[PDF] Une mutation radicale : lavènement de la société de consommation





Previous PDF Next PDF



La C. S. N. et la société de consommation

société de consommation. Jean Sexton. L'auteur présente le modèle de recherche utilisé lors de l'étude sur la Confédération des syndicats nationaux et.



Les Casseurs de pub contre la société de consommation

1 mai 2012 la société de consommation ! Stratégies de détournement pour convaincre. « Casseurs de pub » est une association militante ...



Quelle est place du sacré dans notre société de consommation ?

15 mars 2010 Heilbrunn la société de consommation entretient la dialectique du sacré analysée par. Mircea Eliade. Plan : • Le concept de sacré.



Appartenir à la société de consommation en étant travailleur pauvre

9 avr. 2015 Tableau 15. Structure du chapitre 7: « L'interprétation par les travailleurs pauvres de leur appartenance à la société de consommation » .



Mythes et réalités de la « société de consommation »

Que nous allions vers une « société de consommation » voilà l'une des rares propositions de fait sur lesquelles les événements de Mai semblent avoir mis d' 



LOBSOLESCENCE PROGRAMMÉE OU LES DÉRIVES DE LA

Les dérives de la société de consommation amènent de plus en plus de consommateurs à s'intéresser à la « consommation éthique ». En tant que consommateurs 



Une mutation radicale : lavènement de la société de consommation

(Collection Yves. Beauregard). UNE MUTATION RADICALE: L'AVÈNEMENT DE LA SOCIETE. DE CONSOMMATION. PAR SIMON LANGLOIS.



La société de consommation

Le li11re de Jean Baudrillard La Société de consom· mation



La C.S.N. et la société de consommation

Confédération des syndicats nationaux et la société de consommation expose les difficultés rencontrées lors de la réalisation de ce travail et insiste sur 



VERS UNE `` SOCIÉTÉ HARMONIEUSE DE CONSOMMATION

29 nov. 2009 VERS UNE « SOCIÉTÉ HARMONIEUSE ». DE CONSOMMATION ? Discours et spectacle de l'harmonie sociale dans la construction d'une Chine “civilisée” ( ...

Tous droits r€serv€s Les 'ditions Cap-aux-Diamants inc., 1999 Cet article est diffus€ et pr€serv€ par 'rudit. 'rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos€ de Montr€al. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. consommation.

Cap-aux-Diamants

, (59), 10†14.

Magasin général à

Charny

a u débu t d u XXe siècle

Photographi

e

Coulomb

e

Nicolet

(Collectio n Yve s

Beauregard)

UN E

MUTATIO

N

RADICALE

L'AVÈNEMEN

T D E L A

SOCIET

E D E

CONSOMMATIO

N PA R SIMO N

LANGLOI

S D an s so n autobiographi e L a détress

e et l'enchantement, Gabrielle Roy raconte la fascination qu'exerçait sur elle la fréquentation du magasin Eaton de Winnipeg.Traverser le pont Provencher pour y aller avec sa mère ne marquait pas seulement l'entrée dans un univers dans lequel elle se sentait étrangère - comme le donne à penser la célèbre première phrase de l'ouvrage - mais signifiait aussi une pénétration dans l'univers de la consommation marchande, dans l'univers des objets qui éveillent les désirs et les aspirations. Comme ses concitoyens, la jeune Gabrielle était fascinée par la consommation naissante et par l'abondance que donnaient à voir les grands magasins de l'époque et leurs catalogues. Si la jeune institutrice - bien payée au Manitoba, contrairement à ce qui se passait pour ses collègues du Québec - donnait une par

ti e d e so n salair e s a mèr e pou r l'aide r subve

nir aux besoins de sa famille et épargnait en vue de voyager, elle avoue aussi qu'elle achetait à sa discrétion de beaux vêtements toujours chez Eaton, conduite mal comprise, réprouvée même, par d'autres membres de sa famille enfermés dans l'univers des besoins primaires non satisfaits.

Univer

s de s besoins reven u discrétionnaire as

pirations : voilà autant de termes - évoqués à propos du rappel de la jeunesse de la célèbre romancière - qui caractérisent l'un des changements sociaux les plus marquants du siècle, l'avènement de la société de consommation marchande. Le Québec est entré plus tardivement dans cet univers de la consommation marchande généralisée qui s'est mis en place aux États-Unis dès les années 1910. Les cousins de la Nouvelle-Angleterre qui visitaient leurs parents restés au Québec décrivaient ce monde merveilleux de la société de consommation. Il faisait rêver les enfants de cultivateurs qui n'avaient souvent

1

0 CAP-AUX-DIAMANTS, N° 59, AUTOMNE 1999

que l'orange trouvée dans leur bas de Noël (dans les familles les plus nanties) comme seul luxe dans l'année. Bien sûr, la consommation marchande existait depuis fort longtemps au Québec comme ailleurs. Le magasin général du village distribuait des denrées de base et une panoplie d'objets depuis les clous jusqu'au tissu à la verge. Mais la consommation était au début du siècle le plus souvent liée à la production tant artisanale que domestique et les objets, d'abord achetés pour leur utilité. On se procurait de la farine et du sucre afin de produire la nourriture au sein de l'unité familiale et les meubles étaient avant tout fonctionnels. L'ouvrier et le cultivateur cherchaient sur le marché les matières premières dont ils avaient besoin: outils, matériaux bruts, moyens de transports, animaux. La consommation ostentatoire existait aussi - pensons au beau cheval de course qu'Eutrope achète afin de courtiser Maria Chapdelaine - sans oublier la consommation de ce qu'on appelle aujourd'hui des loisirs marchands. La célèbre brosse que prenait le bûcheron à sa sortie du bois au printemps en est sans doute l'exemple typique. Mais consommer n'était pas encore devenu une façon de vivre,comme ce sera le cas avec l'avènement de la société de consommation. Le genre de vie n'était pas marqué par des rapports marchands et le bien-être quotidien n'était pas aussi dépendant du support des biens et services achetés sur le marché.

C e n'es t qu'ave c l'avè

nement du fordisme que la consommation marchande devint vraiment une consomma- ' tion de masse, une consommation accessible au plus grand nombre. Henry Ford a compris le premier que s'il voulait vendre la grande quantité de voitures qu'il produisait en série sur la chaîne de montage qu'il avait inventée, il fallait qu'il y ait aussi des consommateurs solvables, ayant les moyens de les acheter. Il eut l'idée de faire profiter ses travailleurs des gains de productivité de son entreprise en les payant davantage - le fameux 5 $ par jour- pour qu'ils aient les moyens de consommer les produits fabriqués en série et en tout premier lieu les automobiles.il les payait davantage aussi pour les attacher à son entreprise, car les ouvriers de la première génération étaient aussi des fils de cultivateurs qui s'absentaient facilement des chaînes de montage venu le temps des récoltes afin d'aller aider leur père à engranger. L'avènement de la société salariale est étroitement lié à la mise en place de la société de consomma-tion.Travaillant en usine et dans des bureaux, les

individu s son t devenu s dépendant s d u march

é pour leur survie et pour leur bien-être. Il leur fallait désormais consommer pour vivre. Or, la société de consommation leur a aussi donné en prime l'abondance. Elle leur a offert bien plus que ce qu'il faut pour survivre et pour vivre, elle leur a permis de construire une nouvelle vie plus confortable, elle leur a procuré le bien-être matériel.

Dan s l e fordisme produc

tion et consommation sont liées. Mais on aurait tort de croire que seule la chaîne de montage de Ford est à l'origine de ce nouveau genre de vie. Un exemple simple aidera à faire comprendre la logique du nouveau monde qui a émergé : l'arrivée du tracteur sur la ferme. A lui seul, cet objet est à l'origine d'une véritable révolution dans le monde agricole. Le tracteur a remplacé plusieurs paires de bras, il a permis au cultivateur de travailler la terre sans l'apport d'une progéniture aussi nombreuse qu'avant. Mais surtout, il a marqué le passage de la production axée sur l'autosuffisance à la production pour le marché et à la production spécialisée. Avec le tracteur, la ferme s'inscrit dans l'univers de la société de production-consommation. Pour le payer, le cultivateur a dû recourir au crédit et il est devenu dépendant du garagiste pour son entretien.il a dû produire davantage et plus efficacement pour rembourser l'emprunt et assurer l'entretien de ce tracteur. Mais Je tracteur ne suffisait pas et il a rapidement fallu acheter tous les nouveaux équipements qui l'ont accompagné et qui per-

À lui seul, le tracteur est à l'origine d'une véritable révolution dans le monde agricole. (Montage infographique) Photographies : Office provincial de publicité. (Collection Yves Beauregard).

CAP-AUX-DIAMANTS

N 59

AUTOMN

E 199
9 11 mettaient d'en maximiser le rendement. Bien rapidement l e cultivateu r s'est trouvé à l'étroit su r s a petit e ferm e e t i l a achet cell e d u voisin d'autan t plu s facilemen t qu e le s fil s d e c e der nie r préféraien t travaille r e n usin e l a ville. Une ferm e plu s grand e exigeai t e n retou r u n plu s gro s tracteur un e moissonneuse-batteuse un e trayeus e

électrique

Aujourd'hui

l e tracteu r es t

équip

d'u n téléphon e mobil e e t d'u n micro ordinateu r brancn su r u n satellit e pou r mieu x calibre r le s semence s e t le s engrai s répandre L

e pouvoir d'achat accru des ménages leur a permis d'équiper le foyer de biens qui ont révolutionné le monde domestique. Ici, une famille posant fièrement autour du nouveau téléviseur (vers 1960). (Collection Yves Beauregard).

L e tracteu r a représent pou r le s cultivateur s québécoi s la modernité la prospérité l'entré e dan s u n univer s de s aspirations l a sorti e d e l'uni ver s de s besoins d e l a pauvret e t d e l a misère E n moin s d e 10 0 ans o n es t pass d u boeu f d e trai t e t d u cheva l canadie n d e labou r (variét trapu e typiqu e d e l'espèce a u tracteu r hydrau lique . Avec le tracteur, un nouveau genre de vie venai t d e naître no n plu s ax suquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
[PDF] la société de consommation baudrillard

[PDF] la société de consommation exposé

[PDF] la sociéte de consommation me corriger svp

[PDF] La Société de nos jours

[PDF] la société et la culture

[PDF] la société française allait être l historien je ne devais être que le secrétaire

[PDF] la société française au 19ème siècle cm2

[PDF] La société médiévale du XIe au XIIIe siècle

[PDF] la société romaine sous la république

[PDF] la société rurale du XIeme au XIIIeme siecle

[PDF] la societe urbaine s'organise

[PDF] la sociodidactique pdf

[PDF] la sociologie est elle une science comme les autres

[PDF] La solidarité au collège

[PDF] la solidarité cm1