[PDF] Revue Française de Civilisation Britannique XXVII-1





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Figure N°1 : représentation du 1er temps du processus de résilience : la V et des détails à la planche X témoigne de la solidité de ses assises ...

Revue Française de Civilisation Britannique

French Journal of British Studies

XXVII-1 | 2022

Paris-Londres, 1918-2018

: les relations franco- britanniques revisitées London-Paris, 1918-2018: Revisiting Franco-British Relations

Electronic

version

URL: https://journals.openedition.org/rfcb/8492

ISSN: 2429-4373

Publisher

CRECIB - Centre de recherche et d'études en civilisation britannique

Electronic

reference

Revue Française de Civilisation Britannique

, XXVII-1

2022, "Paris-Londres, 1918-2018

: les relations franco-britanniques revisitées" [Online], Online since 04 January 2022, connection on 01 February

2022. URL: https://journals.openedition.org/rfcb/8492

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Revue française de civilisation britannique est mis à disposition selon les termes de la licence Creative

Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modi cation 4.0 International. EDITOR'S NOTESous la direction de Valérie André et d'Alice Byrne Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20221

TABLE OF CONTENTSIntroduction - Les relations franco-britanniques 1918-2018 : un siècle d'occasionsmanquées ?Valérie AndréA Missed Opportunity?: Britain and the Negotiations for an Anglo-French Alliance in

1921-1922Alan SharpGustave Bertrand: the Cooperation of British Intelligence with an Officer in Vichy France Mona ParraEnnemis de toujours ou alliés d'un jour : les agents du SOE reconsidèrent les relationsfranco-britanniques de 1940 à 1945Emilie BerthillotFranco-British Relations and Rivalries: One-upmanship, Schadenfreude and the Weight of

History

Richard Davis

France in 1940 in British Eyes

Richard Carswell

Punch Magazine, la construction européenne et une histoire illustrée des relations franco- britanniques de 1950 à 1992

Niaz Cary-Pernon

The French, the British and their Middle Eastern Mandates (1918-1939): Two Political

Strategies

Myriam Yakoubi

D'hier à aujourd'hui : les premiers lieux d'inhumation des musulmans à Paris et à Londres (1857-2017)

Nada Aouni

The Cross-Channel Diffusion of the French May

Claire Mansour

Brexodus and the Commercial Real Estate Markets of London and Paris

Susan Ball

Notes de lecture

Patrice Bouche, Shirley Doulière et Margaret Gillespie (dir.), La place des femmes dans l'espace public, 1800-1939, Grande- Bretagne, Irlande, Empire Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, 2021

Véronique Molinari

Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20222 Introduction - Les relations franco-britanniques 1918-2018 : un siècled'occasions manquées ? Introduction - Franco-British Relations 1918-2018: A Century of Missed

Opportunities?

Valérie André

1 Les cinquante dernières années ont présidé à un certain effacement de la relation

bilatérale franco-britannique ; cette perte de visibilité s'explique à la fois par sa dilution dans l'espace politique et économique de l'Union européenne mais aussi par la concurrence d'un jeu d'alliances formelles et informelles qui a vu le Royaume-Uni lier son destin à celui des États-Unis et la France jouer la carte du couple franco-allemand à la suite de la ratification du Traité de l'Elysée

1. Les relations franco-britanniques se sont

certes poursuivies dans ce nouveau contexte, mais comme en sourdine, tout en se chargeant d'une dimension sectorielle comme il sied à ces deux anciennes puissances coloniales devenues nucléaires et siégeant au Conseil de sécurité des Nations-Unies en tant que membres permanents.

2 Au Royaume-Uni, l'interprétation maximaliste des résultats de la consultation du 23

juin 2016 a fini par prévaloir dans les rangs du parti conservateur, donnant ainsi une dimension décisionnaire à un référendum consultatif, confirmé lors des élections législatives du mois de décembre 2019. C'est donc une nouvelle séquence qui s'ouvre dans l'histoire des relations franco-britanniques, Londres ayant parcouru le chemin semé d'embûches qui conduit à sa sortie de l'Union européenne le 1 er janvier 2021, au terme d'une période de transition d'un an, sur les bases d'un accord dont la mise en oeuvre s'avère d'ores et déjà périlleuse.

3 Dans un renversement ironique récemment souligné par Jolyon Howorth et AdrienAbécassis2 , loin d'être reléguées tout au bas de la liste des préoccupations britanniques,

les questions européennes risquent fort à l'avenir d'être propulsées au premier rang des priorités gouvernementales. En dépit de sa longueur

3, l'accord intervenu à la

dernière minute à la fin du mois de décembre 2020 laisse de nombreuses marges Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20223

d'appréciation, ouvre la porte à des négociations ponctuelles secteur par secteur etconfirme tout en l'aggravant le caractère transactionnel de la relation que le Royaume-

Uni entretient avec l'Union européenne. Les partisans du Brexit ayant fait le pari qu'une souveraineté britannique pleine et entière pourrait enfin se déployer hors du cadre communautaire, des éléments aussi objectifs qu'incontournables ayant trait au volume des transactions et des échanges commerciaux avec l'Union

4 ou encore au

partage d'un espace géostratégique dans son étranger proche comme dans ses

ambitions globales, rappellent que la relation avec l'Union est " too big to fail ». Dès lors, la nécessité pourrait s'imposer de trouver relais et soutiens au sein de l'UE afin de peser indirectement sur les décisions qui s'y prennent et tenter d'éviter qu'elles ne dérivent vers des positions contraires aux intérêts du Royaume-Uni.

4 Dans ces conditions, la probabilité est forte que les relations franco-britanniques

retrouvent rapidement une vitalité qui s'était estompée et une importance souvent contestée, la France pouvant potentiellement faire figure de relais des positions britanniques mais tout aussi bien porter la contradiction. De même, l'intérêt pour l'histoire politique et diplomatique des relations transmanche, enrichie de nouvelles approches et perspectives, s'en trouve relancé. Les circonstances actuelles se révèlent ainsi particulièrement propices à l'exploration renouvelée de l'histoire d'un siècle d'alliances et d'occasions manquées.

5 La singularité des relations franco-britanniques a été maintes fois relevée par les

observateurs. Celle-ci peut être attribuée à plusieurs facteurs: d'une part la longévité

exceptionnelle de cette histoire enchevêtrée dont les méandres remontent aux sources mêmes des histoires nationales; ensuite en raison d'une forme de tyrannie de la géographie, la proximité immédiate imposant l'obligation de l'interaction, encore accentuée par des profils géopolitiques similaires et des destins parallèles ; enfin, parce

qu'elles se révèlent particulièrement difficiles à appréhender et résistent à l'analyse.

L'historiographie des relations inter-étatiques entre la France et le Royaume-Uni au XXe siècle souligne en effet la spécificité d'une relation bilatérale marquée par l'ambivalence, qui présente à la fois un fort potentiel de coopération et révèle des rivalités tenaces

5. C'est ce paradoxe qu'illustre une sémantique caractérisée par la

récurrence des oxymores, le Royaume-Uni et la France étant tour à tour qualifiés de " best of enemies », " sweet enemy

6 » ou de " rival companions », partenaires au sein

d'une entente imparfaite

7, pour ne citer que quelques-unes des occurrences les plus

connues. Les échos de l'Entente cordiale, acte fondateur d'un nouveau chapitre de cette histoire commune, désormais placée sous le signe de la coopération, se répercutent

tout au long de la période de référence de cet ouvrage collectif. Le thème récurrent de

la coopération contrainte, voire subie, oriente un récit dont les moments saillants ne se limitent pas à une simple alternance de phases de rapprochement et d'éloignement

mais déclinent les différentes tonalités du motif dominant où rivalité et coopération se

succèdent et se conjuguent sans jamais réellement s'exclure.

Des accords sur fond de désaccord

6 L'ambivalence des relations entre Paris et Londres est manifeste lorsque l'on constate

que les accords de coopération reposent souvent sur des interprétations divergentes, voire discordantes, de part et d'autre de la Manche ou qu'elles suscitent des réactions contraires, plus ou moins radicalement opposées. Quel meilleur exemple de ces lectures Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20224

décalées des alliances bilatérales qui jalonnent le XXe siècle que l'Entente cordiale8 qui

en fournit un exemple particulièrement emblématique ? Alors que vus de Londres, les accords bilatéraux du 8 avril 1904 sont perçus comme un mal nécessaire destiné à mettre un terme à une rivalité coloniale nuisible, la perspective française y voit davantage le signe d'un engagement ferme des deux signataires en faveur d'un soutien mutuel

9. A l'autre extrémité de notre période, les Traités de Londres de 2010 qui

ouvrent une nouvelle phase de rapprochement des forces de défense et de sécurité procèdent de logiques différentes, voire antagonistes : quand les Britanniques insistent pour que l'on signe un Traité afin de faire la démonstration que la coopération peut exister en dehors de l'UE, la France y voit au contraire une manifestation de la coopération européenne. Quant aux opinions publiques de part et d'autre de la Manche, elles divergent également : si les Français perçoivent majoritairement la nécessité d'une Entente frugale, pour reprendre l'expression du Daily Mail10, les Britanniques, certes soumis à une forte pression médiatique, sont nettement plus hostiles au format

officiel de la coopération. Que ces divergences relèvent de considérations

géostratégiques différentes ne fait que peu de doute, elles sont toutefois également

révélatrices du poids de l'histoire et du rapport au passé dans cette relation

particulière.

Une histoire partiale et lacunaire

7 De même que l'historiographie de la Grande Guerre n'a longtemps réservé qu'une place

marginale à sa dimension impériale et à la contribution des troupes coloniales, la perspective nationale domine les récits historiques du conflit au point d'occulter la coopération qui s'installe entre troupes françaises et britanniques, alliées pendant quatre ans sur le front occidental

11. Les mémoires de la Première Guerre mondiale ont

finalement procédé au partage du front de l'Ouest et cette répartition mémorielle minimise entre autres la participation française à la bataille de la Somme, au Royaume- Uni comme en France où les commémorations de la Grande Guerre se sont longtemps détournées de l'offensive de la Somme au profit de Verdun ; il faut attendre les cérémonies du centenaire de 1914-1918 pour que l'amnésie se dissipe et que cette mémoire ensevelie soit exhumée sur fond de Brexit. L'histoire officielle de la Seconde Guerre mondiale recèle également nombre d'exemples similaires de telles occultations

de la coopération franco-britannique, et s'il est impossible de prétendre ici à

l'exhaustivité, citons néanmoins les réécritures britanniques de l'épisode du " miracle »

de Dunkerque

12, qui négligent la contribution des soldats français à l'évacuation des

troupes britanniques, ou bien encore ce qu'Olivier Wieviorka qualifie " d'américanisation des récits populaires »

13 au détriment du rôle joué par les

Britanniques dans la libération de la France.

8 L'idée d'une collaboration étroite entre les deux pays a pourtant fait partie du champ

des possibles à intervalles réguliers pendant cette période troublée : le projet d'Union franco-britannique élaboré par Jean Monnet et Winston Churchill en juin 1940, ou encore, dans son prolongement, le projet de " Frangleterre » imaginé par Guy Mollet dans le contexte de la crise de Suez de 1956, qui ne prévoyaient rien moins qu'une fusion des deux états et donnaient forme à une succession de discussions dans ce sens pendant l'entre-deux guerres, en sont des exemples incontournables. De même, la consolidation d'un axe franco-britannique constituait le pivot du projet de troisième Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20225 force élaboré par Ernest Bevin au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'un tremplin vers une forme d'intégration européenne.

9 Ce sont là autant d'occasions manquées dont on peut considérer qu'elles n'allaient pas

dans le " sens de l'histoire ». Il n'est pas le lieu ici d'évaluer la pertinence ou le réalisme

de ces initiatives éphémères mais plutôt d'interroger leur effacement des mémoires collectives ainsi que leur relative invisibilité dans les livres d'histoire

14. Les conflits

mondiaux et leurs retombées sont particulièrement propices à la mobilisation des imaginaires historiques. L'histoire en a été retravaillée au prisme déformant des mythes et contre-mythes nationaux qui s'y sont déployés, par exemple le thème de la

résistance héroïque des Britanniques s'impose d'autant mieux qu'il contraste

puissamment avec la " débâcle » française. Faut-il voir dans ce jeu de contrastes teinté

d'antagonisme latent les effets pervers d'une trop grande proximité

15, ou rappeler avec

Linda Colley le rôle fondateur de la confrontation avec la figure de l'altérité dans l'élaboration de l'identité et de la conscience nationales

16 ? Toujours est-il que notre

brève évocation de ces quelques moments saillants dans l'histoire récente de la (més)entente cordiale nous entraîne sur le terrain de l'étude des représentations culturelles. Ce glissement reflète une nouvelle orientation dans l'historiographie des relations franco-britanniques.

Ruses de l'histoire, pièges identitaires et

déterminismes mémoriels

10 Les études qui se placent dans le sillage du tournant culturel des sciences humaines et

sociales depuis les années 90, tout comme celles qui privilégient les approches constructivistes dans le champ des relations internationales

17, interrogent les forces

profondes qui influencent la politique extérieure des États

18. Ce champ de recherche

vise à mettre au jour les forces complexes qui traversent la relation bilatérale et les

mécanismes de " dé-historicisation » qui tendent à essentialiser la rivalité entre les

deux pays, en dépit d'une longue histoire de coopération politique. Dans un effort pour dépasser la description ou le simple constat de la " défiance réciproque »19, des chercheurs tels que François Crouzet ont démontré comment les représentations réciproques peuvent constituer des obstacles au déploiement de la collaboration. De nombreux travaux d'anglicistes ont également contribué à explorer les mécanismes et les ressorts de la relation bilatérale, y compris dans les pages de la présente revue, notamment par le biais de l'étude des discours de propagande et leur mobilisation des stéréotypes nationaux ancrés dans les consciences collectives. 20

11 L'étude du cadre conceptuel dans lequel s'écrit l'histoire des relations franco-britanniques, et notamment la place prépondérante qu'y occupe l'imaginaire historiqueconstitue une piste de recherche féconde, empruntée par de nombreux chercheurs ethistoriens et récemment par une équipe d'universitaires réunis autour de Peter Jacksondans le cadre d'un projet AHRC intitulé " The Weight of the Past in Franco-British

Relations ». Prenant acte de ce que " l'histoire est déployée comme autant d'obstacles à

surmonter » cette étude vise à débusquer les constructions subjectives du passé et les

pièges d'un roman national qui composent des lieux et des milieux de mémoire21 fonctionnant comme autant de prophéties auto-réalisatrices. Facteur déterminant des relations franco-britanniques, le poids du passé s'exprime dans les choix mémoriels22 opérés et dans une dialectique subtile entre mémoire et oubli

23. Les travaux de Paul

Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20226 Ricoeur24 ont démontré l'importance des horizons d'attente des protagonistes dans le processus de mémorialisation ; ce déterminisme mémoriel revêt une importance considérable pour le présent et l'avenir des relations franco-britanniques.

12 L'ensemble des textes rassemblés dans ce numéro de la Revue Française de Civilisation

Britannique témoignent de l'importance de la coopération franco-britannique pendant ce siècle d'histoire troublée. Ils rendent compte du dynamisme des échanges culturels et commerciaux, de l'interdépendance économique et politique et des mouvements de population qui figurent au rang des réalités tangibles de la relation franco-britannique. Ils explorent également les mécanismes de la minoration régulière de la coopération entre les deux nations au profit de l'idée de rivalité et de concurrence ainsi que l'occultation récurrente de la dette envers l'Autre, la coopération franco-britannique

présentant ainsi la double caractéristique d'être à la fois vitale et incontournable tout

en étant refoulée aux marges d'un imaginaire historique qui en conteste l'importance.

13 Les articles qui composent ce numéro de la Revue Française de Civilisation Britannique

abordent la question des relations franco-britanniques de la fin de la Première Guerre mondiale à nos jours sous une multiplicité d'angles de vue. Ils sont regroupés en trois grands volets thématiques : les textes d'Alan Sharp, Mona Parra et Emilie Berthillot déclinent la thématique de l'ambivalence des relations franco-britanniques dans trois études de cas consacrées aux alliances manquées, occultes ou occultées. Les articles de Richard Davis, Richard Carswell, Niaz Cary-Pernon et Myriam Yakoubi analysent le poids de l'histoire, des représentations croisées et de l'imaginaire historique dans l'histoire politique et diplomatique des interactions franco-britanniques. Enfin, les contributions de Nada Afiouni, Claire Mansour et Susan Ball abordent l'imaginaire incarné des relations franco-britanniques dans des espaces et réseaux infra- et supranationaux par le biais de l'histoire comparée et des transferts culturels.

14 Grâce à la richesse de leurs analyses et au caractère inédit de nombreuses sources et

archives exploitées dans ce numéro de la Revue Française de Civilisation Britannique, les auteurs apportent une contribution significative à l'histoire récente des relations franco-britanniques. NOTES

1. Le Traité de l'Elysée du 22 janvier 1963 scelle la réconciliation entre la France et l'Allemagne et

marque le début d'une coopération étroite entre les deux pays.

2. Adrien Abécassis et Jolyon Howorth, " Breaking the Ice: How France and the UK Could Reshape

a Credible European Defense and Renew the Transatlantic Partnership », Belfer Center for Science and International Affairs, Harvard Kennedy School, mai 2020. https:// www.belfercenter.org/sites/default/files/2020-05/BreakingIce.pdf (consulté le 8 avril 2021).

3. La version définitive de l'accord qui fonde le nouveau partenariat entre le Royaume-Uni et

l'Union européenne a reçu l'assentiment royal le 31 décembre 2020, elle comporte 1 246 pages,

notes non comprises.

4. A l'orée du Brexit, le Royaume-Uni réalise encore la moitié de ses échanges commerciaux avec

l'Union européenne. D'après les statistiques officielles publiées le 10 novembre 2020 pour l'année

Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20227

2019, l'UE représentait 52 % des importations britanniques et 43 % de leurs exportations. https://

commonslibrary.parliament.uk/research-briefings/cbp-7851 (consulté le 8 avril 2021).

5. Lire à ce propos l'ouvrage d'Alan Sharp, co-dirigé avec Glyn Stone, Anglo-French Relations in the

20 th century: Rivalry and cooperation, London: Routledge, 2000.

6. Robert Tombs & Isabelle Tombs, That Sweet Enemy: Britain and France, the History of a Love-Hate

Relationship, (2006), London: Vintage, 2008.

7. En écho au titre de l'ouvrage de Dorothy Pickles, The Uneasy Entente: French Foreign Policy and

Franco-British Misunderstandings, Oxford University Press, 1966.

8. Qualifiée de " case of cultural cross-wires », par Robert Tombs et Emile Chabal dans l'ouvrage

qu'ils co-éditent en 2013, Britain and France in Two World Wars: Truth, Myth and Memory,

Bloomsbury.

9. François Crouzet étudie ces divergences dans " L'Entente cordiale : réalités et mythes d'un

siècle de relations franco-britanniques », Etudes anglaises, 2004/3 (vol. 57), pp 310-320. Robert

Tombs et Emile Chabal (op.cit.) notent par ailleurs que les hésitations et atermoiements britanniques sont passés sous silence lors des commémorations du centenaire de l'Entente cordiale en 2004.

10. L'expression " Entente frugale », qui a par la suite fait florès, est utilisée pour la première fois

par le Daily Mail dans un article en date du 1er novembre 2010.

11. William Philpott, "Britain and France Go To War: Franco-British Relations on the Western

Front, 1914-18", War in History, vol. 2, no. 1, Sage Publications, 1 March 1995.

12. Le thème de la résistance héroïque est décliné aux deux extrémités du spectre politique par

Winston Churchill dans son discours aux Communes du 4 juin 1940 et par J.B. Priestley dans son premier Postscript To The News radiodiffusé sur les ondes de la BBC le 5 juin 1940.

13. Olivier Wieviorka et Jean Lopez (dir.), Les mythes de la Seconde Guerre mondiale, Paris : Perrin,

2018

14.Lire à ce propos l'ouvrage de Jean Guiffan,Histoire de l'anglophobie en France : de Jeanne d'Arc à la

vache folle, Terre de Brume éditions, 2004, et notamment la première partie intitulée " De la

représentativité des manuels d'histoire dans l'anglophobie contemporaine ».

15. Krishan Kumar évoque " the peculiar intensity that comes with intimacy » à propos d'une

relation lourde de son passé et jamais totalement apaisée dans "English and French national identity: comparisons and contrasts", Nations and Nationalism, 12 (3), 2006, pp. 413-432.

16. Linda Colley, Britons: Forging the Nation, 1707-1837, Yale, 1992.

17. A la suite de la publication de l'ouvrage d'Alexander Wendt, Social Theory of International

Politics, Cambridge University Press, 1999.

18. Voir par exemple l'article de François Crouzet, " Images d'outre-Manche : la France vue par

les Britanniques, la Grande-Bretagne vue par les Français, 1904-2004 », Histoire, Economie et Société,

2006/1, pp. 131-141.

19. Philippe Chassaigne et Michael Dockrill (dir.), Anglo-French Relations, 1898-1998 : From Fashoda to

Jospin, Palgrave, 2002.

20. Citons par exemple l'article de Richard Davis, "The Anglo-French Relationship as seen

through British Political Cartoons, from the Third to the Fifth Republic", publié dans la Revue LiSA en janvier 2003 ou bien le texte de Gilbert Millat, " L'Histoire en représentation dans la

presse britannique d'après 1945 », Revue Française de Civilisation Britannique, vol. 15, no. 4,

printemps 2010, pp. 77-100.

21. Jan ASSMANN, La mémoire culturelle. Écriture, souvenir et imaginaire politique dans les civilisations

22. Dans son compte rendu de l'ouvrage de Robert Tombs et Emile Chabal, op. cit. (2013), Robert

Boyce souligne l'importance de ces " acts of selective remembrance » dans l'histoire des relations

franco-britanniques, Histoire@Politique, 5 juin 2014. L'on pense bien sûr aussi aux travaux de Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20228 Pierre Nora et à son entreprise d'identification du " mémorable » dans son inventaire de la mémoire française, Les Lieux de mémoire, 3 volumes, Paris : Gallimard, 1984-1992.

23. Sur ce point, on peut se reporter à l'ouvrage collectif, Histoires de l'oubli dans les mondes

anglophones et francophones, XX e-XXIe siècles, Matthew Graves et Valérie Auda-André (dir.), e-Rea, vol 10.1, 2012.

24. Voir Paul Ricoeur, La Mémoire, l'histoire, l'oubli, Paris : Le Seuil, 2000.

AUTEUR

VALÉRIE ANDRÉ

LERMA (UR 853), Aix-Marseille Université

Valérie André est maître de conférences en civilisation britannique contemporaine à Aix

Marseille Université. Elle est membre du LERMA (UR 853) et co-responsable d'OREMA, (Observatoire des Relations Extérieures du Monde Anglophone), https://orema.hypotheses.org/. Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 20229 A Missed Opportunity?: Britain andthe Negotiations for an Anglo-French Alliance in 1921-1922 Une occasion manquée ? La Grande-Bretagne et les négociations d'une alliance franco-britannique en 1921-1922

Alan Sharp

Introduction

1 In December 1921 George Curzon, the British Foreign Secretary, advised the Cabinet,

As a result of the war there remain only two really great powers in Europe - France and ourselves.... For a considerable period, therefore, a combination of Great Britain and France would be so strong that no other likely combination could successfully resist it. It follows that a definite and publicly announced agreement between the two countries to stand by one another in case either were attacked would offer a guarantee of peace of the strongest kind. 1

2 The alternative, as he later expressed it to the Imperial Conference on 5 October 1923,

was stark - "If France and ourselves permanently fall out, I see no prospect of the recovery of Europe or of the pacification of the world."2 Yet no such alliance was formed in the 1920s and when, eventually, one was agreed in 1938 it was arguably much too late. Why were the two principal European victors from the First World War unable to negotiate the pact that leading decision-makers on both sides of the Channel believed would preserve the hard-won peace and indeed was essential to doing so?

3 An analysis of the 1921-1922 negotiations suggests that the answer lies in a 'return to

normalcy' in which the ambiguities of Anglo-French relations, so apparent in their pre- war dealings, re-emerged after their costly victory. The discussions about an Anglo- French alliance between cabinet ministers in Britain, the advice offered by diplomats and other men of influence on both sides of the Channel and the exchanges between British and French leaders revealed a continuing relationship dogged by mutual Revue Française de Civilisation Britannique, XXVII-1 | 202210 suspicion and antagonism tempered by a grudging recognition by both states that the other was vital to the realisation of its objectives. The unsolved problem was to find a way to reconcile their very different perceptions of an ideal international order without sacrificing the interests that each saw as vital to its national and great power interests. Germany's future role was the key European issue. Britain was anxious to revive the German economy and re-establish trading links, perceiving its population as

65 million potential customers, whereas the current dominant strand of French policy

saw a prosperous and populous Germany as a security menace. An alliance with Britain might alleviate such concerns but it must be couched in such terms that there could be no repetition of the uncertainty during the July 1914 crisis about Britain's commitment. To what extent was France prepared to sacrifice its imperial ambitions and policy independence to clinch such a treaty - if indeed Britain was prepared to offer one? 3

The 1919 British Guarantee

4 Curzon's 1921 assessment was prompted by the attempt in early December of theFrench ambassador to London, the Comte de Saint-Aulaire, to resurrect the possibility

of an alliance raised by the abortive 1919 British guarantee.

4 The only concession that

Britain made before the First World War to the Bismarckian system of long-term peacetime alliances was the Anglo-Japanese alliance of 1902, renewed in 1905 and 1911. Such an alliance with a European power would represent a revolution in British foreignquotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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