Accès pour les Africains les plus pauvres à de leau potable
3 oct. 2007 La nomination par le Secrétaire général de l'ONU M. Ban-Ki-moon
Privatisation de la distribution de leau potable en Afrique : une
26 mars 2004 défaillant de développer l'accès pour tous (même aux plus pauvres) à une eau potable payée moins chère que sur le réseau informel.
Gouvernance des réseaux et accès des pauvres à leau potable
26 oct. 2007 Gouvernance des réseaux et accès des pauvres à l'eau potable dans les villes d'Afrique subsaharienne. Sylvy Jaglin. To cite this version:.
SECTEUR EAU ET ASSAINISSEMENT
4 janv. 2021 135 millions de personnes en Afrique Sub-saharienne font plus de 30 minutes de déplacement par jour pour avoir accès à une eau potable.
n°41 page 1.pmd
élargissement durable de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement tout en préservant Dans la plupart des villes africaines plus de la moitié de.
n°42 page 1.pmd
www.oecd.org/dev/reperes. Repères n° 42 avril 2007. Concevoir des subventions pro-pauvres pour les services d'eau potable et d'assainissement en Afrique.
DE LEAU POTABLE A UN PRIX ABORDABLE
3 nov. 2008 Une aide pour faciliter l'accès à l'eau des plus démunis en France (2006) ... aider les ménages pauvres à payer leurs factures d'eau ou pour ...
LACCÈS À LEAU DANS LES BIDONVILLES DES VILLES
Mots-clés : Eau potable - Ouagadougou – Bidonvilles – Enjeux accès amélioré - à une offre de services adéquate pour les plus pauvres.
Laccès à leau des citadins pauvres: entre régulations marchandes
5 déc. 2007 Je n'oublie pas non plus tous les Africains ... bénéficiant pas d'un accès à l'eau potable a augmenté de 23% ce qui représente 60 millions.
Directeur de Thèse : Sylvy JAGLIN
Thèse présentée et soutenue pour
l"obtention du titre de Docteur de l"Université Paris IPanthéon-Sorbonne
Discipline : Géographie
JuryBernard Barraqué
Francis Beaucire
Bernard Calas
Janique Etienne
Sylvy Jaglin
L"accès à l"eau des citadins
pauvres : entre régulations marchandes et régulations communautaires (Kenya, Tanzanie, Zambie) ParAnne BOUSQUET
Paris - 11 Décembre 2006
2REMERCIEMENTS
Kenyans, Tanzaniens, Zambiens, un grand merci pour m"avoir fait partager un peu de votre quotidien difficile, pour m"avoir quelquefois sortie d"un mauvais pas, pour avoir accepté, avec le sourire, de répondre à mes interminables questionnaires...En ces temps d"impécuniosité pour la recherche française, un grand merci aussi à toutes les institutions qui ont financé cette recherche (ministère de la Recherche, ministère de Affaires Etrangères, Egide, Chancellerie des Universités Parisiennes, Institut Français de Recherche en Afrique...). Je n"oublie pas non plus tous les Africains d"adoption, expatriés français dont la réputation de solidarité envers leurs compatriotes en terre étrangère ne s"est pas démentie (merci Solange et Philippe, merci Martial...), en particulier à Lusaka où l"Ambassade de France m"a choyée à plusieurs reprises et a financé une de mes missions en Zambie. Je pense aussi aux universitaires qui m"ont accompagnée dans cette longue et difficile aventure de la thèse. Merci tout particulièrement à Pierre Merlin, qui fut mon premier directeur de thèse et qui m"a toujours soutenue, depuis ma maîtrise en 1998, sans jamais ménager son temps pour toutes les rébarbatives tâches administratives que cela impliquait. Sa grande rigueur intellectuelle m"a beaucoup inspirée. Un très grand merci à ma directrice de thèse, Sylvy Jaglin, à qui je pense tout particulièrement au moment de clore ce chapitre important de ma vie : merci à vous, pour m"avoir incitée à poursuivre mes travaux après mon DEA, pour avoir été un modèle d"exigence mais aussi de grande compréhension, pour avoir toujours fait preuve d"une patience indéfectible à mon égard, y compris dans les moments de doute (mais aussi quand il fallait signer une multitude de formulaires en urgence...). Je n"oublie pas non plus tous les proches qui m"ont accompagnée au quotidien, parents, amis, sans lesquels ce travail n"aurait pas abouti, qui ont supporté mes moments d"angoisse et partagé les moments de bonheur lors du franchissement des multiples obstacles qui se sont dressés devant moi.A Marie, à Vicente, qui nous manquent.
3PREMIERE PARTIE.......................................................................................27
LE TEMPS DE LA GESTION PUBLIQUE : l"ECHEC DE LA
GENERALISATION DU RESEAU................................................................27 CHAPITRE 1. L"ECHEC DE LA GENERALISATION DU RESEAU : DISPARITES SPATIALES ET EXCLUSION ECONOMIQUE...........................................................28I. Historique des réseaux : ségrégation résidentielle et " apartheid hydrique » .................. 28
II. Des réseaux spatialement discriminants............................................................................... 67
III. Les conditions économiques d"accès au service " punissent » les pauvres et favorisent les
classes moyennes............................................................................................................................. 91
CHAPITRE 2. GENERALISATION DU SERVICE D"EAU : UN ECHEC A IMPUTER A DES FACTEURS INTERNES AUX OPERATEURS...........................99I. Peut-on imputer la " faillite » des opérateurs à la faiblesse des tarifs?.............................99
II. Des performances techniques et commerciales qui permettent une grande marge deprogression..................................................................................................................................... 103
III. Les différents postes de dépense des opérateurs................................................................ 108
IV. Efficacité du personnel : des résultats médiocres comparables pour les trois opérateurs
110V. Emprunts et arriérés de paiement : qui sont réellement les " mauvais-payeurs » ?...... 111
VI. Bilan....................................................................................................................................... 112
CHAPITRE 3. ...QUI S"ENRACINENT DANS UN CONTEXTE ECONOMIQUETRES DIFFICILE............................................................................................................117
I. Au niveau macro-économique, crise des économies nationales et programmesd"Ajustement Structurel aggravent la pauvreté......................................................................... 117
II. Au niveau local, appauvrissement massif et fragmentation alimentent la crise urbaine131III. La fragmentation en question : des indices convergents .................................................. 139
IV. Conclusion............................................................................................................................. 153
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE.............................................................154DEUXIEME PARTIE.....................................................................................156
REFORMES ET DISPOSITIFS A DESTINATION DES PAUVRES. LAMARCHANDISATION PEUT-ELLE ETRE UN FACTEUR
D"UNIVERSALISATION EQUITABLE DE L"ACCES A L"EAU ?........156 CHAPITRE 1. L"EAU, UN BIEN ECONOMIQUE ? MARCHANDISATION ETNEW PUBLIC MANAGEMENT...................................................................................158
I. La Zambie, le bon élève de la Banque Mondiale............................................................... 158
II. Les réformes du secteur de l"eau au Kenya : entre rupture et continuité....................... 167
III. La valse-hésitation de la législation tanzanienne du secteur de l"eau.............................. 192
CHAPITRE 2. DECENTRALISATION ET CORPORATISATION : UN NOUVEAU CADRE QUI S"IMPOSE PROGRESSIVEMENT.......................................................195I. Zambie : la gestion en régie perd du terrain au profit de la corporatisation ................. 196
II. Corporatisation et rationalisation gestionnaire : des villes secondaires en avance sur lacapitale kenyane............................................................................................................................ 200
III. Tanzanie : corporatisation précoce dans la capitale, progressive dans les villessecondaires..................................................................................................................................... 212
CHAPITRE 3. LA REGULATION ECONOMIQUE DES SERVICES D"EAU.......218 4I. Zambie : un régulateur actif, " modèle » et qui enregistre déjà quelques succès........... 218
II. Les monopoles juxtaposés et régulés au Kenya : vecteurs d"universalisation du service ou
de fragmentation urbaine ?.......................................................................................................... 229
CHAPITRE 4. LA PRESSION POUR L"INTRODUCTION DES GRANDS GROUPES DE L"EAU : VERS QUELS TYPES DE PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE ? ............................................................................................................................233
I. Une offensive " par les marges »......................................................................................... 233
II. Des pressions qui s"intensifient sur les capitales................................................................ 241
III. DAWASA, de l"affermage à la recorporatisation : chronique d"un échec...................... 247
CHAPITRE 5. LES DISPOSITIFS DE L"ACCES A L"EAU DES PAUVRES. DE LA SPATIALISATION A LA TERRITORIALISATION DU SERVICE.......................268I. Etudes de cas......................................................................................................................... 268
II. Les conditions de l"universalisation de l"accès : quid de l"équité spatiale et de l"équité
sociale ?.......................................................................................................................................... 320
III. Synthèse des enquêtes. Comparaison des trois cas étudiés............................................... 349
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE.............................................................354 TROISIEME PARTIE. LES USAGERS DANS LA GOUVERNANCE ET DANS LA REGULATION DES SERVICES D"EAU .................................357 CHAPITRE 1. LES FIGURES DE L"USAGER DANS LA REGULATION DESSERVICES D"EAU..........................................................................................................360
I. LE " LUSAKA WATER WATCH GROUP », ASSOCIATION DE DEFENSE DESUSAGERS DE L"EAU: MAIS QUELS USAGERS?.................................................................361
II. TANZANIE. UNE ASSOCIATION DE CONSOMMATEURS D"UN QUARTIERRELATIVEMENT AISE, MIKOCHENI................................................................................... 368
III. NAIROBI. RICHES DE LANGATA CONTRE PAUVRES DE KIBERA : UNE ASSOCIATION VECTEUR DE SECESSION TERRITORIALE ?....................................... 374 CHAPITRE 2. LES NOUVEAUX PARTENARIATS : MODES DE REGULATION LOCALE EN APPRENTISSAGE (LA CONSTRUCTION DES ARENES CIVILES) I. REGULARISATION DE L"INFORMEL : DE LA CORRUPTION ANARCHIQUE AURACKET ORGANISE ?.............................................................................................................. 382
II. TERRITORIALISATION DE LA GOUVERNANCE ET REGULATION COMMUNAUTAIRE A ZAMCARGO : DE LA CRISE AU " DEUXIEME EVEIL » DE LASOCIETE CIVILE........................................................................................................................ 417
CHAPITRE 3. RE-TISSER LA VILLE. VERS UN RECENTRAGE DE LAREGULATION ?..............................................................................................................440
I. DAR ES SALAAM, UNE NOUVELLE POLITIQUE DE L"EAU ENTRE TERRITORIALISATION ET DECENTRALISATION.......................................................... 440 II. UNE GESTION PARTAGEE A LUSAKA ? DE GEORGE COMPOUND AU DTF... 457 CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE : REGULATION COMMUNAUTAIRE ET REGULATION MARCHANDE........................................483 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES......................................................490 TABLE DES MATIERES..............................................................................516 TABLE DES ILLUSTRATIONS...................................................................523 TABLE DES ILLUSTRATIONS...................................................................523 5INTRODUCTION
" QQQQuand tout le monde dort encore, les petits garçons se lèvent dans les ténèbres et filent à la source, à l"étang ou au fleuve. La technologie leur a donné un sacré coup de pouce en leur offrant le jerrican en plastique, bon marché et léger. Il y a quelques années, ce bidon a révolutionné la vie en Afrique. [...] Pendant des siècles et des siècles, ce sont les cuves en argile ou en pierre qui ont servi à transporter l"eau. Or, voilà qu"est apparu le jerrican en plastique. Miracle ! C"est une véritable révolution ! En premier lieu, il est relativement bon marché [...] Mais le plus important, c"est qu"il est léger ! Et en plus, il peut avoir diverses tailles, si bien que même un gosse peut transporter quelques litres d"eau. Tous les enfants portent l"eau ! Aujourd"hui on peut voir des bandes de gamins, qui, tout en s"amusant et en se taquinant, vont chercher de l"eau à une source lointaine. Quel soulagement pour la femme africaine, éreintée et à bout de forces ! Quel changement dans sa vie ! Cela lui dégage un temps précieux pour elle-même, pour sa maison ! » R. KAPUSCINSKI. Ebène. Aventures africaines, Plon, Pocket, Paris, 2000, p264-265.
Ironique ou pas, R. Kapuscinski décrit néanmoins une réalité malheureusement encore
beaucoup trop répandue en Afrique, qui accuse les taux d"accès à l"eau parmi les plus bas du
monde, tout autant en ville qu"à la campagne, et des taux records de prévalence des maladies hydriques. Selon la conclusion d"un nouveau rapport de l"OMS et de l"UNICEF1, au cours de
ces dix dernières années, alors qu"un nombre considérable de personnes2 dans le monde a
accédé à un système d"alimentation en eau approprié3, l"Afrique sub-saharienne reste un sujet
de préoccupation. 322 millions d"Africains n"ont toujours pas d"accès à l"eau potable en 2004
(27% des 1,1 milliard de personnes dépourvues d"accès vivent dans cette région du monde 4) et seuls 16% de la population africaine bénéficient d"une connexion privative (dansl"habitation ou dans la cour). Sur ce continent, en dépit des progrès réalisés entre 1990 et
2004, avec l"augmentation de la population desservie de 49% à 56%, un très grand effort reste
nécessaire pour atteindre l"objectif de développement du millénaire (" Millenium Development Goal », MDG) fixé par les Nations Unies5, de 75% de taux d"accès en 2015. En
raison du fort croît démographique, sur la période 1990-2004, le nombre de personnes nebénéficiant pas d"un accès à l"eau potable a augmenté de 23%, ce qui représente 60 millions
de personnes. En outre, avec l"augmentation de la population urbaine de 85% de 1990 à 2004,le nombre de citadins non desservis a doublé dans la même période, atteignant 52 millions de
personnes en 2004. Le taux d"accès a lui-même baissé de 80 à 82%, tandis que le taux de desserte par connexion privative a connu une régression encore plus manifeste (de 45 à 36%). Si les tendances actuelles se maintiennent, l"OMS estime qu"en 2015, le nombre de personnes non desservies augmentera encore de 47 millions (tandis que pour l"ensemble du monde cenombre au contraire baissera de 150 millions). Or, le taux réel d"accès doit être encore minoré
1 WORLD HEALTH ORGANIZATION. UNICEF. Meeting the Millenium Development Goals Drinking Water and Sanitation Target,
The urban and rural challenge of the Decade, 2006, 47 p. sur le site : www.2 Environ 816 millions de personnes. voir site internet : http://www.wateryear2003.org/fr/ev.php-URL ID=4096&URL DO=TO
TOPIC&URL SECTION=201.html
3 Définition de l"accès à l"eau potable selon l"OMS: " accès à des sources d"eau améliorées : connexion au réseau à domicile, dans
l"habitation ou dans la cour, points d"eau collectifs, forages, puits protégé, source protégée, collecte d"eau de pluie » voir : WORLD
HEALTH ORGANIZATION. UNICEF. Meeting the Millenium Development Goals Drinking Water and Sanitation Target, The urban and
rural challenge of the Decade, 2006, 47 p. sur le site : www. http://www.who.int/water_sanitation_health/monitoring/jmpfinal.pdf
4 Idem.
5 NATIONS UNIES. Déclaration du Millénaire, Assemblée Générale, 13 septembre 2000, 10 p sur le site :
6compte tenu de la réalité des services, bien en-deçà des statistiques officielles, du fait même
qu"être connecté à un réseau ne signifie pas pour autant avoir un approvisionnement fiable
(comme l"ont montré les travaux de M-H Zérah en Inde6) mais aussi en raison de la disparité
des définitions de l"accès à l"eau rencontrées dans les différents pays7. La concentration
urbaine accroît le besoin d"infrastructures d"eau et d"assainissement, et celles qui existentsouffrent d"un déficit quasi général de gestion et de maintenance. Selon l"OMS, " l"objectif du
plan d"action de Johannesburg implique la nouvelle desserte de 404 millions d"Africains eneau potable et de 410 millions en assainissement. Les investissements réalisés sur la décennie
1990-2000 ont permis respectivement celle de 135 millions d"Africains (eau potable) et 98
millions d"Africains (assainissement) avec une aide extérieure totale de 31 milliards de
dollars (3,1 milliards/an). »8 Il faudrait donc aujourd"hui multiplier les rythmes
d"investissement du secteur en Afrique au moins par trois pour l"eau et par quatre pour
l"assainissement. Au cours de ces vingt-cinq dernières années, depuis la conférence de Mar del Plata en 1977,de grandes conférences ont tenté de fédérer les efforts de la communauté internationale et de
définir des stratégies pour améliorer cette situation (voir encadré).6 ZERAH. M-H. L"accès à l"eau dans les villes indiennes, [Villes], Anthropos, Paris, 1999, 192 p.
7 Je reviendrai ultérieurement sur cette question importante de la définition de l"accès et des statistiques qui s"y rattachent.
8 ROCHE P.A. "L"eau, un enjeu vital pour l"Afrique », p39-p75, in Afrique Contemporaine, Revue trimestrielle publiée par l"Agence
Française de Développement, n°205, mars 2003, Dossier spécial, 245 p. 7 Encadré 1 : les grandes conférences internationales sur l"eau potableLa conférence de Mar del Plata en 1977 a été à l"origine d"une série d"actions mondiales dans le domaine de
l"eau. Parmi celles-ci, la " Décennie Internationale de l"Eau Potable et de l"Assainissement » (1981-1990),
lancée par les Nations Unies, a permis une extension significative de la fourniture des services de base aux plus
démunis. Ces expériences ont fait la lumière sur l"ampleur de la tâche, à savoir la nécessité d"un formidable
développement de l"approvisionnement en eau et des systèmes d"assainissement, aujourd"hui et pour les années à
venir. La Conférence internationale sur l"eau et l"environnement de Dublin en 1992 a défini quatre grands
principes qui sont encore applicables aujourd"hui (principe n°1 : " L"eau douce -ressource fragile et non
renouvelable- est indispensable à la vie, au développement et à l"environnement », principe n°2 : " La gestion et
la mise en oeuvre des ressources en eau doivent associer usagers, planificateurs et décideurs à tous les
échelons. », principe n°3 : " Les femmes jouent un rôle essentiel dans l"approvisionnement, la gestion et la
préservation de l"eau. », principe n°4 : " L"eau, utilisée à de multiples fins, a une valeur économique et devrait
donc être reconnue comme un bien économique ». La Conférence des Nations Unies sur l"environnement et le
développement (CNUED), en 1992, a permis l"adoption de l"agenda 21 qui, à travers ses sept propositions
d"action dans le domaine de l"eau douce, a contribué à mobiliser les populations en faveur du changement et a
enclenché une évolution, encore très lente, des pratiques en matière de gestion de l"eau. Ces deux conférences
ont été fondamentales car elles ont placé l"eau au coeur du débat sur le développement durable. Le Deuxième
Forum Mondial de l"eau, à La Haye en 2000, et la Conférence Internationale sur l"Eau, à Bonn en 2001, ont
continué à oeuvrer dans la même direction. Toutes ces instances ont défini des objectifs visant à améliorer la
gestion de l"eau, mais peu ont été atteints. Cependant, de tous les objectifs adoptés au cours des évènements de
ces dernières années, les objectifs de développement pour le millénaire (" Millenium Development Goals »)
établis par les Nations Unies pour 2015, dans le cadre de la " Décennie Internationale pour l"Eau Potable »
(2005-2015), sont peut être les plus importants, car ils visent à réduire de moitié le pourcentage de la population
qui n"a pas accès à l"eau potable. (Les autres objectifs sont les suivants : réduire de moitié la proportion de la
population dont le revenu est inférieur à un dollar US par jour, réduire de moitié la proportion de la population
qui souffre de la faim, donner à tous les enfants garçons et filles, partout dans le monde, les moyens d"achever un
cycle complet d"études primaires, réduire des trois quarts le taux de mortalité maternelle et des deux tiers le taux
de mortalité des enfants de moins de cinq ans, arrêter la propagation du sida, maîtriser le paludisme et d"autres
grandes maladies, et commencer à inverser la tendance). En mars 2000, la Déclaration ministérielle de La Haye a
énoncé sept défis servant de base à l"action future. Ils ont en outre été adoptés par le WWDR comme critères de
suivi des progrès réalisés, notamment satisfaire les besoins humains fondamentaux (assurer un accès à l"eau et à
l"assainissement de qualité et en quantité suffisantes), valoriser l"eau (identifier et évaluer les différentes valeurs
de l"eau -économique, sociale, environnementale, culturelle-) et tenter d"accorder les coûts de son stockage et de
son traitement aux objectifs d"équité et de réponse aux besoins des populations pauvres et vulnérables, gérer
l"eau de manière responsable (impliquer chaque secteur de la société dans le processus de décision et prendre en
compte les intérêts de toutes les parties). Quatre défis supplémentaires ont été ajoutés aux sept précédents afin
d"élargir le champ d"application de l"analyse, notamment " l"eau et les villes » (tenir compte des besoins
spécifiques d"un monde de plus en plus urbanisé).UNESCO. Rapport mondial sur la mise en valeur des ressources en eau. L"eau pour les hommes, l"eau pour la
vie, 2003, 34 p. sur le site : http://unesdoc.unesco.org/images/0012/001295/129556f.pdf Les préoccupations des grandes conférences internationales sont aussi celles des bailleurs, notamment de la Banque Mondiale et du FMI qui, s"inspirant des stratégies définies et en reprenant certains principes (notamment le principe n°4 de la Conférence de Dublin de 1992 sur la valeur économique de l"eau), ont guidé vingt ans de réformes des services urbains en réseaux en Afrique et notamment du secteur de l"eau potable9. Or, depuis les années 1980, ces
réformes s"inscrivent dans le cadre plus large de la restructuration du secteur public imposée par les Programmes d"Ajustement Structurel, dans un contexte de remise en cause de l"Etat développeur10. Dans son rapport sur le développement dans le monde de 199411, la Banque
9 Les réseaux techniques urbains sont définis comme les services locaux qui forment l"ossature matérielle des villes (eau, assainissement,
transports urbains, distribution d"électricité, réseaux câblés, chauffage urbain). Dans les pays du Nord, on les nomme aussi services publics
marchands (SPU) distincts des grands systèmes techniques (réseaux de transport d"énergie, de télécommunications, de voies ferrées) qui
relèvent d"autres logiques. voir LORRAIN. D. " Gig@ city (L"essor des réseaux techniques dans la vie quotidienne) », in Flux n°47,
janvier-mars, 2002, p 7-19.10 LESUEUR. J-Y. LANE. P. Les services publics africains à l"épreuve de l"assainissement : une évaluation économique et sociale, [Les
cahiers de la bibliothèque du développement], L"Harmattan, Paris, 1994, 314 p.11 BANQUE MONDIALE. Rapport sur le développement dans le monde : une infrastructure pour le développement, New York, Oxford
University Press, 268 p.
8 Mondiale impute à la gestion publique des infrastructures les taux catastrophiques deconnexion des populations, tout en reconnaissant le facteur déterminant de la qualité des
services urbains pour le développement économique des pays. Ce facteur est crucial en
particulier dans les villes, revenues au centre des préoccupations des bailleurs à la fois pour
leur rôle moteur dans la croissance économique, mais aussi pour la pauvreté de certainescouches de leurs populations, qui avait été minorée au regard de la pauvreté rurale. Dans le
but d"améliorer le niveau de service, puis d"en universaliser l"accès (notamment pour lespauvres), les réformes visent à limiter le rôle direct des gouvernements, à réformer le
management public dans la fourniture des services et à produire un nouveau cadre de gestion et d"exploitation des infrastructures, notamment par le biais de l"introduction du secteur privé.Ce nouveau cadre est interprété par les chercheurs en termes d"éclatement ou de " dé-
intégration » des infrastructures de réseaux, comme le montrent les travaux de S. Graham et de S. Marvin12, sur lesquels je reviendrai ultérieurement. Etant donné le contexte de pauvreté
massive des pays en développement et le caractère spécifique de l"eau, à la fois bien social et
un bien économique, les réformes de ce secteur ont suscité de nombreuses interrogations à
propos de leurs conséquences pour les populations pauvres. L"émergence d"une problématique dans un cadre comparatifJ"ai commencé à m"intéresser à la question de l"accès à l"eau des citadins pauvres lors de mon
stage de maîtrise en 1998, qui portait sur le thème de la privatisation des bornes-fontaines à
Lomé (Togo), dans le cadre de la Régie Nationale des Eaux du Togo. Au début des années2000, le débat international s"articulait largement sur les questions de privatisation et de
partenariat public-privé, sur les modalités de délégation des services publics aux grands
groupes de l"eau, avec une résonance particulière en France, berceau des leaders mondiaux dusecteur et du " French Model » (la gestion déléguée) cher à la Banque Mondiale. C"est donc
tout naturellement que j"ai souhaité prolonger mes réflexions sur cette question, ce choixprovenant du souci de tester l"idée d"une convergence des processus à l"échelle du continent,
quelles que soient par ailleurs les options politiques des régimes en place. Dans le mêmetemps, je découvrais aussi, avec la thèse de P. Gervais-Lambony, De Lomé à Harare, le fait
citadin13, les vertus de la comparaison. Dans sa surprenante introduction, P. Gervais-
Lambony explicite non seulement les intérêts d"une étude comparative, mais surtout la
nécessité (pour son thème de recherche) de comparer deux objets aussi différents que possible
empiriquement, afin de " dégager le conjoncturel du structurel », de mettre en exergue ce quirelève de la tendance lourde tout en dégageant les spécificités locales et leur influence. C"est
aussi ce que propose M. Leclerc-Olive (pour une étude urbaine comparative entre le Bénin et le Mali) : " Expérimental et ouvert, le comparatisme dans cette recherche se veut'différentiel" : nous voulons ainsi signifier l"attention portée aux différences, voire aux petites
différences, qui par ricochet, obligent à soumettre chaque situation à de nouvelles questions.
On explore une piste méthodologique orthogonale à un comparatisme conçu comme construction de généralités, producteur de typologie »14. Ma posture se veut hybride, entre
comparatisme " classique » terme à terme, quand cela est pertinent (notamment sur les pointsquotesdbs_dbs22.pdfusesText_28[PDF] Panneaux d interdiction - JMB Identification
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