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LE DÉVELOPPEMENT DU LANGAGE

Langage animaL Langage humain de quoi parlent les bébés de différents pays ? ... plusieurs langues





Lapparition du langage

t-il un réel fossé qualitatif



SEMAINE 3_QUEST CE QUE LE LANGAGE HUMAIN

Module A : Il y a des langues. Unité_A1. Nombre et répartition des langues. Ce dont le philosophe le grammairien ou le linguiste dispose d'abord pour 



Stage : la conscience est-elle le propre de lhomme ? Le but de ce

c'est dans l'usage du langage que réside la différence (P 1320) : « …On n'a pu observer qu'aucun animal en soit venu à ce point de perfection d'user.



Communication animale et communication humaine. Une

L'évaluation des différences entre humains et animaux La dimension syntaxique du langage est le fait qu'il est fait d'unités combinées selon des.



Le langage comme forme symbolique

différent du "langage" des animaux. A son avis il ne faut pas confondre le langage humain avec le "langage" animal



Transcriptions: Compréhension Orale FRENCH Examen de

On n'utilise généralement pas le terme de langage quand on parle de l'animal. C'est un peu l'objectif de cet exposé d'essayer de voir avec vous aussi si 





Le cerveau humain et les origines du langage

Une certitude toutefois: c'est dans le cerveau humain qu'il faut différencie des animaux même de ... (c'est la fonction lexicale du langage)

Revue Interdisciplinaire Vol 3, N°2 (2018)

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Le langage comme forme symbolique

Par :

Fouad Makhoukh

CRMEF-Fès, Meknès

Résumé:

Le langage est l'une des principales com

des clés indispensables pour y accéder. Ainsi nécessite-t-il une explication pour ement un moyen de compréhension.

Certes,

déchiffrer ses secrets et révéler ses énigmes.

Mots clés:

Langage - forme symbolique - vie humaine philosophie - Ernst Cassirer.

Revue Interdisciplinaire Vol 3, N°2 (2018)

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Introduction

et à -à-dire un élan vers la compréhension du monde et de soi. Et parmi les outils principaux utilisés pour réaliser une telle compréhension, le langage a eu une importance primordiale, non pas seulement

élément vital

et constitutif du monde humain. Mais cette importance accordée au langage est consubstantiellement liée à sa situation problématique. Car est l'une des principales composantes de la vie humainune des clés indispensables pour y accéder, lui aussi nécessite une explication pour élucider sa quintessence. Ainsi change-t-il de statut ; plus seulement un moyen de compréhension, il est devenu un sujet exigeant un examen réflexif , déchiffrer ses secrets et révéler ses énigmes. Cette situation compliquée et énigmatique a poussé les philosophes, tout au hie, de plusieurs manières et dans plusieurs perspectives à la contempler, à du philosophe allemand Ernst Cassirer et sa contribution philosophique contemporaine. Partant de sa conception, cet article se focalisera sur en visant : - Quels sont les fondements philosophiques de la perspective cassirérienne du langage ? - Quelle est la contribution du langage dans la construction de la culture humaine ?

Pour se demander enfin de compte :

- Quel est le processus de symbolisation langagier ? Quels sont ses moments essentiels -ils? En essayant de répondre à ces questions, ce travail se divisera en trois volets : I. Culture et formes symboliques ; II. Homme et langage ; III. Langage et processus de symbolisation.

I. Culture et formes symboliques

La pensée de Cassirer part de la révolution copernicienne de Kant, en adoptant sa méthode de recherche et de traitement des problèmes philosophiques. Pour cela, il est considéré comme néo-kantien et héritier de cette révolution et de ses concepts fondamentaux, surtout le concept du

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3 transcendantal par lequattache au sujet, à la méthode de la connaissance et à ses conditions de possibilité. Ainsi Cassirer adopte-t-il explicitement l'approche de Kant des questions de la connaissance, qui cherche l'aspect fonctionnel, et non substantif, de la relation entre la connaissance et son sujet. En kantienne dans le mode de pensée, Cassirer souligne que la fonction de la connaissance est celle qui construit et forme son objet, non comme absolu mais comme un phénomène conditionné par cette fonction. De plus, il soutient que sa philosophie des formes symboliques, à son tour, rejette, sur le plan méthodologique, la reproduction d'une réalité prédéterminée, refusant toute conception de la connaissance comme simple copie et reflet du monde

1. Au contraire, elle est fondée sur une perspective transcendantale par

excellence. Ainsi dit-il : "Nous nous tenons dans le cercle que circonscrit la question " transcendantale » en général, celui de méthodologie qui prend le quid facti des formes singulières de la conscience uniquement comme point de départ quid juris »2. Mais en dépit de cette appartenance au cercle transcendantale, Cassirer est pas resté enfermé dans les limites de la perspective littéralement. Au contraire, la philosophie des formes symboliques élargit et étend le champ d'application de cette approche à tous les domaines de la culture humaine, et ne se limite pas seulement à la connaissance scientifique. En d'autres termes, Cassirer cherche à dépasser les frontières traditionnelles de la philosophie critique, en l'ouvrant aux diverses dimensions et manifestations de la vie humaine, et aux nouvelles directions d'objectivation dans le monde culturel. À ses yeux, il ne faut pas que la philosophie se limite seulement au domaine de la théorie de la connaissance, mais doit aussi comprendre une théorie de la culture. Ainsi, traite-t-il les problèmes philosophiques, surtout les questions anthropologiques en cherchant les conditions de possibilité de la connaissance de la culture humaine, ses objets et ses formes, en se basant sur les principes de la philosophie critique et sa méthode transcendantale. En appliquant cette démarche, Cassirer traite la question principale dans sa théorie de la culture, à savoir : - ?. Dans ce cadre-ci, il souligne que l'homme ne pourrait être connu qu'à partir de ses propres productions dans les domaines culturels, et toute réponse à la question concernant son essence nécessite de prendre ces productions en considération.

Ainsi, répond-t-il

la caractéristique symbolique du monde humain, car le symbole est sa clé

1- CASSIRER, Ernst, Le langage et la construction du monde des objets, traduit par P. Guillaume, in

Essais sur le langage, Editions de Minuit, Paris, 1969, p. 40.

2- CASSIRER, Ernst, La philosophie des formes symboliques, Tome 3, La phénoménologie de la

connaissancetions de Minuit, Paris, 1972, p. 63.

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4 essentielle ; il "est le mot magique, le sésame du monde spécifiquement humain,

»3.

Pour construire sa conception sur le symbole et son rôle dans la fondation du monde humain, Cassirer sur plusieurs théories philosophiques et scientifiques, notamment celle de J. von Uexküll. Celui-ci a essayé de réviser les principes de la biologie, et a cherché à établir une théorie biologique structurale et fonctionnelle des systèmes organiques et des plans de construction 4des êtres vivants. De plus, il estime que chaque organisme, quels que soient sa nature ou son degré d'évolution, s'adapte à son environnement et préserve sa vie et son équilibre grâce à deux systèmes nécessaires, à savoir : le système "récepteur" et le système "effecteur". Et ceux- ci font partie du même cercle fonctionnel (Funktionskreis) »5. Mais outre ces deux systèmes, Cassirer ajoute un autre système qui est "le cercle fonctionnel de l'homme ne s'est pas élargi, il a également subi un changement qualitatif.

L'homme a, pour ainsi dire, découvert

milieu. Entre les systèmes récepteur et effecteur propres à toute espèce animale troisième chaînon que l'on peut appeler système symbolique. Ce nouvel acquis transforme vie humaine »6. A partir de ce troisième système, Cassirer établit sa philosophie de la culture en mettant en exergue ses formes symboliques, et en considérant celles- ci comme foyers fondamentaux du monde humain. Il dit : Lpeut conditions de sa vie propre. Il ne vit plus dans un univers purement matériel, mais dans un univers symbolique. Le langage, le mythe, la religion sont des éléments de cet univers. Ce sont les fils différents qui tissent la toile du

»7.

Selon cette conception, le monde symbolique éloigne l'homme de la confrontation directe avec le monde matériel, car il ne peut le percevoir ni le concevoir que par la médiation des symboles. Autrement dit, l ne peut plus se trouver en présence immédiate de la réalité ; il ne peut plus la voir, pour

ainsi dire, face à face. La réalité matérielle semble reculer à mesure que

3- CASSIRER, Ernst, , Traduit par Nobert Massa, Editions de Minuit, Paris, 1988,

p. 58

4- CASSIRER, Ernst, Le problème de la connaissance dans la philosophie et la science des temps

modernes, Tome IV: De la mort de Hegel aux temps présents Gaubert, Pierre Osmo et Isabelle Thomas-Fogiel, Les éditions du CERF, Paris, 1995, p. 254.

5- CASSIRER, Ernst, , op. cit., p. 42.

6- Ibid., p. 43.

7- Ibid.

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5 formes linguistiques, images artistiques, de symboles mythiques, de rites religieuxvoir ni connaître sans interposer cet élément médiateur artificiel » 8. Vu cette réalité, Cassirer attache une grande importance au symbole, en soulignant son rôle dans la découverte et la compréhension des secrets du monde humain, car ce qui donne de la valeur à la culture humaine et la distingue du monde animal, ce sont les formes symboliques. Et ce qui donne un sens à la vie et la rend lisible, est la fonction symbolique résidant dans chaque forme culturelle. Contrairement à tous les êtres vivants, l'homme a le pouvoir de créer et de constituer des médiations symboliques, par lesquels il pourrait comprendre le monde. Il a une force formatrice à produire des symboles et des significations, et non pas à reproduire la réalité. Par conséquent, il ne peut être compris qu'en comprenant ce pouvoir; et la réponse aux questions anthropologiques doit prendre en compte les sens produits dans le monde culturel fondé sur les symboles. À la lumière de cela, Cassirer a modifié la définition classique de l'homme comme animal rationnel en en introduisant le côté symbolique et en évoquant le symbolisme de son essence et de son monde. A ses yeux, "Le terme de raison est un fort peu adéquat pour englober les formes culturelles de me dans leur richesse et leur diversité. Or ce sont toutes symboliques. Dès lors, plutôt animal rationale, nous le définirons comme animal symbolicum. Ainsi pouvons-nous désigner sa différence spécifique, et la civilisation 9. Grâce au concept d'animal symbolique, le monde humain prend de nouvelles dimensions, et la recherche de sa nature s'ouvre sur des chemins

inconnus et révèle des réalités qui n'étaient pas découvertes dans les études sur

la culture humaine et ses symboles. Pour cela, Cassirer insiste sur la nécessité d'aborder les problèmes de culture en se basant sur la philosophie des formes symboliques dont la logique est de nier la possibili dans une perspective substantielle-métaphysique. Au contraire, elle doit être définie manière fonctionnelle-culturelle. Il dit : "Le caractère dominant de l'homme, son trait distinctif, n'est pas son essence métaphysique, mais son Cette , activités, qui définit et détermine le cercle de humanité. Le langage, le mythe, la religion, l'art, la science, les constituants, les divers secteurs de ce cercle 10.

8- Ibid., pp. 43-44.

9- Ibid., pp. 44-45.

10- Ibid., p. 103.

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6 humain, et si celui-ci est constitué par plusieurs formes symboliques, quel est le véritable statut du langage et quelle est sa contribution à la construction de la culture?

II. Homme et langage

Cassier souligne que le monde humain est plein de formes symboliques, y compris le langage, et l se caractérise par la possession dun langage différent du "langage" des animaux. A son avis, il ne faut pas confondre le langage humain avec le "langage" animal, car celui-ci a un aspect subjectif et émotionnel, alors que celui des êtres humains est objectif et propositionnel. Cette différence entre ces deux types de langage représente "la véritable frontière entre le monde humain et le monde animal. Toute théorie ou toute considération sur le langage animal qui ne reconnaît pas cette différence fondamentale ne saurait être dans le vrai » 11. De plus, même si le langage humain a une couche émotionnelle dans son système et dans histoire de sa formation, cela ne signifie pas du tout la possibilité de son identification avec le "langage" des animaux, et ne fait pas que celui-ci est au même niveau que le langage humain. La capacité des animaux à "opérations de signalisation", ne leur permet pas atteindre le niveau de "symbolisation", car le langage possède, outre l'objectivité, la caractéristique du "symbolisme". A ce propos, Cassirer dit: "Nous pouvons même affirmer que certains animaux, surtout les animaux domestiques, sont extrêmement sensibles aux signes. Un chien réagira aux moindres changements dans le comportement de son maître ; il distinguera même les différentes visage Mais il y a loin de ces phénomènes à l langage symbolique humain »12 Pour cela, Cassirer nie la possibilité miler les sons exprimant des sensations et des impressions, chez les animaux, aux "énoncés" humains, parce que l'homme a, grâce au langage, la capacité de dépasser le niveau des "émotions" et des "impressions", et de intuition" des objets, et à "objectivation". Ainsi, dit-il: "Wolfgang Koehler affirme que les chimpanzés la fureur, la terreur, le

désespoir, le chagrin, la prière, le désir, la gaieté, le plaisir. Pourtant cette

expression gestuelle es

11- Ibid., pp. 50-51.

12- Ibid., pp. 52-53.

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7 humain objectives »13 De plus, le langage humain se caractérise par sa capacité à s'élever niveau métaphorique, en transformant les "cris" émotionnels en symboles linguistiques. Cette propriété de symbolisation est fondée sur le . Ainsi, même "s distinctio rationis dans le monde animal, ce sont, pour ainsi dire, des langage humain, à savoir, un système de symboles »14 A partir de cela, on peut dire que le symbole est considéré, dans la philosophie des formes symboliques, comme la ligne de démarcation entre le monde humain et le monde animal. Et pour illustrer cette idée, Cassirer se réfère à deux cas de la psychologie, à savoir: le cas Keller, et le cas de Laura

Bridgman.

Ces enfants ont réussi à penser une nouvelle manière après avoir découvert la fonction symbolique inhérente au langage, à quitter le niveau des signaux et des gestes et à atteindre le niveau des symboles. Grâce à cette évolution, ils sont devenus capables de comprendre le symbolisme du langage humain, lire le monde , et se approprier théoriquement et objectivement". Pour cela, Cassirer affirme que : "Sans le secours du nom, tout courrait toujours le risque de se perdre bientôt. Ainsi le langage, pris comme un tout, permet- une nouvelle perspective, élargit et enrichit ; ils témoignent du désir de découvrir et de conquérir un monde objectif » 15. Ainsi, le langage est d'une importance primordiale dans le monde humain, invente des expressions linguistiques, son pouvoir de représenter , et sa conscience de soi devient possible, parce que le langage est le domaine primaire et nécessaire pour réaliser cette conscience. Il ne lui permet pas seulement de s'éloigner de son moi, mais de le récupérer et se le réapproprier, parce que le langage est "créatif, en ce sens travers lui seulement se constitue la conscience de soi »16. En outre, le langage se caractérise par son activité communicative, par laquelle le moi devient capable de communiquer avec les autres, de s'ouvrir au

13- Ibid., p. 50.

14- Ibid., p. 63.

15- Ibid., p. 190.

16- CASSIRER, Ernst, Logique des sciences de la culture, Cinq études

Carroavec la collaboration de Goël Gaubert, Editions du CERF, Paris, 1991, p. 137.

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8 monde des personnes et de créer une relation intersubjective. A ce propos, Cassirer dit : "Le véritable rapport entre le "moi et le toi réside dans la participation à un monde langagier commun et et active insertion dans ce monde que se rétablit entre eux deux la relation »17. Aussi, -t-il que les sujets vivent ensemble et contribuent tous à la construction de la culture. Ils cherchent à se comprendre, à se rencontrer et à mutuelle. Dans ce contexte, Cassirer déclare : "Plus la culture se développe et se différencie en des domaines particuliers, plus ce monde de significations devient riche et varié. Nous vivons dans les mots du langage, dans les figures de la poésie et des arts plastiques, dans les formes musicales,

Et savons quelque chose les uns des

autres » 18. En d'autres termes, par linguistique, les individus partagent une relation dialectique réciproque qui se manifeste par le dialogue, qui implique un processus capital de construction de la pensée et de la compréhension. Dans la question et la réponse, le moi et l'autre peuvent se comprendre, interagir manière vitale et significative. D'où l'importance du langage pour les relations humaines, parce que, grâce à sa médiation, le sens surgit, apparaît et se manifeste. Cassirer dit : mme à -mêmes, dans le milieu du langage, un monde commun de sens »19. Après avoir présenté la portée symbolique fondamentale du langage humain et ses rôles principaux dans la vie culturelle, la question qui se pose ici est la suivante: Quelle est la nature de ce symbolisme linguistique? Quel est le processus de formation et de construction du langage en tant que forme symbolique?

III. Langage et processus de symbolisation

Cassirer souligne que le langage doit être considéré comme forme symbolique indépendante, autonome et distincte. Outre cela, il ne doit pas être confondu avec les autres formes symboliques, malgré ses connexions variées et diverses avec celles-ci, car ses symboles et ses processus de formation se différencient des composants qui constituent les autres domaines culturels. Pour cela, il dit : "Si le langage doit s'avérer être une énergie originelle et véritablement il doit faire partie de la totalité de ces formes sans coïncider avec aucun autre élément singulier et préexistant de cette totalité ;

17- Ibid., p. 135.

18- Ibid., p. 164.

19- Ibid., p. 136.

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9 il doit être ainse voir attribué la place particulière qui lui appartient dans cette totalité, et par là être assuré de son autonomie » 20. Afin de prouver l'autonomie du langage par rapport aux autres formes symboliques, et de distinguer le processus de formation des symboles linguistiques, Cassirer adopte la conception de Wilhelm von Humboldt qui voit que la langue est une structure organique dont les éléments sont interdépendants et pleinement intégrés. Selon lui, la langue "doit à chaque moment de son existence posséder immédiate être organique dans sa capacité, elle partage ainsi la nature de tout ce qui est organique, à savoir que chaque chose

»21. Par conséquent, il

est nécessaire de considérer la langue dans son ensemble, et au lieu de chercher son essence ou son origine, il faut que son étude se focalise sur ses problèmes structurels. De plus, il met l'accent sur le concept de multilinguisme, qui est intimement lié à la multiplicité et à la diversité des perspectives. Ainsi affirme-t- il que chaque langue est une vision du monde, en disant que : "les langues ne sont pas à proprement parler des moyens pour présenter une vérité déjà connue, mais, au contraire, pour découvrir une vérité auparavant inconnue. Leur diversité n'est pas due aux sons et aux signes: elle est une diversité des visions du monde elles-mêmes » 22.
En outre, la langue, selon Humboldt, "est non pas un ouvrage fait (Ergon), mais une activité en train de se faire (Energeia). Aussi sa vraie définition ne peut-elle être que génétique »

23. du langage

devrait être consacré essentiellement à "l'activité dont elles sont le produit »24, parce que le langage est une fonction spirituelle productive et constructive, et non pas une fonction de reproduction. cette conception, Cassirer, lui aussi, considère le langage comme système organique spécifique et distinct, percevant et représentant la réalité à sa propre manière, et " possède son propre principe de constitution qui imprime en quelque sorte son sceau à tous ses produits particuliers »25. De plus, il voit que unité fonctionnelle du langage se constitue par la corrélation structurelle de ses parties et par .

20- CASSIRER, Ernst, La philosophie des formes symboliques, Tome 1: Le langage, Traduit de

-love et Jean Lacoste, Editions de Minuit, Paris, 1972, p. 125.

21HUMBOLDT, Wilhelm Von, Sur le caractère national des langues, Traduit par Denis Thouard,

Editions du Seuil, Paris, 2000, pp. 67-69.

22- Ibid., p. 101.

23- HUMBOLDT, Wilhelm Von, I, in HUMBOLDT, Sur le caractère

national des langues, op. cit., pp. 171-172.

24- TODOROV, Tzvetan, Théories du symbole, collection Poétique, Editions du Seuil, Paris, 1977, p.

204.

25- CASSIRER, Ernst, La philosophie des formes symboliques, Tome1, op. cit., p. .

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10 Mais outre la structure du langage, Cassirer souligne la nécessité d'étudier son histoire et le processus de sa constitution afin de révéler sa fonction langage, mais à son activité. Ainsi considère-t-il le langage comme "énergie" et , en disant : "Si on veut mesurer cette énergie, processus linguistique il faut étudier et non se contenter d'analyser ce à quoi il aboutit, son produit, son résultat, final » 26.
A partir de cette idée, Cassirer met le processus dynamique dans lequel le langage s des expressions immédiates, et passe à des expressions symboliques abstraite. Pour cela, il ne réduit pas son analyse seulement aux niveaux les plus élevés de ce processus, mais prend aussi en

considération ses premières étapes. Cet intérêt a contribué à mettre en évidence

les soubassements du symbole et ses couches primaires, et à révéler sa diversité sémantique distinctive. Le développement de la formation symbolique reflète, selon cette vision, un procès structurel progressif de "libération" de tout ce qui est concret et immédiat, pour produire des "signes purs" " au sens d'un agencement strictement abstrait » 27.
Et pour déterminer le déploiement de ce processus, Cassirer le répartit en trois étapes expressives, à savoir : mimique analogique et symbolique.

A- Expression mimique:

Cassirer indique que le mime est le premier moment du processus linguistique. Il se distingue par le fait que les expressions vocales et corporelles sont intrinsèquement collées ; car elles cherchent à exprimer les choses en les imitant, et en les reproduisant littéralement aussi précisément que possible. De plus les gestes mimiques sont caractérisés par le chevauchement et sensibles et spirituels, externes et internes, dans la mesure où il est difficile de faire une distinction entre eux. Cassirer dit : "Tout se passe comme si cette indifférenciation remarquable entrait dans son essence. Le contenu spirituel et son expression sensible semblent être à tel point indépendance et

égard achève

interpénétration réciproque » 28.

26- CASSIRER, Ernst, , op. cit., p. 188.

27- CASSIRER, Ernst, Le système symbolique et sa place dans le système de la philosophie, Traduit

par Eric Dufour in Néokantismes et théorie de la connaissance, Librairie philosophique J. VRIN,

Paris, 2000, p: 212.

28- CASSIRER, Ernst, La philosophie des formes symboliques, Tome1, op. cit., p. 128.

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11 Dans ce contexte, Cassirer affirme que les enfants, par exemple, au début de l'acquisition du langage, ss'appuyant sur les sons, les gestes et les mouvements mimiques. Partant du principe de la simulation et de -ils exprimer les objets en produisant des expressions identiques et conformes avec ceux-ci. A ce niveau, les sons cherchent, de prime abord, "la proximité immédiate de l'impression sensible, et la reproduction aussi fidèle que possible du divers de cette impression » 29.
De même, l'étude des langues primitives montre que plusieurs expressions sont des concepts manuels dont la signification est déterminée par les organes du corps (la main en particulier), où " le geste semble faire partie du mot, l » 30. Par conséquent, on peut conclure que ce premier niveau du symbolisme linguistique recèle une unification entre les éléments des expressions mimiques utilisées, associant, sans médiations, les choses avec les sons et les gestes.

B - Expression analogique:

Après l'expression mimique, le langage passe à une autre étape expressive dans son processus de symbolisation, que Cassirer appelle expression analogique. Dans cette phase les processus linguistiques prennent une nouvelle forme, en dépassant le son exprime partiellement pour passer à expression des choses sans qu'il y ait une relation de similitude entre les sons et ce . En d'autres termes, le processus de formation symbolique linguistique analogie, une nouvelle phase caractérisée par le dépassement de d'un objet ou d'une impression sensibles dans un son

imitateur, afin de passer à la réflexion sur les liens entre les séries vocales

exprimant une relation plus abstraite et formelle. Selon Cassirer, "Il n'y a plus de rapport de ressemblance directe et matérielle entre la forme et la nature de cette relation et les sons . La transition entre les termes corrélatifs rapport que les sons désignésgrâce à cette analogie que précisequotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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