[PDF] La Vieille-Thielle îlot sauvage rêvé de la faune

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LUNDI 28 JUILLET 2014| www.arcinfo.ch | N

0

171 | CHF 2.50 | J.A. - 2002 NEUCHÂTEL

Rue de la Pierre-à-Mazel 39, 2002 Neuchâtel / Tél. 032 723 53 00Abonnements 032 723 53 90 - E-mail: clientele@lexpress.chRédaction0327235301-Fax0327235309-E-mail:redaction@lexpress.chAnnonces 032 729 42 42 - E-mail: neuchatel@publicitas.ch9HRLGQA*hefaag+[L\A\A\D\L

GAZAIsraël et le Hamas poursuivent les hostilités

PAGE 17

AU COURS DE L'EAULa Vieille-Thielle encercle une réserve naturelle d'une rare

richesse. Dans cet écrin vert où la nature est juste maîtrisée, différentes espèces

de mammifères, oiseaux et poissons apprécient de vivre en toute tranquilli té.PAGE 7 La Vieille-Thielle, îlotsauvage rêvé de la faune

CHRISTIAN GALLEY

CYCLISME

DeuxFrançaisentourent

NibalisurlepodiumduTour

etThibautPinot(3e)entourentlêItalien

VincenzoNibalisurlepodiumfinalduTour

deFrance.Celafaisait30ansquedeux delaGrandeBoucle.PAGE 21

ATHLÉTISME

ValentineArrietachampionnede Suisse

PAGE 19

KEYSTONE

TÉMOIGNAGEParce qu'il juge l'armée un peu

inutile, le Neuchâtelois Matthieu Lavoyer est parti effectuer son service civil à Madagascar. De retour après dix mois, il raconte son défi.PAS LA GLANDELe jeune homme, qui a enseigné dans des conditions précaires dans un lycée de brousse, explique qu'une telle expérience n'est pas un service au rabais.ATTRACTIFDe plus en plus de jeunes Suisses préfèrent le service civil à l'armée. Une très nette hausse est observée depuis la suppression de l'examen de conscience.

PAGE 3

RICHARD LEUENBERGER

KEYSTONE

GUERRE14-18

LapetiteGilberte,rayon

desoleildesmobilisés

ConsacrÈecettesemaine‡laGrande

en1939-1945parlecinÈma,estencorebien vivant de nos jours ‡ Courgenay.PAGE 2

KEYSTONE

FESTIVAL

Dubonheurdans

laboue,lePaléo enimages

PAGE 11

TRAVAUX ROUTIERS

Destronçons

oùçacoince danslecanton

PAGE 3

NEUCHÂTEL

Lesjardins

urbainsfont vivrelecentre

PAGE 5

MÉTÉO DU JOUR

pied du Jura ˆ 1000m

13¡17¡16¡ 21¡L'ÉDITO

JULIÁN CERVIÑOjcervino@lexpress.ch

Domination,admirationet questions

VincenzoNibaliadominéleTourdeFrancede

dévoré ses dauphins à petites bouchées en ne leur laissant que des miettes. Cette domination Cest ainsi, le cyclisme a traversé tellement detumultesquetoutevictoiretropamplesus- cite des doutes. La présomption dinnocence na pas encore retrouvé sa place dans le pelo- ton.Onabeaunouschanterquelaprogression de lItalien est linéaire, que ses exploits nont rien à voir avec ceux dArmstrong, Riis ou In- nois et 2 sur lEspagnol dans la montée vaincre que le Sicilien a gagné "seulement» parce quil est le plus fort, le plus malin et le plushabile.OuparcequeFroomeetContador nétaientpluslà... court dans une équipe trop longtemps mar- Alexandre Vinokourov narrange rien à la ré- putation dAstana. Bien sûr, la formation ka- zakhetentedeseracheter,maiscertainesima- ges ne sont pas près de seffacer. Quand on aperçoit "Vino», les démons de Pau 2007 re- fontsurface...

Pourtant, les deuxième et troisième places

quoi rassurer. Pourtant, on aimerait tellement queNibalineviennentpasgrossirlesrangsdes

82,6% des vainqueurs du Tour (depuis 1968)

convaincusdedopage.Pourtant...

SOMMAIRE

FeuilletonPAGE 12

CinémaPAGE 13

TélévisionPAGE 25

CarnetP. 26 -2 7

L'EXPRESS-L'IMPARTIALLUNDI 28 JUILLET 2014

2MAG ÉTÉ

DANIELFLEURY

"Combiendesoldatsetdêofficiers connaissez-vous, Gilberte?»Cest lechansonnierpopulaireHanns inderGand,venujoueretchan- ter pour la troupe à lhôtel de la

GareàCourgenay,quiinterpelle

laplusjeunedestroisfillesMon- tavon, en février 1917. "Trois cent mille soldats et tous les offi- ciers!» répond la jeune fille de

20 ans.

InderGandnestpaslàparha-

sard. Il sillonne le pays, re- cueillant de vieilles chansons suisses et les transmettant aux soldatsdontilanimelessoirées.

Il a entendu parler de la "Petite

Gilberte» qui, par sa mémoire

stupéfiante, sa beauté, sa jeu- nesse, fascine les soldats suisses cantonnésenAjoie.

Larmée suisse compte

300 000 hommes et la région

de Porrentruy devient la zone stratégiquequelesarméesbelli- gérantes française et allemande pourraient se décider à envahir pour prendre lennemi sur son revers.

Les soldats suisses sy relaie-

ront tout au long de la guerre.

De la ligne de front du Largin

(Bonfol), où larmée suisse peut observer les combats des belli- gérants, aux fortifications des

Rangiers, le véritable verrou de

larméesuisse.

Lhôtel de la Gare de Courge-

nay, tenu par la famille Monta- von, était un des points de ren- contre favoris des militaires, soldats ou officiers, qui y pre- naientdubontemps."Ilestdonc tout‡faitpossiblededirealorsque

Gilberte de Courgenay connaÓt

300 000 soldats», explique lhis-torien militaire de Porrentruy

HervédeWeck.

MÈmoire stupÈfiante

Avenante,instruite,pratiquant

lesuisseallemand,Gilbertepos- sède une prodigieuse mémoire des physionomies. Quand un soldatrevientàCourgenay,deuxou trois ans après sa première mobilisation,ellesesouvientde sonnom,desparoleséchangées, de ses soucis aussi. Dans une

étude consacrée au mythe de la

Gilberte de Courgenay, lhisto-

rien Damien Bregnard cite le journaldumajorWilhelmHugo

Francke, amoureux de Gilberte

etquidisposaitdunechambreà lhôteldelaGare.

En novembre 1917, deux ans

aprèsavoirquittélAjoie,lemajor

Francke y revient, toujours sous

luniforme. Il rend visite à deux connaissances: la Jeanne (Mi- chel) du Faucon et lEstelle (Juillard)duSimplon.

Il est reçu très amicalement,

mais"esfehltedasherzliche»(ily manquait le coeur), écrit Franckedanssonjournal.Ilsentque deux ans se sont écoulés, que bien dautres officiers ont fréquenté les lieux. Gilberte, elle, noublie pas ses rencontres.

Quoideplusnormaldoncquele

barde In der Gand revienne à lhôtel de la Gare, huit mois après sa première rencontre, avec en poche une chanson qui

à Courgenay, en français et en

suisse allemand. La chanson fera le tour de la Suisse et popu- larisera encore davantage Gil- berte.

Dans lentre-deux-guerres,

danciens mobilisés reviendront en pèlerinage à Courgenay. Gil- berte,elle,nyseraplus,mariéeet

établieàZurich.

Quà cela ne tienne, dans une

Suisse qui voit monter la me-nace totalitaire à ses frontières, la nécessité dune cohésion na- tionaleetdunespritpatriotique oblige à fédérer les Suisses au- tour de quelques concepts et images rassembleurs. On réac- tive quelques mythes suisses, parmilesquelslaGilberte.

La Gilberte, mythenÈcessaire en 1939

En 1939, le dramaturge et ro-

mancier Rudolf Bolo Maeglin publie "Gilberte de Courgenay: ein Roman aus der Grenzbe- setzung*1914bis1918».Cestle succès, et Maeglin adapte son oeuvre pour le théâtre: en août 1939, le Schauspielhaus de

Zurichnedésemplitpas.

Alapremière,GilberteMonta-

von, présente dans la salle, est ovationnée. Plus de 250 repré- sentations sont jouées entre Zu- rich, Bâle et Saint-Gall. Dans ce contexte extrêmement favora- ble aux oeuvres à caractère pa- triotique est lancé en fé-vrier 1941 le tournage dun film consacré à la Gilberte. Anne-

MarieBlanc,Romandehabitant

Zurich, donc avec ce léger ac-

centquiafaittoutlecharmeetla différence de la Gilberte pour les Suisses allemands, campe le rôle de la célèbre ressortissante deCourgenay.

Tourné durant la guerre, avec

devraiescompagniesmilitaires, le film doit être visionné par le général Guisan. Qui donne son accordàlaprojection,etsendit fort satisfait. Ce film reste lun des plus grands succès de lhis- toireducinémasuisse,rediffusé régulièrement sur la télévision suissealémanique.

Cestdonc,paradoxalement,la

Seconde Guerre mondiale qui a

élevé la Gilberte au rang de my-

thenational. *Garde à la frontière.

Pour des sources écrites: "La Gilberte

de Courgenay dune guerre à lautre»,

Damien Bregnard.

SÉRIEDÉTÉ

En cet ÈtÈ 1914, líEurope connaÓt son premier grand embrase-ment du siËcle. Tout autour de la Suisse tombent des oragesdíacier et le pays ne reste ni hermÈtique ni insensible aux fracasdu monde. LíHistoire cogne aux frontiËres qui síentrouvrent pourlaisser passer díautres histoires ‡ (re)dÈcouvrir.

LA GRANDE GUERRE 1/5

Au-delà de lHistoire

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