[PDF] Lecture analytique n°4 : Le monologue final Acte 3 « Je ne suis pas





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LE POTACHE MONOLOGUE.

MONOLOGUE COMIQUE. DIT PAR COQUELIN CADET de la Comédie Française. Prix : Un franc. GEORGES FEYDEAU. PARIS



LE POTACHE - Libre Théâtre

Monologue comique de Georges Feydeau. Monologue comique dit par Coquelin Cadet. Hein ? Vous croyez que je ris ? Je suis furieux !



Le Malade imaginaire de Molière

Notions: la scène d'exposition la double énonciation



Lecture analytique n°4 : Le monologue final Acte 3 « Je ne suis pas

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Mar 15 2020 · mind NOTE: For this monologue you should be sitting in a chair Make sure to use your body to show when the coaster is going up and when it’s going down ) (Going up ) Omigod omigod omigod omigod I don’t know why I ever got on this thing I hate roller coasters I’ve always hated roller coasters I should never have listened to what



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THE CRUCIBLE BY ARTHUR MILLER MARY WARREN: I never knew it before I never knew anything before When she come into the court I say to myself I must not accuse this woman for she sleeps in ditches and so very old and poor

Are monologues copyright protected?

Winners are chosen monthly and featured on this page. While the monologues in this collection are FREE, they are copyright protected. They may be used for educational settings without asking for permission. They may be used for auditions, performed in educational settings, used in school and community theatre performances, and video-taped.

How do you deliver a monologue?

(Monologue can be delivered at a desk with a prop microphone, simulating a radio broadcast, or in front of a laptop, as if the person is livestreaming or recording a video.) Well, good morning world. The walls are still white, the food still canned, and the people still gone.

How do I cite a drama notebook monologue?

The performer must cite the author AND Drama Notebook in his/her recitation, and if possible, add a link to the Drama Notebook Monologues on a web page where the performance is shared. For commercial rights and other inquiries, please contact us.

What do you say in a chorography monologue?

In this monologue, she is running through her chorography for her up-and-coming pageant and slowly unraveling. She is talking to herself about all the things on her mind. Walk, walk, walk and cupcake hands and left foot, two steps right foot, two steps and… (pauses) Shoot!

1 Lecture analytique : Rhinocéros, Le monologue final, Acte 3. BERENGER - (Il retourne vers la glace.) Un homme n'est pas laid, un homme n'est pas laid ! (Il se

regarde en passant la main sur sa figure.) Quelle drôle de chose ! A quoi je ressemble alors ? A quoi ? (Il

se précipite vers un placard, en sort des photos, qu'il regarde.) Des photos ! Qui sont-ils tous ces gens-là ?

M. Papillon, ou Daisy plutôt ? Et celui-là, est-ce Botard ou Dudard, ou Jean ? ou moi, peut-être ! (Il se

précipite de nouveau vers le placard d'où il sort deux ou trois tableaux.) Oui, je me reconnais ; c'est moi,

c'est moi ! (Il va raccrocher les tableaux sur le mur du fond, à côté des têtes des rhinocéros.) C'est moi,

c'est moi. (Lorsqu'il accroche les tableaux, on s'aperçoit que ceux-ci représentent un vieillard, une grosse

femme, un autre homme. La laideur de ces portraits contraste avec les têtes des rhinocéros qui sont

devenues très belles. Bérenger s'écarte pour contempler les tableaux.) Je ne suis pas beau, je ne suis pas

beau. (Il décroche les tableaux, les jette par terre avec fureur, il va vers la glace.) Ce sont eux qui sont

beaux. J'ai eu tort ! Oh, comme je voudrais être comme eux. Je n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un

front plat. Il m'en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je

n'aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les paumes de

ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il enlève son veston, défait sa che-

mise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme

je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans

poils, comme la leur ! (Il écoute les barrissements.) Leurs chants ont du charme, un peu âpre, mais un

charme certain ! Si je pouvais faire comme eux. (Il essaye de les imiter.) Ahh, Ahh, Brr ! Non, ça n'est pas

ça ! Essayons encore plus fort ! Ahh, Ahh, Brr ! non, non, ce n'est pas ça, que c'est faible, comme cela

manque de vigueur ! Je n'arrive pas à barrir. Je hurle seulement. Ahh, Ahh, Brr ! Les hurlements ne sont

pas des barrissements ! Comme j'ai mauvaise conscience, j'aurais dû les suivre à temps. Trop tard

maintenant ! Hélas, je suis un monstre, je suis un monstre. Hélas, jamais je ne deviendrai 40 rhinocéros,

jamais, jamais ! Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais je ne peux pas. Je

ne peux plus me voir. J'ai trop honte ! (Il tourne le dos à la glace.) Comme je suis laid ! Malheur à celui qui

veut conserver son originalité ! (Il a un brusque sursaut.) Eh bien tant pis ! Je me défendrai contre tout le

monde ! Ma carabine, ma carabine ! (Il se retourne face au mur du fond où sont fixées les têtes des

rhinocéros, tout en criant :) Contre tout le monde, je me défendrai, contre tout le monde, je me défendrai

! Je suis le dernier homme, je le resterai jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! - Rideau. 2 Intro

Bérenger est désormais seul sur scène : il est le dernier personnage à ne pas avoir subi la métamorphose.

La pièce se clôt donc sur un monologue final de Bérenger, dans sa chambre, où il semble reclus, cerné par

les rhinocéros. Ce monologue a commencé un peu plus haut dans la pièce, après le départ de Daisy ;

Bérenger compare alors les tableaux représentant des hommes et les têtes de rhinocéros présentes au

fond de la scène. Comment, par ce monologue, se dénoue la farce tragique qu'est Rhinocéros?

1. La solitude radicale et tragique de Bérenger

a) Un discours particulier : le monologue

¾ Le recours au monologue est ici justifié par l'évolution du " drame » qui a conduit à la métamorphose

progressive de tous les personnages. Bérenger est le dernier homme, il n'a plus d'interlocuteur. Un

accessoire sur scène souligne cette situation : la glace ; Bérenger se parle de fait à lui-même (" il va vers la

glace »l.3, " il contemple sa poitrine dans la glace »l.12).

¾ Aucune marque du discours dialogué, fréquemment utilisé au sein même d'un monologue : il n'y a donc

plus aucun destinataire même potentiel, même imaginaire, à la parole de Bérenger ; plus personne ne

parle sa langue. Toute communication est donc impossible et le passage radicalise cette faillite de la

parole présente dans toute la pièce.

¾ Disposition spécifique du discours théâtral qui confère au public une place particulière et problématique :

est-il l'ultime destinataire de la parole de Bérenger (et de Ionesco), selon le jeu de la double

dans cet espace rhinocérique qui encercle Bérenger ? En effet, celui-ci n'est pas exactement seul sur

scène : il est cerné par les rhinocéros, figurés par les têtes accrochées au mur et dont la présence est

accentuée par les barrissements. D'ailleurs, à la fin du monologue, Bérenger semble s'adresser à ces

rhinocéros, dans une forme de défi final : " Il se retourne face au mur du fond [...] tout en criant ». b) Bérenger et les autres

¾ Solitude de Bérenger contre tous : on relèvera l'opposition du singulier et du pluriel, et celles entre je et "

eux »( l.3, 5, 19 ), entre " je » et " tout le monde »( l.35, 37).

¾ Déplacement de la norme. Comme Bérenger est le dernier de son espèce, il est devenu " l'anormal »,

alors que les rhinocéros constituent la norme de référence : il se qualifie de " monstre »l.27 et se

compare, à son désavantage, aux rhinocéros

¾ Les rhinocéros sont connotés positivement. Le contraste de la beauté et de la laideur (" je ne suis pas

beau »l.1, " ce sont eux qui sont beaux »l.3) est développé à travers les oppositions de formes (" corne

»l.5, " Front plat »l.6 et " traits tombants »l.7), de texture (" moites »l.11, " rugueuses »l.11 / " flasque

»l.13, " dure »l.14 / " sans poils »l.16, " poilu »l.14) ou de couleur (" trop blanc »l.13, " magnifique

couleur vert sombre »l.15).

¾ Enfin, les barrissements apparaissent comme des " chants »l.17 opposés à la faiblesse de sa propre

voix, humaine. On aboutit dès lors à un éloge des rhinocéros qui révèle que la solitude et la différence,

c'est-à-dire le simple fait d'être soi, sont difficiles à porter, à assumer.

¾ Le sentiment dominant de Bérenger est ici la honte (" j'ai trop honte »l.31, " comme j'ai mauvaise

conscience »l.25, " J'ai eu tort »l.4). Le monologue exprime la douleur de Bérenger, qui est d'abord

douleur d'être lui-même. Ponctuation expressive : phrases exclamatives, interjections (" hélas ! »l.5

" ah ! »l.14), répétitions désespérées (" jamais, jamais »l.28).

2. La tentation de la métamorphose

a) Devenir rhinocéros !

¾ Le souhait de la métamorphose s'exprime fortement dans ce final : répétition du verbe vouloir au

conditionnel " je voudrais » l.4, l.14, 29 + propositions introduites par " comme » ou par " si ». De même,

les formules comparatives révèlent le désir de devenir rhinocéros : " être comme eux »l.5, " faire comme

eux » l.19. Enfin, Bérenger tente d'adopter le barrissement (" il essaie de les imiter »l.19 ; " ahh ! ahh ! brr

3 ») l.21, ce qui confère à la scène une véritable dimension de farce tragique.

¾ Le discours de Bérenger évolue : le début du passage reste empreint d'un espoir de changement (" ça

viendra peut-être »l.l.7), puis après la tentative de barrissement, c'est le constat d'échec : " je ne

deviendrai jamais rhinocéros »l.28 .Bérenger ne parvient pas en effet à se transformer en rhinocéros.

¾ Le monologue multiplie aussi les aveux directs d'impuissance par l'abondance des phrases négatives :

" non, ce n'est pas ça »l.20, " je n'arrive pas à » l.23, " je ne peux plus » l.29, " je ne peux pas »l.30. Le

caractère définitif de cette impossibilité à être rhinocéros est enfin souligné par les adverbes " jamais

»l.28, " plus » " trop tard »l.26.

b) Bérenger, une nouvelle figure héroïque ?

¾ Si Bérenger reste homme, c'est d'abord non par héroïsme, mais par impossibilité profonde de céder au

" charme » (au sens d'envoûtement) des barrissements et de suivre les autres.

¾ L'edžpression ͨ Malheur à celui qui veut conserver son originalité »l.32 est à prendre au sens premier du

terme. Ainsi l'attitude de Bérenger ne relève pas du simple anticonformisme. Ce serait plus amoindrir

la portée de la pièce qui est, il faut le rappeler ici, une représentation de tous les totalitarismes, et

notamment des idéologies nazies (ainsi, le culte du corps et de la force dans le monologue est une

allusion claire à l'idéologie nazie). Sans doute faut-il alors comprendre le mot " originalité » non pas au

sens d'anticonformisme, mais au sens premier de celui qui conserve ce qu'il est " à l'origine », c'est-

à-dire ici son humanité

¾ Bérenger sort dans ses derniers mots de sa léthargie et de ses tentations de céder à la rhinocérite. Ce

changement apparaît dans la gestuelle du personnage qui " a un brusque sursaut »l.33 et " se tourne

face au mur où sont fixées les têtes » l.36. De même, le futur et les phrases affirmatives semblent

marquer le temps de l'engagement : " je me défendrai »l.38, " je le resterai »l.38, " je suis le dernier

homme »l.38. La seule phrase négative devient ici expression, non pas de son impuissance mais d'une

position revendiquée (" je ne capitule pas »), qui annonce le passage à l'action (" ma carabine, ma

carabine »).

¾ II y a donc bien une progression de la figure de Bérenger qui assume une forme de résistance parce qu'il

n'a d'autre choix que d'être un homme. Ces dernières répliques constituent un renversement ultime de

situation et renvoient les rhinocéros à leur monstruosité réelle.

¾ Cependant le dénouement reste ouvert. Ce monologue ne consacre pas le triomphe de Bérenger et de

l'humanité ; l'issue paraît être fatale : " jusqu'au bout » (c'est-à-dire peut-être jusqu'à la mort), même si le

futur (" je le resterai ») laisse une petite place à l'espoir. La faillite de l'humanité n'est pas non plus ici

totale ; malgré lui, Bérenger dit son sens inné de l'humain et en proclame la dignité.

Conclusion: la force de ce monologue final, dont le destinataire ultime est le spectateur lui-même, tient à son

ambiguïté. Faut-il lire dans la résistance de Bérenger un espoir pour l'homme face aux tentations totalitaires ?

Convient-il plutôt de voir dans l'absurdité de la situation de Bérenger face au monde un constat profondément

pessimiste sur la condition humaine ? Ionesco ne délivre aucun message ; son théâtre s'adresse d'abord à ce

qui remue profondément en l'homme : " L'art et la littérature ne peuvent être qu'affectivité et connaissance

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