28 jui 2018 · Plan de Protection de l'Atmosphère de l'aire urbaine de entre les côtes d'Afrique et les Antilles, des épisodes de poussières
6 fév 2022 · des Petites Antilles, cette Guadeloupe, plus communément appelée l'atmosphère, outre une certaine proportion de gaz volcanique, des pro-
22 sept 2016 · Guadeloupe et à la Martinique (Petites Antilles) », Études l'atmosphère) la limite supérieure de la hausse planétaire acceptable
26 nov 2019 · l'atmosphère de poussières ou de petites particules de sable, qui Aeronet : photomètre, géré par l'université Antilles en Guadeloupe
carbone des sols des Petites Antilles (Martinique, Guadeloupe) Alternatives de séques- flux de GES à l'interface sol-plante-atmosphère
Antilles Françaises, à partir des observations réalisées en Gua- considérablement les quantités d'eau transportées dans l'atmosphère et ne sont pas
Petites Antilles entre 1959 et 2008 68 grande échelle de l'atmosphère et Marilyn aux Antilles Françaises (Guadeloupe et Martinique)
UNIVERSITE DES ANTILLES, POLE GUADELOUPE Variations saisonnières du niveau de pollution de l'atmosphère de fond 105
![[PDF] Les stocks de carbone dans les sols des Antilles - Horizon IRD [PDF] Les stocks de carbone dans les sols des Antilles - Horizon IRD](https://pdfprof.com/EN_PDFV2/Docs/PDF_8/22963_8010036821.pdf.jpg)
22963_8010036821.pdf E -
LZ99E.g
1.1.1 en
1.1.1-
.... cr .... -- 1: E = E CI 1: a- I: -- U 1: fa.... .... -- --- -- --.. n04
Décembre
200
\ \p\ 1 p. 11 \ \ 1 p. 17 ) \ p. 7 p. 5 "'
AVANT·PROPOSAn
dré-
Bernard
DELMAs
EDITORIALD
anie lBARR ET EA U, T hierry GOGU EY ,
Fré
déric SAUDUBRAY,A la in XAND É LE
PROGRAMME
GESSOL·ANTILLES
EricB LA
NCHART,Marti
al
BERNOUX
LA
PÉDOLOGIE
AU PRAM LES
POLITIQUES
PUBLIQUES
Sylvie M
AUB OU RG UET ,VincentESCHENBREN NE
R,Dominique
ARR
OUAYS,
Mart ial
BERNoux,
Jean-
Franço
isSOUSSANA EFFET DE SERRE ET
SÉQUESTRATION
DU
CARBONE
AU
NIVEAU
GLOBAL
:
APPROCHE
HISTORIQUE
ET
ÉTAT
ACTUEL
p. 13 Ch ristian FE LLER, Mart ial
BERNOUX,VincentESCHENBRENNER,Be
rnar dBARTHÉS,
Eric B
LANCH ART J r;r IJ LES
PETITES
ANTILLES:
DES
CLIMATS
ET DES SOLS
VARIÉS
SUR DE
COURTES
DISTANCES
Yves-MarieCABIDOCHE,EricB
LA
NCHART,Dominique
ARR OU AY S,
EmmanuelGROLL
EA
UX,Sébastien
LEHM AN ,FrançoisCOLM ET -D AA GE p.2'1 .
EVOLUTION
DE
L'OCCUPATION
DES SOLS EN
MARTINIQUE
Martial
BERN OU X, Eric B LA
NCHART,CorinneVEN
KA TA PE N,
Norberto
C.NORONHA,MauriceBU
RA c.F rançois COL MET-D AA GE, Claud eSC HE RER p.27
STOCKS
DE
CARBONE
DANS LES SOLS POUR
DIFFÉRENTS
AGROSYSTÈMES
DES
PETITES
ANTILLES
Eric B
LANCHART.
Yves -Marie CABID O CH E, Jorge
SIERRA,
Corinne
VE NKAT APE N,
Christ
ian LA NG LAIS ,
Raphaël
ACHARD
p.31
DÉTERMINANTS
DES
STOCKS
DE
CARBONE
DANS LES SOLS ET
SPATIALISATION
À
L'ÉCHELLE
DE LA
MARTINIQUE
p. 35
Corinne
VE N KAT AP
EN,Eric
BLANCHART,
Mart ial BER N OU X,
Maurice
BURA C
STIMATION
DE LA
VALEUR
DE LA TONNE DE
CARBONE
DU SOL DANS LÉ
SECTEUR
AGRICOLE
MARTINIQUAIS
p. 39
Sylv ie
MAUBOURGUET,
Frédéric
SAUDUBRA
Y
ELQUES
BRÈVES
_ p. 45
3
Photo 5.
Nelly TELLE (CIRAD), dosage ducarbonetotal, phosphoreet azote minéral par auto-analyseur à flux continu. Au PRAM, la recherche sur lessols est menée dans troisdirections:
•des recherchesfondamentalessur lacaractérisationhydrostructuraledes solsavec laréalisation
d'un système d'information à référencespatiale, •des recherchesagronomiquesvisant à l'améliorationdespratiquesagricoles, •des analyses physico-chimiquesrépondantaux demandes desagriculteurs. La pédologie au PRAM
Photo 1.
Elisabeth
ROSALIE
(ClRAD), responsabledu laboratoired'analyse des sols etvégétaux duCIRAD.
Photo 2.
Anne-LaureTRANSLER-UNFERétudianteUAG-IRD,
travaillantsur le poste informatique duSIRS-Sols(Système d'Information à
RéférenceSpatialesur
les sols).
Photo 6.
Luc !?ANGON (lRD), rétractomie:mesure en continudu retrait d'
échantillonsde sols en
'onction del'évapora ;01en.fonctlon •
Photo 3.
Erik
BRAUDEAU
(IRD), responsable dulaboratoire depédologiedel'IRD.
Photo 4.
CHN: appareilde précision pour l'analyse automatiqueet ensérie ducarboneet del'azote dans les sols. 5
Photo 1.
Morne-Vert.Occupation
des sols pardes cultures etdeshabitations malgréde for tes pentes, entraînant del'érosion. Photo 2.
Macouba. Sol
jeune sur cendreset ponces cultivé en bana ne.On remarque des signesd'accumulation departiculesfinesdans lessillonset en bas de pente. indice dephéno mènes d'
érosion.
Photo 3.
Morne Larcher.
Vertisol sousprairieen
saisonsèche. Les nom breusesrochesaffleu rant ensurfaceindi quentunphénomène importantd'érosion. our laparutionde cequatrièmenumérodes Cah iersdu PRAM, nous avons choisi de pré senter les résultatsd'unprogrammede recherche intitulé"
Déterminantsdes stocks de
carbone des sols des PetitesAntilles(Martinique,Guadeloupe).Alternativesde séques- trationdu carbone etspatialisationdes stocks actuels et simulés". Ce programmea étéinitiéen réponse à un appel d'offre duMinistèrede l'Ecologie et duDéveloppementDurable, lancé en 1998 et renouvelé en 2000 (GESSOL) .
Cechoix s'expliquepar
tro israisons principales : •Toutd'abord,et ceci constituela raisond'êtredes
Cahiers
du PRAM, nous avons souhaité présenter certaines avancées de la rechercheagronomiquedevantfaciliterledéveloppement d'uneagriculturedurableenMartinique. •Ensuite,nous avons voulumettreen exerguel'intérêt,face à des questions aussi complexes, d 'initier des projetspluridisciplinairesinter-organismes. Ce programmeconstitue, depuisla création du PRAM, lepremierprojetregroupantde manièreopérationnellelesquatre organismes membresà savoir le Cemagref, le
CIRAD,
l'INRAet l'IRD. Legroupede recherche
GEODE-Caraïbes
del'UniversitédesAntilleset de la Guyane y a étéégalement associé. •Enfin, il nousa sembléopportun, à l'heure où denombreusesréflexions sont engagéessur l'avenir de la recherche, demettreen évidencel'intérêtd'une recherchemartiniquaise à la fois pour la Mart iniquemais aussi pourcontribuer à apporterdes éléments de réponse à des questions
émergentes au niveauinternational.
Ce numéro des
Cahiers
du PRAM rend compte desprincipauxrésultats acquis dans le cadre de ce programme. Sa publicationet sa diffusion ont été permisesgrâce au soutienfinancierduMinistère de l'Ecologie et duDéveloppementDurable (dans le cadre du ProgrammeGESSOL-Antilles1999, n° 01
105) et à unesubventionspécifique duMinistèredélégué à laRecherche.Nous tenons ici à
les remercierpourleur soutien. Des avancées notables ont étéréaliséesenmatièred'inventaire,decartographieet de connais sances sur la préservation de la matièreorganiquedes sols enMartiniqueet enGuadeloupeen fonctiondedifférentsagrosystèmes. Ence quiconcerne plusspécifiquementlaMartinique,on notera que ceprojeta permis de numé riser la carte des solset deconstituerune banque de donnéespédologiquesregroupantla majo rité desinformationsdisponibles depuistrente ans.
Il aégalement
servi desupportpourréaliser uneestimationde la valeur de latonnede carbone stocké dans les sols.
Pourterminer,et sachant
.que le PRAM aégalementun rôleimportant à jouerdans laformation,notonsqu'ila permis de participerà laformation'de plusieursétudiants(accueil dequatrestagiaires,pendantsixmois cha cun) et definaliserune thèseportantsur lesdéterminantsdesstocksde carbone dans les sols . Pour desnon-spécialistes,il n'est pasévidentdefairelerapprochemententreleréchauffementcli matique,lesgaz àeffetde serre et le stockage du carbone dans les sols, même si tout un chacun aentenduparlerdu Protocole de Kyoto (quientreraenvigueurenfévrier2005). Dans une pério de oùl'onse doit d'êtrede plus en plusvigilentà la préservation del'environnement,cenuméro des
Cahiers
du PRAM s'est vouluparticulièrementdidactique, tout enmaintenantunhautdegré
derigueurscientifique,d'oùlesapprochesprogressivesallantdesconsidérations lesplus générales
jusqu'à des données très détaill
ées.
Nous vous en souhaitons une lecture agréable etutile.
LeComité Exécutifdu
PRAM
Daniel
BARRETEAU
(lRD)
Thierry
GOGUEY
(CIRAD)
Frédéric
SAUDUBRAY
(Cemagref) Alain
XANDÉ
(INRA) 7 J_ ar ses différentesfonctions,le sol joue un rôle clévis-à-visde l'environnement: il convientde leprotégerau même titre quel'airet l'eau. La Commission Européenne a confirmécela, en 2002, endéveloppantunepolitiqueenvironnementaledeprotection et de suivi de laqualitédes sols,àl'imagede ce qui a été fait pour laqualitéde l'eau. Les décisionsà prendre enmatièredeprotectiondu sol s'inscriventdans un contexte où la compo santescientifiqueestprépondérante.Eneffet,l'évolutionà long terme du système naturelen cause
et lesdéterminantsclimatiques,pédologiques, technico-économiques de cetteévolutionsont au
coeur des réflexions en cours. Les travaux préparatoires à lafutureDirective Cadre Européenne ont ainsi mis l'accent en 2004 à Bruxelles sur les pressions auxquelles le sol est soumis(pressionsayant
deseffets à plus ou moinslong terme, réversiblesou irréversibles) et sur lescomposant du sol à pro
tégerdont, enparticulier,la matièreorganique. L'efficacité des moyens de maîtrise possible parrapportàl'objectiffinalattenduest une autre composante dans cetteprotectiondu sol. Ils nepeuventêtre dissociés des enjeux sous-jacents d'usage et de gestion des sols comme par exemple les relations entreagricultureetenvironne ment. ces enjeux concernent l'agriculturemultifonctionnelle,en tant queproductricede nouveaux services environnementaux.Ilsinterfèrentplusgénéralementavec l'ensemble des impacts de la productionagricole sur les ressources naturelles, dans lesquels le sol joue un rôledéterminant. Conscient depuislongtempsde ce besoins deconnaissancessur lefonctionnementdes sols et de
son rôle vis-à-visdel'environnementet de laproductionagricole,le MEDDa lancé dès 1998le pro
gramme de recherche
GESSOL
(GEStion .des
SOLs).
Plusieurspropositions
ont
été financées dans ce
cadre dont le présentprojetsur lesdéterminantset laspatialisationdesstocksde carbone dans les solsdesAntilles. Les fonctionsenvironnementalesetagronomiquesde lamatièreorganiquesont bienconnues:
ellepermetle stockaged'élémentsnutritifs,l'augmentationde la capacité d'échangecationique,
l'améliorationde lastabilitéstructuraledes sols etl'améliorationdes activités fauniques, micro
biennes du sol. La matièreorganiquedu solintervientégalementdans le cycleglobal du carbone, et peut secomportercomme un puits ou une source de gaz à effet de serrevis-à-visdel'atmo sphère. Les étudesportantsur lesdéterminantset les niveaux des stocks dematièreorganique
(appréhendés à travers lesstocks de carbone) sont doncd'uneimportancecapitalpourévaluer la
durabilitédes systèmes et leur impact surl'environnement. Les Antillesconstituent,dans lemilieutropical,un modèled'étudeparticulièrementintéressant pourlacompréhensiondesdéterminantsdesstocksde carbone dans lessols,en raison de la gran devariétédes types de sols et de leurs usages, et del'importancedesgradientsclimatiques. La demandede références scientifiques de lapartdesutilisateurssur leterrainestforte.
Le présentnumérodes
Cahiersdu P
RA M répond à lavolontédu MEDDet deschercheurs des ins tituts de rechercheimpliqués dans ceprojet(Cemagref, ClR
AD, INRAet
IRD) d'informer les poli tiques, décideurs,agriculteurs, ut ilisateurs du sol...desrésultatsdece tt e étude qui traite de l'évo lution d'un epropriétédes solsconsidérée comme prioritairepar la Commission euro péenne: la matièreorganiquedessols.Ilrépond aussi
àl'object
if desprogrammesde recherche du MEDDqui est biende fournir desconnai ssâ ncesà l'usage desutilisateurssur leterrain. Ilfaut donctéliciter les auteursdece numéro spécial des Ca hiersdu PRAM qui,par leur publica tio n, vont jip ntrtbuer à di ff userdansun largepublic lesconnaissancesacquiseset à faireconnaître l'action' du
MEDDpour
protéqer -l e sol dans un esprit de durabilité.
André-Bernard
DELMAS
Charg
éde
mission,
Ministèredel'Ecologie
et duDéveloppementDurable 9 Eric
BLANCHART
Martial
BERNOUX
I.e 'ftll"!:l nt m PRA SSO
L·A'nti
Il es
IRD, UR 041,Laboratoire
MatièreOrganique
des Sols Tropicaux,BP
64501,
34394
Montpellier
cedex5n raison de sa positiond'interface dansl'environnement,le sol joue un rôle trèsimportantdans les grands cycles biogéochimiques; il est aussi le siège d'unebiodiversitéconsidérable encore mal connue etconstituelesupporttrophiquede la productionvégétale. Le sol est donc unpatri moine dont la gestiondurable doit s'imposer comme unepréoccupationnationale(voire mondiale)forte.
Si le sol a desfonctionsagronomiquesbien
connues(supportde lafertilité), il présente aussi desfonctionsenvironnementalessouvent peu perçues du grand public,telles que : •laqualité de l'airet leréchauffementclimatique, le solpouvantjouerle rôle de source ou de puits de carboneatmosphérique,le dioxyde .de carbone (C0 2)
étantun lieu dedénitrifi-
cation (émission de N 20, puissantgaz à effet de serre), •laqualitéde l'eau, dans la mesure où le ruissellement, l'érosion et l 'infiltration des polluantsaltèrentlaqualitéchimiqueet bio logiquedes eaux superficielles et souter raines.
Devant la prise en compte de
ces fonctions nouvelles, leMinistèredel'Environnementet duDéveloppementDurable (MEDD) a lancé en
1998 un appeld'offresdestiné
à soutenirdes projetspermettantde "déf inirdes notions de qualitédes sols qui ne soient pas les seuls concepts defertilitéphysique,chimiqueet bio logiquedesagronomes". La matièreorganiquedes sols
étantun des
déterminantsessentiels des nombreuses pro priétés édaphiques, son étude en terme de qualité,dynamiqueet stockage selon le mode de gestion desterres esttrèsimportante.
Aussi,
l'évolution à moyen et long terme des stocks organiques des sols est unindicateur à prendre en compte dans lejugementsur ladurabilité desagroécosystèmeset laprotectionde l'envi ronnement. Les préoccupationsconcernant le réchauffementglobal etl'augmentationdes teneurs en gaz à effetde serre, dioxydede car bone (C0 2), méthane (CH 4), oxydesd'azote (NO.),et ozone (0 3), del'atmosphèrecondui sent à s'interrogersur le rôle dessolsen termes de source ou depuitsde carbone et sur l'im pact desactions humaines,particulièrementen milieutropicalou subtropical. Les stocksdeséléments dans les sols, et en par ticulierceux du carbone, sont en constante
évolutionsous
l'effet de facteursnaturels (cli mat,végétation,effetsdel'altération,du drai nage, et plusgénéralementde l'ensemble des processuspédogénétiquesetanthropiques (impacts locaux desutilisationsdes sols, effets diffusd'apportshydriques et atmosphériques).
En unpointdonné, lesvariationsdes stocksde
carbone sont dues à divers processus:modifi cationdesapportsdematièreorganique, transfertsde carbone sousformesolide(parti culièrementpar érosion en nappe) ou soluble (drainage et ruissellement) et pertes par miné ralisation(C0 2, CH 4) de lamatièreorganique des sols.
Pour un même typed'occupationdes sols,toute
modificationdel'itinérairetechnique peut induire, enmodifiant vitesses de restitu tionet deminéralisation,desvariationsdu stockage du carbone dans les sols.
Or, pourdif
férentes raisons, enparticulierla recherche de ladurabilitédes systèmes decultureetl'étude deschangementsglobaux,de nombreuses alternatives basées sur une gestion plus orga nique etbiologiquedu sol sontactuellement testées en régionsintertropicaleset ce, avec la préoccupationde favoriser le stockage du car bone (C) dans les sols. Des estimations régionales desstocksde carbo ne et de leursvariationssous l'effet des chan gements d'usage et de gestion des terres sont donc nécessaires pour: •mieuxpréciserlerôle de lamatière organique dans lespropriétésdessols •quantifierl'évolutiondes stocks de C dans le système sol-plante et laqualitédes émis sions de gaz à effetde serre(notamment (0 2) sousdifférentesconditionsde climat, de sol etd'utilisationdesterres •fournir des données quantifiées indispensables à l'évaluationéconomiquedu C séquestré dans le systèmesol-plante, thèmelargement discuté au cours des réunions de Kyoto (1997) et de BuenosAires (1998).
En milieu tropical, peu de données
ont
été
sys tématiquementrecueillies et sontactuellement disponibles pour uneévaluationprécise des possibilités de séquestration du carbone dans les sols selon le mode d'usage des terres et la variabilitédesconditions pédoclimatiques.
Concernant ledéterminismedes
processus mis 11 -=
1_ _ _ _ :
- _... 111'"
OE 12 en jeu, ondoitnoter, en dehors des aspects bio-climatiques, bien documentés aux
échelles
régionales,l'absenced'une approche systéma tique des déterminants de la séquestration du
C dans les
sols
à l'échelle de la parcelle. Ainsi,
on relève un manque de donnéesorganisées sur des paramètres aussi importants que la minéralogie, les pratiques cumulées
à la par
celle, les activités biologiques, l'érosion, le niveau et laqualitédesrestitutionsorga niques, le stockage du c...
L'Unité de
Recherche
"Séquestration du carbo ne dans les sols tropicaux. Effet de la gestion des agroécosystèmes" (UR
041) de
l'IRD, asso ciée à des laboratoires de l'INRA (Unité Infosol
Orléans,
UR
Agropédoclimatologie
Guadeloupe),
du Cemagref (UR
Agricultureet
espace insulai re - Martinique), du CIRAD (FLHOR
Martinique,
MOST
Montpellier)et à l'Université Antilles
Guyane (Groupe de recherche
GEODE),
a répondu à cet appel d'offres en 1999.
Le projet dont les résultatssont présentés danscenumé ro des
Cahiers
du PRAM vise
à une relecture
des données déjà acquises antérieurementsur la matière organique des sols des
Antilles et à
un complément systématique sur desdétermi nants non ou peu étudiés et à la priseen comp te de nouvellessituations.
Leprojetconcerne les PetitesAntilles
(Martinique, Guadeloupe) qui disposent, sur un espace relativementréduit: •d'une grandevariété de climats (précipitations moyennesannuelles variant de 1,2à plus de 8,0 rn), • des principaux types de sols tropicaux riches en minéraux secondaires (Vertisols, Sols fer rallitiques,Andosols), •d'une trèsgrandediversité des modes d'usage du sol (forêt naturelle, prairiespermanentes, cultures de canne ou bananesemi-pérennes, successions de cultures associées ou mono spécifiques à cycle court),comportantdes niveauxd'intensificationtrès variables sus ceptiblesd'influersur le stock de carbone (intensité, profondeur, durée de travail du sol, intrants minéraux). LES
PRINCIPAUX
OBJECTIFS
DE
RECHERCHE
DE CE
PROGRAMME
SONT
ORGANISÉS
EN CINQ AXES AXE 1
Analyse desprincipauxdéterminantséda
phiques des stocks organiques des différents sols eteffet des grands modesd'occupation de ces terres (échelle parcelle) sur les stocks de C du sol :constitutiond'une base de donnés informatisée. AXE 2
Analyse
des variantes contingentes del'itiné raire technique: recherched'alternatives de gestion des terres en vue d'une séquestration accrue du C dans le sol, dans le cadre d'une agriculturedurable. AXE 3
Conséquences
du mode d'usage des terres et/ou des alternatives de gestion sur les pro priétés biologiques (diversité et biomasse de la faune) etphysiques(stabilité del'agrégationet
érodibilité)des
sols. AXE 4
Spatialisationdes
stocks actuelsde C des sols de laMartiniqueet de la Guadeloupe et de leur devenir selon différentes alternatives de ges tion (depuisl'échelle de la parcelle à cellede la région). Constitution de banquesrégionalesde donnéesgéoréférencéesà partir de données existantes(valorisation) ou de celles acquises au coursde ceprojet (SIG). AXE 5
Approche économique du Cséquestrépour
quelquessituations..Ce programme derechercheest en liaison avec une étude pour la
Mission
Interministériellede
l'Effetde Serre (Resp.
D. Arrouays,
IN'RA
Infosol,
Orléans)
dontl'objectifest de consti tuer une base de données sur les stocks de C des sols duterritoiremétropolitainet de déve lopper un modèle générique (MORGANE) de simulation del'évolutionde ces stocks sous l'ef fet de changementsclimatiques ou de change ments d'usage. Le travail effectué dans notre programme derecherchepermet de constituer des référencesen ce qui concerne les stocks de carbone danslesDOMinsulaires. PRAM
Christian
FELLER
Martial
BERNOUX
Vincent
ESCHENBRENNER
Bernard
BARTHÈS
Eric
BLANCHART
1RD, UR 041
"Séquestration ducarbonedans les solstropicaux",911 avenueAgropolis,
BP 64501,
34394Montpellier
cedex 5 Clet: ..>< W CI>
0.(OQ o LL. 1. EFFET DE SERRE "NATURE L" VERSUS
"ANTHROPIQU E" La notion d"'effet de serre"réfère à comparer laplanèteTerre à une serre dont les parois en verre (ou enplastique)seraient ici représentées parnotreatmosphèreavec, comme à l'inté rieurde toute serre, uneélévationde latem pératurede la Terre. Latempératuremoyenne denotreplanèteestactuellementd'environ 150C
En absenced'atmosphère,donc
d'effet de serre, elle serait de - 18°e.
Le fait quenotre Terreportela vie est donc la conséquenced'un
effet de serre dit "naturel" (c'est aussi la vie qui estresponsabledel'atmosphèreactuelle). L'amplitudedecet
effet de serre est enpartie déterminéepar lacompositiondel'atmosphè re en certains gaz dits à "effet de serre" (GES), souvent en très faiblesconcentrations,et qui sont caractérisés par un "pouvoir deréchauffe ment global" (PRG), comme le gazcarbonique e0 2, leméthane CH 4 oul'oxydenitreuxN 2 0. Lacompositiondel'atmosphèrea
fortement changé au cours des âgesgéologiques,et ceci avec unecertainechronicité: onconnaît,par exemple, desvariationsdetempératurepou vantatteindre 10-12°e
tous les 50,000
ansenvi ron. Signalons tout de suite que ces variations detempératuredues à lavariationde la com positiondel'atmosphère ont desconséquences trèsimportantessurl'ensembledes variables climatiqueset lefonctionnementglobaldes écosystèmesterrestres. Sur le plangéologique, on sesitueraitactuellement à unmaximumde température(figure1) etnotredeveniraux échelles"géologiques"(d'ici quelques dizaines demilliersd'années)devraitdonc être un âge glaciaire. Toutefois, les nombreuses mesuresdetempéra-turequi sont collectées depuis un siècle à la sur face de la Terreindiquentunenettetendance à uneaugmentationde latempératuredenotre planète,augmentationestimée à environ 0,6°e
(figure2). Parallèlement, on sait avec une très grandecertitude,que lacompositiondel'atmo sphère en GES a étéfortementmodifiéedepuis ledébutde l'èreindustrielleavecunecroissance quasi-exponentielledesconcentrationsen e0 2, eH 4 et N 20 (figure3),augmentationque l'on a tendance à mettre à l'originede celle de la tem pérature,même si lacertitudede cette causalité n'est pasencoreétabliede manière absolue. Ces modificationsde lacompositionen GE$ del'at mosphère sont, par contre,clairementdues aux activités humaines, que ce soitl'industrieou l'agriculture.L'industrie est basée surl'utilisa tionde combustibles fossiles, comme lepétrole, le gaz ou le charbon, quiconduisent à l'émission d'énormesquantitésde e0 2, mais aussi surl'uti lisationd'autres réserves carbonées comme les calcaires quilibèrent aussi du e0 2 lors de la fabricationdu ciment.L'agriculture (sensu lato) participe aussi à l'émission de GES, à travers la déforestation(émission de e0 2 par brûlis), une utilisation excessive desengrais azotés (émission de N 20), une mauvaise gestion destroupeaux (émissionsde CH 4) ou encore del'irrigation (émissionsde CH 4 et N 20), On estime les partici
pationsrespectivesdel'industrieet del'agricul ture à ces modificationsde lacompositionatmo sphérique à respectivement 66
et 34%. C'est pour ces raisons quel'augmentationdé O,6°e
observée depuis un siècleest considérée comme un effet de serreadditionnelque l'onqualifie d'''origineanthropique".Et lorsque l'on évoque "l'effet de serre"actuellement,c'est essentielle ment à cetteaugmentationrécente de la tem pératureque l'on seréfère, 100000
Vwl 200000
•l'•1• j 150000
250000
300000
350000
4°C2
DC j '" ODC \ lt\ \\ "OC il 01 !\ 1\ , il 1\ -{i°C - -8°C ' ·10°C
·1 l' i i il' , , 10 'i' "i 0' i i i' 400000
Figure 1.
Variations de
latempérature des -1 00.000
dernières annéespar rapport il /11 1/1 1Itfral/lr
eaC/II 13 2. LE CYCLE GLOBAL
DU CO 2 Le CO 2 est le gaz qui contribue le plus à l'effet de serre. C'est donc son exemple que nous uti liserons pourillustrernosconnaissances actuellesdesflux et compartiments du carbone et du CO 2 auxéchellesglobales. Concernant lescompartimentsde stockage du
C(estimé en giga-tonnes carbone
GtC, ou mil liards de tonnes Cl, les masses stockées sont, dansl'ordre décroissant suivant: roches, 65.500.000 ; océan, 40.000 ; combustibles
2OOD 1 11175
lm 1125
1 IlOO -- .fl.4 1- ......... ... ....-- 1. 50 .0Cll 1 l' 1 -0.& .1. .- - - - - - - - - - - - - - - - - ..... , 111511
187!
Figure 2.
Variations
de latempératuredepuis 1850
par mesures à lasurfacedusolou par satellite. (Sources: www.epa.gov J 'V" j ".. •# . :"::"':' .i " 1 N 20 - 1DOO12
01 1 üQ 1MO11001OQO
V_ AD ,m l NiIroos
O,ide -3 L 1 o 'l z' 2iO•
l 250
1 - -- 18O:l z oec -- CH 4 '"101600 V"" -- -..;.' - \COO 1200
-- .- md - != - - '.00 11001800 2000
VeuAD CO 2 .. ) .' .. .... . .. 1 :: ;330u 320
"i 311
1 2 •• 27.
L-I 10001200
Figure 3.
Variationsdepuis
1000
ans de lacompositionde l'atmosphèreen CO 2 (lescourbes POlU; CH 4 etN 20 présentent lemêmecomportement) 370
-l-. 350
+--. 330
1- .... _ .. ':::: J 1 .... < ï 310
.L, ........ '- - 1200 1400 16001800
2000
année '-. r> X Z,., ;t .... -> , COMBUSTIONDE
RESERVES
FOSSILESATMOSPHERE
+ 3,3 ± 0,2 LULUCF
-2,3 ± IPCC, 2000
Figure
4. Fluxannuelsde
C-C02 à l'échelleglobale, exprimésengiga-tonnes de C (GrC)
14 Tableau 1.
Nombre deréférences
indexées dans le /S/ Web of science (1940 2003)
avec les trois termes "sol (ousoilï", "carbone (oucarbon)" et"séquestration (ousequestration)" respectivementdans le te xte el dam le titre entreparenthèses}. fossiles, 10 .000 ; sols 1500-2000
GtCsur
0-1 00 cm ou 700
sur 0-30 cm ;atmosphère, 730
et végé tation, 470-655.
Il faut doncnoterque le seul compartimentsol estsupérieur à ceux de l'at mosphère et de lavégétation. Concernant les
flux annuels de C-C0 2, l'utilisa tion des réserves fossilesconduit à émettre
6,3 GtC qui
vont alimenter l'atmosphère. L'agricultureparticipe
aussi à ces émissions
avec 1,6 GtC-C0
2•
En revanche, lesécosystèmes (sol-plante)continentauxabsorbent,via la photosynthèse,environ 2,3 GtC du C-C0
2. L'atmosphère estégalementenéquilibreavec
l'océan qui réabsorbe 2,3 GtC du C-C0
2 total émis.Le bilanfinalest donc uneaugmentation
annuellede 3,3 GtC-C0
2 dansl'atmosphère (figure4). Luttercontre
l'effet de serre, c'est à la fois diminuerlesémissionsde GES versl'atmosphè re etaugmenterleurfixationparlescomparti ments carbonés terrestres. Ce dernier processus est appelé"séquestration". Enfait,on ne sait pas encore"gérer" laséquestrationpar l'océan,mais, par contre, onpeut tenter de gérer celle desécosystèmescontinentauxen mettant en place des modes de gestion des terres qui sont favorables à uneséquestration des GES, et, enparticulierdu C-C0 2 dans la végétationet dans lessols.Laséquestrationdu Cdans lavégétationseraeffectivedès lors que l'onmet en place, sur le longterme(plusieurs dizaines d'années), de nouveaux systèmes qui impliquentl'arbre.Cela peut être lareforesta tion,lesplantationssylvicoles oul'agroforeste rie.Cetteséquestrationdans lavégétationest accompagnée aussi d'uneséquestrationdu C dans les sols, car lesrestitutionsorganiquesau sol sont alors augmentées parrapportaux situationsantérieures à cesnouvellespra tiques.Par contre, tous les autres modes de gestionagricole des terres comme les cultures annuelles ou pérennes ou lespâturages ne per mettent pas, sur le longterme,une séquestra tion de C dans lavégétation.Mais, selon les techniquesculturalesou pastorales appliquées, lecompartimentsolpeutfonctionner,soit comme uncompartimentémetteurde GES, soit comme uncompartimentséquestrant. Les 30
premierscentimètresdes sols dumonde contiennentX Gtc. Ilsuffiraitd'augmenter annuellementleur stock actuel de 0,5% pour que cetteaugmentationcompense la totalité desémissionsdues à laconsommationdescom bustibles fossiles. Or selon le mode de gestion des sols, on sait que l'on peutfacilementaug-menterde 10 à 30%
le stock de carbone des solscultivés, sur despériodes de 10 à 30
ans.On réaliseainsi que, sur le moyenterme(0 à 30
ans), le sol représente uncompartimentimpor tant deséquestrationdu C. 3. APPARITION
ET SIGNIFICATION
DES TERMES
"SÉQUESTRATION DE C DANS LE SOL" L'utilisationde lalocution"séquestrationdu C
dans le sol" est d'usagecourantde nosjours et, très souvent, dans un sens strictementiden tique à celui de"stockagede Cdans le sol". On peut doncs'interrogersur: (1) la dated'appa ritionde lalocution"séquestrationdu C dans le sol",(2) de lasignificationque l'on doit lui attribuer :identiqueou non à lanotiongéné rale de"stockagede Cdans le sol" ? Une analyse
bibliométrique de l'utilisation simultanéedes trois termes:"sol (ousoil)", "carbone(oucarbon)"et"séquestration (ou sequestration)"a étéfaitesur ISI -Web of Science
pourdes références indexées de 1940
à 2003
concernantleur présence,soit dans le titre,soit dans letexte(tableau 1). Lapremière
apparitionsimultanéedestrois termes date de 1991
pourletexte(Thornley et al.) et de 1992
pourle titre (Dewar & Cannell).
Années
Références
1991
1 1992
5 (1) 1993
14(1) 19947
1995
22 (1)
1996
24
1997
36 (2)
1998
47 (3)
1999
38 (3)
2000
94 (8)
2001
104(14)
2002149(15)
2003
(jusqu'au 17 juin) 69 (9)
Total (1940-2003)594(56) La mêmeinterrogationa étéfaitepour les
termes etformules"sol (ou soit)","gaz(ou gas)"pour "C0 2 ou CH 4 ou N 20 "afinde situer lanotionde"séquestrationduC" à celle de l'importancedes études sur lesfluxde GES donc deproblématique d'effet de serre et de "changementglobal". Les résultatsrapportés à 15 L'acceptationdecette
déf inition pour la "séquestrationdu C dans les sols", due à un changementd'usage desterres ou unemodifi cationdesitinérairestechniques, implique donc lesmesuressuivantespourl'estimationde bilans de "C séquestré",pourun espace et une durée donnés : •variationsdu stock total de C des sols et, si possible, lapartcorrespondantau C déposé ou érodé et du C soluble (ruisselé et lixivié), afin d'endéduirelapartdu Cséquestré (cor respondant strictement à lafixationde C-( 0 2); •variationsdesflux desautres GES, en particulier CH 4 et N 20. Cette définition implique aussi que lorsque nous parlons devariationsde stocks de C dans le sol sans faire référence exclusivement à la partqui concerne lesseulsfluxde C-C0 2 (via la plante),il vaut mieuxutiliserletermede "stoc kage de Cdans le sol" que letermede"séques trationde Cdans le sol". Enfin, nousattironsl'attentionsur les pro
blèmes etartefactsliésau mode dedétermina tion du stockage du C dans le sol (approche "synchronique"vs"diachronique")que nous nereprendronspas ici, maisqui sont essentiels pouruneévaluationcorrecte du C séquestré dans le sol.•la"séquestration"réfère aussi dans diverses définitionsauxfluxde GES ,Et dans cette optique,lanotionde"séquestrationdu C" devraitêtre élargie à celle del'ensembledes flux de GES au niveau du systèmesol-plante et exprimée enéquivalents C-C02,
prenant en compte lepotentielderéchauffement globalde chaque GES (CH 4 et N20)en réfé rence à celui du CO 2•
Ceci nous aconduit à proposer unenouvelle définition de la "séquestrationdu C dans le sol" (ou le systèmesol-plante)et que nous don nonsci-dessous: La"séquestrationdu carbone dans le sol" ou
encore"séquestrationdu carbone dans le sys tèmesol-plante" pour unagroécosystème donné, en comparaison avec un agroécosystè me de référence, etpourunepériodeet une surface données, doit être considérée comme
lerésultatdu bilan net, exprimé enéquivalents (eq.) C-C0 2 ou eqC0 2, de tous lesfluxde GES, à l'interfacesol-plante-atmosphèredu site de mesure. 2000199519901985
%0 60.0...
=== 50,0
40,0
30,0
20,0 1980
lafigure1 et comparés autableau1 montrent que c'est bien à la mêmeépoqueque se déve loppent aussi demanièrecroissante les mesuresde flux de GES à l'interfacesol-plante atmosphère. Lanotionde"séquestrationdu Cdans lessols"
est donc bientotalement associée à celle de fluxde GES à l'interfacesol-plante-atmosphère et; elle est utilisée à partirdes années 1990.
La question qui se posemaintenantest de savoir si lanotionde "séquestration" eststrictement similaire à celle de"stockage" ? Cet aspect est
largementrésuméci-dessous. A notreavis, lanotionde"séquestrationdeC" n'est passtrictementéquivalente à celle de "stockagede C", et ce,pourdeux raisons majeures: •la "séquestration" réfèreseulementau stockage de C dans le solprovenantdirectementou indirectement,pendantl'échelle de temps et la surface de solconsidérées,du C du CO 2 atmosphérique(C-C0 2) .Celasignifieque des stockagesde Cprovenantde la matière orga nique (MO)d'originesindustrielles issues en partiedes réserves fossiles comme des com posts urbains nepeuventêtre considérés dans lanotionde séquestration. De même toutes lesvariations de Cau niveau parcellai re liées aux cycles "érosion-sédimentation" comme ledépôtde C érodé puis déposé ne peuvententrersimplementdans un bilan de Cséquestré,car il ne s'agit que d'untransfert de Cdu sold'un point à un autre et non à un flux de C entrel'atmosphèreet le système sol-plante.Or, lestransfertsde Cpar érosion sédimentation, à l'échelle parcellaire, sont du mêmeordredegrandeurque celles prove nantd'unstockage de C-C0 2, et donc, l'on peut ainsi sous- ou surestimerfortementles bilans de "C séquestré" si l'on ne prend pas en compte ces aspects ; 4. DÉFINITION
DE LA SÉQUESTRATION
DU CARBONE
DANS LES SOLS WCES Bl B.U OGRAPHIQUES
Figure 5.
Nombrerelatif
de réf érencesindexées
dans le /5/- Web of science( 1940-2003)
ur lestroisgaz COz, et N 20 avec la fkM iJ/J{ le"sol ET gaz" %0 dunombrede 'érences obtenues la seuledemande "Sol". Buenos
Aires Decisions
()9 CJ 8), Report
of the Conferenceof the
Parties
h session, held at sAires from 2 november )998. CC/CPII
99811
61
Add.1.
ttp://www.unfccc.org/ Kyoto P rotocol (1997), Kyoto Protocol
tothe United
Nations
Framework.
Convention
on Cli rn ate Change.
Kyoto.
11 /12lt997. bttp://w ww .unf C' oc.orgl 16 SylvieMAU
BO URG UET 1 Vincent
ESCHf NBRfNNfR2
Dominique
A RR OUAYS3
Martial
Bf RNOUX2
Jean-François
SOU SSANA 4
Les itiaues publiques PRA 1 Stagi
air e de DESS en Economie et
Environnement,
PRAM /Cemagr ef Martinique et IRD
2IRD.Laboratoire
MatièreOrganique
des SolsTropicaux,BP 6450/
. 34394
Montpellier
cedex5 3 INRA, UnitéInfosol,
Orléans
4 INRA, Unitéd'Agronomie.
Site de Crouel.
234.Al:
du Brézet. Clermont-Ferrand.
F-63039
Cedex'
02 a oc\Qr{) r.{} F onds Do cumenta ire IRD 111/111111
111111111
010036824
INTRODUCTIONL'un des défis majeurs de ce
XXle siècle est sans nuldouteleréchauffementglobal. Les change mentsclimatiquesdus àl'augmentationdes concentrationsatmosphériquesde"gazà effet de serre" (GES) font maintenantl'unanimité deschercheurs,même si l'on nepeutenprévoir l'amplitudeexacte.Laplupartdes décideurs politiquesreconnaîtquel'applicationdu princi pe deprécaution(qui énonce que"quandil ya risque deperturbationsgraves ou irréversibles, l'absence decertitudescientifiqueabsolue nedoit pas servir deprétextepourdifférerl'adop tion de...mesures") passe par la mise en oeuvre depolitiquespubliques à différentsniveaux international,régional,nationalet local. LA CONVENTION
CADRE DES NATIONS
UNIES ET LE PROTOCOLE
DE KYOTO Pourprévenirleschangementsclimatiquesdus
àl'accumulationdes
GES, lacommunauté internationaleaélaborélaConventionCadre desNationsUnies sur leChangement Climatique
(CCNUCC, UNFCCC
enanglais). Cetteconventiona étéadopteeà New York le
9 mai 1992
etouverte à lasignaturele 4 juin 1992,
à Rio de Janeiro, lors de la Conférence
des Nations Unies surl'Environnementet le Développement("Sommetde laTerre").Elle
fixe l'objectif "de stabiliser 1...] lesconcentra tions de gaz à effet de serre dansl'atmosphère à un niveau qui empêche
toute perturbation anthropique dangereuse du système clima tique" (art.2). Elle impose à tous ses signa taires demettreen place desprogrammes nationauxderéductiondes émissions et de présenterdesrapportspériodiques.Elle s'inspi re de deux principes figurant fréquemment dans le droit internationaldel'environnement : le"principed'équité"selon lequel"il incom be aux Parties de préserver le système clima tiquedans l' intérêt desgénérationsprésentes etfutures,sur la basedel'équitéet en fonction de leursresponsabilitéscommunes mais diffé renciées, et de leurs capacités respectives. Il appartient,en conséquence, aux paysdévelop pés (Parties)d'êtreàl'avant-gardede la lutte contreleschangementsclimatiqueset leurs effetsnéfastes"et leprincipedeprécaution. Après avoir étératifiéepar 50
États,
elle est entrée en vigueurle 21
mars 1994
(la signatured'untraitéest l'acte par lequel un État manifeste sonintérêtà l'égard dutraité sans pourautant être engagé à le respecter aumomentde la
signature; laratificationest l'acte par lequel un État exprime son consentement
définitif à être
juridiquementlié par letraité).Actuellement, 188
Étatsl'ontratifiée, c'est-à-dire,tous lesÉtatssauf quatre (Andorre, Brunei, Iraq, Somalie). Trente-cinqpaysdéveloppéssontdésignés
dansl'Annexe1de laConvention(les pays de l'OCDEsauf leMexiqueet la Corée,et les pays dits entransition):contrairementaux pays en voie dedéveloppement,ilsdevaient,avantl'an2000, stabiliser leurs émissions de gaz à effet de serre auxniveauxde 1990.
Vingt quatre d'entreeux - les plus riches -constituent l'AnnexeIl de laConvention(la Russie,
la Biélorussie,l'Ukraineet les paysd'Europede
l'Est n'en font paspartie). Les autres pays (156) sontglobalementdésignés "non Annexe 1".
Cependant, dès
1994,
il est devenu évident que lesengagements contractésinitialementdans le cadre de la CCNUCC
nepermettraientpas à eux seuls de stopper l'augmentationglobaledes émissions
de gaz àeffetde serre.Le 11 décembre 1997,
lesgouvernements de 180
Étatsont franchi
une nouvelle étape enadoptantun protocole à la CCNUCC
à Kyoto
dont l'objectifprincipal estde limiterquantitativementlesémissionsde GES des paysde l'Annexe 1. Pour cela, des quotas d'émis
sionsautorisées(quifigurentdans l'Annexe Bdu Protocole) sontattribuésà chaque pays de
l'Annexe 1(Engagementschiffrés delimitationou de réduction des émissions).
Fixés
en référence aux émissions
de 1990,
ces objectifsdevrontêtre atteints pendant la première période d'engage ment (2008 à 2012).
Globalement, compte tenu
des quotas desdifférentspaysde l'Annexe B, la réduction correspondrait, si le Protocoleentrait en vigueur, à desém issions, pendant la première période d'engagement,inférieures de 5,2% à ce qu'ellesétaienten 1990.
POUR QUE LE PROTOCOLE
DE KYOTO ENTRE EN VIGUEUR,
DEUX CONDITIONS
DOIVENT
ÊTRE
REMPLIES
: 1· 55
États
minimum doivent avoir ratifié le Protocole;
2· parmi eux,ceuxvisés par l'annexe B du Protocoledoiventcumuler55% du niveau
des émissions atteint en 90
par tous les pays del'annexeB. 17 R ÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUE
S ARROUAYS
D., BALE SDE NTJ., GERMON
le., JAYET PA, SOUSS ANA lF. & STENGEL
P. (2002), Contribution
à la lutte contre l'effetde serre. Stockerdu
carbone dans lessols agri colesde France
? Rapport
d'expertise. INRA, Pari s,330p. Conseil
d'analyse économique
(2003), Kyoto etl'économiedel'effetde serre.La documentation française , Paris,
89p.
GIRAUD
P.N. (2002) Effet de serre : modélisation économique
et décision publique, Rapport
du groupe présidé par Pierre-Noël
GIRAUD
. Commissariat
Général
du Plan, La documentation française, Paris,
319p.
18 Actuellement,
128
États
l'ont ratifié:la premiè reconditionestdonc remplie. Ladeuxième conditionvientdel'êtrele 18 novembre 2004,
lorsque lereprésentantpermanentde la Russie
auprès des Nations Unies a remis au Secrétaire Général lesinstrumentsderatification.La
Russ ie représente 17,4% des émissions des pays de l'AnnexeBquiviennents'ajouteraux 44,2%
des autres paysdel'AnnexeBquil'avaientdéjàrati fié.Laratificationpar la Russie
étaitdevenue
indispensable dans la mesure où les États-Unis (responsables de 36,1%
des émissions des pays del'AnnexeB) ont décidé, le 28
mars 2001
, de ne pasratifierleProtocolede Kyoto. LeProtocole de Kyoto entrera envigueur
90
jours après laratification russe, soit le 16 février 2005
. LA POLITIQUE
EUROPÉENNE
wm: CONTRE
LES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES
: UNE MISE EN OEUVRE
DES MÉCANISMES
DE FLEXIBILITÉ
ISSUS DU PROTOCOLE
DE KYOTO LeProtocoledeKyotoprévoitl'ouvertured'un
marché de Permisd'émissions négociables (PEN) àl'échellemondiale: lesquarante-quatrepays
del'Annexe1peuventcompenser leurs excé dents d'émissionsenachetantdes"créditscarbone" (droitsd'émissions quiautorisentles émissions d'unecertaine
masse d'équivalents CO 2 pendantunepériodedonnéeet qui sont délivrés sur la base desquantitésdecarbone séquestré) aux pays quiparviennentàmainte nir leurs émissions en dessous du seuil fixé ou quiséquestrentdu carbone. Deux autres méca nismes permettront aux payssignatairesde s'acquitterde leursengagementsderéduction des émissions àmoindrecoût: • l'application conjointe entre pays de l'Annexe1(AC) : accordbilatéralparlequel un pays finance desinvestissementsde réductiond'émissionschez unpartenaireen échange de
l'obtention de"créditssupplé mentairesd'émissions"; •leMécanismede développement propre (Mdp): obtention de créditssupplémen tairesen mettant en oeuvre desprojetsde réductiond'émissions dans les pays en voie dedéveloppement(noncontraintspar des objectifsderéductiond'émissions). Dans le cadre duProtocolede Kyoto, l'Union
Européennes'est engagée àréduirede
8% ses émissionsnettesde
GES durant lapériode 2008
2012,
par rapport àl'annéede référence
1990.
Unedirectiveeuropéennedu
2 juillet 2003
ins taure un système PEN entrepays del'Union européenne(UE) :premiermécanisme multi nationald'échangedequotasd'émissions de carboneau monde, il commenceraàfonction ner en 2005
pour tous les États membres de l'Unionélargie.Ceux-ci doivent plafonnerles émissions de CO
2 desentreprisesà forte consommation d'énergie (pour la France : 10.000
aciéries, centralesélectriques,raffineries depétrole,papeteries,usines deproductionde verre etcimenteries)enleurdélivrantdesquo tas (quantité d'émissions dansl'atmosphère autorisées). Les États membresdevaientsou
mettre à la Commission leurs plansd'allocation
desquotaspar secteurd'activitéet parentre prise avant avril 2004
(la Francedevaitenvoyer son plan définitif avantle 30
novembre 2004).
UNE PRISE EN COMPTE
INSUFFISANTE
DU RÔLE
DES IIpUITS
DE CARBONE
DES SOLS AGRICOLES
" DANS LES ACCORDS
INTERNATIONAUX
ET EUROPÉENS
Les puits de carbone dessolsne sont quepartiel lementreconnus par le Protocole de Kyoto. Leur utilisationestsoumise à des règles strictes. L'article 3.3dutraitéautoriselespaysde l'Annexe 1à inclure lesactivités liéesaux forêts (boisement,
déboisement, reboisement) danslecalculde leurs émissions,
avec descontingentsstrictsattribués aux pays signataires.Unevarianteprometteuse semble êtrel'agroforesterie (système de produc tion combinantélevage, cultures et forêt). Les autres activités relatives àl'utilisationdes sols, leschangements de modesd'occupationdes sols et depratiquesagricoleset sylvicoles (LULUCF : Land use, Land use change and Forestry),telles que la gestion desforêts, dessols agricoles, despâturages et larevégétalisationde sols non forestiers, sontidentifiéesdans l'article 3-4du Protocole commeautremoyen de réduire
les émissions de GES durantlapériode 2008
2012.
Depuis la sixième Conférence des parties
(Bonn2001), lespaysindustrialisés sont autorisés àcomptabiliserdans leur inventaired'émissions lesflux issus des changements d'usages des terres. Le Protocole de Kyoto a prévu la création d'unFondspourle carbone dans le secteur LULUCF,
destiné àfinancerl'améliorationdes sols, l'augmentationdes rendements et les cul tures de parcellesagroforestières. Lors de la
COP 7 (septièmeconférencedes
Parties,Marrakech,
2001),
lesactivitésdes articles 3.3 et 3.4 ont été reconnues comme éli
gibles dès lapremièrepérioded'engagement (2008-2012) pour les pays del'Annexe1 lors qu'elles ont commencé dès 1990.
Toutefois,
dif férentsplafonds ont été fixéspourla prise en
comptede ces activités LULUCF
: •autitredu MDp, seuls lesprojets de boisement et dereboisementsont autorisés et cesacti vités ne sontéligiblesqu'àconcurrence de 1 % des émissionsannuelles(5% parpériode d'engagement) d'un pays del'Annexe1 (Section K,Article 12) ; •pourlapremièrepérioded'engagement,les activités degestiondesforêtsau titre del'ar ticle 3.4 serontplafonnéesselon un montant définipar pays (par exemple, 0,88 MtC par
anpourla France);
enoutre,unplafondde 9 Mt de carbone par an a été fixé au titre de ces activités, lorsque celles-cicompensent des émissions nettes calculées selonl'article 3.3 (déforestationexcédant lareforestation: cas del'Australie). Les prévisionseffectuéespar les pays de l'Annexe 1 pour lapriseencompte despuitsdansle Protocole de Kyoto sontrappeléesdansletableau 1. dans les pays en voie dedéveloppement,la .revégétalisationdes sols nonforestiersn'est paséligibleau titre de ce mécanisme. Enfin, au niveaueuropéen,lapropositionde la
Commission de
juillet 2003
exclut lesprojetsAC et MDP liés aux "puits decarbone". LA POLITIQUE
FRANÇAISE
: LE RESPECT
DE L'OBLIGATION
D'INVENTAIRE
NATIONAL
DES ÉMISSIONS
DE GES Au titre del'article 5.1 duProtocolede Kyoto, desinventairesnationauxdes émissions nettes de GES doivent être réaliséspériodiquement.
Le Groupeintergouvernementald'expertssur
leclimat (GIEC) aélaboréune méthode d'in ventaireet a produit une liste derecomman dationssur lesbonnespratiquesà suivre lors de ces inventaires.En ce qui concerne le secteur agricole, laméthoderetenuepar le GIEC diffè re selon les gaz. Les fluxnets deN 20 et de CH 4 versl'atmosphèresontinventoriés,de même que les stocks de carbone (et non lesfluxde(0 2) dans tes forêtset dans les solsagricoles. Le calculd'unfluxde gaz à
effet de serre est réalisé en multipliant untermeextensifd'acti- vité(superficieou effectif animal concerné) par untermeintensif,qui correspond à unfacteur d'émissions par unité de surface.Lesincerti tudes sur ces deux types defacteurssont importantesdans le secteuragricole.Enparti culier, lesincertitudessur les émissions deN 20 à partir des sols agricolesseraientde deuxLa prise encomptedes puits de carbone des sols par le Protocole est donclimitée,même si, comme l'ont soulignéles experts de l'INRA ceux-cireprésententle réservoir de surface le plusimportant.Par exemple, même sil'article 12 concernantle MDPautoriseles pays de l'Annexe1àsubventionnerlespuits de carbonePaysEmissionsPrévision desréductionsd'émissionscomptabilisables
1990
(MtC par an) tousgaz (MtCparan Article3.3 Article 3.4 Article3.4 Article
12 UTCF inclus) Déboisements
Gestion
Activités
(Re)boisement et reboisements forestière agricoles dansle MDP Union Européenne
11571,3 -8,5-0,3-11,6
dont France
1511,7-2,6-1,5
Fédérationde
Russie
8288,2-25,8-8,3
Canada
1634,4-16,4-4,6 -1,6
Japon 3350,7-13,7-3,3
Etats-Unis(pourmémoire)
16547,2-35,2-10,4-16,5
Restedel'Ombrelle
415-7,7-1,7-2,2 -4,1
Reste Europe Centrale/Est
357-4,5-3,5
Reste Europe del'Ouest
15-0 ,5 -0,1-0,1
Total Annexe 1
(hors Etats-Unis) 3271+6,8-71,2-7,132,7
Tableau 1.
Prise en compte
des puits decarbone dans leprotocole de Kyoto (d'après S. Gastaldo,
Point sur 1 t:J négocia laCOP6 SITES INTERNET
www.grida.no/clirnate/ipccwww.inra.fr/sia2003.effetserre .html www .rac-f.org www .unfccc.int CONTACTSylvie
MAUBOURGUET
e-mail : s.maubourguet@free.fr ordres de magnitude. Les incertitudes liées à l'article 3.4 ne sont pas encore connues. Par l'accord passé fin mai 2002
entre les pays de l'UnionEuropéenne,la France
s'estengagée àmaintenir
ses émissions
de GES à leur niveau
de 1990.
Cetobjectifde simple stabilisation,
retenu en raison d'émissionsdéjà faibles (dues notamment à l'importancede l'électro-nucléai rel, imposeratoutde même de réaliser des efforts pourcompenserles émissions
crois santes dans des secteurs comme lestransports. L'inventaire
réalisé par le Centre interprofes sionneltechniqued'étudede lapollution atmosphérique (CITEPA) en 2001
indique que les émissions
de gaz à effetde serre françaises se situent pour l'année 2000à3,2% au-dessous de celles de 1990
en incluant les puits de car bone (forêts) selon les règles UNFCCC,
mais à 1,7% au-dessus sans les puits de carbone. Le niveaud'émissionsnet de dioxyde de carbone esten 2000supérieur de 2%à celui de 1990,
les rejets de méthane sont en recul de près de 10%, les émissions
d'oxyde nitreux en diminu tion de 16%.Atitrede comparaison,pour l'an née de référence 1990,
les émissions
de l'en semblede l'Europe(secteurdel'Utilisationdes Terres,
ses Changements,et Forêt -
UTCF inclus) atteignaient 1157
Mt équivalents carbo
ne et celles des USA ,1654. La France
contri buait donc pour 3% autotaldes émiss
ionsdes pays de l'Annexe 1 (en incluant les Etats-Unis
). La contributiondesdifférents secteurs aux émissions
françaises de GES est illustrée par la figure 1 : le secteur agricole représenterait 16% des
émissions
de GES (sans prendre en compte lesvariationsde stocks de carbone du sol). En particulier,lesecteuragricole contribue fortementaux ém issions de N 2 0 (à
partirdes engrais minérauxet organiques et des déjec tionsanimales)et de CH 4 (émis par la fermen tationentérique desruminantsdomestiques). Comme l'indiqueletableau 1,la priseen comp te des puitsdans le Protocole de Kyoto est dominée à la fois par les activités de gestion forestière (article 3.4)et par le boisement ou le reboisement via le MDP (article 12). Les activi tés agricoles (autitrede l'article 3.4) sont peu, ou pas, prises en compte pour la première période d'engagement. La France,
en particu lier, quiprévoitde faire porter l'essentiel de soneffortsur la gestion forestièreet sur des boisements ou reboisements dans des Pays en Développement, n'a
pas inscrit à cejour d'acti vités agricoles dans ses projets de réductions d'émissionspar desactivités UTCF. CONCLUSIONLes
enjeux de la séquestrationdu carbone dans les sols ne semblent pas encore être compris par les décideurs publics ni être pris en compte dans lespolitiquesinternationales et européennes deluttecontre l'effet de serre. La France
de son côté,s'en tient à son devoird'inventairedes émiss
ionsde GES ,en finançanttoutefoisla recherche sur le rôle des sols dans le cycledu carbone(programme GESSOL).Signalons
toutefois que la Commission Européenne a récemment adopté une com
municationsur les sols (le 16 avril 2002,
Réf.
COM 2002 179 final), afin de préparer une
directive sur cethème. La section 3.2de cette communicationconcerne le déclin de la matièreorganiquede certains sols cultivés, notammentdansle sudde l'Europe et dansles régions de culture intensive,qui crée des pro blèmes de ba isse de lafertilitéet d'érosion des sols . Ce textementionnele cycleglobal du carbone, ainsique les enjeux internationaux concernantla séquestration du carbone dans les sols . T rsnspOfts 27%
(+1Q.l%) 20 It::nergie
(production, ,transrormallon) 13%(+3%)
Sêtimem
20% Losgaz
à effetdeserre Yve s-Marie CABIDO
CHE 1 Eric BLAN CH ART 2 Dominique
ARROUA
YS 3 Emmanuel
GROLLEAUX
3 Sébastien
LEHMANN
3 François
COLMET-DAAGE
4 •• RA ures es espaces ontrastées estrelnts 1 INRA,UR
Agropédoclimatique de
la Zone Caraïbe,
Do mai ne Duclos,
97170
Petit-Bourg
2 IRD.
Laboratoire
MatièreOrganiquedes
Sols Tropicaux,
BP 64501.34394
Montpelliercedex53INRA, USlnfosol,Ardon,
45160,
Olivet
4 L' Audilli
ère,
45510
Vieillie en
\id 00::- >< W rV oB 00 -- \.0 c<) * y cD CI o aGuadeloupeet la Martinique
ont beaucoupdepointscommuns sur le plan dumilieuphysique.Cesont toutes deux des îlesmontagneusesvolca niques, escarpées en tout oupartie,dedimen sion exiguë:moins de 70 km delongueur maximale. 1. CLIMAT
Ces îles,tropicalesdans les tranches 10-20°de
latitude , ont une température moyenne annuellede 24 à 26°C au niveau de la mer,un
gradient altitudinal décroissant d'entre 2/3 et
3/4 "C par 100 rn, unefaibleamplitudede tem
pérature,que ce soitentrele jour et la nuitou entre sa isons(moins de 8 degrés). Elles s'interposentdans les alizés, vents
tou jourshumidescirculantd'esten ouest avectro isconséquences : •Larépart ition spatialede la pluviométr ieest sous ladépendancede l'effet orographique et de l'effet defoehn: elle s'accroît sur les versants de 1 m à plus de 10 md'eaupar an lorsqu'ons'élève et que les masses d'air humideserefroidissent;elledécroîtrapide mentlorsqu'onredescend sur les versants ouest,pouratteindrela pluviométr ieordi nairesur l'océan,d'environ1 à l,lm en année moyenne. •L'ex igu ïté
n 'autorisant pas d 'effet de continentalité,il n'y a pas de zonearideni de dessèchement fort de l'air ;en consé quence, l'évapotranspiration potent ielle (ETP) ne dépasse pas 1,8 m/an, et 5 mm/j pour les périodesles moins pluvieuses;elle est sousladépendanceprincipalementdu rayonnementglobal,décroissant avec l'alti tude à cause de lanébulosité,et de la baisse detempérature.De cefait,il existe partout au moins une saison humidede plusieurs mois, au cours desquelsle bilanhydriqueest excédentaire,et où apparaissentundraina geet/ouunruissellementimportants. •Les pluiesthermoconvectives(orages trop icaux) complètent les pluies orograph iques: elles sont de forte intensitéet leursfréquenceet volume varient peu avec l 'altitude; en conséquencelespluies potentiellement érosives sontdistribuées
à toutes les alti tudes. Ellessonttoutesdeux exposées au risque cyclo
nique(tempêteset our aganstropicaux),avec des ventsdestructeursdes cultures, associés souvent(mais pastoujours) à des pluies de forte duréeetintensité. 2. NATURE
MINÉRALE
DES SOLS Ces îles sont
d'origine volcaniqueet decompo sitionplus souventandésitiquequebasaltique. En conséquence, même sur lesplateauxcal
caires de laGuadeloupe,la roche mère des sols esttoujoursandésitiqueoubasaltique: tous ses minérauxsontaltérables,les sols évolués sont tous constitués deminérauxsecondaires fins, d'argilesau sens large. Letypede minéral"argile
ux" prédom inant dépendde la pluviom étr
ieet del'âgedes sols:plus la pluviom étr
ieest élevée,plus la siliceet les bases sontévacuées lors de l'alté ration ,plus les "arg iles"quise forment sont pauvresen silice et plus lessolssontacides. C'est ainsi que
l'on trouve dans lesdeuxîles des sols riches enminérauxsecondaires, ayant despropriétéstrès différentes selon leurs natures,sous ladépendancede la pluviomé trie et del'âgedes sols, conformément au schéma suivant: Fonds D
ocumentaire IRD 010036825
Sols jeunes
(103-104 ans) Sols anciens (105-106 ans) Minéraux
primairessableuxMinérauxprimairesdisparus Pluviométr ie
< ETP Solvertique
à smectiteVertisol à smectite (1,3 à 1,5 m/an)
ETP < Pluviométrie
< 2 ETP Solbrun
à haIloysiteSolfersiallitiqueouferrisol à smectiteethallovsite Pluv iométr ie> 2 ETP Andosol
à allophaneSol ferrallitique à halloysite et oxydesde Feet AI 21
RÉFÉRENCESBIBUOGRAPHIQUESCOLMET-DAAGE
F & LAGACHE
P.(1965),
C arac téristiqu es de quelquesgroup es desols dérivésderochesvolca niquesauxAntill es Françaises.Cahiers
ORS TOM, Sé rie Pédologie, 3: 91-
121.
F, GAUTHEYROU
J. & GAUTHEYROUM.
(1 967)
. Sélectiondeprofils
des Antillesavecrattachementà
la classificationdela carte des sols desAntilles au 1120
.00 0 (3 volume s). ORSTOMAntilles.
BLANCHART
E., ACHO UAK w., ALBR ECHT A.. BARAKAT
M., BELLIER
G., CABIDOCHE
Y.M., H ARTMAN
NC..HEULIN
T., LARRÉ-L
ARR O UY c., LAURENT
1. Y.,M AH IEU M.. TH OM AS F. . VILL EMI NG. & W ATTEAU
F. (2000) , Déterminantsbiologiques
del'agrégation des verti sols des Petite
sAntilles. Conséquences
sur l' érod
i bilité dessols. Étude
et Gestion
des Sols,7:
309-328
. 22
En conséquence,les
propr iétésdes sols, étagés dans le paysage,varientsur decourtesdis tances (figure 1). Ces îles
offrent un condensé del'ensembledespropriétésetcontraintesdes sols de la zoneintertropicale.Leur usageagri cole requiert des systèmesdecultureàadapter pour chaquecouplesol-climat,à une échelle m icro-régionale. Lacartedes sols de
Martinique
estprésentéedans la figure 2. 3. PROPRIÉTÉS
HYDRODYNAMIQUES
DES SOLS, TRANSFERTS
DE SOLU · TÉS
ET ÉROSION
SUPERFICIELLE
Laconséquencehydrodynamiqueprincipalede
la distribution des typesd'argilesconcerne l'in filtrabilité à saturation: 1 mm/j
pour lesverti sols, 10 à 50 mm/h sur les 5015
bruns, plus de 50 mm/h pour les andosolset 5015
ferrallitiques. Elle augmente avecl'accroissementpluviomé trique,en raison de l'organisationdes diffé rentsminérauxargileuxqui se forment : des zones sèches aux zones humides, on passe de matrices minérales rét iculairescellulaires (smectites) à des matr icesmicro-agrégées(hal loysite),puis à des matrices macro-agrégées floconneuses(allophanes).Ainsi,plus les excès d'eauclimatiquessontfaibles,plus faible estla fract iondrainantepar rapport à la
fract ion ruisselante.Donc pour une même quant ité de solutédisponible(par exemplenitrate)dans un sol,laconcentrationdans le flu xdra inant sera beaucoupplus élevée dans lesrégionssèches que dans lesrégionshumides.Or c'est le flux drainant quialimenteles nappes,et dans les zones les plus sèches elles sont précieuses. Les 5015
des zones sèches, riches en argiles gon flantes,échappentaux lois classiques de"hy drodynamique (loi de Darcy) :leur retrait pro voquela formation de macrofissures, qui peu ventêtrele siège d'infiltration rapidedel'eau qui ne peut s'infiltrer dans les prismes qui les séparent,et ce bienavantque laporositéstruc turale des prismes ne soitremplie(Cabidoche et al., 2000). Laconjonction d'une fertilisation récente, surtout en surface, et d'une pluie d'in tensitécourante aboutit immédiatement à une
élution en
forte concentrationversla nappe. Laconductivitéhydrauliqueen non saturé est
elle aussi dépendante dutype d'argile :dans les vert isols,elle est tellement faibleque l 'on peut estimerque l'eauet les solutés exploités par lesracinessontlimitésau voisinagecenti m étrique
de cesdernières: aucontrairedans les ando solset sols ferrallit iques,desremon téescapillaires sur plusieursmètrespeuventcontribuerà al imenter les racines. En consé quence,les nitratesentraînésau-delàde la zone enracinéenepeuventplusêtre immobili sés dans lesvertisols;aucontraire, un lessiva ge assoc iéà une courtepériodede pluies excé dentaires peut êtreensuiteré-immobilisédans
les solsferrallitiqueset andosols. Lerisqued'érosionsuperficielle, sur les
5015
naturels,suitun schémacontre -intuitif :il est d'a utant plusfa ible que la pluv iométrie annuelle augmente .En effet : •les solsneutres(zones sèches)sontplus dispersablesque les 5015
acides(zones humides), surtout sileur garniture en ions adsorbés surles argilesest magnésienneet sodique,cationspeufloculantsen part iculier dansles vertisolsdu sud de la Martinique;
•l' infiltrabilité àsaturation
augmente ; •les pluiesintensesne sont guère moins fréquentes,ni moinsabondantes,dans les régions sèches que dans lesrégionshumides. L'érodibilitémaximaleaffecteainsi les
5015
ver tiquessur rochesvolcaniques:bas de la côte sous-le-ventenGuadeloupe,bas de la côte caraïbeen Mart inique,vertisolsdu sud de la Mart inique(Blanchartet al., 2000); lesando 50
15 et 5015
ferralliti ques (et ferr isols)sont a pr ior imoinsérodibles. Cependant,larichesse en"argiles"
fait que tousles 5015
sont déformablesen deçà d'une certaineteneuren eau:élevée pour les sols à a