[PDF] Correction du sujet dEcrit dinvention





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(texte C). • Dissertation : Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? Vous répondrez.

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Correction du sujet d'Ecrit d'invention

Proposition de ATTAL Joyce

Bac de fran©ais 2013 pour les s"ries S et ES (m"tropole). Objet d'"tude : Le personnage de roman du XVIIªme siªcle ¢ nos jours).

Le corpus de textes :

ᅁ Texte A : Colette, Sido, 1930 ᅁ Texte B : John Steinbeck, Les raisins de la colªre, 1939 ᅁ Texte C : Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947

Question sur corpus (4 points) :

Quelles sont les caract"ristiques des figures maternelles dans les textes du corpus ?

Travail dಬ"criture (16 points) :

Dissertation :

Le romancier doit-il n"cessairement faire de ses personnages des ¬tres extraordinaires ? Vous r"pondrez ¢ la question en vous fondant sur les textes du corpus ainsi que sur les textes et ĕuvres que vous avez "tudi"s et lus.

Commentaire litt"raire :

Vous commenterez le texte de Jean Giono (texte C).

Ecriture dಬinvention :

Le regard que porte la narratrice du texte A sur sa mªre fait de cette derniªre un

personnage fascinant. Comme Colette et en vous inspirant des autres textes du corpus,

vous proposerez le portrait dಬun ¬tre ordinaire qui, sous votre regard, prendra une

dimension extraordinaire.

Les textes (Bac de fran©ais 2013 S et ES) :

Texte A ದ Colette, Sido, 1930

La narratrice, dont la famille habite en province, "voque le souvenir de sa mªre, revenant de lಬun de ses s" jours ¢ Paris. Elle revenait chez nous lourde de chocolat en barre, de denr"es exotiques et dಬ"toffes en coupons, mais surtout de programmes de spectacles et dಬessence ¢ la violette, et elle 2 commen©ait de nous peindre Paris dont tous les attraits "taient ¢ sa mesure, puisquಬelle ne d"daignait rien. En une semaine elle avait visit" la momie exhum"e, le mus"e agrandi, le nouveau magasin, entendu le t"nor et la conf"rence sur La Musique birmane. Elle rapportait un manteau modeste, des bas dಬusage, des gants trªs chers. Surtout elle nous rapportait son regard gris voltigeant, son teint vermeil que la fatigue rougissait, elle revenait ailes

battantes, inquiªte de tout ce qui, priv" dಬelle, perdait la chaleur et le go½t de vivre. Elle nಬa

jamais su quಬ¢ chaque retour lಬodeur de sa pelisse en ventre-de-gris1, p"n"tr"e dಬun

parole et jusquಬ¢ lಬeffusion. Dಬun geste, dಬun regard elle reprenait tout. Quelle promptitude de main ! Elle coupait des bolducs3 roses, d"cha°nait des comestibles coloniaux, repliait avec soin les papiers noirs

goudronn"s qui sentaient le calfatage4. Elle parlait, appelait la chatte, observait ¢ la

d"rob"e mon pªre amaigri, touchait et flairait mes longues tresses pour sಬassurer que

jಬavais bross" mes cheveuxಹ Une fois quಬelle d"nouait un cordon dಬor sifflant, elle

sಬaper©ut quಬau g"ranium prisonnier contre la vitre dಬune des fen¬tres, sous le rideau de

tulle, un rameau pendait, rompu, vivant encore. La ficelle dಬor ¢ peine d"roul"e sಬenroula

vingt fois autour du rameau rebout"5, "tay" dಬune petite "clisse6 de carton. Je frissonnai,

et crus fr"mir de jalousie, alors quಬil sಬagissait seulement dಬune r"sonance po"tique,

"veill"e par la magie du secours efficace scell" dಬorಹ

1 Pelisse en ventre-de-gris : manteau en fourrure de ventre dಬ"cureuil.

2 Axillaire : qui vient des aisselles. Colette "voque les odeurs de sueur.

3 Bolduc : ruban.

4 Calfatage : traitement des coques des navires avec du goudron pour les rendre

"tanches.

5 Rebout" : r"par".

6 ‹clisse : plaque servant ¢ "tayer, cಬest-¢-dire ¢ soutenir, un membre fractur".

Texte B ದ John Steinbeck, Les Raisons de la colªre, 1939 Tom Joad est de retour chez lui. Il retrouve sa famille, son pªre, le vieux Tom, ses grands-

parents, ses frªres et sĕurs plus jeunes ainsi que sa mªre, Man, d"crite dans lಬextrait

suivant. 3 Elle regardait dans le soleil. Nulle mollesse dans sa figure pleine, mais de la fermet" et de la bont". Ses yeux noisette semblaient avoir connu toutes les trag"dies possibles et avoir gravi, comme autant de marches, la peine et la souffrance jusquಬaux r"gions "lev"es de la de citadelle de sa famille, de refuge inexpugnable1. Et comme le vieux Tom et les enfants ne pouvaient conna°tre la souffrance ou la peur que si elle-m¬me admettait cette souffrance et cette peur, elle sಬ"tait accoutum"e ¢ refuser de les admettre. Et comme,

lorsquಬil arrivait quelque chose dಬheureux ils la regardaient pour voir si la joie entrait en

elle, elle avait pris lಬhabitude de rire m¬me sans motifs suffisants. Mais, pr"f"rable ¢ la

joie, "tait le calme. Le sang-froid est chose sur laquelle on peut compter. Et de sa grande et humble position dans la famille, elle avait pris de la dignit" et une beaut" pure et calme.

Gu"risseuse, ses mains avaient acquis la s½ret", la fra°cheur et la tranquillit" ; arbitre, elle

"tait devenue aussi distante, aussi infaillible quಬune d"esse. Elle semblait avoir conscience

que si elle vacillait, la famille entiªre tremblerait, et que si un jour elle d"faillait ou

d"sesp"rait s"rieusement, toute la famille sಬ"croulerait, toute sa volont" de fonctionner dispara°trait. Texte C ದ Jean Giono, Un roi sans divertissement, 1947 familiales dont le narrateur garde le souvenir. [ಹ] Mme Tim "tait abondamment grand-mªre. Les filles occupaient aussi des situations dans les plaines, en bas autour. Ż chaque instant, sur les chemins qui descendaient de Saint-Baudille on voyait partir le messager et, sur les chemins qui montaient ¢ Saint-Baudille, on voyait monter ensuite des

cargaisons de nourrices et dಬenfants. Lಬa°n"e ¢ elle seule en avait six. Le messager de

Mme Tim avait toujours lಬordre de faire le tour des trois m"nages et de tout ramasser.

Cಬ"taient, alors, des f¬tes ¢ nಬen plus finir : des go½ters dans le labyrinthe de buis1; des

promenades ¢ dos de mulets dans le parc ; des jeux sur les terrasses et, en cas de pluie, pour calmer le fourmillement de jambes de tout ce petit monde, des sortes de bamboulas2 de sauts, comme un lointain tonnerre. Quand lಬoccasion sಬen pr"sentait, soit quಬon revienne de Mens (dont la route passe en

bordure dಬun coin de parc), soit que ce f½t pendant une journ"e dಬautomne, au retour dಬune

petite partie de chasse au liªvre, cಬest-¢-dire quand on "tait sur les cr¬tes qui dominent le

labyrinthe de buis et les terrasses, on ne manquait pas de regarder tous ces amusements. Dಬautant que Mme Tim "tait toujours la tambour-major4. 4

Elle "tait v¬tue ¢ lಬopulente dಬune robe de bure5, avec des fonds "normes qui se plissaient

et se d"plissaient autour dಬelle ¢ chaque pas, le long de son corps de statue. Elle avait du

corsage et elle lಬagr"mentait de jabots de linon6. Ż la voir au milieu de cette cuve

dಬenfants dont elle tenait une grappe dans chaque main, pendant que les autres giclaient

autour dಬelle, on lಬaurait toute voulue. Derriªre elle, les nourrices portaient encore les

derniers-n"s dans des cocons blancs. Ou bien, en se relevant sur la pointe des pieds et en passant la t¬te par-dessus la haie, on la surprenait au milieu dಬun en-cas champ¬tre,

(qui "tait le fils On"siphore de Pr"bois) v¬tu de bleu, portant le tonnelet dಬorangeade et, ¢

gauche, dಬune domestique femme (qui "tait la petite fille de la vieille Nanette dಬAvers),

1 Buis : arbuste.

2 Bamboula : f¬te.

3 Combles : espaces compris entre le dernier "tage de la demeure et le toit.

4 Tambour-major : grade militaire (sous-officier qui commande les tambours et les clairons

dಬun r"giment) donn" ici, de fa©on plaisante, ¢ Mme Tim qui commande tout.

5 Bure : "toffe de laine brune.

6 Jabots de linon : ornements de tissu qui sಬ"talent sur la poitrine.

5 Correction du sujet d'invention r"dig"e par ATTAL Joyce

1/ M"thodologie

- C'est le regard qui sera le moteur du jeu descriptif dans cet "crit. En effet, le narrateur interne se servira de sa vue comme d'un objectif d'appareil de photographie, saisissant son sujet sous tous les angles pour en faire le portrait, et choisissant les angles de vue m"lioratifs afin de construire l'image d'un ¬tre d'exception. Cette focalisation sera le jouet d'une fascination que le sujet exerce sur le narrateur qui n'h"sitera pas ¢ en exposer les effets au fur et ¢ mesure de la description. un portrait maternel mettant en relief les caract"ristiques qui, ¢ ses yeux, rendent sa mªre exceptionnelle, et ce, non sans un l"ger humour m¬l" ¢ la profonde affection qu'elle lui porte. L'hommage maternel justifie pleinement le caractªre autobiographique de l'"criture. - Cependant, alors qu'il est conseill" d'imiter COLETTE et de s'inspirer "des autres textes du corpus" les consignes d'"criture du sujet en question ne rendent pas obligatoire le portait d'un ascendant : " vous proposerez le portrait d'un ¬tre ordinaire qui, sous votre regard..." . C'est pourquoi, avant toute initiative d'"criture, il est n"cessaire de relire les textes propos"s ; la question donn"e en pr"ambule sera aussi d'un bon recours puisqu'elle a permis de mettre en lumiªre les diff"rents proc"d"s d'"criture employ"s par les auteurs : a/ Chez COLETTE, la figure maternelle se fond dans un univers fleuri ce qui lui donne l'image d'une fleur entre toutes. b/ Pour Steinbeck, sa mªre est une d"esse, un ¬tre insaisissable et admirablement dou". c/ Chez GIONO, il s'agit du portrait d'une femme "abondamment grand-mªre", Mme TIM qui semble s'"panouir au centre du cercle familial qui lui rend hommage telle une reine. Ainsi, ces portraits ont tous en commun d'¬tre celui d'une femme qui est sublim"e par le regard du narrateur qui transmet au lecteur son "motion. - Le texte ¢ r"diger est descriptif, la focalisation travaillera les angles de vue tandis que l'emploi des figures d'analogie, en particulier, m"tamorphosera la r"alit", la travaillera jusqu'¢ cr"er une nouvelle image qui aura cette dimension singuliªre et unique qui est le propre de la perception du narrateur interne. 6 On aura soin d'"tablir, dans une introduction soign"e, la relation du narrateur avec le personnage d"crit, et d'inaugurer le portrait par une situation initiale originale. Une question rh"torique formulera la probl"matique et amorcera la description, de sorte que le lecteur sera amen" ¢ s'interroger sur les effets des diff"rentes prises de vue qui constitueront le portrait.

Correction r"dig"e :

La correction r"dig"e est une r"ponse ¢ l'exercice d'"criture. Afin de d"montrer que les

consignes laissent une large part ¢ l'inventivit" et ¢ la cr"ativit", il sera fait ici le portrait

d'un jeune homme pris dans un cadre familial alors qu'il f¬te sa r"ussite au baccalaur"at. La perception est apport"e par la narratrice, son amie, qui en peint avec na±vet" une image h"ro±que. m Il y a quelques ann"es, alors que j'"tais encore une jeune adolescente de quatorze ans, j'accompagnais mes parents chez leurs amis qui f¬taient ¢ grand bruit la r"ussite au baccalaur"at de leur fils unique. Il "tait pour moi ce grand frªre que je n'avais pas eu et cet ami qui le resterait. Sa famille vivait en province. Isol"e du hameau voisin, leur maison aux exotique qui tournait tout autour des balustrades safran"es qui le s"paraient des terrasses couvertes de mosa±ques aux d"clinaisons de vert et de bleu chatoyants. A chaque pilier, s'entrela©aient les branches d'un rosier blanc et d'un jasmin aux parfums enivrants. C'"tait l'ĕuvre de la ma°tresse de maison ; cette artiste avait l'art d'embellir le moindre recoin, rendant pr"cieux le plus petit d"tail. Et chaque fois, c'"tait un ravissement d'arpenter les all"es fleuries d'o» s'"chappaient les t¬tes rebelles des cact"es. Aujourd'hui encore, ce souvenir diffuse en moi les effluves exaltantes des fleurs qui se distillaient sous la chaleur du soleil d'"t", et ravive cette journ"e m"morable. Aprªs les accolades chaleureuses et les vĕux au nouveau bachelier et ¢ ses parents, les invit"s, parents ou intimes, furent convi"s ¢ prendre place autour du buffet servi en lಬhonneur de ce premier, dans la tonnelle qu'ombrageaient les glycines dont les grappes

violines "ventaient les visages ravis sous l'effet d'une brise l"gªre. J'"tais rest"e ¢ l'"cart

retiendrait de sa plume ces instants inoubliables. Je restai blottie derriªre un grand palmier ; de l¢, je pouvais observer tout le monde ¢ souhait sans ¬tre remarqu"e. 7 Depuis mon arriv"e, Romain avait fait une forte impression sur moi. Aprªs m'avoir salu"e d'un signe, et sans m¬me m'accorder d'attention, il s'"tait laiss" majestueusement guider par sa mªre jusque dans la tonnelle. Dªs lors, il se tenait tout droit au milieu des adultes auxquels il prodiguait son attention. Il me sembla si diff"rent ¢ ce moment l¢ que j'en fus boulevers"e ! Comment pourrais-je oublier sa fiªre posture et son sourire ? Comment

d"crire l'attitude singuliªre qui raidissait son corps tel celui d'un soldat preux, et lui donnait

cet air h"ro±que que surprit mon regard comme si c'"tait la premiªre fois que je le voyais ? Le souvenir du charme qui "manait de son ¬tre ¢ cet instant s'est ancr" dans ma m"moire, ¢ tel point que, quelques ann"es plus tard, encore s"duite, je d"cide d'en rendre toute la magie dans un portrait ? Romain "tait aussi brun quಬun marin qui aurait navigu" jusque sur les mers chaudes des Cara±bes. Il contrastait avec la fragile blondeur et la peau ros"e de sa propre mªre; et ¢ ce moment-l¢. Tous les deux avaient ce m¬me regard amus" qu'ils posaient sur leurs semblables. Tous deux avaient cette identique allure altiªre qui les distinguait des autres membres du groupe. Je n'avais pas remarqu" ¢ quel point Romain avait grandi ! Il d"passait son pªre, et je le voyais se courber vers les uns ou les autres quand il les "coutait ou qu'il recevait leurs baisers amicaux. Toujours dissimul"e, je balayais d'un faisceau observateur sa silhouette. Le jeune homme "tait mince, son jean flottait autour de ses longues jambes alors que son torse ¢ peine couvert d'un tricot blanc qui laissait appara°tre les "paules saillantes d'une croissance qui se prolongeait. Tout "tait en longueur chez Romain, les doigts fins et les bras encore fragiles, le cou sur lequel se tenait une t¬te ovale imberbe, et pourtant il se d"gageait de cet homme toujours enfant (¢ moins que ce ne f½t de cet enfant ¢ peine homme) une nouvelle expression qui rayonnait sur son visage, et donnait un tel "clat ¢ son regard mordor" que j'eus peine ¢ d"tourner le mien, subjugu"e par cette m"tamorphose. Le bachelier, se sentant observ", jeta de furtifs clins d'ĕil autour de lui, ce qui me fit sourire; mais je me tassai sous le grand palmier dont les branches ployaient, charg"es de jeunes dattes de la taille d'une olive verte.

De l¢ o» il se tenait, Romain ne pouvait pas me voir. De l¢ o» je me trouvais, je pouvais

l'apercevoir ¢ souhait. Il commen©a ¢ "mettre de l"gers signes d'impatience face aux

constantes sollicitations de sa famille et de ses amis, sans que cela eut le moindre effet. Chaque fois qu'il essayait de s'"clipser, glissant d'un pas timide sur les dalles de bois de 8 pin couleur "bªne vers la vo½te de clochettes mauves qui dissimulaient la sortie, ¢ chaque tentative, une main venait se poser sur son "paule, et le ramenait au centre de la tonnelle. On lui offrait une coupe dans lequel les bulles blondes "clataient de joie; on lui pr"sentait un plat garni de petites bouch"es app"tissantes qu'il refusait gentiment. "Je n'ai plus faim,

marmonnait-il." Mais les joyeux f¬tards qui lಬentouraient, "taient sourds ¢ toutes ses

r"ticences. Ce baccalaur"at semblait ¬tre devenu l'affaire de tous ces adultes qui commentaient bruyamment les souvenirs que le leur avait laiss"s. Je me surpris ¢ r¬ver ¢ cette "poque prochaine qui me verrait re©ue, ce serait moi qui serais l¢ ¢ la place de Romain, alors que lui serait dans le camp des "grands". Soudain, j'eus peur de les d"cevoir ! Comment ¬tre s½re de l'obtention de cet examen tant attendu ? Romain, lui, "tait sauv" ! Il prendrait d'ici quelques jours le chemin de l'universit", son avenir "tant trac" depuis qu'il "tait venu au monde par ses parents : il serait leur h"ritier, et pour cela, il lui fallait "tudier. En racontant cet "vªnement, je ne peux m'emp¬cher de sourire tendrement au moment o» j'"cris, car la vie rend compte d'un heureux bilan pour chacun de nous. Romain a d"velopp" l'entreprise familiale et il est d"sormais pr"sident d'une multinationale ; et moi, "crivaine de renomm"e et mªre de jumeaux, je partage paisiblement son existence, ce qui r"alise tous les souhaits parentaux. ‹crire me permet de revivre avec une vive "motion ce merveilleux jour, alors que nous nous appr¬tons ¢ f¬ter la r"ussite de notre descendance. J'"cris donc pour nos deux enfants, pour leur transmettre l'image de cet homme, leur pªre, qui tout ¢ coup me bouleversa au point de faire na°tre en mon sein un amour qui ne s'est pas terni. Romain subit ce jour-l¢ une extraordinaire transformation : il devint un homme

s"duisant et s½r de lui, ce qui influen©a ma propre vison de l'avenir : avoir mon

Baccalaur"at devint ainsi mon projet, et fit na°tre mon ambition. Je me mis ¢ ĕuvrer

Ainsi, retenons la morale qui suit : "Labourez, prenez de la peine/ Un tr"sor est cach" dedans" , dit le Laboureur ¢ ses enfants dans la fable de Jean de La FONTAINE. } P S : [Voici un exemple d'incipit, si on choisissait de faire le portrait d'un homme. Sous les grands pins, se tenait mon pªre. Je le regardais avec tendresse et admiration. Qu'y avait-t-il dans cet homme aux cheveux grisonnants qui faisait de lui cet ¬tre extraordinaire aux yeux du fils que j'"tais ? .... ] 9quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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