[PDF] [LE_MONDE 17 août 2000 Staline

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LeMondeJob: WMQ1708--0001-0 WAS LMQ1708-1 Op.: XX Rev.: 16-08-00 T.: 11:21 S.: 111,06-Cmp.:16,11, Base : LMQPAG 30Fap: 100 N

o : 0334 Lcp: 700 CMYK 56
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ANNÉE ± N

o

17281 ± 7,50 F - 1,14 EURO FRANCE MÉTROPOLITAINEFONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY ± DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANIJEUDI 17 AOÛT 2000

Allemagne, 3 DM ; Antilles-Guyane, 10 F ; Autriche,25 ATS ; Belgique, 48 FB ; Canada, 2,50 $ CAN ;Côte-d'Ivoire, 900 F CFA ; Danemark, 15 KRD ;Espagne, 225 PTA ; Gabon, 900 F CFA ; Grande-Bre-tagne, 1£ ; Grèce, 500 DR ; Irlande, 1,40 £ ; Italie, 3000 L ;Luxembourg, 46 FL ; Maroc, 10 DH ; Norvège, 14 KRN ;Pays-Bas, 3 FL ; Portugal CON., 270 PTE ; Réunion, 10 F ;Sénégal, 900 F CFA ; Suède, 16 KRS ; Suisse, 2,20 FS ;Tunisie, 1,4 Din ; USA (NY), 2 $ ; USA (others), 2,50 $.

www.lemonde.fr

International............. 2

Abonnements.............. 4

France-Soci•t•.......... 6

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Carnet...........................13Tableau de bord........14

Aujourd'hui ................17

M•t•orologie............. 20

Jeux............................... 20

Culture ......................... 21

Guide culturel............ 22

Radio-T•l•vision....... 23

POINT DE VUE

Le XX e siècledes historiens par Roger Chartier D

EUX mille deux cents

participants venus d'une soixantaine de pays, 103 sessions,

800 communications (dont une

grande partie est accessible sur le site Internet du Congr˜s : www.os- lo2000.uio.no) : le XIX e

Congr˜s in-

ternational des sciences historiques, tenu “ Oslo du 6 au 13 aožt, a •t• une grosse machine, parfaitement tion norv•gien. Mais ce congr˜s, le dernier d'un si˜cle ouvert en 1900 par le Congr˜s de Paris, n'a pas •t• qu'une m•canique bien mont•e. Il a exprim• les pr•occupations ou les doutes des historiens quant au sta- tut du savoir qu'ils produisent et “ leur responsabilit• dans la soci•t•.

Les plus violentes des mutations

qui ont profond•ment transform• la pratique de l'histoire en ce si˜cle sont venues du cours des choses lui- m-me. Wilfred Owen, Geoffrey Hill ou Paul Celan furent les po˜tes d•- sesp•r•s des souffrances in¯ig•es par les affrontements impitoyables et sanglants entre les nations, les classes, les blocs. Les historiens,comme d'autres, furent somm•s de prendre parti, de choisir leur camp

± et ils le ®rent parfois avec enthou-

siasme. Longtemps au service des princes, l'histoire fut ainsi enrþl•e pour la d•fense d'int•r-ts et d'id•o- logies oppos•s. Elle y perdit souvent sa lucidit•, et m-me son "me, lorsque, pour les besoins de la cause, elle forgea faux documents et justi®cations partisanes. Certes, de telles pratiques ne sont pas nou- velles, mais elles ont pu mobiliser, au XX e si˜cle, les moyens in•dits de la photographie, du cin•ma ou de la t•l•vision et prendre place au sein d'appareils de propagande puissants et tyranniques.

Toutefois, il est juste de dire que

l'histoire engag•e ne fut pas, seule- ment, soumission aveugle ou int•- ress•e au service d'inf"mes desseins.

Lire la suite page 11

Roger Chartierest directeur

d'•tudes “ l'Ecole des hautes •tudes en sciences sociales, colla- borateur du " Monde des livres ».

VOYAGES

Le grand airdu Nunavik

Dans le Grand Nord quïbïcois, aussi

vaste que la France, l'avion (ì roues, ì skis ou ´ sur Øottes ª, selon les saisons) est le meilleur moyen de relier entre eux les quinze villages du Nunavik et de dïcouvrir la terre ancestrale des

Inuits. Embarquement avec Johnny

(photo), pilote de ´ brousse ª arctique depuis trente-sept ans. p.18 et 19

MUSIQUE

L'énigmeChostakovitch

Serviteur zïlï de Staline ou artiste cri-

tique adepte du double jeu ? Vingt- cinq ans apròs sa mort, la polïmique continue sur l'attitude complexe d'un des compositeurs majeurs du siòcle (photo) vis-ì-vis du rïgime soviïtique.

Le Festival de La Roque-d'Anthïron

propose l'intïgrale de ses vingt-quatre

Prïludes et fugues op. 87, composïs

en 1951. p. 21

REUTERS/NTVCENTRE CHOSTAKOVITCHJ. BELONDRADE

Au cúur

d'une secte

MICHEL TABACHNIK

LE CHEFd'orchestre Michel Ta-

bachnik devra r•pondre, devant un tribunal, de la folie sectaire de l'Ordre du Temple solaire (OTS) qui a conduit seize adeptes “ un sui- cide collectif, en 1995, dans le Ver- cors. Conf•rencier de la secte, il ne pouvait ignorer ce qui se pr•parait, a conclu le juge d'instruction.

Lire notre enquête pages 6 et 7

Juif et démocrate, Woody Allen n"apprécie pas le choix de Joseph Lieberman

NEW YORK

de notre envoy• sp•cial

Intellectuel, juif, new-yorkais, voil“ trois

facteurs qui d•®nissent fr•quemment un supporter-type du Parti d•mocrate aux Etats-Unis ; et Woody Allen ne d•roge pas “ l'usage, lui qui soutient publiquement cette formation depuis longtemps. Il participait d•j“ “ des galas de soutien destin•s “ lever des fonds au d•but des ann•es 60, lorsqu'il n'•tait pas encore cin•aste mais comique de sc˜ne. C'est “ ce titre, celui d'actif partisan du parti de Roosevelt et de Kennedy, qu'il r•agit au choix par le candidat Al Gore de Jo- seph Lieberman comme colistier briguant la vice-pr•sidence. Une r•action plutþt inat- tendue tant elle est critique, sinon hostile. " Cela donne une id•e bien d•solante des

Etats-Unis qu'en l'an 2000 tout le monde

s'•merveille de ce qu'un juif soit candidat “ la vice-pr•sidence. Et je dirais la m-me chose s'il s'agissait d'une femme, d'un Noir ou d'un ho- mosexuel. »R•pondant “ une interview consacr•e “ son nouveau ®lm, Small Time Crooks, com•die qui remporte un succ˜s in- habituel aux Etats-Unis, Woody Allen semble ravi de pouvoir s'exprimer sur ces sujets quilui tiennent “ cúur : " Si nous •tions vrai- ment la d•mocratie que nous pr•tendons, s'exclame-t-il, il aurait d•j“ dž y avoir des pr•sidents juifs, noirs, etc. C'est une honte pour l'Am•rique qu'elle ait “ mettre ce genre de chose en avant. » Le cin•aste d•plore, en outre, le calcul des strat˜ges de son parti, qui estiment que les •lecteurs qui ne voteront pas pour le " tic- ket » d•mocrate parce qu'un juif y ®gure au- raient vot• pour George W. Bush de toute mani˜re : " Les antis•mites sont en accord avec le programme •lectoral r•publicain en g•n•ral, donc les d•mocrates se disent : dans tous les cas, on ne perd pas de voix. Cette atti- tude revient “ accepter le racisme comme une donn•e au lieu d'en faire une cible, un enne- mi “ combattre. »

Mais les griefs de Woody Allen ne s'ar-

r-tent pas l“ : " Je suis tr˜s critique envers Lie- berman lui-m-me. Je lui reproche d'avoir •t• le premier responsable d•mocrate “ avoir at- taqu• Clinton au moment de l'affaire Lewins- ky. A ce moment, il y avait un groupe de r•pu- blicains particuli˜rement vicieux qui avaient entrepris d'avoir la peau du pr•sident sur ce qui m'est toujours apparu comme un non-su-jet : une affaire sexuelle. Ils lui ont rendu la vie impossible. En de telles circonstances, Clinton aurait dž recevoir le soutien de tous ceux qui sont suppos•s -tre de son camp, et non pas un discours moralisateur de son alli•. J'avais d•- test• l'attitude de Lieberman sur le moment, et je la trouve toujours aussi moche au- jourd'hui, parce que les gens qui avaient lanc• cette campagne contre Bill Clinton repr•- sentent les pires aspects de ce pays. » En®n, tout en conc•dant que, " “ titre per- sonnel, Joseph Lieberman a certainement des qualit•s », Woody Allen d•sapprouve la ma- ni˜re dont le candidat “ la vice-pr•sidence utilise la religion dans le d•bat politique. " J'ai un probl˜me avec sa pi•t• religieuse, et la mani˜re dont il l'exhibe publiquement. Je n'aime pas quand Jerry Falwell ou Pat Robert- son se servent de Dieu pour faire de la poli- tique, invoquent le Seigneur toutes les cinq minutes dans leurs discours, et je n'aime pas cela davantage lorsque c'est un juif qui le fait, ni lorsque c'est un d•mocrate. »

Jean-Michel Frodon

Lire nos autres informations page 4

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