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Le silence de la mer

Il fit claquer le livre en le fermant l'enfonça dans la poche de sa veste et d'un mouvement machinal frappa deux fois cette poche de la paume de la main. Puis 



Le silence de la mer

Le Silence de la mer est la réponse de Vercors (1902-1991) à l'as- tions de Minuit (les livres étaient imprimés en cachette la nuit).



LE SILENCE DE LA MER DE VERCORS OU LE MANIFESTE DE LA

Le Silence de la mer1 de Vercors est un livre d'une grande qualité littéraire ; la beauté et la simplicité de sa langue font de lui un récit poétique à 



Le silence

Children of Silence est en fait le titre d'un livre de J.A.Seiss Children glaciale qui l'entoure/ là où il se jette dans la mer



CODE CIVIL MAURICIEN

Le juge qui refusera de juger sous prétexte du silence de l'obscurité ou de fiducie suivant les dispositions du Titre Deuxième Bis du Livre Troisième ...



Liste des procédures pour lesquelles le silence gardé par l

Livre des procédures fiscales Arrêté du 3 mai 1995 relatif aux manifestations nautiques en mer ... principe « silence vaut accord ».



LE PETIT PRINCE

Je demande pardon aux enfants d'avoir dédié ce livre à une Mais après un silence il me lança avec une sorte de ran- ... Alors ce sera mer-.



Statut de Rome de la Cour pénale internationale

Garder le silence sans que ce silence soit pris en considération pour la Les rapports



Victor Hugo - Les travailleurs de la mer

Je dédie ce livre au rocher d'hospitalité et de liberté à ce coin de vieille terre normande où vit le noble petit peuple de la mer



Guide des débits de boissons

silence vaut acceptation » ainsi qu'aux exceptions au délai de deux mois de naissance des prévention de l'alcoolisme (Livre III de la Troisième partie).

théories et pratiques sémiotiques volume 28 numéro 2 automne • 2000LE SILENCELE SILENCELE SILENCELE SILENCELE SILENCE

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ICONOGRAPHIE

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le silence 2

ment regroupe des professeurs et chercheurs en littérature, en arts visuels, en linguistique, en théâtre, en cinéma, en langues modernes, en philosophie,

che, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, la Fondation de l"UQAC, le Programme d"aide institutionnelle à la recherche (Fonds

institutionnel de recherches), l"Institut de recherches technolittéraires et hypertextuelles et le Département des arts et lettres de l"UQAC.

Le comité d"évaluation du Fonds pour la Formation de Chercheurs et l"Aide à la Recherche (FCAR) du ministère de l"Éducation du Québec a attribué

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Comité de rédaction :

Francine BELLE-ISLE, Université du Québec à Chicoutimi

Lucie BOURASSA, Université de Montréal

Mireille CALLE-GRUBER, Queen"s University

Bertrand GERVAIS, Université du Québec à Montréal Marty LAFOREST, Université du Québec à Trois-Rivières

Johanne LAMOUREUX, Université de Montréal

Christine ROSS, Université McGill

Jean-Pierre VIDAL, Université du Québec à Chicoutimi Rodrigue VILLENEUVE, Université du Québec à Chicoutimi

Comité Conseil international :

François JOST, Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris III) Eric LANDOWSKI, Centre national de la recherche scientifique

Louise MILOT, Université du Québec

Comité de lecture* :

Jacques BACHAND, Université du Québec

Donald BRUCE, University of Alberta

Robert DION, Université du Québec à Rimouski Mustapha FAHMI, Université du Québec à Chicoutimi

Gabrielle FRÉMONT, Université Laval

Gilbert LAROCHELLE, Université du Québec à Chicoutimi François LATRAVERSE, Université du Québec à Montréal Jocelyne LUPIEN, Université du Québec à Montréal

Joseph MELANÇON, Université Laval

Fernand ROY, Université du Québec à Chicoutimi

Lucie ROY, Université Laval

Paul SAINT-PIERRE, Université de Montréal

Gilles THÉRIEN, Université du Québec à Montréal

Christian VANDENDORPE, Université d"Ottawa

* La revue fait aussi appel à des lecteurs spécialistes selon les contenus des dossiers thématiques et des articles reçus.

Administration: PROTÉE, 555, boul. de l"Université, Chicoutimi (Québec), Canada G7H 2B1, téléphone: (418) 545-5011, poste 5396, télécopieur: (418) 545-5012.

Adresse électronique: protee@uqac.uquebec.ca.

PROTÉE est membre de la Société de développement des périodiques culturels québécois (SODEP). Les textes et illustrations

publiés dans cette revue engagent la responsabilité de leurs seuls auteurs. Les documents reçus ne sont pas rendus et leur envoi implique l"accord de l"auteur pour leur libre publication.

PROTÉE est indexée dans Argus, Klapp, Ulrich"s International Periodicals Directory, OXPLUS et dans le Répertoire de la vie française en Amérique. PROTÉE bénéficie

également d"un site électronique - l"

Espace Protée (http://www.uqac.uquebec.ca/dal/protee.htm) - à l"intérieur du Site électronique international de sémiotique (http://

www.uqac.uquebec.ca/dal/semiotique.htm). L"impression de PROTÉE a été confiée à l"Imprimerie La Renaissance.

Directrice: Francine Belle-Isle. Directeur par intérim : Jacques-B. Bouchard. Adjointe à la rédaction: Michelle Côté.

Responsables du présent numéro: Marie Auclair et Simon Harel.

Page couverture: Michelle Héon. Installation à la citadelle de Brouage, France. Recherche photographique (lentilles d"eau vertes), 1997-1998.

Envoi de Poste-publications - Enregistrement n

o 07979
Dépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec, Bibliothèque nationale du Canada

ISSN-0300-3523

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États-Unis

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Autres pays

: 49$ 3 théories et pratiques sémiotiques volume 28, numéro 2 automne 2000 Présentation / Marie Auclair et Simon Harel 5

LE SILENCE SOURD / Michel Poizat 7

LA VOIX CHANTÉE DU SILENCE / Simon Harel 17

DU SILENCE DANS LES STRUCTURES:

sur quelques écritures dramatiques contemporaines /

Patrice Pavis 25

"DEUX BOUCHÉES DE SILENCE»: une lecture de Paul Celan /

Alexis Nouss 35

UNE RÉLEXION SILENCIEUSE

(Travaux de Michelle Héon) /

Michel Groleau 47

LE SENS (L")ISSU(E) DU SILENCE / Lucie Roy 57

Kasimir Malevitch, Maurice Blanchot.

LE SILENCE DE L"OEUVRE /

Emmanuelle Ravel 69

ULTIMA VERBA ou les silences du tropisme / Marie Auclair 79

Hors dossier

DE L"INFLUENCE DE LA PRÉSENCE ITÉRATIVE SUR L"ACCROISSEMENT

DE LA PROFONDEUR DE PERSPECTIVE.

Un retour critique sur l"omniscience narratoriale

et sur la restriction de champ du personnage / Alain Rabatel 93 R

ÉSUMÉS / ABSTRACTS 105

N

OTICES BIOGRAPHIQUES 106

le silence 4 Michelle HŽon. Installation ˆ la citadelle de Brouage, France. Recherche photographique (lentilles dÕeau vertes), 1997-1998. 5 Une présentation de Marie Auclair et de Simon Harel

Topographies du silence

"Le silence est impossible mais c"est de lui que l"écriture trouve sa nécessité» 1 , impossible, mais bel

et bien là, écrit, inscrit pour qui sait lire dans les rets et arrêts du langage. Impossible, mais d"une

importance extraordinaire en tant que nécessité, le silence l"est assurément de plus en plus pour la

théorie et la critique contemporaines, du moins dans le champ du littéraire. Comme le faisait remarquer

Pierre van den Heuvel:

S"il y a en littérature un domaine qui manque d"étude sérieuse, c"est bien celui du silence qui

apparaît de plus en plus comme un problème fondamental dont l"importance est reconnue par tous.

[...] La recherche littéraire a négligé le silence. 2

Cela peut s"expliquer d"abord par la primauté du verbe dans l"élaboration de la pensée sémiotique,

mais peut-être plus encore par la difficulté intrinsèque des rapports parole/silence et écriture/silence,

rapports sinon ambigus, du moins difficultueux. Parce que le silence n"est que l"envers de la parole,

parce que le silence s"écrit aussi...

Partant de la problématique du silence comme modalité de représentation donnant fond au langage

et en supportant les diverses organisations systémiques, nous souhaitons donc soulever quelques

indéterminés existant au coeur de la théorisation des actes d"énonciation et de réception du silence dans

divers champs.

Le silence, c"est tout entendu, constitue un fait de sens: non inscrit, mais signalé et signifiant. Partant,

il se donne à écrire, à lire, à voir et à entendre comme tel. Il forme donc un signifiant à la texture et à la

contexture propres, rythmant l"horizon littéraire et culturel dans sa globalité. Frontière hypothétique et

mythique du système sémiotique, il est soit pureté signifiante absolue, soit surdétermination limite de

signifiants. Souvent volontairement ignoré comme fait de représentation, il impose au créateur et au

récepteur un questionnement sur la nature même de l"acte de représentation qui est en train de se faire

devant lui.

Alors qu"il saisit le sujet, celui qui émet autant que celui qui reçoit, c"est donc à un rapport nouveau

au temps et à l"espace qu"il l"expose. La question se pose alors: comment, sur le plan de l"énonciation,

peut se représenter le silence, et comment, sur celui de l"interprétation, peut-on en rendre compte, en

l"écrivant, toujours? Le silence serait-il donc bien ce substrat faisant "fond» à la forme du signifiant, sa

part secrète? Imposerait-il une forme d"écriture préalable, de palimpseste où l"écriture antécédente

n"exposerait sa "matérialité» signifiante que comme négativité? Serait-il, en somme, du côté d"un

6

signifié insu et hypothétique? Si tel est le cas, quels en sont alors les modes de préhension? Et comment,

partant, en rendre compte, dans les espaces de la création, de la critique et de la théorisation sans en trahir le

principe même?

En ouverture, Michel Poizat s"est donc intéressé au rapport qu"entretiennent le silence et la voix chez et

pour le sourd dit muet, ainsi que chez et pour l"entendant. Une question importante est soulevée: comment

l"entendant peut-il bénéficier de la "connaissance» du silence et du corps qui est propre au sourd, de manière

à y saisir la part pulsionnelle du silence et de la voix, entre autres grâce à la musique?

L"écriture autobiographique de Michel Leiris devient par la suite le lieu privilégié d"exploration de ces

problématiques associées que sont silence et voix, dans l"article de Simon Harel. Le silence est-il un objet

sémiotisable? L"auteur propose une lecture de l"oeuvre tardive de Leiris en situant les apports du silence dans

l"élaboration d"un système de représentation qui déplace ses motifs du spéculaire vers l"oralité.

Patrice Pavis, quant à lui, s"intéresse au silence non pas comme pur thème dramatique mais comme

élément structurel de l"écriture du théâtre contemporain. C"est le silence sous un angle technique qui y est ici

étudié, dans son rapport au temps et à l"espace. À l"aide du schéma de la coopération textuelle du lecteur

d"Umberto Eco, l"auteur propose un parcours du théâtre de quelques dramaturges.

Dans son article "

Deux Bouchées de silence: une lecture de Paul Celan», Alexis Nouss se penche sur

l"oeuvre du poète Paul Celan, tentant d"y saisir le rôle du silence, d"abord comme thème puis comme motif

énonciatif dans ce projet scripturaire. Par le travail de l"absence, du deuil, du vide, encore une fois pulsionnel,

le silence "serait la manifestation d"un indicible, la positivité de cette impossibilité» (Nouss, p.35).

Impossibilité qui interpelle par ailleurs Lucie Roy, mais dans le champ du cinéma cette fois, à travers une

réflexion sur la mémoire et le mémorable en tant que portés par un silence cinétique ou phénoménologique.

C"est l"écriture filmique qui est ici convoquée, pour être pensée à partir d"autres écritures, et partant d"autres

modes de lisibilité. Emmanuelle Ravel reprend à son compte ce choc des écritures pour lire ensemble

Carré blanc sur fond

blanc

de Kasimir Malevitch et L"Espace littéraire de Maurice Blanchot. Ces deux oeuvres propulsent le silence

dans le champ des limites de la représentation par le biais d"un art pictural de l"abstraction et d"une écriture qui

pose, pour mieux s"y confronter, la mort du sens.

Finalement, "

Ultima verba ou les silences du tropisme» propose une lecture de la dernière oeuvre de

Nathalie Sarraute,

Ouvrez. Là où des mots parlent entre eux sur une scène pensée comme théâtrale, le silence

s"impose en tant qu"élément constitutif de l""action» dramatique, puisqu"il établit une relation dialectique entre

sensation tropismique et forme signifiante. Le silence forme donc ici le substrat et la fin de l"oeuvre.

Le présent dossier de

Protée a pour visée de voir si le silence fait appel à un type particulier de transmission,

non objectale cette fois, transmission sémiosique dirions-nous, non pas du dit mais du dire. Il ouvrirait ainsi à

un mode de perception où se donne à lire l"acte de création même, menant peut-être à la transgression de la loi

du signe. Alors, peut-on lire le silence autrement que comme défaillance du système des signes? C"est là tout le

défi... qui reste à relever, à force de lectures attentives!

1. F. Fonteneau, L'ƒthique du silence. Wittgenstein et Lacan, Paris, Seuil, 1999, coll. ÇL'Ordre philosophiqueÈ, p.194.

2. P. van den Heuvel,

Parole Mot Silence. Pour une poŽtique de lՎnonciation, Paris, JosŽ Corti, 1985, p.65. 7

LE SILENCE

SOURD

PROTÉE, AUTOMNE 2000 - page 7

Le sourd?

1 est systŽmatiquement renvoyŽ au silence par le monde entendant qui lÕentoure ?: silence quÕil est supposŽ subir et souffrir, silence quÕil manifeste par sa supposŽe mutitŽ. En fait, tout comme la nuit de lÕaveugle, le silence est une idŽe qui sÕimpose ˆ lÕentendant confrontŽ au sourd et qui sÕimpose comme fantasme, car dans la rŽalitŽ il en va tout autrement. Tous ceux qui sont au contact permanent des sourds peuvent en tŽmoigner ?: rien nÕest moins silencieux que le ?: Ç?Jamais je nÕai eu lÕimpression que les sourds Žtaient dans un monde silencieux, on sait que 2 Quant ˆ parler de silence pour le sourd, mme si cÕest un poncif du discours misŽrabiliste sur cet Ç ?infortunŽ murŽ dans son silence?È, rien ne permet non plus de le supposer. Comme le font remarquer ˆ plusieurs reprises les linguistes sourds amŽricains Carol Padden et Tom Humphries 3

Les sourds construisent leur monde à partir de ressources en mouvement, forme et son. La métaphore

du silence a un pouvoir explicatif pour les entendants voulant désigner de la sorte ce qui leur paraît

être le fait central de l"univers sourd. C"est cependant tout à fait grossier et inadéquat pour rendre

compte des connaissances et des actes des sourds. Nous poursuivons la citation dans sa version originale pour lui garder tout son relief... sonore ?: Ç?The lives of Deaf people are far from silent but very loudly click, buzy, swish, pop, roar, and whir Reportons-nous Žgalement ˆ ce que dit le sociologue B. Mottez concernant cette Žvocation rŽpŽtitive du silence, ˆ propos des sourds

Nous préférons le terme de visuels à celui de silencieux (si usité soit-il) pour désigner les sourds. Nous

préférons celui de monde visuel à celui de monde de silence pour désigner le monde des sourds ou leur

façon d"être au monde. Ceci parce que le sens du mot silence prête à malentendus tant sont

différentes les expériences qu"on peut en avoir selon qu"on est sourd, malentendant, devenu sourd ou

entendant [...]

Penser d"autre part que le sourd de naissance vit dans le silence - à la façon dont nous l"entendons si

l"on peut dire - est aussi absurde que l"idée que se font beaucoup de voyants que l"aveugle de naissance vit dans le noir... 4

LE SILENCE SOURD

MICHEL POIZAT

8 Certes les sourds eux-mmes ont parfois repris ˆ leur compte cette rŽfŽrence au silence. CÕest ainsi quÕau dŽbut du XX e journal La Gazette des Sourds-Muets sÕintitulait La France silencieuse. PŽriodiquement se tenait ˆ Paris un ?Salon dÕArtistes Silencieux?È. Le dŽveloppement des associations sportives de sourds justifia la crŽation du journal Le Sportsman silencieux 5 . Il nÕen reste pas moins que, comme nous lÕavons dit, cÕest ˆ lÕentendant que le silence sÕimpose dans la rencontre avec le sourd. La traduction franaise par Les Enfants du silence du titre Children of a lesser god, en est dÕailleurs un sympt™me caractŽristique 6 ?! Comme le signe Sarah, lÕhŽro•ne de - "?Être sourd n"est pas le contraire d"entendre. C"est un silence rempli de bruit. - Vraiment ??, interroge Jacques, son partenaire entendant, un silence rempli de bruit - C"est le cri du printemps brisant le sommeil de l"hiver, répond

Sarah.

Pourquoi donc cette insistance de lÕentendant ˆ renvoyer le sourd au monde du silence 7 ?? En fait, le sens et lÕusage commun du mot silence, en rattachant le mot ˆ lÕabsence de son ou de bruit, font trop oublier le sens premier et profond du mot tel que lՎtymologie le rappelle ?: le silence, fondamentalement renvoie ˆ un Ç ?taire?È ou ˆ un Ç?se taire?È, sens premier du verbe latin silere, racine du mot. Le silence en tant quÕabsence de bruit ou de son nÕen est que la prise en compte des effets secondaires. Cette racine fondamentale, la langue des signes franaise (LSF) la retrouve dÕailleurs puisque le signe pour Ç ?silence?È est tirŽ du geste familier que lÕon fait pour demander ˆ quelquÕun de se taire ?: lÕindex posŽ verticalement en CÕest donc en tant quÕil est considŽrŽ comme ?hors parole?È, hors parole selon la modalitŽ sonore des entendants, que le sourd se trouve caractŽrisŽ par le silence 8 . Et pourtant le sourd parle non pas seulement quand, sous lÕapprentissage, pour ne pas

dire le dressage, oraliste, il sÕexprime oralement selonune voix acoustique, proche de celle de lÕentendant,

non, il parle aussi lorsque, sÕexprimant en langue des signes, il Žnonce Ð en silence 9

Ð les signifiants gestuels

de sa langue. Il pourra du coup signifier le silence dÕun signifiant gestuel et il pourra mme observer une immobiles, doigts ŽcartŽs, immobilisant de la sorte tous les points de lÕarticulation signifiante gestuelle.

Dans le support corporel de son Žnonciation

gestuelle, le sourd nous prŽsente ainsi la voix qui lui est propre et nous invite ˆ redŽfinir ce quÕil en est fondamentalement de la voix ?: non plus Ç?lÕensemble des sons produits par les vibrations des cordes vocales 10 , mais la part de corps quÕil faut mettre en jeu pour produire un ŽnoncŽ signifiant, quelle quÕen soit la modalitŽ sensorielle. articule signifiant, voix, corps et silence. Il nous introduit directement ˆ une rŽflexion articulant notamment voix et silence qui dŽpasse totalement la spŽcificitŽ de la situation du sourd pour sÕappliquer en fait ˆ la voix comme telle, aussi bien celle de lÕentendant parlant que celle du sourd signant. V

OIX ET SILENCE

Que la voix fondamentalement soit silence, voilˆ un ŽnoncŽ qui mŽrite quelques Žclaircissements tant il semble paradoxal et contraire ˆ lÕexpŽrience du sens commun. Il rŽsulte pourtant, phŽnomŽnologiquement, logiquement et psychologiquement, des liens qui nouent voix, corps et signifiant.

LA TRANSPARENCE DE LA VOIX

La parole fait taire la voix, la rŽduit au silence.quotesdbs_dbs46.pdfusesText_46
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