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Ce mécanisme permet avant tout de : • recruter au niveau de la zone infectée les cellules adéquates • de diluer le foyer inflammatoire

  • Quels sont les mécanismes de l'inflammation ?

    L'inflammation aiguë est la réponse initiale de l'organisme aux stimuli dangereux. Elle provoque une migration accrue de plasma et de cellules immunitaires du sang vers les tissus lésés, suivie d'une cascade de réactions biochimiques qui favorisent la réponse inflammatoire.
  • Quelles sont les cellules de l'inflammation ?

    Inflammatory dendritic cells. Les cellules dendritiques sont des cellules du système immunitaire qui engagent les réponses immunitaires. Il existe plusieurs catégories de cellules dendritiques, présentes dans les organes lympho?s et les tissus périphériques.
  • Comment se déclenche la réaction inflammatoire ?

    L'inflammation est une réaction innée de l'organisme, déclenchée en réponse à un traumatisme (brûlure, piqûre) et/ou à une agression par un pathogène (bactéries, par exemple).
  • La réaction inflammatoire aiguë en est un mécanisme essentiel. Elle fait suite à l'infection ou à la lésion d'un tissu et met en jeu des molécules à l'origine de symptômes stéréotypés (rougeur, chaleur, gonflement, douleur). Elle prépare le déclenchement de l'immunité adaptative.

Article original

Me´decine et Sante´Tropicales2017 ;27: 214-221

Les envenimations scorpioniques graves :

physiopathologie et rôle de l'inflammation dans la défaillance multiviscérale Severe scorpion envenomation: pathophysiology and the role of inflammationin multiple organ failure

Bahloul M.

1 , Regaieg K. 1 , Chabchoub I. 2 , Kammoun M. 1 , Chtara K. 1 , Bouaziz M. 1 1

Hoˆpital Habib Bourguiba, service de re´animation me´dicale, route El Ain Km 1, 3029 Sfax, Tunisie

2Hoˆ

pital Hedi Chaker, service de pe´ diatrie ge´ ne´ rale, route El Ain Km 1, 3029 Sfax, Tunisie

Article accepte

´le 24/11/2016

Introduction

L"envenimation scorpionique (ES) est un accident relativement fre ´quent dans les zones tropicales et subtropicales des cinq continents[1]. Elle est un proble`me de sante´publique et une vraie menace dans plusieurs pays du monde, en particulier en Ame ´rique du Sud et centrale, en Afrique du Nord, au Moyen-

Orient et en Inde[2, 3].

Les formes graves ne

´cessitent l"admission en re´animation et

sont souvent associe ´es a`une mortalite´e´leve´e. De plus, la corre´ lation entre le jeune a ge et la se´ ve´ rite´ des manifestations cliniques apre s l"ES a e´ te´ bien e´ tablie[4, 5]. La gravite´ est plus importante chez les enfants de moins de 15 ans et la mortalite particulie` rement importante chez les enfants de moins de 6 ans[6, 7].

Plusieurs e

tudes ont de´ montre´ que l"ES grave est associe´ ea` une re action inflammatoire syste´ mique (SIRS)[8, 11]. Nous avons de montre´ que la pre´ sence d"un SIRS e´ tait significative- ment corre le´ e avec le de´ veloppement de de´ faillances car- diaque, respiratoire et neurologique[11].Demeˆ me, il a e´ te´prouve que le taux des cytokines plasmatiques est corre´ le´ avec la gravite du tableau clinique et le pronostic vital[9, 11].

Pour ces diffe

rentes raisons, nous avons re´ alise´ cette revue de la litte rature me´ dicale afin d"analyser la place de la re action inflammatoire dans les formes graves d"envenimation scorpionique.

Nous avons recherche

sur Medline et Google Scholar, les articles publie s en franc¸ais ou en anglais comportant les mots clefs suivants : "scorpion envenomation», "intensive care unit», "inflammation», et "cytokines».Rappel zoologique Les scorpions sont un ordre d"arthropodes de la classe des arachnides. Leur classification pre

´sente des difficulte´s compa-

rables a `celles rencontre´es dans les autres groupes d"arthropo- des[12]. A`l"e´chelle mondiale, environ 1500 espe`ces de scorpions appartenant a `18 familles ont e´te´de´crites. Cependant, seule- ment une trentaine d"entre eux est conside

´re´e comme

Re´sume´.L"envenimation scorpionique (ES) est un accident relativement fre

´quent dans les zones

tropicales et subtropicales des cinq continents.La corre ´lation entre le jeune aˆge et la se´ve´rite´des manifestations cliniques apre `s l"ES a e´te´bien e ´tablie.De plus, plusieurs e´tudes ont de´montre´ que l"envenimation scorpionique grave est associe ´e a `une re´action inflammatoire syste´mique.En effet, il a e ´te´de´montre´que le taux des cytokines dans le sang est bien corre

´le´avec la gravite´du tableau

clinique et le pronostic vital.L"intensite de cette re action inflammatoire va aggraver les le´ sions engendre es par l"action toxique directe du venin et la de charge massive des neurotransmetteurs.

Mots cle

´s:envenimation scorpionique, inflamma-

tion, cytokines, physiopathologie.Correspondance :Bahloul M

Abstract.Scorpion stings occur on every continent

except Antarctica. The correlation between young age and severity of clinical manifestations after this envenomation is well-established. Several studies have emphasized the relevance of pro- inflammatory mediators in the pathophysiological manifestations of human scorpion envenomation. Moreover, there is a significant association between pro-inflammatory cytokine levels in the blood and the severity of scorpion envenomation. Release of these cytokines increases the severity of the visceral damage induced by the direct action of the venom and the activation of both the sympathetic and parasympathetic nervous systems.

Key words:scorpion envenomation, inflammation,

cytokines, pathophysiology.doi:10.1684/mst.2017.0688

214Pour citer cet article : Bahloul M, Regaieg K, Chabchoub I, Kammoun M, Chtara K, Bouaziz M. Les envenimations scorpioniques graves : physiopathologieet roˆle de

l"inflammation dans la de

´faillance multivisce´rale.Med Sante Trop2017 ; 27 : 214-221. doi :10.1684/mst.2017.0688Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par BIB INTER DE SANTE / POLE le 24/07/2017.

potentiellement dangereuse pour l"homme. Ils appartiennent tous, saufScorpionidae,a`la famille deButhidaequi comprend pre `sde80genresre´partis entre les deux mondes, ancien et nouveau. Moins d"une douzaine d"entre eux sont responsables de l"envenimation grave ou de de

´ce`s chez l"homme.

Cependant, la taille du scorpion semble jouer un ro

ˆle

important. En effet, pour les genres conside

´re´scomme

dangereux (surtoutTityus,Leiurus, probablement aussi Androctonus,Centruroides,Buthus, et d"autres), une taille de plus de 5 cm doit e

ˆtre conside´re´e comme potentiellement

dangereuse pour l"homme[2, 13].

Le scorpion est un animal particulie

`rement re´sistant que ce soit au froid, au chaud, au jeu

ˆne ou meˆme aux radiations. Il est

conside ´re´comme l"un des repre´sentants typiques des zones de ´sertiques chaudes et capable de coloniser les milieux terrestres les plus divers : fore

ˆts, savanes, littoral maritime,

mais aussi les re

´gions montagneuses jusqu"a`5000 m d"altitude

(Cordille `re des Andes, massifs himalayens)[1]. Il a une activite´ essentiellement nocturne et se nourrit uniquement de proies vivantes qu"il paralyse a `l"aide de son venin. Sa croissance se fait par mues successives et sa dure

´e de vie est de 2 a`8 ans. Sa taille

varie entre 1,2 cm et 25 cm.

L"appareil venimeux des scorpions est constitue

´d"une

ve ´sicule a`venin incluse dans le telson (dernier anneau du post- abdomen, correspondant en langage commun a `la fin de la queue[1, 14]. Elle contient deux glandes accole´es pourvues chacuned"unfincanalexcre fin et recourbe ´et s"abouchant a`un orifice de sortie subterminal par ou `s"e´vacuent leurs contenus. La ve´sicule contenant les glandes a `venin est entoure´e d"une forte couche musculaire strie ´e, permettant au scorpion d"expulser le venin, mais aussi de contro

ˆler cette expulsion[1, 14].

Venin scorpionique

Composition

Le venin se compose de mucopolysaccharides, d"oligopeptides, des nucle ´otides, des amines bioge`nes (se´rotonine, l"histamine), d"inhibiteurs de prote ´ase, d"acides amine´s et d"autres compose´s organiques de faibles activite

´s enzymatique (a`l"exception de la

hyaluronidase) et essentiellement des prote

´ines de faible poids

appele ´es peptides neurotoxiques[1, 15]. Ces peptides neuro- toxiques sont caracte ´rise´s par leur diversite´qui s"exprime non seulement dans leur polymorphisme mole

´culaire, mais aussi

dans la diversite ´de leurs re´cepteurs cibles auniveau des canaux ioniquesmembranairesneuronaux[15, 16].Ainsienfonctionde la cible, on distingue actuellement les quatre grandes familles des toxines suivantes[15, 16].

Toxines actives sur les canaux sodiques

Elles furent les premie`res a`eˆtre isole´es et purifie´es[16]. Leur similitude est rapidement constate

´e et confirme´e[16, 17]. Elles

ne constituent que 5 % du poids sec de venin tout en e

´tant la

famille de toxines la plus abondante de celui-ci[17]. Elles ont une masse molaire de l"ordre de 7200 Daltons et comptent une soixantaine de re ´sidus aminoacides re´ticule´es par quatre ponts disulfures[16]. La grande similitude des canaux sodiques n"empe ˆche pas leurs spe´cificite´s des espe`ces cibles : les mammife `res, les insectes, les crustace´s[16, 17].En ce qui concerne les toxines actives sur les mammife `res, deux modes distincts d"activite

´pharmacologique ont e´te´de´crits

les toxinesapotentiel-de´pendantes qui induisent le ralentisse- ment du potentiel d"inactivation des canaux sodium des cellules excitables et les toxinesbqui agissent sur le potentiel d"ouverture du canal de sodium[16-18]. Quel qu"en soit le type, les toxines sodiques sont responsables des signes cliniques de l"ES chez l"homme[16, 17].

Toxines actives sur les canaux potassium

Elles sont pre´sentes en faible quantite´dans le venin (<1%du poids sec). Leur se

´quence comporte environ trente toxines tre`s

courtes et quarante toxines courtes, re

´sidus d"acides amine´s,

re ´ticule´s par trois ponts disulfures. Elles n"ont pas de roˆle pathoge `ne e´vident[19]. Chez les mammife`res, leur action pro- convulsivante ne se manifeste que par l"inoculation intra- ce

´re´broventriculaire[19].

Toxines actives sur les canaux chlore

Elles sont compose´es de petites chaıˆnes de peptides " insecto- toxine-like» de 36 acides amine´s, avec 4 ponts disulfures qui inhiberaient les canaux chlores[17-19].

Toxines actives sur les canaux calciques

Ce sont des peptides qui modulent les canaux calciques sensibles a `la ryanodine[20]. Ainsi, les composantes du venin du scorpion sont comple- xes et diffe `rent entre les diffe´rents genres[14]. Les venins de Buthidaecontiennent plusieurs toxines, en nombre variables selon l"espe `ce[14]. Ces toxines sont des petites prote´ines basiques faiblement antige ´niques, constitue´es par l"enchaıˆne- mentd"unesoixantainedere

´sidusaminoacidesrelie´spar quatre

ponts disulfures. Elles contiennent aussi des amines bioge `nes, notamment de la se

´rotonine, de l"histamine, de la kinine et des

substances non prote

´iques[14]. Par contre, les venins des

Centruroides sont principalement neurotoxiques. Ils bloquent la fermeture des canaux sodiques des cellules excitables et entraı ˆnent une prolongation du potentiel d"action et de la de ´polarisation spontane´e des nerfs du syste`me autonome. Le me ´canisme inflammatoire n"est pas pre´ponde´rant chez ce genre de scorpions[16]. Le venin des espe`ces de Buthus et Parabuthus de l"Inde et de l"Afrique posse `dent une phospholipase A qui entraı ˆnent des troubles he´matologiques[14]. Les venins de Chactoides, qui sont riches en enzymes (hyaluronidase, prote ´ase, phospholipase, coagulase...) sont responsables d"algies importants. Par contre, les espe `ces ayant un venin de ´pourvu d"enzymes sont responsables de piqure peu douloureuse[14].L"Hemiscorpius lepturusest le seul scorpion directement aux tissus et causent des ne

´croses irre

´versibles[14].

Pharmacocine´tique

Plusieurs e´tudes expe´rimentales ont essaye´d"e´claircir la cine ´tique du venin scorpionique dans l"organisme depuis son injection jusqu"a `son e´limination[21]. Elles ont pour principe d"injecter une quantite

´de toxine marque´e par un produit

radioactif a `des rats d"aˆges diffe´rents et de suivre sa concen- tration dans la circulation sanguine et dans diffe

´rentes organes

Me´decine et Sante´Tropicales,Vol. 27, N82 - avril-mai-juin 2017215

Les envenimations scorpioniques graves : physiopathologie et roˆle de l"inflammation dans la de´faillance multivisce´raleCopyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par BIB INTER DE SANTE / POLE le 24/07/2017.

(cerveau, coeur, poumons, foie, reins, rate, thyroı¨de), ceci par des pre ´le`vements faits a`des intervalles de temps re´guliers [21, 22]. Apre`s une injection sous-cutane´e, le venin apparaıˆt tre `s rapidement dans la circulation sanguine et sa concentration plasmatique atteint sa valeur maximale entre 45 et 60 minutes. Celle-ci diminue ensuite progressivement pour devenir inde ´tectable au bout de 8 a`9 heures, ceci e´tant duˆa`une e ´limination essentiellement re´nale (45%)[21]. De plus, la comparaisondelacine [21]a montre´que : -la concentration tissulaire maximale en venin, quel que soit l"organe e ´tudie´, est significativement plus e´leve´e chez les jeunes que chez les adultes ; -le pic de concentration est plus rapidement atteint chez les jeunes rats ; -le rapport concentration tissulaire/concentration se´rique est beaucoup plus e

´leve´chez les jeunes rats.

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