voies rapides de dŽsenclavement. Doit-on neutraliser des espaces au simple argument dÕune possible destruction un jour par un phŽnomne naturel violent∞∞? (réaction de spé- cialistes∞∞: demain, dans dix jours, dans cent ans, mais cela arrivera...) et alors∞∞! Prenons conscience de ce risque et mettons en Ïuvre les moyens de minimiser les consŽquences Žventuelles de ces phŽnomnes extrmes. Si nous prenons le risque de faire lÕimpasse sur une partie de nos biens, en retour nous attendons de la communautŽ quÕelle prenne en charge une partie de notre sŽcuritŽ. Il existe des occupations de terrains vulnŽrables, o la rŽcurrence des instabilitŽs peut tre considŽrŽe comme longue, o les signes avant- coureurs de dŽsastres sont perceptibles et o le principe de lÕŽvacuation peut tre anticipŽ et permettre le dŽplacement Žventuel de populations considŽrŽes en danger. Dans cette "le non extensible, on peut imaginer le principe des risques partagŽs que la communautŽ peut vouloir dŽfinir et prendre, au niveau individuel, aprs information largement diffusŽe des dangers et de leurs

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-8- consŽquences∞∞; la communauté ne pouvant être tenue pour responsable des risques inconsidŽrŽs pris par les individus. A titre dÕillustration, il nous vient ˆ lÕesprit lÕexemple du vŽhicule ˆ moteur, la voiture∞∞: une industrie soutenue par l'Etat, une production en expansion, une utilisation du vŽhicule qui dŽpasse parfois le raisonnable, une compŽtence exigŽe du conducteur, une mise ˆ disposition de voies de circulations, un usage non dŽnuŽ de risques et de dangers, pour soi, pour les autres, une responsabilitŽ focalisŽe sur un individu le propriŽ- taire-conducteur. Le risque partagŽ∞∞? Peut-être∞∞! On peut se poser la question de savoir si, dans notre cas, le souci pre- mier nÕest pas dÕimaginer un b‰ti mieux adaptŽ ˆ la prise en compte des nuisances volcaniques. Au delˆ des habitations, cÕest lÕamŽnagement de lÕespace pris, dans sa globalitŽ, qui devrait tre repensŽ. Il est venu le temps de dŽbattre, au sein de notre sociŽtŽ, de cette notion du risque naturel∞∞: de la nature de ses conséquences vraisembla- bles, de la perception des vulnŽrabilitŽs, de la rŽcurrence des ŽvŽnements identiques, des consŽquences nŽfastes gŽnŽrŽes par nos amŽnagements anthropiques, ceux qui dŽstabilisent des secteurs autrefois sans probl- mes, de la notion du risque partagŽ, de lÕutilisation du principe de prŽ- cautions. Il appara"t, ˆ lÕusage, que ceux qui sont les mieux placŽs pour le faire appliquer ne sont pas toujours ceux qui sont les mieux avertis. Ce principe sert trop souvent ˆ valider des dŽcisions discutables prises dans la prŽcipitation.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

FEUILLARDM, La Soufrire de la Guadeloupe∞∞; un volcan et un peuple, à para"tre. FEUILLARDM, VulnŽrabilitŽ du flanc ouest du massif volcanique de la Guadeloupe∞∞; Rencontres Environnement et Outre-mer Paris février

2008. doc. CCEE∞.

FEUILLARDM, Soufrire 08 juillet journal France-Antilles 2008.

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