LES JEUNES EN DIFFICULTE DE 16 A 25 ANS : QUELLES
LES JEUNES EN DIFFICULTE DE 16 A 25 ANS : QUELLES FORMES D'INSERTION ? – thème n° 7 –. Ce rapport de séminaire a été réalisé par un groupe de 10 élèves en
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LINSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE : VERS UNE
amenés à privilégier l'exploration des croyances de contrôle comme outil d'aide à l'insertion socio- professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans.
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L'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE :
VERS UNE COMPRÉHENSION DYNAMIQUE
DE CE QU'EN PENSENT LES JEUNES
1Geneviève FOURNIER
Centre de recherche interuniversitaire sur l'éducation et la vie au travail (CRIEVAT-Laval) Faculté des sciences de l'éducation, Université LavalLe but du présent article est de présenter brièvement les fondements théoriques qui nous ont
amenés à privilégier l'exploration des croyances de contrôle comme outil d'aide à l'insertion socio-
professionnelle des jeunes de 16 à 25 ans. Il est également de rendre compte sommairement desrésultats de la recherche effectuée auprès de 73 jeunes adultes en difficulté d'insertion sociopro-
fessionnelle. Cette recherche visait à mieux comprendre le point de vue des jeunes en regard desdifférents déterminants de leur insertion socioprofessionnelle. Pour procéder à l'analyse et au
regroupement de ces différents points de vue, nous avons utilisé le lieu de contrôle, concept qui
nous est apparu particulièrement signifiant pour l'analyse d'une situation dans laquelle plusieurs
jeunes adultes se sentent relativement impuissants. L'analyse des résultats a permis de découvrir
suffisamment de nuances pour permettre l'élaboration d'une typologie des croyances comprenant cinq catégories distinctes du locus de contrôle.Le but du présent article est de présenter brièvement les fondements théoriques qui nous ont
amenés à privilégier l'exploration des croyances de contrôle comme outil d'aide à l'insertion
socioprofessionnelle des jeunes de 16 à 25 ans. Il est également de rendre compte sommaire- ment des résultats de la recherche 2 effectuée auprès de 73 jeunes adultes en difficulté d'inser-tion socioprofessionnelle. Cette recherche, qui a servi de point de départ à l'élaboration du pro-
gramme Interagir 3 et au développement de l'échelle du locus de contrôle vocationnel 4 , visait à mieux comprendre le point de vue des jeunes en regard des différents déterminants de leurinsertion socioprofessionnelle. Pour procéder à l'analyse et au regroupement de ces différents
points de vue, nous avons utilisé le lieu de contrôle, concept qui nous est apparu particulière-
ment signifiant pour l'analyse d'une situation dans laquelle plusieurs jeunes adultes se sentent relativement impuissants. De fait, pour bon nombre de jeunes aujourd'hui, le contexte socio- professionnel apparaît non seulement peu favorable mais de plus, ils ne se reconnaissent que peu ou pas de pouvoir d'action dans leurs interactions avec ce contexte. ENTRE 16 ET 25 ANS: UNE DOUBLE TRANSITIONENTRE 16 ET 25 ANS: UNE DOUBLE TRANSITION L'insertion socioprofessionnelle des jeunes adultes de 16 à 25 ans est une préoccupationmajeure de nos jours parce qu'à cet âge en particulier, plusieurs éprouvent des difficultés de sta-
bilisation sur le marché du travail. Or, ces difficultés et la façon dont elles sont résolues,
s'avèrent souvent lourdes de conséquence pour l'ensemble de leur vie professionnelle. (Fournier
et Croteau,1998; Bujold, 1989; Gauthier,1996; Osipow,1996). À ce sujet, Fournier et Careau(1991) soulignent qu'entre 16 et 25 ans, le jeune adulte utilisera tout un éventail de stratégies
essai 28/03/02 3:45 PM Page 365 dans le but d'acquérir une indépendance financière et se montrer autonome aussi bien dans l'organisation de sa vie en général que dans l'organisation de sa vie professionnelle.De façon plus spécifique, c'est durant la période de transition adolescence/âge adulte que
l'individu doit élaborer un projet de vie professionnelle. Havighurst (1982) et Levinson (1978)affirment à ce propos que la construction de son avenir professionnel constitue la tâche centrale
et organisatrice de la vie du jeune adulte de 16 à 25 ans. Ce dernier doit effectuer une doubletransition, soit celle du passage de l'adolescence à l'âge adulte et celle du passage de l'école
au marché du travail, afin d'acquérir une autonomie tant affective que professionnelle. Danscette double transition, la réussite de l'insertion au marché de l'emploi revêt une importance
particulière. En effet, d'abord source déterminante d'autonomie financière, le travail permet
également à l'individu de trouver les marges de liberté nécessaires pour faire ses choix et
délimiter lui-même les contours de son avenir. Dans cette même foulée, c'est en acquérant une
certaine stabilité sur le marché du travail qu'il atteint le statut d'adulte et devient un citoyen à part
entière, capable de participer au développement du bien-être de la collectivité et à la société de
consommation. Effectivement, la participation à l'économie formelle, du point de vueconservateur, est une condition préalable à l'accès à une pleine citoyenneté (Tardif, 1998).
Comme le souligne à juste titre Perret (1995), "L'argent concrétise l'autonomie sociale despersonnes, mais seul le travail a vocation de la fonder. (...) Le travail ne fait pas que légitimer
l'autonomie de l'individu dans la sphère de l'échange monétaire, il contribue aussi à la qualité de
sa participation effective à la vie sociale.» (p.43). Que le passage de l'adolescence à l'âge adulte
se fasse aujourd'hui plus tardivement qu'il y a 20 ans (Galland, 1997, Nicole-Drancourt, 1997) a en soi peu d'importance. Il n'en demeure pas moins que cette transition s'effectue par lepassage obligé de l'exercice d'un emploi économiquement viable et de l'acquisition du statut de
travailleur. Dans cette perspective, il est important, à une période aussi cruciale de la vie de la
personne, de mobiliser ses ressources personnelles de manière à ce qu'elle se sente capable de s'engager et de prendre en charge la réalisation de ses objectifs professionnels tout entenant compte des réalités contextuelles à l'intérieur desquelles ses buts doivent se réaliser.
QUELQUES DÉTERMINANTS ENVIRONNEMENTQUELQUES DÉTERMINANTS ENVIRONNEMENTAUX DEAUX DE L L'INSER'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLETION SOCIOPROFESSIONNELLEL'insertion socioprofessionnelle est conditionnée par un marché de l'emploi où les déceptions,
le manque d'emploi et les remises en question sont choses courantes. Elle demande uninvestissement de la part des jeunes sur une très longue période. Elle n'apparaît plus comme un
moment prévisible, sans discontinuité, durant lequel les jeunes passent de la formationCARRIÉROlogie
366interieur_vol_8_no3-4_qx4 27/03/02 1:33 PM Page 366 professionnelle au plein emploi. Il s'agit plutôt d'un processus au cours duquel s'insèrent la formation, la construction d'un projet professionnel, la recherche d'emploi et de nombreuses entrées et sorties du marché du travail.
Les conditions qui règnent sur le marché du travail subissent fortement l'influence de facteurs
issus des structures sociales, politiques et culturelles d'une société. Ces dernières années,
plusieurs auteurs ont procédé à l'analyse des facteurs qui contraignent particulièrement l'insertion socioprofessionnelle des jeunes (Rose, 1998, 2000; Fournier et Bourassa, 2000; Baby, 1993, 2000; Jacot, 1994; Gauthier, 2000; Galland, 1995; De Bandt, Dejours et Dubar,1995; Castel, 1996; Paugam, 1996, 2000; Gagnon, 1996, OCDE, 1996). Tous sont d'avis que
les conditions actuelles sont peu favorables à l'intégration des jeunes sur le marché de l'emploi.
Parmi les facteurs les plus souvent évoqués, on retrouve les facteurs démographiques, c'est-à-
dire le nombre élevé de jeunes qui sont actuellement disponibles à l'emploi et qui se fontconcurrence. Les facteurs économiques, dans la mesure où la situation économique qui prévaut
actuellement nuit à la création d'emplois stables et génère de nouvelles formes d'emplois dites
atypiques. Plus précisément, il semble que la réduction de l'offre d'emploi et du temps de travail
sont parmi les observations qui émergent le plus fréquemment des analyses de la situation dumarché du travail des dernières années, dans les sociétés industrialisées (OCDE, 1996, Rose,
2000). Conséquemment, de plus en plus de jeunes travailleurs et de travailleuses se retrouvent
dans une situation de précarité professionnelle et, bien souvent aussi, personnelle (Gauthier,2000 ; St-Onge, 2000 ; Tessier, 2000). Les facteurs éducatifs, c'est-à-dire l'allongement de la
période des études crée chez les diplômés des attentes plus élevées et plus nombreuses à
l'égard du marché du travail. Enfin, les facteurs technologiques, c'est-à-dire l'évolution des
moyens de production requièrent une main-d'oeuvre capable d'exécuter des tâches diverses etcomplexes, exigeant des qualifications spécialisées ou, à l'inverse, une main-d'oeuvre disposée
à faire des tâches répétitives et qui nécessitent peu ou pas de qualifications.Les facteurs précédemment mentionnés contribuent à décrire sommairement le contexte pour
le moins difficile dans lequel les jeunes de 16 à 25 ans évoluent aujourd'hui. À l'heure actuelle,
les perspectives d'emploi pour les jeunes de 16 à 25 ans sont tellement peu encourageantesque plusieurs d'entre eux se sentent démunis et impuissants pour faire leur place sur le marché
du travail. Ils entrevoient difficilement le moment où ils pourront réaliser leurs objectifsprofessionnels et s'affranchir, de manière plus ou moins définitive, des déterminismes liés aux
changements structurels en cours sur le marché de l'emploi. Pour une proportion de plus en plusimportante d'entre eux, l'insertion socioprofessionnelle s'effectue dans un contexte de précarité
et d'incertitude qui devient une réalité et un mode de vie " obligé » (Gauthier, 2000). Les jeunes
367L'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE : VERS UNE...
interieur_vol_8_no3-4_qx4 27/03/02 1:33 PM Page 367 doivent ainsi négocier avec les incertitudes et les imprévus comme ils doivent affronter laprécarisation et la transformation des formes du travail. Cependant, il existe des disparités dans
la manière dont les jeunes composent avec ces nouvelles réalités: certains s'en sortent mieux
que d'autres et on remarque des différences individuelles indéniables dans la façon de réagir au
manque d'emploi (Cascino et Le Blanc, 1993; Cairns, Woodward, et Hashizume, 1992). LE RÔLE DE LLE RÔLE DE L'INDIVIDU DANS LE PROCESSUS 'INDIVIDU DANS LE PROCESSUSD'INSER
D'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLETION SOCIOPROFESSIONNELLE L'importance des variables individuelles a souvent été soulignée comme modulateur du cheminement professionnel des individus et, par le fait même, de leur insertionsocioprofessionnelle. Plusieurs recherches ont établi des liens étroits entre le prolongement de
la fréquentation scolaire et la capacité à intégrer le marché du travail (OCDE, 1996; Laflamme,
1996; Trottier, Perron et Diabomba, 1995). La variable sexe semble aussi jouer un rôle
modérateur dans la démarche d'insertion socioprofessionnelle. Selon Bengle (1991), à compétences égales, les hommes ont encore plus de chances de se trouver un emploi permanent et à temps plein que les femmes. Dans un autre ordre d'idées, les auteurs s'accordent pour dire que les champs d'intérêt de la personne, ses aptitudes, ses motivations,ses aspirations et ses diverses expériences de travail sont autant de variables qui entrent en jeu
au moment de l'intégration au marché du travail et qui expliquent, partiellement du moins, lesdifférences dans la manière de vivre cette étape de vie (Bujold, 1989; O'Brien, 1986; Osipow,
1986;. Roy, 1988). De plus, Roy (1988) soutient que l'origine sociale est un autre déterminant
individuel important qui peut affecter le déroulement de l'insertion socioprofessionnelle. Il rappelle à ce sujet que, selon de nombreuses recherches, les jeunes provenant de milieuxfavorisés éprouvent moins de difficultés dans leur démarche d'insertion socioprofessionnelle
que les jeunes issus des milieux socioéconomiquement défavorisés. Pour expliquer cet écart
dans les possibilités d'insertion, plusieurs hypothèses sont possibles. Il semble d'abord que plus
les parents occupent une situation sociale élevée, plus les jeunes risquent d'avoir accès à un
bon réseau de soutien (Monette et Fournier, 2000) et de se rendre à l'université (OCDE, 1996).
Il est possible aussi que l'absence de soutien de la famille ébranle fortement une situation déjà
précaire. Ensuite, il est plausible que les jeunes qui sont en présence de parents vivant de nombreuses difficultés en emploi aient tendance à envisager les mêmes frustrations et insatisfactions pour eux-mêmes. Enfin, il importe de souligner l'influence des valeurs et descroyances qui sont véhiculées dans l'environnement familial à l'égard de l'école et du travail et
qui affectent la manière dont les jeunes abordent leur entrée sur le marché du travail.Mentionnons notamment l'importance accordée à la réussite sociale, à l'actualisation de soi et
CARRIÉROlogie
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à l'éducation dans les milieux mieux nantis. Ces valeurs ont possiblement pour effet de motiver
les jeunes de ces milieux à se montrer plus actifs dans la réalisation de leurs projets professionnels 5 En somme, l'insertion socioprofessionnelle n'est pas strictement conditionnée par les contingences du marché du travail pas plus qu'elle n'est déterminée par certainescaractéristiques individuelles. Le processus d'insertion socioprofessionnelle est plutôt issu du
jeu d'influence des caractéristiques de l'environnement et de celles de l'individu. Cependant, au-
delà de la situation du marché du travail et des ressources personnelles de chacun, le jeunesadulte qui estime avoir des possibilités de choix et d'actions, si limitées soient-elles, sur son
avenir professionnel, se trouve en meilleure position pour se mobiliser et s'investir dans sa démarche d'insertion socioprofessionnelle. De fait, les résultats de différentes recherchesmontrent que les individus n'abordent pas les événements de manière neutre et univoque (Abric,
1993). En ce qui concerne les jeunes en difficulté d'insertion socioprofessionnelle, il semble que
la représentation que plusieurs se font de leur vie au travail et de leur capacité d'y trouversatisfaction, les amènent à anticiper de manière paralysante leurs difficultés dans la recherche
d'emploi et à renforcer des croyances qui rendent pratiquement caduques leur investissement dans une démarche d'insertion socioprofessionnelle. Dans une perspective d'intervention, ilnous est apparu important de connaître de manière nuancée les croyances des jeunes à propos
de leur insertion socioprofessionnelle et de leurs possibilités d'en influencer le cours. Considérant l'insertion socioprofessionnelle comme une démarche résultant de l'interaction individu/environnement, nous avons décidé d'utiliser et d'adapter le lieu de contrôle comme concept de base pour analyser le discours des jeunes et en dégager leurs principales croyances. LES CROYLES CROYANCES DE CONTRÔLE ET ANCES DE CONTRÔLE ET L L'INSER'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLETION SOCIOPROFESSIONNELLE Les croyances de contrôle individuelles permettent de distinguer les attitudes actives et passives de l'individu par rapport à son environnement et fournissent en quelque sorte desindices sur sa perception du degré de contrôle qu'il peut exercer sur ce qui lui arrive, sur ce qui
constitue pour lui des sources de renforcements (Fournier et Jeanrie, à paraître; Rotter,1966,1975, 1990). Plusieurs études dont celles de Lefcourt (1976), St-Louis (1981), Spector (1982),
Chevrier et Inostra (1987), Friedrich (1988), Cabral et Salomone (1990), Taylor et Popma (1990), Holmes et Werbel (1992) Luzzo et Ward (1995) et Haworth, Jarman et Lee (1997) ont mis enévidence la relation étroite existant entre le lieu de contrôle et certaines variables favorisant la
réussite professionnelle.369L'INSERTION SOCIOPROFESSIONNELLE : VERS UNE...
interieur_vol_8_no3-4_qx4 27/03/02 1:33 PM Page 369 Une remarque s'impose toutefois ici à propos du locus de contrôle. Depuis la fin des années1970, ce concept a suscité de nombreux débats et controverses théoriques, tant en Europe
qu'en Amérique du Nord, depuis sa création par Julian Rotter en 1966. 6Globalement, ces
débats ont porté sur le caractère dichotomique du construit et sa conceptualisation en tant que
trait de personnalité, sa générabilité dans toutes les dimensions de la vie et sa vulnérabilité aux
normes sociales et culturelles. 7 Concernant le caractère dichotomique du construit et sa conceptualisation en tant que trait de personnalité, soulignons qu'à l'instar de nombreux auteurs (Rotter, 1975, 1990; Marks, 1998; Shapiro, Schwartz et Astin, 1996; Lefcourt, 1991; Finch, Shanahan, Mortimer et Ryu,1991;Strickland, 1989), nous supportons la thèse que le locus de contrôle n'est pas un trait stable de
la personnalité qui distingue les individus dans leur capacité d'ajustement. À ce propos, Rotter
(1975, 1990) rappelle l'importance de ne pas considérer le lieu de contrôle (LOC) des renforcements comme un trait individuel stable ou un type et souligne l'importance decomprendre et d'interpréter les résultats liés au LOC à partir de la perspective des théories plus
larges de l'apprentissage social. Rotter insiste sur les dangers d'une conceptualisation et d'une interprétation sur simplifiéesde l'internalité et de l'externalité qui laissent entendre que lescomportements d'une personne interne ne peuvent être liés qu'à des éléments positifs et
souhaitables ( good guy) et ceux d'une personne externe, qu'à des éléments négatifs et non désirables ( bad guy). Cette manière d'opposer les deux groupes (perspective différentialiste), sur la base de caractéristiques individuelles présumément bonnes ou mauvaises, a sans douteété amplifiée par l'idéologie dominante américaine où les notions de pouvoir, d'autonomie et
d'indépendance sont nettement valorisées (Marks, 1998; Fink et Hjelle, 1973; Mirels et Garrett,
1971). Cette polarisation des groupes restreint la possibilité de croyances simultanées en des
sources internes et externes de renforcement de même qu'elle confère une valeurintrinsèquement négative à toutes croyances en un contrôle externe. Cette conceptualisation,
croyons-nous, surestime l'internalité au détriment de l'externalité et accorde un poids excessif à
l'acteur dans l'explication de ses comportements par rapport aux circonstances et au contexte.Dans cette foulée et à l'instar également d'un bon nombre d'auteurs, nous nous opposons à
l'idée que les croyances en un contrôle externe sont en soi négatives, inappropriées et encore
moins fausses (Wong et Spoule, 1984; Marks, 1998; Fournier et Jeanrie, 1999). Ainsi, toute situation peut s'expliquer par le jeu d'influence de sources externes et internes dont l'effetpotentiel et conjugué varie d'une situation à l'autre. Sous cet angle, se reconnaître comme le
seul acteur causal de ce qui arrive est tout aussi inapproprié et renvoie à la notion d'omnipotence
tout comme se reconnaître comme entièrement dépendant du hasard ou des facteurs de contingence s'associe à l'impuissance et à l'aliénation.CARRIÉROlogie
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Quant à la "générabilité» du construit dans toutes les sphères de vie, plusieurs chercheurs se
sont prononcés en faveur du développement d'échelles de croyances de contrôle liées à des
domaines plus spécifiques (domain-specific scales) et par le fait même au bien-fondé dereconnaître le caractère situationnel du locus de contrôle (Lefcourt, 1991; Mischel and Mischel,
1979; Paulhus, 1983; Spector, 1992; Thompson et Spacapan, 1991). Comme l'a affirmé Marks
(1998), les croyances de contrôle chez un même individu peuvent différer selon le domaine de
vie, selon le contexte particulier dans lequel il se trouve tout comme elles peuvent se modifieren fonction des expériences qu'il sera amené à vivre tout au long de son développement. Par
exemple, un individu peut entretenir des croyances de contrôle plutôt internes dans la gestion de sa vie quotidienne tout en entretenant des croyances davantage externes dans sa vie professionnelle. De la même manière, un individu de 16 ans peut entretenir des croyances decontrôle externes en regard de sa réussite professionnelle et ce même individu, à 30 ans,
pourrait entretenir des croyances de contrôle internes vis-à-vis sa réussite dans ce domaine de
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