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chapitre 9 cours

Léon Gambetta discours devant l'assemblée nationale

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 1 Introduction : Depuis la Révolution française, nombreux sont les hommes politiques français

à la recherche d"un système politique stable, pérenne, capable d"être accepté par la plus grande

majorité des Français. Cette recherche explique la multitude de régimes que connaît le pays à

partir de 1789 : monarchies, empires, républiques, tous plus ou moins libéraux et/ou

autoritaires, se succèdent jusqu"à la chute du Second Empire, le 4 septembre 1870. Est alors

fait le choix d"un nouveau régime, républicain, qui apparaît pourtant très contesté, non

seulement à cause de l"opposition nette d"une partie de la classe politique monarchiste ou

bonapartiste, mais aussi à cause de la division entre les républicains eux-mêmes. Les

premières années de la III e République sont donc des années de questionnement et de combat

pour les républicains, qui doivent définir ce qu"est pour eux la République afin d"assurer le

fonctionnement de ses institutions et d"éviter qu"elle ne disparaisse. Progressivement, une idée clé se met en place : en France, seule la République

1 peut

incarner la démocratie

2. La victoire de la République est donc aussi celle de la démocratie, ce

qui explique que, depuis 1870, ce système politique n"a véritablement été remis en cause

qu"une seule fois, entre 1940 et 1944. Cependant, la République n"est pas figée : trois systèmes

successifs (III e, IVe et Ve Républiques) ont été appliqués en France en un siècle et demi, ce qui montre bien l"importance des débats politiques, encore présents aujourd"hui, autour des valeurs de la République et de la démocratie. Problématique : Quel est le caractère complexe de la République en France et comment ce

modèle s"est-il enraciné depuis les années 1870, sans pourtant être exempt de crises et de

remises en cause ? I. L"enracinement de la culture républicaine dans les décennies 1880-1890 : Comment l"enracinement de la culture républicaine contribue-t-il à rendre incontournable la République en France dans les années 1880-1890 ? A. Une République minoritaire dans les années 1870 : Documents à utiliser : discours de Léon Gambetta du 9 octobre 1877, document 2 p. 303. Document 1 : L"éloge du suffrage universel et du système républicain :

Aujourd"hui, citoyens, si le suffrage universel se déjugeait, c"en serait fait, croyez-le bien, de

l"ordre en France, car l"ordre vrai - cet ordre profond et durable que j"ai appelé l"ordre

républicain - ne peut en effet exister, être protégé, défendu, assuré, qu"au nom de la majorité

qui s"exprime par le suffrage universel. (Très bien ! très bien ! - Bravo ! bravo !)

Et si l"on pouvait désorganiser ce mécanisme supérieur de l"ordre, le suffrage universel,

qu"arriverait-il ? Il arriverait, Messieurs, que les minorités pèseraient autant que les majorités ;

il arriverait que tel qui se prétendait investi d"une mission en dehors de la nation, d"une

mission que l"on qualifierait de providentielle, en dehors et au-dessus de la raison publique,

que celui-là irait jusqu"au bout, puisqu"on lui aurait donné la permission de tout faire jusqu"au

bout...

1 Forme d"organisation politique dans laquelle les détenteurs du pouvoir l"exercent en vertu d"un mandat conféré

par le corps social - en ce sens " république » s"oppose à " monarchie », mais ne se confond pas avec

" démocratie », dans l"hypothèse, par exemple, d"une restriction du suffrage -,

2 Fondé sur la valorisation de l"individu et sur l"égalité juridique, l"idéal démocratique moderne émerge à l"aube

du XVIII

e s. d"une nouvelle conception de l"homme dans laquelle celui-ci, libre et doué de volonté autonome,

n"est plus soumis à la divine Providence. La liberté est définie comme une faculté inhérente à la personne

humaine et se réalise pleinement à travers la reconnaissance de droits naturels, inaliénables et sacrés.

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 2

Mais, Messieurs, il n"est pas nécessaire, heureusement, de défendre le suffrage universel

devant le parti républicain qui en a fait son principe, devant cette grande démocratie dont tous

les jours l"Europe admire et constate la sagesse et la prévoyance, à laquelle, tous les jours, de

tous les points de l"univers, arrivent les sympathies éclatantes de tout ce qu"il y a de plus

éminent dans les pays civilisés du monde. Aussi bien, je ne présente pas la défense du

suffrage universel pour les républicains, pour les démocrates purs ; je parle pour ceux qui,

parmi les conservateurs, ont quelque souci de la modération pratiquée avec persévérance dans

la vie publique. Je leur dis, à ceux-là : Comment ne voyez-vous pas qu"avec le suffrage

universel, si on le laisse librement fonctionner, si on respecte, quand il s"est prononcé, son indépendance et l"autorité de ses décisions, - comment ne voyez-vous pas, dis-je, que vous avez là un moyen de terminer pacifiquement tous les conflits, de dénouer toutes les crises, et

que, si le suffrage universel fonctionne dans la plénitude de sa souveraineté, il n"y a plus de

révolution possible, parce qu"il n"y a plus de révolution à tenter, plus de coup d"État à redouter

quand la France a parlé ? (Très bien ! très bien ! Applaudissements.)

C"est là, Messieurs, ce que les conservateurs, c"est là ce que les hommes qui, les uns de bonne

foi, les autres par entraînement et par passion, préfèrent le principe d"autorité au principe de

liberté, devraient se dire et se répéter tous les jours.

C"est que, pour notre société, arrachée pour toujours - entendez-le bien - au sol de l"ancien

régime, pour notre société passionnément égalitaire et démocratique, pour notre société qu"on

ne fera pas renoncer aux conquêtes de 1789, sanctionnées par la Révolution française, il n"y a

pas véritablement, il ne peut plus y avoir de stabilité, d"ordre, de prospérité, de légalité, de

pouvoir fort et respecté, de lois majestueusement établies, en dehors de ce suffrage universel

dont quelques esprits timides ont l"horreur et la terreur, et, sans pouvoir y réussir, cherchent à

restreindre l"efficacité souveraine et la force toute puissante. Ceux qui raisonnent et qui

agissent ainsi sont des conservateurs aveugles ; mais je les adjure de réfléchir ; je les adjure, à

la veille de ce scrutin solennel du 14 octobre 1877, de rentrer en eux-mêmes, et je leur

demande si le spectacle de ces cinq mois d"angoisses si noblement supportées, au milieu de

l"interruption des affaires, de la crise économique qui sévit sur le pays par suite de l"incertitude

et du trouble jetés dans les négociations par l"acte subit du seize mai, je leur demande si le spectacle de ce peuple, calme, tranquille, qui n"attend avec cette patience admirable que parce

qu"il sait qu"il y a une échéance fixe pour l"exercice de sa souveraineté, n"est pas la preuve la

plus éclatante, la démonstration la plus irréfragable que les crises, même les plus violentes,

peuvent se dénouer honorablement, pacifiquement, tranquillement, à la condition de maintenir la souveraineté et l"autorité du suffrage universel. (Profond mouvement.) Je vous le demande, Messieurs : est-ce que les cinq mois que nous venons de passer auraient

pu maintenir l"union, l"ordre, la concorde, l"espérance et la sagesse, laisser à chacun la force

d"âme nécessaire pour ne pas céder à la colère, à l"indignation, aux mouvements impétueux de

son coeur, si chacun n"avait pas eu la certitude que le 14 octobre il y aurait un juge, et que,

lorsque ce juge se serait exprimé, il n"y aurait plus de résistance possible ?... (Vive

approbation et bravos prolongés.) C"est grâce au fonctionnement du suffrage universel, qui permet aux plus humbles, aux plus

modestes dans la famille française, de se pénétrer des questions, de s"en enquérir, de les

discuter, de devenir véritablement une partie prenante, une partie solidaire dans la société

moderne ; c"est parce que ce suffrage fournit l"occasion, une excitation à s"occuper de

politique, que tous les conservateurs de la République devraient y tenir comme à un

instrument de liberté, de progrès, d"apaisement, de concorde. C"est le suffrage universel qui réunit et qui groupe les forces du peuple tout entier, sans distinction de classes ni de nuances dans les opinions. Léon Gambetta, discours devant l"assemblée nationale, 9 octobre 1877.

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 3 Questions : 1. A l"aide de votre livre, présentez le document.

Ce discours a été prononcé le 9 octobre 1877 à la chambre des députés par Léon Gambetta, un

des principaux leaders des républicains durant les années 1870 : défenseur de la France et de

Paris contre les Prussiens en 1871, il veut soutenir la poursuite de la guerre mais se résout

finalement à l"armistice. Principal défenseur d"un système républicain, il fait partie de ceux

qui poussent à la mise en place d"une réelle république, fondée sur le suffrage universel en

1877 par opposition au camp des monarchistes et au maréchal de Mac Mahon, alors dirigeant

de l"Etat français. C"est cette position qu"il reprend dans son discours faisant l"éloge du

système représentatif républicain, de l"usage du suffrage universel et refusant en bloc la

monarchie et tout système fondé sur une base autoritaire.

2. En vous appuyant sur le texte, donnez la vision de la République telle que Gambetta la

met en avant.

La République est d"abord définie en miroir : ce ne peut être un régime héréditaire, personnel

et monarchique. Gambetta garantit la République en s"appuyant sur le suffrage universel car, selon lui, seule la souveraineté nationale, pleinement respectée peut permettre au nouveau

régime de se stabiliser et éviter les écueils connus par les régimes précédents : dérives

autoritaires et héréditaires des monarchies, plébiscites sous le second Empire sans que le

suffrage universel soit réellement respecté.

La République doit donc être fondée sur le respect des droits et des libertés, conquises de

1789, héritage dont se réclament les Républicains et la majorité des Française selon Gambetta

- ce qui n"est pas aussi sûr pour la population. Il veut donc fonder le régime sur un système

parlementaire, fondé sur la représentation nationale et s"oppose à l"idée d"un exécutif fort

risquant d"amener à nouveau les spectres de la monarchie, de l"Empire, voire d"une nouvelle révolution.

3. A quelle autre vision du nouveau régime s"oppose-t-il dans son discours ? Qui sont les

soutiens d"un tel régime ? Gambetta s"oppose fermement aux conservateurs, monarchistes et bonapartistes qui sont

encore membre de l"assemblée à ce moment-là. Ces derniers sont les partisans d"un exécutif

fort, qui plongerait ses racines dans la tradition de l"Etat monarchique, soit un pouvoir

héréditaire, fort qui ne s"appuierait pas sur le vote de la Nation entière et nierait une partie de

la représentativité et de la souveraineté nationale.

4. Au prix de ces oppositions, quel est le modèle qui sort vainqueur de cette lutte entre

conservateurs et républicains ? (Utilisez le document 2 p. 303)

Les élections de 1877 sont décisives pour la survie du régime républicain. Alors que les

républicains restent majoritaires, malgré une perte de 40 sièges (323 sièges au lieu de 363

précédemment), les ultra-conservateurs ont progressé de 77 sièges (200 contre 123 sièges

précédemment) sans pour autant obtenir la majorité. Mac Mahon refuse la sanction du

suffrage universel et nomme un gouvernement de combat avec à sa tête, le général

Rochebouët. Les députés refusent par 325 voies contre 218 d"entrer en communication avec le

ministère pour la défense " des droits de la nation et des droits parlementaires ». Mac Mahon

accepte de se soumettre et finit par démissionner le 30 janvier 1879 ce qui marque la défaite du camp monarchiste et conservateur. Peut alors se mettre en place la III

ème République,

régime de type parlementaire, fondé sur le suffrage universel masculin. Cependant, la mise en

place du régime ne veut pas dire son enracinement immédiat dans la société. Tout un

processus doit alors se mettre en place pour diffuser et faire accepter les valeurs de la

République.

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 4 B. Enraciner et diffuser les valeurs républicaines :

1) La République s"enracine dans le paysage par ses symboles

Document à utiliser : la célébration du 14 juillet 1883, estampe anonyme conservée au Musée

Carnavalet à Paris.

Document 1 : La Célébration de la République le 14 juillet.

Questions :

1. Qui est le principal défenseur de la République et de la démocratie selon cette estampe ?

Quelle image de ce peuple est donnée dans l"estampe ?

Le principal défenseur de la nation est ici le peuple représenté par le lion sur la statue mais

aussi présent dans l"ensemble de la cérémonie : hommes - y compris ceux venus des colonies - comme les soldats, les instituteurs, les bourgeois issus de tous horizons, les femmes et les

enfants qui défilent dans les bataillons scolaires, tandis que les petites filles ont pris

l"apparence de Marianne (en bas à gauche de l"image). Le peuple est donc agissant et

souverain, à même de protéger les droits, les libertés, la démocratie, la patrie et la République.

Cela est aussi souligné par le lion, qui pose sa patte sur une stèle représentant les droits de

l"homme.

2. Quels sont les lieux symboliques de la République sur cette estampe ?

Deux lieux sont particulièrement symboliques de la République dans cette estampe : la mairie et l"école.

République

Française

Drapeau

tricolore

Mairie

Bataillons

républicains

Bonnet

phrygien, symbole de liberté, héritage de la

Révolution

Le peuple

triomphant défenseur des droits.

L"école

républicaine

Allégorie de

la justice et de l"égalité devant la loi

Allégorie de

la fraternité

Marianne,

allégorie de la liberté

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 5

La première est à la fois siège d"institution, lieu de pouvoir et lieu symbolique. La mairie est

républicaine par définition, puisque la France elle-même l"est depuis le 4 septembre 1870, et

que les mairies sont les sièges les plus nombreux du fonctionnement des institutions. Elles forment les lieux le plus proches des citoyens et les plus universellement présents. La mairie,

depuis 5 avril 1884, doit être associée à un hôtel de ville, qu"elle en soit propriétaire ou

locataire et qu"il ne doit être en aucun cas le logement du maire, du secrétaire de mairie ou de

l"instituteur. Ce devait être un local indépendant loué par acte spécial. La commune devait

meubler son local de mobilier et du matériel nécessaire à l"exercice de ses fonctions

administratives et à le maintenir en bon état. Désormais, partout la Mairie, entre dans le

paysage, dans la vision banale de l"espace rural ou urbain, et au-delà, dans les traditions républicaines.

La deuxième est le lieu dans lequel les valeurs républicaines sont diffusées, notamment depuis

les lois scolaires de 1881 et 1882. , qui donnent à tous l"accès à l"instruction primaire. Les

valeurs républicaines sont alors inculquées aux enfants durant les heures de classe. L"école

devient donc le deuxième lieu symbolique, que toute commune doit posséder et par l"intermédiaire de laquelle s"enracine la culture républicaine (voir 2)

3. Quelle est la place de l"armée dans cette représentation de la République ?

L"armée est célébrée comme une institution essentielle de la République. Dans cette optique,

l"armée est une institution choyée, la majorité des gradés, même compromis par l"Empire ou

la répression de la Commune, étant maintenus. En 1889, une loi réduit le service militaire à 3

ans au lieu de 5.

L"école apparaît comme une institution complémentaire de l"armée : on éduque au

patriotisme, on crée des bataillons scolaires avec entrainement avec des fusils de bois (même si l"expérience échoue et ne dure pas longtemps). Des transformations progressives ont lieu

amenant les officiers de l"Etat Major à être indépendants du corps politique et à se renouveler

progressivement. D"ailleurs, le 14 juillet, outre les bals populaires et autres manifestations, se marque par la

prise d"armes où la garnison se déploie dans des éclatants uniformes et le retentissement des

fanfares.

Vincent Duclert décrit le premier 14 juillet comme l"expression d"une volonté républicaine de

créer un lien indéfectible avec l"armée mais qui les entraîna à refuser toute démocratisation du

monde militaire. La cérémonie d"Etat eut lieu le 14 juillet 1880 à Longchamp où 400 colonels

commandant les régiments récurent des drapeaux de la part du président de la République, Jules Grévy élu chef d"Etat en janvier 1879 pour 7 ans démontrant comme le dit Jean-Marie Mayeur que " la patrie et la nation sont bien au coeur de la culture politique républicaine ».

Les images naïves célèbrent la République triomphante présidant à la grande fête, en insistant

sur le ralliement de l"armée au nouveau régime mais aussi mettent en avant les sens de liberté

et de fraternité.

4. Que symbolisent le drapeau tricolore et l"allégorie de la liberté, appelée depuis les années

1880 Marianne ?

La couleur du drapeau, bleu, blanc et rouge est héritier de la révolution. La Légende a voulu

que ces trois couleurs aient été réunies le 17 juillet 1789 lorsque le roi arrivant à l"hôtel de

ville de Paris et accueilli par Bailly ait accepté de joindre à la cocarde blanche fixée à son

chapeau, les couleurs de la ville de Paris - le bleu et le rouge. Il semble que ces trois couleurs

aient déjà été associées quelques jours plus tôt par Lafayette qui voulait trouver un signe de

ralliement pour la garde nationale nouvellement créée : ainsi unit-il le blanc de l"uniforme des

gardes françaises, ralliées au mouvement insurrectionnel, au bleu et rouge de la milice

parisienne. Cette cocarde tricolore apparaissait donc comme un témoignage d"unité retrouvée

un symbole d"alliance et de concorde. Cependant, l"utilisation du drapeau bleu, blanc et rouge avec les bandes dans le sens vertical est longue et semée d"embûches. Le drapeau devient un

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 6 symbole de plus en plus fréquent dans la geste militaire, lorsque des territoires sont conquis sur l"ennemi : l"Algérie, la Crimée, la guerre prussienne de 1870.

Autour du même drapeau, dans la célébration d"un même culte, se trouvent réunis la

Monarchie de Juillet, les deux Empires, les trois Républiques (I

ère, IIème et IIIème Républiques).

L"emblème au trois couleurs tend à apparaître comme l"emblème de la seule patrie. Cela se

complète donc bien le poids de l"armée et de la Patrie dans le nouvel idéal républicain.

Marianne, elle, est le symbole de la liberté, utilisée par les Républicains depuis la Révolution.

De posées et fortes dans les moments où la République dominent, elle se fait révoltée et

insurgée dans les moments où les Républicains sont rejetés dans l"ombre. Dans le cadre de la

cérémonie, elle est au coeur de la place centrale. Elle est le symbole de la liberté associée à la

celle de la fraternité et de la justice.

5. Pourquoi célébrer la fête du 14 juillet et quel est le chant qui peut-être joué et chanté par

les membres des bataillons scolaires ?

La première cérémonie est celle de 1879 qui est davantage un rappel de la fête de la

Fédération de 1790. Il s"agit certes de faire le lien entre la République et la Révolution, mais

dans la phase démocratique (paradoxalement, celle-ci est liée à la monarchie constitutionnelle

et non à la première République identifiée aux dérives autoritaires). La fête est donc vue

comme une fête civique, populaire et laïque. La loi qui instaure le 14 juillet comme fête

nationale fut votée par la Chambre des députés le 8 juin et le Sénat le 21 juin 1880 avant

d"être promulguée le 6 juillet 1880 (cela met fin à la fête nationale fixée le 15 août par

Napoléon I

er et réinstaurée par Napoléon III après sa prise de pouvoir). On peut remarquer que la Marseillaise devient hymne national dès 1879 ce qui provoqua débats et polémiques jusqu"en 1914.

Dans les années 1880, les républicains s"emploient alors à diffuser leurs valeurs à l"ensemble

de la société française : pour eux, la République doit permettre d"implanter la démocratie sur

tout le territoire français. Une véritable culture républicaine se met donc en place dans les années 1880 : elle combine des lieux (mairie, école), des symboles (Marianne, le drapeau tricolore), des gestes (chanter la

Marseillaise), des fêtes (la célébration du 14 juillet) visant à enraciner les valeurs et le

système républicain en France. Celui-ci s"impose donc rapidement, entraînant un déclin réel des mouvements monarchistes au début des années 1890.

2) La République s"enracine dans les lois

a. L"oeuvre scolaire au coeur de l"enracinement républicain.

C"est dans le domaine scolaire que la politique de liberté et de laïcité se combine. L"école est

le drapeau de la république : celui de la laïcité car il laisse la possibilité pour tout citoyen de

recevoir une formation indépendante de tout dogme religieux (surtout catholique) et celui de

la liberté en affranchissant les esprits de la prégnance de l"Eglise, en créant des esprits

critiques capables de s"opposer aux notables et en favorisant toutes les possibilités de l"esprit humain. Les pédagogues ne peuvent, en raison de la sacralisation de la valeur sacrée du savoir

et de l"esprit critique, devenir des prêtres de la religion positive et sont donc très libres (même

si les pratiques pédagogiques peuvent le contredire). Par ailleurs, il s"agit d"affirmer une unité

de la Nation au-delà des divisions sociales et régionales comme le traduit l"ouvrage "Le Tour de la France par deux enfants » de G. Bruno, en réalité Augustine Fouillée. Un dispositif complet est mis en place pour y parvenir :

- la diffusion de l"instruction élémentaire : celle-ci s"inscrit dans une longue durée ....loi

Guizot de 1833...la gratuité (1881), l"obligation (ce qui est rendu possible par la mise en

place d"un réseau d"écoles accessibles) et laïque (le jeudi est laissé libre pour les enfants

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 7 chrétiens). Des réseaux de formation d"instituteurs sont crées avec les Ecoles normales ce qui permet d"améliorer le niveau d"enseignement. - Le développement d"un réseau d"enseignement primaire supérieur qui prépare au brevet élémentaire après 12 ans et ouvre les portes des concours de recrutement. Celui-ci est mis

en concurrence avec la filière des collèges et des lycées qui mènent au baccalauréat,

établissements élitistes et payants réservés à la bourgeoisie.

Cet ensemble offre alors une voie d"ascension sociale, certes étroite et compétitive mais

possible sur deux générations. Cette mesure scolaire s"inscrit dans un combat politique entre

les républicains et la droite conservatrice. Celle-ci qui préfère les solutions de tradition et

d"autorité, défend la solution monarchique avec l"appui d"un clergé largement nourri au

Syllabus. C"est pourquoi Ferry veut épurer la France du " mal catholique » : épuration du Conseil d"Etat et de la magistrature, article VII de la loi scolaire de 1880 qui interdit aux

congrégations d"enseigner d"où de des débats violents au Parlement après la fermeture d"une

école tenue par des Jésuites (Ferry y apparaît soit trop extrémiste soit trop modéré).

Cependant, Ferry veille à ne pas envenimer la situation : il se montre conciliant avec les congrégations, respecte le Concordat et maintient dans les faits " les devoirs envers Dieu » dans le contenu de l"enseignement moral du primaire. b. L"instauration de lois sociales fondamentales Multiples, elles portent l"empreinte démocratique des politiques des républicains lors de leur arrivée au pouvoir. Dans une optique historique, les républicains pensent que le pouvoir doit

être limité afin de garantir les libertés et de se prémunir de toute répression éventuelle future.

Les lois fondamentales de 1879-1884 constituent le socle fondamental de la République :

- loi de 1880, en mettant fin à l"autorisation administrative pour ouvrir un café ou un débit

de boisson (une simple déclaration en mairie suffit désormais), permet de créer des lieux de vie publique et d"expérience politique (on restreint en même temps l"ivresse publique), - liberté du colportage, - loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui comprend la liberté d"imprimer, de librairie, d"affichage, de vente sur la voie publique. Les éventuels délits relèvent de la justice et seul subsiste le droit de réponse,

- loi du 30 juin 1881 sur la liberté de réunion. Il n"existe qu"une déclaration préalable et la

nécessité de créer un bureau responsable de la réunion. Cependant, pour éviter de favoriser

les congrégations religieuses, la liberté d 'association fut restreinte (par l"introduction

d"une autorisation). Cette loi fut complétée en 1884 par la loi Waldeck-Rousseau qui

autorise la formation de syndicats par branche professionnelle,

- loi du 04 mars 1882 qui autorise la liberté communale : les maires sont élus par les conseils

municipaux (sauf à Paris). Enfin, d"autres mesures veulent inscrire la République dans un contexte laïque même si le Concordat de 1801 est maintenu : dès 1880, on autorise le travail le dimanche. Cette mesure qui veut dégager la loi civile du commandement religieux est un avantage pour le salarié

confronté à des patrons souhaitant le " travail en continu » (obligation du repos hebdomadaire

en 1906). Cela démontre que pour les républicains, le combat pour la laïcité est plus important

que le conflit social.

Autre loi : la loi Naquet de 1884 qui légalise le divorce (introduit par la Révolution, aboli en

1816). Loin de toute considération égalitaire, l"adultère des femmes y plus sévèrement

sanctionné que celui des hommes. c. Une adhésion progressive en raison des possibilités offertes par la République Les Français s"approprient ce régime en raison des possibilités qu"il offre : - une ascension sociale par le biais de l"école

Thème 5 : Les Français et la République

Chapitre 9 : La République, trois républiques 8 - une garantie contre l"arbitraire politique

Par ailleurs, le monde ouvrier, plus réticent envers le régime républicain, y adhère de fait.

L"école est présentée comme la solution au problème social : pour les notables au pouvoir, la

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